mercredi 30 mars 2022

Il y aura encore des morts parce qu’il y a déjà eu des morts

Quand on a perdu son fils à la guerre ou qu’on le voit tous les jours mutilé ou effondré sur lui-même, la première chose que l’on cherche, c’est de savoir si au moins cela a servi à quelque chose. Si la réponse est négative, la colère survient immanquablement. 

Mais on peut aussi inversement s’accrocher encore plus fermement qu’avant aux justifications qui ont été proposées par le gouvernement, car sinon ce serait trop dur. Si ceux qui sont en colère sont plus bruyants, ceux qui préfèrent adhérer encore plus à la vision proposée et reporter leur colère sur les ennemis de la nation sont généralement les plus nombreux. Il en est finalement sensiblement de même pour tous les sacrifices imposés à une société par la guerre.  

Quand on parle, comme récemment Anne-Claire Legendre la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, d’«élever autant que possible le coût de la guerre» pour la Russie de façon pour faire renoncer Vladimir Poutine, méfions nous de ne pas provoquer l’effet inverse et de provoquer au contraire surtout un raidissement de la résistance russe au moins dans un premier temps, car le temps passant, il faudra immanquablement que Vladimir Poutine présente un bilan concret à apporter à ceux qui ont accepté des sacrifices.

Et c’est là que le temps s’étire. Après la phase initiale de soutien le doute apparaît lorsque les résultats ne viennent pas. Survient alors le principe des «coûts irrécupérables», celui qui nous oblige à faire quelque chose qui nous déplaît parce qu’on a déjà payé pour le faire. Dans une guerre, cela se traduit par un «il ne faut pas qu’ils soient morts pour rien» qui impose que l’on continue à avoir des morts et à se serrer la ceinture, même si on commence à se poser des questions. Si un bilan à la hauteur des sacrifices est atteint, les choses peuvent s’arrêter là, à condition que l’adversaire soit dans le même état d’esprit.

Si ce n’est pas le cas et si l’adversaire empêche d’atteindre ce fameux bilan à la hauteur des sacrifices, et ce d’autant plus que cette hauteur s’accroît sans cesse, le risque est alors celui du retournement. Lorsque la perception dominante devient celle qu’effectivement les sacrifices sont vains et qu’on n’atteindra jamais un bilan en colère, la colère des individus tend à prendre le dessus sur leur besoin de justification et il devient de plus en plus difficile de continuer à faire la guerre. L’armée peut se dissoudre, comme l’armée russe en 1917, ou souffrir d’une forte dépression, comme l’armée américaine au Vietnam après 1968, et l’arrière peut demander des comptes et au moins exiger bruyamment l’arrêt de la guerre. Notons que les deux adversaires peuvent se trouver dans une même situation de forte tension interne, comme les nations de la Première Guerre mondiale et il s’agit alors de tenir au front comme à l’arrière «un quart d’heure de plus» que l’autre.

Pour revenir à l’Ukraine et en admettant exclue l’hypothèse de la décapitation de celui avec qui on peut faire la paix, la situation est désormais un jeu à somme nulle. Pour qu’il y ait accord il faut que l’agresseur et a priori le plus fort considère avoir atteint un bilan acceptable et anticipe qu’il sera très difficile d’avoir mieux alors que les souffrances augmenteront. Inversement, il faut que Volodymyr Zelensky estime avoir conservé un bilan encore acceptable et anticipe qu’il sera impossible de le tenir. Il n’est pas du tout certain que toutes ces conditions, souvent subjectives, soient encore réunies, mais tant qu’elles ne le seront pas des êtres tomberont et des familles pleureront.

71 commentaires:

  1. C'est bien résumé, merci de continuer à proposer des analyses écrites (je ne regarde pas la télé). Je me demande si monsieur Poutine est meilleur joueur de poker ou d'échec. Au vu des décisions qui l'attendent, la première option semble désirable pour lui. Saura-t-il se "coucher", rien n'est moins sûr. Concernant la partie Ukrainienne, j'ai encore moins de certitude. Le moral est bon, dit-on, ce que semble refléter les prises de position officielles par rapport à un éventuel compromis (référendum après le retrait des troupes de l'envahisseur, etc.). Bon courage pour les familles.

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    1. En ce qui concerne le jeu d'échecs, on prête à Khasparov les propos suivants sur l'habileté de Poutine à ce jeu. Il ne peut pas être un bon joueur car il y a des règles dans les échecs.
      On ne peut pas mieux illustrer la personnalité de Poutine, non?

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    2. La théorie des jeux (finis et infinis) nous montre que les échecs sont un bien piètre exemple de ce que sont les relations internationales. Aux échecs, les règles sont fixes, le joueurs connus et les but est partagé, les conditions de la victoire aussi. Dans les relations internationales (et les relations de toute sorte en général), ils y a des joueurs connus et inconnus, certains peuvent disparaître, d'autres apparaître, les règles évoluent et le but est de rester dans le jeu en évitant de perdre les moyens ou la volonté de continuer à jouer. La grande différence est que dans le jeux finis, les "joueurs" sont guidés par leur seul intérêt alors que dans les jeux infinis, les "joueurs" sont essentiellement guidés par les valeurs. Il est très fréquent que les "joueurs" ignorent à quel jeu ils jouent.

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    3. Les échecs sont un jeux assez pauvre, et l'évolution de l'informatique montre la hiérarchie.
      Après les jeux déterministes à information parfaite comme les échecs (Et Reversi), les ordinateurs ont dominé des jeux simples mais aléatoires à information parfaite (Backgammon), des jeux à combinatoire ingérable même si déterministes et à information parfaite (le Go).
      Un des dernier à être couvert est le Poker, jeux le plus hyumain, à information imparfaite, où le secret est de faire fuiter de l'information sur son jeu pour être crédible, mais de manipuler stratégiquement avec des mensonges.
      A ce titre Poutine a bien manipulé des gens (yen a un ici, quoique, qui manipule qui), mais une fois qu'on a compris son jeu on sait que sa parole n'apporte que peu d'information, et donc il faut ne regarder que ses actes.

      Ce qui me surprend c'est que tout son jeu suis des règles de l'époque d'Hitler et Staline, mensonge avéré, faux drapeaux, propagande minable...
      Par contre attention, comme l'explique Martti J. Kari la désinformation russe, géré de manière géopolitique, a un niveau de désinformation maladroite, qui me rappelle les arnaques Nigérianes, calculées pour n'être gobables que par des idiots.
      Et puis il y a une désinformation subtile, que je décode chez certains experts dans des instituts ronommé, que j'ai bien identifié quand ils m'ont bine enfumé sur la Syrie...
      Dur de savoir s'ils sont payés ou juste dominé par la haine de l'occident, dont pas mal font partie.

