mardi 7 juin 2022

L’infanterie, les chars et la guerre en Ukraine (2e partie- Routes, bastions et corrosion)

Le 24 février, l’armée russe lance ses armées dans le plus pur style des «offensives à grande vitesse» soviétiques déjà expérimentées à petite échelle et avec succès dans le Donbass en 2014 et 2015. C’est très ambitieux et confiant puisque les Russes engagent presque simultanément la totalité de leurs forces.

Le modèle blindé mobile à l'épreuve

L’objectif opératif paraît assez clair : s’emparer de Kiev et de Kharkiv, atteindre le plus vite possible le fleuve Dniepr afin d’encercler l’armée ukrainienne dans le Donbass par le nord et le sud, puis sans doute de prendre Odessa.

Trois groupes d’armées sont constitués à cet effet : au Sud, les 58e armée puis la 49e doivent sortir de Crimée, s’emparer de toute la région sud du Dniepr jusqu’au Donbass et pousser autant que possible vers Odessa. Le «groupe Donbass» avec les deux corps d’armée séparatistes et les 8e, 20e et 6e armées russes doit fixer les forces ukrainiennes dans le Donbass, s’emparer complètement de la province de Louhansk et de la ville de Kharkiv puis sans doute progresser vers Dnipropetrovsk en parallèle de la 1ère armée blindée de la Garde qui, elle, doit probablement s’emparer de Tcherkassy et Krementchouk, sur le Dniepr. Le groupe Nord enfin, avec les 36e, 35e et 41e armées en Biélorussie et la 2e armée de la Garde venue de Russie doit s’emparer de Kiev.

Il faut donc imaginer la France de 1940 abordée sur toute sa frontière de la Manche à la Méditerranée par une armée allemande réduite à ses deux divisions aéroportées et ses dix divisions de Panzers, mais renforcées de brigades de lance-roquettes multiples et de centaines d’hélicoptères et d’avions d’attaque à la place des Stukas, tandis que le pays sera frappé dans toute sa profondeur par des attaques cinétiques – missiles ou raids aériens - ou électroniques. En face, la France serait défendue sur tout le territoire, avec une ligne fortifiée face à la zone la plus sensible, par un maillage de 37 régiments de manœuvre d’active ou de réserve, renforcés par autant de régiments de réserve pour la défense de zones.  

Première constatation au bout de quelques jours de guerre : le réseau de communication physique ou informationnel ukrainien dans la profondeur résiste aux attaques. Ce n’est pas l’essentiel du propos, mais cela va évidemment avoir une influence sur la conduite des opérations terrestres. Deuxième constatation, le ciel n’est pas complètement aux mains des Russes qui ne parviennent pas à détruire les capacités de l’armée de l’Air ukrainienne qui maintient ainsi une capacité de guérilla aérienne. Les Ukrainiens conservent une défense sol-air à différentes couches qui entrave l’action des aéronefs russes, de plus en plus réduits au rôle de Sturmovik. La menace est réelle pour les forces terrestres ukrainiennes, mais pas complètement paralysante.  

L’opération russe réussit au Sud, plutôt étonnamment d’ailleurs, car les sorties étroites de la péninsule paraissaient les endroits les plus faciles à défendre de l’Ukraine. La mobilité opérative des unités de la 58e armée joue à plein en profitant de la surprise et ses deux divisions motorisées foncent sur les routes E97 et E105 pour atteindre dès le premier jour respectivement Kherson sur le fleuve Dniepr et Melitopol. Melitopol puis le port de Berdiansk sont pris le lendemain, Kherson résiste une semaine avant de tomber. Le port de Marioupol sur la mer d’Azov est encerclé le 3 mars par le 1er corps DNR et la 150e division motorisée de la 8e armée, renforcés par une brigade d’infanterie navale débarquée à Berdiansk. Mais cette fois les Ukrainiens résistent fermement.

Le modèle russe a donc parfaitement fonctionné dans le Sud. On manque encore d’éléments pour comprendre exactement pourquoi, mais il est clair que la 58e armée a complètement surpris le commandement régional ukrainien Sud qui ne soupçonnait peut-être pas la puissance des forces russes en Crimée, dont beaucoup étaient venues du Caucase par le pont de Kerch. Contrairement aux autres armées largement recomposées, la 58e armée était la plus cohérente et elle a été renforcée de bonnes troupes comme une brigade d’infanterie navale, les brigades de reconnaissance et de spetsnaz du 22e corps, et surtout une division et une brigade d’assaut par air, qui ont servi comme infanterie d’assaut à Kherson.

Le groupe d’armées du Sud est cependant stoppé dès que la défense ukrainienne s’organise. Plusieurs brigades ukrainiennes s’installent solidement dans le port de Mykolaev entre Kherson et Odessa. L’armée russe est une armée de routes, or Mykolaev est un nœud routier. Sa prise est donc indispensable aux Russes pour poursuivre les opérations au-delà du Dniepr et surtout prendre la M14 vers Odessa. Le problème est que le modèle russe n’est pas fait pour le combat dans une grande ville solidement tenue.

Les Ukrainiens tiennent à Mykolaev et les tentatives pour contourner la ville par le Nord échouent. La 7e division d’assaut aérien effectue un raid motorisé jusqu’à Voznessensk 90 km au nord-ouest de Mykolaev, autre point clé, mais menacée d’être coupée sur ses arrières, elle est obligée de se replier en catastrophe. Une autre tentative pour pousser cette fois vers Kryvyï Rih une centaine de kilomètres au Nord-Est échoue également sensiblement pour les mêmes raisons et la médiocrité des routes.

L’armée russe est une armée blindée, mais sa logistique s’effectue en camions, qui ont encore plus besoin de belles routes que les véhicules chenillés. Ses bases arrière sont des villes ferroviaires en périphérie de l’Ukraine et les obus et le carburant (80 % du poids) sont transportés par des allers-retours de camions de ces bases arrière jusque vers les bases de brigades/régiments à 5 km environ des groupements tactiques, qui n’ont normalement que 3 jours d’autonomie. Plus ces bases s’éloignent de la voie ferrée, plus les allers-retours sont longs et à nombre constant de camions plus le débit se réduit. Pour peu par ailleurs que cette première ligne ne soit pas un front continu au bout d’une flèche étroite, comme lors du raid de la 7e DAA vers Voznessensk, et la queue logistique devient également vulnérable.

Après deux mois d’efforts vains au-delà du Dniepr, les forces russes maintiennent la tête de pont de Kherson face à Mykolaev, s’appuient au nord sur le Dniepr très large et maintiennent à l’est une ligne de faible densité mais continue de Vassylivka, au sud de la grande ville de Zaporijjia inaccessible à 40 km, et jusqu’à la ville de Donetsk, capitale de la DNR.

Le modèle opérationnel russe fonctionne aussi dans la province de Louhansk, au nord du Donbass, où la 20e armée s’empare dès le 26 février du point clé de Starobilsk. Comme dans le sud, la région, plutôt ouverte et peu défendue est favorable aux mouvements blindés, est rapidement conquise, avant de buter là encore sur une défense ferme, cette fois à Severodonetsk et le long de l’axe forestier de la rivière Donets qui va jusqu’à Izyum. De son côté, la petite 6e armée a beaucoup plus de mal face à Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, dans laquelle elle pénètre et finalement s’empêtre, avant de renoncer et de tenter de la contourner par l’est et de rejoindre la 20e armée dans la région d’Izium.

Avec cinq armées, l’effort principal russe se porte sur Kiev. Au nord-ouest de Kiev, un groupement d’assaut aérien (VDV) tente de s’emparer de l’aéroport Antonov à Hostomel par une opération aéromobile. L’opération est finalement un échec, enrayée au départ par une défense antiaérienne à courte portée qui a fait des dégâts dans les aéronefs, et surtout par la contre-attaque de 4e brigade de réaction rapide de la Police ukrainiennes, puis sans doute les Forces spéciales. Les VDV devaient être rejoints rapidement par la 35e armée venue de Biélorussie par ce qui semblait être l’axe le plus court. Le terrain y est cependant forestier et les bonnes routes sont rares. Les Ukrainiens y ont également le temps de couper le terrain, par des destructions de ponts ou des inondations qui freinent et canalisent les Russes. Lancée quelques jours plus tard pour relancer l’offensive plus à l’Ouest, la 36e armée se retrouve ainsi bloquée pendant deux semaines sur 65 km de route. Les deux armées et le groupement VDV se trouvent ainsi bloqués dans une poche en périphérie nord-est de Kiev avec des axes rares verrouillés par de petites villes tenues par les forces ukrainiennes.

On retrouve le même phénomène à plus grande échelle dans le nord-est avec trois armées, la 41e venant de Biélorussie au nord et la 2e venant de Russie, bloquées sur les rares bonnes routes de la région par la résistance ukrainienne à Chernihiv, Nijyn ou Nokotop. La 2e armée contourne la difficulté en contournant la zone de Nyzhyn par le sud pour rejoindre la grande route H07 en direction de Kiev. La 1ère armée blindé de la garde, la plus puissante de toutes avec trois divisions et sans doute 20 groupements tactiques doit changer de cap pour rejoindre à son tour la route H07 avec cette difficulté que ce grand axe est bloqué près de la frontière par la résistance ukrainienne à Soumy.

Pour progresser sur vers Kiev sur la route H07, les 2e et 1ère armées russes sont obligées de former des flèches et même de très longues flèches de plusieurs centaines de kilomètres. La logistique y devient de plus en plus compliquée. La force qui avance se réduit ainsi au fur et à mesure en fonction de la réduction du débit logistique et des nécessités de défense d’axe. Au bout du compte, la périphérie est de Kiev n’est abordée dans la région de Brovary qu’avec une poignée de groupements tactiques qui sont stoppés.

A la fin du mois de mars, les cinq armées russes se trouvent donc dispersées dans le nord de l’Ukraine, bloquées devant les villes et harcelées sur leurs arrières, incapables de s’emparer ou même d’encercler de Kiev. Le commandement russe décide de les replier, ce qui est plutôt bien organisé, au moins pour les trois armées du nord-est qui reviennent en Biélorussie et en Russie sans encombre. C’est plus difficile pour les forces dans la poche au nord-ouest de Kiev, où la manœuvre rétrograde s’effectue sous la pression ukrainienne sur un terrain difficile et coupé. Les Russes y perdent beaucoup de matériel en plus de leur honneur.  

Bastions et corrosion

Dans cette confrontation des modèles, l’avantage initial a plutôt été du côté russe en jouant de l’effet de surprise et de l’impréparation ukrainienne dans certains secteurs. Certaines colonnes blindées ont pu ainsi progresser de 50 km par jour pendant quelques jours, ce qui a permis au moins de s’emparer de trois villes de plus de 100 000 habitants, et d’un espace stratégique au nord de la Crimée.

Le modèle blindé mobile, surtout dans sa version russe, engendre sa propre entropie même sans opposition. Il faut imaginer plusieurs milliers de véhicules blindés d’une moyenne d’âge de 40 ans et gros consommateurs de carburant lancés dans une grande course de 500 km avec un échelon logistique sous-dimensionné et qui a du mal à suivre. Même sans combat, des unités ont dû s’arrêter tous les 150 km par manque de carburant, et surtout abandonner en position délicate des véhicules en panne ou accidentés, avec le casse-tête de la gestion des hommes qui étaient à bord alors que tous les autres véhicules sont pleins, alors que la capacité de réparation sur les lieux mêmes est des plus réduites. Les unités blindées russes sont complexes, leur désorganisation intervient très vite avec les pertes.

Bien entendu, cette entropie augmente de manière exponentielle dès que survient une opposition. L’opposition préférée pour le modèle russe est celle d’unités conventionnelles symétriques en terrain ouvert, décelée le plus loin possible grâce aux capteurs avancés -véhicules de reconnaissance-hélicoptères-drones. À partir de là, le petit poste de commandement du groupement tactique doit organiser une manœuvre à partir de 8 à 10 compagnies, un chiffre qui dépasse la capacité de manipulation cognitive de cinq éléments surtout sous la pression. Elle est donc simple et s’articule autour du sous-groupement des unités de chars et d’infanterie, qui doivent attaquer ou défendre d’un bloc, et du sous-groupement artillerie qui doit frapper jusqu’à 20 km environ avec les obusiers ou jusqu’à 90 km avec les lance-roquettes multiples, le tout protégé des aéronefs par une batterie anti-aérienne mobile.La manœuvre idéale est de parvenir à fixer l’ennemi par une attaque ou un coup d’arrêt et de le livrer aux feux de l’artillerie, tandis que les groupements tactiques suivants contournent, attaquent de flanc ou encerclent cet ennemi.

Le problème est que les Ukrainiens ont tout fait pour éviter cela, en ne combattant de manière solide qu’en terrain fermé et en combattant de manière fluide en terrain ouvert.

Le terrain fermé est celui des positions retranchées, des bois, des montagnes et surtout des villes, bref tous les endroits où on peut difficilement être vus et dont la contexture divise l’efficacité des feux puissants et à distance. Le terrain fermé et en particulier urbain est donc en attaque comme en défense, celui du combat rapproché de précision, donc celui de l’infanterie, ce qui n’exclut pas l’emploi de véhicules blindés. On peut même imaginer de former des régiments d’infanterie urbaine entièrement organisés et équipés pour la défense ou la conquête des villes. Pour une «armée sans infanterie» comme est parfois qualifiée avec exagération l’armée russe, une seule brigade ukrainienne solidement retranchée dans une ville de plus de 50 000 habitants, et il y 83 en Ukraine, est un problème et ce problème croit géométriquement avec la taille de la ville, le volume des forces qui la tiennent et leur qualité. La 1ère brigade blindée ukrainienne associée à une brigade territoriale, une brigade de garde nationale (police) et des milices (l’Ukraine est très tolérante avec les armées privées) a formé une «division de bastion» à Tchernihiv, ville de 290 000 habitants et de 80 km2 à l’extrême nord du pays, qui a tenu tête à toute la 41e armée russe.

Dans toute cette première phase, les Russes ont conquis sans combat deux villes de plus de 100 000 habitants, Melitopol et Berdiansk, et après un combat d’une semaine la ville de Kherson, en grande partie parce qu’ils y ont engagé leur meilleure infanterie, avec 7e division d’assaut aérien, face à une brigade motorisée ukrainienne sans doute de moindre qualité et qui n’a pas eu le temps de bien s’organiser. Ils ont pénétré dans un tiers de Kharkiv avant de s’en retirer et ont encerclé Tchernihiv, Nijyn, Nokotop et Soumy, avant d’être obligés d’en lever le siège. Le seul siège réussi est celui de Marioupol, prise après trois mois de combat.

Il est assez étonnant que l’armée de Terre russe n’ait pas pris en compte au préalable ce problème qui aurait pu largement être anticipé, mais peut-être cela aurait imposé une transformation trop importante de leur modèle de forces, au profit de l’infanterie (et donc au détriment d’autres armes plus prestigieuses en Russie) et avec la nécessité pour ce combat centralisé d’avoir des cadres subalternes de qualité et capables d’initiative. C’était une difficile innovation culturelle que les Ukrainiens ont en partie réussi mais pas les Russes. En attendant, les Russes surutilisent leur bonne infanterie – troupes d’assaut aérien, infanterie de marine, gardes nationaux tchétchènes, mercenaires Wagner, tous hors de l’armée de Terre – détournés de leur mission initiale, un grand classique, pour mener les combats rapprochés.

Et puis, il y a le combat en terrain ouvert, qui ne l’est en fait jamais complètement hors déserts de sable.  Au bout d’un mois de combats, selon le site open source Oryx, les Russes ont perdu sur l’ensemble du théâtre, mais surtout dans la région de Kiev, 342 chars de bataille et 641 véhicules blindés d’infanterie divers. Ce sont des pertes documentées et donc sans doute inférieures à la réalité. Ces pertes matérielles peuvent paraître relativement faibles au regard par exemple de la guerre du Kippour (3 000 chars de bataille perdus dans tous les camps en 19 jours) mais elles sont considérables pour les armées modernes en format réduit. Il y a là le capital matériel complet de 20 groupements tactiques, sur 128 engagés initialement, et au passage presque deux fois ce que la France pourrait simplement réunir pour son «hypothèse d’engagement majeur».

Le plus étonnant est que les pertes ukrainiennes en véhicules de combat, là encore sous-estimées, sont environ quatre fois inférieures aux pertes russes. On obtient généralement de tels écarts de pertes entre les deux adversaires lors de batailles ayant abouti à une dislocation de l’ennemi, provoquant ainsi de nombreuses pertes matérielles, souvent par capture ou par abandon, ainsi que de nombreux prisonniers. Rien de tout cela en Ukraine en 2022 hormis à Marioupol, seule bataille ayant abouti à la destruction complète de brigades mais côté ukrainien. Les Ukrainiens de leur côté n’ont détruit aucune brigade ou régiment russe, même pendant le repli de Kiev. On en conclut qu’il s’est surtout agi sur de petits combats fragmentés de type «fight and flight» que l’on pourrait traduire par «tire en premier et part avant le tir d’artillerie russe».

Pour réussir ce type de combat, il faut bénéficier de la supériorité de l’information. C’est globalement le cas pour les forces Ukrainiennes, grâce à l’aide «par en haut» du renseignement américain, mais aussi et c’est plus nouveau par «en bas» par la multiplication des capteurs civils comme les drones du commerce mais aussi simplement les smartphones, avec une bonne capacité de fusion de données. La guerre numérisée est une réalité du côté ukrainien grâce à une liaison Internet maintenue. Associé à la posture défensive et à la prévisibilité des déplacements russes, cette supériorité de l’information permet à des forces ukrainiennes légères et discrètes régulières ou privées comme l’escadre de drones Aerorozvidka, d’avoir le plus souvent l’initiative des combats.

Les combats eux-mêmes se limitent souvent à de courtes frappes et/ou embuscades terminées avant que l’artillerie du groupement tactique ou des brigades de l’armée puisse être activée. Avec un bon capital humain, les groupements tactiques russes peuvent être redoutables. Le 11e régiment de cavalerie américain, organisé et équipé à la soviétique et qui sert de force d’opposition dans le Centre national d’entraînement de Californie, bat (virtuellement) la très grande majorité des brigades de l’US Army qui lui sont opposée, mais son encadrement, des chefs de groupe au commandant de régiment, est bien formé et l’unité est surentraînée. Ce n’est visiblement pas le cas dans la plupart des groupements tactiques russes où tout tourne autour d’un petit poste de commandement qui réfléchit sans avoir l’habitude de manœuvrer et des officiers subalternes à qui on demande d’obéir strictement et d’appliquer des schémas qu’ils ne maitrisent pas bien. Un tel mode de fonctionnement est particulièrement mal adapté à réagir aux surprises, pourtant fréquentes, et tend à générer des manœuvres offensives réduites à leur plus simple expression.

Il est intéressant de noter que les Russes ont aussi perdu 150 pièces d’artillerie et plus de 660 camions en un mois, deux nombres très élevés qui témoignent que leur profondeur et même leur arrière ont pu être frappés, en particulier et c’est logique dans les flèches vulnérables qui ont pu être formées en particulier dans le nord-est du pays.

On manque d’informations sur les causes de destruction des véhicules, mais on est frappé par l’abondance de l’armement antichar léger de l’infanterie ukrainienne, surtout après les premières livraisons d’armes, et l’efficacité des systèmes à tir plongeant comme les roquettes NLAW jusqu’à 500 m, puis les missiles Javelin ou Stugna P à plusieurs kilomètres. Ces armes ont la particularité d’être «tire et oublie» et de frapper les toits des chars, leur zone la plus vulnérable, et percer un char russe jusqu’aux obus dans le plancher fait souvent sauter la tourelle. On conçoit que pris dans une embuscade et sous des tirs indirects, les équipages russes soient tentés de sortir de chars dont par ailleurs tout le monde sait qu’ils sont abondants dans les stocks et donc consommables. Des lance-roquettes plus classiques peuvent avoir le même effet en ville utilisés en hauteur dans des bâtiments. Le deuxième système destructeur est celui des drones armes à bas coûts et donc nombreux, qui produisent le même effet de tirs plongeants et à jusqu’à 8 km, parfois plus. Des drones rodeurs Switchblade 300 ou, surtout 600 (jusqu’à 80 km) peuvent avoir le même effet pour des prix réduits. Les Ukrainiens n’en disposaient pas durant cette phase. Ils auraient fait des ravages sur la colonne bloquée sur 64 km. Le troisième système destructeur est l’artillerie lorsqu’elle devient hyperprécise – un obus, un véhicule - grâce aux munitions guidées et aux drones. Le « feu du ciel antichar » est sans doute le principal atout comparatif ukrainien contre lequel les colonnes blindées russes, et sans doute celles de toutes les armées, sont pour l’instant mal protégées.

En résumé, ce n’est pas le char qui est mort en Ukraine durant cette première phase, mais peut-être le modèle équilibré de grandes unités organisées autour du char de bataille, au profit d’une nouvelle différenciation entre des unités à forte puissance de feu lointain et indirect mais très fluide ou au contraire des unités hyperprotégées pour les milieux denses, une sorte de retour aux divisions (très) légères mécaniques et aux divisions cuirassées.

