Fiche au chef d’état-major
des armées, juillet 2008
A la suite du traité de
Versailles, l’Allemagne ne dispose plus que de forces armées réduites à leur
plus simple expression. La Reichswehr
ne doit pas dépasser 100 000 hommes, tous professionnels, et les matériels
lourds, jusqu’aux mitrailleuses sur trépieds, lui sont interdits. Toute
l’aéronautique a été livrée ou détruite et il est interdit de la reconstituer.
La Reichsmarine ne doit pas dépasser
15 000 marins pour servir une flotte dont le tonnage total ne peut pas dépasser
100 000 tonnes, avec des restrictions très précises sur chaque type de
navire. Sous-marins et porte-avions sont interdits. Pourtant, à peine plus de
vingt ans plus tard, l’Allemagne est parvenue à conquérir la majeure partie de
l’Europe continentale.
Le secret de cette
spectaculaire remontée en puissance est à chercher en premier lieu dans la
manière dont l’état-major général allemand, avec le général Hans von Seeckt à
sa tête (qui cumule les fonctions de CEMA et de ministre de la guerre), est
parvenu à placer la Reichswher et la Reichsmarine en situation de
« seuil stratégique », c’est-à-dire en capacité de passer en quelques
années d’une situation d’extrême faiblesse à celle de première organisation
militaire du continent.
La préservation des
savoir-faire militaires
Le premier axe d’effort
a consisté à transformer cette petite armée en armée de cadres. Les engagés
sont particulièrement bien choisis (avec un taux de sélection de 10 pour 1) et
formés pour non seulement maîtriser leur fonction mais aussi celle des deux
échelons supérieurs. Cette armée d’active est
en contact étroit avec les organisations paramilitaires (la « Reichswehr noire »), comme les
« Casques d’acier », et les aide discrètement à dispenser une formation
militaire à leurs membres.
L’état-major général a
également des accords avec la société de transport aérien Lufthansa pour la
formation de pilotes et favorise la création d’écoles civiles de pilotage. Les
écoles de vol à voile, sport aérien autorisé, se multiplient et la plus grande
d’entre elles, la Deutscher
Luftsportverband, compte 50 000 membres en 1930.
La préservation des
compétences industrielles
Interdites sur le sol
allemand, les recherches se développent clandestinement à l’étranger. Des accords
secrets sont passés avec l’URSS et des ingénieurs allemands travaillent en
collaboration avec les Soviétiques en particulier au camp de Kama, près de
Kazan. Entre 1926 et 1932, plusieurs firmes allemandes créent ainsi des
prototypes de chars d'assaut baptisés de noms anodins (Grosstraktor et Leichte
traktor) et testés sur le sol russe. Des avions sont conçus à Lipetsk, qui
sert également de base d’entraînement à de nombreux pilotes et des prototypes
de sous-marins sont construits en Espagne, Finlande et Pays-Bas. On s’efforce également
de concevoir des équipements « duaux », c’est-à-dire à usage civil au
départ mais facilement convertibles pour un usage militaire. C’est le cas du
Junkers 52, qui forme les trois quarts de la flotte de la Lufthansa au début
des années trente.
Une troisième
possibilité consiste à développer des matériels très performants, tout en
respectant les termes du traité de Versailles. C’est le cas des excellentes
mitrailleuses légères MG-34 mais surtout des nouveaux bâtiments de la Reichsmarine. Celle-ci fait construire
des croiseurs légers à capacité océanique et trois cuirassés dits « de
poche » (Deutschland, Admiral Scheer,
Admiral Graf Spee) qui respectent (plus ou moins) le tonnage imposé par le
traité tout en disposant d’un armement redoutable (6 pièces de 280 mm) et d’une
vitesse remarquable.
Une dernière voie
explore des matériels complètement inédits et échappant de ce fait au traité de
Versailles. En 1929 est créé le Bureau des engins balistiques spéciaux, confié
au capitaine Walter Dornberger, futur directeur de Peenemünde et qui, en 1932,
engage un jeune chercheur civil : Wernher von Braun.
