On peut ainsi s’appuyer sur des jeux commerciaux
particulièrement précis et documentés comme ceux de la série Next War de
la société GMT Games, les rapports prospectifs de la RAND Corporation ou encore
les 24 wargames effectués récemment par le Center for Strategic and
International Studies (CSIS). Tous ces produits et documents sont
américains, et donc d’une certaine façon juges et parties. Nous reviendrons sur
cette question, mais prenons pour postulat leur objectivité et intéressons-nous
d’abord à ce qu’ils établissent.
Tigres et dragons
Plusieurs scénarios de recherche de la conquête de l’île
de Taïwan par la République populaire de Chine (RPC) sont envisageables, de la
conquête rapide par une invasion à l’absorption progressive, en passant par un
blocus accompagné d’une campagne de raids et de frappes. Nous ne parlerons ici
que du premier, celui de l’invasion.
Pour tenter cette invasion, l’Armée populaire de
libération (APL) dispose de trois forces principales :
Une force de frappe disposant d’au moins 1 200 missiles
balistiques à courte portée et 500 à moyenne portée ainsi qu’un millier de
missiles de croisière de tout type, dont quelques CJ-100 hypersoniques lancés
par air et d’au moins 2 000 km de portée. Associée à un système satellitaire
dédié, cette force est capable de frapper non seulement l’île de Taïwan, mais
aussi les bases américaines dans toute la région y compris Guam et les bâtiments
décelés.
Une force d’assaut avec une composante aérienne d’un
corps d’armée de trois divisions aéroportées avec deux escadrons de transport aérien
et plusieurs escadrons d’hélicoptères et une composante amphibie de trois
brigades de marines et deux divisions mécanisées légères spécialisées. Il y a
surtout une flotte spécialisée de 89 bâtiments (4 groupes amphibies dans Next War
Taïwan, NWT). Une fois une tête de pont réalisée, la flotte amphibie est
capable de porter tous les trois jours une des huit divisions blindées,
mécanisées et motorisées immédiatement projetables depuis la côte de la République
populaire. Elle peut déployer beaucoup plus et plus vite si des cargos civils
peuvent débarquer dans un port conquis à Taïwan.
Une force d’intervention « multi-milieux »
composée d’environ 800 avions de combat disponibles dans la région soit 32
escadrons à 24 avions dans NWT dont trois de 5e génération (J-20 et
J-31) et six escadrons à 12 bombardiers H-6 porteurs de missiles de croisière. Il
faut y ajouter aussi le réseau dense de défense antiaérienne en particulier
dans les 39 bases navales et aériennes à 800 km de Taïwan. La force en mer
dispose de deux groupes aéronavals (trois à partir de 2024) et trois puissants groupes
de combat de surface (SAG), soit deux porte-avions et 75 frégates et destroyers
ainsi que cinq patrouilles de quatre sous-marins d’attaque diésel. On peut y
ajouter une composante clandestine sur l’île de Taïwan pour renseigner et
saboter ainsi qu’une composante cyber visant à entraver les réseaux C4ISR adverses
et localiser des cibles. La mission de cette force polyvalente est susceptible
de compléter les frappes de la force de missiles, mais surtout de couvrir et
protéger la force d’assaut autour de la zone d’opération et dans le détroit.
En face, Taïwan dispose d’une force de dispute des
milieux fluides à partir d’une d’un système de défense aérienne intégré sol et
air avec 13 escadrons (environ 400 avions de combat) et sur mer de deux SAG
réunissant une trentaine de bâtiments. Les forces terrestres sont organisées en
trois corps d’armée de 8 à 10 brigades. Cinq îles, dont Quemoy très proche de du
continent, sont fortifiées et disposent d’une garnison d’une à quatre brigades.
Les trois corps d’armée peuvent être renforcés de 24 à 26 brigades de réserve. Quatre
brigades aéroportées constituent la Force spéciale aux ordres de l’état-major
général.