(à suivre)

194 commentaires:

  1. Merci beaucoup, fascinant comme toujours.

    Quatre choses m'interpellent:
    - pourquoi les russes n'ont-ils pas la maîtrise du ciel? Ils ont choisi d'y aller à l'économie ou bien les ukrainiens ont-ils bénéficié de coups de pouce discrets (au hasard: retransmission d'information d'AWACS en vol au-dessus de la Pologne et de la Roumanie concernant les forces aériennes russes, ce qui permet aux ukrainiens de n'activer leurs radars que sur des temps courts)
    - Internet: est-ce que le maintien des communications ukrainien résulte d'une excellente planification ou bien le déploiement massif de terminaux Starlink a-t-il vraiment été un game-changer?
    - Artillerie: le déploiement de matériels occidentaux modernes peut-il augmenter l'attrition à un niveau insupportable pour les russes ?
    - Chars: Même si les stocks sont immenses, il faut quand même du temps pour les reconditionner avant de les envoyer au combat. I.e. cela peut-il forcer une pause opérationnelle?

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    1. L'attrition devient forcément insupportable à partir du moment ou le coût d'un missile antichar ne représente pas grand chose par rapport au coût d'un char d'assaut. Comme le précise M. Goya, la Russie a déjà perdu le double de la capacité française en char d'assaut !! Heureusement que la France n'imagine plus conduire une guerre offensive (On a du mal à imaginer avec quels matériels et pour combien de temps !!)

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    2. Quelques propositions de réponse:

      - Il est clair que le renseignement venu de l'OTAN a été déterminant. Je pense, depuis le début, que les Ukrainiens savent tout de ce qui vole dans leur ciel car ils ont été connectés directement aux systèmes de renseignement et analyse OTAN avant même l'attaque du 24 février. Plusieurs "fuites" ont depuis confirmé mon sentiment.

      - Internet: je pense que les USA ont fourni en amont des moyens de communication sécurisés à l'Ukraine. C'est la raison pour laquelle la chaine C2 (Commandement and Control) ukrainienne ne s'est pas effondrée dans la première phase. Ces systèmes militaires, sécurisés, ont probablement été complétés par les systèmes civils au fur et à mesure des évènements, quant on s'est rendu compte qu'ils étaient bien plus résilients que ce que l'on pensait.

      - Artillerie: il faudrait définir ce qu'est "un niveau insupportable". La Russie se replie sur ses fondamentaux, sur son arme reine, l'artillerie, pour décider de la bataille. Comme dans toutes les guerres, les Ukrainiens vont réagir et trouver une parade (si ce n'est déjà fait). De l'efficacité de cette parade dépendra le sort de l'artillerie russe. En bref: il faut attendre un peu pour juger.

      - Chars: le manque de chars peut limiter l'efficacité des Russes en offensive (le blindé est une arme offensive). Je ne suis pas de ceux qui croient à la mort du char, pour plusieurs raisons. Les missiles, même modernes, les drones, les obus guidés ne sont pas suffisants pour neutraliser la menace blindée. Le char est plus vulnérable aujourd'hui, surtout les chars obsolètes des Russes, mais pas au point que leurs engins soient systématiquement tous détruits lors de chaque attaque. Une analogie: malgré la livraison de nombreux MANPADS, les pertes Russes en aéronefs restent semble-t-il relativement limitées. Les hélicos et avions d'assaut ont visiblement suffisamment réduit la menace pour pouvoir mener à bien au moins une partie de leurs missions, même à basse altitude, dans l'enveloppe de tir de ces missiles. Ca fera pareil avec le char.
      Le problème pour les Russes est qu'ils perdent leurs chars à un rythme tel qu'ils risquent de se retrouver avec un nombre insuffisant le jour où ils auront compris comment les utiliser efficacement. En attendant, les pertes rapportées sur Oryx ont diminué, ce qui pourrait signifier qu'ils cherchent à les économiser.
      Mon sentiment est (je sais, j'ai pas beaucoup sourcé "mes sentiments"), qu'après une période où ils pensaient pouvoir les dépenser sans compter, ils en sont venus à les économiser. Probablement autant à cause des pertes humaines (un équipage ne se remplace pas facilement) que des difficultés à les remplacer: les chars stockés ne sont pas forcément faciles à remettre en route en masse, et, de toutes façons, la plupart, si ce n'est tous, sont dépassés, plus ou moins totalement.

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    3. 1) La surveillance du ciel par les drones et AWACS américains qui tournent en bord de mer noire, au dessus de la roumanie et de la moldavie ont permis aux ukrainiens de déterminer et d'anticiper beaucoup de sorties aériennes russes, ce qui permet de pouvoir les contrer ou de minimiser leurs dégâts. De plus les russes n'ont pas détruits suffisament de matériel au début de leur campagne pour neutraliser les capacités aériennes / anti-ukrainiennes : radars, brouilleurs, entrepôts d'avions il en restait encore assez fin février pour assurer le vol de plusieurs Su 25 côté ukrainien quoique la propagande russe aimait balancer : " les ukrainiens ont perdu tous leurs avions" Les frappes russes ne sont pas assez précises ou suffisament anticipées par le renseignement américain pour permettre aux avions /radars ukrainiens de se cacher dans des endroits improbables ou inaccessible par vues satellitaires.
      La guerre électronique menée par de nombreux amateurs partisans ukrainiens et par les AWACS américains ont aussi perturbés et surveillés nombreux vols et communications aériennes russes
      2) Excellente planification : depuis 2014 ils sont sur le qui vive et se préparaient à cette offensive, ils ont eu le temps de redéployer des solutions et backups pour maintenir les réseaux internet et de communications...Starlink est un gros coup de pouce. La communication entre l'armée ukrainienne et les partisans civils est primordiale pour déterminer les positions et matériels russes ( communications par internet principalement, messageries cryptées ou whatsapp) et communiquer avec les drones kamikazes ou d'observations civils.
      3) Oui si et seulement si ils frappent des cibles hautement stratégiques ( camions de commandement, dépôts de munitions, essence, ravitaillements divers ) ou des cibles dévastatrices ( GRADs, convois entiers de blindés, transports de troupes ) la précision ne vient qu'avec une communication correcte et hautement précise ( drones, civils, le paysan du coin qui voit dans son champ des GRAD déployés.. ). Il faut infliger le plus de dégâts physiques et psychologiques en très peu de tirs. Si les CAESAR envoyés tirent, détruisent et se redéploient dans la foulée pour recommencer alors oui l'artillerie envoyée peut causer d'énormes dégâts.
      3) Les stocks ont beau être immenses, ils le sont physiquement mais pas opérativement : pour manoeuvrer tout ces chars il faut des équipages, les former, il faut des hectolitres d'essence, des pièces de rechange et une maintenance importante. Si cette masse blindée réussit à être déployée elle devra faire face à beaucoup de problèmes logistiques ( essence, munitions) ou juste servir d'appâts à missiles antichars pour protéger l'avancées de troupes à terre.... L'état major russe se contrefichera de perdre des milliers de vieux chars si c'est pour épuiser les munitions anti chars ukrainiennes et permettre aux troupes d'assaut de prendre des villes


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    4. Anonyme 10:50, c'est moi, en fait : erreur de manip à la saisie du message.

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    5. Merci inexpugnable et Chef Chaudard pour ces réponses détaillées.

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    6. Merci chef chaudar pour ces excellents commentaires

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  2. Il faut se replonger dans des posts précédents qui traitaient du char russe (je ne me souviens pas des dates). Les "stocks" russes estimés à 10 000 unités seraient inutilisables à... 90%. Ce qui fait encore 1000 chars à redéployer. Ce qui à d'ailleurs a été fait dans le sud, autour de Kherson où les T62 ont pu être observé. Et les observateurs mal intentionnés de se poser la question : pourquoi remettre en service des chars datant des années 60 si l'on en possède des plus récents..?

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    1. En défensive, deployer des vieux chars a du sens. Ils manœuvres moins, reste de bonnes plateformes de tirs et sont dissuassifs. Ils ne feraient pas le poid face a des chars modernes mais en attendant ils tiennent la ligne et peuvent servir pour l entrainement se base. Ca permet d economiser les bons chars pour les grandes offensives/contre offensives si elles ont lieux.

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  3. Bonjour monsieur GOYA,
    C'était très intéressant, comme d'habitude.

    On en conclut qu’il s’est surtout agi sur de petits combats fragmentés de type « fight and flight » que l’on pourrait traduire par « tire en premier et part avant le tir d’artillerie russe ».

    Dans les jeux vidéos, on dit "hit & run".

    Je suis en train de lire "L'Ultime Champ de Bataille : Combattre et vaincre en ville" ;
    Je trouve que ce que décrivent les auteurs sur la préparation de la guerre de Tchétchénie (chapitre 2) ressemble à cette invasion de l'Ukraine.
    L'avez-vous lu ? le cas échéant, qu'en pensez-vous ?

    Cordialement,
    En vous souhaitant une excellente continuation.

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  4. Quel est le nombre réel "approximatif" de chars d'assaut dont dispose la Russie (par type de char), cette information, même parcéllaire, est difficile à trouver !

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    1. C'est surtout impossible à savoir. Avant la guerre, certains estimations montaient à 35 000 blindés au total. Peut-être 20% de chars, soit dans les 7000.

      Sauf que ça, c'est ce qui a été construit et pas exporté. Qu'est-ce qui reste d'utilisable? Question bien plus complexe. Beaucoup moins, c'est une évidence, mais jusqu'à quel point? Personne n'a l'information, peut-être même pas l'armée de la fédération de Russie.

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    2. Tout est dans le "dispose". Car cela équivaut à "utilisable" ou à "pouvoir être rendu utilisable".
      La Russie disposerait de milliers de T72 en réserve. Donc, devrait être capable de les envoyer rapidement au front. Elle en envoie mais aussi des T62. Ce qui veut dire que tous les blindés en réserve ne sont pas utilisables. Un article a été publié sur Twitter: une bonne partie des réserves est stockée à l'air libre, dans des régions comme la Sibérie où les conditions climatiques sont loin d'être optimales (contrairement aux Ricains qui les stockent en plein désert, donc très aride, ce qui limite les dommages). S'y ajoute la kleptocratie généralisée. Donc, on peut extrapoler assez facilement, et cela semble confirmé par l'envoi des matériels anciens au Front (il n'y a pas que les T62), qu'une bonne partie du matériel mis en réserve n'est plus utilisable.
      On peut aussi rappeler que les usines de chars sont arrêtées en Russie, faute de pièces détachées (à cause des sanctions). La remise en état de matériel moderne est donc compliqué.
      Plus la guerre dure, plus la Russie va baisser en qualité d'équipement. On le constate déjà (plus de bombes guidées, par exemple).
      Mais le vrai problème de la Russie, c'est son manque de réserves humaines. Accru par le faible cas que les dirigeants russes font de la vie humaine, qu'ils n'hésitant pas à sacrifier.

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  5. Merci beaucoup. On comprend aussi tout l'intérêt pour les Ukrainiens de développer la guérilla dans les territoires occupés. Les camions de ravitaillement font une cible de choix.

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    1. Pour l'instant on n'entend absolument pas parler de guérilla dans les territoires occupés par les Russes. Si cette guérilla existait réellement, ne doutons pas un seul instant que les Ukrainiens communiqueraient sur les actions entreprises par cette dernière. Les territoires conquis sont étonnamment calmes. Et puis c'est frappant de voir qu'en quelques jours, le port de Marioupol était à nouveau en état de recevoir des navires.

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    2. 13:26
      Des actions de partisans signalées derrière les lignes russes (Le Monde)

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    3. Un site publie une liste d'actions de guérilla dans la region de Kherson et Melitopol
      https://sprotyv.mod.gov.ua/en/2022/05/30/putins-nightmare-a-ukrainian-guerrilla-movement-has-emerged/

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    4. Je crois assez peu à une guérilla ukrainienne pour la raison suivante: 70 à 80% de la population a fui les régions occupées, au moins dans le Donbass (Severodonetsk c'est même 90%). Et la quasi totalité de ceux qui restent l'ont fait volontairement: ils sont pro-russes. Il y a donc une sorte de "nettoyage ethnique" par la terreur qui fait que les russes n'ont pas trop à craindre d'une vrai guerrilla.

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    5. Peu importe ce que vous croyez (faux en l’occurrence puisque la majorité de la population à Kherson ou Metilopol semble assez nettement pro Ukraine). Des actions de guerilla (résistance active) sont régulièrement reportées. Et si l’armée russe s’en préoccupe suffisamment pour communiquer à ce sujet, les résultats ne doivent pas être neutres.
      D’ailleurs, des soldats russes ont évoqué les empoisonnements qu’ils subissent quand ils ont accepté les gâteaux offerts par les mamouchkas à Izium notamment (lui « c’est dur. Les gens sont contre nous » copine « mais à la tv vous êtes accueillis avec des gâteaux! Lui: ils sont empoisonnés. On a perdu 28 gars comme ça.« 
      Folker

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    6. 1- Fuir
      2- Mettre femmes et enfants à l'abri
      3- S'organiser, s'entraîner
      4- Chasser l'envahisseur

      On est entre les phases 3et 4.

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  6. Armand Delalande7 juin 2022 à 11:51

    Pour le ralentissement en destructions de blindés, je pense que cela vient du fait qu’ils ne sont plus massivement engagés dans des axes de pénétration dans la profondeur, et donc moins sujets aux frappes sur les flancs opérées par de petites unités ultra mobiles équipées de missile à l’épaule.
    Avec la concentration de part et d’autres des troupes il y a plus « d’yeux » pour spotter les drones ennemis, et j’ai l’impression que c’est là que se trouve une grosse attrition dans cette phase de la guerre.
    Il me semble qu’une grosse composante de la 2nde guerre mondiale, le combat de l’armée de l’air pour la suprématie du ciel, ne se retrouve pas dans le conflit actuel, en tout cas pas avec le même enjeu.
    Les armées de pseudos républiques, qui n’ont plus dans leurs rangs des soldats russes se faisant passer pour des séparatistes, montrent une faible valeur offensive, et peinent à recruter pour recompleter.
    Niveau moral, les russes doivent souffrir du fait d’une fourniture de matériel de plus en plus pauvre tandis que côté ukrainien au contraire ils sont dans la promesse souvent réalisée de livraison d’armes de plus en plus efficaces.
    Reste qun’en attendant, les combats urbains de Severodonetsk se font quasiment à la baïonnette pour chaque bout de trottoir et qu’il n’y a toujours pas un matériel pour remplacer le fantassin

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    1. La suprématie (et non pas la simple supériorité comme actuellement) aérienne permettrait aux russes :
      _1 de ne plus voir de raids les taper là ou ça fait mal
      _2 de ne plus gâcher de logistique en missions de supériorité aérienne
      _3 d'avoir plus de latitude pour faire des frappes stratégiques avec autre chose que des missiles qui vont bien finir par s'épuiser un jour ou l'autre.

      Le point 3 me parait fondamental. Les russes n'ont toujours pas réussi à casser les moyens ukrainiens en profondeur, et c'est pour ça que le combat est toujours à peu près égal sur la ligne de front. Quand on est le gros et qu'on attaque le petit, on ne peut pas se permettre d'offrir au petit la chance d'un combat équitable. Sinon, on prend le risque d'une défaite humiliante.

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    2. Ce qui me sidère dans tous vos commentaires, c’est que vous êtes totalement déconnectés de la réalité. La réalité c’est que l’Ukraine est en train de perdre la guerre. La contre offensive au nord de Kherson est un échec, celle sur Severodonetsk également, la ville est perdue, la route de ravitaillement de Lysychansk est sous le feu des russes, chaque jour les russes prennent une nouvelle ville.
      Les ukrainiens n’ont plus de munitions, ils envoient au front des civils avec un jour et demi de formation. C’est cela la réalité sur le terrain.Les russes envoient des vieux T62 qui font rigoler tout le monde ? C’est mieux que des Tx fantômes. Les Caesars et autres M777 ne semblent pas utilisés, et s’ils le sont ils ne donnent pas l’avantage à l’Ukraine.

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    3. Anonyme (6:16)11 juin 2022 à 11:53

      Ce qui me sidère de mon côté, c'est de penser que la Russie gagne la guerre parce que l'Ukraine ne l'a pas encore mise dehors. Je rappelle juste que la guerre était censée durer trois jours (au vu des réserves de carburant et de nourriture), couper la tête de l'état (commando de l'aéroport d'Hostomel), sans grande résistance (3 mois et demi, ça ne suffit pas ?). Alors peut-être que l'Ukraine ne gagne pas (encore) la guerre, mais la Russie non plus et c'est déjà une défaite pour cette dernière. On peut aussi ajouter que les militaires ukrainiens ont bien plus conscience de la valeur d'une vie humaine (civile ou militaire) ce qui ralentit leur progression.

      Je rappelle tout de même que Poutine est passé de l'objectif de prendre toute l'Ukraine à n'attaquer qu'au Sud et à l'Est puis à se concentrer sur le Donbass et maintenant à essayer de prendre possession de Severodonetsk tout en essayant de préserver sa prise de Kherson (et je vous passe la défaite de Kharkiv).

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  7. Du coup la meilleure stratégie de défense d'un territoire (en France en 1940 et aujourd'hui) est elle comme celle des ukrainiens, tenir les villes et ne combattre qu'en milieu fermé? Et ne pas investir dans des lignes Maginot qui ne servent à rien ?

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    1. Si je devais faire quelque chose avec la ligne maginot, cela serait de la maintenir en condition d'usage opérationnel afin de pouvoir l'utiliser comme abri pour les civils !! En effet, la France contrairement à certains pays européens possèdent très peu d'abri pour les civils !

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    2. Passionnant, merci mon colonel. J'attends avec impatience le bouquin que vous rédigerez certainement quand nous auront un peu plus de recul. Est-ce que vous ne voulez pas écrire "décentralisé" dans "et avec la nécessité pour ce combat DEcentralisé d’avoir des cadres subalternes de qualité et capables d’initiative"

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    3. La ligne Maginot a été utile vu que les allemands sont passés par la Belgique...Et sa fonction première n'était pas d'être infranchissable.Concernant une offensive contre la France,nous n'avons pas la même profondeur stratégique que l'ukraine.Et le Nord est du pays est facilement defendable en dehors des villes entre les coupures humides,les vosges,etc...

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    4. Euh ... La Ligne Maginot, on l'a obligée à se rendre après l'armistice tellement elle a été vaincue. Au delà, les comparaisons avec 1940 sont assez difficiles.

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    5. C est une option valable maos qui doit etre complètées d une guerilla mobile poir eviter que les villes ne se fassent encercler et detruire les une apres les autres. Par contre en france elle aurait ete difficile en 1940 sachant l impreparation de l armée et la plus faible urbanisation de la population.

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    6. C est une option valable maos qui doit etre complètées d une guerilla mobile poir eviter que les villes ne se fassent encercler et detruire les une apres les autres. Par contre en france elle aurait ete difficile en 1940 sachant l impreparation de l armée et la plus faible urbanisation de la population.

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  8. Un grand merci, encore une fois. Je savais tout cela, mais présenté de manière cohérente, chronologique, et avec toute la logique des évènements, donne à ces connaissances une toute autre résonnance. Merci pour le bilan.

    L'incapacité des Russes à nettoyer le ciel et la DCA restera dans l'histoire comme une des principales sources de leurs problèmes. Après, savoir quel est la part de renseignement coté ukrainien, et la part de faiblesses coté russe, dans cette incapacité, on en saura peut-être plus plus tard.

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    1. Excellent article en effet.

      Pour la campagne sud, j'ajouterais l'énigme des 2 ponts clés pris sans combat apparent.

      A noter qu'on n'entend plus trop parler de destructions sur l'infrastructure de transport, qui devaient bloquer ou ralentir l'arrivée de matériels occidentaux. Contrôle insuffisant du ciel ?

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    2. Pour toucher les les infrastructures de transport, il est effectivement préférable d'avoir le contrôle des airs (mais les Russes ne l'ont pas, et évitent de frapper trop loin à l'arrière), et des munitions suffisamment précises (et là, le stock est au plus bas, les avions n'ont plus de bombes guidées, donc se trouvent fortement exposés). Les frappes de missiles se font plus rares, et ce qui reste n'est plus assez précis et doit être économisé. Donc, les Russes préférent frapper de grosses cibles (genre zone industrielle où on stocke le blé), que gaspiller des missiles sur des objectifs qu'ils risquent de rater dans les grandes largeurs.

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    3. Merci pour la réponse, c'est clair. De quoi simplifier la montée au front des armes occidentales livrées.

      La frappe des silos à blé affiche l'impudence poutinienne : clamer son innocence quant à la pénurie frumentaire tout en détruisant des silos à la vue de tous. L'Afrique (Egypte aux premières loges) a certainement compris le message, sans attendre le rapport de Macky Sall sur la réouverture de la vie maritime.

      L'importance géopolitiques des terres agricoles ukrainiennes ne doit pas être sous-estimée dans les buts de guerre.

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  9. Bonjour à tous. Concernant les sièges et le combat urbain en général, comment peut on interpréter les résultats des sièges de Fallujah et de Mossoul, qui ont duré chacun plusieurs mois malgré des RAPFOR bien plus favorables que ceux dont bénéficient les Russes. Sans même revenir aux 9 mois de la bataille de Stalingrad, est ce qu'on ne sous-estimerait pas, faute d'éléments de comparaison, les délais "standard" nécessaires à la prise d'une ville fermement défendue (ainsi que les taux de pertes, l'impact sur la population non évacuée, le taux de destructions urbaines, etc...).

