Déjà publié le 2 mai 2014
En décembre 1994 à Grozny, quelques milliers de fantassins tchéchènes infligeaient une cuisante défaite à une armée dont les Etats-Unis et l’OTAN se demandaient quelques années plus tôt comment ils pourraient l’empêcher d’atteindre le Rhin en quelques jours. La Russie témoignait ainsi de la vitesse avec laquelle une armée négligée pouvait perdre ses capacités. Vingt ans plus tard, cette même armée connaît une remontée en puissance spectaculaire qui ne peut manquer d’avoir une influence indirecte mais forte sur notre propre politique de défense nationale.
Dès
son arrivée au pouvoir en 1999, Vladimir Poutine avait clairement indiqué sa
volonté de réorganiser en profondeur les forces armées russes et de
reconstituer un outil de puissance qu’il n’hésite d’ailleurs pas à engager dès
1999 en Tchétchénie, puis en Géorgie en 2008. Durant la campagne électorale de
2012, il annonçait une accélération de cette transformation et son intention
d’en faire un instrument de relance économique : « Les vastes ressources
investies dans la modernisation de notre complexe militaro-industriel et dans
le rééquipement de l’armée doivent servir de carburant au moteur de notre
modernisation économique, afin de créer de la croissance et une situation dans
laquelle les dépenses gouvernementales financent de nouveaux emplois,
soutiennent la demande du marché et facilitent la recherche scientifique ».
L’armée
russe de 2008 engagée en Géorgie n’était déjà plus celle de la deuxième guerre
de Tchétchénie et encore moins celle de la première. Elle souffrait pourtant
encore de nombreuses déficiences. En février 2014, l’occupation de la Crimée et
le regroupement de forces à la frontière ukrainienne montraient déjà des
capacités nouvelles. Si les projets en cours sont menés à bien et si la volonté
actuellement manifestée ne faiblit pas, les forces russes des années 2020
auront encore atteint une autre dimension.
L'implosion d'une armée
L’histoire
de la Russie est pleine d’effondrements militaires soudains suivis de rebonds
tout aussi spectaculaires. L’armée russe de la Première Guerre mondiale, mal
soutenue par sa société, s’effondre à partir de 1916 avant de renaître presque
tout de suite après sous la forme d’armées blanches et surtout de l’armée rouge
organisée par Trotski. L’industrialisation soviétique des années 1920 et 1930,
telle qu’elle est définie par le IIIe Congrès des Soviets est très clairement
militaro-centrée, l’effort de défense doublant en l’espace de dix ans pour
atteindre 26 % d’un PIB lui-même en forte hausse. Cette période, qui sert de
modèle assumé au projet russe actuel, voit alors le développement des moyens
puissants et des concepts très originaux dont l’élan est brisé par les purges
de la fin des années 1930 mais qui servent de base à la nouvelle armée rouge
qui finit par conquérir l’Europe de l’Est et s’emparer de Berlin.
L’effondrement
militaire du début des années 1990 est le résultat de la conjonction de celui
de l’économie qui suit sa libéralisation et du désintérêt de la nouvelle classe
politique et économique pour les instruments régaliens. Le complexe
militaro-industriel est laissé à lui-même ne survivant plus vraiment que par
des exportations, par ailleurs déclinantes, tandis que la plupart des unités de
combat ne s’entraînent plus et se transforment en dépôts, plus ou moins actifs
et entretenus. L’engagement désastreux à Grozny en 1994-95 est alors le
révélateur de l’état réel des forces et de la vitesse avec laquelle des
compétences tactiques et des capacités peuvent se perdre lorsqu’un outil de
défense est négligé.
La
remontée en puissance qui suit l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 1999
est progressive, se manifestant au fur et à mesure de la restauration de
l’autorité de l’Etat et de l’augmentation de ses ressources budgétaires. Le
conflit avec la Géorgie en 2008, malgré une issue favorable, a accéléré la
prise de conscience, tant au sein des états-majors que des élites politiques
des problèmes structurels de l’armée et permis d’accélérer encore le processus
de rénovation sous la direction du ministre Anatoli Serdioukov.
On
estime alors qu’en dehors des forces nucléaires et des troupes aéroportées, les
unités véritablement opérationnelles ne dépassent pas 17 % des unités de
l’armée de terre, 7 % de l’armée de l’air et 70 % de la Marine, soit 100 000
hommes sur un total de 1,8 million et alors que l’administration centrale
compte 52 000 personnels. La base industrielle et technologique de défense
(BITD), isolée du reste de l’économie, perd massivement ses ingénieurs (leur
âge moyen est désormais de 58 ans) et ses compétences. Les innovations des
bureaux d’études deviennent rares (chasseur Sukhoï T-50 et missiles
intercontinental Boulava). La moitié des Mig-29 vendus à l’Algérie en 2006 ont
été renvoyés pour malfaçon et la livraison à l’Inde du porte-avions inachevé
Amiral Gorshkov a pris cinq ans de plus que prévu. L’armée de l’air n’a reçu
que trois appareils de 1991 à 2008. La part des équipements de toutes les
forces armées pouvant être considérées comme modernes est estimée à 6 % en 2007
tandis que celle des équipements inutilisables, sinon comme réservoirs de
pièces détachées, représente 55 %.
