Toute
analyse se fonde sur le passé, plus précisément sur des faits observés dont la
répétition permet de déterminer des tendances. On considère les faits nouveaux
par analogies avec ceux passés et on les inscrit, si possible, dans une tendance
connue. Dans le cas de l’intention stratégique éventuelle de Poutine, je me
suis appuyé sur la longue pratique russe de l’emploi des forces, qui est une pratique
de « coups », soit surprenants, soit
massifs.
L’analogie
la plus proche d’une attaque générale contre l’Ukraine me paraissait être l’hypothèse
des années 1980- appelons-la « Tempête rouge » - d’une attaque de la République
fédérale allemande par les forces soviétiques en RDA, attaque suffisamment rapide
(quelques jours) pour conquérir la RFA avant que les instances dirigeantes de l’Alliance
atlantique ne puissent décider de l’emploi de l’arme nucléaire. A la surprise
générale, les cinq armées soviétiques en RDA ont finalement bien bougé, mais
pour retourner en URSS juste avant que celle-ci ne disparaisse. Les dirigeants soviétiques
n’ont jamais tenté ce pari fou qui de toute façon aurait échoué au regard de l’état
réel de l’armée soviétique que nous découvrions alors. Quelques années
seulement après s’être demandé comment les forces réunies de l’OTAN pourraient
arrêter l’armée rouge en Allemagne, la même armée rouge était mise en échec piteusement
dans la petite ville de Grozny par quelques milliers de fantassins tchétchènes.
Les
guerres de Poutine, seconde guerre de Tchétchénie, attaque de la Géorgie, saisie
de la Crimée, offensives d’août 2014 et janvier 2015 dans le Donbass, Syrie,
étaient en revanche des succès qui rentraient dans l’épure surprise ou masse, pourvu
que ce soit sans grands risques de défaite sur place et/ou de réactions
internationales. L’idée d’une « tempête rouge » sur l’Ukraine en 2022 apparaissait comme dans les années
1980 comme beaucoup trop incertaine et dangereuse pour rester dans cette épure.
Elle paraissait donc très improbable.
J’expliquais
pourtant au moment de la mobilisation des forces russes qu’un élément important
à observer serait la mise en place d’hôpitaux de campagne et de banques de sang.
Ce sont des ressources précieuses que l’on ne déploie pas dans les exercices,
mais seulement lorsqu’on envisage réellement de perdre du sang. Ces banques de
sang sont finalement apparues quelques jours avant la guerre. Cela m’a placé
devant un dilemme, presque une dissonance cognitive, entre le critère évident d’une
guerre décidée et l’idée que celle-ci serait beaucoup trop risquée pour celui
que la déciderait. Quelques jours avant la guerre, je persistais finalement à n’estimer
la probabilité de la guerre qu’à 40 %, avec 30 % pour une opération limitée au
Donbass et à 10% pour une attaque générale, avec une tendance quand même à la hausse.
C’était compter sans la stupidité de Poutine.
La
guerre a finalement eu lieu, ainsi que ses conséquences négatives pour celui
qui l’a déclenchée (et surtout les soldats et les populations) que ce soit
localement par la résistance inattendue des Ukrainiens y compris dans la partie
russophone ou internationalement avec des sanctions d’une ampleur inédite. On a
même vu l’apparition de véritables miracles comme la décision allemande de
fournir des armes. Tout s’est donc passé finalement comme prévu, c’est-à-dire
mal pour la Russie, et le plus extraordinaire est que tout le monde l’avait plus
ou moins anticipé sauf Poutine lui-même. Celui que l’on présentait, surtout ses
fans, comme un brillant joueur d’échecs apparaîtra comme le plus piètre stratège
de l’histoire russe égal peut-être à Staline décidant d’attaque la Finlande en
1940 ou de Brejnev engageant son armée en Afghanistan fin 1979.
Deuxième
erreur : la surestimation de l’armée russe. Le problème est finalement le
même. L’accumulation des victoires citées plus haut et plus particulièrement
celles 2014 et 2015 m’ont trompé. Dans ces deux offensives dans le Donbass, similaires
à une échelle très réduite de celles du 24 février dernier, les groupements
tactiques russes ont nettement dominé les forces ukrainiennes leur infligeant même
deux défaites cinglantes à Ilovaïsk et Debaltseve. Compte tenu du fait
également que les Russes bénéficieraient également de la supériorité aérienne,
il apparaissait logique que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Cela
n’a pas été le cas, car en réalité les causes n’étaient pas les mêmes. Il y a eu
des détails conjoncturels, comme la raspoutitsa limitant la manœuvre aux routes
ou les restrictions d’emploi initiales de l’artillerie, l’arme préférée des
Russes, et de la puissance aérienne. Tout cela facilitait une défense, qui se
révélait par ailleurs beaucoup plus dure que prévu et s’appuyant, à la
différence de 2014-2015, sur des villes. Mais le problème principal et sous-estimé
était structurel. Toutes les opérations précédentes évoquées étaient limitées
et les Russes avaient pu s’appuyer sur des unités d’élite, comme les
parachutistes, ou sélectionnées avec par ailleurs une concentration des moyens
logistiques. Cette fois les choses se passent en beaucoup plus grand. C’est même
la plus grande opération militaire russe depuis 1945, et d’un seul coup les failles
cachées apparaissent. L’armée russe a été incapable d’organiser correctement
une opération de cette ampleur. Cela paraît extraordinaire alors qu’elle
conduit régulièrement de grands exercices, mais il est vrai que les exercices
se déroulent sans ennemi véritable. Cette fois, c’est la guerre, et les choses
sont très différentes.
En résumé, ne jamais oublier que les choses, surtout à la guerre, ne se passent jamais complètement comme prévu, c’est-à-dire comme avant. Avant d’appliquer ses abaques, il faut rechercher ce qu’il y a de nouveau, ici l’échelle de l’engagement, ou de caché, comme la stupidité ou l’aveuglement d’un homme censé pourtant être très informé. Il faut vérifier ensuite si les hypothèses résistent à la réfutation, alors que la tendance est plutôt de chercher des confirmations, et ne pas hésiter à en changer dès qu’elles ne correspondent plus aux faits. Les hypothèses ne sont pas des opinions, elles ne doivent pas coller au cerveau comme ces dernières, sous peine de désastre.
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RépondreSupprimerAu moins, on aura vu les limites de la révolution militaire russe opérée depuis 2008 et sur le format choisi en Ukraine depuis 2014!
Supprimerhttps://blablachars.blogspot.com/2022/02/les-btg-russes-des-formations-aux.html
Ubérisation de la guerre: plus besoin de soldats, on livre des armes et puis on a plus qu'à larmoyer sur les pertes de civils.
SupprimerJ'espère que les ukrainiens ont bien conscience que ceux qui les ont encouragés à braver la Russie ont toujours lâché leurs supplétifs locaux après usage (Hmong, harkis, kurdes, afghans, ETC)...
Les guerres sans fin servent à faire de l'argent et ne s'embarrassent pas d'autres considérations pour ceux qui en vivent grassement.
La mort cotée en bourse...
N'étant pas au affaires et colonel de réserve, votre "erreur" ne prête pas à conséquence.
SupprimerEn revanche, il y en a qui doivent transpirer vu le résultat de leurs cogitations ou plutôt qui devraient dans un monde sérieux.
"Sous prétexte que les généraux ont des feuilles de chêne sur leurs "kébours" ils se sentent obligés de réfléchir comme des glands."
Maxime qui peut s'appliquer aussi en France et aux hauts fonctionnaires friands de (cabinet de) conseils.
Cette guerre en Ukraine peut être reliée à des objectifs de politique intérieure pour Biden:
Supprimerhttps://portail-ie.fr/analysis/3080/ukraine-les-etats-unis-cherchent-ils-a-precipiter-la-guerre
Car ce que l'on disait faux pour qu'il soit élu face au grand méchant Donald était vrai!
https://www.lematin.ch/story/affaire-ukrainienne-laveu-du-fils-de-joe-biden-865409054252
On attend avec hâte les sanctions contre les états-uniens, fauteurs de guerre illégales partout dans le monde!
Supprimerhttps://truthout.org/articles/noam-chomsky-us-military-escalation-against-russia-would-have-no-victors/
Honnête article, toujours un plaisir a lire !
RépondreSupprimerArticle sans fondement qui se veut informatif mais qui n'est que propagande basique.
SupprimerEt donc commentaire sans fondement ne se voulant même pas informatif .. On ira loin avec vous ...
SupprimerL’activit Nauséabonde de ces trolls pro russes ou anti-système donne la nausée.
SupprimerMerci pour cette brillante analyse. Juste une erreur de copier-coller en triple de certains paragraphes...
RépondreSupprimerCorrigée !
SupprimerTrès bon article, de la véritable information. Merci
RépondreSupprimerVous écrivez : "Je me suis trompé deux fois dans mes analyses sur la guerre en cours. Une première fois au niveau stratégique, sur l’intention réelle de Vladimir Poutine, une seconde fois en estimant que la manœuvre opérative russe réussirait, même si cela ne signifiait pas la fin de la guerre."
RépondreSupprimerPermettez que le citoyen lambda admiratif et respectueux de votre travail que je suis ose quelques suggestions ! Je crois que c'est maintenant que vous vous trompez. Ce que vous appelez une 1ère erreur n'en est pas vraiment une car personne, en réalité, ne pouvait être sûr que Poutine envahirait l'Ukraine ou ne le ferait pas. En revanche, qu'est-ce qui vous permet de dire que son opération a échoué ? Parce qu'il n'a pris QU'1/3 du territoire ukrainien en 8 jours ? C'est, au contraire, un exploit ! Parce qu'il n'a pas conquis Kiev ? Le voulait-il ? La preuve que non est qu'il ne prend même pas la peine de la bombarder.
En réalité, Poutine prendra Kiev quand il le voudra, c'est-à-dire quand les forces ukrainienne, concentrées dans l'Est et le Sud-Est, sera écrasée. Et il ne le fera sans doute pas en la bombardant mais en y envoyant des troupes d'élites rompues au combat de près... Si les Ukrainiens sont encore en état d'en supporter.
