« Les démocraties ne préparent la guerre
qu’après l’avoir déclarée ».
Bien que réaliste, cette assertion de George Mandel
ne fait qu’effleurer un questionnement plus vaste. Certes elle interroge la
compréhension des enjeux de défense dans nos sociétés éloignées de la
souffrance, que nos grands-parents ont pourtant connus. Cependant, la
problématique de la différence d’appréciation du prix de la vie selon que l’on
est « militaire occidental » ou combattant extrémiste n’est pas
abordée. La mort d’un camarade fragilise la troupe militaire qui y est
confrontée. Pour l’insurgé ou le terroriste, mourir n’est bien souvent que la
suite logique de son engagement.
Sans susciter la
polémique, le « vivre ensemble » ne nous a-t-il pas rendus plus
vulnérables face à un ennemi qui n’a pas la même conception de la
vie ?
Le concept de la guerre
« zéro mort » a longtemps donné l’illusion que les armées pouvaient
gagner les batailles sans engager de troupes au sol, sans affronter l’ennemi en
face à face. Toutefois, la complexité des conflits infraétatiques, avec ses
combattants « irréguliers » et le souci de mieux contrôler le milieu
humain, a fini par rendre inopérante une stratégie uniquement fondée sur le dogme
de la puissance aérienne. A ce titre, la guerre de juillet 2006 entre Israël et
le Hezbollah a souligné toute la difficulté pour une armée conventionnelle
moderne à affronter un ennemi hybride dilué dans la population, mais capable de
mener de vraies actions de combat direct.
Remises au cœur des
engagements, les forces terrestres se sont alors retrouvées confrontées à une « nouvelle »
dimension conflictuelle jusqu’alors négligée : la radicalisation de la violence.
En effet, une majorité de groupes armés, criminels ou terroristes, pratique une
« violence décomplexée » qui n’a de sens qu’au travers de la terreur
générée par la cruauté des modes d’action. Même si une logique asymétrique
perdure, ces groupes n’hésitent plus à engager un combat jusqu’au boutiste en
face à face.
Pour le militaire confronté
à ce type d’ennemi, le défi réside avant tout dans la prise en compte psychologique
de ce phénomène. En effet, savoir que l’on risque de se faire tirer dessus est
une chose. Etre certain d’affronter l’ennemi à courte distance en est une
autre.
Longtemps engagées dans des
« missions à but humanitaire », durant lesquelles la rencontre avec l’adversaire
n’était qu’un cas fortuit, certaines armées occidentales ont redécouvert depuis
peu le combat rapproché en face à face. Au-delà de la nécessaire acceptation du
risque de perdre des hommes, les forces terrestres sont elles suffisamment
préparées à tuer les yeux dans les yeux ?
En d’autres termes,
comment s’assurer que le soldat saura combattre dans ces situations éprouvantes
et accepter la violence de l’autre comme la sienne ?
En se recentrant depuis
2008 sur l’aptitude au combat rapproché et la « rusticité », les
forces terrestres ont entamé la capitalisation d’une formidable expérience
« guerrière ». Tout comme une entreprise qui mise sur « l’esprit »
de sa marque pour attirer, fédérer et fidéliser clients et employés, l’armée de
Terre a développé une culture collective propre, à la fois fixatrice
d’identités et idéal à atteindre.
Comprendre l’importance
du facteur humain au combat et notamment la nécessité de conserver cette fameuse
culture du combat rapproché, sorte « d’esprit combattant », impose de
se pencher sur des cas concrets explicites. Ainsi, l’étude comparée de l’emploi
des troupes israéliennes lors de la guerre de juillet 2006 contre le Hezbollah
avec celui de la force Serval face
aux groupes armés djihadistes au Mali en 2013 est intéressante à plus d’un
titre. Elle souligne à la fois les dangers courus par la perte d’une force de
combat au sol résiliente, tout en mettant en lumière l’indispensable expérience
à conserver.
