Pour
Nassib Nicholas Taleb dans Le cygne noir,
nous vivons habituellement dans le Médiocristan, « le pays de la moyenne » dans
lequel l’avenir est une projection de ce qui toujours été fait, tolérant au
mieux des « inconnues
connues » de faible ampleur autour de la ligne médiane. Et puis, de temps
en temps, survient un « cygne noir », un évènement surprenant et
surpuissant qui fait apparaître brièvement l’Extremistan, peuplé
d’ « inconnues inconnues » qui mettent à mal nos habitudes.
Depuis
1962, les forces françaises sont intervenues dans les deux univers et si on
veut préparer rationnellement les engagements à venir, il faut combiner une
approche inductive projetant dans le futur les enseignements du passé mais
aussi à garder à l’esprit que tout cela peut être remis en cause très vite.
Si
l’avenir doit être comme le passé et nos dizaines d’années d’intervention en
Médiocristan, nous devons alors nous préparer à affronter parfois des armées
régulières en profitant de notre supériorité aérienne pour les écraser par des
campagnes de frappes en coalition. Nous devons surtout (dans une proportion de
dix contre un) nous préparer à affronter au sol des organisations non-étatiques
en pays étranger. Ces opérations de guerre peuvent être suivies par des
opérations de stabilisation si les conditions le permettent (milieux
permissifs, densité de forces suffisante, patience) mais il faut exclure définitivement
les missions d’interposition. Nous avons besoin pour cela d’une force de
reconnaissance-frappe pour détruire les forces lourdes régulières ; d’une
force aéroterrestre combinant l’assistance militaire technique, puis des forces
légères si la force rebelle n’est pas implantée et ne dispose pas de moyens « anti-accès »
(armement antichar et antiaérien portatif), forces nomades si la force est
implantée et/ou forces protégées sur la force est armée de moyens anti-accès.
Nous
devons également nous préparer à intervenir en Extremistan. Nos précédentes pénétrations
dans cet univers (guerre du Golfe en 1990, effondrement de la Yougoslavie,
apparition de l’hyperterrorisme, retour de la contre-insurrection en
Afghanistan, tsunami de 2008, printemps arabe, crise économique) ont surtout
été pénalisées par nos manques de moyens mais aussi d’idées « de réserve »
autorisant une dilatation soudaine et/ou une extension très lointaine de nos
actions avec un changement de méthodes. Etre capable de faire face à des
évènements importants et imprévus suppose donc de disposer d’un surplus de
moyens et de compétences à la fois variés et relativement abondants. Dans un
contexte de ressources financières contraintes, ce réservoir dans lequel puiser
en cas de crise grave ne peut qu’être une fraction civile de la nation
convertible très rapidement en forces militaires avec des moyens « sous
cocon ».
En
résumé, le modèle militaire le plus rationnel pour la France, compte tenu de
ressources budgétaires comptées, ne peut qu’être un mélange de force de frappe
conventionnelle, de force d’action rapide, avec une forte
composante légère et une petite composante lourde, et de reichswher, avec une
forte composante de réserve lourde et une multitude de compétences
variées.
Ancien de l'EM FAR, je me permets de rappeller que la feu-FAR répondait déjà grosso modo au modèle proposé: composante légère avec infanterie de qualité des 11° DP et 27°DIA, forces légères blindées des 6° DLB et 9° DIMa, force de frappe avec la 4° Division aéromobile.
RépondreSupprimerOn met des LECLERC dans les DLB en double dotation ( pour la "petite composante lourde"), on améliore encore l'aspect "interarmées" qui existait déjà avec des officiers Air et Marine à l'EM FAR de Maisons-Lafitte et, avec les 50 000 hommes de l'époque adossés à une "Reichswehr" à imaginer, le compte est bon.
La composante d'active, on sait donc faire, le problème est bien sur la composante de réserve: la France n'a jamais su bien faire dans le domaine. Rappelons-nous la médiocrité des ex- CM (centres mobilisateurs). Un exemple existe pourtant: la garde nationale US. Pourquoi ne pas impliquer nos régions économiques dans ce processus? Disons une brigade d'infanterie sur VAB à 3500 hommes par région. Un bon coup en même temps pour le lien armée - nation!
La FAR, mythe absolu et indépassable de l'univers mental des militaires français.