La réforme Serdioukov
La
transformation des forces russes est proportionnelle aux ressources qui y sont
consacrées et qui sont en augmentation croissante. En monnaie constante, le
budget de la défense russe est passé de 51,9 milliards d’euros en 1992 (après
avoir déjà très fortement diminué) à 28,9 milliards en 2002, pour remonter à 64
milliards en 2013. L’effort de défense représente désormais environ 3,4 % du
PIB, chiffre jugé encore insuffisant pour assurer le succès des réformes en
cours. Le budget devrait encore augmenter de 60 % de 2014 à 2016 et le plan
d’équipement 2011-2020 a été revu plusieurs fois à la hausse pour atteindre un
total de 556 milliards d'euros.
S’appuyant
sur les travaux du Conseil de politique étrangère et de de sécurité (SVOP) de
2004 ou du groupe de travail du colonel Shlykov, la réforme lancée par Anatoli
Serdioukov en 2008 vise à transformer complètement la physionomie de l’armée
russe. Ainsi, les deux volets prioritaires de cette réforme consistent d’abord
au remplacement de l’armée de mobilisation de masse par une force beaucoup plus
réactive composée d’unités moins nombreuses et plus professionnelles puis à la
modernisation des équipements Il s'agit là pour l’instant davantage d'une
imitation et d’un rattrapage des forces occidentales les plus modernes que d’un
modèle original comme ce fut le cas durant l’ère soviétique.
Le
nombre de formations et états-majors est diminué drastiquement, de près de 90 %
dans l’armée de terre, de moitié dans l’armée de l’air et la marine mais aussi
d’un tiers dans les forces de missiles stratégiques et d’un sixième dans les
forces aéroportées et les forces spatiales. Les six districts militaires sont
remplacés par quatre commandements interarmées (Centre, Ouest, Sud, Est) qui
contrôlent toutes les forces, y compris les garde-frontières ou les forces du
ministère de l'intérieur. Dans l’armée de l’air, les régiments aériens
disparaissent au profit d'escadrons regroupés dans 52 bases. Dans l’armée de
terre, l’échelon division est supprimé, hors troupes aéroportées (qui sont en
réalité de fortes brigades). L’armée de terre est organisée en 2009 en 4
brigades de chars (3 bataillons de chars et 1 bataillon d’infanterie) et 35
brigades d’infanterie motorisées (3 bataillons d’infanterie et 1 bataillon de
chars). Chaque brigade de manœuvre dispose aussi de nombreux bataillons d’appui
et de soutien (artillerie, lance-roquettes multiples, artillerie antiaérienne,
missiles antiaériens, génie, transmissions, maintenance, logistique). Une
brigade de forteresse complète ce dispositif. Les autres unités d’appui et de
soutien sont regroupées dans 45 brigades. Une soixantaine de bases de stockage
sont conservées pour servir de réserves de matériels.
Les
dissolutions d’unités et la réduction des trois-quarts de l’administration
centrale ont permis de réduire, non sans tensions, le nombre d’officiers de
l’ensemble des armées, de 355 000 à 220 000. Les effectifs théoriques totaux
sont passés dans l’active de 1,35 million à 1 million (la réalité est plus
proche de 750 000) et ceux de la réserve de 4 millions à 700 000. Le processus
de professionnalisation des troupes a, en revanche, rencontré des difficultés.
Dans ce pays qui n’a jamais connu d’armée de métier, le nombre et la qualité de
volontaires sont encore très insuffisants pour fournir les 400 000 postes
prévus. La conscription, quoique réduite à un an de service en 2008 est donc
maintenu et la formation d’un véritable corps de sous-officiers s’en trouve
également retardée.
La
suppression des postes d’officiers, l’importation de matériels étrangers, la
civilianisation du ministère de la Défense ont suscité de fortes réticences
internes. Sur fond d’affaire de corruption, Anatoli Serdioukov a été remplacé
en décembre 2012 par le général Choïgou. Celui-ci est revenu sur les
externalisations, certaines suppressions de postes d’officiers et l’échelon
division a été partiellement rétabli (4e blindée et 2e infanterie) mais les
réformes de fond n’ont pas été remises en question. Le général Choïgou, l’un
des successeurs possibles de Vladimir Poutine, est bien plus populaire dans
l’armée que son prédécesseur et bien placé pour mener à bien la réorganisation.
La modernisation
L’objectif
du plan de 2011 est de faire passer la proportion de matériels modernes à 30 %
en 2015 puis à 70 % en 2020. Les
programmes de livraisons à l’armée russe sont désormais importants et à peu
près respectés. Celui de 2014 prévoit la mise en service de 40 missiles intercontinentaux,
220 avions et hélicoptères, 8 navires de combat et sous-marins, 14 systèmes de
missiles anti-aériens, 50 stations radars et plus de 200 véhicules blindés de
combat.
Dans
l'armée de terre, la modernisation consiste surtout pour l’instant au retrait
du service des matériels les plus vétustes et leur remplacement par les moins
anciens comme les chars T-90/90A (livrés depuis 1994, produits à 170
exemplaires par an), les véhicules de combat d’infanterie BMP-3 (depuis 1990,
plus de 500 en service), les pièces d’artillerie 2S25, les lance-roquettes
multiples 9A52/53 Tornado ou les BMD-4 pour les troupes aéroportées. La
nouvelle génération, comme le véhicule Armata, destinée à remplacer les chars T
et les BMP, tarde en revanche à se concrétiser. A terme, le plan de
modernisation prévoit une armée de terre dotée de 2 300 chars et VCI, 2 000
pièces d’artillerie, 1 000 hélicoptères et 76 systèmes antiaériens C-400 et
Vityaz. L’armée de terre russe conservera par ailleurs sa structure ternaire
classique combinant force blindée-mécanisée, puissante artillerie et infanterie
légère.