Les forces américaines dans la région sont évidemment
puissantes. Dans NWT la 7e flotte de l’US Navy peut déployer quatre
groupes aéronavals, quatre groupes amphibies, un puissant groupe de surface et
six patrouilles de sous-marins nucléaires d’attaque. US Air Force, US Navy et
US Marines (USMC) totalisent 43 escadrons de combat dont sept de 5e génération
(F-22, F-35B et C), sept escadrons de guerre électronique, sept escadrons d’attaque
au sol. Hors zone d’opération, l’USAF peut également faire appel à huit escadrons
de 12 bombardiers (B-52H, B-1B et B-2A). Les Américains ont également la possibilité
de déployer des forces à terre un régiment littoral du corps des Marines (MLR)
et/ou une force multi-domaines de l’US Army (MDTF), soit pour faire simple des brigades
bardées de missiles antinavires et antiaériens. Si les conditions le permettent,
accès sécurisé à des ports et aéroports taïwanais, USMC et US Army peuvent déployer
ensuite plusieurs divisions, légères d’abord puis blindées-mécanisées.
Le problème majeur des forces américaines est qu’elles
ne sont pas, au nom de la « politique d’ambiguïté », déjà déployées
sur l’île de Taïwan. Politiquement, cela peut toujours conforter le doute sur
la détermination américaine à combattre et si le gouvernement de Chine
populaire se persuade que les Américains n’interviendront pas, la tentation d’une
invasion deviendra très forte. C’est un peu le pendant de l’invasion de la
Corée du Nord par les forces des Nations-Unies en octobre 1950 en croyant que
la Chine n’interviendra pas. Militairement, la nécessité pour les Américains d’intervenir
en quelques jours à partir du début d’une éventuelle invasion de Taïwan leur
impose d’être dans des bases proches, au Japon en particulier et à Guam. Or,
ces bases sont désormais à portée de tir de la puissante force de frappe
chinoise.
La République populaire de Chine (RPC) de son côté est
placée devant le dilemme de couvrir son opération d’invasion par des actions
préalables – attaque des bases au Japon, occupation des îles Spratleys en mer de
Chine du sud ou des îles Senkaku au nord – qui impliqueront des nations tierces
dans la guerre, le Japon en particulier, ou bien de ne pas le faire mais de
laisser agir trop facilement les forces américaines.
Voyons maintenant comment tout cela s’engeance et
les conclusions à en tirer.
D Day à Tainan
Passons rapidement sur le scénario de l’invasion de Taïwan
par l’Armée populaire de libération (APL) sans que cela provoque aucune
intervention extérieure. Là les choses sont assez simples. La force de missiles
détruit rapidement la marine taïwanaise et une grande partie de ses bases aériennes.
Pour peu que la défense sol-air soit elle-même rapidement neutralisée et les escadrons
de chasseurs-bombardiers porteront le coup de grâce. Presque simultanément, l’assaut
est mené sur une des quelques zones de débarquement possibles, soit en pointe
sud avec Tainan comme objectif, soit plutôt en pointe nord en direction de Taipeh,
soit encore et moins vraisemblablement sur la côte Est de l’île. Malgré une résistance
taïwanaise acharnée et une géographie difficile pour la manœuvre, toutes les simulations
indiquent une conquête de l’île en environ un mois. Même en modifiant les variables
en faveur d’une armée taïwanaise plus forte que prévu et une APL plus faible, s’il
n’y a pas d’intervention américaine, l’île est condamnée à être occupée. Et là,
pas de scénario à l’ukrainienne avec une aide matérielle venue de l’extérieur
puisque Taïwan sera soumise à un blocus.
Le scénario le plus intéressant est évidemment celui
où le gouvernement de la RPC est persuadé de l’intervention américaine. Dans ce
cas, l’attaque préalable par la force de missiles des bases américaines au
Japon et notamment à Okinawa ainsi que sur l’île de Guam paraît indispensable au
succès de l’invasion. Ce « Pearl Harbor » en mer du Japon serait
dévastateur l’aviation américaine en particulier – on chiffre à plusieurs
centaines d’appareils perdus – et secondairement à la marine. Il poserait au
Japon le dilemme au Japon de rester neutre ou de s’engager à son tour, avec des
forces non négligeables (cinq escadrons de combat, un puissant groupe de surface
et deux patrouilles de sous-marins).