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  10. OREKHDIN: je suis soufflé par la qualité de l'article. Je farfouille pas mal sur le net pour trouver de bonnes analyses, mais aucune ne donne un résumé aussi précis qui ne soit pas que descriptif, mais porte un également un jugement sur les opérations. Pour Anonyme 12:31: tenir les villes c'est sympa, si vous acceptez de voir la Tour Eiffel, le Sacré Coeur, Notre-Dame, Saint-Germain (etc.) partir en fumée sous les coups de l'ennemi... Et le siège de Paris en 1871 n'a pas laissé que de très bons souvenirs

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  11. Merci pour ces analyses.
    Il me semble qu’historiquement l’un des apports de l’arme blindée a été de surmonter les obstacles que la guerre des tranchées avait mis sur le chemin de l’infanterie et de la cavalerie hippomobile : de la boue et des barbelés, le feu des mitrailleuses et d’une artillerie considérablement plus meurtrière.
    Ces obstacles n’ont pu commencer à être surmontés qu’avec l’apparition du char, qui a donné sa pleine mesure à partir de 1939 au point de rendre vaines (sauf cas précis) les défenses anti infanterie qui empêchaient la marche en avant des soldats non chenillés et non protégés « sous acier ».
    Depuis, et le Col Goya a raison de le souligner, le char est devenu la cible numéro un sur le champ de bataille. On compte près une dizaine de moyens techniques pour l’arrêter.
    L’impression ici est que ces moyens techniques (et encore, sans beaucoup d’hélicoptères, avions spécialisés, ou bombes à sous-munitions antichar guidées de haute valeur) sont tels que le char et son accompagnement mécanisé se trouve dans la même situation que l’infanterie en 1914-17. Chaque tentative d’avancée est un massacre d’engins russes.
    Dès lors je m’interroge sur les parallèles pertinents, qui ne me semblent pas osés, alors qu’ils devraient l’être, avec la guerre des tranchées (les masses humaines « tenant » le front en moins). Au niveau de la longueur des fronts, de la lenteur de progression, de la guerre d’attrition, de la faiblesse de l’utilisation de la profondeur (peu de frappes d’interdiction ou de bombardements stratégiques par exemple – je ne veux pas dire anti-cités, mais anti nœuds de communication ou points de franchissement). J’ai l’impression qu’après la forte mais insoutenable progression de la bataille de Kiev qui aurait pu donner une victoire politique mais s’est finie comme la Marne, on est en 1916.
    Les comparables avec cette période sont-ils pertinents ?
    Dupont

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  12. Merci pour ces analyses.
    Il me semble qu’historiquement l’un des apports de l’arme blindée a été de surmonter les obstacles que la guerre des tranchées avait mis sur le chemin de l’infanterie et de la cavalerie hippomobile : de la boue et des barbelés, le feu des mitrailleuses et d’une artillerie considérablement plus meurtrière.
    Ces obstacles n’ont pu commencer à être surmontés qu’avec l’apparition du char, qui a donné sa pleine mesure à partir de 1939 au point de rendre vaines (sauf cas précis) les défenses anti infanterie qui empêchaient la marche en avant des soldats non chenillés et non protégés « sous acier ».
    Depuis, et le Col Goya a raison de le souligner, le char est devenu la cible numéro un sur le champ de bataille. On compte près une dizaine de moyens techniques pour l’arrêter.
    L’impression ici est que ces moyens techniques (et encore, sans beaucoup d’hélicoptères, avions spécialisés, ou bombes à sous-munitions antichar guidées de haute valeur) sont tels que le char et son accompagnement mécanisé se trouve dans la même situation que l’infanterie en 1914-17. Chaque tentative d’avancée est un massacre d’engins russes.
    Dès lors je m’interroge sur les parallèles pertinents, qui ne me semblent pas osés, alors qu’ils devraient l’être, avec la guerre des tranchées (les masses humaines « tenant » le front en moins). Au niveau de la longueur des fronts, de la lenteur de progression, de la guerre d’attrition, de la faiblesse de l’utilisation de la profondeur (peu de frappes d’interdiction ou de bombardements stratégiques par exemple – je ne veux pas dire anti-cités, mais anti nœuds de communication ou points de franchissement). J’ai l’impression qu’après la forte mais insoutenable progression de la bataille de Kiev qui aurait pu donner une victoire politique mais s’est finie comme la Marne, on est en 1916.
    Les comparables avec cette période sont-ils pertinents ?
    Dupont

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  13. Merci pour ces analyses.
    Il me semble qu’historiquement l’un des apports de l’arme blindée a été de surmonter les obstacles que la guerre des tranchées avait mis sur le chemin de l’infanterie et de la cavalerie hippomobile : de la boue et des barbelés, le feu des mitrailleuses et d’une artillerie considérablement plus meurtrière.
    Ces obstacles n’ont pu commencer à être surmontés qu’avec l’apparition du char, qui a donné sa pleine mesure à partir de 1939 au point de rendre vaines (sauf cas précis) les défenses anti infanterie qui empêchaient la marche en avant des soldats non chenillés et non protégés « sous acier ».
    Depuis, et le Col Goya a raison de le souligner, le char est devenu la cible numéro un sur le champ de bataille. On compte près une dizaine de moyens techniques pour l’arrêter.
    L’impression ici est que ces moyens techniques (et encore, sans beaucoup d’hélicoptères, avions spécialisés, ou bombes à sous-munitions antichar guidées de haute valeur) sont tels que le char et son accompagnement mécanisé se trouve dans la même situation que l’infanterie en 1914-17. Chaque tentative d’avancée est un massacre d’engins russes.
    Dès lors je m’interroge sur les parallèles pertinents, qui ne me semblent pas osés, alors qu’ils devraient l’être, avec la guerre des tranchées (les masses humaines « tenant » le front en moins). Au niveau de la longueur des fronts, de la lenteur de progression, de la guerre d’attrition, de la faiblesse de l’utilisation de la profondeur (peu de frappes d’interdiction ou de bombardements stratégiques par exemple – je ne veux pas dire anti-cités, mais anti nœuds de communication ou points de franchissement). J’ai l’impression qu’après la forte mais insoutenable progression de la bataille de Kiev qui aurait pu donner une victoire politique mais s’est finie comme la Marne, on est en 1916.
    Les comparables avec cette période sont-ils pertinents ?
    Dupont

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  14. @Felix garcia: le "hit & run" des jeux vidéos est repris des millieux militaires US, avec en équivalent pour le combat aérien entre chasseurs (alias "dogfight") le "boom & zoom"; par ex. quand les chasseurs US,plus lourds,moins maneuvrables, mais plus résistants (entr' autres protégeant mieux la pièce essentielle: le pilote) et accélérant mieuxen piqué ont du trouver une tactique pour 1) survivre et 2) marquer des points face à l'agile, léger mais pas très résistant Mitsubishi A6M2 "Zero/ Zeke"; Ca plus le travail par "paires"..

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    1. Je viens de voir votre réponse.

      Merci pour la "petite leçon d'histoire".

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    2. Avant d'être utilisé par les américains, notamment pour donner à ses wildcats un peu patauds une chance face aux Zeke japonnais (ainsi que des tactiques de groupes comme la "Thatch weave"), le "boom & zoom" était surtout utilisé par les 109 allemands qui profitaient de leur bonnes performances en piqué et en vitesse ascensionnelle. La tactique favorites des pilotes expérimentés de la Luftwaffe était de se dissimuler dans le soleil pour fondre sans crier gare sur l'ennemi avant d'effectuer une ressource pour se remettre à l'abri. Et après, "rince & repeat" comme on dit !

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  15. Bonjour à tous, et merci colonel,

    on peut dire que le "brouillard de la guerre" se porte bien, et que le bricolage et l'inventivité également. les nouveaux médias également, c'est la première fois que l'on montre des cadavres, des exécutions de blessés sur tik tok, une résultante de frappes de Caesar: impressionnant, c'est la frise de la tapisserie de Bayeux! jamais dans mon jeune temps on ne parlai et montrai le gore, le fumet douceâtre du sang et de la carcasse en décomposition, , de la chair calcinée et de la merde. Notre direction de l'instruction va devoir se faire une raison

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  16. Est-ce que ce ne serait pas "et avec la nécessité pour ce combat DEcentralisé d’avoir des cadres subalternes de qualité et capables d’initiative" ?

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  17. Merci Colonel
    Le fameux pont de Kertch, orgueil de Poutine !
    Est ce que ca représenterait un intérêt pour la défense ukrainienne de le couper et est ce simplement possible (missile, sabotage ..) ?

    4 hours agoSource
    Russian Defense Ministry Shoigu announced establishing road connection between Russia and occupied Crimea via occupied parts of Ukraine, and water supply to Crimea (liveuamap)
    Pourquoi n'utilisent pas le pont ?

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    1. Oui, un intérêt majeur, tant que le plan politique que militaire. Peut être moins maintenant qu'il y a 2 mois remarque.

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    2. Détruire le pont reviendrait à s'attaquer au territoire russe lui-même. Et ce pont a une grande valeur symbolique, en plus d'avoir coûté très cher donc à mon avis la russie transformerait cela en attaque majeure de son territoire

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    3. La Russie est déjà à 100% de ce qu'il est possible de faire contre l'Ukraine sans avoir à déclarer la mobilisation générale (sujet plus que souvent abordé ici pour ce qui est de ses avantages, ses inconvénients pour les russes et ses répercussions).
      Par ailleurs, quand on déclenche une guerre, même quand on l'appelle opération spéciale, il faut s'attendre à être frappé en retour. A part les Russes, personne au monde ne trouverait anormal cette réaction. S'agissant de la Crimée, des missiles y sont tirés vers l'Ukraine, et c'est une source potentielle de renforts illimités en homme et en char au Sud de l'Ukraine pour les Russes tant que le pont est debout. C'est donc une cible hautement stratégique.

      Niveau politique, en se mettant à la place de Zelensky qui se rend bien compte qu'il est en train de perdre la guerre à petit feu, je serais tenté de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière. Il s'avère en fin de compte que l'aide internationale ne sera pas à la hauteur des besoins, et le salue de son pays va donc dépendre d'un changement de paradigme d'une grande puissance alliée. Une entrée en guerre totale de la part de la Russie pourrait être le déclencheur de ce changement. Vu la situation actuelle, à sa place, je me dirais qu'il n'y a plus grand chose à perdre à tenter le coup...

      Evidemment, tout ça repose sur la possibilité ou non de détruire ce pont. Et il semble que ça ne soit actuellement pas dans ses moyens.

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    4. Soldat Pithivier8 juin 2022 à 13:56

      Aller un thread qui vaut mieux qu'un long discours sur le pont de Crimée :

      https://threadreaderapp.com/thread/1530225558096949251.html

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    5. Les Ukrainiens sont loin de perdre a petit feu. Une guérilla bien soutenue peu toujours triompher d'un envahisseur, surtout si cet envahisseur n'a pas engagé assez de troupes pour sécurisé le pays.Même si l'armée ukrainienne n'est pas assez forte pour récupérer ses territoires, les russes n'ont simplement pas les moyens de tenir un pays hostile à long terme.

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    6. Bhé l'Ukraine perd a petit feu dans la mesure où elle perd progressivement plus de territoire qu'elle n'en reprend, que ses contre offensives échouent, que ses pertes sont énormes, qu'il semble de plus en plus probable que certaines parties du territoire soient irrécupérables... Et qu'on se rend surtout bien compte que l'occident va vite se lasser et lâcher l'Ukraine (au moins dans les faits) devant le coût financier et politique de leur soutient (ce qui est une connerie sans nom vu ce que risque de nous coûter ensuite la proximité avec une Russie victorieuse). Je dis ça en pro-ukrainien. On voit bien venir le moment avec un cessé le feu qui figera durablement les positions prises par les russes, sans traité de paix, avec une partie de l'Ukraine qui sera annexé de fait d'une façon semblable à la Crimée. Tout gain territoriale sera une victoire pour la Russie qui massacrera l'opposition comme elle le fait a Kherson en ce moment, et ça prendra fin dans plusieurs décennies quand la Russie s'effondrera puisque de toute façon, la Russie s'effondrera.
      Les russes n'ont pas la même conception de la victoire et de la défaite que nous.
      J'espère un franchissement de ligne rouge d'un côté ou l'autre. Géré fermement et intelligemment, le conflit en Ukraine peut mener la Russie à son effondrement.

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  18. Bonjour,
    Excellente analyse comme toujours :-)
    Je serais curieux de voir votre conception du "régiment d'infanterie urbaine" et de la "division de bastion" "idéaux".
    Cordialement

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    1. Pour les régiments d'infanterie urbaine, il faut voir les entraînements qui sont fait au CENZUB de l'armée de terre, où on s'entraîne et on recherche les meilleures techniques et formations de combat urbain

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  19. On parle de stocks blindés inépuisables chez les Russes, mais le niveau phénoménal de corruption à l'arrière laisse comprendre que les chefs d'atelier ont depuis longtemps vendu les pièces de rechange pour mettre l'eau courante dans la datcha. Les arsenaux doivent ressembler à une immense casse tchétchène.

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  20. Je suis surpris de ne pas voir de robotique pour le combat urbain

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  21. Quand on visionne les vidéos des blindés russes se faire détruire, par exemple sur la chaîne youtube du Sun on a la triste impression d un emploi dans doctrine.

    On a toujours l impression que les blindés russes sont isolés sans couverture au sol ni en l air, en résumé on a l impression que les russes font du call of duty ou du World of tank sans comprendre qu ils meurent a la fin.

    Je ne pense pas que une armée bien entraînée se deploierait de la sorte.

    De plus avec le conflit en Arménie et maintenant le conflit ukrainien on constate la puissance des drones et surtout des munitions intelligente... Pauvre de nous Terminator était une triste prémonition.

    Heureusement le réchauffement climatique nous tuera vite et bien

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  22. Soldat Pithivier7 juin 2022 à 22:06

    Kherson

    Actions de guérilla :

    - Aujourd'hui, il y a eu une explosion dans un café où la puissance occupante de la Fédération de Russie déjeune habituellement ( lien ukrainien ET russe) :
    https://babel.ua/en/news/79614-in-occupied-kherson-there-was-an-explosion-in-a-cafe-where-the-occupying-power-of-the-russian-federation-usually-has-lunch?utm_source=social&utm_medium=twitter&utm_campaign=share

    - La puissance occupante ne peut pas partager les bénéfices de la « russification » de Kherson :
    https://suspilne.media/247190-okupacijna-vlada-ne-moze-podiliti-dohodi-vid-rusifikacii-hersona/

    - Affiche appelant à tuer les pro-russes :
    https://twitter.com/CanadianUkrain1/status/1534158194909626368

    D'après des infos sourcées Osint, les russes et leurs proxy se déplacent avec un gilet pare-balles et/ou des gardes du corps. Les véhicules ne quittent plus les grands axes de communication gardés par l'armée russe. Enfin le maire nommé par les russes s'était enfuit en Crimée avec sa famille mais il a été obligé de revenir sur Kherson, sa famille étant restée en Crimée.
    Et puisqu'on parle de la Crimée, là-bas aussi cela bouge : des statues dégradées, des cocktails Molotov jetés sur des bâtiments officiels ... Tout est mis sur le compte de la criminalité locale.

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  23. Soldat Pithivier7 juin 2022 à 22:23

    Kherson

    La population

    - Les enseignants refusent d'appliquer le programme scolaire russe
    https://twitter.com/BlogUkraine/status/1534231482872504324

    - l'ukrainien n'est plus la langue officielle ( utiliser Google traduction ou l'autre lien)
    https://t.me/dvesti22/8801
    https://twitter.com/korsacze/status/1534241333799436288

    - Le conditionnement des ukrainiens est en cours par les ''commissaires politiques new-wave'':
    https://arc.construction/32663

    Et les sources Osint orientées vers les Droits de l'Homme indiquent non seulement que les gens meurent de faim à Kherson et surtout dans les campagnes environnantes mais également que des exactions du type de celles documentées pour le TBI à Butcha sont en cours.

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    1. Sur le même site, un article qui montre ce que devient l'économie de la Crimée depuis l'occupation : un désastre !
      https://arc.construction/26039

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    2. arc.construction semble être un site orienté, mais ses sources sont assez variées pour être crédibles. Après, le canal de Nova Khakova à la Crimée qui a été coupé a fait très, très, très mal à l'agriculture locale, et ça, c'est bien une action de rétorsion ukrainienne.

      D'accord, tout le reste, c'est juste les russes qui ne comprennent rien à rien et empirent la situation.

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  24. Soldat Pithivier7 juin 2022 à 22:33

    Kherson

    Progression de l'armée ukrainienne vers Kherson:

    Les Ukrainiens seraient à environ 10 km à l'ouest de Kherson ce qui aurait obligé l'armée russe à ramener en urgence des troupes des zones de Melitopol et Mykolaev sur Kherson.
    Et deux tentatives de débarquement de troupes spéciales ukrainiennes auraient échoués dans le marigot sur de Kherson.
    Un lien vers un reportage anglais à titre d'illustration :
    https://www.youtube.com/watch?v=yTtINmLn5J4

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  25. Soldat Pithivier7 juin 2022 à 22:52

    Bon et bien évidemment mon côté mauvaise langue reprend le dessus quand je tombe sur ça :TASS a parlé de la participation du représentant des talibans au Forum économique de Saint-Pétersbourg.
    Mais après tout c'est à vous de juger si l'association Poutine/Talibans est significative, ou pas, de quoique ce soit.
    La seule chose que je peux dire, c'est que mes copains chinois qui ont installés des bases aux frontières de l'Afghanistan, dont une au Tadjikistan, tellement ils ont peur d'une dérive taliban des ouighours vont adorer.

    https://www.svoboda.org/a/tass-rasskazal-ob-uchastii-predstavitelya-talibana-v-peterburgskom-ekonomicheskom-forume/31886899.html

    Je profite également de ce post pour remercier monsieur Goya : grâce à vous j'ai l'impression de comprendre quelque chose à la tactique militaire.
    Et pour les chars, il me semble qu'on ne peut pas tirer de conclusion sur leur fin ou pas puisque l'armée russe les utilise de façon inadaptée en Ukraine.

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  26. L'augmentation considérable des possibilités de renseignement (drones, satellites, renseignement électronique...) et de la précision des munitions, semble condamner les grandes unités et le combat a découvert, au profit d'une organisation cellulaire et formée de petites unités mobiles et infocentrees, alternant dispersion et regroupement.

    La fin du modèle classique division/brigade/régiment ?

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  27. Mon Colonel, je me permets de vous poser la question suivante. Vous dites que les Russes ont perdu "20 groupements tactiques, sur 128 engagés initialement, et au passage presque deux fois ce que la France pourrait simplement réunir pour son « hypothèse d’engagement majeur." Si je comprends bien ce que vous dites, mais je ne suis pas certain d'avoir bien compris, les Russes ont perdu deux fois la quantité de matériel (et de troupe) blindés que la France pourrait mettre en campagne ? Ma question plus générale est la suivante: même si l'armée russe est plus "fine" que par exemple l'Armée Rouge ou la Wehrmacht, parce que tel est le style moderne, est-ce que l'armée française ou la Bundeswehr disposent d'une masse suffisante en comparaison de celle de l'armée russe ? Dans l'hypothèse improbable où la Russie voudrait se rendre à Berlin en passant par Varsovie, est-ce qu'il existe une masse de troupes conventionnelles suffisantes au sein de l'OTAN pour faire pièce à la masse russe ? Je vous remercie par avance de votre réponse.

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    1. La question n'est pas pour moi, mais je tiens à préciser que tout ceci dépend très fortement des circonstances, et des doctrines d'emploi. On peut imaginer qu'une offensive telle que vous la décrivez se ferait sur d'autres présupposés de la part de l'attaquant. Qui ne s'attendrait pas (on peut l'imaginer), à se faire fournir en essence par les résidents de Mazovie. La préparation n'aurait donc rien à voir.

      Une fois cela dit, la Pologne tiendrait sans doute une quinzaine de jours, plus ou moins. Juste assez pour les armées de l'air occidentales de se redéployer (en supposant une surprise totale au niveau de l'attaque russe, ce qui est loin d'être gagné). Et là, le combat aérien qui s'en suivrait serait déterminant.

      _Soit la Russie se retrouve en position de l'Ukraine dans la guerre actuelle, dominée, mais capable de guérilla aérienne pour empêcher trop de frappes en profondeur. Auquel cas son avancée peut se poursuivre. Elle freinera quand même petit à petit, car la réaction occidentale sera beaucoup plus violente que de vider des stocks au rebut depuis 10 ans. Et la logistique n'a rien d'évident quand même, plus la Russie avance vers l'Ouest, plus elle va affronter de partisans. La Pologne, c'est aussi peuplé que toute l'Ukraine.
      _Soit la Russie se fait écraser dans les airs, les Tornados allemands règlent leurs compte aux S300 (puis peuvent prendre une retraite bien méritée), et le reste cartonne l'approvisionnement russe de manière systématique. Des centaines de blindés de l'époque soviétique sont éradiqués chaque jour.

      La qualité de l'entrainement des pilotes occidentaux, comparée à ce qu'on voit des russes en Ukraine, laisse à penser que le deuxième scénario est le plus probable, mais la faiblesse des stocks d'armement occidentaux peut permettre de penser que le premier scénario n'est pas impossible.

      Mais même le scénario 1 est mauvais pour la Russie. Certes elle a les moyens de taper les polonais, pourtant pas si mauvais, mais l'arrivée des Allemands leur fait très mal au moment ou la Pologne commence à flancher, puis arrivent les Français et ça commence à sentir le roussi. Quand les Espagnols arrivent, c'est juste pour faire de l'exploitation et démolir les unités en fuite. Les américains en sont encore à embarquer à Norfolk

      L'idée derrière tout ça, c'est que la grande force au sol des russes, c'est l'artillerie, mais que la rapidité (et la fluidité) des opérations ne lui laisse pas le temps de se mettre en position de faire mal, comme elle fait actuellement dans le Donbass. Une fois que la Russie est sur le reculoir, l'artillerie n'est plus aussi efficace. C'est évidemment une simple hypothèse de ma part, mais on constate que la Russie a besoin de 1000 canons pour fixer et dominer une armée ennemie sur un petit périmètre. Il doit leur en rester 2000. Pas de quoi contrer des contre offensives de partout.