L’armée
de l’air russe ne renonce à aucune de ses composantes mais l’industrie peine à
développer un successeur aux bombardiers Tu-95 et Tu-160 (projet PAK-DA), qui
devraient donc être plutôt modernisés. Avec l’aide de l’Inde, qui s’affiche
comme le premier partenaire militaro-industriel de la Russie, elle développe un
successeur aux avions de transport An-12 et An-26 (projet MTA dont le premier
vol est prévu en 2016). Elle mise surtout sur le Sukhoï T-50 PAK-FA, avion de
chasse multirôle lourd de 5e génération, pour assurer la colonne vertébrale de
ses unités de combat après sa déclinaison en famille. Les premières unités
devraient être équipées en 2016.
La
réorganisation de la marine vise d’abord à simplifier sa structure en réduisant
le nombre d’unités de 240 à 123 mais sans renoncer à l’idée de redevenir une
force de présence océanique. D’ici 2020, le Kremlin projette d'y investir
l'équivalent d'environ 92 milliards d'euros. Le programme, très ambitieux,
prévoit l’acquisition de huit sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de la
classe Boreï, de huit sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire et de huit à
propulsion diesel. Plus encore que pour les autres armées, la modernisation des
forces navales est lente à se concrétiser. Les programmes les plus récents
comme les corvettes de la classe Ivan Gren ou frégates des classes Neustrashimy
et Admiral Gorchkov, connaissent tous de nombreux retards du fait de sérieux
problèmes techniques. De fait, la modernisation de la marine passe donc pour
l’instant d’abord par le rétrofit des classes les plus récentes de l’époque
soviétique mais aussi, phénomène nouveau et très critiqué, par le recours à
l’importation, comme celle des deux bâtiments de projection et de commandement (BPC)
de la classe Mistral commandés à la France.
Les
instruments les plus modernes concernent en premier lieu l’arsenal nucléaire
qui, malgré les difficultés, a toujours été modernisé régulièrement (avec
récemment la mise en service des missiles terrestres Topol-M et RS24, missile
naval Boulava). Cet effort représente cependant un coût très élevé, entre 15 %
à 20 % du budget de défense selon les années, contre 10 % chez les autres
grandes puissances nucléaires. Cette proportion pourrait cependant diminuer en
fonction des probables nouveaux accords de réduction mutuelle avec les
Etats-Unis, ce qui dégagera des ressources pour la modernisation
conventionnelle. Liée à la protection de cet arsenal mais aussi à celle de
l’ensemble des forces, la Russie conserve un rôle majeur en matière de défense
antiaérienne et antimissiles balistiques multicouches de théâtre (système
S-350E Vityaz, S-400 et S-500, radars Voronej). Elle est également en pointe en
matière de cyberdéfense, instrument qu’elle utilise désormais offensivement,
parfois indépendamment des opérations militaires mais toujours en complément de
celles-ci. La Russie a également lancé un grand programme de 7 milliards
d’euros de « communications numérisées » visant à mettre ses forces au standard
des meilleures armées occidentales en matière de technologie de commandement et
de maîtrise de l’information.
Le plan de relance militaire russe, très
ambitieux, est encore loin d’être achevé. De nombreux obstacles persistent ou
risquent de survenir comme la corruption, les résistances internes, la
réactivité insuffisante de l’industrie russe ou, plus encore, les difficultés
de financement. La transformation est au milieu du gué et de ce fait contribue
même à sa vulnérabilité en accroissant provisoirement la situation endémique de
Bardak (désordre). Pour l’instant, la volonté politique de mener ce plan est
réelle et d’autant plus forte que l’on espère que cette relance va elle-même
soutenir les recettes fiscales puis rendre l’économie moins dépendante du cours
des hydrocarbures. En 2011, le ministre des finances, Alexey Kudrin, hostile à
une telle augmentation du budget de défense, a été remplacé par Anton Siluanov
qui a fait du réarmement militaire la priorité de son ministère
Conclusions
La
Russie semble bel et bien en passe de
redevenir une grande puissance militaire à la politique autonome et cela ne
peut manquer d’avoir un impact fort y compris sur notre propre politique de
défense.
Les
forces armées russes sont déjà visiblement plus efficaces qu’il y a quelques années.
Elles seraient pour l’instant incapables d’affronter des forces occidentales
modernes mais sont en revanche capables d’intervenir avec de plus en plus
d’efficacité dans la proche périphérie. Cette dernière est le théâtre de
plusieurs conflits potentiels dans le Caucase, en Asie centrale
particulièrement avec le retrait des troupes de l’OTAN d’Afghanistan, voire
face au Japon sur la question des Kouriles, dans l’Arctique, et bien sûr en
Europe de l’Est.
