mercredi 21 octobre 2015

Détruire Daech ou laisser vivre l’Etat islamique (8 juillet 2015)

Version complète d'un article paru dans Le Monde du 2 juillet 2015
et disponible maintenant ici


Il n’existe fondamentalement que deux manières de terminer une guerre : la négociation, plus ou moins explicite, ou la destruction de l’un des camps. En Irak, les Américains, par l’intermédiaire ou non du gouvernement irakien, ont négocié avec l’armée du Mahdi en 2004 et 2008 ou avec les tribus sunnites à la fin de 2006. En revanche le dialogue n’y a jamais été envisagé, ni possible en fait, avec l’Etat islamique en Irak, premier avatar de Daech. La destruction était donc la seule option et en 2007 et elle a presque réussi. Elle reste, à ce jour et pour l’instant, encore la seule voie envisagée face à l’Etat islamique (EI).


Détruire

Le problème opérationnel qui se pose aujourd’hui est que si une campagne aérienne peut parfois imposer une négociation favorable, croire que cela peut entraîner la destruction de l’Etat islamique est en revanche un vœu pieux. C’est un espoir pourtant régulièrement mis en avant par certains responsables américains mais qui apparaît plus comme un argument de justification des actions en cours que comme une hypothèse sérieuse. Comme au temps du « comptage des corps » vietnamiens, le Pentagone peut se targuer de tuer 1 000 combattants ennemis chaque mois. Daech n’en augmente pas moins ses forces, et son expansion est surtout limitée par son incapacité à occuper le terrain au-delà de l’espace arabe sunnite qui lui assure ressources et légitimité.

Il est possible en fait que cette campagne aérienne, dont tous les Sunnites de la région constatent qu’elle les frappe eux et pas Assad, soit également et paradoxalement un sergent-recruteur  pour l’ennemi. D’un point de vue tactique, Daech a également adopté les méthodes de furtivité terrestre bien connues, comme la dispersion des forces, leur immersion dans la population, l’emploi de véhicules civils, la construction d’abris souterrains, etc. qui réduisent considérablement l’efficacité de la puissance aérienne. Pour autant, ces méthodes, en particulier la dispersion, ont aussi pour effet de rendre vulnérable à une offensive terrestre de grande ampleur. Or, celle-ci ne vient pas.  

Pour détruire un Etat ou une organisation formant un proto-Etat comme le « califat », on ne connaît pas pour l’instant d’autre moyen que de commencer par disloquer son armée et de réduire tout ce qui lui fournit les moyens et, surtout, les raisons de combattre. Cette dislocation ne peut, elle-même, être obtenue, à la manière de l’opération française Serval au nord du Mali, qu’en s’emparant du territoire contrôlé par l’ennemi tout en agissant sur les sources politiques de sa force et en préservant la population civile environnante.

Contre Daech, deux objectifs géographiques sont possibles : Mossoul, la grande ville du nord de l’Irak et capitale économique de l’organisation, et l’Euphrate, de Falloujah à Raqqa, la capitale politique. La deuxième option est la plus difficile mais sans doute la plus décisive. Une fois les drapeaux du califat auto-proclamé retirés de Falloujah, Ramādī, Abu Kamal, Deir ez-Zor et Raqqa, la capacité de résistance des autres territoires de l’EI sera très affaiblie, y compris à Mossoul. Les allégeances diverses hors du territoire central s’en trouveront également fragilisées.

Cette offensive sur l’Euphrate serait logiquement menée par un corps aéroterrestre blindé appuyé par une capacité de frappe en propre précise et puissante, et dont la mission serait de progresser le long du fleuve, de cloisonner une à une les cités pour s’en emparer puis de les nettoyer de toute présence ennemie visible. Elle pourrait partir d’Urfa en Turquie, à condition que le gouvernement d’Ankara l'accepte ou, plus probablement, de  Bagdad, base politique et logistique bien plus aisée. La mise en place de ce corps prendrait techniquement des semaines, des mois si on ajoute le processus de décision politique préalable à la formation d'une coalition. 

Autour de ce corps aéroterrestre et en profondeur du dispositif adverse, une autre force de frappe et de raids, s’attaquerait à la structure de commandement, à la logistique, aux mouvements et aux concentrations de forces. C’est bien cette combinaison des contraires entre l’impossibilité pour l’ennemi de se concentrer sous peine d’être frappé et l’impossibilité de résister efficacement à une puissante attaque au sol en étant dispersé qui donnerait un plein effet opérationnel. 

L’armée de Daech est constituée de plusieurs dizaines de milliers d’hommes, les estimations pouvant varier de 30 000 à 80 000, parfois plus si on intègre des unités non-permanentes de défense locale. C’est, en dépit de quelques matériels lourds, fondamentalement une force d’infanterie équipée de véhicules légers et d’armements soviétiques des années 1960. En soi, il n’y a là rien de très puissant, une très faible fraction par exemple des armées de Saddam Hussein broyées par les coalitions menées par les Américains. La différence est que les combattants de l’armée de Daech sont plutôt compétents tactiquement et surtout très motivés. Ce dernier point fait toute la différence, surtout face à des forces armées et milices qui ne le sont pas hors de leur zone ethno-confessionnelle mais aussi face à des armées professionnelles occidentales, tout à fait résolues mais dont les gouvernements sont sensibles aux pertes. En 2003, il a fallu, malgré toute l’armée irakienne, moins d’un mois aux divisions américaines pour s’emparer de Bagdad depuis le Koweït. Un an plus tard, la prise de la seule ville de Falloujah, tenue par quelques milliers de combattants légers, a nécessité neuf mois d'efforts.

D’un point de vue tactique, cette motivation extrême permet d’introduire sur le champ de bataille des combattants-suicide, souvent motorisés, qui servent de missiles de croisière du pauvre. Avec la mobilité des milliers de véhicules légers disponibles, elle autorise aussi des modes d’action très décentralisés, en essaim offensifs ou défensifs, enveloppant les forces adverses ou s’infiltrant entre elles à la recherche du combat rapproché.

Comme la reprise de Tikrit l’a montré en mars dernier ou les batailles de l’époque de l’occupation américaine, face à un tel adversaire s’emparer de chaque ville le long de l’Euphrate sera difficile et prendra à chaque fois des semaines sinon des mois, pour éliminer jusqu’au dernier combattant suicide ou le dernier piège explosif. Pour reprendre Falloujah en novembre 2004, face à 3 000 combattants, les Américains ont déployé 15 000 hommes et d’énormes moyens de feux. La saisie de la ville a demandé une semaine de combats difficiles et encore un mois supplémentaire de nettoyage de toutes les habitations, le tout au prix de 73 tués et plusieurs centaines de blessés. Le contingent américain présent en Irak (130 000 hommes) avait alors mis plus d’un an pour reprendre le contrôle des villes du Tigre et de l’Euphrate au nord de Bagdad. L’ordre de grandeur pour une offensive sur l’Euphrate menée par une force moderne représente donc au moins dix fois ce que la France a déployé avec l’opération Serval, soit plus de 40 000 hommes avec des milliers de véhicules blindés terrestres et d’aéronefs. Il faut s’attendre ensuite à ce que cette force déplore plusieurs centaines de morts et des milliers de blessés, et beaucoup plus s’il s’agit de forces moins modernes, protégées et professionnelles que les troupes occidentales. Une dépense quotidienne de l'ordre 20 millions d'euros serait un minimum.  

Encore ne s’agit-il là que de la phase de conquête, il faut ensuite contrôler et sécuriser le terrain pris tout en poursuivant la traque d’une organisation revenue à la guerre souterraine. Cette phase de stabilisation pourrait durer plusieurs années et nécessiterait de nombreux moyens humains, au moins 100 000 hommes, et de quoi administrer et faire vivre ce Sunnistan, avant une normalisation de la situation. Cela implique un comportement respectueux de la force occupante mais aussi, et c’est l’élément le plus important, un contexte politique qui fasse que cette force ne soit pas perçue comme illégitime. Cette phase de stabilisation, très différente dans sa forme à la phase de conquête, serait sans doute plus complexe que cette dernière. Il faut s'attendre à des coûts humains et financier nettement supérieurs, même si difficile à estimer. 

La stabilisation peut, si elle est bien conduite et avec les moyens suffisants, permettre de dégager des marges de résolution politique tout en tarissant l’Etat islamique et les autres organisations radicales de leurs ressources, le combat n’en sera pas terminé pour autant. Après avoir été chassé de Bagdad et d’Anbar en 2007, l’EII a survécu pendant des années dans les provinces de Salah al-Din et surtout de Ninive avant de reprendre de l’ampleur. La traque, affaire de police et de services, doit donc continuer pendant la stabilisation, et elle constitue aussi une œuvre de longue haleine.