Non les russes n'avancent pas comme ils le souhaitent et cela est très clair. S'ils n'avaient pas voulu prendre Kiev vite, il n'y aurait pas eu d'offensif terrestre et aéroporté rapide par le Nord vers Kiev dès le 1er jour (ouvrir un autre front augmente les problèmes logistiques). S'ils voulaient se donner du temps pour prendre Kiev, les russes seraient parti de l'Est aurait méthodiquement avancé puis aurait lancé leur offensive depuis le Nord. Ils n'ont pas bombardé Kiev pour la simple et bonne raison qu'ils ne vont pas à Kiev pour Kiev, ils y vont pour se débarrasser du gouvernement, le but n'est pas de détruire la ville.
SupprimerEn réalité la plan russe était très ingénieux, prendre Kiev très rapidement (2 ou 3 jours) pour changer le gouvernement et supprimé la structure de commandement. Cela aurait largement déstabilisé ou même provoqué l'effondrement de l'armée ukrainienne sur tout le territoire en plus de décourager une résistance civile rendant les opérations russes bien plus simple et bien moins meurtrière pour eux et leur épargnant la nécessité de bombardé les villes. Finalement si ce plan avait fonctionné, la stupéfaction aurait été total que ce soit à l'international ou en Ukraine (les sanctions européennes n'auraient pas eu le temps d'être annoncé que la guerre aurait été fini). Les russes auraient pu paraitre certes comme des envahisseurs mais des envahisseurs "gentils" qui ont voulu éviter les pertes civils et simplement renversé un pouvoir "illégitime, nazi et corrompu", presque des sauveurs. Militairement il y aurait eu peu de pertes humaines/matérielle russe et cela leur aurait éviter un embourbement.
D'ailleurs, les russes ne s'y sont pas trompés, ils ont envoyé des troupes d'élites (VDV) dès le début à Kiev pour prendre les aéroports avec des opérations héliportés d'ampleur pour aller vite. Tout ce plan ambitieux a capoté car la résistance à Kiev a été bien plus fortes que prévu et les ukrainiens ont réussi à reprendre les positions russes. En veut pour preuve cet article (visiblement écrit en avance) sorti sur un média d'état russe (et retiré instantanément) 2 jours après le début de l'invasion annonçant la chute du gvt à Kiev et la victoire russe (en plus de beaucoup d'autres choses sur la grande Russie etc...), les russes n'avaient pas prévu de faire une guerre totale sur plusieurs semaines.
Ceci explique peut être aussi les problèmes logistiques, la logistique (notamment au nord où on constate le plus de problème) était prévu pour 3/4 jours (histoire d'avoir de la marge) en attendant de prendre Kiev, une fois Kiev prise la logistique aurait pu arriver par avion et tout aurait été plus simple.
Alors oui la Russie avance bien à l'Est et dans le Sud mais bute sur les villes et sont obligé de procédés à des bombardements massifs. La victoire russe est à priori inéluctable militairement sur le long terme mais là n'est pas la question, la question est à quel prix ? Là le prix pour les russes sera très élevé avec plusieurs milliers de morts (et je ne parle même pas du prix monétaire) et un enlisement du à la détestation de la population civil à l'égard de l'envahisseur (à cause des bombardements et destruction de batiments civils intensifs), je ne pense pas que Poutine avait ça dans son esprit. Au final l'Ukraine sera surement longues à faire tomber militairement et l'occupation sera surement tout aussi difficile que l'occupation de l'Irak en 2003.
Désolé, mais je partage l'avis donné plus haut disant que vous faites là votre véritable erreur. Comment après 8 jours d'opérations qui se déroulent sans accrocs majeurs pour l'attaquant russe, quand on retire l'agit-prop ukrainienne , comment donc se prononcer sur la réussite d'une manoeuvre dont on voit seulement commencer à se dégager l'effet majeur (contrôle de 'l'Ukraine jusqu'aux 8 oblats de l'Ouest si l'on en croit ce qu'a dit et montré Loukachenko hier). Oui les combats sont réels et après au plan tactique, mais qui en doutait ? Manifestement plus nous occidentaux qui n'avions pas parié sur le système politico-militaire ukrainien que les Russes (ne cédons pas à la manie américaine d'incarner le "Mal" - selon eux - au travers d'une personne). Eux avaient massé 120 GTB pour démontrer leur sérieux : s'ils avaient pensé que l'Ukraine allait tomber comme un fruit mûr, ils n'auraient sans doute pas amassé une telle puissance... Nous - camp de l'OTAN - n'avons pas pris au sérieux leur volonté - ou pire avons pris au sérieux et parié sur l'affrontement, tout en étant persuadés curieusement que le système politico-militaire ukrainien allait s'effondrer en quelques heures, ce qui n'est pas arrivé au vu de l'intensité des combats - auxquels les Russes eux semblaient préparés ! Mais si l'effet majeur de la manœuvre russe n'était pas clair, l'EFR russe est lui transparent depuis 1990 : faire respecter les engagements pris (oui engagements ou alors la parole donnée n'a pas de sens : relisez ce discours du SecGen de l'OTAN en 1990: https://www.nato.int/docu/speech/1990/s900517a_f.htm)
SupprimerIls ont mangé leur chapeau avec l'élargissement progressif, ont dû regarder impuissants le démembrement yougoslave, ont subi les révolutions de couleurs visant à fragiliser les frontières sud et ouest de la Russie (avec un "coup d'arrêt néanmoins en 2008 en Géorgie qui aurait du retentir comme un coup de semonce). La Libye en 2011 a été leur dernier "camouflet politico diplomatique" : ensuite, avec une armée revenue au niveau, ils ont pu commencer à "rendre les coups" (Ukraine 2014, Syrie 2015).
Donc l'EFR est très clair - l'EM semble se dessiner, mais cela reste une hypothèse (ou une subtile intox !). La manœuvre semble se dérouler correctement et sans accrocs majeurs : les bilans russes semblent à cet égard autrement plus fiables que la frénésie des réseaux sociaux de l'autre côté où les intox se suivent et se ressemblent, des "martyrs de like des Serpents" (qui s'étaient rendus), au pilote "fantôme de Kiev" (un jeu vidéo...) en passant par le "bombardement de la centrale nucléaire" (une guérite qui a pris un obus manifestement)...
Attendons (tous) avant de tirer des conclusions (et de tomber dans l'agit-prop, quelle qu'elle soit) de laisser le brouillard de la guerre se dissiper et le grand jeu diplomatique se faire...
A priori on peut très largement supposer qu'à tout le moins le plan "A" a échoué : raid aéroporté pour prendre Kiev/Kyiv et Kharkov/Kharkiv très rapidement et provoquer un choc opératif. C'est d'ailleurs ainsi qu'avait procédé Poutine en Géorgie, en Crimée, au Donbass... Les 120 GTIA étaient probablement là pour occuper le terrain une fois le principal fait. A priori j'ai cru lire qu'ils n'étaient d'ailleurs pas tous formés en GTIA et étaient sous leur forme régimentaire, ce qui est un indice supplémentaire.
SupprimerQuand le plan A a échoué on passe au plan B, qu'il ait été prévu ou non : l'attaque plus lente avec artillerie, sièges etc. Celui-ci semble pour l'instant efficace même si très attritif et à moyen terme on voit mal comment les Ukrainiens, moins bien armés, résisteraient. Mais pour ça il faut que les Russes acceptent de supporter pendant des mois (des années) le coût de cette guerre. Coût humain, matériel et, avec les sanctions, économique. Quel calcul feront-ils ? Chercheront-ils un échappatoire par la voie diplomatique entre temps ? Actuellement ce n'est pas l'option mais dans quelques semaines ? Quelques mois ?
@ Sire Sagremore
SupprimerLes militaires russes ont tenté de faire une décapitation de l'état ukrainien, comme leurs anciens en Afghanistan en 1979; un scénario rapide mois sanglant que ce qui se passe actuellement:
https://twitter.com/evil_SDOC/status/1498404056506720257
En armant les civils, l'OTAN transforme l'Ukraine en nouvelle Syrie et les armes distribuées vont nous faire vivre aussi "des temps intéressants" selon la vieille malédiction chinoise...
Que l'OTAN n'est pas toujours été malin ou diplomate, c'est un fait, mais j'adore les gens qui trouvent toutes les excuses à Poutine en sortant des discussions ou discours de l'époque de la réunification de l'Allemagne, à l'époque où URSS et Pacte de Varsovie existaient encore, sans tenir compte que le contexte géopolitique a fortement évolué ensuite. Il fut une époque où Poutine lui-même déclarait qu'il n'était pas opposé à une extension de l'OTAN, sauf pour l'Ukraine. Ce qui amène à un facteur fondamental : une fois libres et indépendants, les anciens pays de l'URSS et du Pacte de Varsovie sont libres d'adhérer ou pas à telle ou telle organisation,sauf à penser que Poutine a les droits de Staline en 45, qui pouvait neutraliser, satelliser ou annexer ce qu'il voulait chez ses voisins. Les Hongrois, les Polonais et autres, y compris quand ils ont des idées proches de Poutine sur le plan intérieur, savent eux ce que valent les promesses de la Russie. Sans parler des traités sur l'indépendance et la sécurité de l'Ukraine.
SupprimerC'est amusant de voir que les politiques qui trouvent le plus d'excuses à Poutine sont ceux qui parlent le plus de nation, souveraineté, indépendance et volonté populaire pour la France, mais le refusent aux Ukrainiens, Finlandais ou Polonais. Aux dernières nouvelles, personne n'a été forcé d'entrer dans l'OTAN ou l'UE, alors que dans l'URSS ou le pacte de Varsovie...
entièrement d'accord.Les Ukrainiens, Baltes, Moldaves ,etc..., ne raffolrnt certainement pas de la démocratie poutinienne
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerLes Russes ont quand même progressés de 200km dans le sud en 6 Jours.
C'est respectable.
(En 2003, les USA ont parcouru les 600km de Koweit à Bagdad en 4 semaines avec une meilleure logistique et une armée irakienne en lambeau)
Ils progressent ou continuent d'être à l'offensive sur et vers les noeuds autoroutiers et ferroviares. C'est la logistique qui déterminent en grande partie le vainqueur !