La
crise ukrainienne témoigne de la manière
dont des forces conventionnelles peuvent être utilisées comme instrument de
puissance dans le cadre d’une stratégie englobant même la force nucléaire en
arrière-plan. De son côté, l’Ukraine a renoncé non seulement à l’arme nucléaire
mais aussi à la capacité de dissuasion conventionnelle. Face à l’opération
russe en Crimée, opération rapide et limitée s’appuyant sur le « fait accompli
», la dissuasion nucléaire n’aurait pas
sans doute pas suffi mais celle d’une puissante force conventionnelle
ukrainienne, en particulier terrestre, aurait vraisemblablement contrarié les
intentions russes.
Le dispositif mis en place à l’occasion de cette crise le long de la frontière ukrainienne témoigne des possibilités de manœuvre des forces russes. L’ensemble de la force légère d’assaut (deux divisions aéroportées, deux divisions et quatre brigades d’assaut par air, brigades de forces spéciales, une brigade d’infanterie de marine) est déployée sur l’ensemble de la zone. Elle peut intervenir en appui des forces blindées, agir au profit des milices locales pro-russes ou lancer des opérations d’assaut par air ou amphibies le long de la côte de la mer Noire. Les forces blindées-mécanisées sont puissantes (six brigades et onze bataillons) mais disparates, car prélevées sur différentes unités en fonction des disponibilités. Le centre de gravité de cette force (quatre brigades de la 4e division blindée et de la 2e d’infanterie mécanisée) est placé dans la région de Belgorod pour faire face simultanément à Kiev, à l’est et au Donbass, au sud.
On
retrouve également, après vingt ans de monopole occidental, une source
alternative (à laquelle il faut ajouter la Chine) en matière d’équipements
sophistiqués. La supériorité technique des armées de l’OTAN et alliés va
inévitablement être plus contestée. Le missile antiaérien S300 est déjà devenu
un instrument diplomatique, sa fourniture pouvant avoir un fort impact opératif
et même stratégique par sa capacité à dénier l’accès à l’espace aérien.
Significativement, les trois-quarts des exportations russes concernent les
systèmes d’armes antiaériens et l’aviation de chasse. Sans même parler des
conditions politiques différentes, les grandes campagnes aériennes risquent
ainsi de devenir techniquement beaucoup plus difficiles que dans les vingt dernières
années.
Les opérations au sol peuvent retrouver un nouvel intérêt dans ce cadre mais en prenant en compte que nos adversaires peuvent aussi disposer de technologies nouvelles, antichars notamment. Dans les années 1990, la dissémination des armes légères russes a largement profité au développement des organisations armées à l’inverse d’Etats dont beaucoup ont, au contraire, vu leur arsenal lourd issu de l’ex-URSS se délabrer. Le risque est maintenant de voir ces organisations disposer de matériels antichars ou de MANPADS modernes et, pour l’armée de terre française, de rencontrer des difficultés analogues à celles de l’armée israélienne en 2006 face à Hezbollah.
Les opérations au sol peuvent retrouver un nouvel intérêt dans ce cadre mais en prenant en compte que nos adversaires peuvent aussi disposer de technologies nouvelles, antichars notamment. Dans les années 1990, la dissémination des armes légères russes a largement profité au développement des organisations armées à l’inverse d’Etats dont beaucoup ont, au contraire, vu leur arsenal lourd issu de l’ex-URSS se délabrer. Le risque est maintenant de voir ces organisations disposer de matériels antichars ou de MANPADS modernes et, pour l’armée de terre française, de rencontrer des difficultés analogues à celles de l’armée israélienne en 2006 face à Hezbollah.
Il
ne faut pas exclure également que la relance militaire russe ait un impact
économique très positif (à l’instar du réarmement de l’Allemagne nazie, du
troisième New deal de Roosevelt ou de la politique de Reagan). Les exportations
militaires russes sont en pleine expansion, passant de de 2,5 milliards d’euros
en 2001 à 9,4 milliards en 2013. Cela témoigne de la vitalité nouvelle de la
BITD russe et d’une concurrence accrue pour nos propres exportations, ce qui,
là encore, ne peut manquer d’avoir un impact indirect sur les équipements de
nos forces.
Principales sources
- Christian Malis, Guerre et stratégie au XXIe siècle, Fayard, 2014.
- Yanick Harrel, La cyberstratégie russe, Nuvis, 2013.
- Vladimir Poutine : « Pourquoi je pense qu'il
faut renforcer l'armée russe », Atlantico, le 21 février 2012 - Mis à jour
le 23 février 2012.
- Comptes rendus de la commission des affaires
étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, 22 mai 2013. Politiques
de sécurité et de défense russes - Audition de Mme Isabelle Facon, maître de
recherches à la Fondation pour la Recherche stratégique.
- Assemblée nationale, Commission des affaires étrangères,
Rapport d’information n°1793 sur la politique française et européenne vis-à-vis
de la Russie, présenté le 12 février 2014 par les députés Chantal Guittet et
Thierry Mariani.
- Roger
n. mcdermott, The Brain of the Russian
Army: Futuristic Visions Tethered by the
Past, Foreign Military Studies Office (FMSO), Fort Leavenworth, 2012,
- Philippe Migault, « L’armée russe conserve une
guerre de retard », La Revue internationale et stratégique N°92, hiver
2013.
- Benoist Bihan, « La lente renaissance de la puissance aérienne russe », DSI n°81,
mai 2012.
- Benoist Bihan, « Du rouleau compresseur au fer de lance », DSI n°83, juillet-août 2012.