Un laboratoire tactique
Le troisième axe
d’effort pour atteindre la position de « seuil » est la
réflexion doctrinale. Pour cela, la Reichswher
reprend à son compte l’esprit de l’armée prussienne de Moltke en recréant une
structure de science expérimentale. La Première Guerre mondiale est
scrupuleusement analysée et il est décidé d’organiser la nouvelle armée sur le
modèle des divisions d’assaut de 1918, en leur adjoignant moteurs et moyens de
transmission.
La Reichswehr devient le laboratoire de cette guerre mobile que l’on
prône. La cavalerie forme un tiers des
troupes et le reste est doté de bicyclettes, motocyclettes ou, mieux encore,
de camions et d’automitrailleuses. Les chars, interdits, sont simulés par les tankattrappen, voitures bâchées de bois
et de tissus dont se gaussent les observateurs étrangers.
La Reichswehr multiplie les exercices les plus réalistes possibles en
Russie ou en Allemagne et les exploite comme de véritables expériences
scientifiques. Cet esprit expérimental rigoureux est conservé pendant la
période hitlérienne avec l’engagement de la Légion condor en Espagne,
l’occupation de l’Autriche puis des Sudètes. Chaque opération est toujours
suivie d’une étude précise et de corrections. Pendant la drôle de guerre
encore, les Allemands s’entraînent durement à partir des enseignements de la
campagne de Pologne alors que les Français, qui ont eu pourtant des éléments précis
sur les combats, ne font rien ou presque.
Le réarmement
Tout ce travail
préalable permet à Hitler de dénoncer en 1933 le traité de Versailles et de
réarmer massivement, sans réaction militaire de la France et du Royaume-Uni.
Hitler fait également voter des lois qui réorganisent l’économie et qui
facilitent la reconversion d’une partie de l’industrie allemande dans
l’armement. Ce réarmement est aidé par les sociétés Ford et General Motors qui
investissent massivement en Allemagne et assurent la majeure partie de la
construction de camions militaires et de half-tracks.
A la fin de 1938, les Allemands prennent également le contrôle de la filière
tchèque de production de chars.
En 1935, prenant
prétexte de l’allongement de la durée de la conscription en France (pour des
raisons démographiques), la Reichswehr
est dissoute et le service militaire est rétabli. La Luftwaffe est recréée. Une
armée de terre de 12 corps d’armée et 36 divisions est mise sur pied. La
construction de croiseurs de 26 000 tonnes et de sous-marins est lancée dans le
cadre du plan Z. En 1935, un premier sous-marin sort des chantiers navals
tandis que la 1ère Panzerdivision
fait son apparition. En mars 1936, la Rhénanie démilitarisée est réoccupée sans
réaction française autre que verbale. En 1938 au moment de la crise des
Sudètes, cinq ans à peine après le début du réarmement, les experts français
estiment que le rapport de forces est désormais nettement en faveur des
Allemands.
Les combats de 1939 et
1940 semblent leur donner raison mais pour les Allemands la guerre a commencé
trop tôt. Hitler estimait être prêt militairement pour 1942, soit neuf ans
après le début du réarmement, et le conflit s’engage alors que les Allemands
ont encore des lacunes dans les domaines qui demandent des investissements à
long terme comme la flotte océanique ou les bombardiers à long rayon d’action.
Enseignements
Par principe, une France
placée en situation de « pause » ne pourra réarmer qu’en réaction à
une menace et donc avec retard. L’URSS réarme la première en 1928, puis, par
« effet domino », l’Allemagne en 1933, la France en 1936, le
Royaume-Uni en 1937-38 et les Etats-Unis en 1939-40. Les dictatures (et a priori on voit mal la France s’engager
contre un Etat démocratique moderne) ont de plus l’avantage de ne pas avoir à
tenir compte de leur opinion publique. Elles peuvent donc réarmer plus
facilement et plus massivement. Ce décalage initial peut d’ailleurs inciter la
puissance menaçante à agir au plus vite, d’autant plus que, là encore, il lui
est plus facile d’initier un conflit que pour une démocratie.