Laisser vivre

Actuellement, aucun acteur régional ne possède les moyens pour réaliser toutes ces opérations. Les armées locales, qui ne sont plus vraiment des armées étatiques mais des forces de défense du régime et des groupes non-sunnites, n’ont pour l’instant pas la motivation pour réaliser la conquête de l’Euphrate et cela dépasse largement le seul problème de formation technique et tactique auquel s’attache, en Irak, la coalition. Rappelons que depuis la chute de Saddam Hussein, le département d’Etat américain a formé, avec l’aide de sociétés privées, une première « nouvelle » armée irakienne  qui s’est effondrée en avril 2004 ; que le département de la défense a pris le relais ensuite, encadrant (une équipe de conseillers par bataillon, état-major, camp d’entraînement), finançant (25 milliards de dollars), appuyant par ses feux et soutenant par sa logistique, une collection de 200 bataillons qui ne se sont vraiment avérés utiles aux côtés des Américains qu’au bout de trois ans. Avec la politique sectaire de Nouri el-Maliki et la concentration des forces efficaces autour de sa personne, cette troupe est ensuite rapidement devenue une armée Potemkine. Les Américains et leurs alliés peuvent donc s’efforcer de reformer une troisième « nouvelle » armée irakienne mais il n’y a guère de raison pour que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets. Quant à l’armée d’Assad, actuellement l’organisation pratiquant le plus le terrorisme au monde (mais ne se filmant pas), il ne peut être sérieusement question de l’épauler sous peine de renforcer encore la position politique de l'ennemi et de réduire la notre dans la population arabe sunnite, sans parler de certains de ses gouvernements.

Ajoutons encore une fois que la conquête ne constitue qu’une première phase et pas forcément la plus compliquée. Si ces forces sont déjà incapables de s’emparer des bastions de l’EI, elles sont encore plus incapables de les tenir si elles se comportent comme elles se sont toujours comportées jusque-là.

De fait, actuellement, seules des armées professionnelles occidentales, et peut-être russe, peuvent envoyer des soldats combattre avec courage et efficacité sur l’Euphrate avec éventuellement l’appoint de forces des monarchies arabes, jordanienne surtout. Les peshmergans du Kurdistan irakien et des Unités de protection du peuple (YPG) syriennes sont capables de défendre efficacement leurs territoires. Il est difficile de les imaginer aller au-delà, à Mossoul par exemple, par manque de capacités mais surtout parce que cela entraînerait des réactions fortes de la Turquie ou du régime de Bagdad. Le contrôle des champs pétrolifères de Kirkouk est une victoire mais aussi une pomme de discorde certaine pour la suite. 

Pour la phase de stabilisation, un contrôle par les Kurdes, les forces d’Assad ou par des milices chiites irakiennes est totalement inconcevable, comme l’ont montré, en Irak seulement, les suites de la prise de Tikrit ou les précédents des « forces spéciales de la police » utilisées par les gouvernements à dominante chiite depuis 2005. Pour assurer cette mission, il est pour l’instant difficile d’imaginer autre chose qu’une force internationale arabo-occidentale, en admettant que l’on trouve suffisamment d’Etats volontaires pour s’engager dans un nouvel « Afghanistan ».

Or et très clairement, les Etats extérieurs à la région, Etats-Unis en premier et sans qui rien d’important ne peut se faire, n’ont pas la volonté de s’engager vraiment, même lorsqu’ils sont frappés sur leur sol. Les affres des occupations afghane et irakienne sont encore trop récentes pour imaginer qu’un exécutif envisage sérieusement de le proposer à son opinion. En l’état actuel de la situation politique locale et intérieures aux différents membres de la coalition, il n’y aura donc pas de conquête de l’Euphrate, ni de stabilisation du territoire actuellement tenu par Daech.

La principale force de l’Etat islamique est la somme des contradictions et ambiguïtés qui paralysent ceux qui l’entourent pour qui il constitue à la fois un ennemi pour soi et un allié contre les autres. Envisager simplement de détruire militairement l’Etat islamique suppose donc d’abord une modification profonde du contexte politique environnant. Que le pouvoir se transforme à Bagdad et Damas, de gré ou par la force des événements, en quelque chose de plus légitime à la fois aux yeux de la communauté internationale et surtout à ceux des arabes sunnites de la région et il sera alors possible pour une coalition de mener une vraie offensive. Le centre de gravité de l’EI réside dans le soutien, plus ou moins volontaire, d’une grande partie de cette population des provinces sunnites. Que ce soutien s’effrite, par l’intransigeance de Daech ou la prise en compte des intérêts des tribus et groupes locaux et on peut concevoir un nouveau « mouvement du réveil » (Sahwa) qui avait permis le retournement spectaculaire de la situation en Irak en 2007. L’opposition sunnite à Daech existe. Elle ne constitue pas encore, par méfiance mutuelle avec Bagdad surtout, une force suffisante. Encore s’agit-là de ruptures positives. Les transformations radicales des pouvoirs à Bagdad et surtout à Damas peuvent engendrer aussi des scénarios plus négatifs et difficilement prévisibles.

Sans un de ces « cygnes noirs », c’est ce qui est le plus probable, Daech continuera d’exister, fluctuant plus ou moins dans son espace actuel, et ses allégeances extérieures. Il faudra alors accepter de vivre en situation de guerre endémique, et donc d’accepter d’autres attaques terroristes, jusqu’à l’acceptation de l’existence d’un nouvel Etat radical au Moyen-Orient. La situation ressemblera alors en proportion réduite à l’attitude des Occidentaux face aux Bolcheviks, refusant leur existence mais ne voulant pas mener, outre quelques petites expéditions périphériques, une guerre directe contre eux et se contentant de soutenir des factions locales divisées. L’URSS s’est finalement formée, a occupé tout le vide politique qu’elle pouvait occuper pour se consacrer ensuite prioritairement à la mise en œuvre du communisme « dans un seul pays » et secondairement au Komintern. L’Occident a fini pas vivre avec la présence d’une URSS, contenue mais reconnue jusqu’à son effondrement. Plus récemment, l’Iran des mollahs a mis en place en 1979 une version chiite de l’Etat islamique actuel. La France et les Etats-Unis en particulier, l’ont affronté indirectement (provoquant la mort de plus de Français que Daech pour l’instant) puis se sont contentés de le contenir, avant, sans doute sous peu, de le reconnaître et de faire la paix. Nous avons également accepté de vivre, et même un temps de s’associer, avec la Libye de Kadhafi, que nous avions combattu au Tchad et qui avait, entre autres et là-aussi, tué plus de citoyens français par attentats que Daech. Nous sommes très proche d’une Arabie Saoudite, qui sur le fond n’est pas très différente idéologiquement de l'EI, mais qui a le bon gout de ne pas filmer ses exécutions et d’être riche. Sans les attentats du 11 septembre 2001, les Taliban seraient probablement toujours à Kaboul.


Il n’est pas exclu, l’armaggedon syrien attendu ne venant pas, que l'EI se concentre sur la gestion de son espace, avec l’ambition d’en faire un modèle viable. S’il y parvient sans éclater, ce qui n’est pas évident au regard de l’histoire du monde arabe sunnite, dans dix ou quinze ans peut-être peut -il avoir un comportement comparable à un Etat « normal ». Certains pays trouveront même avantageux de discuter avec lui. Un tel processus d'acceptation serait long, difficile à admettre, mais il est possible, sinon malheureusement hautement probable, faute de réelle volonté contraire. Il reste à imaginer ce que va représenter la vie avec Daech.