      Et même si les Allemands se loupent et se font écraser aussi, la Russie en arrive déjà à 500 km ou plus de lignes de ravitaillement. Donc quand la France tombe dessus, dans le scénario le plus défavorable, elle fait face à des Russes hors de forme et de ravitaillement, dont l'artillerie n'est pas en place, et cartonne durement. Certes elle n'a que 15 jours de munitions en combat de masse, mais face à un ennemi qui est déjà allé trop loin, c'est 15 jours de tir aux pigeons. La France craquerait certainement si elle était seule en première ligne, face à une Russie parfaitement ravitaillée, mais ce n'est pas un scénario crédible. elle interviendrait en troisième échelon, face à une Russie déjà bien secouée.

      Et je n'ai compté ni les autres pays de l'Est, ni l'Italie, ni le Bénélux, ni surtout les Britanniques, qui sont avec les Français les plus expérimentés en combat moderne. Aucun de ces pays ne peut battre la Russie seule. L'union fait la force.

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    2. Grosso modo:

      Le Col Goya fait une comparaison que je trouve un peu hasardeuse. Certes, ni l'Armée Francaise, meme unie a la Bundeswehr, n'arriverait à égaler l'armée russe en nombre de soldats et de chars.

      Toutefois, aucune des deux n'a vocation à le faire. Nos pays ne sont pas limitrophes de la Russie. En cas de conflit majeur, nos armées seraient integrees au dispositif OTAN. Et si l'on ne compte que les membres européens, les forces seraient déjà en faveur de l'Alliance, en nombre, mais surtout en qualité. Et la supériorité devient écrasante si l'on rajoute le Canada et, surtout, les USA.

      Les pays limitrophes de la Russie utilisent massivement la conscription, avec donc des forces armées en nombre non négligeable.

      L'attaque russe en Ukraine (et ses piètres resultats, je pense) à d'ailleurs conduit à une redéfinition de la stratégie de l'OTAN.
      Jusqu'ici, il était prévu de retarder les attaques Russes et de les harceler en jouant sur la profondeur pour donner le temps de rameuter les forces les plus à l'ouest. L'otan a décidé récemment de stationner plus de troupes près des frontières communes. Le but qui me semble évident est de stopper toute attaque directement sur cette frontière, sans utilité d'user les Russes auparavant.

      La France (Comme l'Allemagne) ont des forces armées limitées en nombre, mais de qualite élevée. Leur but dans l'OTAN est de fournir un outil mobile et puissant pour des contre attaques, pas de tenir le terrain, rôle laissé à ceux qui sont, précisément, sur ce terrain, comme la Pologne, les pays baltes et, bientôt, la Finlande et la Suède.

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    3. Pas certain que dans l'hypothèse où la Russie voudrait "se rendre à Berlin en passant par Varsovie", seule la question de la "masse de troupes conventionnelles" soit vraiment le seul critère à prendre en compte.

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    4. Sur la qualité des troupes, j'ai un GROS doute sur les capacités de la Bundeswehr, essentiellement par manque de financement (je ne mets pas en doute le courage ou la discipline des personnels... mais si on manque de sous pour s'entraîner...). Pour la France, la RAND corporation a publié l'année dernière une étude très intéressante sur l'armée française, dont la conclusion était: excellent niveau mais un gros problème pour tenir sur la distance: stocks de munitions, réserves etc... En anglais dans le texte "The French military currently is one of Western Europe's most capable, and it boasts a full range of capabilities that enable it to engage in the full spectrum of operations, including high-intensity conventional warfare against a peer adversary. In this report, RAND researchers examine the role that the French military might play as a coalition partner in a hypothetical high-intensity conventional conflict in Europe. Researchers drew on a wide range of publications in French and English, as well as on conversations with French defense experts to understand not just the French military's capabilities and capacity to wage war in general but also its ability to wage high-intensity conventional warfare in particular.

      Key Findings
      France is ready for war, but not a long war
      France could support a U.S.-led war effort in Eastern Europe now or in the next ten years. It has maintained full-spectrum capabilities and training, has ambitious modernization objectives, and has strong political and public support for military interventions and support to allies.
      However, its military has limited depth overall and could not sustain a long campaign, and some of the capabilities it might need likely would not be reassigned.
      French advantages include heavy ground forces and artillery, as well as special operations forces. The French are practiced in joint operations, which surely would be a requirement in a conflict against Russia.
      There are capability areas with potential for increased U.S.-French collaboration that might improve France's ability to fight a conventional war in Eastern Europe. Capability areas that might benefit from collaboration include electronic warfare; the countering of massed precision fires; intelligence, surveillance, and reconnaissance systems; air defenses; and the hardening of advanced technologies."

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    5. Je vous remercie de vos réponses. J'ai peut-être posé ma question de façon trop tactique, et pas assez stratégique. En fait, il me semble que le grand public (je le vois en Suisse avec les commentaires sur l'achat de notre nouvel avion de combat) pense que les Russes sont très loin et que la masse de toutes les armées de l'OTAN est tellement épaisse que les Russes ne peuvent que l'égratigner. En fait, ils ont probablement une capacité de percussion importante et pourraient pénétrer assez en profondeur en Europe. Dès lors, la vraie dissuasion qui nous reste vraiment n'est-elle pas en définitive l'arme nucléaire ? Ou est-ce que je me trompe ? Et si je ne me trompais pas, ne vivrions-nous pas finalement dans un monde plus dangereux que nous ne l'avons imaginé depuis la chute du mur ?

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    6. Soldat Pithivier8 juin 2022 à 22:22

      AntoineG8 juin 2022 à 17:40
      Merci pour votre post qui confirme ce que j'ai eu l'opportunité de voir sur divers terrains au cours des 15 dernières années à savoir l'excellence de l'Armée Française. Et je me permettrais d'ajouter les qualités humaines du soldat français lambda.

      orekhdin8 juin 2022 à 19:38
      ''la vraie dissuasion qui nous reste vraiment n'est-elle pas en définitive l'arme nucléaire''
      C'est bien pour cela qu'il y a déjà un bon paquet d'années un certain Général De Gaulle a doté la France de l'arme nucléaire.
      Et maintenant pas la peine d'évoquer la menace nucléaire russe brandie à tout bout de champ par Lavrov et ses sbires hystériques* de la TV russe parce que les militaires russes qui en ont sans doute marre de porter le chapeau des échecs militaires de Poutine ont fait savoir aux militaires étatsuniens , ou aux services de renseignements je sais plus, qu' ils n'obéiraient pas aux ordres concernant l'utilisation de l'arme nucléaire. Jack Detsch, journaliste agréé au pentagone, en a fait état dans un de ses articles d'il y a au moins deux semaines maintenant.

      * dans un émission de la TV russe, les participants évoquaient fort sérieusement la disparition de toute vie sur Terre après l'explosion des bombes nucléaires russes sur ordre de Poutine. Toute la vie allait disparaitre sauf deux couples de mutants qui sortiraient du lac Baïkal. Alors pourquoi le lac Baïkal, mystère mais sinon si on aime le burlesque et prendre les choses au second degré, elles sont amusantes ces émissions russes.

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    7. @Orekhdin
      "En fait, ils ont probablement une capacité de percussion importante et pourraient pénétrer assez en profondeur en Europe."
      Je ne sais pas par quel raisonnement vous êtes passé pour conclure çà à partir des réponses qui vous ont été faites, car ça ne correspond en rien... Mais peu importe.

      Réponse courte:
      - c'est effectivement ce que pensait l'OTAN et la stratégie était définie en conséquence (combat en profondeur pour user les Russes sur la distance).

      - la piètre prestation Russe en Ukraine a rendu évident que cette menace était surévaluée. L'armée russe a démontré qu'elle était incapable de "percussion importante", ne pouvait soutenir une offensive en profondeur faute de logistique suffisante et d'une armée correctement entraînée et équipée, mais que sa doctrine était plus efficace dans des attaques puissantes, de pénétration limitées mais continues, usant ses adversaires. Ce qui est pile l'inverse.

      Nul doute que les stratèges de l'OTAN vont avoir à complètement repenser leur défense. Mais la menace d'une offensive éclair qui déferle jusqu'à Brest (ou Genève...) est à peu près écartée.

      - la dissuasion nucléaire a toujours fait partie de la doctrine de l'OTAN, en réplique d'une attaque ennemie, jamais en première intention. C'est vrai pour la GB et la France, mais également d'autres alliés qui, par exemple, stockent et sont capables de mettre en oeuvre la bombe B-61 (avec un système de double clé) ou ont des missiles sur leur territoire.

      Nous vivons dans un monde aussi dangereux que celui de la Guerre Froide, ça n'a pas changé. Il y a toujours un risque qu'un Poutine, qu'un Kim Jung Un, peut-être un Xi Jin Pin appuient sur le bouton nucléaire.

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    8. @ChefChaudard: j'ai fait mon service en 1985 dans les troupes de transmission au niveau d'état-major, et j'ai été formé, en plus de la radio, à la conduite du M113, un petit char en alu américain. Dans la caserne où j'ai été instruit, à Thoune, j'ai vu passer des Léopards flambant neufs, et des modèles 68 suisses. J'ai aussi rempli le réservoir de mon petit tank (à la main avec des jerrycans...) et la blague habituelle était que ces bestioles consommaient peu, soit 10 litres au cent (mais au cent mètres bien sûr !). Le M113 n'est pas un vrai char d'assaut, et je l'ai conduit en terrain et sur autoroute (c'était la guerre froide: on pouvait encore faire ces blagues). En revanche, il est impossible de laisser des Léo sur une route, car sinon ils détruisaient simplement le revêtement macadamisé, surtout avec des chenilles sans coussins. Je vois bien l'explication du col GOYA qui montre que l'entropie du groupe blindé est élevée, et donc que sa pénétration est faible. Mais je vois aussi sa puissance d'attrition sur le défenseur et sa remarque sur la faible quantité du rideau défensif. D'où ma remarque: est-ce que nous n'avons pas besoin d'augmenter l'épaisseur du rideau, soit en levant et en équipant des quantités plus importantes de troupe que celles dont nous disposons dans nos pays ? Je rappelle que dans les belles années de la Krasnaia Armyia la Suisse disposait d'un effectif théorique de 600'000 hommes, et qu'aujourd'hui, je crois que l'effectif théorique est de 150'000 hommes avec un objectif à 120'000, voire 100'000. Et avec une population qui pourrait ne pas voter les crédits pour renouveler la flotte aérienne... Si le rideau défensif s'évapore rapidement par attrition, n'atteignons-nous pas mécaniquement très rapidement le moment où il ne reste plus que l'usage de la frappe nucléaire, pour les pays qui possèdent cette quincaillerie bien entendu ?

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  28. "le char est devenu la cible numéro un sur le champ de bataille". Je me souviens que, lors de mon service militaire comme tireur AMX30, la plaisanterie qui courrait les parcs à char c'était qu'en cas d'engagement en combat réel, l'espérance de vie d'un équipage de char était de 3 mn...

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    1. AMX30 et Léopard 1, issus de spécifications techniques communes, arrivent à un moment où la cuirasse d'acier ne protège plus des armes antichar, même les plus basiques comme les RPG. Leur protection est volontairement limitée aux armes de petit calibre et aux mitrailleuses lourdes (de face et à une certaine distance seulement dans ce dernier cas). C'est un peu des cas extrêmes comparés aux chars russes contemporains, T-55/62, ou US M-60, mieux blindés (mais presque aussi vulnérables).

      On en est pas la aujourd'hui : l'invention des briques reactives contre les charges HEAT (charge creuse) et du blindage composite contre les obus perforants va augmenter considerablement leur protection. Un char moderne est bien moins vulnérable et protège correctement contre quasiment toutes les armes antichar d'ancienne génération, ou même des modernes, pour peu qu'elles ne soient pas utilisées dans des conditions optimales.

      Et c'est le but du combat interarme de faire précisément que l'ennemi ne puisse pas utiliser ses armes antichar, ou les utilise dans de mauvaises conditions.

      Maintenant, aucun char n'est (ou n'a été) invulnérable.

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    2. @Pedro, puisque vous êtes là, je vous ai répondu sur un autre fil mais comme ça commence à devenir compliqué de retrouver certains messages, je reproduis votre intervention et ma réponse ici :

      Pedro6 juin 2022 à 17:52
      @Gus : tout ça est tout à fait pertinent, mais il reste un contre-argument qui peut tout balayer : les dirigeants de l'acabit de Poutine ont une trop forte tendance à mettre leurs menaces à exécution, même si à terme eux-même en paieront le prix fort... Et là, la menace a été clairement proférée.


      Gus7 juin 2022 à 21:48
      @Pedro : j'ai déjà répondu à ce "contre-argument". On va le dire autrement : soit Poutine joue la stratégie du fou, soit il est vraiment fou. Dans le premier cas, il bluffe et nous n'avons donc pas grand-chose à craindre ; dans le second cas, s'il veut employer l'arme nucléaire il le fera de toute manière et nous n'y pouvons rien. Dans un cas comme dans l'autre, il est tout à fait contre-productif de céder au chantage.

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    3. @gus : merci pour cette réponse. Oui, je suis d'accord, céder à un chantage est de toutes manières toujours contreproductif. Mais ne pas tenir compte du chantage peut aussi l'être... en l'occurrence, ayant comme beaucoup grandi dans l'idée que des SS20 étaient en permanence suspendus au-dessus de nos têtes (aujourd'hui les gens ont bcp plus peur d'une kalachnikov que d'un missile nucléaire, et le fait est que les kalachnikov tuent infiniment plus que les SS20), je ne peux cependant pas mettre cette hypothèse de côté... même si la raison me dit que c'est peu probable. La meme raison me disait, pas plus tard que le 23 février dernier, que Putin serait complètement débile d'envahir l'Ukraine...

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  29. Bonjour, je vois que la modulation fais sont effet c'est agréable de lire des commentaires consernant l'article... Je l'ai trouvé très instructifs, je me demandai pourquoi des colonnes de véhicules de plusieurs kilomètres et annoncées par les journalistes sembler avoir été peut affectés et peut utilisés. Ce n'est donc pas tant leur protection mais le manque d'équipement approprié qui à limiter l'action de l'armée ukrainienne et belle est bien une incapacité à avancer qui les à stoper! Cependant il me semble que même si les combats urbains sont favorables jusqu'à prèsent au ukrainien ceci peine à se maintenir face à la puissance de feu des russes. Même si il sembles que les informations filtres moins facilement et que la désinformation augmente du coté ukrainien. Je pense qu'ils ont jugée que pour gérer la pluie de bombe à sieverdonesk se rétirer puis revenir après l'orage été le plus efficasse en therme de vie préserver et de capacté réactionnel. Dotant que comme vous l'indiquée ici le hit and run leur a déjà apporté de nombreux résultats. Je reste dubitatif qu'en à la soutenabilité de la stratégie russe dans le temps. Raser des villes ça demande beaucoup de temps et n'élimine pas forcement les ennemis
    e abrités ou simplement sur des lignes arrières se progetant sur zone pour empécher l'instalation adverse... De plus en therme de gain, un tas de débris ça rapporte pas grand chose... ça me fait penser à la fin de la petites maison dans la prairies à la différence majeur que se sont les habitants dans cette série qui détruisent leur maison... Brefs pour le moment c'est quand même l'armée ukrainnienne qui part favoritent ironiquemnt malgès sa taille bien plus réduite elles semblent utiliser bien plus efficassement ce dont elle disposent alors que sont adversaires vides ses stocks en se prennant pour une entreprise de démolition... Reste à voir si les Ukrainien parviendrons à trouver assez de matériels, d'hommes et d'ingéniosités stratégiques pour marquer l'essai ou s'ils finiront épuisés face un adversaire qui semble n'avoir que la victoire en tête au mépris de toutes autres considérations, comme par exemple que ferais-je demain?Salutation, Ludovic Melin.

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  30. Article de Dumskaya

    104 jours de résistance ukrainienne : les Russes ont été chassés de l'autoroute vers Lisichansk et Severodonetsk, les combats se poursuivent à Svyatogorsk et quelque chose a explosé à l'île aux Serpents

    Le groupe d'envahisseurs Popasnyanskaya, qui a tenté pendant plusieurs semaines de percer l'autoroute Lisichansk-Bakhmut afin de couper les défenseurs de l'agglomération Severodonetsk-Lisichansk, a été accueilli par de puissants tirs d'artillerie, s'est arrêté et se regroupe maintenant. La route reste sous le contrôle des troupes ukrainiennes, les approvisionnements y sont acheminés et les civils sont évacués.

    Les Russes ont malheureusement remporté des succès tactiques dans la région de Svyatogorsk. Leurs responsables disent que la ville a été prise, mais les militaires des Forces de défense qui y combattent ont démenti cette information à Dumskaya. De très violents combats se déroulent à Svyatogorsk. Cependant, même si les défenseurs ukrainiens doivent se replier derrière le Seversky Donets, où se trouve la Lavra, il n'y aura pas de catastrophe : la rive sud-est du fleuve est plus haute, et il est possible de s'y défendre assez longtemps. L'essentiel est que l'ennemi ne contourne pas nos unités par les flancs - et il essaie clairement de le faire. Nous suivrons l'évolution.

    Malheureusement, le chef de la communauté de Svyatogorsk, Vladimir Bandura, s'est avéré être un traître. Aujourd'hui, il a fait un message vidéo dans lequel il accuse les forces armées de tous les péchés mortels et conseille au commandant suprême de négocier avec Poutine.

    Le groupement Izyum des Forces armées RF continue de dépeindre quelque chose d'offensant, mais toujours en vain. Hier, les forces ukrainiennes ont lancé une attaque par le feu très douloureuse sur son flanc dans la région de Dolgenkiy, forçant les envahisseurs à s'arrêter.

    Les défenseurs eux-mêmes développent lentement mais sûrement une contre-offensive dans la partie nord-est de la région de Kharkov, poursuivant clairement l'objectif d'atteindre les communications de l'ennemi sur la rive orientale du Seversky Donets. Pour les arrêter, l'ennemi prend toute une série de mesures - du transfert de renforts dans le secteur menacé du front à le minage à distance dans la région de Rubizhne.

    Au sud, pas de changement. Les parties creusent intensément le sol, échangent des frappes d'artillerie et effectuent occasionnellement des reconnaissances en force.

    Selon l'administration militaire régionale de Zaporozhye, les troupes russes devraient se retirer de Melitopol et d'une partie des districts de Vasilyevsky vers Kherson. Certes, cela peut être une rotation régulière.

    Les occupants continuent de développer l'île aux Serpents. On rapporte qu'il y a déjà 29 unités d'équipements divers là-bas: trois Grad MLRS, deux systèmes de défense aérienne Tor ainsi qu'un véhicule de transport, quatre systèmes de missiles et de canons anti-aériens Pantsir-1S et dix autres véhicules inconnus recouverts de filets de camouflage. Aujourd'hui, apparemment, quelque chose de cette économie a été détruit par une frappe du côté ukrainien, mais cette information doit encore être confirmée.

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  31. Suite de l'article

    Dans la région de Crimée, une corvette russe de type Vasily Bykov a été repérée avec une installation Tor située sur un héliport. De toute évidence, l'ennemi a peur de répéter l'histoire du "Moscou" et est obligé d'improviser: la défense aérienne de ces navires est plutôt faible.

    Dans les territoires temporairement occupés, les Russes resserrent progressivement le régime d'occupation. Ainsi, dans la région de Kherson, ils ont déjà enlevé plus de 600 personnes, pour la plupart des représentants d'activistes ukrainiens, d'anciens militaires et des forces de l'ordre, ainsi que des fonctionnaires.

    Les envahisseurs se tenant aux points de contrôle ont reçu l'ordre de tirer sur les civils au moindre soupçon.

    Les nazis russes envisagent de transférer les écoles de Kherson aux programmes éducatifs de la Fédération de Russie.

    En réponse, un mouvement de résistance se déploie de plus en plus. Donc, aujourd'hui, il y a eu une explosion au centre de Kherson. La bombe a explosé dans le café "Nostaldzhi", où les occupants dînent souvent.

    En général, selon le magazine Economist, les partisans ukrainiens à Melitopol ont déjà détruit à eux seuls plus d'une centaine de soldats et officiers russes.

    Les forces armées maîtrisent avec succès de nouveaux modèles de technologie occidentale. Ainsi, les artilleurs ukrainiens ont commencé à tirer à partir d'obusiers automoteurs PzH 2000 de fabrication allemande, qui sont considérés comme presque les meilleurs de leur catégorie.

    La Pologne a officiellement confirmé la signature d'un accord sur la fourniture d'armes à l'Ukraine pour 630 millions de dollars. Le Premier ministre Mateusz Moraecki a déclaré qu'il s'agissait de l'un des plus importants de ces 30 dernières années.

    Mais la Bulgarie a refusé de fournir des armes à notre pays.

    « Je ne pense pas que toutes les deux semaines nous devrions revenir sur ce sujet. Ce que nous avons fait pour l'Ukraine au niveau du soutien aux réfugiés, au niveau des fonds ... Nous avons fourni tous les types d'aide humanitaire, nous allons réparer le matériel - les véhicules militaires, nous avons soutenu toutes les mesures en matière de sanctions contre la Russie, ", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Conférence du chef du gouvernement de ce pays, Kirill Petkov

    La guerre continue ! La vie continue! L'Ukraine va certainement gagner!