La mort en face
« Je me souviens du
terroriste qui m’a visé avec sa mitrailleuse. En une fraction de seconde, j’ai
compris qu’il allait me tirer dessus. Puis j’ai senti les balles me transpercer
le corps. Je me suis effondré sur le sol, mon fusil baissé. J’ai compris que la
première balle m’avait frappé au dos, et j’ai pensé que la prochaine viserait
ma tête ».
Capitaine Yoni Roth de la
1ère Brigade d’Infanterie de Tsahal
lors de la bataille de Bint Jbeil au Liban en
juillet 2006.
Symbole de l’échec
israélien lors de la guerre de juillet 2006 contre le Hezbollah, la bataille de
Bint Jbeil a servi à la fois de révélateur des lacunes de Tsahal, mais aussi
d’électrochoc salvateur après le conflit.
Après l’attaque du 12
juillet contre une de leurs patrouilles, les forces armées israéliennes se retrouvèrent
face à un dilemme. L’affront devait être lavé. Mais, le chef d’état-major de
l’époque, le général Dan Halutz, pensait avant tout représailles par des
frappes aériennes massives et ignorait l’option offensive terrestre. Seules de
petites actions ponctuelles, sans profondeur stratégique, furent alors menées. Durant
celles-ci, les Israéliens furent stupéfaits de voir les membres du Hezbollah
combattre avec des procédures similaires aux leurs, utiliser les lance-grenades
RPG 7 comme des armes antipersonnel et surtout chercher le combat rapproché
pour infliger un maximum de pertes. Cette stupéfaction initiale n’était pas
seulement liée à la méconnaissance flagrante de ce qu’était devenu le
Hezbollah. Elle s’explique surtout par le tropisme du
« tout-sécuritaire » qui avait envahi l’armée de Terre israélienne depuis
les années 80. En effet, celle-ci était majoritairement employée dans des opérations
de police en « Territoires occupés » (la fameuse culture « check
point »). Privilégiant les actions de très faible envergure sans mise en
œuvre de l’interarmes, elle avait perdu les réflexes combattants de la
glorieuse armée du Kippour. Le fossé entre la réalité de l’ennemi et la
perception de celui-ci par les forces terrestres s’était ainsi irrémédiablement
creusé. Ce décalage se révéla encore plus douloureux lors de la bataille de
Bint Jbeil.
Du 25 au 28 juillet 2006,
plusieurs bataillons prestigieux de Tsahal tentèrent de s’emparer sans succès
de cette ville clé du Sud Liban pour la poursuite de l’offensive vers le Nord
du pays. Persuadé que l’aviation avait réduit à néant toute volonté de
résistance, l’état-major de Tsahal avait conçu une opération simple, avec peu
de soutien et presque pas d’appui. De fait, au petit matin du 25, deux
compagnies d’infanterie de la brigade Golani
pénétrèrent dans le centre-ville sans se méfier. Attaqués simultanément par
plusieurs positions ennemies, les soldats israéliens subirent sans pouvoir
riposter. En effet, sans les feux de l’artillerie ou des chars Merkava, les Golani ne purent que se réfugier tant bien que mal dans les habitations
à proximité immédiate du lieu de l’embuscade. Bloqués dans celles-ci, les conscrits
épuisèrent rapidement l’eau et les munitions, l’état-major n’ayant
conçu qu’une action de courte durée (moins de 12 heures). Ce n’est qu’au bout
de deux jours qu’ils finirent enfin par se replier et abandonner la ville après
avoir perdu une soixantaine d’hommes dont dix-huit tués. Interrogés à leur
retour, les « rescapés » confièrent leur stupeur d’avoir affronté des
hommes extrêmement déterminés, « en
uniformes impeccables avec leur plaque militaire recouverte de ruban noir pour
ne pas briller dans la nuit ». Ils souligneront aussi la propension
des hommes du Hezbollah à chercher l’imbrication systématique pour semer la
confusion et démoraliser les troupes.