RépondreSupprimerRéférence absolue de ce qui est bien et beau. Frontière entre les bons et les autres...Bon d'accord avec quelques chars lourds quand même.
Et sur VAB...En même temps ca progresse. Après tout, pour certains, à l'époque, c'était déja trop lourd.
Ne sont-ils pas là les fameux "colonels Nicholson" évoqués il y a quelques semaines sur ce site ?
A part cela, assez d'accord sur la nécessité de revoir notre organisation militaire. Effectivement, des unités plus petites, plus flexibles (halte aux PC fixes à 200 ordinateurs) et surtout effectivement prévoir une sorte de Reichwher.
Mais pour bien se former, il faut être engagé. Alors des DIO, des OMLT, des unités de reco, bref, des laboratoires tactiques mettant les hommes (et surtout les chefs) en situation...Une sorte d'Armée Britannique des Indes...
Pas facile, mais il faut creuser des pistes au lieu de vivre dans le mythe.
FAR + Reichswehr oui une armée professionnelle ramassée et fulgurante avec une réserve solidement instruite et organisée pour avoir de la profondeur sur toute la surface, un pilier.
RépondreSupprimerMon Colonel votre post, ma rappeler mes premières recherches sur la meilleur organisation pour notre Armée en pleine guerre froide et ses SS 20, je cherche des yeux ce dossier poussiéreux des années 1983 ! Ces notes me rappellent que cette date correspond aussi à la création de la FAR et ces 47 0000 hommes organisés en 5 divisions légères inégales mais polyvalentes à vocations anti-char ! Avec ces 2000 hommes en alerte guépard prêts 24h/24h, nos 7 régiments professionnels, avec bientôt 3 de plus suite au retex de Kolwezi, et grâce au développement du volontariat avec le service Long 6 600 volontaires en 3 mois (3 régiments de l’époque ou 6 d’aujourd’hui).
Ma note d’orga était une synthèse de la nouvelle organisation des réserves de la Bundwehr avec des groupements de protection Territoriale mécanisés particulièrement bien organisés de la taille d’une brigade, équipée de M 48 avec canon de 105 et de M 113 plus l’ensemble des appuis nécessaires.
Mes calcules portaient sur une force de protection de 21 brigades mobiles, une par région
- 10 motorisés avec 1 Gr Commandement et soutien 1 Gr AML 90 2 Gr infanterie mot.
- 10 mécanisés avec 1 Gr CS – 1 Gr AMX 13 – 2 Gr d’infanterie méca sur VTT AMX 13.
- 1 mécanisé d’élite équipée comme l’active sur AMX 30 et AMX 10 P
Soit 2400 hommes par brigade en cas de mobilisation rattachement d’un Gr de Gendarmerie mobile et d’un Groupement mobile de police, soit 1200 hommes de plus.
A cela vient s’ajouter une force de couverture de 95 brigades Territoriales une par département
1 Gr CS et 3 Gr d’infanterie ou de chasseur, soit 2400 hommes par brigade en cas de mobilisation rattachement du Gr de Gendarmerie départemental et d’un Groupement de police urbaine, soit 1200 hommes de plus.
Total hors forces de sécurité publique 50 400 hommes pour la mobile et 228 000 hommes pour la territorial. L’équipement serait issu de l’active et des services publics avec pour règle de laisser du potentiel aux engins avant de le retirer de l’active et le rétro fit.
La force de la mise en place du système repose sur la volonté, la responsabilisation, le sens du devoir de nos citoyens (toujours présents) mon meilleur exemple reste les Sapeurs-Pompiers de France, 40 000 professionnels, 200 000 volontaires et 12 000 militaires, une organisation territoriale, un engagement citoyen, un cadre d’ordre identique avec un guide nationale de référence, et des citoyens de toutes origines qui n’ont de cesse que d’améliorer l’efficacité. Le corps des sapeurs-pompiers a irrité de la garde nationale son organisation militaire.
Si nous transposons l’évolution des Sapeurs-Pompiers sur 30 ans à une force défense organisé sur le même modèles, nous aurions une Reichswehr aujourd’hui, capable de mobiliser rapidement via un bip, via les portables une brigade, une région, pour en assurer la défense militaire et civil si besoin.