44 commentaires:

  1. Je ne partage absolument pas votre analyse. La grande différence avec l'Arabie Saoudite c'est que le Califat a officiellement une volonté en dehors de ses frontières d'exporter l'islam radical. Pour l'Arabie Saoudite (et le Qatar, le Koweit, la Turquie etc...) c'est officieusement. La seconde différence, peut-être la plus importante, c'est la famille royale saoudienne qui conserve son pouvoir et la transmission de celui-ci. Qu'en sera-t-il de l'EI ? Ce proto-état est un ennemi immédiatement mortel. Son rêve consiste (comme les autres états nommés) à imposer l'Islam partout sur la terre. Qu'elle sont nos peurs ? Perdre nos juteux contrats avec lesdits états tout d'abord (et le financement des campagnes électorales avec...). Perdre nos hommes au combat (mais ça viendra de toute façon si on ne fait rien, et ce ne sont pas que des soldats prêt à ça qui son concernés). Au delà je pense que nous avons désormais peur de tuer. Nous nous sommes tellement convaincu d'avoir incarné le mal au XIX et au XXème siècle que commettre un massacre de 1000 ou plus précisément 80 000 personnes nous rebute au plus au point. La conquête du Maroc avait fait 50 000 morts. Madagascar peut-être plus de 100 000. Pour de mauvaises raisons mais qui n'étaient pas analysées comme telles à leur époque. Aujourd'hui pourtant le sujet est de se défendre... se soumettre ou mourir. Mais au pays des bisounours bien confortablement installés derrières leurs écrans dans leurs pénates, qui osera sacrifier ne serait-ce que son confort ? Par ailleurs la guerre contre l'EI implique une autre dimension. Le combat culturel. Un combat pour l'éducation, le retour de l'enseignement des langues, de l'histoire et des sciences. Ce combat là, comme celui pour les droits de l'homme, me parait encore plus difficile tant certaines de nos élites sont persuadées qu'il faut effacer non seulement le sentiment national / occidental mais aussi les fondements même de la culture européenne pour arriver à créer une société harmonieuse dont la base serait le multi-culturalisme (avons nous jamais vu une société avoir 2 cultures ?). Cette trahison assumée de notre mémoire collective et de notre identité sera peut-être le combat le plus dur à mener, mais il se mène ici et maintenant. Quand à la guerre, si nous ne la faisons pas là-bas (y compris en soutenant Bachaar qui lui n'a jamais voulu nous envahir) elle viendra à nous. D'ailleurs, elle est déjà là.

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    1. Euh la peur de tuer !?!? dites-vous entre l'Afghanistan et l'Irak entre 1990 et 2009 occident responsable de mort d'1.8 million d'enfants de moins de 9 ans

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    2. @ Anonyme (n°2),

      D'après vous, "l'occident [est] responsable de mort d'1.8 million d'enfants de moins de 9 ans". Ces deux pays totalisent 35 millions d'habitants... D'où viennent vos chiffres? Vos sources sont fausses.

      Signé : Jeune Con.

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    3. il vous montre la lune ne regardez point son doigt .
      Sa maladresse statistique n'enlève pas le fait que c'est l'occident qui a redessiner il y a un siècle l'orient et l'Afrique pour ensuite gerer selon les besoins du moment les politiques des nouveaux états tracés par cette même europe .
      Avoir peur des barbares orientaux revient à se poser la même mauvaise question que les romains à leur époque .
      La bonne question est qui est le barbare : celui qui envahit , colonise , destabilise ou celui qui est juste une conséquence de cet impérialisme et qui agit en corrélation avec cette vision du monde imposée ?

      la paix pour tous

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    4. Arrêtez avec votre propagande ridicule d'occidental pleurnichard, vous n'avez de cesse fait qu'envahir, massacré, tuer, pillé, violé les populations musulmanes jusqu'à nos jours et toujours en invoquant vos "grandes valeurs" de merde, pendant la colonisation c'était au nom de la civilisation, et aujourd’hui vous pratiquez vos crimes au nom des droits de l'hommes, de la démocratie et de la paix... Seulement voilà aujourd’hui ça ne prend pas, l'EI est soutenu par la population car cette même population a bien goûter à votre démocrasserie, et aujourdhui ils veulent un état musulmans digne de ce nom c'est a dire un Etat qui applique l'islam comme il se doit et c'est cela la vrai justice pour eux.

      Et pour donner un peu plus de consistance à votre appel au meurtre des populations musulmane par vos groupes terroristes républicains et democratique vous invoquez une autre excuse, ""oh ils nous menace" mais mon coco si tu restait bien chaudement à la maison à t'occuper de tes enfants sans aller massacré des populations à l'autre bout du monde qui ne t'ont rien demander ton pays merdique de gros beauf arrogant n'existerait même pas à leurs yeux, et en Janvier 2015 tu personne n'aurait été Charlie, donc fermez là un peu.

      Cordialement.

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    5. en Afghanistan nous aurions peut être du laisser les gens se faire pendre sur les terrains de foot ? facile derrière son écran d'analyser à postériori ...

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  2. Bonjour
    Je ne comprends pas votre phrase :
    "ou au moins que le gouvernement turc cesse de considérer Daech comme un ennemi et non un allié et il sera alors possible pour une coalition de mener une vraie offensive."
    Actuellement, la Turquie d'Erdogan soutient quasi officiellement l'état islamique, tout en étant membre de l'OTAN
    Arabie saoudite et Qatar fournissent argent et armes à l'EI.
    Pour le reste, merci de montrer quelle serait la dimension réelle d'une intervention qui se voudrait efficace et les difficultés son organisation et de sa mise en oeuvre ; il semblerait que certains sont persuadés qu'il suffirait d'envoyer le 2ème REP pour éparpiller l'EI façon puzzle.

    Vous évoquez la destruction de l'EI. Qu'en serait-il d'un "containment" musclé :
    "On" l'empêche de s'étendre, on reprend quelques points clé, on détruit tout ce qui peut lui rapporter des sous.
    A votre avis, cela suffirait-il à l'asphyxier et à le tuer à petit feu ?
    Est-ce une option envisageable ?

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    1. Bonjour, merci de vos remarques, je me suis planté sur la Turquie. Je voulais bien sûr dire l'inverse.
      Sur l'asphyxie, je suis sceptique. Les effets sont souvent contradictoires et cela donne rarement des résultats sinon auprès de son opinion publique pour montrer que l'on fait quelque chose.

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  3. Bonjour Michel,
    la force de Daech réside aussi, à mon avis, dans la difficulté qu'ont les uns et les autres à identifier son cœur, ou plus exactement sa tête. A en lire les comptes rendus, Daech ressemble un peu à l'hydre de Lerne, ce fameux serpent à 7 têtes qui repoussent sitôt coupées. Cela rend la négociation difficile, cela rend aussi la capture impossible. J.A.

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  4. Bonjour,

    Daech ne sera en effet pas détruit par les armées irakienne ou syrienne. La première est une force confessionnelle mal commandée et organisée dont les soldats, s'ils sont prêts à défendre les territoires chiites, sont démotivés dès qu'il s'agit de se battre dans les provinces sunnites comme le prouve la perte de tout le nord de l'Irak en juin 2014 ou encore la prise récente de Ramādī. La seconde n'est tout simplement pas assez puissante pour reprendre l'avantage. Pour l'instant elle concentre ses forces contre la seule rébellion syrienne elle-même fortement engagée contre l'EI en dépit de quoi le régime continue tout de même à subir des revers. Si nous venions à le soutenir il ne fait aucun doute qu'une bonne partie de la rébellion actuelle, d'obédience salafiste, se rallierait par désespoir à l'EI qui s'en retrouverait encore renforcé et pourrait désormais concentré toutes ses forces contre Bachar El-Assad.

    Une intervention extérieur se révèlerait non seulement extrêmement couteuse mais jouerait aussi le rôle d’un sergent recruteur pour Daesh comme vous le soulignez. Néanmoins je crois à titre personnelle que la stratégie du président Obama est cohérente. Pour le moment l’intervention terrestre nécessaire pour venir à bout de Daech n’a que peu de chances de se concrétiser et l’attitude la plus intelligente est celle de l’endiguement. La campagne aérienne actuelle a le mérite de forcer les forces de l’EI à se disperser et donc d’impacter leur capacité offensive. Les frappes sont limitées et évitent les zones urbaines de façon à ne pas nous aliéner encore plus les sunnites. Enfin le plus important, le gouvernement américain essaye de limiter les soutiens dont jouit l’EI à l’image de l’attitude ambigüe des Turcs. Cette politique d’endiguement ne peut certes venir à bout de ce proto-état mais elle permet de limiter au moins temporairement son expansion. Si un jour nous devions le reconnaître après l’avoir combattu, comme cela a été le cas avec les Bolcheviks, autant éviter qu’il n’engrange trop de gains territoriaux d’ici là.

    Il y a toutefois une dernière hypothèse qui m’inquiète et sur laquelle j’aimerai avoir votre avis. Bien que nous ne désirions pas intervenir au sol l’EI ne pourrait -il pas nous y forcer en s’en prenant à la Jordanie avec laquelle il partage désormais une longue frontière ou en multipliant les conflits périphériques comme au Lybie et au Yémen ? Je ne pense pas que ce soit dans son intérêt mais ce genre de raisonnement ne tient pas forcément face à des fanatiques religieux.