Pour les Forces de
Défense Israéliennes, une des grandes leçons de cet « épisode » est
directement liée à la perte de l’expérience de la guerre, et notamment d’une
culture du combat rapproché. Armée de conscription, Tsahal ne dispose en effet
que de très jeunes cadres. Rares sont les officiers ayant servi au Liban dans
les années 80 et encore présents dans les unités en 2006. Même si le Hezbollah
qu’ils avaient côtoyé à l’époque ne correspondait plus à la force paramilitaire
qu’il était devenu, leur expérience du feu aurait pu être utile. De plus, sur
le plan tactique, l’armée israélienne a clairement oublié les fondamentaux du
combat : aucun rapport de force favorable n’a été mis en œuvre comme
préalable à toute action terrestre. Pour la conquête de Bint Jbeil, les
états-majors décidèrent d’envoyer des fantassins sans appuis, les Merkava ne
pouvant se déplacer dans les ruelles étroites et l’artillerie fut jugée non
indispensable.
Le sang versé en Afghanistan a servi
au Mali
Sans faire de comparaison
mal à propos, l’opération Serval au
Mali apparaît aujourd’hui comme un véritable succès militaire. Il ne faut cependant
pas oublier le chemin parcouru par les forces terrestres pour être au niveau
d’un tel engagement. Comme d’autres nations, il aura fallu une prise de
conscience douloureuse pour remettre en question nos certitudes et accepter
l’idée que nous n’étions pas prêts au combat, encore moins rapproché.
Le durcissement des
opérations en Afghanistan à l’été 2008 a initié une véritable réflexion quant à
l’état de notre préparation opérationnelle, jugée finalement déconnectée de la
réalité. L’aguerrissement, les fondamentaux du combattant ainsi que les
procédures opérationnelles ont fait alors l’objet d’une remise à niveau sans
précédent. De même, le processus du retour d’expérience a été rénové et
davantage orienté vers les enseignements au combat, permettant ainsi d’adapter
la doctrine d’emploi des forces, d’améliorer l’entraînement et surtout de créer
le mécanisme de « l’adaptation réactive ».
Ces leviers, trempés par
l’expérience du feu, ont fini par faire émerger une forme de culture combattante,
orientée sur l’engagement rapproché. Mise
à l’épreuve au Mali, celle-ci a démontré que les choix effectués par l’armée de
Terre durant « l’aventure afghane » avaient été pertinents, notamment
parce qu’ils contribuaient à préparer la guerre en général et non pas une
guerre en particulier.
Engagés au Mali sur deux
fronts distincts et distants de 500 kilomètres, les soldats français ont fait
face à un ennemi fanatisé, entraîné et ultraviolent.
Dans le massif de l’Adrar,
les groupes de combat d’Al Qaïda au Maghreb Islamique étaient installés en défensive.
Certains de ces djihadistes, porteurs de vestes explosives cachées sous leurs
tuniques, allèrent jusqu’à se rendre les mains en l’air pour ensuite se faire
littéralement exploser dès qu’ils furent faits prisonniers. Face à ce jusqu’au
boutisme effrayant, le général commandant la brigade Serval se fixa alors un
impératif : prendre l’ascendant sur l’ennemi en moins d’une semaine, avant que les
limites physiques et psychologiques des unités ne soient atteintes. L’opération
Panthère concentra alors les efforts
dans la zone Nord du massif de l’Adrar, en direction des points clés du terrain
où l’ennemi semblait s’être retranché. Lors des fouilles de certaines cavités
rocheuses, les contacts s’effectuèrent souvent à courte distance (- 5m), nécessitant
parfois de pénétrer dans des anfractuosités très étroites, en s’allégeant au
maximum.
Dans
la zone Centre à proximité de Gao, le groupement d’infanterie blindée français
ainsi que plusieurs sections maliennes ont combattu les sarrya
du MUJAO. Le 1er mars, lors de l’opération Doro, un détachement franco-malien en reconnaissance à proximité du
village d’Imenas, a engagé le combat avec un ennemi agressif et dissimulé dans
la végétation. Combattant sans esprit de recul, les terroristes menèrent de
véritables actions de freinage. Durant 7 heures, les djihadistes n’hésitèrent
pas à monter à l’assaut des VBCI français avant d’être détruits par les tirs
des canons de 25mm, à parfois moins de 20 mètres des engins. Les
militaires français et maliens, débarqués de leurs véhicules, firent
systématiquement face à des hommes déterminés, porteurs de ceintures explosives.