Le lien armée nation serait puissant, à travers de multiple activité, encadrement des jeunes, instruction, manœuvre, encadrement des collectionneurs de militaria, encadrement de certain sport extrême « air soft », « pint ball » ect …….. Cette force territoriale serait adossée à une force d’active très pointu de 170 000 hommes TAM.
Citoyen et Sergent-Chef SVP
Une reichswehr de cadres ultra performants, renforcés par des réserves massives et bien entraînées est séduisante... en théorie.
RépondreSupprimerLa mise en pratique me paraît plus hasardeuse. Prenons tout d'abord les réserves, 2500 hommes par région comme suggéré par Clifour. Il me semble particulièrement difficile de trouver autant de volontaires pour servir comme soldats au sein d'une réserve qui ne bénéficiera que de moyens limités et sombrera très certainement dans l'indigence. Par ailleurs, la population susceptible d'être intéressée par cette offre est peu pou prou la même que celle qui sert déjà au sein des pompiers volontaires, une population qui sert aussi dans des fonctions sensibles, des infirmiers, des fonctionnaires de l'équipement... Une population qui ne sera pas disponible en cas de catastrophe naturelle. La mobilisation est tout sauf un métier d'amateur et je doute que l'armée française en ait conservé le savoir-faire.
Les cadres super entraînés, maintenant. Tout comme pour les soldats évoqués précédemment, le vivier au sein de la population française est limité, on n'attirera certainement pas les meilleurs éléments en leur proposant de commander des soldats virtuels et des perspectives professionnelles limitées.
Enfin, et c'est selon moi l'obstacle majeur à ce type de concept : l'état d'esprit de l'armée française. Oui, comme le dit Grenadier, la FAR est chargée de symbolique, de mythe. C'est le conglomérat des troupes d'élites. Avec un effet simple : le regard porté sur les autres troupes : condescendance dans le meilleur des cas, mépris le plus souvent. Dès lors, comment envisager attirer les volontaires dans la réserve ? Qui acceptera d’être l’éternel faire-valoir des soldats sentant bon le sable chaud ?
On peut regretter ces comportements, mais l'armée française est aujourd'hui ainsi et accessoirement la force des régiments ex-FAR, c'est aussi cela : une identité forte et le sentiment d'appartenir à une caste de guerriers. Le remettre en cause, c’est aussi risquer de briser un outil efficace.
Je ne dis pas que l'idée exposée dans ce post doive être écartée d'emblée, en revanche je dis que les équilibres de notre armée sont fragiles et que la construction d'un nouveau modèle est loin d'être une sinécure. Surtout, je doute que la solution passe nécessairement par un concept radicalement différent. C’est souvent la solution de facilité française, celle qui évite le véritable effort intellectuel. Une sorte de martingale qui évite les heures de labeur nécessaires pour étudier en profondeur la doctrine, les structures, les équipements. La solution doit-elle encore être une réforme profonde, une de ces « refondations » qui s’annoncent comme la plus ambitieuse depuis la précédente ?
Fondamentalement, quelle est la qualité essentielle que l’on attend d’une armée ? Sa capacité d’adaptation. Elle ne sera jamais vraiment préparée à la guerre qui l’attend, elle n’aura jamais le matériel prévu pour ses combats du moment. Le colonel Goya le sait bien, la différence entre l’armée française de 14 et celle de 40, c’est son délai pour s’adapter aux nouvelles conditions du combat. En 40 aussi elle change, mais le rythme est devenu tel que c’est trop tard. Je plaide pour des modèles stables sur leurs bases mais dans lesquels la culture d’adaptation aux circonstances anime les chefs, mais là, nous changeons de sujet…
Absolument d'accord avec CLAIRON. Une réforme ne peut s'appuyer que sur les fondamentaux culturels car à tout vouloir bouleverser, on arrive à l'effet inverse.
RépondreSupprimerMais quand même, je pense qu'il y a des pistes à explorer sans pour autant rompre ce subtil équilibre.
Et la première c'est surtout de ne pas revenir à cette armée à deux vitesses qui a si longtemps été la marque déposée française. En ce sens, l'armée britannique qui a pourtant sa "green-red machine" (paras et royal marines dans leur jargon) est bien plus équilibrée...
