samedi 21 août 2021

La formation de l'armée nationale afghane-Extrait d'une note de 2009

 
Extrait d'une note rédigée en octobre 2009

La formation de l'armée nationale afghane

La Coalition apparaît comme une immense machine tournant un peu sur elle-même et souvent pour elle-même, en marge de la société afghane. Le quartier-général de l'ISAF (2000 personnes) et les différentes bases de  Kaboul forment un archipel fermé sur l’immense majorité de la population. Les membres de la Coalition se déplacent en véhicules de base en base comme de petits corps étrangers, blindés et armés. Pour les Afghans, ces bases constituent des oasis de prospérité dont ils profitent bien peu. Prendre ses repas dans la base américaine Phoenix est surréaliste par l’abondance de produits offerts, presque tous importés des Etats-Unis, et ses couteux écrans plats diffusant en boucle les émissions de la chaîne des forces armées américaines (2/3 de sport et 1/3 de slogans sur la fierté d’être soldat, l’hygiène ou la lutte contre le harcèlement sexuel), univers aseptisé dont les Afghans sont absents sauf pour le nettoyer. Outre son caractère égoïste, cet archipel a le défaut d’être associé, dans les esprits afghans, à une administration locale corrompue, d’être multinational, avec ce que cela suppose comme complexité organisationnelle, et d’être sous domination d’une culture militaire américaine peu adaptée à ce type de conflit. 

L’organisation de la formation des officiers afghans, cœur de la mission d’Epidote, est un bon exemple de ce que peut donner cette structure. Même si les Français sont plutôt leaders dans cette formation, les ordres sont donnés par un organisme conjoint Coalition-ministère de la Défense afghan dominé par les Américains. Le résultat est un empilement de périodes de formation. De Saint-Cyr au Centre des hautes études militaire, un officier français suivra sept périodes de ce type, là où le cursus de l’officier afghan, dans une armée qui n’est qu'une grosse infanterie et surtout est en guerre, en suivra neuf, avec toutes les difficultés que cela pose pour lui de venir à Kaboul, sans logement et avec une maigre solde. Durant ces différentes périodes de formation, il recevra des manuels qui ne sont que des traductions intégrales des énormes manuels américains, traductions réalisées par la société privée Military Personnel Resources International (MPRI).

Les officiers qui sortent de cette galaxie de stages sont ensuite gérés par le ministère de la Défense afghan. Pour, entre autres, les raisons pratiques évoquées plus haut, les stagiaires sont majoritairement originaires de Kaboul et ne demandent qu’à y rester, quitte à acheter leur poste. Le facteur ethnique est également omniprésent et intervient dans toutes les décisions ou presque (j’ai vu des stagiaires pashtounes se plaindre de recevoir des calculatrices plus petites que celles données aux Hazaras). On se retrouve ainsi avec un décalage important entre le corps des officiers formé à Kaboul et celui qui combat sur le terrain. Et encore, les officiers désertent-ils peu par rapport aux sous-officiers et militaires du rang, 3% contre respectivement 12% et 34 % !. Au total, l’ensemble du système de formation de l’armée afghane apparaît comme une machine à faible rendement alors que la ressource humaine locale, imprégnée de culture guerrière, est de qualité. On ne permet pas aux afghans de combattre à leur manière, en petites bandes locales très agressives, commandés par des chefs qui ont fait leur preuves sur le terrain, c’est-à-dire comme les rebelles qui nous avons en face de nous, tout en ayant du mal à les faire manœuvrer à l’occidentale.

On est donc en droit de s’interroger sur la réalisation du programme de multiplication par deux, voire trois, de l’armée afghane, demandé par le général McChrystal. Il est vrai que rien ne remplace les hommes dans ce type de guerre et que le volume de l'armée afghane actuelle est très faible par rapport à la population, mais où trouvera-t-on les officiers pour encadrer et les Coalisés pour « mentorer » cette armée dilatée ? La tentation est alors très forte de diminuer les durées des stages de formation des hommes (la formation initiale des militaires du rang pourrait ainsi passer de 20 à 8 semaines) au risque d’un effondrement de la qualité.