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    1. Les Bulgares font profil bas. Ils on mis au rebut 14 SU25...et l'Ukraine a reconstruit ex nihilo, juste à partir de pièces détachées, 14 SU25. Le lien est plus qu'évident. C'est un peu plus qu'une simple "réparation de matériel". Certains membres de l'OTAN sont discrets sur l'aide apportée, je pense aussi à l'Italie. Ca ne me gène pas. Quand les ukrainiens reçoivent du matos, que ça soit accompagné d'un "voilà de quoi leur casser la gueule" ou "chut, tu ne le dis pas, surtout", je ne pense pas qu'ils fassent la fine bouche.

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    2. +1 Herr Elle, tant que le matos arrive, ça va. C'est en tout cas beaucoup plus louable que quand certains annoncent donner du matériel et ne le livre pas.

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  32. Pour ce que ca vaut, je suis tombé de fil en aiguille sur un article d'un blogueur militaire russe très critique sur la doctrine d'artillerie utilisée par les forces russes, et plutôt élogieux sur l'adaptation ukrainienne. Je ne lis pas le russe, donc je repose sur "translate" pour le comprendre, ce qui laisse échapper certaines nuances, vous me pardonnerez si je fais un contresens.

    https://kenigtiger.livejournal.com/2148946.html

    J'ai récemment pu constater que les sources russes citée par ISW sont souvent relativement critique du déroulé opérationnel, et sont à ce titre plus intéressantes que les sources ukrainiennes qui sont - et c'est logique - très propagandistes.

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    1. les meilleures sources semblent en effet russes. Les pires aussi. Mais il est très facile de les distinguer.

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  33. Je n'ai jamais considéré les turcs comme de véritables alliés, et je crois ne pas être le seul à penser qu'ils basculent doucement du coté russe ( https://www.lepoint.fr/monde/la-turquie-bascule-d-une-alliance-atlantiste-vers-l-eurasie-24-05-2022-2476862_24.php ), mais on franchit encore une étape !

    "« Si nous devons ouvrir le marché international ukrainien, nous pensons que lever les obstacles aux exportations russes est légitime », a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu."

    Bref, après le refus de nouveaux alliés, la Turquie trouve légitime de lever les sanctions occidentales. Ils deviennent un véritable cheval de Troie russe.

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    1. les turcs jouent leur propre partition. ils maintiennent un équilibre précaire entre US et Russes de manière à pouvoir avancer sur leurs sujets de politique "intérieur" c'est à dire la résolution du "problème kurde".
      ils comptent profiter du besoin des russes et des américains de les avoir de leur coté pour essayer de mettre la main sur le nord de la syrie (la bande des 30 km et + si affinités). avec le risque non négligeable de se faire deux ennemis

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    2. En tout cas, s'ils déminent en mer noire sans accord de l'Ukraine, ils deviennent cobelligérant de fait

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    3. Cobéligérant contre l'Ukraine ? Je doute que ça soit un problème pour les Turques. Je doute même que l'Ukraine les déclare comme tel s'ils vont déminer. Ils ont d'autre chat à fouetter. Ils vont râler très fort, peut être même tirer sur les démineurs puisque leur survie en dépend, ça va jaser très fort, grand coups de poing sur la table de politicien, machin accusera machine et tout le monde oubliera quand un nouvel événement se produira.

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    4. Soldat Pithivier8 juin 2022 à 22:46

      Et on peut allègrement rajouter à la liste qui vient d'être faite d'autres contentieux entre la Turquie et la Russie :
      - la mer Noire : L'Abkhazie, protection des Tatars de Crimée + conflit eaux territoriales si l'Ukraine perd sa bande côtière,
      - les états turcophones d'Asie Centrale membres de la Fédération de Russie mais qui lorgnent de plus en plus vers Ankara et leur sortie de la Fédération.
      - le panislamisme turc qui s'exerce au détriment de la Russie.

      La Turquie est un interlocuteur que Poutine est obligé d'écouter sous peine de se mettre encore plus à dos les turcophones et le monde musulman.
      Pour toutes ces questions, on peut suivre le travail de Kamil Galeev qui est un tatar russe de Kazan chercheur en sciences sociales au Wilson Center.
      https://www.wilsoncenter.org/person/kamil-galeev

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    5. L'Asie Centrale est hors Fédération de Russie, même si toujours sous influence et avec le russe comme lingua franca. Né au XIXe siècle, le panturquisme s'y est illustré post 1918 avec l'aventure sans lendemain d'Enver Pacha, et est réanimé par la Turquie depuis 1992. Sans l'Arménie ou la Géorgie, il y aurait continuité territoriale via l'Azerbaïdjan.

      Sans doute évoquez-vous plutôt des républiques turcophones de la Fédération, comme le Tatarstan, la Bachkyrie, etc. Certes riches, mais totalement enserrées dans la Fédération, et donc dépendant économiquement du transit de leurs hydrocarbures. De quoi limiter le potentiel de sécession.

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  34. Traduction du briefing du ministère russe de la Défense, publié sur la page vkontakte du ministère ce matin à 10h24.

    Briefing du Ministère de la Défense de Russie (08.06.2022)

    Le groupe des forces ukraniennes dans le Donbass subit des pertes significatives en terme de personnel, de matériel et de véhicules. Durant la seule libération de Svitohorski (DNR), en trois jours, les pertes militaires ukrainiennes s’élèvent à plus de 300 nationalistes, six tanks, 15 véhicules blindés de tout type, 36 pièces d’artillerie et mortiers, 4 systèmes de lance-roquette multiples « Grad » et plus de 20 véhicules militaires divers.

    Les forces armées de la Fédération de Russie poursuivent l’opération militaire spéciale en Ukraine.

    - Les missiles de précision longue distance tirés depuis les airs ont frappé dans le secteur de Kharkov une usine de blindés dans laquelle étaient entrepris la remise en état et les réparations de tanks et d’autres véhicules blindés des FAU. En outre, les missiles de précision ont touché 2 points de commandement, 13 zones de concentration de personnel et de véhicules des FAU, ainsi que, dans le secteur de Kharkov, une batterie de lance-roquette multiples « Uragan ». Dans les secteurs de Malonovki (oblast’ de Kharkov), Spornoyè (DNR), Zvavonka (LNR), 4 dépôts d’armes et de munitions ont été détruits. Dans le secteur de Chuguyev (oblast’ de Kharkov) un dépôt de carburants a été détruit.
    - L’aviation tactico-opérationnelle et l’aviation de l’armée ont frappé 63 zones de concentration de personnel et matériel des FAU. En conséquence des frappes aériennes a été détruit le poste de commandement de la 14ème brigade des FAU, plus de 160 nationalistes ont été éliminés, 8 tanks, 2 systèmes de lance-roquette multiples « Grad », 1 poste de lutte de guerre électronique ainsi que 13 véhicules militaires divers.
    - Les forces de défense anti-aérienne russes ont abattu 2 appareils MIG-29 des forces aériennes ukrainiennes dans le secteur de Snegirevka (oblast’ de Mikolayiv) ainsi qu’un hélicoptère MI-8 dans le secteur de Belaya Krinitsa (oblast’ de Mikolayiv). En outre, 11 appareils sans pilote ukrainiens dans les secteurs de Donetsk, Ribtsy, Lozovoyè, Krasnorechenskoyè, Korovii Yar, Peski-Rad’skoyè (DNR), Izium, Dergachi (oblast’ de Kharkov) et Chernobaevka (oblast’ de Kherson). Ont également été interceptées 3 missiles « Tochka-U » et 5 roquettes tirés depuis un système « Smerch » dans le secteur de Chernobaevka (oblast’ de Kherson) [c’est le retour de l’oblast’ de Kherson, curieusement absent des briefings depuis la semaine dernière et le début de l’avancée Ukrainienne sur les bords de l’Inhulets, Chernobaevka est un faubourg de Kherson concentrant des postes de commandement divisionnaires russes]
    - Les forces d’artillerie et de roquettes ont frappé aujourd’hui 68 points de contrôle, 172 positions de tir divisionnaire des FAU dont 2 batteries de lance-roquette multiples « Smerch » dans le secteur d’Alexandrovitch et Kutuzovksi, 1 batterie de lance-roquettes multiples « Uragané dans le secteur de Kisevka (oblast’ de Kharkov) ainsi que 261 zones de concentration de personnel et de véhicules des FAU. En conséquence de ces tirs, ont été éliminés plus de 320 nationalistes, 4 depots de munitions dans le secteur de Novoelenovki (Oblast’ de Zaporizhzhia), 9 véhicules blindés, 15 pièces d’artillerie et mortiers, 14 véhicules militaires divers ainsi que des véhicules lance-missiles « Buk-M1é dans le secteur de Shelkopliasy et « OSSA-ARKM » à Berkhnyaya Roganka (oblast’ de Kharkov).

    En tout, depuis le début de l’opération militaire spéciale ont été détruits : 192 avions, 130 hélicoptères, 1150 appareils volants sans pilotes, 335 systèmes lance-missile, 3459 tanks et autres véhicules militaires blindés, 489 systèmes lance-roquette multiples, 1822 pièces d’artillerie et mortiers ainsi que 3488 véhicules militaires terrestres.

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    1. Ce bilan des pertes est toujours hallucinant.

      1822 pièces d'artillerie et mortiers... C'est quasiment ce que les russes avaient au départ. Les ukrainiens, je ne sais même pas si ils en avaient 500. Les ukrainiens déclarent avoir flingué dans les 700 pièces d'artillerie et autres MLRS, et c'est sans doute déjà surévalué, ils doivent compter dedans même les pièces auxquelles ils n'ont infligé que des éraflures. Mais là, on nage en plein délire. D'ici un mois, la Russie déclarera avoir détruit l'ensemble des stocks datant de l'époque soviétique - en comptant les siens, et ceux des autres républiques.

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    2. Je ne comprends cette suspicion qui sent le partie pris otanesque sur les bilans russes. S'ils sont supérieurs aux stocks qu'avaient les ukrainiens, c'est juste parce que le soldat russe est méthodique et préfère détruire plusieurs fois la même arme pour être certain qu'elle ne resservira pas.

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  35. L'un des enseignement de cette guerre est qu'il faut compter sur l'attrition mécanique. Les stats d'ORYX montrent que le nombre d'abandon / capture de matériel (surtout russe) est extrêmement élevé mais cela veut aussi dire que les équipages ont pu être réutilisés plus tard dans la bataille une fois ré-équipés.
    => nb tank = nb équipage * facteur d'attrition

    c'est à dire qu'il faut avoir des surplus en entrée de conflit

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  36. Enfin il était temps de retrouver un peu d'impartialité qui elle seule rend le propos crédible,que l'on soit plus proche de tel ou tel camp est affaire personnelle ;la polémique n'a pas lieu d'être pour un soldat ou un observateur ,c'est commettre une erreur stratégique que de prendre parti quand à la base on se présente comme objectif,les invectives telles que celles visibles dans certains commentaires sont d'une puérilité confondantes et fatigantes,n'apportent rien au sujet,enfin fermons le ban

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  37. La prise de Kherson et un peu celle de Melitopol m'intriguaient, le colonel Goya avait relancé mon interrogation, et je viens de lire que 2 généraux de cette zone ont été démis par Zelinsky.
    Y a t il un lien ?
    HM

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  38. Bonjour,

    Tout d’abord je tiens à préciser que je lis toujours avec beaucoup d’attention vos analyses ainsi que vos synthèses, notamment concernant ce que les ukrainiens nommeront sûrement un jour la Guerre d’Indépendance d’Ukraine.

    Néanmoins je dois dire que je suis en profond désaccord avec vous sur le rôle du char de combat.

    Contrairement à ce que vous dites, cette guerre est un nouveau clou dans le cercueil du char, et surtout celui qui concentre tous les fantasmes le char de combat lourd, lourdement blindé, chenillé, ultra puissant.

    Je vais argumenter plus précisément.

    Mais avant de rentrer dans le détail prenons un peu de recul.
    Nous sommes en train de vivre ce que les historiens appelleront plus une révolution technologique sans précédent dans l’histoire de l’humanité.
    Cette révolution loin d’être achevée n’en est qu’à ses débuts, transforme déjà et va continuer à transformer nos sociétés encore plus radicalement et profondément que les précédentes révolutions industrielles.

    La numérisation de l’information et des connaissances, son accès permanent, partout à tout le monde, la robotisation des moyens de productions, l’explosion des capacités de calculs ainsi que des capteurs. Ajoutez une électrification totale et donc un changement de paradigme énergétique. Tout cela représente bel et bien une révolution.

    Pourquoi ce préambule “large” ? Car les engins de guerre tels que nous les connaissons sont issus des révolutions industrielles du 19 ème siècle. Ils en sont les enfants directs. La première guerre mondiale les a révélés : chars, avions, sous-marins. Et pourtant quelqu’un qui ferait une analyse au sortir de cette guerre aurait noté que ces engins pour intéressant qu’ils étaient n’étaient que des appoints à l’arsenal classique, presque des gadgets.

    Aujourd’hui nous connaissons la même chose.
    Autant les révolutions industrielles ont favorisé la concentration des forces et une course à l’arme la plus puissante, la plus lourde, la plus blindée, autant la révolution actuelle va entraîner une domination de la distribution des forces.
    La mécanisation et l’industrie lourde ont orienté le format des armes vers une typologie "dinosaure".
    La miniaturisation des capteurs, des explosifs et des systèmes propulsifs, associés à la puissance de calcul distribuée ainsi qu’à un réseau de communications massif et en temps réel va nous orienter sur des systèmes de combat en essaim de type insecte.
    C’est moins “glorieux” ou valorisant mais c’est ainsi, et je conçoit que la fourmi, l’abeille ou le pyranha soient moins vendeurs que le T-Rex, l’Ankylosaure et autres bêbêtes géantes.

    Tout comme les blindés de la première guerre mondiale préfiguraient la course à la puissance mécanisée, les drones actuels ne font que préfigurer cette course à la masse par essaim connectés et agissant en réseau local ou global.
    Votre analyse est donc biaisée.

    Songez qu’il faut à la Russie le stock absolument irréel de chars de l’URSS pour continuer à aligner des chars.
    Quel pays aurait encore les moyens de produire par milliers des chars modernes et d’en soutenir non seulement l’acquisition, mais aussi la MCO ainsi que toute la logistique en cas de déploiement ?

    Et que de votre propre aveux si les Ukrainiens avaient bénéficié dès le début du conflit en masse de drones et de munitions rodeuses cela aurait été un carnage.
    Songez que les pertes sont tellement insupportables que loin de justifier l’engagement des quelques chars les plus modernes, on les préserve autant que faire se peut et on ressort les plus vieux des inventaires.

    Si le char lourd a si bien dominé à un moment, c'est bien parce qu’il semait la terreur parmi l’infanterie adverse. Le char permettait à l’infanterie d’avancer. Désormais on argumente l’inverse ! L’infanterie doit protéger le char ! Pourquoi faire ?
    Ne vaut-il mieux pas doter cette infanterie de toutes sortes de drones et de blindés légers eux-mêmes équipés en missiles et drones ?

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    1. Attention les chars ou n'importe quels systèmes isolés sont toujours vulnérable, par ailleurs ce n'est pas parce que les russes non plus les codes qu'il faut jeter le tout. Vous parlez de drones et d’essaim mais attention à ce qu'il y a derrière il faut de l'énergie et des réseau sans parler des masses de calculateurs derrière donc ce n'est pas simple.
      De plus on a déjà vu le char en difficulté par exemple en Israël face au Hezbollah etc.

      Pour l'électrification c'est un vœux pieux en terme de rapport poids/puissance on ne fera jamais mieux que le thermique.

      Enfin on peut voir l'avenir du char comme une plateforme dotée de senseurs hors normes et difficilement portable. Enfin il y a des adaptations aux choses, les chars peut aussi être facilement doté de contre mesures actives ce qui n'est pas le cas des chars russes pour le moment.

      Il serait intéressant de voir l'emploi des chars dits terminator au Donbass cela seront ils plus résilients

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  39. Suite
    Pourquoi cela a-t-il son importance ?
    Car je crois qu’il est fondamental d’éviter de rester dans une logique du rétroviseur et de se projeter pleinement dans le futur mais aussi en réalité dans le présent.
    L’accès à l’information par l’espace, où là aussi ce sont bel et bien des constellations massives de satellites qu’il faut mettre en place.
    L’accès à la données à travers des centres de données redondants dont nous contrôlons aussi bien les couches hardware que software.
    Les technologies réseaux sur lesquelles nous étions leader il n’y a pas si longtemps.
    Les réseaux de fibre océanique.
    Les microprocesseurs.
    Les logiciels de traitement de données et d’intelligence artificielle.
    Les capacités d’attaque et de défense dans ces domaines.
    Les capacités de communication optiques.
    Les capacités industrielle en robotique.
    Il faut s'emparer de ces sujets qui appellent à un vrai changement de logiciel pour retrouver la logique de produire en masse plutôt que des équipements extrêmement lourds et échantillonnaires.

    Nous avons déjà du retard sur les drones aériens et les munitions rodeuses.
    Dans cette perspective, lancer le SCAF et autres MGCS avec des budgets hors normes pour des horizons à 30 ans est juste ahurissant.
    Il serait beaucoup plus logique de faire du Rafale ++ et du Jaguar ++ et de se lancer en parallèle à fond dans une vraie logique disruptive, mot souvent employé mais jamais mis en œuvre.

    Votre défense du char est donc un leurre, celui d’une arme du passé. Et évidemment mieux vaut une arme que pas d’arme du tout à ceux qui m’objecteraient que les ukrainiens sont preneurs de chars. Mais fournissez une centaine de Patrollers armés plutôt qu’une dizaine d’avions de chasse, des Jaguars “augmentés” en nombre plutôt que quelques chars lourds et vous verrez la différence. Et ce n’est pourtant que le début.

    Car cette guerre montre à nouveau, et cela tout le monde sera d’accord, l’importance de la masse ainsi que de la logistique.

    Et le char lourd moderne est insoutenable en masse et en logistique.
    Et ce n’est pas le renchérissement des matières premières et de l’énergie qui va améliorer son rendement coûts / bénéfices…
    Et c'est d'ailleurs la seule conclusion logique de votre propre article : le char ne servira à rien dans les unités de feu lointain, et l'on peine à comprendre comment il pourrait servir là où il est le plus vulnérable à savoir en milieu urbain. Il ne lui reste que la plaine, où il suffit de ne pas livrer le combat sauf à être dans une configuration géostratégique très particulière qui y oblige.

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    1. Vous avez raison sans doute "sauf configuration géostratégique qui y oblige"...

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    2. Je ne sais pas trop quel peut être l'avenir du char de combat, mais je me rappelle très bien que l'avenir qu'on lui prévoyait il y a deux ou trois décennies c'était le binôme char + helico. Qu'est devenu ce binôme ?

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    3. C'est sûr, on voit une révolution technologique en ce moment. Plus qu'une évolution-mutation.
      Et les Ukrainiens y semblent à l'aise et demanderaient moins de chars si on leur donnait canons du type caesar, ou les avions qu'on leur a refusés.