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  5. Très bonne analyse : ISIS (le nom de Daesh est péjoratif et incorrect - laissons-le aux propagandes des uns et des autres) profite des erreurs et des blocages des différents acteurs.
    On pourrait rajouter qu'une intervention au sol des Occidentaux (qu'ils appellent "croisés") dans le cadre d'une coalition internationale avec les états arabes (qu'ils appellent "apostats") est exactement ce que recherchent les leaders d'ISIS pour deux raisons :
    - ils refusent toute alliance et toute concession, même ponctuelle, par rapport à leur "pureté" autoproclamée, et le fait d'être opposé à une coalition hétéroclite renforcera cette image du "seul contre le reste du monde" qui est un puissant moteur moral pour des combattants endoctrinés (cf. Allemagne des deux guerres).
    - cela réalisera leur projet jihadiste, qui est calqué sur le Hadith célèbre de Dabiq, fondement idéologique à la doctrine messianique et totalitaire du projet d'ISIS (oui, vous ne rêvez pas, cette histoire délirante d'Armageddon à la mode musulmane constitue un réalité pour eux et explique beaucoup de choses dans leurs choix et leurs décisions).

    Bref, une intervention au sol est bien évidemment le passage obligé pour une victoire, mais il ne faut surtout pas qu'elle se fasse n'importe comment (par exemple "a minima", comme d'habitude pour les européens), sinon le désastre sera aussi important que celui de Libye.

    Une autre solution, non envisagée dans votre analyse, serait de réactiver une force d'opposition anti-EI sunnite et locale (comme l'ont fait les USA en 2007. Il existe encore de nombreuses tribus sunnites opposées à ISIS (par exemple dans les zones de Falloujah ou de Tikrit), et qui pourront plus facilement fédérer les populations locales et couper le lien population/ISIS qui fonde toute son assise et sa solidité. N'oublions pas qu'en janvier 2014, les populations syriennes de tout l'est de la Syrie se sont révoltées contre ISIS, mettant en difficulté le mouvement (qui a même perdu Raqqa quelques jours).

    Enfin, je ne crois pas à un "containment" ou une négociation avec ISIS qui est un mouvement jeune à l'idéologie messianique et totalitaire : s'ils parviennent à conserver l'initiative, ils ont deux cibles directes, visées à court terme : Damas et le KSA. à moyen terme, l'Egypte et Israël (par Gaza) seront aussi visés (avec une forte menace sur la Jordanie).

    ISIS est un facteur de déstabilisation intrinsèque, et soit nous parvenons (je ne sais pas comment) à le réduire jusqu'à la disparition, soit son simple maintien aura des effets qui s'amplifierons.

    J'étudie la question depuis plus d'un an (et j'essaie de livrer des billets sur mon blog sur cette question : http://blogs.mediapart.fr/blog/cedric-mas ).

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    1. Bonjour, vous avez raison. Je vais reprendre ce papier que j'ai écrit trop vite. Il y a bien sûr l'hypothèse Sahwa et les éventuels cygnes noirs. Pour la négociation c'est bien sûr exclu pour l'instant mais dans dix ans ? Pour l'endiguement, ce n'est pas parce qu'ils s'agitent beaucoup qu'ils vont réussir.

      Sinon ISIS c'est anglais et Daech c'est pour ne pas répéter tout le temps EI, OEI, etc.

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    2. Le problème de nommer cet ennemi est déjà symptomatique. Au lieu de le combattre dans la réalité, on lui dénie l'appellation qu'il s'est donné. L'exemple ridicule du PM britannique d'hier avec la BBC est tout un symbole : http://www.independent.co.uk/news/uk/politics/the-bbc-must-be-fair-to-isis-head-of-broadcaster-rejects-calls-to-stop-using-term-islamic-state-10359806.html

      Ils viennent de perdre 30 civils et la réplique, c'est de faire pression pour qu'on les appelle par un nom insultant (sic).

      Même si j'utilise aussi le terme Daech, je me suis expliqué sur le pourquoi d'ISIS sur mon billet :
      http://blogs.mediapart.fr/blog/cedric-mas/080515/isis-isil-daesh-ei-eiil-comment-appeler-ce-nouveau-mouvement

      et voici la meilleur explication pour ne pas l'appeler Daech :
      "L'"État Islamique en Irak et au Levant" (EIIL), ancêtre de l’EI, a d’ailleurs d’emblée rejeté l’acronyme "Daech", lancé peu après sa création en avril 2013, par des médias qui lui sont hostiles dont al-Arabiya et plusieurs autres chaînes d’information iraniennes et libanaises. Cette dénomination a fait rapidement des adeptes dans les rangs de ceux qui se battent contre l’EI en Syrie, du côté des rebelles comme du côté du régime de Bachar al-Assad. Le but était justement d’occulter les mots "État" et "Islamique", pour minimiser l’influence de l’organisation au sein des populations de la région et empêcher toute adhésion à son idéologie.

      L’expression, considérée comme "péjorative" par l’organisation terroriste, n’existe pas en tant que telle dans la langue arabe. Mais d’autres mots, proches phonétiquement, existent. À l’instar de "Daes" - celui qui écrase avec son pied - ou de "Dahes" - celui qui sème la discorde ou la zizanie. "Dahes" fait aussi référence à de célèbres batailles de l’histoire du monde arabe, les batailles de Dahes wal Ghabra, entre 608 et 650 ap. J.-C. Elles opposèrent entre elles des tribus arabes dans la période pré- islamique, Jahilya - ignorance en arabe - qui finirent par s’unir "grâce à l’islam".

      "Daech" renvoie donc inévitablement à une image et à des concepts très négatifs pour l’EI. Son usage qui se faisait souvent de manière anodine, prend tout son sens en tant qu’ "élément de langage" depuis que les autorités françaises l’ont adopté. Une prise de position politique sans plus aucune ambiguïté…"
      http://www.france24.com/fr/20140916-daech-etat-islamique-EI-hollande-fabius-france?ns_campaign=reseaux_sociaux&ns_source=twitter&ns_mchannel=social&ns_linkname=editorial&aef_campaign_ref=partage_user&aef_campaign_date=2014-09-16

      Finalement, le plus simple est ISIS (qui le nom qu'ils emploient eux-mêmes dans leurs communications officielles vers l'Occident - en anglais évidemment).

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  7. Ce qui fait à la fois la force et la faiblesse del'EI, c'est que c'est un phénomène purement sunnite. Les Chiites avaient fait leur "révoliution islamique" avec Komeiny, les Sunnires étaient orphelins de la chose. Al Quaida était autre chose et n'a jamais eu la même force d'attaction : pour une fois on propose un modèle de socièté radicalement différente de l'occident et de tout ce qu'il représente. La proximité avec les sociétés des états du Golfe est exacte, mais trompeuse aussi car les pouvoirs ne permettront pas certains dérapages qui se retourneraient contre eux : même s'ils sont contestés, ils restent forts encore. Ce n'est pas un modèle pour tous ces jeunes convertis ou autres qui sont fascinés par le type de société que propose cet "état" surtout avec sa dimension de "perfection" et de pureté originelle. Il ne faut surtout pas négliger la formidable fascination qu'exerce l'imaginaire. Mais pour l'instant, leur monde reste limité à l'univers sunnite et plus concrètement à l'Irak-Syrie.
    Les réduire par la guerre et tout ce que cela représente ou par la négociation? La guerre sera terreste si l'on veut être vraiment efficace avec un noyau dur de forces occidentales, c'est certain. Il y aura des pertes, c'est une autre évidence et probablement dans nos pays aussi car cette fois, l'ordre sera certainement donné d'agir sur nos territoires et avec des moyens plus conséquents que la kalach. Panique chez nous ? Peut-être, mais aussi fureur des populations devant les victimes et désir de vengeance : on risque de s'asseoir sur nos "droits de l'homme" quand il y aura une voiture piégée par mois ou semaine dans nos villes. Rappelons nous ce qu'à connu Israël, il y a quelques années. Négocier? Avec qui d'abord ? De plus, cela risque de signer l'arrêt de mort de cette "société idéale radicale" : quoi, ils pactisent avec l'occident honni ! ils perdont alors toute force d'attraction et seront vite relégués dans les poubelles de l'hstoire. Ce sera la fin du rêve du califat : ils sont piégés par leur propre radicalité.

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  8. "Quant à l’armée d’Assad, actuellement la plus grande organisation terroriste au monde, il ne peut être sérieusement question de l’épauler sous peine de renforcer encore la position politique de l'ennemi."