Les généraux afghans avec qui j’évoquais cette question considèrent que la ressource humaine est suffisamment abondante pour fournir les effectifs nécessaires, à condition d’augmenter très sensiblement les soldes. Ils sont sidérés par le décalage entre les dépenses des coalisées et la faiblesse de la solde des soldats Afghans d’autant plus qu’il existe un « marché de l’emploi guerrier ». Il suffirait probablement de doubler la solde des militaires afghans (soit un total d’environ 200 à 300 millions de dollars par an, dans une guerre qui en coûte plus d’un milliard par semaine aux seuls contribuables américains) pour, d’une part, diminuer sensiblement le taux de désertion et d’autre part attirer les guerriers qui se vendent au plus offrant, pour l’instant plutôt les mouvements rebelles qui ont également cet avantage énorme de détourner peu ou pas l'argent des soldes. Mais il est vrai que personne ne demande vraiment leur avis aux officiers afghans, comme lorsqu’il a été décidé d’échanger les increvables AK-47 dont ils maîtrisent le fonctionnement dès l’enfance, par des M-16 trop encombrants pour eux.

samedi 14 août 2021

L'Afghanistan ou l'odyssée de l'impasse (2014)

Publié le 29/12/2014

Le 31 décembre 2014, la force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS ou ISAF) aura terminé officiellement sa mission en Afghanistan après treize ans de présence et 3 485 soldats tués, dont 89 Français. La mission est terminée mais la guerre n’est pas finie et encore moins gagnée, si tant est qu’elle puisse l’être au regard des choix stratégiques américains initiaux. Retour sur une longue fuite en avant.  

Schizophrénie militaire

Le premier choix, fondamental, a été de frapper les Taliban au même titre qu’Al-Qaïda. Cela n’était pas obligatoire malgré les liens entre les deux organisations. Il aurait été possible d’accepter les intérêts stratégiques pakistanais en laissant de côté leurs alliés afghans pour concentrer uniquement l’emploi de la force sur Al-Qaïda. Il fut décidé de frapper aussi le régime du mollah Omar et de faire ainsi un exemple. C’était cependant se condamner à une victoire totale sur le terrain afghan, sous peine de voir les deux ennemis reconstituer leurs forces dans les zones tribales du Waziristan, avec l’aide même des services pakistanais.

La campagne militaire en octobre-novembre 2001 fut brillante, au sens où les deux ennemis furent défaits avec des très faibles pertes américaines, mais pas décisive. Pire, le prix à payer pour obtenir cette victoire peu coûteuse mais insuffisante a été l’association avec les seigneurs de la guerre de l’Alliance du nord. Ces seigneurs ont été ensuite privilégiés dans les pourparlers de Bonn au détriment des autres branches politiques afghanes dont plusieurs se sont retrouvées ensuite dans la rébellion. Peu désireux de voir contester leurs nouveaux pouvoirs, ces hommes forts n’ont, par la suite, guère favorisé le développement d’un Etat efficace soutenu par une force étrangère. Leur pouvoir a même encore été renforcé par la mise en place d’une constitution à l’américaine organisée sur le principe d’un équilibre entre un Président et une assemblée également forts. Dans le contexte afghan, cela ne pouvait déboucher que sur un système clientéliste et des tractations permanentes. Ce nouvel Etat, remettant en selle des hommes peu populaires dans les provinces pashtounes, mal soutenu par un personnel administratif qui restera toujours très insuffisant, mal incarné par Hamid Karzaï, ne se remettra jamais de ses faiblesses initiales.