Que pourra faire l'Ukraine quand ses éléments à l'est et au sud ne pourront plus être ravitaillées par route ou chemin de fer?
Sans munition, sans essence, avec moins de nourriture, d'eau et d'électricité et avec moins de possibilités de renfort et de soins? (alors que les Russes pourront enfin mettre en route leurs trains au plus près des unités combattantes).
Je pense que les Russes suivent leur plan , même si c'est beaucoup plus dur.
Kiev est un bonus, un symbole de guerre politique mais ce n'est pas la clé du conflit.
En plus, la colonne à l'arrêt au nord fixe une partie de défenseurs ukrainiens (et l'attention des médias) qui sont contournés à l'est et au sud-ouest.
Il reste encore l'inconnue de savoir si la Russie/Biélorussie veut fermer la frontièree polonaise et Moldavie en descendant plein sud depuis la Biélorussie (mais le terrain est marécageux entre Biéliorussie et l' Ukriane à l'ouest de celle-ci).
Cela dépendra sans doute du flux d'armes que l'Europe va fournir.
Entre vieux stocks périmés et limités et absence de production de masse de munitions complexes en Europe, ce flux ne va pas durer des mois.
Va-t-on faire appel aux usines bosniaques, serbes et Croates comme l'Arabie Saoudite l'a fait avec l'accord des USA pour alimenter les rebelles syriens de 3 milliards de $ de munitions?
Que pourrait être l'Ukraine sans son accès à la Mer au sud et sans ces champs de céréales, mines de fer et industrie lourde au sud, sud-est?
Erratum : lire "Poutine prendra Kiev [...] quand les forces ukrainiennes, concentrées dans l'Est et le Sud-Est, seront écrasées."
RépondreSupprimerArticle très intéressant
RépondreSupprimerj'aime à croire que Poutine est fou, ou qu'il s'est "trompé" ou encore que l'armée russe est plus faible qu'on ne le pensait. Et que, notamment, celle colonne militaire qui s'étendait sur plusieurs kilomètres était en panne, faute de soutien arrière. Mais n'est-on pas bercé par une forme d'optimisme, là-dedans? Parce qu'au final, oui, Poutine n'aura pas vaincu en 3 jours (l'a-t-il seulement imaginé?). Mais il y à fort à parier (et j'éspère me tromper) que d'ici à quelques jours, il maitrisera toutes les grandes villes ukrainiennes, et notamment Kiev (qui resistera peut-être/probablement comme elle peut). Mais nul doute (à mon avis, et à ce jour) qu'il obtiendra son succès militaire, en atteignant ses objectifs: la conquête totale de l'Ukraine. Mais après? Que va-t-il se passer? Elle est là, la question, je crois. Les ukrainiens qui restent vont-il résister? avec quoi? sur quelle durée? Plus que les jours que met Poutine à envahir totalement l'Ukraine, j'ai le sentiment que la vraie question c'est "pour en faire quoi"? Oui, mettre un homme de paille à la tête de l'Etat. Mais sur la durée? Il fera un Kadyrov? le peuple ukrainien sera-t-il comme le peuple tchetchene?
RépondreSupprimerJe suis d'accord. L'opération de conquête éclair s'est transformée en opération de conquête systématique et méthodique, cela peut prendre des mois mais la prise de toutes les villes est probable avec la mise en place d'un nouveau pouvoir. Maintenant, il restera encore des centaines de milliers d'hommes armés, des réseaux, etc. Il y a 20 fois plus d'Ukrainiens que de Tchétchènes, bon courage.
SupprimerPassionnant comme toujours votre blog. Difficile de se faire une opinion sur la conduite réelle des affrontements si l'on se limite aux reportages des médias d'une part et aux messages des cellules INFOOPS et PSYOPS de chaque belligèrant. On parle de combats acharnés, de résistance farouche d'une part, et de bombardements stratégiques et tactiques de l'autre. Certes les reporters ne sont pas suicidaires et/ou leur travail est encadré par les équipes PIO etc..mais comment se fait-il que les reportages ne sont pas réalisés au plus près de ces fameux combats terrestres entre UKR et RUS ? Ou alors le mode opératif actuel des russes consiste t-il principalement à saturer par les seuls feux ( artillerie classique, missiles etc.) le terrain et les approches des villes sans chercher à engager tout au moins pour l'instant les fantassins et les blindés ? Qu'en penser sur la réalité de la situation
SupprimerVous ne vous êtes pas vraiment trompé, les indices russes auraient conduit n'importe quel analyste n'ayant pas accès aux renseignements aux mêmes conclusions.
RépondreSupprimerPassionnant, comme toujours.
RépondreSupprimerMerci.
Texte très honorable, un constat :les biais cognitifs sont hélas très difficiles à dépister
RépondreSupprimerMerci Colonel pour vos analyses. Vous vous êtes peut-être trompé. Mais, prévoir les intentions de Poutine est impossible.
RépondreSupprimerLes analyses de Chapichapo me semblent justes. En dépit des difficultés de l'armée russe que vous décrivez, de ses performances décevantes (et vous avez certainement raison), elle a pas mal progressé, dans le Sud et Sud Est. Si la route terrestre entre Crimée et Rostov est établie, les Ukrainiens seront en difficulté. S'ils veulent prendre toute l'Ukraine, cela pourrait être périlleux pour les Russes (risque de guérilla) notamment du fait des problèmes organisationnels que vous décrivez. Mais, s'ils veulent récupérer le Donbass et s'assurer une route terrestre le long du littoral de la mer d'Azov, n'est-ce pas déjà gagné ?
Mais à quel prix?
SupprimerAtteindre ces objectifs c'est bien, mais même si ils conquièrent le donbass et le littoral, la balance bénéfice/coût est terrible.
L'enlisement du conflit augmente de beaucoup le risque de guerilla, rendant complexe et coûteux le maintien russe dans la zone.
Le bilan humain officiel est déjà très élevés, l'officieux l'est sûrement plus. Le coût matériel est lui aussi très lourd.
Et pendant ce temps l'économie Russe est à l'agonie. Plus le conflit dure plus les sanctions vont impacter durablement la vie quotidienne russe.
Si on fait le bilan récupérer des territoires en proie à une guerilla importante au prix de milliers d'hommes, de milliards d'équipement, du sacrifice de ton économie et d'un isolement international, c'est pas rentable.
Toujours ravi de vous lire et de vous relayer.
RépondreSupprimerSur l'aspect stratégique, une analyse historique plus ample et plus lointaine aurait pu permettre d'éviter la première erreur : je pense que l'article que j'ai rédigé en janvier 2019 prévoyant l'invasion de l'Ukraine une fois les conditions stratégiques remplies, notamment l'annexion de la Biélorussie, via des comparaisons d'histoire longue, et qui s'est avéré juste jusqu'à présent, pourra vous intéresser : https://www.historionomie.net/post/vers-l-invasion-russe-de-l-ukraine
En tout cas merci pour vos articles, et vos threads twitter quotidiens fort éclairants.
C'est chose rare qu'un expert avoue s'être trompé, ce qui relève encore le niveau d'exégèse de ce site. Poutine n'est pas le génie encensé par ses zémateurs français, il va au plus simple, à l'essentiel :
RépondreSupprimer- Karkhov, ville réputée russe par le Kremlin (qu'il devra reconstruire à ses frais);
- Les deux oblast de Lougansk et Donetsk pour avoir une zone industrielle plus étendue entièrement russifiée;
- La route stratégique continentale avec le port industriel de Marioupol doublant le pont de Kertch;
- Le canal d'adduction d'eau du Dniepr à la Crimée.
Ces positions certes correctes au plan stratégique sont payées d'un prix exorbitant par la Fédération de Russie. D'autres experts estiment que l'économie russe va se contracter de 30%.
Maigres salaires, pensions ridicules, infrastructures décaties en dehors des deux villes emblématiques, économie de rentes à l'africaine, l'avenir de la "grande Russie" est sombre.
Va-t-il détonner une bombe atomique tactique pour conjurer le sort ?
C'est finalement la seule question qui vaille.
Appelez-moi Gérard
SupprimerL'affaiblissement multiforme de la Russie (plus l'incommensurable plaisir chez les observateurs US de constater une NOUVELLE FOIS mais cette fois depuis leur fauteuil la sous-performance de l'armée russe par rapport à leurs estimations officielles en tout cas) est un très beau résultat pour les USA. Coût: quelques milliers de Javelin et petits équipements, et le kérozène nécessaire à la mise en oeuvre du formidable matériel ELINT/SIGINT et imagerie satellitaire US, qui peut faire depuis des mois un exercice en taille réelle au profit d'un exercice de coordination interarmes IRL, fourni gratos avec le matos et le sang russes et ukrainiens et les villes ukrainiennes. Chapeau.
Pour ma part j'ai considéré après la proposition russe du 17 décembre et sa réception goguenarde par les américains et l'OTAN que la guerre était "nécessaire", même si choisie à contrecoeur consciente du coût économique, politique, international, d'autant plus qu'elle devenait urgente pour la Russie sur le temps long (dérussification/occidentalisation et OTANisation de l'Ukraine, montée en puissance de l'armement et de l'organisation OTAN comme Ukraine) comme sur le temps court (armement accéléré des dernières semaines, fenêtre de tir hivernale). Un hiver insuffisamment froid, le temps de faire arriver la marine, les ultimes tractations, et surtout la volonté de ne pas vexer la Chine et ses JO, ont vraisemblablement coûté une victoire plus rapide et moins coûteuse à la Russie.
La probabilité que quelque chose se passe en Ukraine n'était claironné que par les américains, depuis deux mois.
RépondreSupprimerEux, qui se sont trompés eux-mêmes sur l'effondrement rapide de l'ANA en Aghanistan en 2021, alors que les analystes français avaient vu juste avec les mêmes éléments que tout le monde.
Pas en France:
https://theatrum-belli.com/le-brouhaha-mediatique-autour-de-lukraine-est-une-guerre-de-diversion-tribune-libre-du-cf2r/
Peu de gens peuvent se vanter de l'avoir vu venir.