      Mon épouse, Indonésienne, a écouté Dougine et m'a expliqué que so doscours parle très bien à tous les pays émergents, effrayés d eperdre leur culture dans la mondialisation...
      C'est cool comme discours, jusqu'à ce que tu vois arriver les char dans ta rue.
      Je comprend que les identitaires soient Poutiniens, en fait Douginiens... mais même si on est dans ce trip, comme Breton, ca me rapelle ces Breizh Atao qui bossaient pour les Nazis, et ont venu le pote de mon père et sa famille aux SS...
      Défendre sa culture, c'est pas défendre les chars russes parce que Hollywood c'est de la colonisation culturelle.

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    4. Bonjour. Dougine c'est le national-socialisme version XXIème siècle. Ne jamais oublier que dans le national-socialisme il y a National mais aussi Socialisme : il suffit d'aller voir toutes les mesures sociales prises par Hitler et les nazis dés qu'ils sont au pouvoir pour en avoir la démonstration.
      La différence entre le national-socialisme allemand et le communisme russe tient surtout au fait que le national-socialisme allemand rejette la philosophie marxiste alors que pour les communistes russes le marxisme-léninisme est leur base doctrinale. A noter que le communisme chinois a d'autres bases idéologiques que le marxisme léninisme.
      Toutes ces idéologies dérivent du socialisme. Le socialisme est une philosophie fort ancienne puisqu'on en trouve des traces chez Platon mais elle a commencé à être formalisée réellement au moment de la Révolution Française par l'abbé Sieyès. Et depuis le siècle des Lumières, elle travaille en profondeur la société française ce qui fait dire à certains que la société la plus socialiste au monde, au sens philosophique du terme pas politique, est la société française. Nos notions de Liberté-Egalité-Fraternité issues de la Révolution Française viennent d'ailleurs directement de la philosophie socialiste.
      Les identitaires sont peut-être Douginiens mais ils sont surtout National-Socialistes parce qu'ils n'ont pas compris que depuis le XVIIIème siècle le peuple français a choisi l'universalisme avec un fonctionnement politique centralisateur commencé dés le XVIème siècle. On ne peut pas lutter contre l'histoire de son pays.
      Bonne journée à tous

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  2. Merci de rappeler que ce sont les nations qui font les guerres, et pas les armées. En ce sens, tant qu'il n'y a pas de mobilisation générale en Russie, la Russie n'est pas entièrement en guerre. L'Ukraine, si.

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    1. Normal il n'y a pas de guerre, pas de morts,..pour la russie, c'est juste une opération spéciale..

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  3. Le point surprenant de mon point de vue, c'est que l'Ukraine ne fonctionne plus comme la Russie. Zelenski a donné une autonomie à sa population, et cette population , ces soldats, semblent de plus suivre le chef, mais suivre leur désir de nation... Il va être dur de négocier. Les Russes ont construit une vraie nation Ukrainienne, un mythe comme Ernest Renan l'avait expliqué, une mémoire, une référence...
    On aurait pu dire jusqu'à récemment que l'Ukraine n'existait pas plus que la Yougoslavie ou la Tchécoslovaquie, mais là le métal a été chauffé et trempé, il a pris une forme et s'est cristallisé... Poutine aura au moins réussi à ca... créer l'Ukraine.
    Mais une nation blessée, mais relevée, peux-t-elle négocier ?
    quelle M

    Il a fallu des dizaines et des dizaines de rediffusions de la Grande Vadrouilles, une série La Lavande et le Réseda, la construction Européenne, pour que mon père comment à plus trop râler sur les boches...
    Et ne parlons pas de la Russie et de l'Europe, du busness et de la Russie... trahis 2 fois, par les soviétique puis par les poutiniens, notre main tendue ne vas t'elle pas rester longtemps dans la poche...

    quel gâchis, il restait en Russie quelques talents, des industries exemplaires, des partenaires, mais là qui voudra bosser avec eux, même après la fin de la guerre, même après la fin des sanctions, même après la chute du régime...
    Et d'ailleurs, je me demande si la Chine ne va pas prendre aussi par effet d'anticipation.
    J'avais défendu des partenariat avec Rosatom ou CGNPC, mais je crois qu'il va falloir en rester aux US, aux Britaniques, aux Coréens et Japonais...

    Et que penser des Turcs... leur but stratégique est clair, se reconstruire un empire, et je les sens frétiller d'impatience dans ce bordel, à jouer un triple jeu à tiroir.

    un monde s'est effondré... rien de moins. Mon insouciance occidentale est enterrée.

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    1. Bienvenu alors dans le nouveau monde où tout va être à reconstruire : ce qui nous laisse la possibilité de changer les choses construire une Europe hors influence américaine ou russe, de créer notre propre route avec nos valeurs.
      Un rêve qui ne se réalisera que si on aide vraiment l'Ukraine avec de l'armement lourd et en arrêtant de consommer du gaz et du pétrole russe.

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    2. Vous plaisantez sans doute en ecrivant que Zelinsky a donné de l'autonomie à sa population ... car cette autonomie pour laquelle il avait ete elu afin de mettre fin a la guerre du Donbass, justement il a explicitement refuse de la donner en affirmant que jamais il n'appliquerait les accords de Minsk. Et vous délirez en affirmant que les Russes en deux mois d'intervention ont construit une vraie nation ukrainienne ... essayez de vous abstraire du narratif monolitique omnipresent dans nos medias et faites preuve d'un minimum d'intelligence critique... les identites se construisent sur des siecles, sur une longue histoire et le territoire appel Ukraine n'est qu'un agregat de peuples traverse de fortes lignes de fracture de recit identitaires opposes. L'armée dite ukrainienne qui resistait a Marioupol etait consideree par la grande majorite de sa population, russe, russophone et/ou russophile comme une armee d'occupation. Ce ne sont pas les civils, le peuple de Marioupol qui ont resisté aux armees ruses mais une armee etrangere integrant de nombreux neo nazis bras seculier du coup d'etat de Maidan qui declencha cette crise. Les reportages sur le terrain sont unanimes : aucune hostilite aux soldats russes et un grand soulagement d'echapper enfin a la violnce de l'etat kievien et de ses seides fanatiques. Cette vraie nation dont vous parlez justement se voit repoussee aux calendes grecques avec la creation d'un vaste ensemble de Kharkov à Odessa, parlant russe et pouvant enfin apres 8 ans se referer a son vrai narratif national, celui de la construction d'une province russe la Nouvelle Russie par Catherine II sur des terres prises aux Turcs, peuplee de colons tres divers, Serbes, Grecs, Moldaves, Armeniens mais aussi Russes et Petits Russiens (Ukrainiens stricto sensu). Les ville de la Nouvelle Russie sont toutes edifiees par l'etat russe et on y parle essentiellement le russe. Ce n'est qu'en 1921 que Lenine et les Bolcheviques vont dessiner le territoire d'une nouvelle nation l'Ukraine agregeant deux entites etrangeres historiquement, d'une part l'ancienne Petite Russie au nord ou Ukraine stricto-sensu et la Nouvelle Russie au sud. ceci pour affaiblir le nationalisme grand russien (russe). Khrouchtchev apres un repas tres arrose y ajoutera la Crimée en 1954. Vous regardez trop nos meRdias, leurs pseudo historiens et leurs grads strateges. L'identite se construit sur des siecles a rebours de ce qu'affirment des medias decerveles et incultes qui ne considerent que le présent.