Cette phase de frappes s’effectue en même temps que des
frappes sur Taïwan, prolongées on l’a vu par des raids aériens et un assaut aéro-amphibie
que personne ne peut empêcher. Tout l’enjeu pour les Alliés – États-Unis, Taïwan
et sans doute le Japon – est alors de résister le plus longtemps possible sur l’île
et de détruire la flotte amphibie de l’APL. Sans flotte amphibie et un ciel disputé,
il ne sera plus possible de ravitailler la force débarquée et contenue.
Celle-ci sera dès lors obligatoirement détruite.
L’opération américaine prendre la triple forme d’une
avancée des groupes de la 7e flotte vers le détroit jusqu’à être à portée de
tir et de raids avec une pénétration préalable des SNA, d’une bataille pour la
conquête la supériorité aérienne au-dessus de Taïwan et le détroit, probablement
sans toucher les bases sur le continent pour éviter une escalade, et enfin d’un
débarquement par air ou mer de forces terrestres qui aideront les forces taïwanaises
à contenir l’ennemi.
Dans la grande majorité des jeux fondés sur ce scénario,
la force de missiles chinoise finit mécaniquement par s’épuiser, les forces aériennes
américaines prendre le dessus sur la FA-APL et la défense aérienne navale puis
les forces navales américaines pénétrer dans le détroit. Tous ces efforts
conjugués associés à ceux des batteries antinavires à terre, finissent par détruire
la force amphibie ennemie. Le plus souvent la défaite de l’APL est acquise en
deux semaines. Dans les scénarios où toutes les variables sont favorables à la
RPC et défavorables aux Alliés (qualité des troupes, capacité des missiles de
croisière américains JASSM-ER à tirer en anti-naval, nombre de missiles PAL
sous-estimé, refus d’emploi des bases par le Japon, etc.) aboutissent à un
enlisement dans Taïwan, avec un front figé avec à moyen terme une intervention
à terre américaine mieux ravitaillée que celle de l’APL. Il n’y a aucun jeu où
la RPC est parvenue à conquérir totalement Taïwan malgré l’intervention
américaine.
Défaite de la Chine populaire quasi obligatoire donc
en l’état actuel des choses mais à un prix colossal pour peut-être trois
semaines de combats : pertes humaines par dizaines de milliers de morts et des
armées ravagées. Même les Américains paieraient un lourd tribut avec de 6 000
à 10 000 morts selon les 24 jeux du CSIS et des dégâts matériels considérables.
C’est en soi une donnée politique. Une étude de la RAND Corporation de 2015 montrait
clairement que la Chine échouait toujours dans les scénarios d’invasion de Taïwan
depuis 1996 mais que l’ampleur de l’échec diminuait avec le temps alors que le
prix à payer pour les États-Unis augmentait toujours, jusqu’à ce qu’il puisse être un
jour considéré comme rédhibitoire. Et même si les Américains ne sont pas dissuadés,
il faudra en persuader les Chinois Au rythme de progression des forces
chinoises, une telle vision pourrait dominer à la fin de la décennie.
D’un point de vue opérationnel, ce qui ressort de
tous ces jeux est l’extrême vulnérabilité de tous les systèmes d’armes lourds,
lents, visibles, dans un environnement où on se lance des milliers de missiles en
tout genre, d’une portée très variable mais pouvant aller jusqu’à plusieurs milliers
de kilomètres et tous relativement précis. Dans la quasi-totalité des jeux, la
grande majorité des bâtiments de surface sont détruits par missiles. C’est le
cas de la totalité de la flotte taïwanaise, de la majeure partie de la force
navale de surface de l’APL engagée, dont au moins 80 % de la flotte amphibie,
mais la marine japonaise perd aussi entre 20 et 30 bâtiments alors que la 7e flotte
en perd entre 17 et 25 importants suivant les jeux du CSIS. Point particulier dans
absolument tous les jeux : les porte-avions s’avèrent particulièrement vulnérables.