De même pour les réservistes.Certes le vivier n'est pas aussi important qu'on pourrait croire. Mais au moins entretenir celui qui existe en lui donnant des vrais moyens, une vraie motivation. C'est possible à peu de frais en l'encadrant avec toutes les composantes (y compris les plus prestigieuses...) sous une formule offrant des commandements et des opérations intéressantes (et pas que le CIMIC, le 3ème stylo au CO, le proterre,le casernement et autres...). Cela prendrait du temps au départ mais le vivier existe. Trop souvent cantonné à des tâches secondaires, et en butte à un inextricable imbroglio administratif, il finit par se lasser et quitter, ne laissant que ceux qui veulent un complément de salaire ou de retraite.
Pour avoir une bonne réserve, il faut que des personnels d'active s'en occupent à temps plein...Des unités de réserve jumelées avec des unités d'actives mais comprenant au moins 10 % de personnels d'active affectés à temps plein pour s'occuper des matériels et préparer les exercices et les instructions. Des sortes d'OMLT pour réservistes... Quand on voit le nombre de personnels affectés à des ordinateurs dans les EM, on les trouverait plus facilement que ce que l'on croit et on offrirait même des postes de commandement...
Encore une fois, une réserve non employée en mission et non fournie en RH s'étiolera et deviendra vite un rassemblement de pique-niqueurs. Cela dépend de l'effort consenti. Je me demande par exemple si en son temps, l'ex CEMAT britannique Mike JACKSON (qui a commandé l'entrée au Kosovo) n'a pas commandé un bataillon para de la territorial army (la réserve brit)...A confirmer. tout est affaire de moyens, de missions et de considération.
"On ne va plus jamais nulle part seuls" (JY Le Drian le 08.12.2012, lors de l'accueil des nos soldats retour d'Afghanistan sur le sas de Chypre). Tout est dit.
RépondreSupprimer"On ne va plus jamais nulle part ...": car nos forces agissent toujours à l'extérieur depuis 1945. " ... seuls": car nous agissons toujours au sein d'une coalition (nous en avions déjà besoin en 14 ou en 40 !). Nous n'agirons que sur décision de l'ONU. C'est clair pour tous nos dirigeants depuis longtemps.
Il ne s'agit plus de couvrir la France d'un filet anti-chars contre les Russes ... ou qui? Qui va envahir l'Europe avec des blindés? REVEIL ! ... Il s'agit désormais de tenir notre place, à haut niveau, dans une coalition au côté ( ou avec, par manque de moyens (voir Libye))des Américains. C'est le monde d'aujourd'hui.
Alors oui pour un style FAR: "vite, fort et loin", appuyé par des unités de 2° niveau mélange de réserve et d'active qui permettent de tenir dans la durée à l'extérieur en OPEX, là où se défendent nos valeurs. Ne pas oublier qu'avec le cycle opérationnel à 5 phases de l'armée de terre, nous n'avons que 5 régiments d'infanterie au mieux sur 20 au combat sur le terrain. Des réservistes projetés pour 2 à 3 mois peuvent remplir nombre de missions sur le terrain: garde des implantations, logistique, au sein des GTIA de professionnels qui mènent les opérations en sortant des bases, des unités de l'armée de l'air déployées et même sur les navires de la Marine. Les brigades interarmées par région sont une manière d'ancrer la réserve dans le tissu politique du territoire (lien arme-nation). Il ne s'agit pas de penser que ce sont des unités de combat constituées. Le niveau d'emploi max est la compagnie.
P.S.: Détail: merci de régler la montre du blog: il n'est pas 01h15, mais 10h15.
Les actions en coalition sont-elles vraiment un choix ? N'est-ce pas justement la faiblesse de nos moyens qui nous y amène ? Je crois qu'elles ne sont qu'un pis-aller subi, y compris par les américains. Personne ne rêve de s'encombrer de plus faible que soi pour aller au feu.
RépondreSupprimerPour ma part, je ne souhaite pas voir notre armée cantonnée à "tenir notre place" dans une coalition aux côtés des américains. Lors de la campagne dans le Golfe en 1990, "notre place" n'était pas un rôle de premier plan. Les coalitions ne sont pas des modèles d'efficacité militaire et elles nous retirent le peu d'autonomie de décision que nous pouvons avoir. Quand on dépense de l'argent pour sa défense, on est en droit d'attendre une retour sur investissement en terme d'indépendance nationale.