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    4. Analyse très stimulante! Merci!
      Alors que s'accumulaient les signes de l'éclatement du conflit (renforcement des troupes russes et livraisons de NLAW et Javelin par les anglo-US) je me demandais ce que pouvaient ressentir les tankistes russes... C'est étonnant que les enseignements de la guerre Arménie-Azerbaïdjan n'aient pas été mieux intégrés.
      Pour ce qui est du combat de chars là où il est pertinent - les grands terrains plats sans abris ou cachettes ET à terrain praticable (déserts, plaines d'Europe orientale quand le sol est dur) - la rapidité de déploiement de l'artillerie à longue portée (MLRS/ATACMS, Canons mobiles avec obus guidées à portée augmentée) et/ou la contribution de l'aviation capable de larguer à distance de sécurité des munitions intelligentes ou rodeuses (on imagine un Rafale chargé de dizaines de munitions planantes et/ou à moteur électrique capables de tournoyer une heure au-dessus du champ de bataille et attaquer les véhicules par dessus) peuvent jouer le même rôle que l'artillerie anti-infanterie lors de la 1ère GM (à Verdun Pétain avait instruit les artilleurs d'être capables de délivrer à très bref délai à n'importe quel point du no man's land requis les tirs de barrage à même d'arrêter les vagues allemandes). Pour cela, artillerie mobile et avions de génération 4.5+ AVEC LES BONNES MUNITIONS EN QUANTITE est ce qu'il y a de plus pertinent.
      autre réflexion sur Jaguar ++ plutôt que MGCS : notre pays qui a la chance de ne pas être en première ligne du potentiel assaut blindé (il sera beaucoup moins potentiel à mesure que les stocks russes deviendront définitivement de la ferraille, dans les semaines à venir) mais doit intervenir ailleurs dans le monde ou se projeter (même à l'est) n'a que peu d'intérêt à développer ce genre d'équipement.
      La base Leclerc, à reprendre et moderniser, devrait suffire.

      je colle mon avis de l'autre jour ;-)
      Il me semble qu’historiquement l’un des apports de l’arme blindée a été de surmonter les obstacles que la guerre des tranchées avait mis sur le chemin de l’infanterie et de la cavalerie hippomobile : de la boue et des barbelés, le feu des mitrailleuses et d’une artillerie considérablement plus meurtrière.
      Ces obstacles n’ont pu commencer à être surmontés qu’avec l’apparition du char, qui a donné sa pleine mesure à partir de 1939 au point de rendre vaines (sauf cas précis) les défenses anti infanterie qui empêchaient la marche en avant des soldats non chenillés et non protégés « sous acier ».
      Depuis, et le Col Goya a raison de le souligner, le char est devenu la cible numéro un sur le champ de bataille. On compte près une dizaine de moyens techniques pour l’arrêter.
      L’impression ici est que ces moyens techniques (et encore, sans beaucoup d’hélicoptères, avions spécialisés, ou bombes à sous-munitions antichar guidées de haute valeur) sont tels que le char et son accompagnement mécanisé se trouve dans la même situation que l’infanterie en 1914-17. Chaque tentative d’avancée est un massacre d’engins russes.
      Dès lors je m’interroge sur les parallèles pertinents, qui ne me semblent pas osés, alors qu’ils devraient l’être, avec la guerre des tranchées (les masses humaines « tenant » le front en moins). Au niveau de la longueur des fronts, de la lenteur de progression, de la guerre d’attrition, de la faiblesse de l’utilisation de la profondeur (peu de frappes d’interdiction ou de bombardements stratégiques par exemple – je ne veux pas dire anti-cités, mais anti nœuds de communication ou points de franchissement). J’ai l’impression qu’après la forte mais insoutenable progression de la bataille de Kiev qui aurait pu donner une victoire politique mais s’est finie comme la Marne, on est en 1916.
      Les comparables avec cette période sont-ils pertinents ?
      Dupont

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    5. Bonjour, je crois que votre analyse et également biaisée, je ne n'y pas l'importance des nouvelles technologie mais elles ont leur propres failles, comme par exemples la nécécité de communication et de maintient des réseau informatiques comme internet. Militairement ils existent déjà toutes une panoplie de contre visant à limitée la communication mais aussi l'usage de drone... En gros selon moi la modérnisation n'implique pas la disparition du besoin humain dans les armées et donc leurs préservations et leurs déplacements. Juste pour m'amuser petit pronostique, les ukrainiens ayant sans doute coupée la liqne logistique dans le sud de kryvy rih la reprise de l'oblaste devrait s'effectuer dans les quinzes jours. Au vues du renforcement de kerson dans un premier temps cela ne devrai consernai que la rive sud du fleuve dniepr. Dans les deux mois, la ville de melitopole devrai être reprises suivie de mariopole. Kerson devrai être reprise dans les quatres mois. Dans six mois nous devrions revenir à la situation d'avant l'offensive du 24 février. Par contre après cela devient très incertain, j'arrête là mais pronostique car à ce moment là les russes devraient avoir reconstituer une partie de leur force en matériel et en homme. Salutation, Ludovic Melin.

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    6. Je suis d'accord avec Ludovic. Un autre gros problème des drones actuellement est leur manque d'autonomie (pas pour se déplacer, mais pour agir). Quasiment tous sont téléguidés, l'automatisme se réduisant à des prises de décision assez simples. Aller à un endroit, faire ceci, revenir...

      Leur IA est encore très limitée. Tous les pays cherchent frénétiquement à améliorer cela, beaucoup de prototypes, mais on n'a pas encore beaucoup d'engins opérationnels à ce jour.

      Concernant le secteur plus restreint des drones aériens type Bayraktar: leurs performances aériennes sont modestes. Faibles vitesse et altitude, guère mieux que des avions d'aéroclub. Des cibles que tous les systèmes antiaériens, même les plus anciens, peuvent "traiter". Bref, ils sont vulnérables.

      Là ou je veux en venir, c'est comme sous entendu par Ludovic, drone + intelligent et plus capable = drone plus cher. Donc drone dont on doit diminuer la vulnérabilité. Et on risque de finir par y coller un pilote, car ça coûtera moins cher (j'exagère, bien sûr, mais c'est pour faire comprendre la problématique).

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    7. Désolé, mais il faut relire 3 ou 4 fois une phrase pour comprendre. Fond pas dénué d'intérêt, mais lecture éprouvante et on renonce rapidement à vous lire, dommage. Pas moyen de vous faire corriger, au moins sommairement ?

      Roland

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    8. @Chef Chaudard
      Je comprend l'argumentaire et j'ai moi-même longtemps eu le même, reprenant en cela l'analyse consensuelle des tenants de l'Armée de l'Air traditionnelle.

      Ce qu'amènent les drones ce n'est pas un nouveau gain "par le haut" en amenant de nouvelles performances.
      Ce qu'amènent les drones c'est :
      - le retour de la masse
      - le retour du "consommable"
      - la démultiplication des gains d'informations et de réactivité tactique d'un réseau connecté, y compris localement, grâce justement à la masse et à la possibilité d'envoyer au contact
      - le changement d'orientation des technologies au profit par exemple de la capacité de permanence sur zone
      - de nouveaux type d'armes avec la miniaturisation, les munitions rôdeuses en sont un exemple, combien de temps avant des robots "fantassins" qui partent "nettoyer" les immeubles en combat urbain ?

      Non on n'y collera pas un pilote.
      C'est même l'inverse, on finira par droniser les avions de chasse au moins en partie, car contrairement à ce que vous dites ce qui coûte le plus cher c'est le pilote, pas une puce électronique.
      Un pilote c'est des années de formations, d'entraînements. Au passage c'est aussi des décennies de soldes puis de retraites.
      Par ailleurs si on enlève l'aspect financier de l'équation, c'est aussi la possibilité de s'enlever un gigantesque goulot d'étranglement : si vous n'avez que 300 pilotes mobilisables, vous n'aurez jamais une aviation de plus de 300 avions.
      Il vous faudra des années pour changer de format, 10 ans au moins dans un effort gigantesque pour augmenter fortement.
      En cas de guerre, chaque perte de pilote est irrattrapable c'est une attrition définitive du format de vos forces. Nous ne sommes plus dans les 2 guerres mondiales où l'on pouvait encore former des pilotes rapidement.

      Je vais vous donner un autre exemple moins "polémique". Pourquoi donne-t-on du Caesar et pas du Leclerc ? Il y a la partie industrielle bien sûr l'un est en production et l'autre non. Mais ce n'est pas l'explication principale, en tous les cas pas la seule.
      Le CAESAr reste un engin "facile" à piloter et à engager. Les ukrainiens n'ont eu besoin que de quelques semaines de formation. Combien de temps pour former des équipages de chars modernes ? Des mois au minimum.
      Des Jaguars seraient sûrement plus adaptés d'ailleurs.
      Ne réfléchissez pas en terme de performance machine drone vs machine tradi individuellement, mais plutôt concept d'emploi drones Vs concept d'emploi tradi.

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    9. @Oryzon
      je rajoute à vos propos qu'au delà du coût humain en temps en espèces sonnantes et trébuchantes - d'une manière générale la robotisation réduira aussi le handicap du régime démocratique qui attribue une plus grande valeur à la vie et qui sera plus empêché de faire la guerre face à un régime autocratique qui considère déjà ses soldats comme des robots, pour qui la vie compte moins et qui rend moins de compte à son peuple...

      (... une réduction non sans risque)

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  40. Mon colonel,
    merci pour vos articles aussi instructifs qu'agréables à lire.

    Ci-dessous, un lien vers un point de vue partisan mais intéressant sur la bataille de Severodonetsk comme opération d'influence dans le cadre d'un "affrontement des volontés brutal".

    https://time.com/6184437/ukraine-russian-offensive/

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  42. Dans un débat sur LCI, l'un des intervenants, M TYTELMAN Xavier, indique que l'Ukraine n'aurait reçu que 10% du matériel attendu des Occidentaux. J'espère que les 90% vont vite arrivées afin de casser l'offensive russe sur Sievierodonetsk et de soutenir une offensive sur Kherson.
    Voir la vidéo sur : https://www.youtube.com/watch?v=8a9-5fdntEw

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    1. Sur la quantité totale, je ne sais pas. Mais l'Ukraine utilise déjà certains matériels (M777, CAESAR....). Des M777 continuent d'être livrés, seuls 6 CAESAR l'ont été (6 sont apparemment sur la route, cf une petite vidéo diffusée sur Twitter), et en matière d'artillerie, le reste arrive aussi, mais il reste encore beaucoup de matériel à livrer. A priori, si une partie est envoyée par avion, il semble y en avoir par bateau (des USA ou d'Espagne). Ce qui prend forcément un peu de temps. Mais compte tenu des quantités et de la nature du matériel envoyé, difficile de faire autrement.
      Ensuite, certains pays ont du mal à respecter le timing promis. L'Allemagne se signale très négativement en ce domaine (difficile d'être plus ridicule, ça en devient même très gênant), sans compter tous les problèmes annexes (les Gepard utilisent des munitions fabriquées en Suisse, qui refuse leur transfert à l'Ukraine etc). Dernièrement, les Allemands avaient accepté de fournir des MLRS, mais finalement ce ne sera pas pour tout de suite, car il faut une mise à jour du logiciel pour pouvoir utiliser les munitions Anglaises ou Américaines. Donc, potentiellement quelques mois de délai (on parle de cet hiver, mais je ne sais pas si c'est une blague).
      Le problème c'est aussi d'avoir freiné sur la livraison d'armes lourdes, ce qui a fait perdre facilement un mois. Ce qui est crucial dans la bataille du Donbass.
      Mais c'est comme cela depuis le début. Pas de livraison d'armes offensives, puis on les livre. Pas d'armes lourdes, puis on les livre. Pas d'avions, puis on les livre (en pièces détachées, mais c'est un simple politesse vis à vis des Russes). Si on avait accordé tous cela à l'Ukraine dès le début, la ligne de front serait différente, et il y aurait moins de morts Ukrainiens (militaires comme civils).
      Mais comme Scholz et Macron jouent à Chamberlain et Daladier....Et que Biden est maladroit (dire qu'on n'enverra pas de soldats US en Ukraine, vraie connerie).

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    2. Cette question est complexe.
      - il faut se souvenir que le matériel promis est au standard OTAN. Celui-ci demande une formation du personnel Ukrainien. Pas seulement les équipages, mais également les mécanos et les cadres Il faut aussi constituer des stocks de munitions, de pièces de rechange, des ateliers de campagne. Ca ne peut pas s'improviser en un ou deux mois.
      - le matériel d'origine soviétique demande souvent une remise en état, ou au moins un contrôle, car il a souvent été stocké. ça demande du temps.
      - le matériel US vient de loin. Ce qui a été livré en urgence est venu par avion, mais certaines armes ont du prendre le bateau puis être transportées par train. Ce qui n'est pas un problème si les soldats sont en cours de formation.
      - nous ne savons pas exactement ce qui a été livré, juste ce que les Ukrainiens veulent que nous sachions. Ils demandent à cor et à cris des armes, ce qui est nécessaire s'ils veulent équiper des milliers d'hommes, mais nous ne savons rien du nombre reçu, ni même l'ampleur de ce qu'ils reçoivent, pour des raisons de sécurité évidentes.

      Ils ont besoin de toute l'aide que nous pouvons fournir, mais, pour autant, il doit y avoir des commissions entre l'OTAN et les Ukrainiens qui définissent les nécessités, les priorités, les possibilités et dont nous ne savons absolument rien.

      Il est possible que des Abrams soient déjà sur des navires dans l'Atlantique, leurs futurs équipages en train de s'entrainer dans un pays européen. Comme il est possible que les Ukrainiens soient ulcérés par la maigreur de l'aide et les retards dans les livraisons.

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    3. Bonjour,
      Ce matin France24 qui faisait le suivi des CAESAR sur le front à lâcher le nombre de 18 pièces livrées.
      De cette information on peut déduire que la France a voulut vérifier l’utilité de ces fournitures. Pour mémoire nous avons moins de 100 CAESAR en activité en France et nous en produisons de l’ordre de 16 par ans.
      Affronté la mauvaise humeur des Russes (qui menace indirectement notre dispositif au Mali par le relai de la junte {je ne vois nulle part la prise en compte de cet énorme clou dans notre chaussure}) doit être contrebalancé par une efficacité réelle et visible pour tout le monde.
      J’imagine les critiques en France si ces canons avaient été sous employés voir gaspillés par les Ukrainiens. On support ici même suffisamment de gens qui prônent l’apaisement à n’importe quel prix pour savoir qu’il y a aussi un front de l’opinons publique en occident et que cette bataille n’est pas finie. Inutile de leur donner des arguments pour lâcher l’Ukraine.
      On déduit que l’on a fait un essai avec 6 pièces et qu’au vu des performances (remarquable au passage des Ukrainiens pour s’approprier les matériels) on livre des batteries supplémentaires en deux lots de 6 supplémentaire pour un total de 18.

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    4. @Tonton : vos remarques semblent très pertinentes. C'est vrai que c'est toujours mieux que de livrer des obusiers incomplets, comme les USA.

      Une question pour ceux qui s'y connaissent en artillerie : dans le calcul des besoins en dotation de Caesar et autres systèmes, y a t-il une part prévue pour nos besoins en OPEX + usure naturelle + entraînement, et une part prévue pour la défense du territoire proprement dit, en cas de menace venue de l'Est ? Ce que je veux dire, c'est qu'on lit souvent que ce matériel était de toute façon destiné à contrer une attaque soviétique puis russe, mais concrètement, quelle proportion pourrait-on se permettre de perdre en Ukraine sans mettre en danger les autres missions de l'artillerie ?

      Question bis : pourquoi n'arrive t-on à en produire que 16 par an, des Caesar ? Parce que bon, un Rafale, bourré de pièces spécifiques, de radars, d'alliages rares, je comprends, mais un Caesar, c'est un camion avec un obusier dessus, je comprends qu'il y ait la centrale inertielle etc. mais ce ne sont pas des éléments technologiques rares, alors quoi ?

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    5. Courte séquence illustrant utilisation d'un caesar en Ukraine, https://m.youtube.com/watch?v=UesAIkue_pw
      Y semble encore en rodage.

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    6. Bonsoir, je vais tenter de vous répondre avec mes connaissances. Je précise que je suis un civil même si j’ai fait mon service national et que mon métier me conduit à participer à créer de belles grosses cibles et non des armes. Pour ce que cela apporte comme crédibilité j’ai la simulation CMANO installé sur mon pc 😉.
      Pour la première question, la réponse est simple. Nous ne sommes plus dimensionnés pour s’opposer aux armées du pacte de Varsovie depuis l’écroulement de L’URSS. C’est un choix politique ancien validé par tous les partis politiques qui se sont succédé depuis 30 ans. Nous sommes dimensionnés pour des Opex important mais en partenariat avec des allies.
      Moi-même je me souviens à l’armée avoir ricané quand mon adjudant-chef nous demandait ce que nous ferions lorsque les Russes arriveraient. C’était en 97-98 alors que le service national vivait ses derniers mois. En une phrase nous avons tous validés (ou presque) ce désarmant partiel et ancien au minimum en tant qu’électeur.
      Remarque une, nous n’avons pas abandonner l’industrie militaire et nous sommes une des rares nations capables de tout concevoir seule depuis l’épieux mérovingien jusque à la roquette à tête fouineuse nucléaire lancé depuis un sous-marin. C’est la production en masse qui pose un problème.
      Remarque deux, la Russie actuel n’est qu’une fraction de l’ancien pacte de Varsovie. Il manque les Polonais, les Bulgares, les Roumains, les Tchécoslovaque, les baltes et j’en oublie. Même si c’est la deuxième armée du monde la Russie n’est que l’ombre de ce quelle était en 83.
      Donc à moins d’avoir une boule de cristal, le choix de réduire la voilure au niveau militaire n’était pas fondamentalement déraisonnable.

      Pour la question 2, un canon moderne est aussi complexe et pointu qu’un Rafale (c’est juste un peu moins gros). On ne construit pas une pièce d’artillerie capable de supporter 1000 détonations avec le même acier pour faire une clôture de jardin. L’acier est forcément une production spéciale avec tout un tas de poudre de perlimpinpin pour le rendre insensible au choc, aux chaleurs extrêmes, à la corrosion et à l’abrasion de l’obus. D’ici à imaginer que l’acier n’a pas la même composition entre la culasse et la gueule il n’y a qu’un pas.
      Ensuite il faut une forge et un atelier au dimension de la bête. Le CAESAR est un 155/52 cal donc si ma culture générale en armement est exacte il fait un peu plus de 8 mètres. C’est de la machine spéciale, énorme, chère et forcément confidentielle défense. Il y a fort à parier que certaines de ces machines sont en 1 ou 2 exemplaires. En conclusion, impossible de produire un CAESAR dans une concession Renault. Avant de multiplier les canons il faut multiplier les machines de productions.

      En fait c’est la même problématique industrielle que pour les masques et les vaccins. En temps normal on n’a pas besoin de beaucoup et on limite l’investissement en machines et en personnel au strict nécessaire (et ce n’est déjà pas donné). En temps de crise où la demande est instantanément multipliée par 10 voir 100, la production est dramatiquement insuffisante.

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  43. Je trouve terriblement inquiétante la perspective d'une fin à cette guerre sans l'effondrement de la Russie...
    La russie, petit à petit, est en train de gagner sa guerre de conquête (même si c'est moins qu'elle ne l'attendait et pour beaucoup plus cher), les occidentaux regardent ça se produire en faisant beaucoup plus de bruit qu'il n'agissent... Ça paraissait impossible il y a 1 ou 2 mois, mais le monde d'après risque fort d'être un monde où la force justifiera à peu près tout n'importe quoi pourvu qu'on ait un dirigeant assez branque pour y aller. Après Poutine, ça sera Xi Jinpin et Erdogan... et vu le ratio de tarrrés sur le nombre de gens sains d'esprit que l'on retrouve à la têtes des états, ça pourrait vite en inspirer quelques un ! Entre Bolsonaro, Duterte, bennett, Kim jong un, les USA la moitié du temps, Maduro, et globalement pas mal de monde au moyen orient...
    Bref. Nous sommes certainement en train - par notre inaction - de faire le terreau de bien des conflits à venir.

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    1. @Anonyme8 juin 2022 à 21:04
      calmez vous.
      Qui voulez-vous que Duterte (qui n'est plus au pouvoir, ça vous a peut-être échappé) et Bolsonaro attaquent? (sinon leurs propres citoyens via diverses formes de violences policières).
      Xi n'est pas enfermé dans un pouvoir solitaire comme Poutine et les chinois ne sont pas aux abois, sentant qu'il faut jouer le tout pour le tout. Certes la tentation peut exister de s'affirmer par une opération guerrière mais le gain serait faible mis au regard des pertes. Kim Jong-Un a besoin des chinois pour attaquer, qui ne le laisseront pas faire. Le statu quo est de toute façon la meilleure assurance vie du régime familial.
      Vus parlez d'Erdogan, lui pratique depuis des années la répression armée à l'intérieur (il faut dire que l'armée turque ne l'avait pas attendue; elle fait d'ailleurs cela avec du matériel occidental), la déstabilisation de pays étrangers par proxies, voire les ingérences armées violant ouvertement le droit international. Depuis bien avant février 2022. On ferme les yeux.
      Enfin, des dirigeants occidentaux relativement sains d'esprit (Clinton, Chirac, Blair, et quasiment tous les pays OTAN contre la Yougoslavie en 1999, Bush, Blair, Aznar, Berlusconi, avec eux tous les dirigeants des pays de l'est, contre l'Irak en 2003, plus tard Obama, Sarkozy, Cameron, et d'autres, contre la Libye en 2011) se sont tous autorisés quand il leur semblait légitime de le faire d'intervenir militairement, en tirant très fort sur le droit ou en le violant tranquillement, contre des pays qui ne les agressaient ni ne représentaient pour eux une menace, en sachant bien qu'ils le faisaient car personne ne serait capable de s'opposer à leur force.

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    2. Au risque de vous décevoir, la force et la loi du plus fort ont toujours été de mise.
      C'est juste qu'à l'international quand les plus forts c'est les démocraties on dit que c'est le droit international qui prévaut.
      A l'intérieur d'une démocratie quand les plus forts ce sont la police et la justice, on dit que c'est le droit qui prévaut.

      Affaiblissez les démocraties face aux régimes autoritaires et ceux-ci voudront à nouveau imposer leur loi.
      Affaiblissez les forces de l'ordre face aux voyous et ceux-ci imposeront leur loi.

      Il y a dans notre société une fascination morbide pour les régimes voyous ainsi que pour les voyous tout court.
      L'ivresse de l'interdit, la volonté de détruire l'ordre établi nécessairement horrible, l'envie de croire au père Noël sur le mode demain on rase gratis, la rage de vouloir croire qu'on nous doit tout tout de suite comme des enfants capricieux...
      Il y a sans doute une multitude de raisons qui peuvent expliquer cela, mais le fait demeure et visiblement on a besoin de se brûler les doigts pour revenir à la raison.

      Sur l'énergie, les armes, la nourriture et la Russie, il aura fallu cette guerre pour revenir sur terre.
      Sur d'autres sujets on continue de planer.

      Si vous ne voulez pas vivre dans un monde en subissant la loi d'un Xi ou d'un Vlad, il faut bel et bien que l'Occident se ressaisisse et fasse mordre la poussière à Vlad en Ukraine. Difficile de dire actuellement où l'on se situe. La poussée russe dans le Dombass était prévisible car politiquement il faut absolument avancer pour les russes après les retraits de Kiev et Kharkiv, et ils y ont donc concentré toutes leurs forces de frappes.
      Ce que l'on ignore c'est l'attrition réelle des deux camps.