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    3. Les Russes n'ont pas besoin de l'Occident pour trouver des partenaires industriels, financiers, commerciaux, car il y a La Chine, l'Inde, l'Afrique, le Bresil, les Brics, des milliards d'humains entreprenants, brillants, volontaires et deja tres developpes.On ne peut pas ecrire qu'un pays qui a mis au point des armes hypersoniques, qui envigae en partenariat avec la Chine de conquerir la Lune qu'il est desormais au banc du progres et que ses meilleurs cerveaux l'ont deja fui. Ce n'est guere serieux ...

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    4. Aider l'Ukraine ou plutot la clique de Kiev avec de l'armement lourd quand la Russie disposent de plus de 6000 bouches a feu ? Quand la Russie peut detruire cet armement lourd avant ou pendant qu'il passe le Dniepr avec ses kalibrs et ses kinjals ? mais c'est du pur delire ... et deja les pays d'Occident commencent a voir fondre leurs stocks d'armes et de munitions. Arreter de consommer du gaz russe ? Cela s'appelle du suicide motive par une ideologie denue du moindre realisme. L'hubris otanienne nous a mis dans cette situation et il faut le plus vite possible dialoguer et negocier avec la Russie.

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  4. Bonjour
    Des vidéos ont fuité sur les crimes de guerre commis par les Ukrainiens sur des prisonniers de guerre.
    Ils leurs tiraient une balle dans les jambes puis les laissaient mourir.
    Un conseillé du président c'est tenu obligé de rappelé que les conventions de genève sur les prisonniers étaient en vigueur dans l'armée Ukrainienne.
    Ces vidéos ont été montré aux soldats Russes. Ils vont réfléchir à deux fois avant de se rendre. Le morale des troupes est aussi remonté en effet rien de mieux que la vengeance pour galvanisé une troupe.

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    1. Bel agent d influence russe

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    2. Bel agent d influence russe

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    3. Dommage dans ce cas que les crimes de guerre russes ne soit pas montré aux soldats et civils ukrainiens pour les motiver ah non, pardon pas besoin ils les ont sous les yeux tous les jours. Au fait qui est chez lui en Ukraine ?

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    4. Une balle d'un fusil d'assaut, à bout portant, dans une jambe, provoque une telle blessure qu'il y aurait dû avoir une marre de sang à l'endroit de l'impact. Hors, on ne voit pas la moindre goutte de sang.
      Dois je vous rappeler que l’artère fémoral est la plus importante du corps humain, et que sa rupture entraine la mort de la personne en 3mn.

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    5. En effet, ce n'est même pas en français !!

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    6. Fake news, + wishful thinking (dans un français approximatif, donc l'anglais est approprié pour répondre aux trolls)

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    7. Il y a certainement des crimes de guerres des deux coté, mais les Russes ont un lourd passif, et assument une désinformation à un niveau si aberrant qu'on a du mal a ne pas y croire, tellement cela nous semblerait fou de le prétendre sans que ce soit vrai...
      Martti J. Kari dans sa fameuse vidéo sur les russes explique bien notre problème pour gérer ces mensonges stratégique (vérité stratégique).

      C'est une guerre, c'est pas cool, mais c'est comme les vaccins, il faut comparer les deux possibilités, pas juste dire qu'il y a des imperfections dans un des camps...

      Quand les Ukrainiens envahirons la Russie, et bombarderons au phosphore, au thermobarique, aux mines papillons, quand ils viseront les hôpitaux et les refuges marqués enfants, là oui on pourra faire une comparaison...

      Je comprends que les écolos, les antivax et les prorusses soient une population très similaire, leur analyse des risques est la même, avoir une haine pour le succès occidental, qui fait que les petits défauts de la solution imparfaite focalisent leur rejet, et qu'à côté les énormes dégâts de la solution ancienne, dont on s'est sortie péniblement en un siècle, leur semble idéale car tout est naturel, obsolète, traditionnel...

      l'invasion russe, c'est du bio, c'est naturel comme mourir étouffé à cause d'un sale rhume.
      Papa a connu ces trois tragédies, la guerre par un totalitaire, la maladie qui tuait des dizaines de %, la faim par sous production agraire.

      j'ai été vacciné dès l'enfance, contre la gestion de risque "biobio".

      S'il y a une critique à faire sur l'occident, c'est qu'il a oublié ses valeurs, les combats essentiels qui l'ont construit.

      J'avoue que au début de l'invasion, j'ai eu un flash de ce que mes parents m'onr rabaché toute ma vie, le bombardement du havre, l'exode, les SS à Perros-Guirec, la bataille du Munsterland, le Débarquement, la poche de falaise et les tankiste nazis, la ferme médiévale à tréprel...

      En Syrie j'avais refusé de voir, mais en Ukraine, c'était plus possible de ne pas le voir.

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    8. +1 pour la notion de crime de guerre. Le costaud de la classe s'attaque au petit à lunettes et on reproche à se dernier de se battre en mordant ou en tirant les cheveux. C'est l'agresseur le responsable de la situation.
      Et en passant, que les russes osent dire que c'est la défense de Mariopol qui aggrave le situation humanitaire est d'une hypocrisie sans nom.

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  5. Le fait que l'occident, qui n'est pas en guerre contre la Russie, mais qui tend à appliqué les mêmes sanctions que si elle l'était, peut aussi tendre à modifier ce moral en renforçant la mentalité de siège des russes et à les resserrer autour de leur chef d'états ?

    Je suis quand même stupéfait de constater que les négociations d'une possible sortie du conflit se font par l'entremise de la Turquie et pas de l'Europe. Je n'attendais pas grand chose des va-t-en-guerre étasuniens mais j'espérais que Bruxelles fasse quelque chose. Pas sur que la présence toujours plus forte de la Turquie militairement ou diplomatiquement sur le flanc sud-est de l'Europe soit une bonne chose.

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    1. L'Europe (dont la France) est sortie de l'Histoire : merci à leurs dirigeants !

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    2. Ça me semble logique au contraire : l'UE est perçue comme otanienne et partiale par la Russie, la Chine probablement comme pro-Russie par l'Ukraine, Israël ou le Vatican pouvaient évoquer des "conflits d'intérêt", tout comme la Biélorussie ou d'autres pays d'Europe de l'Est... Le choix des pays potentiels était assez contraint

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    3. La russie joue double jeu , otan russie, c'est pas très net!