    Qu'est ce qui vous permet d'émettre une telle énormité? Que l'armée syrienne soit engagée dans une guerre civile brutale, dure et sale c'est un fait (autant que ses co-belligérants) mais de là à la qualifier d'organisation terroriste, alors qu'elle représente le dernier rempart d'un Etat syrien laïc relativement occidentalisé et moderne (ce qui par les temps qui courent n'est déjà pas si mal), c'est une sacrée ineptie!
    Effectivement dans le cadre d'une solution négociée avec l'EI (ce qui heureusement n'est pas à l'ordre du jour) cette armée et plus globalement l'Etat syrien d'Assad constitueraient un point d'achoppement certains avec les autres factions en présence. Mais nous sommes ici dans l'hypothèse de défaire militairement et de détruire l'EI.

    Or vous prêchez ici exactement le contraire de ce que vous dites, à raison, en Afrique. Pour anéantir l'EI nous aurons besoin en premier lieu de conseillers tactiques locaux, rien que pour la barrière de la langue, les plus compétents possible, et l'armée syrienne serait dans ce rôle une parfaite force d'appoint. Plus encore une fois l'EI anéanti militairement, l'occupation des territoires doit pouvoir reposer sur un Etat reconnu, une force politique faisant partie du problème, et non défaillante à l’instar du pseudo Etat irakien. Là encore notre meilleure option reste l'Etat syrien qui serait le plus à même et le plus compétent pour reprendre en main les régions pacifiées afin de reconstruire une administration solide et de relancer l'économie dans ces régions.

    Si notre intervention au Mali s'est avérée un succès, contrairement à la Libye ou la Centrafrique (relativement) c'est que nous nous sommes engagés avec un objectif clair, des moyens déterminés et surtout le soutien de l'Etat Malien, nous sommes intervenus afin de soutenir notre allié le Mali, en prenant fait et cause politiquement pour notre allié. Nous ne l'avons pas fait en Centrafrique du temps de Bozizé et une fois l'occasion passée et ce dernier (malotru et corrompu jusqu'au dernier degré personne ne le conteste) éjecté : le chaos, l'intervention à but humanitaro-droits de l'hommiste, pas de mission clair, bref un beau bourbier et un désordre qui continue toujours aujourd'hui. Clairement en terme opérationnel l'intervention au Mali a été une réussite là ou la centrafrique, je ne parle meme pas de la Libye, a été beaucoup plus nuancée.

    Or en excluant l'armée syrienne et l'Etat syrien d'Assad au profit des rebelles ou de je ne sais qui vous réouvrez un scénario à la centrafricaine ou à la libyenne et vous tournez le dos à votre référence opérationnelle qu'a été le Mali.
    J'ajoute enfin que l'Etat Syrien reste soutenu par des acteurs clefs de la Région qu'il serait mieux de se mettre dans la poche pour lancer une telle opération : Iran, Liban et Russie. Ces etats nous seraient d'une utilité incomparable si nous coopérerions avec eux non seulement dans la phase de destruction mais aussi dans la phase de stabilisation des territoires. On entend souvent dire qu'il n'y a pas de futur pour la Syrie avec Assad, la réalité c'est qu'il n'y a pas de place pour une future Syrie stable sans Assad et l'armée syrienne.

    P.S : je tiens à préciser que je n'oublie pas nos relations avec ce régime depuis le Liban en 1983 et que je ne suis en aucun cas un activiste pro Assad. Mais la chape de plomb idéologique qui pèse sur cette question syrienne et le cas d'Assad et du régime syrien est navrante et aux antipodes de la realtpolitik que nous devrions mener, et que vous défendez mon colonel dans la plupart de vos posts. A choisir entre l'Egypte et la Libye, ca sera sans hésiter l'Egypte pour moi ...

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    1. omme vous le savez le terrorisme est un procédé, visant comme son nom l'indique à frapper les esprits par la violence. Je vais repréciser que l'armée syrienne est simplement l'organisation qui actuellement utilise le plus au monde ce procédé. Après on peut toujours décider de s'allier avec des forces pratiquent le terrorisme, je crois simplement que cela aura surtout pour effet de nous mettre à dos les arabes sunnites et qu'au bout du compte, cela favorisera plutôt l'EI.

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    2. Je n'y connais pas grand chose, mais j'ai du mal à envisager que le renversement du régime syrien soit sans effets secondaires négatifs. J'avais compris qu'il s'agissait d'un pôle pseudo-chiite, et que sa présence a au moins l'avantage de diviser pour mieux régner dans cette région stratégique et...un peu caractérielle.
      S'ils tombaient, est-ce que cela ne renforcerait pas des Etats qui sont officiellement nos alliés, mais officieusement tout autre chose ?
      Ce scénario me ferait donc plus penser aux Américains armant les talibans contre les soviétiques, et ayant par la suite eu l'occasion de le regretter.
      En tout cas, on ne peut que constater que les opposants à la guerre en Irak de 2003 avaient raison. Ce qui n'empêche pas la ligne politique atlantiste d'avoir pris le dessus en France...
      Le désordre et la confusion sont extrêmes.

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  9. Personnellement c'est le désastre humanitaire qui m'attriste. L'on dira dans quelques années "plus jamais ça" en pensant aux crimes de cette organisation, comme on l'a fait après la WWII, le génocide cambodgien, le rwandais...

    Sinon, je perçois deux grandes limites à la comparaison avec l'URSS :
    - La rationalité soviétique nous était accessible. Nous les comprenions et étions capables de se dresser face à eux de façon efficace, de leur parler un langage qu'ils comprenaient, avec des mots comme "A-10" ou "Trident". J'ai l'impression qu'il n'y a aucune réelle compréhension en Occident de la rationalité propre de l'EI, et encore moins de compréhension de ce qui est possible pour simplement vivre dans le même monde qu'eux.
    - S'il y a eu des agents du KGB opérant en Occident, des liens avec des groupes terroristes et des réfugiés politiques, ça n'aura sans doute rien de comparable avec les déstabilisations et le flux de migrants que l'EI génèrera. Il n'y a plus de rideau de fer, que des flux.

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  10. Cher Monsieur, je vous remercie vivement pour cette très bonne analyse de la situation d’un point de vue militaire.
    Il existe néanmoins des questions sans réponses :
    Une fois la guerre gagnée au sol, par quoi remplace-t-on le Califat déchu ? Plus généralement quels seront nos alliés arabes sunnites ? En effet Daech a pris cette fois la peine de faire jurer fidélité aux tribus pour qu’elles ne puissent servir à le renverser. Il est illusoire de penser que l’on peut revenir au statut ante-bellum sans voire le problème de soulèvement des musulmans sunnites de la zone rejaillir tôt ou tard.
    Pour reprendre la logique du « laisser le Califat vivre » et ne pas intervenir au sol pour des raisons d’opinions publiques intérieures, il existe une autre option militaire -> la guerre aérienne à outrance telle qu’effectuée en 1944-1945 ou au Vietnam. Bonne ou mauvaise, légale ou non vis-à-vis du droit internationale, elle se doit d’être examinée.
    Elle consisterait en :
    -Détruire définitivement les centres de forage de gaz/pétrole (ce à quoi le gouvernement irakien s’oppose aujourd’hui)
    -Détruire toutes les centrales de production d’énergie (barrage, centrales électriques….) et tous les entrepôts connus de nourriture (ce que ne fait pas la coalition à ce jour)
    -A l’aide de bombes à sous munitions rendre les grands axes routiers impraticables.
    -Déduire les villes de Mossoul, Fallujah, Ramadi, Baiji, Palmyre et Raqqa (et toute les « grosses villes ») à l’état de ruine (Dresde 1945, Beyrouth 1982, Grozny 1998, Kobané 2015) presque invivable.
    -Comme au Vietnam empoisonner le plus possible les cultures (assez facile à repérer car aux bords des affluents du Tigre et de l’Euphrate).
    Cette (horrible) solution a quelques avantages et beaucoup de défauts.
    Avantages : Elle peut être mise en pratique sans risquer la vie d’hommes au sol. Elle permet de détruire complétement la puissance financière de Daech : Le Califat ne pourra tout rebâtir s’il se voit privé de ses deux plus grosses sources de revenus = vente de gaz/pétrole et impôts locaux (les personnes qui ont tout perdues font de très mauvais contribuables). Son projet de grand état islamique se retrouvera mort-né économiquement et il ne pourra plus que vivoter à l’instar de ce que faisait Al Shebab en Somalie 2009-2011 ou les Talibans en Afghanistan 1996-2001
    Inconvénients : En agissant de cette façon la coalition se met (définitivement) à dos non seulement l’ensemble des populations sunnites d’Irak et de Syrie, mais aussi l’ensemble de l’Oumma (1.3 milliards de croyants). En effet elle se comporterait comme Assad puissance 10'000. Par ailleurs, on ne règle nullement le problème, car le Califat subsisterait (quoique très affaiblit) et il appellera à des représailles terribles sur le sol occidental.
    En définitive cette solution doit être écartée même si certains éléments peuvent être repris au préalable d’une attaque au sol (centrales électriques bombardées, centres de forages….). En clair tout raser ne sert à rien si on ne sait pas comment tout reconstruire. Maux de têtes en perspectives.