Quand bien même nous voudrions choisir cette solution de coalition, y tenir notre place ne passera pas seulement par le "vite, fort et loin" qui est en fait un "vite, léger et loin". C'est efficace dans certains cas, pas dans tous. Quelles forces ont été engagées par les britanniques en Irak en 2003 ? La 1st armoured division, on est loin de la FAR.
Je suis d'accord, il ne s'agit pas de couvrir la France d'un filet anti-chars, nous en sommes de toutes façons incapables aujourd'hui. Je ne parierais cependant pas ma chemise sur l'impossibilité de la résurgence d'une menace majeure et massive. Y apporter une parade ne se fait pas en quelques semaines. Il me semble donc essentiel de conserver l'ensemble de nos compétences et je ne crois pas que des chars en double dotation soient suffisants. Une force blindée c'est plus que quelques Leclerc laissés sous cocon et sur lesquels on ne s'entraîne pas, c'est aussi une vraie infanterie mécanisée, des appuis et une logistique adaptés aux combats en haute intensité.
Au risque de me répéter, le concept FAR/reichswehr est en effet séduisant et théoriquement viable, sa mise en oeuvre me semble en revanche inadaptée à notre armée, à notre société.
Pour ramener la question au delà du cercle de l'organisation terrestro-terrestre, je ferais remarquer que la question de la projection de puissance mériterait aussi d'être "expandable" suivant les contextes !
RépondreSupprimerOr force est de constater sur les performances en Lybie, que l'on est plutôt au minimum syndical.
On n'aurait pas pu faire une entrée en premier aussi aisée sans les 150 missiles de croisières envoyés par l'Ohio et le SSA british ni l'aller retour discret d'un B2 direct from the States.
Et inversement, expandre nos moyens aériens et aéronaval à la taille nécessaire pour délivrer le premier jour une telle quantité de scalp impliquerait un fonctionnement de temps de paix trop coûteux pour le contexte...quand on pense simplement que la MCO annuelle d'une plateforme comme le CdG est de 130 m€.
Resterait la solution de l'arsenal ship type Frappeur qui reposai sur une plateforme à 150 m€ ou plutôt d'un Arsenal Plane du pauvre comme l'envisageaient les GiBi au travers du programme FOAS CALCM ...
Et que les Allemands mettent tout doucement en place via le développement d'une version containerisée avec booster et parachute extracteur De leur missile de croisière Taurus.
Avec sans doute à en rapprocher l'acquisition du système de suivi de terrain sophistiqué prévu ensuite pour l'A400m.
Développer ce genre de solution serait peu coûteux quand on voit qu'il existe déjà un booster pour le MdCN...
Resterait la question de la Reco pour l'acquisition de cible, avec là aussi un éventail de possibilité qui s'élargit quand on voit le drôle missile FireShadow, la proposition Vigilus de MBDA ou plus anciennement du drone Slow-Fast de dassault et Sagem.
Quand on voit les spécifications du nouveau missile de croisière de l'USAF avec capacité de loitering, de persistance sur zone et de transmission double link, on se dit qu'il y aurait de quoi expandre les capacités du scalp et par là même, nos capacités de frappe dans la profondeur, sans pour autant être tributaire d'un grand nombre de vecteurs aériens ou de coûteuses plateformes navales.
Pour ma part, je ramènerais l'objet de la question à ce dont il est question:
Supprimer"le modèle militaire le plus rationnel pour la France, compte tenu de ressources budgétaires comptées, ne peut qu’être un mélange de force de frappe conventionnelle, de force d’action rapide, avec une forte composante légère et une petite composante lourde, et de reichswher, avec une forte composante de réserve lourde et une multitude de compétences variées"
Et si le modèle le plus rationnel pour la France, compte tenu de ce qu'exprime ses élites, c'était le cocon?
Je ne suis pas partisan de cette option.
Mais je dois admettre qu'elle entre dans le champ des possibles.
C'est un des possibles qui est une contrainte interne.
Je ne me résous à l'envisager que de façon provisoire. Et là, il devient intéressant. Il est un mode de survie.
Si, comme je le devine, M. Goya parle des réductions de format comme d'un mode de survie, alors je le suis.
Ceci est presque un dogme.