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    4. Joël, vous avez, comme la plupart des commentateurs admirateurs de la Russie qui fourbissent leurs votes pour un démagogue délirant ou une fille à papa incompétente, l'art d'inverser les rôles.
      Les Européens et les Etats-Unis ne sont pas des va-t-en-guerre, ce rôle est assumé par la Russie, qui a envahi un pays souverain qui ne lui avait rien fait, qui détruit de façon systématique ses infrastructures, son industrie, son agriculture et qui livre cyniquement sa population civile à la mort, à la déportation, au vol et au viol.
      Cette guerre est un viol, la prise de possession par la violence d'un pays qui se refuse à la domination russe. Les machos réacs confis en dévotion devant les dictateurs étrangers apprécient, les démocrates patriotes beaucoup moins.

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    5. Christophe, je ne suis pas un admirateur de Poutine, je ne prends juste pas partie.

      Que vous ayez décidé de vous impliquer émotionnellement dans ce conflit libre à vous. Mais on peut faire en sorte de prendre aussi du recul et faire la différence entre la zone de guerre ou il y a un agresseur (la Russie) et un agressé (l’Ukraine), et tout ce qui se passe autour du théatre d'opération qui est loin d’être anodin.

      Quand je parle de va-t-en-guerre, il s’agit des efforts diplomatiques fait par les USA qui ne vont que dans un sens et ce sens n’est pas la discussion. A partir du moment où deux pays ne sont pas en guerre alors que l’un des deux l’est, il devrait y avoir un dialogue initier pour essayer de sortir de cette crise, clairement cela n’intéresse pas les USA.

      Il y a deux manière de finir une guerre, la destruction complète d’un des deux adversaires ou par la diplomatie. Mais pour la diplomatie il faut un dialogue et j’ai l’impression que ni les USA, ni l’UE, et clairement, ni leur opinion publique ne veulent de cette discussion, alors que manifestement les parties qui combattent y sont prêtes.

      Et c’est là où je trouve que l’intervention diplomatique Turque est surprenantes. Les Turques et les Russes ne sont pas vraiment du même côté ayant leur sphère d’influence dans le Caucase qui parfois vont jusqu'au clash par guerre interposé. Donc je me demande quand même quel est leur but au final.

      Le monde n’est pas juste binaire, les gentils d’un côté et les méchant de l’autre et rien entre les deux. La géopolitique, et par extension les guerres quelle génère, a des racines et ramifications qui vont au-delà d’un simple manichéisme qui permettrais de résoudre des situations compliquées par des solutions simplistes.

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  6. Bonsoir monsieur Goya et merci pour ce blog.
    Concernant Clausewitz, ne pensez-vous pas que ses théories ne sont tout simplement pas applicables au conflit en cours ?
    Après au sujet des négociations entre russes et ukrainiens : pour négocier il faut être deux, et je considère que les russes ne négocient pas vraiment. Ils sont juste en train de gagner du temps pour se réorganiser, changer de stratégie, jouer avec les nerfs de tous en faisant espérer un règlement du conflit ... Bref ils refont ce qu'ils ont fait lors du conflit syrien.
    Contre toute logique le gouvernement russe estime qu'il est plus avantageux pour lui de poursuivre le conflit que de l'arrêter . Visiblement, le pragmatisme de l'URRS a disparu pour laisser la place à une nauséabonde idéologie brun-rouge. Les ukrainiens semblent avoir bien compris que les promesses n'engagent que ceux qui y croient. Ils n'ont donc pas d'autre choix que de se battre ou disparaitre. alors oui des familles vont encore pleurer leurs morts ...
    Bien cordialement,
    Bénéjacq

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  7. Au sujet des négociations en cours :
    Les anciens pays du Pacte de Varsovie + les pays du littoral de la Baltique ( Suède, Norvège, Danemark, Finlande et Pays Baltes ) semblent de rien attendre des négociations en cours : effet d'expérience ? et il est vrai aussi que la politique de ''la main tendue'' des allemands en à pris un sacré coup le matin du 24 février 2022 .
    La Turquie : Elle essaye de servir d'intermédiaire parce qu'elle est directement menacée dans cette histoire. Il suffit de prendre une carte de géographie pour voir que si les russes gagnent ne serait-ce que la bande littorale ukrainienne de la Crimée à la mer d'Azov , elle est encerclée par la Russie ou des pays alliés à la Russie ( Arménie, Iran, Syrie ). Si en plus après l'Ukraine, les russes s'en prennent à la Géorgie, Bingo la Turquie se retrouve dans la configuration des 12 ou 13 conflits qui l'ont opposés à la Russie. Alors oui, elle sert d'intermédiaire ne serait-ce que pour savoir ce que les russes ont dans le ventre.

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  8. "en admettant exclue l’hypothèse de la décapitation de celui avec qui on peut faire la paix"
    C'est oublier que la décapitation de l'Ukraine, la défaite en rase campagne de l'occident est la seule vision dans laquelle se projette Poutine. De son côté, l'UE s'est montré jusqu'ici conciliante avec Poutine, s'imaginant toujours un avenir commun. Poutine a détruit cette illusion d'une cohabitation soumise. Il n'a désormais plus d'autre solution pour lui-même que de continuer la lente destruction de l'Ukraine pour donner aux Européens une raison de l'amadouer. L'Ukraine n'y a aucun intérêt. Disposant encore d'un accès continu, quasiment sans restriction, à des munitions et des systèmes d'armes efficaces, à du carburant, à du ravitaillement, à du renseignement et à des volontaires de toute l'Europe, l'Ukraine peut espérer pouvoir regagner du terrain et affaiblir l'armée russe, non pas jusqu'à la récupération complète de son territoire, mais jusqu'à la chute du système mafieux que Poutine a mis en place. Certes, placée dans une situation similaire en 1940, la Finlande a du accepter un compromis à la fin de la guerre d'hiver et certes, la Russie d'aujourd'hui dispose encore avec la Chine d'un 'allié' important, la plus grande usine du monde. Mais j'ose croire encore que l'UE, l'OTAN et les Etats-Unis resteront encore assez unis suffisamment longtemps pour que l'Ukraine (et l'Europe) puisse atteindre son but. Ce but n'est pas seulement possible. Il est indispensable sauf à vivre pour des décennies dans la terreur et la soumission. Après, il suffit de peu de choses pour dérailler ces beaux principes : des élections en France qui tournent mal, un pays qui doute etc.

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    1. La Chine est peut être la plus grande usine du monde mais pour les produits qui intéressent d'abord son marché : elle vend ''ses surplus'' de production uniquement à ceux qui peuvent la payer en euros, oui oui en euros car les chinois ont eu beaucoup de déboires avec les US dollard. Son principal client est l'Europe, cela n'étonnerait qu'elle abandonne son client principal pour la Russie avec qui au final elle a peu d'affinité : l'idéologie n est pas la même. La Russie n'intéresse les chinois que parce qu'elle a des matières premières.
      Après il y aura évidemment les ''marchés off'' mais connaissant les chinois, les russes vont devoir être prêts à sortir autre chose que des roubles pour y avoir accès et les marges chinoises vont être gigantesques.