Pas moi en tout cas.
Pour l'ANA, les services américains savaient. Abondance de documents dans la presse US spécialisée le prouve.
SupprimerCe sont les administrations successives qui en ont refusé l'évidence, parce qu'elle bloquait le retrait d'un projet "interminable". Quinze jours avant la cagade de Kaboul, la porte-parole de la Maison Blanche expliquait en point de presse que l'armée régulière afghane avait reçue des dotations modernes en quantités suffisantes pour lui permettre d'assurer le coup facilement après le départ américain. C'était la doxa officielle de Trump et de Biden. Les voix contraires étaient étouffées.
La cohérence a été rétablie sur l'Ukraine.
L'armée nationale afghane ne pouvait pas fonctionner sans les très nombreuses sociétés privés qui géraient sa logistique et son maintien en conditions opérationnelles.
SupprimerCela pourrait arriver en France, d'avoir des armées d'opérette, vu que l'on copie les allemands et les anglais dans cette folie!
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/02/23/haute-intensite-deux-deputes-y-melent-les-mercenaires-22835.html
@ C.
SupprimerOn oublie tous les errements du renseignement US alors ?
https://information.tv5monde.com/info/la-guerre-en-ukraine-ou-la-redemption-du-renseignement-americain-448016
Parce que ce sont des gens à l'écoute, mais il ne faut pas le dire...
https://www.ouest-france.fr/europe/danemark/l-espionnage-danois-regle-ses-comptes-c9eb0882-779b-11ec-b8b0-24be4f2fcae3
Ave sa propre population considérée comme suspecte:
https://www.titrespresse.com/76029502108/capitole-etats-unis-algorithmes-predire-insurrection-vientechaudes-assaut
"Celui que l’on présentait, surtout ses fans, comme un brillant joueur d’échecs apparaîtra comme le plus piètre stratège de l’histoire russe."
RépondreSupprimerCe paragraphe m'apparaît d'une naïveté et, malheureusement, d'une bêtise sans fond, qui fait fi de la préparation par la Russie sur la dernière décade d'un scénario de crise l'amenant à être coupé du circuit économique occidental. La France, comme lors de l'épisode des sanctions de 2014, paiera sans doute un prix plus fort que la Russie elle-même sur le plan économique, l'empêchant de se réarmer, au contraire de l'Allemagne. La Russie a une dette extérieure quasi nulle, des excédents dans le domaine énergétique, alimentaire et en matières premières, 130 milliards de dollars de réserve d'or, un super-Intranet qui lui permet de fonctionner en autarcie. La Russie était préparée à la situation, contrairement aux pays européens. Vous me semblez aller vite, beaucoup trop vite, Michel.
La Russie pourrait gagner économiquement. Il ne me parait pas plausible que les planificateurs de Putin n'aient pensé que sur une dimension militaire. Les Européens ont beau clamer leur indignation et appliquer des sanctions a géométrie variable, l'impact sur nos économies endettées me parait plus marqué que pour la Russie et les leviers qu'elle s'est ménagée (budget a l'equilibre, réserves d'or, partenariats avec la Chine et maintien des ventes énergétiques a l'Allemagne).
SupprimerLa prise de Kiev semble en effet un leurre. L'Europe pourra demander d'elle-meme, sans s'en rendre compte, de la "souplesse" a l'Ukraine. Summum de la guerre hybride qu'affectionne les puissances modernes.
je rejoins David, au delà de la guerre et des considérations humanitaires légitimes, il y a les dégats économiques. quand le rendements agricoles français auront baissé de moitié faute d'engrais, que les logements seront à 14 degrés faute de gaz et que tous les prix auront été multipliés par 2 ou 3 on verra qui de la Russie ou de la France sera déstabilisée.
Supprimeret c'est le problème, nous n'avons pas les moyens de nos politiques de sanctions.
Eh bien, l'Histoire jugera, disons.
SupprimerL'ampleur des sanctions n'a pas pu être prévue par M. Poutine, étant donné qu'elles ont été une surprise même pour ceux qui les instaurent.
Une partie des capitaux de la Banque de Russie sont bloqués à l'étranger, ce qui contraint sa possibilité de soutenir l'économie russe. Le taux de change du rouble s'est effondré. Toutes les entreprises étrangères ou presque se retirent de Russie = plus d'investissements étrangers. L'Europe cherche une indépendance énergétique à toute vapeur (un mois avant, c'était à peine une discussion de café), ainsi qu'une indépendance industrielle et de ressources.
La Russie est en train d'être isolée comme jamais elle ne l'a été (elle est bien plus petite que le bloc URSS et supporters de la Guerre Froide).
Il faut vraiment une bien curieuse tournure d'esprit pour imaginer qu'il s'agit d'un succès, ou d'une bonne chose, pour la Russie.
Il est évident que M. Poutine est tombé dans le piège classique des autocrates qui s'accrochent tellement à leur pouvoir qu'ils se coupent de la réalité, se construisent un monde imaginaire et se mettent à agir en fonction de celui-ci, gouverné par leurs désirs aveugles au réel. Il y a suffisament d'écrits et de dits de sa part pour que cela soit établi désormais.
Donc oui, il va rester dans l'Histoire comme le pire stratège de la Russie.
Toutes ces visions pessimistes ignorent, comme toujours, un trait fondamental de la société humaine : notre capacité d'adaptation.
SupprimerEn des milliers (ou des millions) d'Histoire, les humains ont toujours su faire face et s'adapter à des circonstances nouvelles (avec des pertes et échecs locaux, bien évidemment - je parle à l'échelle globale, d'espèce).
Au XIXè siècle, on prédisait un effondrement de population suite à des famine massives de par notre incapacité à produrie assez de nourriture (céréales...), car les seuls engrais dont nous disposions étaieznt ceux d'origine naturelle (d'où le commerce de "l'or blanc", la guano). Puis, à forc ede chercher, de par cette nécessité, un chimiste allemand parvint établit un procédé de synthétisation d'engrais azotés.
L'humain a la volonté de survivre à tout prix chevillée au corps - c'est le principe fondamental de la Vie, ancrée au niveau génétique, et démultipliée par les spécificités du cerveau humain.
Une pénurie temporaire d'engrais ou un refroidissement temporaire de nos logements ne signent pas la fin de la France. Soyons sérieux.
Il y a, heureusement, pléthore de gens qui abordent la vie de manière plus optimiste que ce que je lis dans ces commentaires, et ce sont bien eux qui apporteront et porteront les solutions nécessaires.
Quant à la désarticulation de l'armée russe, c'est là encore aller trop vite en besogne. Tirer un tel constat au bout de 8 jours d'opérations, c'est un peu comme annoncer la mort de l'armée française aux lendemains de l'échec de la bataille des Frontières en août 1914. Je suis à vrai dire assez étonné par votre point de vue connaissant votre acuité et votre circonspection habituelles. La seule question qui vaille pour apprécier le tempo des opérations est la suivante : connaît-on vraiment les buts militaires et surtout politiques de Poutine ?
RépondreSupprimerPardon, j'aime beaucoup ce que vous faites en général et la je ne comprends pas. Il me semble que la progression pour 8 jours de conflits est loin d'être négligeable, d'autant plus que le "pays utile" a subit des frappes dans son ensemble d'entrée de jeu. Ne peut-on pas simplement envisager que Poutine avait bien conscience que ce conflit s'exhiberait au voyeurisme international, et qu'en conséquence il ne jouera pas ses meilleures cartes tant qu'il n'y a pas nécessités à cela ? Cela ne fait que 8 jours, je le répète. Restons pondérés !
RépondreSupprimerLa question n'est pas tant l'ampleur de l'avancé russe que le décalage entre d'une part les moyens utilisés, et les ambitions affichées et d'autre part la réalité du terrain.
SupprimerLes russes ont massés des quantités énormes de matériels et d'hommes sous prétexte d'exercices depuis plusieurs mois a proximité immédiate de l'Ukraine et pourtant les problèmes de ravitaillement, certes inévitables pour toutes les armées du monde, sont ici visibles très rapidement. En tout cas beaucoup plus rapidement que ce que l'on pouvait escompter.
Les frappes russes sur les sites anti-aérien et les bases ukrainiennes sont un autre exemple de résultat "en deçà des attentes" des observateurs.
Enfin l'exemple de l'opération aéroportée sur l'aéroport à proximité de Kiev dans les tous premiers jours montrait bien la volonté russe d'obtenir une tête de pont et un effet de sidération pour faire s'effondrer rapidement l'état ukrainien par la fuite ou la capture du gouvernement "néonazi" et la prise rapide des points stratégiques de la ville.
Dire que les choses ne se passent pas comme prévu par Poutine ou son Etat major ne signifie pas que l'armée russe est battue ou brisée. Comme rappelé par d'autres commentateurs elle dispose toujours d'une puissance de feu écrasante qu'elle peut déchainer sur l'Ukraine. Mais pour autant est ce que Poutine veut vraiment raser Kiev comme il l'a fait avec Grozny? Est ce qu'il le peut? Oui. Mais est ce qu'il le veut? Est ce que cela sera vraiment populaire dans l'opinion russe?
Enfin il faut signaler la stupeur occidentale devant les colonnes de blindés russes qui communiquent entre elle par radio CB! Comme les routiers et donc en clair sur les ondes radio. Ce qui est problématique quand vous affrontez des gens qui sont presque tous bilingues russe/ukrainien…
Cela ne doit pas conduire à penser que l'armée russe est une armée d'opérette, loin de là, mais il faut se rendre compte qu'il s'agit d'une armée à 2 vitesses avec des unités d'élites très bien équipées et entrainées mais peu nombreuses et une masse de troupe clairement sous-équipée (au sens d'équipements qui sont obsolètes) et sous-entrainée.