Non, c'est un dogme.
Houlà le traumatisme de la France de 1940 toujours bien présent, du courage, voir de la passion, mais pas de volonté, peu de créativité (à quoi cela servirait), nous avons inscrit dans nos gènes la psychose dépressive du perdant quoi qu’il arrive, et quand nous sentons la réussite nous nous tirons une balle dans le pied, on ne sait jamais nous pourrions vaincre !
RépondreSupprimerClairon vous ne croyez qu’un pays de plus de 62 millions d’habitants ne peut pas avoir 250 000 volontaires pour la défense soit 0.4% de la population ?, bien sûr que si, cela ne se fera pas en 1 ans, il faut un vrais plan de développement sur 10 ans ! Quant aux Sapeurs-Pompiers que d’idées reçues ! prenons exemple de mon casernement entièrement constitué de volontaires, nous sommes 45 : 3 patrons PME, 2 cadres sup, 5 cadres, 4 pompiers pro, 1 pompiers BSPP, 3 infirmiers, 6 techniciens, 5 employés, 16 étudiants, nous avons un militaire mais il est médecin et il prend ces gardes à l’héliport. Nous avons sans doute la plus forte proportion de militaire du département ! Et nous nous avons 2 fonctionnaires territoriaux, par contre nous avons la plus forte proportion de femme (30%), et elles n’ont rien à envier aux hommes en termes d’efficacités et sait un vieux « sarce » septique qui vous le dit.
Revenons à nos moutons, une FAR-Reichswehr, polyvalent à vocation anti char ! Arrêté de transposer sans imagination un concept de 30 ans pour la FAR et de 90 ans pour la Reichswehr, il faut conceptualiser avec notre évoque et garder l’objectif…..
3 FAR – une force d’action rapide de 6 brigades NEB de 3600 hommes avec 6 GTIA = 21 600 hommes entièrement autonome et permanent.
- 1 Brig C3 (trans, drone, PC)
- 1 Brig appuis et soutien (génie, artillerie)
- 2 Brig infanterie blindée sur VBCI – VBMR- M120
- 1 Brig mécanisées avec un peloton de Leclerc par GTIA et VBCI et appuis
- 1 Brig infanterie légère spécialisée (para, montagne, amphibi) aéro-multi-mobile suivant besoin (Bushmaster,VAB, hélico, VLRA)
Donc avec 64 800 hommes nous avons un puissant groupement de force extrêmement rapide capable de jouer l’esquive et le choc, avec les 36 000 hommes restants il faudra organiser les services et l’encadrement des forces territoriales.
Bien sûr il nous faut 100 000 hommes de plus pour l’aéro et le naval capable de jouer la projection et la couverture dans la profondeur.
Nous n’aurons pas une armée à 2 vitesses, mais à 4 vitesses, nous aurons une armée avec une bonne garde et une bonne droite, tout en travaillant l’Hypercute et le crochet.
Une armée Européenne est sans doute l’avenir, mais cela n’en prend pas le chemin, même comme pilier de l’OTAN, Quand même cela laisse songeur l’Europe pourrait avoir sans aucun problème 18 FAR sans parler des forces territoriales.
Citoyen vive l’utopistan libre.
Bonjour Skncireud,
SupprimerVous êtes pompier? Je me disais qu'il y avait des trucs qui collaient pas. Bon, vous êtes vraiment pompier, vous déconnez pas, hein?
Sur l'ADN du perdant, vous êtes dur, mais je crois que vous avez raison de l'être. Faut vraiment qu'on se sorte de ce truc de la défaite de 40. Faut vraiment qu'on presse l'orange jusqu'à faire sortir sa dernière goutte de jus.
Sur ce blog, on s'y emploie, je crois. M'enfin, il y a longtemps que ce travail a été entrepris et je crois qu'il faut avoir la fierté de dire qu'il nous revient d'en recueillir non plus le jus, mais les fruits.
Il me semble que M. Goya nous place en position de faire cela. Et c'est bien.
Mais ça restera une blessure, même si la cicatrice a fini par ne laisser qu'un trait d'irrégularité dans la peau.