      Les ukrainiens doivent continuer leur stratégie de repli en faisant souffrir les avancées adverses et consommer un nombre hallucinant de munitions côté russe tout en se maintenant hors de portée.
      Se fixer face à l'artillerie russe serait suicidaire.
      C'est pour cela que les canons occidentaux ainsi que les système de roquette longue portée sont aussi importants, car ils viendraient compléter ce que font les ukrainiens en faisant encore plus souffrir les russes.
      Cette guerre va encore durer.

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    3. Oui, ça m'avait échappé pour Duterte. Je le site juste pour illustrer a quel point le pouvoir concentre les dingues. Est-ce le pouvoir qui rend fou ou est-ce le fait d'être un psychopathe qui permet d'y accéder, ce n'est pas le débat (j'ai quand même mon idée), mais le fait est qu'il y a autant d'aliénés à ces postes que dans un hôpital psychiatrique...

      Plus que n'importe qui d'autre, les gens au pouvoir ont besoin d'être cadré, d'être soumis à des règles dont la transgression provoque des conséquences grave, et pas seulement à l'encontre du peuple, fusse t-il celui qui a mis en place un taré.

      En ce sens, on crée un précédent d'impunité ou la brutalité et le mépris des règles aura payé et on envoie un bien mauvais message à une population d'élites pas franchement réputées pour faire prévoir leur sens morale sur la peur des conséquences.

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  44. Pour moi le principal désastre auquel est confronté l armée russe est qu elle n est pas parvenue, et désormais ne parviendra plus a couper le réseau de com en ukraine. L effet de surprise, ils ne l auront simplement plus jamais. Bien entendu, le 24/02, en attaquant sans déclaration de guerre ils en ont bénéficié. Mais depuis, c est terminé. De nos jours, dans un pays avec une éducation standard et donc ou tout un chacun maitrise les outils de communications actuels, la surprise n est plus possible. En 1940, il fallait prendre une photo la développer, l accompagner d un message indiquant la position, et faire parvenir tout cela au commandement depuis la zone occupée. De nos jours, avec un telephone un mobile bon marché, prendre une photo et l envoyer via un quelconque réseau de com est un jeu d enfant, et la photo est géolocalisée et l heure de la prise est dessus. Un gamin de 12 ans peu piloter un drone de loisir. Donc la seule facon de conserver le "secret" sur l arriere immédiat du front, est de couper le réseau. A l heure actuelle, les russes sont obligés de manoeuvrer dans des zones urbaines ou la population leur est hostile et en capacité de communiquer avec leur camp. Pire, il y a fort à parier que les satellites US fournissent les infos sur leurs concentrations de troupes a l arriere aux ukrainiens (et ils ne pouront pas le prouver; ni l empécher). Pour moi, pour le dire crumment, ils sont baisés.Si il s agissait d une confrontation OTAN/Russie, ils pourraient aller jusqu a balancer une ogive sur les satellites; mais dans le cas présent c est une option qu ils n ont pas, a moins d entrer en guerre avec nous. Et je suis pour ma part convaincu qu ils le savent, et qu ils sont dans une impasse totale. Ils avaient sans doute prévu de gagner en quelque jours, prenant de court le camp occidental, mais ils donnent l impression de n avoir a aucun moment de la préparation de leur sanglante offensive envisagé un plan B en cas d échec et d enlisement.

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  45. Je constate que le site du ministère de la défense UKR n'est plus mis à jour depuis le 4 avril. Plus de point de situation ni d'infos sur les pertes russes. Y a t-il une raison à cela ?

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    1. Le site Facebook est mis à jour plusieurs fois par jour

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    2. juste votre mauvaise vue...un petit tour sur le site en anglais donne une dernière communication du 5 juin ...plus d opticiens déjà à Saint-Petersbourg ?

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  46. Bonjour. Je me demandais si il y avait de la contrebande alimentant la Russie, et par ou elle passait. Réponse : il y en a, et elle passe par la Géorgie.

    https://twitter.com/kamilkazani/status/1533800802657124352

    Cela étant, c'est une information purement quantitative. On a strictement rien de qualitatif. Impossible de savoir ce que les Russes arrivent à avoir quand même, et ce dont ils sont réellement privés.

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    1. Très judicieux ce Kamil Galeev d'avoir analysé les mouvements de fret des camions...
      Effectivement plus de 100% d'augmentation vers la Géorgie alors que toutes les autres directions ne fonctionnent que sur 30 à 40% selon les normes d'avant février
      Merci Herr Elle

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  47. Sauf erreur de ma part, j ai cru comprendre que les russes renforçanaient Snake Island , qui semble être aussi un verrou important pour le trafic maritime . Cette île étant elle même situé à environ 35 km de la côte selon Wikipedia, n y a t il pas là une occasion pour les ukrainiens d y mener la vie dure aux russes avec les derniers joujoux livres par l occident ( pièces d artillerie modernes)? Sa faible superficie me semble rendre particulièrement vulnérables aux munitions intelligentes ( sous reserve qu on leur en ait livre) les materiels qui pourraient s y trouver .qu en pensez vous ?

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    1. Oui, mais ce n'est pas l'objectif actuel, compte tenu de ce qu'il se passe ailleurs sur le Front.

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    2. Probablement. Deux hypothèses: les Ukrainiens vont frapper encore une fois et attendent que tout soit en place pour cela, ou ils ont décidé que l'ile n'était pas une cible stratégique (l'utilisation du port d'Odessa est de toutes façons bloquée par la flotte Russe. La même flotte qui tire les missiles).

      La reprise de l'ile est, de toutes façons, hors de question: les Ukrainiens ne pourraient la tenir.

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    3. C'est pas un avis de pro, mais je suppose que la côte doit être extrêmement dangereuse pour ces équipements disponibles en très petite quantité, et qu'en ce moment, il y en a de toute façon plus besoin sur le front que là. Après, si les russes sont repoussés sur la terre ferme, il se peut en effet qu'il ne fasse pas bon vivre sur cet île.

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  48. Scholz a validé l'envoi de MLRS à l'Ukraine. Yes!
    Ah, zut, il faut une mise à jour informatique pour les utiliser, cela devrait prendre un certain temps, donc l'envoi ne se fera pas tout de suite. Peut-être l'hiver prochain.

    Finalement, je pense que Scholz s'est trompé de profession: il aurait dû être clown. Son comique de répétition est parfaitement au point.

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    1. Votre second paragraphe donne un rire nerveux, hélas, mais quand on pense que les retards de livraison d'armes signifient des morts qui auraient pu être évitées !

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  49. Bonjour à tous.
    Très intéressants ces 2 derniers articles, mon Colonel. Par contre, j'ai hésité sur la compréhension dans le 1er, lorsque vous parlez d'unités à minima (compagnies de chars ou d'infanterie pour former 1 GT). Suite à la compagnie d'infanterie - après plusieurs relectures j'en ai déduit que les 3 sections (avec 3 véhicules et 29 hommes) formaient cette compagnie d'artillerie, puisque vous parlez plus loin de 9 sections d'artillerie dans un GT à 120 véhicules. Sauf que je n'ai toujours pas compris comment dans le groupe artillerie a minima, vous passez de 3 véhicules et 29 hommes, à 23 débarqués ou 3 groupes de 7 hommes (soit 21 hommes)... L'arithmétique du nombre d'hommes me gêne pour comprendre ou j'ai mal saisi le raisonnement.
    Ceci dit, j'ai suivi attentivement la logique de votre présentation et son déroulement est instructif... j'attends de pouvoir lire la suite et grand merci de mettre cette compréhension à tout niveau.

    @ Oryzon : j'ai apprécié votre retour, l'image de l'essaim connecté est bien trouvée et merci pour ce détail informatique des enchainements pour arriver entre le matériel et le "clic" des souris. Mais je crois que je réserverai ma réponse (si j'ai tout compris) après la fin de la présentation du colonel Goya.
    Cependant dès aujourd'hui, vous m'avez rappelé par ces avancées technologiques, un vieux souvenir concernant la guerre de Cent Ans. Oui, on est loin des blindés sauf par le carapaçonage des chevaux de combats de l'époque. Ce souvenir est lié à l'architecture où après le XIVe siècle on va construire d'autres types de châteaux (ceux de la Renaissance, aux grandes fenêtres et plus gracieux)). Le château-fort costaud, et caractéristique alors de protection, devient abscons car l'évolution de l'artillerie était devenue assez solide pour s'attaquer à ces gros murs pour les trouer et entrer : juste question de temps - qui a beaucoup réduit. Tout ça grâce à l'évolution technologique de l'époque, ce qui a joué, après, jusque dans le bâti (c'est très résumé mais il a fallu un autre coup d'oeil à l'époque et même chausser des lunettes "pour voir très loin" pour le comprendre)

    Pour aujourd'hui, ma grande surprise après ces quelques jours sans réseau, c'est le "figé" des fronts sauf les environs de Kherson (avancée ukrainienne) et Lyman (avancée russe). Et Sivierodonesk a été quasiment repris... Les Ukrainiens tiennent bon et les Russes n'arrivent pas à franchement percer.
    On est loin des 10/20 km par jour que devrait permettre l'association blindés/artillerie russe.
    Mais combien de morts sur ces quelques jours...
    Les front de 14-18 donnaient ce type d'image sur les journaux d'époque.

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    1. les ukrainiens fortifiaient depuis 8 ans leurs positions au Donbass.

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  50. Dernières infos
    (16h 27 sur MilitaryLand compte twitter) :
    Le tribunal de la République populaire autoproclamée de Donetsk a condamné à mort trois militaires ukrainiens d'origine étrangère : Aiden Aslin, Sean Pinner et Saadun Brahim. Ils ont un mois pour faire appel, selon le média russe TASS.
    (ou à 11h13 - idem plusieurs photos) :
    L'artillerie ukrainienne a frappé les forces russes alors qu'elles avançaient vers la rivière Siverskyi Donets dans la région de Svyatohirsk.

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    1. sur cette innocente vidéo de Fance 24, derrière un officier ukrainien, un militaire en uniforme britannique (0'33). J'ai rêvé??
      https://www.youtube.com/watch?v=vqfIjOOiJJM&t=29s
      h la patrouille, dites fissa à France 24 de retirer d'internet ces images compromettantes!!

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    2. @Anonyme 19:15
      J'en ai vu une autre ou la veste était allemande.
      Les ukrainiens utilisent les uniformes qu'ils ont reçu. Aucun problème tant qu'ils portent un signe distinctif comme un brassard.

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    3. Il vous a apparemment échappé que tous les pays de l OTAN, de l UE et autres ont fourni l Ukraine avec de nombreux matériels offensifs et défensifs, dont quand même des armes extrêmement puissantes et létales , inutile de glapir pour un écusson Union Jack sur la manche d un treillis.

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    4. Tous le monde le sait, pourquoi donc le cacher ?

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  51. Le réveil va être brutal...

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    1. Ce qui est cool avec un commentaire pareil, c'est que quoi qui se passe, on est sur que c'est vrai. La guerre, c'est une longue suite de surprises, et il y aura des surprises. Quel que soit le camp qui en profite, vous pourrez alors dire "j'avais raison".

      Et ça n'aura aucune valeur.

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  52. Je trouve inacceptable que des dirigeants occidentaux prennent au serieux l'idée de céder une partie de l'Ukraine a la Russie. Le précédent que cela créerait dans le monde, où l'on n'a pas connu cela depuis 1945! La faillite totale de l'Europe d'un point de vue moral. Elle ne s'en releverait pas. Car l'Europe est une construction morale.

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    1. Alors la guerre....

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    2. Entièrement d'accord.

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    3. De quels dirigeants parlez vous?
      Je n'en ai entendu aucun dire ça.

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    4. Le fait est qu'un partie du terrtoire ukrainien est occupé par l'armée russe et qu'il semble assez difficile d'inverser totalement cette tendance. Donc vous, vous proposeriez quoi concrètement si vous étiez les "dirigeants occidentaux" ?

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    5. Macron était enfant à la chute du Mur, et ses parents n'ont pas connu la 2ème GM. Manifestement, il n'y a pas eu transmission de certaines expériences.
      Je suis un peu plus âgé que lui, mais j'étais ado à la chute du Mur, et je me souviens de la crise des Pershing.
      Mes parents étaient enfants pendant la 2ème GM. Les deux étaient du Nord/Pas de Calais. Mon père est né quelques semaines avant le début de la guerre. Son père s'est retrouvé bloqué avec son unité dans la poche de Dunkerque et a été gravement blessé. Il a pu être évacué vers l'Angleterre, mais a gardé un éclat d'obus près de sa colonne vertébrale toute sa vie. Il a décidé de revenir en France en 41 (n'ayant aucune nouvelle de sa famille), et a dû traverser les deux lignes de démarcation (celle entre la Zone Libre et la Zone Occupée, puis celle de la Somme entre Zone Occupée et Zone Rattachée). Son appartement était occupé par des officiers allemands, mais il a appris que ma grand mère et mon père étaient partis à la campagne et est parti les réjoindre. L'appartement a été détruit par la suite dans un bombardement allié.
      Du côté de ma mère, ma grand mère est d'abord restée dans la région, mais a échappé à un bombardement de peu (plus exactement, elle descendait à la cave pendant une alerte avec ma mère, et s'est rendu compte qu'elle oubliait sa cadette encore bébé, est remontée, puis redescendu à la cave, et une torpille a pulvérisé la chambre quelques secondes plus tard juste quand elle avait réussi à s'abritter). Du coup elle est partie se réfugier chez son père, en Zone Libre. La maison de ses beaux-parents a été détruite dans un bombardement, et mon arrière-grand-père y a perdu un bras.
      Pour ceux qui l'ignorerait, le Nord et le Pa

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    6. Pour ceux qui l'ignorerait, le Nord et le Pas de Calais n'étaient en Zone Occupée, mais en Zone Rattachée, et formait avec la Belgique une zone d'administration spécifique, d'abord militaire, puis à administration civile. Le but était de former une "marche" germanique, donc un état croupion au Grand Reich, voire de les annexer purement et simplement. Ces ambitions étaient parfaitement claires pour la plupart des gens. Et si l'annexion formelle n'a été réalisé qu'en 1945 (après la libération quasi totale de ces territoires), elle avait décidée par Hitler dès 1942 (d'où le passage à l'administration civile, qui présentait tous les aspects d'une annexion, sauf le nom, afin de ménager Vichy). D'où la mise en place de structures administratives de droit allemand (comme pour le rationnement, la mise en place d'écoles de germanisation etc....).
      Tout cela pour dire, que pour un Nordiste, ce qui se passe en Ukraine aujourd'hui n'est pas sans rappeler certains mauvais souvenirs.

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    7. de votre avis, oh oui. Ce n'est pas que du commerce, l'Europe, c'est la démocratie.

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    8. @ Anonyme 10 juin 2022 à 09:50 : c'est pourtant simple... Mise en route d'une industrie de guerre, fourniture MASSIVE de matériel lourd, et franchement, ça ne sera pas exagéré qu'on y envoie des troupes et qu'on les défonce pour de vrai. Tant qu'on entre pas sur le territoire russe, ils n'oseront rien faire.

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    9. "C'est pourtant simple"/"Tant qu'on entre pas sur le territoire russe, ils n'oseront rien faire" : Il me semble que c'est tout sauf simple justement, et que jouer ce genre de jeu uniquement sur des suppositions de ce genre soit très risqué. Pour tout le monde. En 38 à Münich on supposait aussi bien des choses. Quant à l'industrie de guerre, de quelle industrie parle-t-on ? L'industrie française ? Euh...

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    10. Munich... Vous vous tirez une balle dans le pied là !? C'est pas là où des dirigeants français on cru que c'était pas grave si on laissait crever quelques alliés à l'Est du moment que ça sauve NOTRE paix ? Il me semble que ces dirigeants avaient justement supposés que de ne rien faire était la solution, pour faire écho à votre argumentaire. Je crois me souvenir que ça ne s'est pas hyper bien fini cette histoire.
      Munich me donne raison à moi, pas à vous.
      Quant à l'industrie, j'ai dis "mise en route", pas "remise en route". Pour le moment, AUCUNE mesure n'a été prise malgré la crise pour anticiper l'inéluctable besoin d'armement.

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    11. Je parlais de Munich dans le sens où on avait 'supposé' qu'Hitler ne ferait rien de plus si on le contentait quelque peu. On avait les mêmes certitudes que vous maintenant sur les 'Russes' à l'époque. Là vous proposer de jouer à la guerre en 'supposant' que tout se passera bien, que 'les russes' (je mets des guillemets parce qu'il ne s'agit pas des russes, mais il suffit que certains bougent pour que ça dérape) s'est ne feront rien, ne bougeront pas. Non, Munich ne vous donne pas raison, je l'ai mentionné pour illustrer le fait que miser sur des suppositions c'est risqué. Vous êtes sûr que faire la guerre à la Russie c'est la meilleure solution et que c'est sans risque, moi je ne le suis pas.

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  53. Je viens de lire une information extrêmement préoccupante émanant des USA selon laquelle l'Ukraine aurait utilisé l'ensemble de l'armement soviétique en sa possession ainsi que celui des anciens pays du bloc...
    En d'autre terme, l'Ukraine ne dépend exclusivement plus que de l'occident pour les armes. Zelenski sort d'ailleurs d'une discussion avec Macron, on ne sait pas ce qui s'est dit, mais d'un coté, Zelenski dit qu'ils ont parlés des armes lourdes, de l'autre, l'Elysée confirme qu'ils ont beaucoup parlé de l'intégration à l'Europe (donc projets sur la comète à 10 ou 20 ans) et de l'aide humanitaire...

    J'ai l'impression que tous les voyants sont dans le rouge pour l'Ukraine.

    Je suis également préoccupé par ce gros benêt de Macky Sall, président de l'union africaine qui à rencontré poutine récemment et qui saute les 2 pieds joints dans le piège. Poutine lui à promis de ne pas attaquer s'il faisait déminer l'accès au port d'Odessa... Et évidemment, le gars le croit sur parole et souhaite demander à l'ONU le déminage... J'ose espérer que ça ne se fera pas, mais Poutine va réussir à faire passer les Ukrainiens pour les méchants en Afrique (ce qui est quand même déjà pas mal l'idée dominante il me semble).

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    1. Bonjour, concernant le post de 00h17 ; pourriez-vous nous donner votre source ? Sans source, votre post est une crotte de troll ;-)

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    2. Tous les voyants sont dans le rouge pour les deux camps. Deux boxeurs groggy qui continuent à cogner, en se disant qu'il faut rester debout une ou deux secondes de plus que l'autre. La guerre moderne n'est pas un effort soutenable. Ni raisonnable. D'ailleurs, aucun des deux camps ne la voulait, les Russes voulaient juste un coup d'état militaire sous leur houlette, les Ukrainiens qu'on les laisse en paix. Ca ne s'est pas passé comme ça.

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    3. Si Macky Sall est allé plaider chez Poutine, c 'est bien parce qu il sait que c 'est lui qui a les clés du garde-manger et pas les Ukrainiens...après, chacun voit midi à sa porte et agit en fonction de ses intérêts: ce n est pas par amour pour la Sainte Russie que certains pays d'Afrique se sont abstenus à l ONU de voter la condamnation de l agression contre l Ukraine mais bien parce que ces pays dépendent du bon vouloir de la Russie pour se nourrir.

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    4. Ce qui est dit, mais ce n'est pas nouveau, c'est qu'il y a une nécessité absolue pour l'Ukraine de passer des armements soviétiques à des armements OTAN, pour une raison simple: les Européens ne fabriquent pas de munitions aux normes soviétiques, ni de pièces détachées, ou en nombre suffisant (la Bulgarie continue, mais ce qui a été dit c'est que pour les munitions de 152 mm, elle en fabrique 5000 par mois là où les Ukrainiens en utilisent 5000 par jour). D'où la fourniture de canons de 155 mm depuis debut mai. Car là, il y a des stocks mais surtout des usines.
      Mais c'est une course contre la montre, et l'intensité des combats est évidemment un problème car il faut tout faire en même temps.
      La quantité est aussi un problème, mais comme l'indiquait Xavier Tytelman, il vaut mieux un CAESAR que 30 pièces d'artillerie soviétique de type 2S7 Pion.
      La question des munitions est le principal problème depuis plusieurs semaines, car l'Ukraine doit les rationner, ce que ne font pas les Russes (qui ont de plus gros stocks).
      Maintenant, il ne faut pas non plus croire que les Russes ont des stocks illimités. On voit bien que ce n'est pas le cas, et qu'ils doivent aussi les acheminer sur le Front, ce qui n'est pas sans problème (ils manquent beaucoup de camions). Les missiles sont arrivés au point bas, et ils n'ont plus de bombes guidées. Sans compter les pièces détachées.
      Rappelons aussi ce que l'on dit depuis des semaines: les Russes ont plus de matériel, mais sont faible en réserves humaines et en logistique, les Ukrainiens ont potentiellement plus d'hommes, et vont se renforcer tant en hommes qu'en matériel avec le temps, avec à terme un avantage technologique certain. Donc, si la guerre continue (et si les USA maintiennent leur soutien, elle continuera) les courbes vont se croiser. Et la question sera pour l'Ukraine de disposer de ressources suffisantes en matériel pour mener de larges contre-offensives.