La peur de voir des tanks russes aux portes de Paris semble rester devoir, à minima aujourd'hui, appartenir au passé. Ce qui ne veut pas dire que les russes ne représentent pas de dangers mais visiblement pas celui d'une grande offensive blindée inarrêtable qui déferlerait sur l'Europe jusqu'à Brest!r
C'est quand même très étonnant d'imaginer pouvoir emporter la décision par un assaut héliporté même massif à 20km du centre ville (ou en plein centre ça ne changerait pas grand chose), qui permettrait d'enlever ou capturer la tête du pouvoir. Le tout dès le premier jour en s'attaquant à un adversaire "near peer" (mais en réalité supérieur si on considère la quasi-OTANisation de ses procédures, le soutien massif et en temps réel du renseignement et des structures de commandement et planification US, sans compter bien sûr la qualité des défenses anti aériennes ukrainiennes et de leurs opérateurs même si elles ne devaient pas avoir évolué depuis trente ans). Même en entrant en Afghanistan par leur incroyable opération héliportée sur Kandahar en octobre 2001 les américains n'avaient pas tenté d'aller chercher Omar en plein Kaboul. Les DVD de Black Hawk Down n'ont jamais été visionnés dans l'armée russe?
SupprimerIdem incroyable de penser annihiler des défenses aériennes de bon niveau dans un pays aussi grand avec quelques heures de frappes par missiles balistiques de théâtre et de croisière. Même contre la petite et pauvre Serbie en 1999, sous embargo depuis des années, il avait fallu des semaines de frappes pour que des centaines d'appareils dernier cri de l'OTAN puissent opérer à leur aise - et encore, avec bien davantage de munitions guidées de précision et tirables à distance de sécurité qu'on n'en voit sous les avions russes.
La Russie a-t-elle entendu parler de la RMA?
Enfin, au sujet des chars sur les Champs Elysées, il semble que l'Armée Rouge (et ses alliés) était calibrée pour atteindre le Rhin, une ruée d'à peine plus de 300km selon les points de départ. Le théâtre "centre-Europe" de la Guerre froide était en réalité moins étendu que l'actuel...
Gérard
@ Gérard
SupprimerBonsoir,
Avant de faire l'objet de ce film, le modus operandi des américains a été conduit 6 fois en Somalie.
https://lavoiedelepee.blogspot.com/2013/10/mogadiscio-1993-loryx-et-le-faucon-noir.html
L'ennemi n'est pas con et il s'adapte...
merci pour votre réponse. Somalie il y a 30 ans (ou Afghanistan 1979) vs Ukraine 2022... on parle de deux des Etats, enfin, lieux, les plus arriérés de la planète. A J+1 récupérer un pilote abattu caché au bord de la piste d'Hostomel eut déjà été risqué...
SupprimerGérard
PS: dans l'ANALYSE, que personne ne se laisse dominer par la morale, ses préférences, l'émotion, et même ses catégories euro-occidentales. Bien malin qui peut dire où nous en serons dans une semaine, un mois, un an, une décennie. Pour prendre le seul cas de la sous-performance de l'armée russe et de la nullité des échelons envoyés, rien ne dit qu'il ne s'agit pas d'un moyen de
1° préserver le potentiel en "consommant" ce qui a le moins de valeur
2° tromper l'ennemi (=l'OTAN) sur les capacités véritables
C'est capillotracté mais plus rien ne doit nous surprendre. VP semble "stupide", mais en une grosse année il a "repris" sans un coup de feu (en tout cas sans un coup de feu contre les troupes de ces pays) l'Arménie, le Kazakhstan, la Biélorussie.
@ Gérard
SupprimerNous sommes dans une logique de bloc américain contre tous:
https://www.chroniquesdugrandjeu.com/2022/03/si-orwell-m-etait-conte-7.html
Ce n’est pas tant à mes yeux sur la capacité militaire russe qu’il faut aujourd'hui s’interroger, les objectifs militaires seront malheureusement probablement atteints, mais sur la capacité des russes à gérer cette situation dans la durée...
RépondreSupprimerDans la durée, il s'agit moins d'aider l'Ukraine que de casser la Russie...
Supprimerhttps://www.areion24.news/2022/02/27/techno-guerilla-le-pire-des-deux-mondes/
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerJe pense que c'était le mauvais moment du point de vue de l'opinion publique, à la sortie post covid les gens ne veulent pas de cette guerre. De plus il a sous estimé le poids des réseaux sociaux et le courage et la très bonne communication du Président ex-comédien Zelensky
RépondreSupprimerau regard des informations qui émergent çà et la: présence en Ukraine de labo d'armement bactériologique,réarmement nucléaire,promotion de l’idéologie mondial/globaliste,compromission et blanchiment d'argent etc.. dire que Poutine a fait une erreur est absurde.la vérité est que le seul autre choix était de prendre sa carte au club de Davos.Quand a l’échec de l"opération c'est a mon sens une approximation qui sera très vite rectifié.l'Auteur de ce blog est sans doute bien intentionné mais je doute qu'il soit conscient non seulement des enjeux réels mais également des objectifs. incommensurablement plus grand que le sort de l'Ukraine.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerSérieusement, arrêtez d'écouter la propagande russe ! Pas une source sérieuse n'a fait la mention de ce genre de labos, par ailleurs pas si faciles à monter. Fabriquer une bombe nucléaire ne se fait pas si facilement. Il enrichir de l'Uranium ou fabriquer du Plutonium de qualité militaire mais surtout savoir comment la faire exploser et ensuite avoir de quoi la lancer. Certains pays assaient depuis 10 ou 20 ans. Quant au labo biologique ce n'est pas non plus discret et complètement suicidaire car les auteurs en prennent autant.
SupprimerQuant à l'idéologie mondialiste ce n'est pas un crime, je vous rappelle que, contrairement à la Russie, les opinions sont libres en Ukraine. Quand au blanchiement d'argent et à la corruption c'est possible en Ukraine, même avéré pour beaucoup et c'est aussi pour lutter contre ça que Zelensky a été élu. Mais je dirai que c'est encore bien pire en Russie.
Poutine n'est pas le sauveur du monde que vous semblez espérer, juste un autocrate dangereux et meurtrier !
Poutine sauveur du monde ? non merci d’éviter les caricatures faciles.pour ce qui est des biolabs la question ne se pose plus.renseignez vous ! la corruption est internationale il est vrai mais certains lieux en concentrent une part exceptionnelle ;d ailleurs l'implication de la famille biden la bas ne devrait pas tarder a éclater au grand jour,les documents prouvant les intentions de nucléarisation également quand a Zelensky ne me faite pas rire,un enfant s"apercevrait en 3 seconde qu'il est anime par des ficelles!!!
SupprimerAnimé par des "ficelles", comme vous semblez l être. On attend avec impatience les informations qui sont sur le point de sortir sur les "biolabs", le nucléaire et les affaires de la "famille Biden" (s il s agit de celles du fils, c est un peu dépassé, mais vous en savez visiblement beaucoup plus). Bon courage tout de meme
SupprimerBonjour Mon Colonel
RépondreSupprimerMême si je partage en partie votre analyse, attention à ne pas inverser le braquet complétement par réaction négative à quelque chose que l'on jugeait de manière positive il y'a encore quelques jours (démarche cognitive classique du tout ou rien ou de l'inversion de critères)
Mon sens n'est pas de dire que la logistique russe, qui s'avère déficiente, est bonne
Mon propos n'est pas de dire que l'armée russe avance facilement
Il est juste de signaler qu'il existe un biais relatif à l'image passée qui est écornée par les faits mais également en raison d'un bruit de fond "médiatique" qui peut générer à la fois des effets loupes mais aussi une fausse impression de facilité pour les défenseurs qui communiquent beaucoup plus et beaucoup plus à leur avantage
En regardant les cartes, des groupes de manœuvres russes continuent à progresser, certes difficilement sur certains axes mais avec un effet global qui peut (attention je ne dis pas doit) faire s'effondrer les forces ukrainiennes d'un coup (coupure de l'Autoroute et de la voie ferrée Kiev-Kovel à l'Ouest; prise de Marioupol, poches en formation à Donetsk....)
Vous avez parlé d'art opératif. Il a clairement été tenté selon les manuels doctrinaux (assauts aéro/helicoportés sur les axes de pénétration des pointes motorisées, bypass de certaines villes pour coiffer des objectifs stratégiques), a échoué sur certains points (Aéroport de Gostomel avec une jonction trop tardive du corps mécanisé) mais n'est il pas encore appliqué avec pour objectif justement de ne pas défaire les ukrainiens dans le détail mais plutot de façon globale ?
Peut être que effectivement l'opération est trop ambitieuse pour l'armée russe même réformée
Ou peut être qu'a défaut d'avoir emporté la donne en une seule mise (Kharkov et Kiev) l'EM russe joue maintenant sur le temps long "opératif" plutot que sur le volet purement tactico-local
Je ne sais pas. Il est par contre certains que pour certains éléments ukrainiens, les prochains jours risquent d'etre déterminants et d'imposer un choix entre s'accrocher et être coupé du reste du corps de bataille ou décrocher
Bien cordialement
la premiere victime d'une guerre est le plan d'action
SupprimerBravo pour votre honnêteté intellectuelle mon colonel. Elle est une preuve d’intelligence et c’est ce qui rend la lecture de votre blog si intéressante.
RépondreSupprimerJe ne suis cependant d’accord avec vous lorsque vous écrivez que Poutine est stupide. Sa décision apparait effectivement comme stupide à nos yeux d’occidentaux, le ratio couts/bénéfices étant très défavorable et ne pouvant que se dégrader sur le temps long pour la Russie. Mais Poutine est… Russe, ses affects ne sont pas les nôtres. Et quelle que soit notre nationalité ou notre culture, il est très rare que notre rationalité prenne le pas sur nos affects.
Comme disait Zbigniew Brzeziński qui savait de quoi il parlait, la diplomatie c’est du free jazz, pas une partie d’échecs.
Mon colonel,
RépondreSupprimerJe soumets humblement cette hypothèse (que je ne suis sans doute pas le premier à avoir émis) à votre jugement :
Et si l'effort russe était bel et bien au Sud ?
Et si Kiev n'était qu'un leurre ? Malgré les cohortes de journalistes attendant impatiemment le Stalingrad du XXIème siècle et annonçant chaque jour l'imminence d'une bataille majeure...
L'offensive au Sud coche l'ensemble des objectifs nécessaires pour négocier en position de force. Fermeture de la façade maritime, transformation de la mer d'Azov en Mare Nostrum russe, jonction entre la Crimée et les régions russophones favorables... Ajoutons à cela la saisie d'infrastructures énergétiques...