Vous dites des choses bien, qui font plaisir: vous prenez votre crayon pour faire l'inventaire des gens qui sont là:
" nous sommes 45 : 3 patrons PME, 2 cadres sup, 5 cadres, 4 pompiers pro, 1 pompiers BSPP, 3 infirmiers, 6 techniciens, 5 employés, 16 étudiants, nous avons un militaire mais il est médecin et il prend ces gardes à l’héliport."
Cependant, je voudrais plutôt entendre ce que vous avez à dire non pas sur des teneurs de crayon, mais sur des teneurs d'idées.
Clifour, Grenadier de la grade et Clairon semblent d'accord sur l'idée que la constitution d'une FAR ne pose pas réellement de problème. Ce qui les inquiète, c'est le côté Reichswehr.
En fait, lucides, ils mettent en doute les qualités guerrières de gens comme nous. Pas seulement les qualités guerrières: les qualités militaires, aussi.
Mon opinion est qu'ils ont de bonnes raisons de le faire.
Et puis de mauvaises.
Vous qui êtes de la partie, enfin plus que moi, puisque vous appartenez à une force qui doit se mobiliser contre l'incendie, donc qui connait l'expérience de la mobilisation et de l'action coordonnée contre une cible en condition de danger, avec obligation de résultat et de moyen, qu'est ce que vous en pensez?
Pensez-vous qu'ils sont adéquates dans leur analyse d'une Reichswehr à la française?
Par exemple, Grenadier de la garde dit, dans son com du 9 décembre:
"A confirmer. tout est affaire de moyens, de missions et de considération."
Il réclame une confirmation, ce qui renseigne sur son grade et le degré d'initiative dont il est capable et, plus embarrassant, qui renseigne sur la considération qu'il semble exiger en retour de ses actes.
Là, je suis un peu ennuyé. Je ne sais pas comment lui donner ce qu'il réclame. A l'armée revient le rôle de lui fournir toute confirmation qu'il désire (pour tuer un prisonnier dans un VAB?) s'il la veut vraiment, cette fichue confirmation que personne ne réclame.
Mais la considération, comment la lui donner?
Comment la lui donner, sincèrement?
Et nous ne parlons que d'une armée de réserve, d'après ce que j'ai compris. D'une Reichswehr à la française.
Comment donner de la considération à des milliers d'hommes. Pendant des années. En l'absence de guerre.
Le Désert des Tartares de Dino Buzatti, quoi. Le robinet qui goutte. Le temps qui passe, la vie qui s'égrène. Le destin qui s'enfuit.
Va falloir inventer de nouveaux récits, parce que là, on ne peut pas tenir autant de monde que ça en haleine. On peut pas former même un dixième de la population à attendre un conflit qui, peut être, ne viendra que dans 20 ans. Ou 30. Ou jamais. Ou demain!
Vous, tous les ans, vous avez des incendies.
Mais pour la guerre, comment on fait?
Bonjour Tschok
SupprimerOui je ne déconne pas ! Je suis le livre banc à moi tout seul ! Pompiers volontaires depuis 20 ans, (pour être complet avec 35 spv opérationnels nous assurons une moyenne de 750 interventions par ans) et comme métier spécialiste en sécurité (malveillance) depuis très longtemps ! Et ancien machin dans plein de truc en toute probité. Bon je parle trop de moi, ce « putain » d’ego.
Ceci dit un trauma comme celui de 1940 ne va pas partir comme cela, la France a été violée, séquestrée et prise en otage avec un complexe de Stockholm aggravé, comme dirait le grand Charles outragée et libérée mais il faut rajouter pas psychanalysée ! Surtout que tout cela arrive après la boucherie de 14/18 ou nous avons réussi à échapper au pire mais mutilé effroyablement ! Curieusement nos femmes et les Français issus de l’immigration d’après-guerre ne sont pas touchés.
Quand à nos élites qui n’en sont pas elles n’ont rien compris ? Comme si le consumérisme ou le conformisme étaient une thérapie valable pour notre nation. Il faudrait en parler, expliquer,
et instruire ; notre République en sortirait grandi et fière.
Quant à la Reichswehr la transposition est possible avec de grosse différence nous sommes obligés de garder une force de surveillance et de combat sans préavis.
- 86 400 pour la force aérienne et la force navale.
- 64 800 comme force terrestre d’action rapide. (1e – 2e FAR et une F Commandement et Soutien)
- 64 800 postes pour la Reichwers (réserve de couverture RESCOUV) avec l’aide de la Gendarmerie En fait 129 600 car pour un poste nous mettons un binôme ! un mi-temps ?