- Stéphane Mantoux, Bérets bleus. Un rapide aperçu des forces aéroportées russes, 14 mai 2013, http://alliancegeostrategique.org/
- Maxime Pour, Bilan en cours de la réforme de l'armée russe, 27 octobre 2013, http://etudesgeostrategiques.com/
Bonjour
RépondreSupprimerPour ce qui est de la flotte sous-marine, c'est très loin d'être gagné. Empétrée dans des difficultés liées à la mise au point du Bulava, au niveau de bruit des projets 885 Yasen, à la mise au point du projet 877 Lada etc etc
J'ai fait une "pronostic" sur l'avenir de cette composante. Et il n'est pas si "rose" que cela !
http://www.soumarsov.eu/generalites/Prospective.htm
Bonne journée
Starshiy
Dans cette longue démonstration du retour de l'armée russe a plus d’efficacité (ou à un nouvel esprit "sov."...), vous avez omis d'évoquer la guerre menée par l'armée rouge en Afghanistan. Il est vrai que pour le régime, cela a été une victoire avec départ en fanfare et la mise en place d'un gouvernement autochtone et compétent; un peu comme les occidentaux aujourd'hui...
RépondreSupprimerIl faut bien dire que le passage d'une armée à 70% "moderne" passe dans une très grande partie par la diminution de l'existant et beaucoup moins par l'acquisition de nouveaux matériels.
RépondreSupprimerSinon, il ne faut pas se laisser séduire par l'image des forces russe en Crimée, car pour l'essentiel, ce sont des unités dites "d'élites" qui ont un équipement bien plus conséquent que l'armée "normal".Les aimpoint et tout cela, ça reste de l'exceptionnel en Russie.
La Crimée n'est jamais qu'une territoire "frontalier", où une large part de la population est pro-russe. Cette intervention ne dit trop rien sur la capacité opérationnelle réelle des forces russe, elle est plus révélatrice des conceptions géopolitiques du Kremlin.
RépondreSupprimerMoscou mène une classique politique de puissance. Elle est certes fragile car adossée à une économie de rente pétrolière et gazière, dont les cours peuvent fluctuer énormément (sans compter le secteur industriel, déliquescent et gangrené par la corruption), mais force est de constater que le Kremlin a beau jeu de communiquer en interne sur le retour de la Russie comme grande puissance après les ‘années d’humiliation’ de la période Eltsine. Pour le reste, si la partie menée en Ukraine est très dangereuse (qui pourrait prédire ce qui sortira d’une éventuelle guerre civile ?), elle n’en demeure pas moins rationnelle. Les européens ont une économie au bord de la déflation et ils ne se précipiteront pas pour déclencher une guerre économique où ils ont tant à perdre. Quant à l’aspect dissuasif de leur outil militaire et notamment de leurs armées de terre, après plus de vingt ans de coupes budgétaires…
RépondreSupprimerBref, si Mr Poutine nous parait fort, c’est surtout parce que nous nous sommes placés en situation d’insigne faiblesse. Et comme l’Histoire le démontre ad nauseum, la faiblesse est un facilitateur de guerre. Pour le dire poliment, les états post-modernes c’est comme la fin de l’histoire de Mr Fukuyama, une grosse… erreur.
À moins d’un mois des élections européennes, à l’heure où une potentielle catastrophe peut de nouveau advenir sur notre continent, peut-être n’est-il pas encore trop tard pour poser crûment la question : les critères de convergences économiques du traité de Maastricht sont-ils compatibles avec notre indépendance ?
"les critères de convergences économiques du traité de Maastricht sont-ils compatibles avec notre indépendance ? "
SupprimerEn tout cas, l'utilisation de ces critères pour décerner des brevets de bonne gestion n'est pas suffisant.
En effet, vous vous inquiétez du budget de l'armement, qui est inférieur dans beaucoup d'autres pays à ce qu'il est en France.
Mais on pourrait tout aussi bien parler de la part du budget de l'éducation, nécessaire à long terme.
Dans trois pays européens seulement : France, Irlande, Angleterre, on est à peu près au renouvellement des générations.
Or, le budget de l'éducation nationale pèse 6% du PIB en France, contre 4,5% en Italie par exemple, parce qu'il y a moins d'élèves en proportion de la population là-bas. D'où déjà 1,5% du PIB de différence, alors que la limite est à 3% !!
Sans même parler des crèches, universités, allocations familiales, ou de l'impact sur le coût de l'immobilier et l'équipement collectif.
Facile d'être bon élève budgétaire dans ces conditions. Mais sans doute pas très durable.
Mais le billet conduit aussi à penser qu'il est important de ne pas trop dépenser en dépenses sociales.
L'un des grands groupes français risque de passer sous pavillon étranger, parce que faute de choix rigoureux plus tôt on a laissé son capital (public jusqu'en 2006) aux mains de groupes privés qui font ce qui leur chante.
Or, s'il n'y a plus d'industrie, il n'y aura plus d'autonomie, budgétaire ou de décision. Donc, un jour ou l'autre, plus de défense.
On peut remercier l'OTAN qui n'a eu de cesse de retourner les anciens satellites de Moscou afin d'y installer ses bases on peut le constater sur n'importe quelle carte l’expansion de l'OTAN et l'encerclement de la Russie.
RépondreSupprimerQuand on connaît l’obsession Russe de l'invasion d’ailleurs à cet égard compréhensible vu son histoire faut pas s'étonner que ce pays réarme.