Il n’y a pas un jeu où l’US Navy n’en perd pas au moins un (deux en moyenne
dans les jeux du CSIS). Les deux porte-avions chinois subissent presque toujours
le même sort. Les forces aériennes subissent également d’énormes dégâts. L’armée
de l’Air taïwanaise est toujours entièrement détruite, celle de la RPC perd
entre 60 et 90 % de ses avions engagés, presque tous dans les airs ou coulés
avec les porte-avions puisque les bases ne sont probablement pas attaquées. Les
Américains perdent aussi systématiquement plusieurs centaines d’avions, et
jusqu’à 700 dans certains jeux. La différence est que la grande majorité des
pertes aériennes américaines se fait au sol ou sur les porte-avions coulés.
Quelques systèmes d’armes s’en sortent le mieux dans
tous les jeux. En premier lieu, on trouve les sous-marins d’attaque et
particulièrement les SNA Los Angeles et Virginia dont chaque
patrouille coule une moyenne de 20 navires ennemis au prix de la perte d’un bâtiment.
Les sous-marins diesel, comme les Kilo chinois, sont moins efficaces et souffrent
mais restent plus efficaces que les bâtiments de surface. Autre système gagnant,
en particulier pour le CSIS : les bombardiers à long rayon d’action
équipés de missiles de croisière à longue portée. Ces bombardiers sont peu vulnérables
puisque leurs bases ne sont pas accessibles aux missiles ennemis et ils peuvent
tirer à distance de sécurité. Ils peuvent également emporter beaucoup de
munitions, 200 missiles pour un escadron de 12 « camions à bombes » B-52H.
Le CSIS fait grand cas des missiles JASSM-ER (Joint air-to-surface standoff
missile-Extended range), furtifs, puissants et à longue portée (1 000 km).
En considérant, donnée très importante, que ces missiles prévus d’abord pour frapper
des cibles à terre, soient efficaces également en antinavires et qu’ils soient
produits en nombre suffisant et ils peuvent suffire à eux seuls à enrayer l’offensive
chinoise. Troisième système gagnant : les batteries antinavires basées sur
l’île de Taïwan ou les îles bastions proches armées de missiles de conception
locale Hsiung Feng II et III ou importées comme les Harpoon. Ils seraient
également responsables d’une bonne partie des dégâts infligés à la force d’invasion
amphibie et pour un rapport coût-efficacité supérieur aux autres systèmes.
Toutes ces simulations (et la guerre en Ukraine)
semblent confirmer aussi l’idée de défense en hérisson de l’amiral Lee Hsi-min,
ancien chef d’état-major des armées de la République de Chine. Il vaut mieux pour
Taïwan investir dans une défense en techno-guérilla selon l’expression
popularisée par Joseph Henrotin, à base de nombreuses d’armes anti-accès mobiles,
bon marché et de petites tailles plutôt que dans de coûteux bâtiments de surface
ou des forces aériennes qui seront rapidement détruits par l’ennemi sans avoir vraiment
servi. C’est moins impressionnant qu’une structure classique des forces, et
donc peut affaiblir la stratégie déclaratoire, mais sûrement plus efficace
opérationnellement. C’est globalement la philosophie des MLR de l’USMC ou des MDTF
de l’US Army, efficaces selon les jeux du CSIS, les seuls à les intégrer dans
les scénarios, surtout s’ils sont dotés de moyens à longue portée (le CSIS préconise
de doter ces forces terrestres de missiles de croisière à longue portée). Le problème
est qu’il semble de plus en plus difficile dans un tel environnement « anti-accès »
aussi pour les Américains de débarquer dans un port ou un aéroport. Le
renforcement des forces locales « avant » la guerre et non pendant
prend beaucoup plus d’importance.