Oui le reste dans le privée ! Houlà du brutale ! (dans la sécurité par exemple éducation
nationale – la pénitenciere – sécurité des bases etc.……….)
Attention tout devra être dans un guide de référence, tout devra être organisé, ces hommes seront particulièrement instruits et formés, ils passeront une partie de leurs temps à l’encadrement de la jeunesse et une autre à être des combattants, suivis, valorisés, recyclés, revalorisés et honorés.
L’équipement ? rétro fît ou neuf adapté modulable en grande série.
Objectif : avoir 6 Forces de défenses combinées activables suivant les besoins, partiellement, géographiquement, etc.……..préparer une brigade combinée pour une opex pas de problème.
Quant à la qualité guerrière elle tiendra au réalisme de la formation, à la volonté politique, à la qualité des chefs, à la récompense des efforts, aux valeurs défendu (très simple c’est écrit partout liberté, égalité, fraternité) à l’éthique Républicaine d’inscrire notre défense dans un projet de très long terme de développement durable ……………..
Quant à la confirmation ? Si nous formons des soldats Républicain ; sur une zone de non droit ils représentent le droit et les valeurs apprises de notre démocratie, là où ils sont, ils devront apprécier la situation à sa juste valeur, même s’ils doivent tuer pour garantir ce droit au plus grand nombre.
Le maintien en haleine est le vrais défi, idéalement les RESCOUV seront déjà passé par les FAR TAM au moins 6 ans et de façon intensives, ils seront chargés de la défense de l’outre-mer, voir des missions de ONU, ils y participeront à des cycles de manœuvre GTIA, Brigade sur 18 mois avec les FAR.
Cela me fait drôle car cela fait longtemps que mes idées sont tournés vers l’Europe, alors reproduire du Franco-Français.
Citoyen l’utopistan est un nid de guêpe ! Pour ces ennemis.
Bonjour Skncireud,
SupprimerCertes, mais une armée de réserve contre qui, contre quoi?
Comment, comme vous dites, la tenir en haleine? En l'absence de guerre?
Sur l'idée de la confirmation des ordres, je ne sais pas si vous avez suivi le film, mais l'armée française redécouvre qu'elle ne vaut pas plus qu'une expérience de Milgram. C'est comme ça.
Comment articuler une armée d'élite, milgramienne dans sa mentalité, avec une armée de réserve, peuplée de gens qui ont des rapports différents avec l'autorité?
Et qui vont devoir durer autrement?
Le rapport au temps, vous voyez de quoi je parle?
Vous, tous les ans, vous avez les incendies. Mais la guerre, ça revient pas tous les ans, parce que la phase fait arc avec le neutre sur la prise du chauffage électrique au moment des grands froids (ou en été, les barbecues qui tournent mal).
La guerre, c'est différent. C'est pas saisonnier. Il n'y a pas une saison pour tel type de guerre et une saison pour tel autre type de guerre.
Non?
Intéressant cette idée que l'armée professionnelle serait milgramienne, tandis que le monde civil naturellement serait préservé de cette tendance à la soumission à l'autorité..
SupprimerL'expérience de Milgram n'a-t-elle pas été conduite avec des étudiants ?
En fait oui ! je pense que cela est bien plus complexe qu'une petite suggestion rapido , ma réponse n'a que vocation à stimuler un débat sur un sujet que tout le monde pense impossible vu l'état d'inertie de notre société milgramienne.
SupprimerHors sujet - sinon pour souligner que le livre de Taleb devient bien connu en France, il est maintenant souvent cité. Il a donc fallu 4-5 ans pour que sa réputation parvienne jusqu'à nous. (On m'en a remis un exemplaire dans un séminaire d'entreprise datant de 2007; le black swan cité à l'époque était cet événement survenu 41 fois de suite: que le Président des USA soit un homme blanc. Les deux candidats démocrates possibles, à l'époque, étaient H.Clinton et B.Obama)
RépondreSupprimerHors sujet, donc: je lisais par hasard le texte d'Ardant le Picq, et j'en lis un autre commentaire, de votre part, dans une revue qui vient de paraître. Deux lectures sensiblement différentes!