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  11. Pour l'instant il faut ni détruire, ni laisser vivre tranquillement et cela temps que la question du nucléaire iranien n'est pas été résolu pour de bon. Un accord sur le nucléaire iranien devra être viable sur le long terme et c'est cette accord qui déterminera l'avenir géopolitique et stratégique de la région et par là même l'avenir de l'état islamique.
    Ni Daesh encore moins Alquaida n'ont ou n’auront ce pouvoir de déstabilisation régionale(voir mondial) que représenterait un Iran possédant des armes nucléaires, les israéliens (réalistes et obsédés par la sécurité) et les pays du golf ne s'y sont pas trompés.

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  12. L'EI n'est pas le premier mouvement '' islamique '' a s'emparer d'un vaste territoire. On peut rappeller celui du Madhi au Soudan a la fin du XIXe Siècle. Mais a l'époque, pas de terrorisme hors d'Afrique.

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    1. Je suis étonné qu'on ne cite pas plus souvent cette référence. Cela dit j'ignore jusqu'à quel point on peut faire des similitudes.

      J'ai vaguement compris que le Mahdi a, un beau jour, tiré sa révérence, et que son rêve de califat s'est évanoui dans les sables du Soudan, où le jeune Churchill s'était cassé la figure en tombant de son cheval, lors d'une des dernières charges de cavalerie de l'armée britannique.

      Et si on attendait patiemment que le truc s'effondre de lui-même?

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  13. Encore un très bon article.
    Cependant vous précisez qu'il serait possible de détruire daech á l'aide d'un déploiement massif de forces occidentales au combat. Pourtant il y a encore quelques mois un engagement massif parraissait être le meilleur moyen pour renforcer l'EI á long terme et cette option était donc a proscrire. Cela a t-il changé ?

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    1. Tout cela est surtout un prétexte à ne rien faire de sérieux mais le déploiement existe déjà. La vraie question est de savoir qui on aide ?

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  14. Nous sommes à la fin d’un cycle, nous sommes sur le fil du rasoir, nous sommes mûrs pour un effondrement sans précédent de notre modèle de société. Cela peut arriver à tout moment et nous risquons alors de vivre un nouveau totalitarisme qui par un réflexe de survie des masses peut nous être imposé à tout moment, puisqu’il sera réclamé et accepté avant qu’elles ne s’aperçoivent de leur erreur.
    C’est pourquoi nous ne pouvons être victorieux face au terrorisme en apportant des solutions uniquement militaires. Votre analyse mon Colonel, pour être brillante n’en est pas moins incomplète, Daech on peut continuer à l’appeler ainsi ou l’EIIL (pourquoi utiliser l’abréviation américaine ?), ne saurait mourir d’une mort programmée en lui coupant en quelque sorte les vivres, ses sources d’approvisionnement et son financement. Daech n’a pas de territoire, ce n’est pas en reprenant territorialement une partie de ses conquêtes que ce mouvement disparaîtra comme par enchantement. On ne lutte pas ainsi contre une conception du monde qui remet en cause les fondements même de notre civilisation judéo-chrétienne. Il faut regarder de près les cartes géopolitiques et singulièrement celle du pourtour de la méditerranée pour se faire une idée plus précise des objectifs poursuivis par ceux que j’ai nommés mabouls. (http://www.athena-vostok.com/daesh-une-guerre-chaotique-le-combat-des-mabouls)

    La réponse militaire seule est insuffisante et n’est pas à la hauteur de l’enjeu. C’est en luttant bec et ongle pour régénérer nos valeurs morales, en revenant à des fondamentaux simples. Respect de la laïcité éclairée, lutte contre les sectarismes et les communautarismes, valeur renouvelée envers l’éducation, une éducation qui redonne à l’écrit et au verbe toute son importance. Il faut imposer une égalité réelle devant le droit au travail, et probablement étudier le retour d’un service national obligatoire civique ou militaire au choix, mais indispensable pour redonner à une partie de notre jeunesse, qui en a tant besoin, le goût de l’effort, de la parole donnée et le respect des autres.
    Bref prendre conscience que les solutions du « laisser vivre » en prenant le risque de l’importation du combat ici, chez nous et leur laisser un temps précieux en déstabilisant l’Egypte, donc Gaza, avec une réaction inéluctable d’Israël, la Jordanie et le Liban ainsi que la Tunisie, le Maroc, voir l’arc méditerranéen… ou du « détruire » en reproduisant les erreurs commises en Afghanistan où nous avons mené une guerre selon des normes inadaptées, ne peuvent nous mener qu’à des impasses.
    Je suis étonné de la faiblesse de pensée de nos élites ou réputés tels sur ces sujets qui sont pourtant majeurs, comme si la difficulté d’apporter une réponse suffisait à décourager l’entreprise. . Il faut garder espoir cependant puisque avec de Gaulle on peut encore dire : la guerre commence infiniment mal ; il faut donc qu'elle continue. En attendant il faut tenir et comprendre, et nous ne tiendrons pas seuls, mais en prenant des initiatives européennes, car l’Europe est en première ligne et la France ne saurait rester isolée.

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    1. Daerch est la démonstration éclatante de ce que l'intervention décidée par le visionnaire George Bush et l'extrême droite américaine peut donner lorsqu'on lui laisse mettre les pieds au moyen orient

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  15. Contrairement à ce que bcp d'occidentaux pensent Daech n'est pas une entreprise avec notre vision du monde. Daech est un pouvoir religieux qui fascine et attire les déçus des sociétés sécularisés et nationalistes arabes. D'ailleurs comment ne pas croire que le monde arabo-musulman souhaite finalement fonctionner comme Daech --> Vos réponses à la vidéo de Mr Aldeeb svp --> https://www.youtube.com/watch?v=Yyn-wZTaP0Q

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  16. Il ne s'agit finalement que d'une tentative de résurrection du Califat.Je préfére ce terme à celui de Daech,EI ou ISIS.Le Califat a été pendant de longs siécles une réalité et posséde une force d'attraction fondée sur un passé certes enjolivé et sur une certitude d'alternative à l'occidentalisation et à la mondialisation.La comparaison est hasardeuse mais le Califat est la version moyen orientale du Reich allemand, de la Grande Serbie , de l'Amérique Bolivarienne chére à Chavez, de l'Empire du Soleil Levant.:des rêves inaccessibles mais motivants et mortifères.
    Une intervention lourde occidentale ne fera que rendre plus attractive la participation des sunnites à cette illusion si elle demeure au stade de l'affrontement de civilisations.
    En revanche si on laisse se développer le Califat il se dissoudra dans des querelles internes et des guerres civiles.La monarchie séoudienne ne pourra pas se laisser déposséder des Lieux Saints et recevra l'aide des monarchies de Jordanie,du Golfe et du Maroc.Le Califat est déjà entré dans une entreprise de déstabilisation de ces états avec des attentats provocateurs contre les minorités chiites séoudiennes et du Golfe.On peut considérer qu'à moyen terme le Califat sunnite profitant de tensions entre les monarchies et un Iran réintégré dans la communauté internationale saura tirer les marrons du feu en se présentant comme la seule autorité de la Oumma sunnite.
    La seule intervention des pays non musulmans doit se circonscrire à la fourniture graduée, discréte et payée baril sur l'ongle de moyens militaires.Une belle et joyeuse guerre civile au Moyen Orient ne pourra qu'affaiblir le projet de civilisation du Califat et le discréditera dans les communautés musulmanes extérieures surtout si on met en relief ses liens avec les salafistes et leur version moderniste des Fréres Musulmans.
    Cette résolution du probléme du Califat a peut être déjà commencé en Egypte avec la destruction politique des Fréres Musulmans et la guerre contre les soldats du califat au Sinai........avec l'aide financiére de l'Occident et la fourniture de matériels quitte à encourager un nationalisme ou un panarabisme qui furent si chers aux régimes militaires laics du passé récent.Tout cela sous le regard d'Israel dont l'attitude ''neutraliste'' doit être imitée.