Les attaques au Nord semblent davantage fixer le corps de bataille principal ukrainien. Tous les regards sont tournés vers Kiev, mais en tout état de cause, les Russes semblent opter pour une approche retardant l'échéance et s'orientant davantage vers un siège de la capitale. L'état-major russe a probablement conscience qu'à moins de transformer cette ville en champs de ruines, ce qui serait catastrophique stratégiquement pour la Russie, toute autre option conduirait invariablement à un enlisement médiatiquement favorable aux Ukrainiens.
Je n'ai pas votre expérience et suis particulièrement intéressé par votre avis sur cette hypothèse.
Respectueusement,
C.M.
Même question pour le colonel Goya, que je me pose depuis quelques jours. Et, si l'objectif des Russes n'était pas principalement la fermeture des accès de l'Ukraine à la mer Noire et d'Azov et le rétablissement de la continuité territoriale entre Donbass Crimée (et Transnitrie)
SupprimerJe ne sais pas si c'est l'opération principal, mais en tout cas, c'est celle qui à le plus de succès. Mais quoi qu'il arrive, si les russes espèrent garder des gains territoriaux ils leur faut une monnaie d'échange, et il semble que vu les troupes engagés au nord, Kiev soit cette monnaie. Encore faut-il prendre la capital.
SupprimerIl y a aussi plusieurs choses qui m'interpelles.
-Il semble que les destructions de centre urbains ne soit pas le choix principal des russes, ce qui permet au ukrainiens de former de gros abcès de fixation. Il y a surement une arrière pensée russes à ce niveaux.
-On a beaucoup agité l'épouvantail des cyberattaque russes, mais je n'ai pas l'impression que cela a été utiliser. Est-ce un choix ou juste le fait qu'en fait, c'est ineffectif dans une guerre de haute intensité ?
-Je ne vois pas l'utilisation massive de drones. Aucun des deux camps n'en possède, ou là aussi c'est un choix ? (ce qui paraitrait étrange)
Rare sont ceux qui osent se remettre en question ou admettre leurs "erreurs".
RépondreSupprimerCela est tout à votre honneur (et ce mot compte pour moi).
Continuez comme cela. Votre intégrité intellectuelle vous honore !
Au final, Poutine va réussir à dégager l’Ukraine des tentatives d’influence occidentale, y réimplanter solidement l’influence de la Russie et démontrer que personne n’a pu l’en empêcher, mettant un coup d’arrêt à l’Occident.
RépondreSupprimerCelui-ci sera ainsi mis à nu (surtout l’Europe), sur les plans militaire, diplomatique et économique (avec les sanctions).
du grand art (à confirmer dans les jours à venir).
https://brunobertez.com/2022/03/04/russia-observer-tactiques-strategie-et-operations-article-severe/
https://www.chroniquesdugrandjeu.com/2022/03/si-orwell-m-etait-conte-7.html
RépondreSupprimerje me demande si on a pas également surestimé le commandement de l'armée russe, notamment la corruption qui sévit à tous les étages et qui a des répercussions directes sur l'état du matériel et nombre de personnels (les détournements des vivres/essences, etc et trafic associés sont bien connus)
RépondreSupprimerla seule question qui vaille est de savoir si l'appelé russe tiendra encore après avoir massacré sa cousine et ses enfants.
RépondreSupprimerMoralement aller tuer ses cousins est difficile voir impossible
Cela dépend si l'héritage est important ou pas.
SupprimerL'histoire humaine en est remplie et celle de l'Europe en la matière est très fournie, sans remonter aux temps des rois.
La guerre, c'est des gens qui ne se connaissent pas qui se massacrent, parce que des types qui se connaissent très bien ne sont pas arrivés à s'entendre.
Vu l'ambiance de certains repas de Noël, massacrer ses cousins peut être une activité très ludique, l'histoire humaine est remplie d'exemples.
Supprimerhttps://www.lemonde.fr/idees/article/2013/06/19/les-guerres-civiles-sont-malheureusement-des-guerres-d-avenir_3432883_3232.html
Merci pour vos réflexions et votre honnêteté intellectuelle. Plus l'élongation est grande plus la logistique galère surtout si l'opération coup de poing échoue. La solution du siège des villes nœuds de communication s'impose alors avec des résultats psychologiques sur les populations et les combattants extérieurs. Pourquoi s'engager avec des moyens lourds dans les dédales urbains alors que la suppression de l'électricité, de l'eau et des moyens si fragiles de communication peut obtenir des redditions. Pour peu que des commandos infiltrés détruisent ou aident à détruire les postes de commandement et les stocks de munition et de carburant la situation peut basculer à l'usure cela peut rappeler le siége de Sarajevo mais ce n'est pas à vous, mon Colonel, que j'apprendrais que des observateurs neutres y résidaient dont la principale mission fut de rompre le blocus grâce à des couloirs et à un aéroport. Un tel sauvetage me parait impossible pour les Ukrainiens qui doivent aussi avoir de gros problèmes logistiques miltaires et civils et iln'y aura pas d'intervention de l'ONU et de l'OTAN car elle violerait un espace aérien dont le contrôle est assurée pour les envahisseurs.
RépondreSupprimerMerci pour cet article intéressant.
RépondreSupprimerPour reprendre votre théorie du piéton imprudent, on peut dire que Zelensky s'apprêtait à tenter ce pari en rejoignant l'OTAN et que Poutine, pour ne pas affronter l'OTAN a pris les devants. La personne stupide dans ce cas me semble plutôt Zelensky qui par manque d'expérience, a crû que nous l'aiderions militairement.
Pour ce qui est des loupés russes. Comme vous le dîtes d'une autre façon ''à la guerre, le premier mort c'est le plan''. En dehors de cela, vous ne mettez pas en avant :
- 8 jours c'est un peu court pour tirer ce type de conclusion.
- c'est un vrai conflit de haute intensité, contrairement aux autres guerres livrées, même en Tchetchénie et en Syrie (matériel, savoir faire de l'adversaire, échelle du théâtre, soutiens extérieurs/alliance).
- les ukrainiens ne sont pas surpris, et les américains les avaient quand même un peu préparés à cette offensive.
L'erreur serait de raisonner comme un fragile occidental alors que nous parlons des russes. Certes leur société évolue, mais n'oublions pas c'est ce peuple qui a cassé la machine de guerre des nazis.
La vraie différence est dans le rôle joué, car ils ne sont plus l'agressé, mais l'agresseur. Qu'ils ont le choix de se retirer et qu'ils n'ont pas le dos au mur. Nous allons voir si le réarmement moral des 20 dernières années est aussi efficace que le réarmement technique.
Restons prudent. Avant de "casser la machine de guerre des Nazis", les mêmes se sont cassés les dents sur la Finlande, ne l'oublions pas non plus.
SupprimerRestons prudent. Avant de "casser la machine de guerre des Nazis", les mêmes se sont cassés les dents sur la Finlande, ne l'oublions pas non plus.
SupprimerPour ceux que cela pourrait intéresser, compte rendu d'une simulation du corps des marines sur les premiers jours du conflit. https://warontherocks.com/2022/03/the-wargame-before-the-war-russia-attacks-ukraine/ La prestation russe ne semble pas si surprenante que cela pour ceux qui ont de bonnes infos.
RépondreSupprimermerci monsieur Goya, pour votre honnêteté intellectuelle. C'est elle qui nous pousse à revenir vous lire.
RépondreSupprimerFidèle lecteur de vos posts, je dois dire que je suis surpris par l'emploi d'un mot comme 'stupide' pour qualifier l'un des protagonistes de ce conflit. En effet, ce qui pour moi fait la valeur de ce blog est justement l'absence de l'affect qui dégouline par ailleurs dans tous les médias généralistes.
RépondreSupprimerPoutine probablement le QI d'un cadre supérieur et en ce sens il n'est pas stupide. Et il a certainement des valeurs très différentes de celles qui en général sont les nôtres (par dessus tout la puissance de son Etat contre sa propre population et contre l'étranger).
SupprimerTout ceci n'empêche pas qu'il peut en plus être stupide : être peu capable de juger du monde et des conséquences de ses actions. Et je pense qu'effectivement il est probablement tellement méchant qu'il en est stupide : l'adolescent moscovite moyen aurait probablement mieux prévu les conséquences de l'invasion que Poutine ne l'a fait.
Mon Colonel,
RépondreSupprimerJe vous remercie pour cette franchise et cette honnêteté qui vous font honneur. Au moins vous aviez considéré le déclenchement d'une guerre comme "possible", bien que très improbable, et vous vous étiez bien gardé de prêter des intentions aux acteurs du conflit sans pouvoir les vérifier. Je suppose que tout bon stratège doit savoir surprendre ces adversaires et que cela a été le cas ici. Le plus surprenant pour moi est que le président Poutine ait pris le risque de se découvrir et de donner raison à tous ses opposants, tout en mettant ses supporters dans des positions difficiles (je souhaite savoir comment l'auteur de la note ci-jointe va pouvoir justifier ça: https://theatrum-belli.com/ukraine-la-guerre-des-spin-doctors-americains/).
Sans doute le risque était-il "calculé", mais c'est le genre de calcul difficile à réaliser.
Il faudra suivre ce que va donner ce conflit. Je remarque surtout que la différence entre ce conflit et la seconde guerre mondiale est que si l'Ukraine est effectivement composée de vastes plaines très favorables aux forces blindées-mécanisées, les villes se sont faites plus nombreuses et plus grandes. Quand on voit ce que les US Marines ont dû mobiliser comme ressources pour prendre Falloujah, je me demande combien seront nécessaires pour prendre Kiev, qui est dix fois plus peuplée. Le début de la campagne m'a curieusement fait pensé à une autre action que vous aviez analysé: l'attaque éclair des Harkonnen contre Dune dans le premier tome de la saga, avec attaque massive et surprise, retenue relative de la puissance de feu et recherche de la décapitation du camp adverse dès le premier mouvement, alors que l'adversaire (Atreides comme Ukraine) semblait attendre une action ponctuelle et limitée. Pensez-vous que cette comparaison serait pertinente ?