Je me pose même la question si l'Oncle Sam n'a pas agi de cette sorte pour justement relancer un durcissement et même une nouvelle guerre froide.
Faut pas oublier le lobbys très puissant de l'armement aux USA rien ne vaut un retour à la guerre froide pour relancer les investissements tout en empêchant l'Europe de se rapprocher industriellement de la Russie.
La Russie a avant tout montré une volonté d'atteindre ses objectifs politiques et militaires. Cette volonté manque à cet Occident embourbé dans les dividendes de la paix. Or la volonté reste le critère de base de la stratégie. Avantage à la Russie.
RépondreSupprimerLe Gal Beauffre écrivait qu'en situation nucléaire, la stratégie a pour objet de déterminer sa liberté de manœuvre, c'est à dire jusqu'où aller avec le conventionnel sans que cela n'entraîne un recours au nucléaire. La Russie a tout bon: des forces conventionnelles plus réduites, enfin jusqu'à un certain niveau, mais plus capables, qui se renforcent mutuellement avec les forces nucléaires, là encore avantage Russie.
La France n'a pas besoin de revenir à un format à 1 million de soldats, mais un réajustement sur un format légèrement supérieur à ce qui se fait aujourd'hui crédibiliserait notre concept de défense base sur le nucléaire.
Mais, et retour au point de départ, y a t il une volonté politique?
En tout cas , la surprise stratégique est devant nos yeux et force est de constater que nous ne pouvons y faire face de façon crédible.
1° 3n 1999, le budget russe de la défense représente moins de la moitié de celui de la fin de la guerre froide [...]. Dix ans plus tard, ce budget a été multiplié par 3,2.. Il augmente encore de 26,8% en 2013, ce qui représente environ 3,4 % du PIB.
RépondreSupprimerVos chiffres sont invraisemblables : Ils impliquent qu'en 2013 le budget russe était de 80% supérieur au budget soviétique de la fin de la Guerre froide.
2° "Toutes les relances militaires du passé, le réarmement de l’Allemagne nazie, le 3e New deal de Roosevelt ou la politique Reagan ont eu un impact économique clairement positif."
C'est bête comme du Mélenchon : plus je dépense, plus je suis riche.
Cela s'appelle le multiplicateur keynesien et cela fonctionne parfois, notamment dans les cas cités.
SupprimerC'est toujours un plaisir de vous lire, cher Jovien.
Dans le genre plus je dépense, plus je suis riche, à lire en parallèle pour rebondir sur Roosevelt (entres autres) : Pétrole, une guerre d'un siècle : L'ordre mondial anglo-américain.
Supprimerhttp://www.amazon.fr/P%C3%A9trole-une-guerre-si%C3%A8cle-anglo-am%C3%A9ricain/dp/2865532003
Vous aviez dit "toutes", d'où mon,haussement de sourcil, maintenant, mon cher colonel, vous dites : "parfois"...
SupprimerEt dans le cas d'espèce, comme la France, je crois, est malade de l'excès des dépenses publiques, une augmentation des dépenses militaires serait en soi clairement nuisible à l'économie.
Maintenant, vous pouvez avoir un programme de baisses des dépenses publiques, ou de réformes, tel que cet accroissement de dépenses militaires soit possible...
Mais je crois qu'il n'est pas en lui-même la solution, contrairement à ce que votre billet laissait entendre.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerMerci pour cette analyse du (re-)développement de l'armée russe.
RépondreSupprimerJ'ajouterais que la diffusion d'armements de haute technologie, dédiés au déni d'accès, à d'autres états (et/ou organisations) plaide en faveur :
- d'un maintien au plus haut niveau de nos forces (terre, air, mer)
- d'une composante terre efficiente avec une capacité d'entré en premier (car l'arme aérienne est très sensible au déni d'accès)
- de la nécessité de résilience (armée & nation)
- du concept "Frappeur" de René Loire pour contrer le déni d'accès
Merci pour cette intéressante analyse.
RépondreSupprimerIl est important de souligner que le relèvement en cours de l'armée russe n'est à l'échelle mondiale qu'un cas particulier de montée en puissance militaire d'un puissant Etat émergent. Plus précisément ré-émergent s'agissant de la Russie.
Ce n'est pas tant la Russie qui réarme que : la Chine, la Russie, l'Inde, le Brésil... Bref tous les émergents, suivant des modalités diversifiées mais dans un mouvement d'ensemble remarquable. Les Etats-Unis de leur côté, même ayant récemment diminué leurs dépenses - de manière limitée - restent une superpuissance militaire surarmée avec >5% du PIB pour la Défense. Tandis que le Japon réarme lui aussi, même si c'est à un rythme bien plus réduit que les grands émergents.
Bref, il n'y a guère que les pays européens qui diminuent, voire sabrent leurs Défenses respectives. La France, sans être la plus extrémiste, participe pleinement à ce mouvement.
Mouvement dont il faut ouvertement poser la question du risque qu'il fait courir à long, voire à moyen terme à la sécurité du pays. Sécurité qui nécessite non seulement protection directe du territoire, assurée par la dissuasion nucléaire du moins modernisée comme il se doit, mais encore capacité d'intervention indépendante à un niveau de force autre que minimaliste, que ce soit pour sécuriser des alliés, des ressources, des lignes de communication ou peser sur la résolution des crises.