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  17. daech c'est un cancer du pancréas métastasé à mauvais pronostic, la médecine est à ce jour est assez impuissante

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  18. Bonjour M. GOYA;

    quelle est votre appréciation du rôle que peuvent jouer les peshmergas irakiens et les kurdes du YPG dans l'opposition à l'EI / DAECH ? Pour les premiers, la "conquête" de MOSSOUL représente - a priori - un objectif établi, voire revendiqué, mais les seconds rechigneraient sans doute à aller bien au-delà des limites des cantons de peuplement kurdes en Syrie ( sauf à y être contraints par les islamistes, toujours agressifs envers eux ).

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    1. Bonjour, j'ai modifié un peu mon texte pour les introduire. Je crains que les Kurdes soient limitées en capacités pour aller au delà de leurs territoires. Je crois surtout que cela susciterait des réactions immédiates de la Turquie et de Bagdad. Il ne faut pas oublier non plus qu'ils ne seraient pas vraiment les bienvenus chez les Arabes sunnites, en particulier le YPG.

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  19. Bonsoir,

    Vous écrivez "Il faudra alors accepter de vivre en situation de guerre endémique, et donc d’accepter d’autres attaques terroristes, jusqu’à l’acceptation de l’existence d’un nouvel État radical au Moyen-Orient."
    Cela laisse supposer qu'une fois que l'Occident acceptera l'existence de cet État radical, chacun restera dans son pré carré.
    Or la lecture de "Gestion de la barbarie" montre le contraire car son auteur veut que "l'Oumma puisse, une fois encore, diriger l'humanité sur le chemin de la grâce divine et du salut." (p 19)
    Ceux qui pensent qu'une contention de cet État dans un territoire limité est possible se trompent, puisque "le plus abominable des niveaux de la barbarie est rien moins qu'une stabilité sous l'ordre de l'incroyance" (p 23), la barbarie étant non ce que nous estimons l'être (à savoir eux) mais ce qu'eux estiment l'être (à savoir notre mode de vie).
    Nous sommes donc confrontés à des humanistes qui, pour le plus grand bien de l'humanité, sont prêts à hâter notre comparution devant le juge suprême du tribunal céleste.
    Le choix qui nous est laissé est simple : conversion ou extermination, car "c'est ainsi qu'Allah est grand" comme le disait un auvergnat célèbre.

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  20. Bonjour,

    Vous optez pour un scénario de maintien de l'EI et d'une opération terrestre possible des forces de la coalition. Ni l'un, ni l'autre n'auront lieu, votre erreur provient d'une vision idéologique de la situation.

    "Quant à l’armée d’Assad, actuellement l’organisation pratiquant le plus le terrorisme au monde (mais ne se filmant pas), il ne peut être sérieusement question de l’épauler sous peine de renforcer encore la position politique de l'ennemi et de réduire la notre dans la population arabe sunnite"

    Assad est le dirigeant légitime d'un Etat souverain en guerre contre des puissances venues de l'étranger (ce qui n'est pas la définition du terrorisme je pense). 80 nationalités recensées combatent contre l'AAS.... Vu la couverture satellite sur la zone, si l'Otan avait une vidéos d'exactios de l'AAS elle ferait la une du 20 heures. Et si vous faites allusion aux massacres de Houla et de la Ghouta, ils se sont être révélés être le fait de l'ASL et de leurs collègues du Front-Al Nosra (les rebelles "modérés" de nos medias).

    De plus, il y a déjà des frappes de la coalition (France, Angleterre...) en Syrie avec l'accord du gouvernement syrien depuis des mois... accord obligatoire quand on est doté du sytème S-300 !

    Je note que les USA (accords 5+1) ont confirmé Assad dans sa position et que la Tunisie et l'Egypte vont rouvrir leurs ambassades à Damas... on va vers l'apaisement et c'est tant mieux pour le peuple syrien.

    Effectivement vous notez à juste titre que la Russie est un acteur potentiellement majeur de cette crise qui a trouvé son paroxysme

    "De fait, actuellement, seules des armées professionnelles occidentales, et peut-être russe, peuvent envoyer des soldats combattre avec courage et efficacité sur l’Euphrate avec éventuellement l’appoint de forces des monarchies arabes, jordanienne surtout."

    Comme l'a révéléle général Wesley Clark, l'EI a été créé par les USA pour détruire l'axe de la Résistance et redécouper le M-O, mais ce cancer de l'humanité a pris des proportions inattendues (Ramadi, Falloujah) menacant les intérêts US en Irak. Poutine est bien trop malin pour tomber dans le piège tendu, à chaque erreur de l'occident il gagne en crédibilité et obtient des accords diplomatiques et économiques exorbitants (les accords 5+1). Il est dans une stratégie défensive de soft power gagnante...

    "Le centre de gravité de l’EI réside dans le soutien, plus ou moins volontaire, d’une grande partie de cette population des provinces sunnites."

    En fait l'EI n'a aucun soutient dans la population syrienne même dans les zones sunnites, la majorité des soldats de l'AAS sont sunnites et notamment les NDF , ... 75 % des syriens sont sunnites. L'EI n' aucune base populaire en Syrie.

    Plusieurs raisons me laissent penser que la guerre va se terminer au profit du gouvernement syrien :

    Tout d'abord les bélligérants ne forment pas un front uni, ils n'ont pas les mêmes soutiens, l'ASL soutenu par les USA, le Front Al-Nosra par l'axe Turquie-Arabie Saoudite – France Israel, l'EI Turquie-Pays du Golfe et les milices de Jaysh al-Islam par le Qatar. Et il y a d'importantes divergeances diplomatiques entre ces pays que je détaille pas ici.

    Obama a tranché de toute façon : containement de l'EI, maintien du président syrien, accord avec l'Iran. Ce revirement date d'avril 2014 avec la confrontation des navires US et russes en Méditterranée. Si ma mémoire est bonne les US ont envoyé 2 tomahawk pour tester la défense anti-missile syrienne puis les russes auraient envoyé un Su-24 qui a neutralisé le système Aegis d'un navire US. Dans ces conditions la négociation diplomatique devient plus facile... du côté russe en tout cas.

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    1. Bien sûr, lAssad n'a gazé que des poux ! Vous avez omis cependant la glorieuse frappe nucléaire tactique russe contre la base secrète US sur la face cachée de la lune ainsi que la défaite piteuse des dauphins de l'US Navy face aux vaillants ours brise glace russes en mer des Tchouktches ...

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  21. Le problème majeur, c'est que pour une fois, nous sommes affrontés à une toute autre rationalité que la nôtre. Le communisme n'a jamais été que le rejeton de l'occident : les comparaisons ne tiennent pas. C'est donc bien leur idéologie qu'il faut comprendre et prendre en compte et il est difficile pour un¨occidental laïque qui a mis la religion dans son coin, d''admettre que ces gens ne puissent rêver que du paradis d'Allah...Que tous les musulmans ne raisonnent pas ainsi, c'est exact, mais les radicaux islamistes, par leur propagande habile et leur violence extrême entendent bien leur faire entendre raison. En France, on nous vante un islam à la Française acceotant les valeurs de la République, la laïcité ...On nous présente (toujours les mêmes) des imams progressistes (dont certains sont sous protection policière, entre nous soit dit) : qu'elle est l'audience réelle de ces gens dans la communauté musulmane ? L'Islam de la mosquée de Paris fait bien sourire des jeunes de banlieues et c'est sûrement pas ce disours qui les convaincra. C'est donc bien à la source qu'il faut agir : le combat est avant tout idéologique si l'on veut vraiment extirper cette vision de la religion musulmane des esprits. Vaste programme car on touche aux fo ndements de certaines sociétés traditionnelles et en son temps Khomeiny avait bien compris le risque mortel que représentait une société laïcisée. Il avait bien analysé l'évolution du christianisme par exemple : vous perdez le contrôle social, la religion se réduit à la sphère individuelle, c.a.d. peu de chose.Ce travail est d'abord à mener par les musulmans eux-mêmes : ils sont les premiers concernés. On imagine l'ampleur des réfexions et remises en cause que cela va entraîner. Une réponse claire, par exemple, une fois pour toute à la liberté de conscience : oui ou non, peut-on renier sa religion, la quitter pour une autre ou simplement devenir athé? Qu'on encourage pas ce phénomène se conçoit, mais peut-on avoir une réponse claire et non alanbiquée?