Adossé à cet édifice bancal, la guerre a donc continué. L’opération « Liberté immuable » (Enduring freedom, OEF) a perduré, de manière larvée, le long de la frontière avec le Pakistan mais à la suite des accords de Bonn, on vu aussi apparaître une deuxième armée, la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS ou ISAF) dont la vocation, dans le cadre du chapitre VII de la charte des Nations Unies, était d’aider le gouvernement afghan à établir son autorité sur l’ensemble du territoire. On s’est trouvé ainsi, phénomène assez rare dans l’histoire, avec deux opérations militaires distinctes pour une même campagne. Peu appréciée des seigneurs de la guerre et du Pentagone, hostile à toute participation à une opération de stabilisation, cette force destinée à aider la reconstruction de l’État afghan est longtemps restée limitée à 4 000 hommes et cantonnée à Kaboul. Il est vrai aussi que cette situation satisfaisait aussi la plupart des Alliés, désireux d’obtenir le meilleur rapport entre les coûts de leur engagement réduit au minimum nécessaire et les gains diplomatiques auprès des États-Unis. Le décalage était alors flagrant entre la faible ampleur de l’action de la FIAS et les discours hyperboliques de ses membres sur le caractère vital de la protection des territoires nationaux contre le terrorisme en opérant sur l’Hindou Koush.

Initialement, les contingents de la FIAS ont abordé cette opération dans le droit fil de celles menées dans les Balkans, faisant se succéder une phase d’intervention, c’est-à-dire de guerre contre un ennemi identifié et étatique, puis une phase de stabilisation, de type militaro-policier pour rétablir l’ordre et aider à rétablir une situation « normale » dans une zone où l’ennemi aurait disparu. De leur côté, les Américains poursuivaient ce qu’ils avaient baptisé guerre anti-terroriste, et qui se résumait à traquer et élimination les forces rebelles repérées. On a creusé ainsi deux sentiers, l’un refusant la notion de guerre et donc d’ennemi et l’autre ne s’intéressant qu’à l’ennemi et peu à la population. Entre ces deux guerres différentes et très localisées géographiquement, la population pashtoune a été laissée entre les mains des seigneurs de la guerre et hommes forts afghans, généralement peu appréciés.

Le premier tournant a véritablement eu lieu en août 2003, lorsque les États-Unis ont décidé de concentrer leurs efforts sur l’Irak et ont fait pleinement appel à l’OTAN pour prendre le relais et assurer le commandement de la FIAS. Les différences entre les deux opérations parallèles sont devenus de plus en plus criantes au fur et à mesure que s’étendait le mandat de la FIAS à l’ensemble du territoire en s’appuyant en priorité sur le réseau des Equipes de reconstruction provinciales (ou Provincial Reconstruction Teams, PRT) essentiellement destinées à favoriser la reconstruction et le développement économique. Il a fallu néanmoins presque trois ans pour que la FIAS achève, en 2006, la prise en compte de l’ensemble du territoire afghan avec l’extension au Sud et à l’Est. Cette extension s’est accompagné d’un accroissement des effectifs jusqu’à 20 000 hommes.

Le tournant de 2006

Après avoir, de fait, laissé pendant cinq ans, le contrôle de la population rurale à un mouvement taliban, qui de milice religieuse a su se transformer en organisation de guérilla et contre-pouvoir efficace, la FIAS a découvert l’ampleur de l’implantation ennemie dans les zones rurales pashtounes et son imbrication avec les réseaux de production d’opium. Dès lors, l’organisation s’est trouvée d’un seul coup fragmentée entre les pays de l’Alliance qui s’engageaient, souvent malgré eux, dans la contre-insurrection comme le Royaume-Uni, le Canada, les Pays-Bas puis la France à partir de 2008 et ceux qui persistaient à ne pas vouloir le faire comme l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.