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    2. LA chine a absolument besoin d'exporter pour faire tourner ses usines à fond , le peuple a du travail d'ù aucun mécontentement!
      Faut pas oublier que sur le sol chinois ce sont souvent des brevets étrangers qui sont exploités, et dont on a gardé le R&D
      seul l'occident est assez riche pour faire cela, pas la russie ni d'autres pays même moyen orientaux
      L'Afrique va devenir un bon marché pour la chine car ils sont friands aussi de gadgets électroniques bon marchés.

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  9. Bonsoir. La situation actuelle va peut être ramener l'Europe a la réalité et la sortir de sa politique angélique de la main tendue : contrairement à ce que pensent les citoyens de l'Europe nous sommes un continent riche et puissant. Il suffit d'aller sur les autres continents pour s'en rendre compte, et, je ne parle pas de vacances mais d'aller travailler avec les américains, les chinois, les japonais, les argentins etc. Il ne faut pas confondre tourisme et immigration. Mais ce continent riche et puissant manque de volonté, nous sommes comme les Byzantins qui discutaient sur le sexe des anges ou si une mouche devenait sacrée parce qu'elle était tombée dans de l'eau bénite alors que les ottomans étaient à leur porte. En nous secouant les puces on peut reprendre en mains les choses : imposer notre volonté aux russes sans suivre les USA en plein déclin ( cf. l'intervention de Poutine dans l'élection de Trump et le financement de Quanon)
    Et la France dans tout ça ? et bien la France va être pour les 12 mois à venir à la présidence de l'Europe et à la tête de l'OTAN. Un alignement des planètes qui peut nous permettre de peser encore une fois sur le destin de l'Europe, sur notre destin ...

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    1. Il y a un autre parallèle à faire avec Byzance: une civilisation incapable de se mobiliser pour ses valeurs, l'histoire en est remplie d'exemples cela finit toujours de la même façon:
      https://www.polemos.fr/2011/05/smp-guerre-et-societe-le-cas-de-byzance/

      Le mercenariat, futur de l'armée européenne?

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    2. Byzance, c'est ce qui est resté de l'Empire Romain après la chute de Rome a la fin du Vème siècle. Et Byzance a réussi à perdurer 1000 ans au delà...et à influencer durablement les cultures européennes (notamment russe)...arriver à un résultat similaire serait déjà pas mal.

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    3. Bonsoir. Oui monsieur : Empire Romain ---> Empire Romain d'Orient ---> Empire Byzantin ---> Empire
      Ottoman ---> Turquie moderne.
      Avec les dates de - 27 av JC à 1923 cela donne environ 1950 ans et je vous ai fait grâce des débuts de Rome avec royauté et République.

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  10. Le billet du Colonel Goya semble anticiper une guerre longue... Effectivement, tandis qu'on se préoccupe de Kiev, Marioupol sort du champ de perception (on devine fort bien toutefois ce qu'y s'y déroule) et une pince se dessine autour de Kramatorsk. Cette ville sert de QG à l'armée ukrainienne positionnée contre le Donbass. Plus de la moitié des unités ukrainiennes se trouvent dans ses environs. Les encercler, les vaincre et la Russie aura un grand nombre de prisonniers à négocier. Un combat moins compliqué qu'une prise de ville. Les pourparlers en Turquie sont un leurre pour gagner du temps. Quels qu'aient été les buts des Russes au début du conflit, ils ne se retireront pas sans gains substantiels. Beaucoup de Russes ont déjà été tués ? Raison de plus !

    Sinon, Zelensky est un sinistre pitre. Il va - au mieux - devoir accepter l'équivalent des accords de Minsk après avoir ruiné et dépeuplé son pays, par la mort ou l'exil, pays auparavant grandement pillé par les oligarques.

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    1. Oh, et qu’aurait donc du faire Zelensky ?
      Quitter le pays ? Livrer kiev ? Se mettre à genoux et implorer pardon d’avoir poussé son armée et son pays à se défendre ?

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    2. Vous avez raison, à mon avis, les négociations sont eu leurre. L'armée russe se reconcentre et prépare une contre tactique à la guérilla pratiquée par une armée constituée en réseau. Le régime russe n'a pas besoin de l'Europe occidentale, tout va se jouer en Chine.

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    3. Vous êtes payé en roubles surement, au vu de la pitoyable qualité de ce post!

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    4. Sauf que la Chine n'a pas besoin de la Russie mais de l'Europe ! Et je suis curieux de savoir comment une armée régulière peut lutter contre une guerre de partisans ou une guérilla. Même Sun Tzu, VI ème siècle avant JC, explique que c'est impossible. Vous devriez publier vos théories car elles vont révolutionner la stratégie militaire.

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    5. @ jrplcmb
      Vos insultes à l'encontre du dirigeant élu de l'Ukraine envahie en disent peu sur lui, mais beaucoup sur vous.
      C'est un très bon communicant, et un type courageux -combien de chefs d'Etat seraient restés dans la capitale avec les troupes ennemis à quelques kilomètres et la promesse de son assassinat?

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    6. Ce que je trouve frappant avec toutes les réponses pro-Poutine (je n'ose dire pro-russe, je ne veux pas salir ce grand peuple), c'est leur manque totale de subtilité, d'équilibre, de prise en compte des deux parties.

      La plupart(pas tous) des pro-ukrainiens pèchent certes par excès d'optimisme, mais le plus souvent (pas toujours), on trouve une certaine prudence intellectuelle, du genre "ce n'est pas encore gagné", "on a pas fait tout ce qu'il fallait", "on a nos torts", etc....

      Les pro-Poutine, non. leurs ennemis ont tort sur toute la ligne, vont se faire exterminer, et ça sera leur faute, à où Poutine est parfait, son combat forcément juste et sans tâche, et tout revers qui lui est infligé est en fait une ruse de sa part.

      Cette différence de style, bien que débordant le cadre du sujet habituel de ce blog (les opérations militaires, si j'ai bien compris), me semble fondamentale pour comprendre les actions des uns et des autres. Le style autoritaire exigeant l'adhésion sans faille et l'obéissance aveugle peut séduire certains, et fonctionner jusqu'à un certain point, par sa brutalité, et son efficacité immédiate. Le style plus démocratique, réfléchi, bordélique, souvent illisible du camp d'en face ralentit certainement la prise de décision. Mais il permet de s'adapter à la situation avec bien plus d'efficacité finale. Et plus la situation dure - donc évolue - et plus le style autoritaire montre ses limites.