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  22. On test tout les jours dans nos interventions mondialistes les effets de la loi de Murphy mais que cela tienne quand on se prend pour les rois du monde ce n'est pas les conneries qui nous étoufferont !

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  23. 2020 L’échec de la reconquête

    Depuis la tentative de la coalition mêlant les Turcs, les Pasdarans iraniens, les Kurdes, les forces spéciales occidentales et les forces russes débarquées à Tartous en Syrie afin de reconquérir les territoires contrôlés par le califat en suivant l’Euphrate par des axes de pénétrations depuis la Turquie au Nord et l’Irak au sud et mobilisant environ cent mille hommes, la situation avait empiré. La coalition était incapable de coordonner ses forces toutes motivées de manière différentes. Comment coordonner ensemble les forces Kurdes et Turcs, les forces Russes et les contractors américains, les Iraniens chiites et les Irakiens sunnites, et la multitude de tribus soumises en partie à l’EI, en partie aux forces gouvernementales en raison des pressions, des avantages et des subsides consentis par les uns ou les autres ? La situation échappait à toute analyse globale. Aucun des pays concernés avait accepté de se soumettre à un commandement unique. Les parties de territoire reconquis devaient être tous occupées, ce qui mobilisait des effectifs considérables, qui étaient au-delà des possibilités des forces occidentales et notamment européennes. Les stratèges Etatsuniens qui avaient engagé l’offensive, avec des forces composées essentiellement de contractors et de pseudo conseillers, constataient leur incapacité à adapter une tactique en cohérence avec cette guerre chaotique. L’opinion publique américaine souhaitait un repli « stratégique », mais ce qui retenait le congrès et la Maison Blanche, était l’engagement de plus en plus puissant de la Russie et de ses forces spéciales dans le déroulé du conflit..... L’échec de la reconquête

    Depuis la tentative de la coalition mêlant les Turcs, les Pasdarans iraniens, les Kurdes, les forces spéciales occidentales et les forces russes débarquées à Tartous en Syrie afin de reconquérir les territoires contrôlés par le califat en suivant l’Euphrate par des axes de pénétrations depuis la Turquie au Nord et l’Irak au sud et mobilisant environ cent mille hommes, la situation avait empiré. La coalition était incapable de coordonner ses forces toutes motivées de manière différentes. Comment coordonner ensemble les forces Kurdes et Turcs, les forces Russes et les contractors américains, les Iraniens chiites et les Irakiens sunnites, et la multitude de tribus soumises en partie à l’EI, en partie aux forces gouvernementales en raison des pressions, des avantages et des subsides consentis par les uns ou les autres ? La situation échappait à toute analyse globale. Aucun des pays concernés avait accepté de se soumettre à un commandement unique. Les parties de territoire reconquis devaient être tous occupées, ce qui mobilisait des effectifs considérables, qui étaient au-delà des possibilités des forces occidentales et notamment européennes. Les stratèges Etatsuniens qui avaient engagé l’offensive, avec des forces composées essentiellement de contractors et de pseudo conseillers, constataient leur incapacité à adapter une tactique en cohérence avec cette guerre chaotique. L’opinion publique américaine souhaitait un repli « stratégique », mais ce qui retenait le congrès et la Maison Blanche, était l’engagement de plus en plus puissant de la Russie et de ses forces spéciales dans le déroulé du conflit.http://www.athena-vostok.com/2020-la-cassure-premices-de-troisieme-guerre-mondiale-suite

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  24. Mes Respects Mon Colonel,
    quand est-il d'une opération de guerilla anti-guerilla, à l'image des soviétique en Afghanistan (avant l'arrivé des missiles Stingers) et des Australiens au Vietnam (dont vous citiez l'exemple dans une autre publication) ?

    Cela nécessiterait moins d'hommes pour un impact direct il me semble. Car s'il est convenue qu'une guérilla ne peut triompher militairement d'une armée moderne déterminé, une armée moderne déterminé employant des techniques de la "petite guerre" peut-elle obtenir des résultats intéressant?

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    1. Les deux ont échoué !
      les occidentaux ne savent plus mener des guerres en corrélation avec les principes qu'ils brandissent : finalité : les gens que l'on est venu combattre pour liberer ou faire croire à la libération d'autres populations (qui ne nous ont rien demandé , passage) finissent par avoir du soutien de la population à libérer !
      L'introduction ou l'aide aux milices de la mort comme daesh et d'autres milices chiites n'est pas une bonne idée , elle a montré ses limites avec les contras au Nicaragua , le falangistes au liban , les ouzbeks en afghanistan !
      L'histoire se répète : si la France n'avait pas morceler la région syro libanaise dès les années 1920 , via les confessions , les gens comme bashar ne serait point au pouvoir et la guerre civile libanaise n'aurait pas eu raison d'être .
      Il faut penser et panser les plaies autrement .

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  25. Le problème syrien est lié au problème irakien , afghan ,somalien , libyen , malien , tunisien , egyptien ,nigérian, yéménite , soudanais et bientôt algérien ( de nouveau ) .
    La bonne question reste : qui articule ces déstabilisations ?
    Les européens s'interroge sur la manière dont ils vont être les gendarmes du monde ( pour l'opinion publique) mais cette opinion publique qui réagit sur les réseaux sociaux devrait se aborder la manière dont une partie de l'occident agit en vandale du monde oriental et africain .
    Si on laissait ces peuples gerer leur nation(dont les ressources) selon leur socle idéologique au lieu de leur imposer notre pseudo démocratie , il n'y aurait pas eu de daesh .
    Un jour l'orient sera le tombeau des armées qui lui ont pillé pétrole , culture et paix civile , peu ou prou l'existence d'idiots utiles de daesh , ou autres extrémismes puants .

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    1. Analyse de haut vol... Si il existe une culture et une histoire en Syrie et en Jordanie, celle-ci n'existe ni en KSA, ni au Koweit, ni au Qatar, ni EAU etc... L'intervention américaine de 2003 à laquelle la France et des millions de personnes de par le Monde se sont opposés, est la seconde origine du problème. La première étant les accords Sykes-Picot de 1916 et le découpage de la région pour éviter d'une part la main mise de la Turquie et d'autre par des Etats homogènes confessionnellement parlant. Sachant que la grille de lecture à l'époque portait surtout sur le pétrole... et les km2 colonisés. Un Etat sunnite extrémiste, un état Kurdes, un état chiite sont-ils la bonne réponse. Pour nous peut-être. Pour les Turcs comme pour les Saoudiens certainement pas. Face au nœud gordien...le retour du nucléaire tactique ?

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    2. D'abord détruire Daesh. Leurs forces ne sont pas toujours mêlées à la population... Et pourquoi pas quelques bombes "propres", comme les bombes à neutrons. Avantages: anéantissement de l'ennemi, tout en épargnant les bâtiments et le patrimoine archéologique; de plus, rapidité d'exécution. Bien sûr, ce n'est pas applicable partout, car Daesh essaie de mêler ses forces avec les civils, mais cela peut aider là où c'est possible!

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  26. Laissez vivre l'EI n'est pas réaliste mais ensuite...

    La solution Bachar n'est ni réaliste, ni moralement acceptable. Elle n'est pas acceptable pour les raisons que tout le monde connaît et pas réaliste parce que Bachar tient la partie de son pays grace à des puissances étrangères, il est parfaitement stupide de penser que Bachar pourra un jour tenir la Syrie de nouveau.

    La solution de l'opposition modérée n'est pas non plus crédible, sur le plan militaire ils ne représentent qu'une force secondaire et surtout totalement gangrénée par les djihadistes.

    Les Kurdes sont braves et efficaces mais ne nous leurrons pas, ils n'iront pas au-delà d'une certaine limite et ne tiennent pas à contrôler le pays arabe sunnite.

    Dans ce conflit il faudra être pragmatique. Accepter que Bachar règne sur le pays alaouite, accepter l'indépendance des Kurdes d'Irak et de Syrie, accepter dans la région de Ninive d'aider les Chrétiens et Yézidis à fonder un petit pays sous notre protection.

    Pour le reste, il existe une carte, celle de la Jordanie. Un pays dirigé par une monarchie sunnite modérée (dans les critères de la région) qui à ma connaissance ne finance pas les courants extrémistes de l'Islam sunnite.

    Pour tout ça il faut d'abord accepter que la Syrie et l'Irak n'existent plus. Il faudra convaincre les Jordaniens de jouer un rôle de premier plan, il faut continuer les bombardements et il faudra bien accepter d'aller au sol et détruire l'EI.

    P.E.

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