Un mot sur la France, qui, comme le Royaume-Uni, n’est
jamais intégrée dans les jeux malgré sa proclamation tous azimuts de son
caractère de puissance « indo-pacifique ». La faute en revient sans
doute et comme souvent à l’absence de moyens à la hauteur de l’ambition
proclamée, mais aussi de discours clair sur l’attitude qui serait celle de la France
en cas de choses sérieuses. En clair, la France interviendrait-elle aux côtés
des États-Unis et éventuellement du Japon en cas de tentative d’invasion de Taïwan
et si oui, avec quels moyens puisque ceux-ci, sauf les SNA, ne sont pas adaptés
au contexte. Fleuron de notre diplomatie navale, le Charles de Gaulle
aurait sans doute un peu de mal à survivre dans le contexte opérationnel du
détroit de Taïwan. Quelques bombardiers dans une Nouvelle-Calédonie transformée
en porte-avions géant auraient sans doute plus d’effets et d’effets permanents
dans la région, si on avait des bombardiers.
De l’importance
stratégique de jouer
Dernier point, et non des moindres, sur l’importance
stratégique des wargames. « La guerre est une expérience dont l’expérience
ne peut se faire » disait Henri Poincaré, en fait il parlait du combat dont
effectivement l’expérience au contact de la mort reçue ou donnée ne peut être
parfaitement simulée. Mais quelques dizaines d’années auparavant, le grand état-major
prussien avait pourtant montré qu’au contraire on pouvait créer expérimentalement
une image cohérente des opérations militaires futures en fusionnant un ensemble
de données issues de l’histoire, de l’analyse du conflit du moment, des simulations
sur le terrain (grandes manœuvres) et in fine, une fois ces données
transformées en éléments de jeu, des simulations sur cartes. C’est ainsi que l’armée
prussienne seulement pourvue de cette expérience virtuelle jusqu’en 1864 a pu l’emporter
sur l’armée française, la plus expérimentée dans le monde réel à ce moment-là. Bien
entendu, pour que ce soit utile il faut faire ça avec la rigueur scientifique des
sciences expérimentales, comme la médecine décrite par Claude Bernard à la même
époque. Bien sûr également, il faut que ces expériences de simulation servent à
forger des opinions solides et non à fournir des éléments de confirmation pour
des opinions déjà formées. Et si par extraordinaire le résultat des simulations
est en contradiction avec une opinion, c’est l’opinion qui doit changer et non
le résultat. Tout cela demande, il est vrai une rigueur peu commune avec beaucoup
de décisions stratégiques, mais le jeu est la seule méthode sérieuse pour dissiper
un peu l’incertitude.
La particularité de la « simulation de Taïwan »
comme celle de la trouée de Fulda, ou quelques rares autres, est que ces
éléments normalement réservés à un cercle réduit sont offerts au grand public par
les publications ouvertes et les jeux commerciaux très sophistiqués. Les mêmes
données donnant les mêmes résultats à travers la même équation, des simulations
rigoureuses doivent normalement donner des résultats similaires et c’est ainsi
que l’on forme une opinion commune sur ce qui peut se passer…et donc l’influencer.
Il faut espérer que le haut-commandement chinois simule aussi l’invasion de Taïwan
et s’il le fait rigoureusement, pas comme les Japonais supprimant en pleine
guerre le groupe de simulation qui prédisait la défaite, il n’attaquera pas
tant qu’il n’aura pas, en bon adepte de Sun Tzu, beaucoup plus de chances de réussite.
Espérons.
De la même façon, si on s’était concentré sur la simulation
commune d’une invasion de l’Ukraine par la Russie peut-être aurait-on eu une
meilleure idée de ce qui allait se passer, à condition bien sûr et encore une
fois de l’avoir fait rigoureusement en introduisant des variables « plus
et moins que prévu ». Mais cela n’a visiblement pas été fait, et surtout
pas à Moscou. On voit le résultat.
On peut espérer désormais qu’il y a quelque part à Paris une grande carte de l’Ukraine et ses environs avec des centaines de pions et que l’on y joue des scénarios à la demande. On peut même imaginer une carte de l’Europe ou du monde. Enfin, c’est ce qui se passerait si on était sérieux.