      Le style autoritaire a fait ses preuves, spécialement en Crimée. Il montre là désormais ses limites flagrantes, avec un modèle de management qui est "toujours plus" alors même qu'il est devenu évident depuis longtemps que l'objectif initial ne sera pas atteint de cette manière.

      Et il permet aussi facilement de comprendre les allégeances des uns et des autres. Même si certains politiciens tentent de s'éloigner de l'ombre désormais toxique de Monsieur Poutine, ils ont montré par le passé, et montrent encore de nos jours, par leur discours, leur fascination pour l'autoritarisme mensonger. Ils séduisent encore une partie de notre jeunesse (dont, hélas, mon neveu). Il est nécessaire de les écraser par le succès des méthodes démocratiques.

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    7. Je suis tenté de dire que ce "style" est une variante du fascisme, tout simplement :- /

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  11. Avec regret bien sûr, fonction de ce que j'entends, je vois, je pense que les français pour une majorité d'entre eux seraient incapables de faire ce que font les ukrainiens, c'est le déclin à tous les étages. Comme je voudrais avoir tort !!!!

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    1. Il n'est qu'à lire certains commentaires même ici ... Je vous rejoins.

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    2. Exact, déjà les collabos percent sous les conspis...

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  12. Merci pour cette analyse et vos points de situation aussi sobres que rigoureux. Il y a en effet quelque chose de terriblement vicieux dans les ressorts psychologiques poussant à la continuation de la guerre malgré les conséquences humaines. Cela étant dit je ne partage pas votre crainte des réactions russes face aux déclarations occidentales. Qu il s'agisse des propos de biden macron ou de la porte parole du MAE je crains malheureusement que poutine s en fiche totalement. Il s est moqué de nous en présentant comme de simples exercices ses préparatifs d invasion. Il se moque encore des appels de la France au dialogue et ses initiatives humanitaires. Seul le rapport de force importe à ses yeux et il faut juste espérer qu'il est lucide. Dans ce contexte la position vaguement équilibrée de la France et de l Allemagne n'est elle pas rien d autre qu un aveu d impuissance ? N y a-t-il pas aussi une contradiction fondamentale entre le fait d apporter des armes à l Ukraine d un côté et de l’autre à financer à plein régime la machine de guerre russe par nos importations de gaz et de pétrole ? Et l instrument pervers économique et non psychologique de la poursuite de la guerre. La France est certes moins dépendante mais ses tergiversations en sont d autant plus honteuses.

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  13. Au moins , donner des armes à l'Ukraine leur permet d'avoir bonne conscience...

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    1. Quelles sont les armes livrées par la France à l'Ukraine ? L obscurité est de mise.

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    2. l'Ukraine a besoin de missiles sol air moyenne portée et d'armes de contre artillerie. L Occident n a pas eu le courage de franchir le pas, paralysé par les lignes rouges virtuelles dessinees par Poutine,qui a imposé les règles du jeu: je fais ce que je veux, et vous ne faites que ce que je ne vous interdis pas de faire. Un nouveau rapport de force est apparu,celui du fort au fou, qui bat en brèche les modèles fondés sur le comportement rationnel des acteurs.

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  14. La situation semblant s'immobiliser, on peut être tenté d'en déduire que les forces s"équilibrent.Je n'ai pas la compétence pour discuter des forces militaires mais on peut supposer que les Russes ont déjà mobilisé le meilleur de leurs forces, ils s'y sont préparé , alors que les alliés des Ukrainiens qui somnollaient naïvement ne font que commencer à mobiser les leurs. L'armée ukrainienne, elle, qui n'étaient pas naïvement endormie a acquis en cours accéléré une sacrée expérience en plus de la confiance en sa force. Sur le plan psychologique, le déséquilibre est encore plus grand. L'effet de sidération espéré par les russesa a fait fiasco et s'est mué en voloté farouche de résistance. Un Ukrinien n'a pas besoin de beaucoup de réflexion pour se trouver de bonnes raisons de se battre, Poutine lui en donne quotidiennement. Par contre , côté russe, combien de temps va résister l'échafaudage de la propagande quand les soldats, morts amochés ou désillionnés vont rentrer au pays
    et que le prix de la guerre va s'afficher ? Si on fait un parallèle avec la guerre du Viet-nam, les Américains comme avant eux les Français ont souffert infiniment moins de la guerre que les Vietnamiens et pourtant c'est eux qui ont flanché. Comment terrorise-t-on un peuple qui n'a plus peur ?

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    1. C est impossible, et, donc la Russie a d'ores et déjà perdu .

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    2. Le parallèle avec le Vietnam est intéressant.
      L'importance de l'idéologie est surfaite, et la psychologie de speuples semble plus utile pour comprendre.
      Par contre on sous-estime le travail de manipulation, et aussi la complaisance coupable, des foules russes... Escalade de l'engagement chez les russes aussi, qui ont déjà tout perdu, à nouveau, et ne veulent pas admettre leurs pertes, et donc justifie le régime.

      Lire par Roland Bénabou
      Groupthink: Collective Delusions in Organizations and Markets
      (Princeton University)

      Ce papier explique la rationalité derrière ce type de groupthink... quand on n'optimise non pas sa richesse, mais l'estimation qu'on en a, quitte à ignorer stratégiquement des données, alors ceux qui ne peuvent pas fuir le système d'oppression, le défendent, avec d'autant plus de fureur , qu'ils devient que celà va être terrible au final pour eux.

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  15. Il faut une armée européenne et un commandement intégré. Avec des positions en Ukraine. Que ça fasse passer l'idée a Erdogan de pinailler avec son voisin grec et tienne Poutine a sa place de prestataire en fournitures énergétiques de circonstance. Depuis quand les depots de carburant sont un projet de société ? Sérieux qui se demande encore ce qu'on va faire pendant les 10 prochaines années? Si on ne fait pas d'effort de guerre, on se rappellera des droits de grève et dentreprendre comme d'une lubie antique.

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  16. Cette guerre d'agression est un viol du territoire et des populations.
    Je ne met pas au même plan le cadavre du bourreau et celui de la victime.
    Il y a donc derrière la résolution de l'Ukraine une légitimité que n'a pas la Russie.
    Et comme pour un viol,il y aura une seule façon de réparer: la justice. Le Tribunal Pénal International doit punir les crimes de guerre russe, les Occidentaux doivent maintenir les sanctions (y compris après un hypothétique retrait car le geste criminel a été accompli de toute façon) et les organisations internationales politiques, économiques, culturelles, sportives, etc. doivent continuer à rejeter toute participation russe. La Russie se plaint d'être effacée. C'est possible mais ce n'est que justice.