Même si aucune perte amie ne fut à déplorer, les soldats français furent marqués
par l’extrême détermination du MUJAO et par la vision des effets de leurs armes
à très courte distance.
Une
question dérangeante vient à l’esprit : le résultat sur le terrain
aurait-il été le même si les unités françaises déployées dans le cadre du
premier mandat de l’opération Serval n’étaient
pas toutes passées par l’Afghanistan et son exigeante préparation
opérationnelle ?
Mourir en martyr…et si possible pas
tout seul
Face à une armée
conventionnelle disposant de la supériorité technique, le combattant irrégulier
n’a qu’un choix limité en matière de modes d’action pour infliger des pertes à
l’ennemi et espérer, à terme, remporter la victoire. En effet, ne pouvant
risquer de s’engager dans une bataille décisive, il va plutôt chercher à
appliquer des tactiques de guérilla, dont l’objectif premier sera de se
dissimuler pour frapper et user
progressivement la détermination des troupes conventionnelles. Le temps devient
donc sa meilleure arme. « L’irrégulier » devra aussi prendre en
compte ses propres faiblesses et les transformer en avantages difficilement
parables. C’est notamment pour cette raison qu’il va systématiquement
rechercher à engager le combat à courte, voire même très courte distance. A
titre d’exemple, lors des accrochages de l’opération Doro au Mali, les combattants du MUJAO, dissimulés en zone boisée,
attendaient le dernier moment pour se dévoiler et ouvrir le feu presqu’à bout
portant. Ce souci de la confrontation rapprochée vise à inverser le déséquilibre
entre le fort et le faible. En effet, en misant sur l’imbrication, les éléments
armés cherchent avant tout à neutraliser le véritable atout au combat de leur adversaire :
les appuis de la 3ème dimension.
De plus, comme l’ont démontré
les combats au Sud-Liban, un ennemi qui vous traque et cherche le corps à corps
peut tétaniser et donc inhiber les réactions. A la fin de la guerre de juillet
2006, les soldats de Tsahal confièrent à certains médias leur peur de repartir
au Liban et d’affronter un ennemi surgi de nulle part, au plus près et souvent
dans le dos.
Enfin, il ne faut pas
négliger les « bénéfices » tactiques et psychologiques d’une action
suicide perpétrée au cours de combats rapprochés. Ce n’est pas un hasard si
nombre de membres d’AQMI et du MUJAO étaient porteurs de vestes ou de ceintures
explosives, destinées en dernier recours à se suicider au contact des soldats
de Serval. L’action suicide n’était
pas vue comme une « mission en soi » mais plutôt comme le moyen le
plus sûr de ne pas être pris vivant, tout en faisant diversion au profit
d’autres « camarades » terroristes chargés de l’action
principale.
Plaidoyer pour la conservation d’une
culture du combat rapproché
Même si les guerres se
suivent sans se ressembler, les conflits récents dévoilent donc une constante
dans la radicalisation de l’emploi de la violence armée. En conséquence, un des
défis futurs pour les forces terrestres françaises sera de préparer ses soldats
à combattre dans des conditions de plus en plus difficiles, face à un ennemi imprévisible
et fanatisé, pour lequel la mort, la sienne comme celle de l’autre, est une
victoire en soi. Toute compétence acquise est vouée à disparaître si elle n’est
pas régulièrement nourrie ou au moins entretenue. Lorsque les vétérans des
conflits afghan et malien auront quitté l’institution militaire, le risque de
perdre cette précieuse expérience sera bien réel. Ne pourrait-on alors pas utiliser
la simulation pour préparer mentalement les soldats et ainsi remplacer tout ou
partie de l’expérience perdue ?