Respectueusement.
Je viens de lire avec attention ton analyse. C'est vrai la plupart des observateurs ont été surpris du déclenchement de cette offensive de grande ampleur surtout à une période de dégel nuisant à la mobilité. Je suis plus mesuré sur ton avis sur la stratégie russe et Poutine qui l'a validée. En effet, j'ai du mal à imaginer qu'avec une force de 150 000 hommes, soit environ 50 000 combattants pour 100 000 logisticiens, les russes aient l'intention d'envahir l'intégralité d'un territoire vaste comme la France et surtout de se lancer dans l'assaut d'une capitale comme Kiev. Je pense que les objectifs de guerre sont limités avec la recherche d'un état final permettant aux agresseurs de négocier en position de force. Conquérir l'Est du Dniepr? S'emparer de la façade maritime jusqu'à Odessa? Encercler Kiev? Je peux bien sûr me tromper. Mais les faibles effectifs engagés combinés aux caractéristiques de peuplement des russophones ainsi qu'à la mobilisation des ukrainiens me conduisent à cette hypothèse.
RépondreSupprimerMais pourquoi Poutine n'a-t-il pas annoncé un objectif limité, et pourquoi cette attaque globale ?
SupprimerMais peut-être va-t-il se rabattre sur un objectif limité...
Mon Colonel, en reprenant les données du site Oryx que vous mentionnez, quelques remarques :
RépondreSupprimer1° Les Russes auraient perdu 107 chars, soit l'équivalent de 50 % de la force blindée chenillée française (Leclerc), ça fait réfléchir ...
2° Il semble y avoir un grand nombre de chars "abandonnés/capturés", près de 70 % (74 sur 107) : la panne d'essence ou mécanique, le refus de combattre des équipages, .... si c'est le cas c'est une indication dramatique de l'impréparation russe et du faible moral de la troupe
3° 60 % des pertes de véhicules russes sont aussi abandonnés/capturés ....que sont devenus les équipages ? Un VCI BMP peut emporter jusqu'à 10 personnels ...
4° De très vieux engins russes (BMP1 datant d'avant 1970) ont été détruits/capturés, c'est comme si l'armée française envoyaient des AMX13, l'armée Russe ne s'est pas tant rénovée que cela ?
Il est de bon ton de se moquer des russes dans cette affaire ukrainienne pour ne pas s’attarder sur notre propre situation...
Supprimerhttps://www.lopinion.fr/international/ukraine-la-russie-reapprend-difficilement-a-faire-la-guerre-a-grande-echelle
Dire qu’il a fallu la destruction de l’Ukraine pour enfin dire ce que tous savaient: le roi est nu!
https://www.publicsenat.fr/article/politique/munitions-drones-rafale-en-cas-de-guerre-la-france-pourrait-manquer-de-moyens-au
Pas de responsable, pas de coupable, comme pour Louvois.
RAS
RépondreSupprimerMerci pour votre article, mon colonel. Comme vous j'ai surestimé l'armée Russe.
" Salut les tringlots,
les stratèges du Train russe me déçoivent !!!
En exercice "Transport", même le dernier des crétins ESOA de l'EAT Tours n'aurait eu l'idée d'envoyer d'une traite une rame de 60 kilomètres de bahuts .
Et dire que l'armée russe nous a fait faire des cauchemars....
FFA - 3ème Div - Fribourg- 1963/1965"
Je vous rends votre salut, étant moi aussi un vieux Tringlot (transport) à la roue dentée.
SupprimerJe ne suis pas si sûr que vous. J'ai souvenir d'un exercice Log 'réel' niveau brigade dans la région de Besançon en 1974,date incertaine. Les GBC8kt étaient de sortie mais à vide. Ça été très douloureux pour le Poste de Régulation des Ravitaillements (PRR) et donc très douloureux pour les unités privées de munition et carburant parfois pendant plus de 8 heures. Il faut préciser que le Général avait décidé d'un niveau très élevé de pertes par blessures. Le Service de Santé évacuait donc les blessés avec les véhicules immédiatement disponibles, d'où un désordre grandissant.
Après démontage de l'exercice mes véhicules étaient dispersés dans toute la région, 72 heures pour ramener les égarés au bercail. Les conducteurs(Cdr) étaient ravis: ils ont vu du paysage et goûté à l'Ordinaire dans des unités imprévues.
Je n'ai pas assisté au debriefing de l'exercice mais je sais que le PRR a été jugé en-dessous du niveau désirable. Si les trains ne sont pas à l' heure, le chef de gare est forcément coupable.
j'espère que l'Armée 'nouvelle mouture' a conscience des questions de logistique dans la durée.
Quant aux Russes, Nitchevo!
Mon Colonel le Sergent avait la même analyse que vous, ceci dit rien n'est terminé, nos médias n'aime pas les longueurs, ils auraient aimés la décapitation de l'Ukraine, raté ! Nous allons passer au mode semi-long, rappelez vous la guerre éclaire Franco-Anglaise contre la Lybie soutenu par l'OTAN 10 mois... j'ai beaucoup de respect pour le peuple Russe, mais L'argent reste le moteur ! la Pologne et l'Ukraine avait un PIB par habitant identique en 1990 Pologne 1694 $ - Ukraine 1570 $. 2000 projet d'adhésion à l'Europe de la Pologne en cours 4494 $ - Ukraine 636 $ - 2004 la Pologne rentre dans l'UE - 2012 Pol 12710 $ Ukraine 3867 $ 2021 Pologne 15425$ - Ukraine 3112 $, si tu n'es pas géostratège tu regarde ton avenir avec ton porte monnaies, les Russes auraient du rentrer dans l'Union Européenne et plus personne nous ferait "chier"
RépondreSupprimerLes russes ont demandé, on leur a craché à la figure, avec un ricanement américain derrière le rideau.
Supprimerhttps://www.monde-diplomatique.fr/2018/09/RICHARD/59048
L'heure de la retraite a sonné; conséquence tragique d'être devenu un expert de plateau BFM.
RépondreSupprimerJ'admets que la manoeuvre terrestre ne semble pas se dérouler comme prévu et que la vitesse de progression semble aussi assez lente, surtout quand les éléments de comparaison directe (opération aéroterrestre de grande envergure) pour les lecteurs actuels sont les 2 opérations en Irak en 1991 et 2003. Comparaison n'est pas raison, mais par curiosité, j'ai fait une petite comparaison historique. Barbarossa en 1941 est considérée par les historiens comme une opération éclair, face à une armée rouge en piteux état de préparation. Pourtant, il a fallu 3 mois aux allemands pour atteindre Kiev (départ frontière de la Pologne) et 4 mois pour atteindre Kharkov (Kharkiv désormais), dans des conditions plus simples (moins de zones urbaines, terrain sec, etc...), mais sans trop non plus s'embarrasser avec des règles d'ouverture du feu contraignantes. Moralité : se souvenir qu'en son temps, l'armée allemande n'avait pas non plus conquis l'Ukraine en 1 semaine et qu'il est peut-être (je dis bien peut-être) prématuré de dire que l'offensive russe s'enlise.
RépondreSupprimerPermettez-moi, mon colonel, de vous faire remarquer que, contrairement aux conquêtes US auxquelles nous avons assisté - et participé pour certaines - l'opération menée par la Russie en Ukraine se déroule principalement au sol. C'est - je crois - un choix qui a été fait au plus haut niveau pour protéger les populations amies déjà terriblement éprouvées par les autorités ukrainiennes. Cela a deux conséquences: une progression lente et un coût important en blessés et décédés. La principale force ukrainienne a été encerclée dans le sud du Donbass et la résistance militaire ukrainienne n'est plus que sporadique. Demeurent les milices armées par les occidentaux qui vont se venger contre les populations civiles et qui vont revendre leurs armes - si ce n'est déjà fait - aux nombreux acheteurs. Et ces armes se retrouveront comme par magie dans nos banlieues "paisibles".
RépondreSupprimer@Dad26
SupprimerN'importe quoi.
Désolé d'être aussi brut.
L'absnce de l'aviation russe dans les cieux ukrainens a été une surprise pour tous les analystes, et il se dégage de plus en plus que la raison en est une grave insuffisance capacitaire (incapapcité à coordonner des sortie en nombre, ainsi que de coorodnenr défense anti-aérienne et force aérienne).
Certainement pas parce que l'armée Russe voulait "épargner" des populations civiles. Regardez donc l'emploi de l'artillerie russe aujourd'hui, les cibles (immeubles, hôpitaux) - intentionnelles ou non, le résultat est le même.
Quant à l'armée ukrainienne, elle est semble surprenament capable d'absorber tous ces renforts (volontaires, etc..) et ces armes, et elle est dotée d'une farouche volonté de défendre l'Ukraine : il ne s'agit pas de bandes armées cherchant juste à se tailler des fiefs dans un territoire dépecé.
DOnc bon, restons sur les faits je vous prie.
@ Dad26
RépondreSupprimerMerci d'oser présenter un modèle différent, mais comment expliquer par votre modèle l'annonce de la mort de deux généraux russes? Fake news,souci de protéger les populations amies ou résistance ukrainienne sporadique?
Historiquement, c'est pas nouveau que les russes "foire" un début de campagne. Je trouve tout de même l'effectif engagé un peu sous-dimensionné pour cette offensive même si elle était prévue décapitante.
RépondreSupprimerUn article sur le Saker américain relaie des documents publiés par le ministère de la défense russe : ils auraient mis la main sur les ordres de combat à la garde nationale ukrainienne, prouvant la préparation d'une opération offensive dans le Donbass en mars de cette année.
RépondreSupprimerSachant que le 22 février, c'est à dire avant le 24, jour de l'opération russe, il y avait une reprise intense des bombardements sur la ligne de contact (peut être une préparation pour l'offensive à venir ?), ces documents pourraient être crédibles non ? Si ça venait à être confirmé, ça pourrait justifier un abandon des sanctions que l'on impose à la Russie ?
Je mets le lien de l'article ci dessous (en anglais, hélas) : https://thesaker.is/the-russian-ministry-of-defen%d1%81e-original-documents-planned-offensive-operation-against-donbass-in-march-of-this-year/?inmoderation
Cette fois-ci, vous vous trompez.
