Gagner une
guerre aujourd'hui
est la réunion des réflexions de dix-neuf praticiens et experts, civils et
militaires, Français ou étrangers, sur le thème du rapport entre les démocraties
modernes, la France en particulier, et la guerre dans le monde de l’après-Guerre
froide. Ce travail de longue haleine est l’œuvre du colonel Stéphane Chalmin,
actuel chef de corps du Centre militaire de formation professionnelle de
Fontenay-le-Comte, et dont il faut saluer la persévérance.
Le projet du colonel Chalmin, était « d'analyser un paradoxe : les armées
gagnent des batailles mais les résultats diffèrent des objectifs fixés par les
différentes parties. C'est une façon de questionner le rôle de l'Etat qui
dispose d'un outil mais dont la volonté finale reste fluctuante. Pour qui,
pourquoi nous battons-nous? Au final, les guerres donnent l'impression de ne
pas pouvoir être gagnées ».
Le résultat, comme il est possible de le
constater en lisant le sommaire, est riche et varié. Il précède évidemment l’opération
actuelle au Mali dont le contraste avec la manière dont les opérations
étaient conduites depuis la fin de la guerre froide témoigne justement du bien-fondé
des doutes qui y sont souvent exprimés.
Ce qui me font l’amitié de me lire sur ce blog
reconnaîtront les idées que j’y expose dans un article qui reprend une
conférence donnée il y a deux ans et qui m’avait valu les foudres de ma très
haute-hiérarchie. J’osais dire, à l’époque, que les réformes en cours dans les
armées avaient un objet purement économique
et qu’elles pouvaient engendrer des coûts humains qui compenseraient sans doute
les quelques gains budgétaires obtenus en supprimant des dizaines de milliers
de postes et en « rationalisant» à tous crins.
A lire de toute urgence.
Gagner une guerre aujourd'hui, Economica, 192 pages, 23 €.
Introduction
générale
L’impuissance de la puissance militaire
Préambule du Général Vincent Desportes
Les forces
morales,
Alain de Benoist.
La France
peut-elle encore gagner une guerre ?, Colonel Michel Goya
La nature
des opérations a profondément changé
La place
des guerres urbaines,
Antonin Tisseron
La place du droit dans les guerres, Michel Deyra
Les limites de l’approche globale en Afghanistan,
Olivier Hubac
Un
environnement bouleversé
Les défis
d’un monde polycentrique et déséquilibré. De l’Europe à
l’Occident, Jean-Sylvestre
Mongrenier
La société
civile et la guerre,
Jean-Jacques Roche
De la
guerre à l’intervention, de la victoire au succès, Christophe
Wasinski
Une
légitimité remise en question
L’avenir
de la guerre et des armées, Dominique Venner
Le Front
moral de la guerre,
Louis Gautier
Armée et
démocratie : le réquisit d’une raison éthique consolidée,
Cynthia Fleury
Le « déni
de la mort » dans les sociétés modernes occidentales et ses
conséquences
sur la vision de la guerre, Frédéric Coste
Les
acteurs doivent s’adapter pour obtenir la victoire
Gagner par
l’artefact ? Le rôle de la technique dans la victoire, Joseph
Henrotin
Agir
militairement en Afrique, GCA Jean-Paul Thonier
La
régénération des nations. Schwitzer werden - la voie suisse –
Swissbollah, Bernard Wicht
L’introuvable
patrie,
Raymond Boudon
La force
des démocraties,
Élie Baranets
Les
démocraties savent-elles encore gagner les guerres ?, Jacques Sapir
Vaste sujet, vaste programme, vaste ambition ! Peut-on répondre à la question : " Pourquoi ? "
RépondreSupprimerbonjour, c'est avec une grande satisfaction que j'ai lu l'oeuvre, cependant j'ai une préocupation sur l'idée maitresse que l'auteur defend.
RépondreSupprimerje souhaiterais avoir quelques eclaircissements