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  17. Renault est présent en Russie sous son nom propre et à déclaré suspendre toutes les activités de son usine de Moscou.
    C'est courageux.
    Mais,c'est là la partie la moins importante de son activité dans ce pays.
    L'essentiel de son activité ( et de ses bénéfices-qui compteraient pour 50% de ses bénéfices mondiaux...) se fait par l'entremise de sa filiale AvtovVAZ (la marque LADA) quelle détient à 69%, avec son partenaire, le géant de'industrie militaire russe Rostec ( et -notamment- la célèbre filiale Kalachnikov). Les deux groupe détiennent donc cette coentreprise qui continue son activité comme si de rien n'était, et au sujet de laquelle les dirigeants de Renault gardent un silence assourdissant.
    Question: qui est le premier actionnaire de Renault (à égalité avec Nissan)?

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  18. La réponse est bien sûr l'Etat français.
    C'est à dire nous, tous les fervents lecteurs (à juste titre!!) de ce blog passionnant.
    Je trouve que l'on en parle peu...

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  19. Cette guerre nous choque parce que, pour beaucoup, elle fait voler en éclats nos petites habitudes intellectuelles qui nous permettent de ronronner à l'abri. A la base desquelles d'ailleurs un enseignement lamentable dans son simplisme et sa partialité.
    Quand on regarde l'histoire russe on est frappé par le nombre d'arrivée d'autocrates suite à un complot ou un coup d'état, c'est presque la règle. De même par le mépris incroyable des dirigeants vis à vis des peuples, comme si la vertu cardinale était la souffrance permettant d'arriver à tout en la surmontant quoi qu'il arrive. D'où une certaine façon de diriger...
    Anecdote: il y a quelques années (faisant l'expérience de la traversés atlantique en cargo) j'échangeais avec un jeune officier de la marchande qui effectuait un stage sur un porte containers.Il me racontait qu'auparavant il avait trouvé un stage de plusieurs mois sur un voilier école de la marine russe et comment les officiers adoraient en pleine nuit au large de l'Islande en février réveiller l'équipage et sans utilité le faire monter dans la mature gelée et verglacée !
    En ce qui concerne la Turquie il en va de même que chez son voisin, Erdogan renoue avec les vieilles habitudes et les vieux fantasmes de grandeur conquérante perdue.
    Le monde a changé depuis ,une ou deux décennies par le retour de ces politiques du XIXe siècle ou encore plus anciennes.Et certains peuples se passent du pain pourvu qu'ils aient la gloire (nous n'avons nous mêmes par grand chose à critiquer là dessus!).
    Mais ceci implique des changement radicaux et des craquements dangereux, et nous ne sommes qu'au début de tout cela, à peine réveillés de notre confort fugitif.
    Il y a des périodes de paix, mais aussi des périodes de guerre, elles alternent et il semble que malheureusement nous ayons commencé de basculer dans une de ces dernières.
    Poutine n'en étant qu'un des acteurs. Les rancœurs et prétentions diverses sont innombrables.

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  20. Petite analogie qui va faire hurler les russophobes : avec l’intégration de facto et bientôt de jure de l’Ukraine à l’OTAN, la Russie se trouvait dans la même situation que la France en 1936 quand un coup d’état militaire a entrepris de renverser la République espagnole. Coup d’état à ses frontières fortement soutenu par l’Allemagne hitlérienne et l’Italie fasciste. La France - bien à tort - a laissé faire. De Gaulle jugeait : « Le roi de France aurait fait la guerre ». Parce qu’un roi ne laisse pas un état voisin tomber sous la coupe de ses ennemis déclarés. La Russie devait intervenir et le tsar fait la guerre. Que le tsar soit Poutine est complètement indifférent.
    Vous avez remarqué qu’on porte aux nues l’héroïsme des Ukrainiens sans mentionner que des forces spéciales US (et pas que) sont actives en Ukraine et combattent actuellement les Russes ? Ceux-ci n’ont pas eu l’initiative des opérations spéciales en Ukraine !
    Zelensky a été élu - à plus de 70 % des votants - pour faire la paix avec la Russie. Incapable de s’imposer, il a mis en œuvre la politique contraire d’affrontement avec la Russie. Juste une marionnette manipulée par des « spin doctors ». À la fin, il ira rejoindre les millions détournés qui l’attendent dans un paradis fiscal. Il publiera des mémoires qui seront un succès mondial.

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    1. Vous m'avez l'air bien informé. C'est Qanon qui vous fournit en infos? Ou vous utilisez un copié collé du traducteur Google du discours de Poutine?

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  21. Pour les Anglophiles voici deux liens:

    - L'Ukraine doit gagner et nous devons les aider:
    Ukrainians and the world’s democratic powers must work toward the only acceptable endgame

    https://www.theatlantic.com/ideas/archive/2022/03/how-democracy-can-win-ukraine/627125/

    - Pourquoi la Pologne et non l'Allemagne devrait être l'un des piliers sécuritaires en Europe:
    Putin’s useful German idiots

    https://www.politico.eu/article/putin-merkel-germany-scholz-foreign-policy-ukraine-war-invasion-nord-stream-2/

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  22. Alors il va vous falloir lire sérieusement l'histoire de l'Espagne : le coup d'état de Franco en 1936 n'était que le nième avatar des guerres de successions au trône d'Espagne. Et effectivement un roi de France serait intervenu puisque Bourbon, il aurait du défendre les intérêts des Bourbons en Espagne. N'oubliez pas qu'une des possibilités pour rétablir la royauté en France est de faire monter sur le trône un Bourbon justement d'Espagne. D'ailleurs Franco a bien laissé le pouvoir à sa mort à un Bourbon qui est devenu roi d'Espagne. Fin des guerres carlistes, enfin !
    L'Allemagne nazie et l'Italie mussolinienne sont intervenues appelées par Franco parce que les Républicains Espagnols avaient demandés à l'URRS de les aider. Les interventions allemandes et italiennes se sont d'ailleurs déroulées le plus discrètement possible contrairement à celles parfaitement assumées de Staline. Et Franco une fois au pouvoir a remercié Hitler et Mussolini en déclarant l'Espagne neutre dans le conflit de la WWII, ce qui lui a permis de jouer un double jeu visant à conserver intact les intérêts vitaux de son pays. Cela a aussi bien servi la France car sinon en plus d'être attaqué au nord et à l'est nous aurions aussi été attaqué au sud. Et là il n'y aurait sans doute jamais eu du gouvernement de Vichy qui si détestable soit-il nous a évité quand même un gauleiter et un dépeçage du territoire national entre l'Allemagne, l'Italie et l Espagne ...
    Après, toujours dans votre fâcheuse tendance à mélanger les choses : C'est Poutine qui a attaqué militairement l'Ukraine et pas le contraire. Si ce que vous dites est vrai sur Zelensky, en poursuivant votre raisonnement on arrive à la conclusion que soit Zélensky et Poutine sont complices soit Zélensky a été capable de manipuler suffisamment Poutine pour que Poutine attaque l'Ukraine. Trop fort ce Zélensky !