Stratégiquement, tous les membres de l’OTAN, en particulier au sommet de Bucarest à l’été 2008 se sont accordés sur une stratégie globale, combinant actions militaires et économiques avec la mise en place d’une bonne gouvernance afghane et des négociations avec les États environnants. L’idée s’inspirait largement des principes – remis au goût du jour – des conflits de contre-insurrection du siècle précédent en essayant de les appliquer dans un État étranger souverain fragile et corrompu, des chaînes de commandement différentes, les caveats (restrictions d’emploi), les multiples « sous-traitants » civils, organisations non gouvernementales ou sociétés militaires privées. L’action de l’OTAN restait un assemblage de campagnes provinciales de contre-insurrection ou de stabilisation selon les contextes locaux, les cultures militaires et surtout les agendas politiques internes de chacune des nations participantes. Malgré les renforcements successifs, les moyens militaires et civils ainsi que leur coordination restaient aussi peu en rapport avec les normes de la contre-insurrection, la densité de forces sur le terrain en premier. En août 2009, malgré un effort conséquent, la FIAS ne comptait que 64 500 soldats de 42 pays pour une population totale de plus de 30 millions d’habitants.

Face à cette constellation, les Taliban et les organisations rebelles plus ou moins associées comme le réseau Haqqani ou le Hezb-e-Islami Gulbuddin, menaient une campagne nationale et totale dans ses applications. Pour la plupart des observateurs, la situation n’a cessé de se dégrader et les conditions d’une victoire s’éloigner. La corruption générale, le trafic de drogue, la criminalité qui, jusque dans les premiers cercles du pouvoir, limitaient l’établissement d’une bonne gouvernance, encore sapée par des forces nationales de sécurité afghanes touchées par une attrition forte et une croissance des effectifs lente (faibles salaires, déséquilibre ethnique entre Tadjiks et Pashtounes).

Le tombeau des vampires

La loi de Fisher indique qu’une injonction massive de monnaie supérieure à la capacité de production engendre l’inflation. Dans un pays comme l’Afghanistan, une aide internationale civile et militaire (le Pentagone a offert un temps trois milliards de dollars à des seigneurs locaux pour assurer la sécurité de sa logistique) en moyenne aussi importante que le PIB local ne pouvait que créer une économie artificielle et stimuler les tentations. Dispersée entre organisations non-gouvernementales et structures nationales mais rarement afghanes, ces milliards de dollars ont dopé certains secteurs économiques et certaines provinces ou villes comme Kaboul qui a quadruplé sa population en treize ans. Elle a attiré la petite élite afghane vers les emplois lucratifs étrangers et largement profité à des entreprises étrangères. Elle a surtout nourri la corruption et même, par le biais de détournement divers, financé en grande partie la rébellion. On peut estimer que seulement 10 % de cette aide a réellement et non sans effet contradictoires les populations locales, le reste alimentant les comptes d’une multitude de profiteurs qui avaient intérêt à ce que la guerre continue. L’Afghanistan a d’abord été transformé en kleptocratie avant d’être une démocratie. La réduction rapide de cette aide, en parallèle au repli de la Coalition, commence à produire maintenant un effet de réajustement économique brutal (la croissance est passée de 9 % de 2003 à 2012 à 1,5 % en 2014) et tout aussi négatif. L’Etat afghan, se révèle par exemple, incapable de payer ses fonctionnaires, sans parler de son armée.

La culture de l’opium, malgré une dépense américaine de 7 à 8 milliards de dollars pour tenter de l’éradiquer, n’a jamais été sérieusement enrayée apportant son milliards annuel de chiffre d’affaire à cette économie grise et remplissant, là aussi tout à la fois les comptes de nombreux officiels afghans et le budget de fonctionnement des Taliban. La production record de 2014 continuera de faire indirectement bien plus de morts par overdose que les balles des rebelles.