Ce n'est pas être anti-russe, ni anti-chinois, ni anti-américain, que de constater qu'aucune de ces puissances ne répondra à notre place aux futurs défis que nous nous trouverions incapables de relever du fait de la diminution continuelle que nous appliquons à notre outil de défense depuis vingt ans.
On verra la suite, mais force est de constater que jusqu'à maintenant la Russie a bien joué : elle s'impose à nouveau comme puissance dans son environnement proche seulement, pour l'instant. Les Occidentaux ont été pris par surprise et leur manque de réactions aura des conséquences. Au yeux du monde, la Russie a marqué un nouveau point, suite à son succès syrien. Elle revient dans le jeu mondial et beaucoup vont cesser de la regarder comme une "has been". Curieusement chez nous aussi : si ce pays a longtemps fasciné la gauche et l'extrême gauche, c'est maintenant vers lui que regarde la droite dure et l'extrême droite. Ce n'est pas seulement par réflexe pavlovien d'anti-américanisme propre aux extrêmes en tout genre, mais par fascination pour cette nouvelle politique de force. Enfin un pays qui n'a pas d'état d'âme de repentance, qui n'a pas peur de casser du métèque, qui traite comme on le sait ses homos...Un nouveau modèle en quelque sorte qui va nous sauver de la "dégénérescence" qui nous guette. Ce n'est pas le patriarche Cyrille Ier de Moscou qui démentira. Ce renouveau russe n'est pas que conjoncturel et transitoire : Poutine et consorts savent ce qu'ils veulent et vont s'en donner les moyens. De plus, ils sont largement majoritaires dans le pays. Si une intelligentzia pro-européenne a toujours existé en Russie, elle n'a jamais représenté l'ensemble du peuple russe.
RépondreSupprimerPauvre droite dure qui trouve des vertus à Poutine... Mussolini et Hitler avaient des succès en matière sociale ou économique, en matière économique la Russie est une sorte de Vénézuela ou d'Algérie, en matière sociale elle a une espérance de vie masculine (64 ans) comprise entre celles du Bangla-Desh (62 ans) et de l'Inde (66 ans)...
SupprimerVous dites que l'industrie russe a été incapable de trouver un successeur aux bombardiers Bear et Blackjack. Qu'en est-il du PAK-DA dont le développement n'a pas été annulé à ma connaissance.
RépondreSupprimerOui il y' a le PAK - DA mais cependant il est en conception et ne sortira pas avant 2025(1ére pièce de série) et une collaboration avec l'Inde est aussi possible comme avec le PAK - FA mais pour cela il faut que les Su-50 (PAK - FA) [12/an jusqu'à 2020 et pas 12 pour 2020, attention à l'intox] soient en service avant de faire les prototypes de nouveau bombardier. En attendant le "Cigne blanc" aura une cure de jeunesse avec la reprise de construction de modèles plus modernes, d'ailleurs déjà en cours dans une usine de l' Oural pour environ 20 unitées. Les bear c'est le même problèmes que pour les B-52G, trop utiles pour êtres jetés. Donc les premiers prototypes de PAK - DA existerons qu'en 2020-2021.
SupprimerJe trouve que Michel Goya surestime les capacités forces occidentales.
RépondreSupprimerJ 'ai lu plusieurs rapports qui indiquent que l' OTAN est à la tête d'un immense parc à ferraille. La France aussi : les Rafales sont l'arbre qui cache la forêt. Le taux de disponibilité des avions est alarmant. Les hélicos sont hors d'age.
Un site recense les crashes par type d'avion et par pays. Les US et l' Otan sortent les vieux F16, depuis deux ans il en tombe un par mois ( une autre façon d'améliorer le taux de disponibilité )
Quand aux USA, à vouloir placer la barre trop haut pour le F35, ils sont devenus les champions des fabricants de fers à repasser. Il ne manque pas de rapports qui listent les malfaçons et les problèmes de logiciels du F35. Avion tellement furtif qu'on ne le verra jamais dans le ciel.
Trop ambitieux pour le bouclier antimissiles de Reagan , par deux fois ils ont du réduire les objectifs, pour ne pas exploser davantage le budget et les délais, deux risques majeurs qui font qu'un projet capote par manque de financement , ou alors une fois au point il est obsolète par rapport aux nouvelles menaces.
Il existe un bon rapport du Sénat, très technique avec les spécialistes du domaine qui fait le point en 2011, sur la défense anti missile de l' OTAN. Beaucoup d'argent englouti pour faire une passoire incapable d'intercepter les missiles intercontinentaux. L ' UE est incapable de payer, et la question centre de commandement etats uniens ou OTAN toujours pas résolu. Ce sera la boite noire dans laquelle on aura repoussé tous les problèmes non résolus en cours de projet et ce sera indémerdable. En plus l' Otan joue avec des lances missiles des différents pays de l' Otan, des systèmes qui évoluent, rien d'homogène donc.
Pendant que les USA engloutissaient des fortunes pour leur bouclier anti missile , les russes ont pris le contrepied en développant des missiles à plusieurs têtes, à trajectoire évasive qui déroute les intercepteurs.
Enfin il existe une vidéo sur les meilleures bombes américaines post WWII, comment ont ils fait pour perdre toutes leurs guerres avec des armes aussi performantes.