    Donc en conclusion : mon cher jrplcmb avoir des idées c'est très bien parce que c'est comme cela que la démocratie marche depuis Athènes. Mais maintenant pour convaincre vous devez travailler votre raisonnement et votre argumentaire au lieu d'asséner des idées approximatives que n'importe quel couillon de base, moi en l'occurrence, démonte en trois coups de cuillères à pot.
    Bonne journée à vous.

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  23. Bjr, pour revenir à votre commentaire sur la psychologie du "jeu à somme nulle" préalable à l'arrêt des combats.
    Il me semble que dans le cas Ukrainien, les variables "régime poutinien" et celle peut être de peuple quasi-frére (un peu comme la France et la Belgique Francophone ?)doivent être pris en compte très sérieusement dans l'équation.
    Ainsi, l'émergence du sentiment "à quoi bon tout ces sacrifices" pourrait bien provoquer l'accélération d'un processus implosif de la partie Russe (quelques infos pointent négativement sur la fiabilité psychologique des généraux et des troupes). De mon point de vue c'est la seule solution qui pourrait faire sortir par le haut de cette crises les Russes et les Ukrainiens (et par là mêmes les occidentaux Européens voire bien d'autres humains)
    Salutations - anonyme par la force des choses -

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  24. Votre cuiller à pot dans la voix de l’épée ? Mais est-elle suffisamment aiguisée ?

    Les Bourbons en Espagne, c’était fini depuis 1931. Ensuite, Alphonse XIII ayant abdiqué, Franco a juste réactivé cette monarchie postiche pour donner un semblant de légitimité au coup d’état militaire.

    Discrète, l’aide allemande et italienne aux putschistes espagnols de 1936 ? Voyez Guernica. La percée décisive à Teruel, vrai tournant de la guerre, n’a été possible qu’avec le soutien de la légion Condor et de l’artillerie italienne. J'ai parcouru le champ de bataille cet été.

    Franco a effectivement refusé tout soutien à Hitler pendant la « WWII », sauf des approvisionnements (fort précieux) et la légion Azul. Preuve que ce salaud était d’abord un patriote - à sa manière - qui voyait loin, nullement un idéologue fasciste.

    La guerre actuelle en Ukraine a pour seule cause la volonté déraisonnable des Étasuniens d’étendre l’OTAN au point d’encercler la Russie. L’Ukraine dans l’OTAN était un casus belli que Poutine a signalé dès 1994/95 et à bien des reprises jusqu’à très récemment. Ceux qui ont fait semblant de ne rien entendre sont causes du conflit.

    Pour Zelensky, espérons seulement que l’histoire n’ait pas à lui imputer plus de dégâts que ceux qu’il a déjà causés…

    Bonne fin de journée

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    1. Affutons affutons :
      Tout d'abord revoyez les liens entre Alphonse XIII et Franco car ils sont bien plus complexes que ce que vous en dites : Alphonse XIII a soutenu Franco en espérant que celui-ci le rétablirait sur le trône d'Espagne. Ce que Franco n'a pas fait compte tenu des erreurs politiques d'Alphonse XIII qui a alors déclaré que Franco l'avait trahi. Franco était un monarchiste convaincu c'est pourquoi il avait décidé que Juan Carlos lui succéderait. L'éducation de Juan Carlos a été dirigée par Franco.
      Après vous analysez l'aide militaire allemande et italienne sans réellement tenir compte du travail des historiens et des documents d'époque par ex. les avions qui ont bombardés Guernica avaient supprimés tous les éléments permettant de les identifier comme n'étant pas espagnols.
      Après c'est super de votre part d'aller voir l'histoire sur les lieux où elle s'est déroulée mais sans l'apport analytique des historiens ( vérification des sources documentaires, analyse croisée ... etc) c'est dommage car vous perdez une partie de la compréhension historique.
      Maintenant pour le conflit actuel franchement je ne sais pas ou plutôt la seule chose que je sais c'est que c'est la Russie qui a attaqué l'Ukraine le 24 février 2022 à 6h du matin sans lui déclarer la guerre auparavant. Après le pourquoi du comment sera décanté ultérieurement par les historiens.
      Bonne fin de journée à vous aussi

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    2. « Franco était un monarchiste convaincu », certes, mais qui a dû faire sans la monarchie, sinon comme légitimité ténue. Alphonse XIII compte pour rien dès avant la guerre d'Espagne. On peut en faire l'histoire sans en dire un mot. La monarchie était sortie du jeu volontairement. À preuve : le seul vrai successeur de Franco à son décès était Luis Carrero Blanco. Son assassinat a permis une ouverture démocratique. Juan Carlos ? Il ne gênait personne, ni à gauche ni à droite. Il est donc resté, comme pot de fleur. Et il a fait des affaires pour s'occuper.

      À Guernica, les avions allemands étaient peut-être sans identifications... mais seuls les avions allemands pouvaient faire ce travail. Ça ne trompait personne. Les Allemands voulaient éviter de s'afficher comme cobelligérants.

      Pour l'Ukraine, on verra après la pause logistique.

      Bonne continuation

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    3. Bonsoir. Juan Carlos un pot de fleur ? vous oubliez son intervention lors de la tentative de coup d'état du 23 février 1981 !
      Après vous avez raison sa fin de règne compliquée en raison des nombreuses affaires plus ou moins douteuses dans lesquelles il a trempé.
      Bonne continuation à vous aussi

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  25. La théorie des jeux est intéressante mais ne capture pas la notion au combien à la mode de guerre par proxy. Dans ce jeux, il n'y a pas qu'un joueur mais 3: la Russie (+ RPD et RPL), l'Ukraine mais aussi les anglo-saxons (et un peu l'Europe) qui donnent armes, informations et financement. Sans cette dernière partie la plan de Poutine à savoir la guerre de 48h aurait vraisemblablement été l'issue. Deux joueurs paient le prix du sang mais pas le troisième.

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  26. Colonel,

    j'imagine que répondre au post est difficile étant donner votre activité et planning chargé.

    si vous avez la chance de lire et de répondre à mon post , j'en serais très satisfait.

    la question est simple : quelle est la réelle capacité Ukrainienne à court terme ( 1 à 2 semaine) à moyen terme (4 à 6 semaines), à renforcer en troupe de combats d’infanterie de 1ére ligne ( hormis de défense civile ou troupe territoriales), propre à remplacer les pertes des 35 brigades officielle et/ou créer sur un front ( ou plusieurs), un point point de rupture voir une percée. exemple : Front de Kiev, arrière front russe Nord ouest sur l'axe Teterivske > Ivankiv qui pourrait provoquer un encerclement ou une rupture des voies de rpeli russe sur Biélorussie ?

    on parle de 150.000 mais c'est très vague ( réserve d'active, légion internationale, etc ...)


    merci de votre réponse

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