Le retour des Américains et le plan Obama

Le troisième tournant militaire a eu lieu en 2009 avec la ré-américanisation du conflit par l’association des deux opérations, FIAS et OEF, sous un même commandement, qui ne pouvait être qu’américain, lié à un renforcement très important des effectifs autorisé par la réduction du nombre d’unités déployées en Irak. La nouvelle administration de la Maison Blanche a imposé également une redéfinition, non pas de la stratégie qui restait toujours celle du sommet de Bucarest, mais de la direction opérative, c’est-à-dire de l’action militaire capable de réaliser cette stratégie. Le plan Obama, élaboré sans consultation des alliés, visait, au mieux, à reprendre pied sur le terrain et, au moins, à contenir suffisamment l’ennemi pour donner le temps aux forces afghanes de prendre le combat à son compte et d’en finir avec Al Qaïda. Le plan signifie par ailleurs un emballement des dépenses militaires américaines à hauteur d’un milliard de dollars tous les quatre jours. La guerre en Afghanistan devient à son tour après l'Irak une « guerre à 1000 milliards de dollars », ce qui n’est pas sans effet sur la santé économique des Etats-Unis et donc du monde.

Cette stratégie demeurait pourtant entravée par de multiples facteurs : la non-combativité persistante de certains alliés et leurs réticences de plus en plus marquées ; les incertitudes concernant la solidité des forces de sécurité afghanes ; l’insuffisance, malgré le renfort de 30 000 hommes, des effectifs militaires (130 000 hommes au maximum en 2011) ; la difficulté pour la culture militaire américain à combiner violence et acceptation de la population ; enfin, le soutien constant du Pakistan aux Taliban afghans. Cette stratégie a finalement échoué à provoquer un basculement identique au retournement sunnite en Irak en 2007. Les rebelles ont subi des coups sévères, pour autant il y a eu assez peu de variations des positions sur le terrain, les Taliban et leurs alliés contrôlant toujours les zones rurales pashtounes et étant capables d’agir ponctuellement partout en attendant le départ, annoncé par avance, des forces américaines et donc celles aussi et souvent par anticipation des Alliés. Son seul vrai succès stratégique est l’élimination d’Oussama Ben Laden en mai 2011, presque dix ans après l’échec initial de Tora Bora.

La fin de la FIAS et la poursuite de la guerre

OEF et la FIAS font donc place désormais à l’opération « Soutien résolu » au gouvernement afghan du nouveau Président Ashraf Ghani. D’un point de vue militaire, les forces afghanes sont déjà en première ligne depuis longtemps et essuient des pertes importantes. Elles tiennent mais ne conquièrent pas face à des Taliban de plus en plus audacieux et capables de mener des opérations de plus en plus importantes en ampleur. De nombreux districts sont sous le contrôle complet des rebelles, d’autres sont en superposition, le gouvernement fantôme taliban donnant ses ordres à la structure légale apparente, comme par exemple dans le district de de Tagab où sont tombés nombre de soldats français, et où les soldats de l'armée régulière n'ont le droit de sortir de leur base qu'une heure par jour, sans armes, pour aller au marché.

A l’instar de l’armée sud-vietnamienne, les 350 000 hommes des forces de sécurité afghanes n’existent que par l’appui des 12 500 hommes de la Coalition qui restent sur place, au moins pendant deux ans, en fonction des accords bilatéraux avec les Etats-Unis, ce qui, par ailleurs, bloque toute possibilité de négociation avec les Taliban, ceux-ci ayant posé le départ des troupes étrangères comme préalable à toute discussion. Pire, cette armée, monstrueuse au regard des capacités de financement de l’Etat afghan, ne survit que par le financement extérieur. En 2012, Serge Michailof, reprenant les chiffres de la Banque mondiale, estimait à 10 milliards de dollars l’aide annuelle nécessaire pour faire fonctionner les institutions afghanes et les forces de sécurité en premier lieu. Il reste à savoir combien de temps les Américains et ceux qui accepteront de partager le fardeau accepteront de payer une somme qui représente autant que l’aide de la Banque mondiale à toute l’Afrique subsaharienne. Il reste à savoir ce qui se passera lorsque ce ne sera plus le cas.