L ' UE, elle pêche au niveau de la gestion de projets ; trop de donneurs d'ordres, des politiques, des fonctionnaires, et incompétence du (des ) maitres d'ouvrage complètement à la remorque du maitre d’œuvre... ( Galileo, Eurofighter, l' A400M ) Un problème que l 'on retrouve dans un autre domaine de l'informatique d' Etat : le DMP, Chorus, Louvois.
Jamais il n' y a eu d'analyse de risque du projet :
http://www.in2p3.fr/actions/formation/DossiersAgences11/Analyse-Risques-Projet-1.0-1_GC.pdf
Bin oui ça demande de mettre ses lacunes en évidence sur la table. Pour des raisons diplomatiques on ne veut pas fâcher un tel ou un tel. Par exemple l' Espagne pour fabriquer les A 400. Le premier sorti de leur chaine est allé par terre peu après le décollage suite à un bricolage lamentable hors assurance qualité sur le paramétrage logiciel des moteurs ( trois moteurs coupés ).
La France et l' Allemagne veulent faire en commun un Leclerc-Léopard, considérés aujourd'hui comme obsolètes, ils partent avec plus de dix ans de retard sur l' Armata.. Irratrapable.
Les norvégiens et polonais rachètent des vieux Abrams révisés avec une autonomie ridicule. Les Anglais et les US refourguent à l' Ukraine toutes leurs vieilleries de 4x4 pendant que l' EI roule avec des Toy neufs.
Pour l'électronique et l'informatique un spécialiste qui connait bien les technologies spatiales russes et américaines, Jean Louis Chrétien, dit dans une conférence que les russes ont un certain retard en électronique sur les américains, mais que ce retard ne leur nuit pas, car ils sont obligés de faire simple, ce qui les oblige à ne pas pondre chaque fois des usines à gaz indémerdables.
C"est un article très intéressant, mon Colonel, dans lequel on retrouve tous les vieux clichés sur la Russie. Vous auriez pu être un fameux photographe !
RépondreSupprimerQuand on relit cet article aujourd'hui en octobre 2015, en ayant connaissance des succès de l'Armée Russe en Syrie, et des moyens qu'elle emploie -chasseurs bombardiers, missiles Kalibr qui effrayent les généraux US - on ne peut que sourire, mon Colonel...
succès je dirai pas ça justement : les russes ne font que bombarder et pas vraiment avec efficacité (faut voir le nombre de civils tués par ces bombardements) car l'offensive des forces loyalistes épaulés par le hezbollah piétine, et même patine. Ils perdent des dizaines de chars : voir l'article sur slate.fr : http://www.slate.fr/story/108873/bombardements-russes-freinent-pas-rebelles-syriens
SupprimerL'analyse est vraiment complète mais je ne partage pas l'avis sur une éventuelle conforontation avec les armées occidentales.
RépondreSupprimerSi celles ci se sont un peu endurcies avec l'afgha et le mail 'pour la france) il faut bien considérer qu'il n'y a plus de forces occidentales suffisament nombreuses pour résister.
ce n'est pas à l'ordre du jour mais une attaque massive et brutale russe sur l'europe de l'ouest pour prendre des gages ne pourrait être stoppée que par le nucléaire.
L'armée russe est en trains de revenir dans la cour des grands mais les difficultés actuelles soulignent à quel point il est facile de détruire un outil et combien c'est long de le reconstruire...
Le fait de penser en terme d'opposition Russie - OTAN n'était elle pas voulu par notre allié les USA afin de nous éviter de prendre en compte la guerre que les US nous livres :
RépondreSupprimerLa vente d'Alstom, histoire d'une guerre économique
https://www.youtube.com/watch?v=88cZestFj9c
ce pays a un grand pouvoir de nuisance. Le passif est lourd, et ça continue: provocation permanentes des pays de l'OTAN, ventes de matériels militaires à tous les groupes extrémistes (AK47/RPG/etc.), financement et aide matérielle à des terroristes (dans le donbass) pendant que nous occidentaux finançons le désarmement nucléaire russe, la décontamination de Tchernobyl, et je dois en oublier. Ce pays sait construire des fusées, des avions mais ses dirigeants se semblent pas du moins de préoccuper du bien être de sa population (on passera sur l'esperance de vie ou les droits de l'homme). En Syrie la russie fait du carpet bombing comme pendant la seconde guerre mondiale, ils auraient deja rasés 7 hopitaux dans les zones , rappelons le, des rebelles non islamistes. Suite à perte de leur vieux coucou SU24 (pas de centrale inertielle, le copilote a avoué suivre des cartes papier pour se diriger) , ils bombardent une fois de plus la Syrie loin de l'état islamique. C'est pas avec un allié de circonstance aussi mauvais qu'on va gagner en Syrie. Poutine est fou (Erdogan aussi) , la Russie est désormais une fois de plus encrée du mauvais coté de l'histoire, le peuple russe va continuer de souffrir (certes moins que du temps du communisme), la guerre froide va reprendre. Bravo M. Poutine
RépondreSupprimerN'importe quoi toi ...
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe me suis toujours demandé si un Kennedy ou une Thatcher n'aurait pu être à l'origine d'une opération coup d'arrêt (USA, OTAN , Groupe style RU+France ? ) à l'invasion de la Crimée.
A supposer que les services de renseignements aient pu informer à temps, était-ce possible ?
Vous dites que les armées Russes ne sont pas du tout en état d'affronter des armées occidentales (lesquelles ? USA RU, France, Israel, Allemagne peut-être , quid des autres ?