RépondreSupprimerTexte lucide et courageux. Même Saker et Moreau la ramènent moins ce matin, qui osent encore parler de guerre de Libération. Paul Craig Roberts vous rejoint avec Strategika : la situ s'enlise pour la Russie, qui en plus a perdu ses 300 milliards d'euros (qu'en pense Gave ?). Le coût pour le peuple ukrainien sera épouvantable. https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/03/06/paul-craig-roberts-denonce-ferocement-la-faiblesse-de-vladimir-poutine-qui-perd-la-guerre-materiellement-et-psychiquement-atermoiement-humanitaire-ma-these-est-la-suivante/
RépondreSupprimerAvec tout mon respect, comme tous les experts sérieux ou de plateaux TV, je pense que vous vous êtes trompé hier, que vous vous trompez aujourd’hui et que vous vous tromperez demain.
RépondreSupprimerAucun de nos stratèges militaires n’a connu de guerres de haute intensité (et on peut s’en réjouir au plan humain), pas ou très peu de nos experts parlent russe ou ukrainien, pas ou peu de nos stratèges et experts n’ont « visité » la Russie, l’Ukraine sans parler du Donbass ou de la Crimée depuis 2014. Personne (y compris Michel Eltchaninoff) n’est dans la tête de Vladimir Poutine.
L’analyse de l’armée russe, façonnée par des décennies de guerre froide et l’observation théorique et partisane de leurs opérations extérieures, oscille toujours, au gré des événements, entre le mythe d’une armée de jeunes clochards boutonneux et dénutris qu’un état-major alcoolisé envoie au casse-pipe et la redoutable armée russe modernisée et conquérante soutenue par de terribles tchéchènes et les affreux mercenaires de Wagner.
Eu égard à ces biais cognitifs considérables et notre insurmontable parti pris, prétendre analyser le déroulement de ce conflit et son issue de façon impartiale est une gageure et contentons-nous de donner en transparence nos impressions, nos convictions, notre vision politique et notre wishful thinking. En se trompant ou non, ce n’est pas vraiment le problème.
Pensons surtout aux populations qui souffrent et à ces 2 pays d’Europe qui, quelle que soit l’issue de la guerre, vont s’effondrer et devenir le creuset des désordres de demain.
C'est vrai, c'est parfaitement stupide de la part de Poutine de ne pas l'avoir joué à l'américaine, avec un tapis de bombes larguée d'une multitude de B52...
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerje vous propose d'autres points de vue : Xavier Moreau et Douglas MacGregor.
L'Ukraine a perdu la guerre, le temps joue pour les russes, les russes ménagent les civils, Zelenski a pris les ukrainiens en otage, etc..
https://www.youtube.com/watch?time_continue=239&v=5OyA-T0alBY&feature=emb_logo
https://www.youtube.com/watch?v=6g4nnKDY7A4&feature=emb_logo
Et aussi Donbass Insider de Christelle Néant pour l'avis des populations du Donbass sur les 8 ans qui viennent de s'écouler.
Respectueuses salutations,
Echec TOTAL guerre psychologique russe et résistance ukrainienne ; par le Saker en personne. https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/03/10/revelations-tardives-et-pessimistes-du-saker-pour-les-prorusses-poutine-a-totalement-rate-sa-guerre-psychologique-la-vieille-ukraine-est-partie-pour-toujours-ce-que-nous-avons-a-l/
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerÉchec total par rapport à quoi ? Quels sont les buts de guerre de la Russie ?
1) Nettoyer le Pouristan ukrainien (missiles, milices, armes biologiques, réarmement nucléaire, conseillers us)? presque terminé.
2) Montrer qu'on est fort, qu'on ne se laisse pas faire, qu'on a pas peur. Que les limites ça se respecte. C'est fait. (et c’est bon pour l’opinion publique russe).
3) Plomber l'économie européenne, désordonner l'adversaire. c'est fait. (oui, et la Russie, mais au final n'en sortira t elle pas renforcée?)
Bon , sur le long terme, nous verrons bien. Une guerre est une aventure quoi qu’il en soit.
Sinon, j'ai lu qq part dans ce fil que Poutine était stupide... Hum, sans commentaire.
Cordialement,
Poutine n'est pas un idiot.
RépondreSupprimerLa véritable cause de ce désastre est la guerre de propagande mené par l'occident depuis quelques décennies ainsi que le soutien de l'occident a des organisations paramilitaires pour réaliser le coup d'état ayant amené Selensky au pouvoir.
Finalement le mépris de la Russie et la soumission ridicule des dirigeants Européen à la pression guerrière américaine, la non diplomatie avec la Russie, le fait d'ignorer sciemment les demandes sécuritaires de Poutine pourtant tout à fait justifiées au vue de l'expansion de l'OTAN vers l'Est ont fini par faire surgir le pire.
Les Européens sont autant à blâmer que l'actuel dirigeant Selensky qui n'a pas su manipuler les forces en présence en la faveur de son pays, l'Ukraine. Cette guerre n'est ni dans l'intérêt de l'Europe, ni dans celle des Ukrainien. Il aurait fallu faire les concessions nécessaires à la Russie. Cela aurait coûté quoi à l'Europe de garantir à la Russie que l'Ukraine ne ferait jamais partie de l'OTAN? Absolument rien. Cette guerre par contre, est chère pour l'Europe. Elle est surtout désastreuse pour les Ukrainiens, qui sont les victimes principales des maniganciations américaines sur notre continent.
Malheureusement pour l'Ukraine, Selenski n'a pas été assez bon. Dans un tel cas il aurait pu négocier des avantages commerciaux en essayant de jouer les américains contre les Russes tout en se moquant des deux. Il aurait encaissé les armes gratuites de Washington et promis la sécurité à Poutine en échange de frais de transit de gaz plus importants... Il aurait eu la paix et des avantages économiques. Il aurait fallu avoir le courage de se moquer des américains et des Russes... Chose que les dirigeants européens devraient apprendre également, c'est parfois utile.
Il n'est pas impossible que Poutine sorte vainqueur de ce conflit. S'il obtient ce qu'il demande... S'il n'y arrive pas, ce sera les américains les vainqueurs. Dans tous les cas L'Europe est perdante. Car il y a un potentiel de gains énormes à faire des affaires avec les Russes. Bien plus qu'avec les ricains. Ce potentiel est gâché quelque soit l’issue de cette guerre. Les Ukrainiens sont perdant également et dans tous les cas, car leur pays sera ravagé. ils vont mettre des décennies à s'en remettre.
Je partage completement votre analyse. Tous les points.
SupprimerC'est une guerre orchestree par les americains, soit par calcul malveillant soit par incompetence. Au vu de ce qui s'est passe en Iraq, Afghanistan et Libye, je dirais les deux.Mais je peux me tromper.
Biden est mouillé jusqu'au cou dans la corruption des oligarques ukrainiens et le parti républicain tout autant!
Supprimerhttps://portail-ie.fr/analysis/3080/ukraine-les-etats-unis-cherchent-ils-a-precipiter-la-guerre
La politique de l'erreur de calcul. On surestime l'intelligence de l'adversaire. Rien de nouveau. Je veux bien prendre la première pierre sur ce coup.
RépondreSupprimerDes 2015 je me souviens de séparatistes qui disaient que Marioupol, c'était du 50/50 pour la population en faveur de leur camp. Et après cela s'est clairement dégradé pour les Russes. Ils ont rien vu venir ? bof. Certains ont rien voulu savoir. Dérive dictatoriale. Les démocraties libérales c'est pas des régimes dégénérés, on a rien fait de mieux.
Merci pour cette analyse. Peu de personnes (on vient de le voir ces deux dernières années) ont le courage de reconnaître leurs erreurs de jugement.
RépondreSupprimerVotre dernier paragraphe est intéressant, comme tout le monde vous avez été victime du " biais de confirmation" qui fausse nombre de nos jugement s.
Que de pro russes ici. Cela en dit long sur la fiabilité de nos armées. Fut un temps où ce genre de traîtres étaient abbatus, comme des chiens.
RépondreSupprimerTu as pas digéré le film sur Dreyfus en amphi?
SupprimerLe commandant Brossolet a vu sa carrière brisée pour avoir dit ce que l'on voit sous nos yeux en Ukraine aujourd'hui:
RépondreSupprimerhttps://twitter.com/evil_SDOC/status/1502622032516853760
Un peu surpris par vos dernières analyses Mr Goya. Vous avez déjà reconnu deux erreurs, vous être en train d'en faire une troisième. C'est un peu comme si la nature des armes ne comptait pas ni le moral des troupes. Le fait de ramener le ban et l'arrière ban des armées prorusses est bien l'indicateur que les russes sont au bord de l'épuisement. D'ailleurs ils ne peuvent que bombarder sans stratégie autant des lieux d'habitation, de culte, de soin, ou des faux couloirs humanitaires et mentent sur leur situation. Aujourd'hui le nombre de chars détruits va dépasser 400, ce celui des engins blindés dépasse déjà 1000 ! Chaque fantassin ukrainien a une arme antichar. Cette guerre est en train de conduire la fédération de Russie au suicide, et vous n'y voyez rien ! Préparez votre texte sur "la troisième erreur"...
RépondreSupprimerLes russes veulent la peau de BHL. Fake war en partie (Miles Mathis). Peu de victimes et plein de réfugiés. Montages et truquages. Craig Roberts pessimiste pour la Russie. https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/03/15/les-russes-veulent-la-peau-de-bhl-un-beau-morceau-de-propagande-prorusse-par-hannibal-ce-que-personne-ne-vous-a-dit-sur-lukraine-et-les-journalistes-epoustouflant-encore-pl/
RépondreSupprimerPoutine en idiot utile - et non en adversaire - du Nouvel Ordre Mondial : https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/03/21/paul-craig-roberts-et-le-leader-russe-en-idiot-utile-et-non-en-adversaire-du-nouvel-ordre-mondial-et-mental-il-a-fallu-31-ans-a-la-russie-pour-comprendre-quelle-faisait-con/
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