      Pour terminer, personne n'exclut un effondrement de l'une ou l'autre armée. La visite de Zelensky dans le Donbass et l'arrivée effective d'armemement lourd occidental sur le Front, visaient à renforcer le moral des troupes, qui n'était pas au beau fixe. Le moral des Russes est très bas, comme on le sait et comme de nombreux témoignages le montre. Mais il y a une capacité de résilience et continuer à combattre chez les Russes assez remarquable. Comme cela a été souligné à plusieurs reprises, des troupes occidentales qui auraient été aussi impactées aussi lourdement que certaines unités, auraient renoncé au combat. Mais cela a ses limites, d'autant que les renforts Russes sont de mauvaise qualité. Il se pourrait que les unités qui refusent le combat se multiplient (on a des témoignages pour plusieurs unités russes dans ce cas).

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    5. avec ce truc-là, j'ai eu choc de prise de conscience que les méthodes des gangsters copiées par Poutine étaient réparties sur l'ensemble de la planète, pas nouveau mais là j'ai eu un choc de frayeur. J'avoue. J'ai encore plus peur que Macron et Scholz tardent à comprendre que Poutine n'a aucune envie de mourir par un échange atomique mais seulement de récupérer ses façades commerçantes maritimes sur mer Noire d'abord et Baltique après.
      Tout mon respect aux Ukrainiens de tenir le choc, ce n'est pas neuf, mais aussi aux Anglais (mais oui...) qui ont compris l'adversaire.

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  54. Sur ISW le 8 juin, 18 h 30 HE (soit à 1h en France le 9 juin)
    en anglais https://www.understandingwar.org/backgrounder/russian-offensive-campaign-assessment-june-8
    en français : https://www-understandingwar-org.translate.goog/backgrounder/russian-offensive-campaign-assessment-june-8?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr
    Nouvelle vidéo de Denys Davydov (9 juin vers 23 h) : https://www.youtube.com/watch?v=dgROB_yoW8o
    Sur MilitaryLand : le 106e jour - 9 juin à 22h
    en anglais : https://militaryland.net/ukraine/invasion-day-106-summary/
    en français : https://militaryland-net.translate.goog/ukraine/invasion-day-106-summary/?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr

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  55. Bonjour,
    j'avais cru comprendre à la lecture de ce blog, que les Ukrainiens avaient déclaré la mobilisation nationale dès le 24 février, et que les conscrits étaient en formation. Il devait y avoir environ 700 000 hommes. Cela fait maintenant plus de trois mois qu'ils sont en formation. Vont-ils arriver bientôt, ou est-ce que je n'ai rien compris (ce qui ne serait pas la première fois), ou autre chose ?
    Merci de vos réponses.

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    1. les renseignements militaires ukrainiens parlaient de contre-attaques à partir de mi-Juin, et de basculement du conflit à partir de la mi-Aout, pour une victoire au nouvel an. C'était il y a quelques semaines. J'avait trouvé ces prédictions nostradamussiennes gonflées, mais ça nous donne une idée précise. Mi-juin, c'est bientôt. La question est de savoir si ils ont assez d'équipement pour faire ce qu'ils ont promis de faire.

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    2. Les classes sont de 3 mois en France, 4 mois en Russie, cela juste pour une formation militaire de base (donc sans spécialisation). C'est forcément plus long pour les sous officiers et les officiers. Sans compter l'entraînement des nouvelles unités formées. Il ne s'agit pas juste d'incorporer des nouvelles recrues au compte-goutte dans des unités formées (ce qui permet une meilleure intégration).
      Par ailleurs, il faut les équiper. Or, je ne suis pas certain (et même, plutôt l'inverse) que l'Ukraine disposait de stocks d'armes suffisants, même en matière de fusils ou de pistolets.
      Un militaire américain considérait récemment, non sans de bonnes raisons, que l'Ukraine aura réellement les moyens de mener des contre offensives que l'hiver prochain (sur la base d'une durée de formation de 8/9 mois, notamment pour les postes spécialisés, comme tankiste etc...). Pour un pilote, même 8/9 mois c'est très court.
      Une bonne partie des troupes provenant de la réserve, on peut penser que ces délais peuvent être raccourcis. Mais il reste une durée de formation et d'entraînement incompressible.
      C'est la raison pour laquelle on voyait mal des contre attaques sérieuses de la part de l'Ukraine avant mi-juin/mi-juillet.
      C'est aussi la période d'arrivée de certains matériels promis (cf les fameux Gepard allemands).
      Ne pas oublier aussi qu'il faut former aux matériels OTAN, alors que les troupes connaissent le matériel soviétique. On le voit avec les CAESAR qui viennent d'arriver sur le front, moins pour cause de livraison, que par nécessité de former des artilleurs Ukrainiens à leur fonctionnement (formation jugée très courte d'ailleurs, mais qui a duré un mois). Or, il s'agissait d'artilleurs déjà formés sur de l'artillerie soviétique (donc déjà opérationnels sur d'autres matériels).
      Une des données du problème est aussi que l'utilisation de ces matériels OTAN n'est pas la même que celle des matériels soviétiques. Il faut donc adapter la tactique. Cela prend aussi du temps.

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    3. Je pense que cette masse est dans l'optique d'une libération. Actuellement, au niveau armement et munitions l'Ukraine ne semble pas encore en position pour réaliser une telle opération et vue les combats d'artillerie actuels ce nombre n'apporterait pas grand-chose, si ce n'est plus de pertes.
      Ce n'est qu'un avis anonyme bien sûr.

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    4. @Eric : peut être manque t-il d'équipements et de munitions pour ces 700000 nouveaux soldats

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    5. J'ai posé cette question sur le live du monde auquel répondait Yohann Michel, un "expert".
      Je vous copie colle sa réponse parfaitement bateau dans laquelle je distingue toutefois entre les lignes que selon lui, L'Ukraine n'a hélas rien dans ses cartons :
      "L’Ukraine déclare disposer encore de réserves et de volontaires qui n’ont pas encore commencé leur formation. Reste à voir ce qu’il en est réellement. Il est difficile d’estimer ces réserves avec nos moyens limités. Les volontaires internationaux prennent ici toute leur importance. Les deux camps font face à une attrition élevée, et ce rythme de perte n’est probablement pas soutenable par les deux camps.

      Il faut d’ailleurs rappeler que c’est toute la société ukrainienne qui porte le poids de ces pertes : ce sont des ingénieurs, des dessinateurs, des boulangers, qui manqueront pour les décennies à venir. Mais les Ukrainiens semblent considérer que c’est un prix tolérable compte tenu des enjeux. La guerre est avant tout un conflit de volonté, et visiblement les deux camps n’ont pas épuisé leurs réserves de ce côté-là."

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    6. Bonjour,
      Il ne faut pas oublier que l’Ukraine doit couvrir de centaines de kilomètres de front possible avec la Biélorussie, la Moldavie et une large portion de frontière russe.
      Tout ça conduit inévitablement à une dispersion des moyens déjà bien maigre de l’Ukraine.
      Il faut pouvoir détecter une attaque, la freiner au moins deux jours et disposer d’une masse de manouvre rapide pour la repousser. La géographie même conduit à cet émiettement des moyens.

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    7. Pour le moment les russes ne savent plus que chauffer à blanc quelques timbres poste du Donbass, Ils sont devenus incapables de manoeuvrer et ne possèdent pas l'équivalent des Stoßtruppen de 1918.

      Le problème Ukrainien est donc de tenir tout en faisant tourner les troupes suffisamment vite pour ne pas les épuiser.

      En 1917 la France attendait gentillement les chars et les américains, possédait sa réserve d'artillerie avait sa réserve aérienne et montait ses troupes sur train et camions... relire le livre d'un certain Goya, les vainqueurs est très instructif.

      L'Ukraine malheur sans alliés de terrain pouvant lui fournir des divisions doit attendre former et patienter.

      Les russes n'ont plus de temps et n'auront pas de victoire sur le terrain. Alors attendons.

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  56. Il existe à Mandelieu - France - un centre de mobilisation Ukrainien très important !!!
    Les recrues (30/40 ans) sont en bonne forme physique, circulent en grosses berlines allemandes et fréquentent les meilleures cantines, plages et casernes de la Côte d'Azur.
    Venez voir.

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    1. Et ...????
      1 - Pourquoi dire ça sans lien ni aucune preuve à donner ?
      2 - Pourquoi la "bonne forme physique" est utile à signaler ? Un défaut ? Un blâme ?
      3 - Qu'importe qu'ils soient véhiculés en grosse berline allemandes ou en 4-chevaux ?
      4 - Pourquoi - si leur présence est réelle - faudrait-il fréquenter les plus mauvaises cantines, restaus ou casernes (qu'ils auraient, bien sur, choisi... sur le volet : moi aussi j'adore aller à Mandelieu loger dans les casernes quand je vais sur la Cote d'Azur)
      Bref, quel est votre message réel ??? Dites-le réellement au lieu de faire des sous-entendus inintelligibles.

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  57. Lavrov déclare : "Pour le moment, les procès que vous avez mentionnés se déroulent sur la base de la législation de la République populaire de Donetsk, car les crimes en question ont été commis sur ce territoire"

    Vu comme ça, la Russie ne devrait pas se sentir chamboulé si les anglais faisaient une opération spéciale sur ce territoire indépendant (pour le denazifier par exemple)...

    Enfin il faudrait que Bojo en ait pour ça...

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  58. Le 9 juin : https://www.youtube.com/watch?v=ZwFhDgCnL9c
    "Les forces armées ukrainiennes ont détruit la base Wagner dans la ville de Kadiivka, région de Louhansk. La colonie est sous occupation depuis 2014.
    Cela a été annoncé par le chef de l'administration régionale de Louhansk, Serhiy Haidai, et le département des communications stratégiques des forces armées ukrainiennes a publié une vidéo."
    Un haut responsable de Wagner était arrivé la veille... on n'en sait pas plus.

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  59. Intervention de Kasparov, le maître des échecs : https://www.lindependant.fr/2022/06/10/guerre-en-ukraine-la-crise-des-armes-lourdes-a-atteint-un-point-critique-garry-kasparov-lex-champion-dechecs-russe-lance-lalerte-10350605.php
    Si seulement nos politiciens avaient sa clairvoyance...

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    1. @ anonyme 17 juin 17h34 : je vous conseille son livre de 2015 " Winter is coming ". Cela fait des années qu'il est clairvoyant et crie haut et fort les risques!

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  60. On peut penser que les jeunes gens qui se voient comme les dignes héritiers de Stepan Bandera ont été les premiers à se porter volontaires. Les autres sont sans doute moins enthousiastes, on les comprend.

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    1. Bandera vous sert d'épouvantail, mais la tradition d'autonomie des groupes de combats cosaques et des villages paysans cosaques (les mêmes personnes !) est bien plus ancienne ! Le drapeau rouge-noir que l'on voit parfois à côté du drapeau ukrainien bleu-jaune se trouve dans les zones rurales.
      Vous oubliez que ce sont les paysans ukrainiens qui ont été les principales victimes de Staline avant et après la seconde guerre mondiale.
      Vous êtes troll et menteur surtout

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    2. Troll putride.

      C'est tellement mieux de vénérer l'autocrate nazi botoxé du Kremlin.

      Collabo.

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    3. J’évoque ici Stepan Bandera afin d’inciter ceux qui ignorent cet aspect de l’histoire de la region ( histoire complexe autant que tragique) à se renseigner un peu, en évitant de prendre trop au sérieux les images d’Épinal, telles que le magnifique tableau de Repine sur les cosaques Zaporogues, ou plus prosaïquement, la propagande qui se déverse actuellement sur nous.
      Et ce sans éprouver le besoin d’insulter quiconque.

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    4. Histoire pas si complexe. Le nationalisme ukrainien de Bandera subissait le stalinisme nationaliste russe. A l'époque, sa seule alternative était l'Allemagne hitlérienne, d'où une alliance opportuniste. D'ici à faire de Bandera un nazi, c'est un raccourci proche du mensonge, même si le banderisme n'était pas dénué d'un antisémitisme courant dans la région (cf. Pologne) et au-delà.

      L'alliance de Churchill avec Staline n'en a pas fait un communiste, même s'il a dû avaler Katyn et le mensonge stalinien. Cette logique peut s'appliquer à Bandera sans pour autant le rendre irréprochable.

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    5. Anonyme 12h31 semble tout à fait incapable d’argumenter et totalement hors de lui. Mais il n’est pas nécessaire de le modérer, ça donne une petite idée de ce que doivent être certaines milices nationalistes... Cela étant dit, je ne prétend pas que les troupes russes soient plus avenantes.

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    6. A 11h28 je vous parlais des famines organisées en Ukraine et des déportations d'après 1945.
      La motivation des Ukrainiens est là, dans la survie menacée. Ils ont l'accès à la mer Noire (et le blé...) recherché déjà par Pierre ler puis Catherine II.
      Ils sont au mauvais endroit : ils gênent.
      Quant à l'antisémitisme... Par quel score Zelinsky a t il été élu ? Porochenko l'a t il reconnu oui ou non ?
      C'est pour l'anonyme de 13h19

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    7. Oh si, ne vous inquiétez pas, je suis parfaitement capable d'argumenter.

      Simplement, ça n'en vaut pas la peine.

      Mais hors de moi, oui, tout à fait, car vos procédés sont véritablement répugnants.

      Troll.

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  61. Les occupants russes poursuivent l'assaut sur Severodonetsk et se préparent à attaquer Slaviansk - État-major
    10 juin

    Le cent huitième jour de l'invasion à grande échelle de la Fédération de Russie est en cours. Les forces de défense ukrainiennes continuent d'infliger des pertes importantes aux troupes ennemies et maintiennent régulièrement la défense dans toutes les directions.

    Dans les directions Volyn, Polissya et Seversk, la situation n'a pas subi de changements significatifs.

    En direction de Kharkiv, l'ennemi tente d'empêcher l'avancée des Forces de défense en direction de la frontière. Afin de lier les actions de nos unités, l'agresseur a tiré des mortiers, de l'artillerie et des lance-roquettes multiples dans la région de Kharkov, Krinichnaya, Gusarovka, Bayrak et Chepol.

    En direction de Slaviansk, l'ennemi se prépare à reprendre les attaques. L'ennemi frappait de l'artillerie dans la région de la vallée, Krasnaya Polyana, Novaya Dmitrovka, Grushuvakha et Dubrovnoe.

    Dans la direction de Severodonetsk, l'ennemi prend d'assaut Severodonetsk, voulant établir un contrôle total sur la ville et créer les conditions pour bloquer nos unités. Les combats continuent. L'ennemi a tiré de l'artillerie sur Severodonetsk, Lisichansk, Ustinovka, Toshkovka, Zolote et Gornoye.

    Dans la direction de Bakhmut, des tirs ennemis ont été enregistrés près de New York, Zolote, Vrubovka, Kamyshevakhi, Berestovoye et Lugansk.

    Dans les directions Avdeevka, Kurakhovsky, Novopavlovsky et Zaporozhye, les occupants n'ont pas mené d'opérations actives. Des mortiers, des canons et des roquettes ont été tirés dans la zone des colonies d'Avdeevka, Tonechko, Nevelskoye, Maryinka, Orekhov, Opytnoye et Novobakhmutovka. L'ennemi a lancé des frappes aériennes en utilisant des avions Su-25 près de Marinka et Krasnogorovka et des hélicoptères Ka-52 près de Novobakhmutovka et des hélicoptères Mi-8 près d'Alexandropol.

    En direction de Novopavlovsk, l'ennemi renforce le groupement de ses troupes.

    Dans la direction de Liman, l'ennemi n'a pas mené d'hostilités actives. Continue à se consolider dans la région de Svyatogorsk. Poursuit l'offensive dans le sens Liman - Slaviansk. Il a tiré près de Dronovka et Serebryanka.

    Dans la direction de South Buzh, l'ennemi est sur la défensive. L'ennemi fortifie les fortifications des deuxième et troisième lignes de défense. Met en œuvre le camouflage.

    Du côté de la Bessarabie, la situation n'a pas beaucoup changé. Dans les mers Noire et d'Azov, l'ennemi concentre ses principaux efforts sur le blocage de la navigation civile. En mer Noire, des porteurs de missiles de croisière basés en mer "Caliber" sont prêts à être utilisés.

    Les unités des Forces de défense ukrainiennes continuent d'infliger des pertes importantes aux troupes ennemies et maintiennent régulièrement la défense dans toutes les directions. Il devient de plus en plus difficile pour l'ennemi de reconstituer les unités qui ont subi des pertes à la suite de batailles sur le territoire ukrainien. Les envahisseurs tentent de résoudre le problème des effectifs en promettant des conditions financières favorables et en introduisant des contrats à court terme pour le service militaire. Les occupants eux-mêmes qualifient ces contrats de « one way ».

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  62. Anonyme (6:16)11 juin 2022 à 11:55

    Bonjour et avant tout, merci à monsieur Goya pour cette analyse intéressante et compréhensible pour le simple civil que je suis. Concernant les récents évènements, deux points retiennent particulièrement mon attention :

    Avec le déplacement de troupes russes venant de Zaporizhya afin de résister à la contre-offensive ukrainienne vers Kherson (point n°3 de la carte : https://www.graphicnews.com/en/pages/42793/ukraine-situation-report-day-105), la position russe n'est-elle pas fragilisée à Melitopol, là ou la résistance ukrainienne fait régulièrement parler d'elle ? Et dans ce cas, un soulèvement et une reprise de la ville sont-ils envisageables ou faudra-t-il attendre que l'armée ukrainienne s'en approche davantage ?

    Sur un autre plan, je vous recommande cet article décrivant la manière dont se développe la propagande russe dans certains pays d'Afrique (ici la République centrafricaine) : https://www.info-res.org/post/russian-disinformation-in-the-central-african-republic. Il ne faut pas oublier que même si une partie importante de ce continent condamnait l'invasion de la Russie et l'autre étant absente ou s'abstenant (hors Erythrée), le vote d'exclusion de la Russie du Conseil des droits de l'homme a été beaucoup plus mitigé et les sanctions économiques totalement ignorées : https://www.pascalboniface.com/2022/04/27/condamnation-de-la-russie-les-cartes-parlent/.

    Certes, il y a des accointances entre la Russie et des pays africains, de par les régimes politiques ou les relations économiques, mais il ne faut pas oublier le discours anti ex-pays colonialistes et Etats-Unis (parfois à raison bien que du temps se soit écoulé depuis) qui pousse la population à accepter plus facilement les idées du Kremlin. Je pense que c'est un sujet majeur (qui concerne aussi toute l'Asie) dont il faut se préoccuper et tenter d'apporter des solutions afin de ne pas retrouver une situation similaire dans les prochaines années (par exemple la Chine avec Taïwan ou l'Inde avec le Pakistan).

    Soutien à tous les ukrainiens, ainsi qu'aux russes s'opposant à la guerre, en souhaitant qu'elle cesse rapidement avec une Ukraine unie et indépendante et une Russie s'ouvrant à la démocratie et aux droits de l'Homme (ça risque d’être un peu plus long sur ces derniers points).

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  63. Une pensée pour notre hôte, forcé de passer les commentaires en modération, à cause du succès de son blog.
    Un nouveau combat qu'il mène seul, contre les spam, trolls et autres méchants, pour une noble cause, la liberte d'expression.
    Qu' il en soit remercié.
    Je propose qu'on lui décerne une médaille à rajouter aux décorations qu'il possède déjà. Peut être pas aussi prestigieuse, mais qi vient de fond du coeur.🙂🙂

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    1. J'ose espérer que M. Goya a pu trouver de l'aide sur ce point (sinon, je pense qu'une offre de service sur le blog trouverait pas mal de volontaires), mais je m'associe à cette pensée qui m'est aussi venu il y a quelques jours.

      J'en profite pour remercier tous les intervenants sur ce blog, sans distinction, et spécialement toutes celles et tous qui prennent de leur temps pour partager de l'information et traduire les compte-rendus officiels des deux bords.

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    2. ça ralentit le flux des commentaires, mais ça nettoie aussi en profondeur la qualité des interventions.

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  64. Sur ISW le 10 juin, 16 h HE (soit à 23 h vendredi 10 en France) :
    en anglais : https://www.understandingwar.org/backgrounder/russian-offensive-campaign-assessment-june-10
    en français : https://www-understandingwar-org.translate.goog/backgrounder/russian-offensive-campaign-assessment-june-10?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr
    Tweet sur MilitaryLand à 10 h 10 : https://twitter.com/Militarylandnet/status/1535534906738188289/video/1
    Un dépôt de véhicules russe est en feu dans le district de Klintsy de la région de Briansk. #UkraineRussiaWar
    Dans les réponses l'auteur : "I'm a simple man. I see a fire in Russia, I press like."
    Mais sur https://liveuamap.com/ - une heure avant sur Telegram : Une base militaire a pris feu dans le district de Klintsy de la région de Briansk

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  65. Il y a aussi le moyen d'exprimer sa gratitude, en faisant un don ..

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  66. Sur liveuamap il y a une heure : "In the Kherson region, Ukrainian forces are conducting a counteroffensive in the directions of Kiselivka, Soldatske and Oleksandrivka. The village of Tavriyske is completely under the control of the Armed Forces of Ukraine, - the Kherson City Council said".

    Tavrij'ske se trouve à moins de 50 km de Kherson, on commence à s'approcher des portées des armes en train d'arriver sur le front.

    C'est pas si fréquent que les Ukrainiens annoncent une action qui ne soit pas seulement défensive. À suivre...

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    1. C’est bien d’être a portée de Kherson mais les ukrainiens ne peuvent pas se permettre de bombarder la ville … et les russes le savent donc ils vont bien diluer leurs troupes au sein des civils dans la ville
      Si les UKR veulent la reprendre il faut atteindre Kherson et sortir les russes rue par rue en comptant sur un fort appui de la population locale ( ou un repli russe mais improbable )

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