La cellule de soutien
psychologique de l’armée de Terre (CISPAT) répond par la négative en expliquant,
d’une part que chaque individu étant différent par nature, la réaction aux
horreurs de la guerre ne peut donc pas être prévisible, et que d’autre part,
seule la confrontation avec la réalité crée le traumatisme. Ainsi, entraîner
les soldats à recevoir des images de violence accrue par la simulation ne prépare
pas à la guerre. Pire, la simulation pourrait avoir l’effet inverse soit en
déshumanisant l’adversaire avec les risques du manque de discernement, soit en fragilisant
certains sujets. L’excellence au combat doit donc se cultiver.
Comment construire alors
cette force mentale qui pousse les soldats à se dépasser dans la pire des situations,
celle du combat rapproché ?
La plupart des récits de
guerre aborde cette problématique. La lecture de certains d’entre eux,
notamment les ouvrages d’Erwan Bergot, met en lumière la force du collectif doublée
de l’expérience du feu, comme facteurs d’émergence d’une culture du combat
rapproché. En s’affranchissant de la pudeur propre aux sociétés qui ne côtoient
la guerre qu’au travers du prisme déformant de la télévision, les forces
terrestres doivent donc mettre l’accent sur la construction d’un « esprit
combattant » et la conservation de cette forme particulière de culture qu’est
celle du combat rapproché.
Réduite à sa plus simple
expression, cet « esprit combattant » pourrait se résumer en deux
éléments constitutifs majeurs : l’esprit de corps et la préparation
opérationnelle.
Le premier est le fil de
l’émulation qui va lier et fédérer les soldats autour de valeurs communes,
comme le culte de la mission, le sens du sacrifice ou bien encore le courage.
C’est l’honneur de servir ou « le pour quoi je vais me battre ». On
cherche à persuader, c’est-à-dire à agir sur les sentiments des soldats au
travers de l’histoire des anciens et d’exemples de bravoure. Transmis au sein
des régiments, cet esprit de corps garantit que « le tout » soit plus
efficace que la somme des individualités aussi brillantes soient-elles. Cette
cohésion doit servir de bouclier protecteur contre les adversités du combat.
Le second est l’aiguille
qui tisse le fil de l’émulation en une maille solide et éprouvée. C’est la
façon de se battre ou « le comment je vais affronter l’ennemi ». On
cherche à convaincre, c’est-à-dire à agir sur la raison des soldats au travers
de cas concrets travaillés à l’entraînement. Certes, rien ne remplace
l’expérience du feu, mais une préparation opérationnelle réaliste en centre
d’entraînement sera gage de crédibilité en mission. Cet entraînement doit
amener les hommes à tutoyer leurs limites sans pour autant les user avant leur
déploiement.
Alors que le chapitre
afghan est en passe d’être clos (88 soldats tués en l’espace de 12 ans) et
celui au Mali en pleine mutation (7 morts en 11 mois), les troupes françaises
s’apprêtent à intervenir en République de Centrafrique. Il y a fort à parier
que nos combattants seront de nouveau confrontés à la mort. Certes leur métier
les prédispose à cette rencontre. Toutefois, pour l’opinion publique, « tuer
ou être tué » ne doit être ni dénoncé, encore moins édulcoré. Ce que
certains appellent « le grand soir » marque profondément les
individus qui l’ont vécu. Mais, pour qu’une majorité vive en paix, une minorité
doit faire la guerre.
Chef de bataillon
Marc-Antoine BRILLANT
Analyste retour
d’expérience au CDEF
Lauréat Ecole de
guerre 2012
Les documents de doctrine de
contre insurrection, d’emploi des unités en zone montagneuse sont issus de
cette remise en question. De même, le Détachement d’Aguerrissement Opérationnel
(DAO) de Canjuers est né d’une démarche initiée par le RETEX. Processus d’étude
et d’achat d’équipements en urgence, l’adaptation réactive a notamment permis
la fourniture de matériels de protection individuelle (gilets pare-balle de
nouvelle génération) et de surblindage pour les engins blindés.
Une Saryya est un terme sahélien
décrivant une compagnie, soit un peu plus d’une centaine d’hommes.