Inversement, le temps de
combler le retard, la France et ses alliés, si elles n’ont pas pris soin de
conserver une force d’intervention, même réduite, sont condamnés à une posture
défensive le temps de combler leur retard. C’est tout le sens de la stratégie
attentiste française de 1939 qui n’aurait pas eu de raison d’être si on avait
disposé de la force blindée professionnelle que proposait le colonel de Gaulle
en 1934. Ce fer de lance aurait également pu servir de référence à une armée
française qui n’a pas su conserver ses compétences de guerre.
Cet exemple montre en
effet l’importance du choix de modèle d’armée qui est fait dans une posture
d’attente. Après 1918, les Allemands ont transformé leur armée en école
militaire, les Britanniques en ont fait une police impériale et les Français un
cadre de mobilisation. Les premiers ont été, et de loin, les mieux préparés à
la guerre mondiale face à des Britanniques absorbés par les missions
extérieures et des Français englués par les tâches administratives.
Pour ne pas laisser
l’initiative industrielle à un adversaire potentiel, il est indispensable de
pouvoir réarmer en un temps très bref, ce qui interdit bien sûr toute
improvisation mais impose aussi d’innover. Le réarmement américain pendant la
Seconde Guerre mondiale, fondé sur des méthodes modernes de management, est à
cet égard un modèle surtout si on le compare à l’inertie du « complexe
militaro-industriel » français des années 1930.
L’exemple allemand témoigne
aussi de la nécessité de ne pas couper la petite armée d’active du reste de la
société (ce qui est en partie le cas des Britanniques) mais au contraire de
tisser une multitude de liens qui seront, le jour venu, autant de sources de
régénération.
Cette politique de long
terme, faite d’un suivi rigoureux et d’un cap maintenu fermement, impose une
certaine longévité à leurs postes des responsables militaires, surtout si
l’environnement politique et économique est instable.
Les exemples allemands
et soviétiques (mais aussi celui du Corps des marines américains à la même période) prouvent qu’il est possible voire
facile d’imaginer des concepts doctrinaux originaux lorsque son armée n’est
plus équipée. Inversement, si les démocraties occidentales disposent encore
d’un capital matériel hérité de la Grande guerre, celui-ci arrive a
obsolescence à la fin des années 1930, tout en ayant, par sa simple existence,
fortement orienté jusque là la doctrine. Il faut néanmoins rappeler que cette
liberté de pensée doctrinale soviétique et surtout allemande a été payée d’une
grande vulnérabilité pendant de longues années. Il y a donc un arbitrage à
faire entre liberté et vulnérabilité.
Outre qu’elle dispose
par principe de l’initiative du réarmement, la puissance menaçante, si elle
conduite par un régime autoritaire, peut également, et plus facilement qu’en
démocratie, imposer des concepts novateurs à un corps militaire par essence
plutôt conservateur. C’est le cas de l’Etat nazi qui accélère le développement
des corps blindés, des parachutistes, de l’appui air-sol, etc. C’est un nouvel
handicap à anticiper pour une démocratie « en réaction ».
Bonsoir,
RépondreSupprimerAnalyse très intéressante, je me permettrai trois compléments :
- la durée d'engagement est très longue pour les officiers et bien plus courte pour les soldats, permettant de démultiplier l'effectif réelelment "militarisé" (et mobilisable) par rapport aux 100.000 hommes.
- la formation militaire dépasse le strict cadre de la Reichswehr : plusieurs dizaine de milliers de sous-officiers de l'armée allemande de 1918 particulièrement compétents sont reversés dans la police, dans les chemins de fer, les administrations des domaines et des forêts... toutes institutions qui continueront à effectuer des entraînements paramilitaires.
- le contenu de la formation met l'accent dès le début sur la guerre de mouvement. Il est intéressant de relever que les travaux se concentrent sur les campagnes les plus mobiles : Roumanie, Riga, Caporetto, août 14; offensives de 1918... les statistiques des articles publiés dans la revue militaire officielle de la Reichswehr (Militär-Wochenblatt) sont éloquentes :
la "Bewegungskrieg " fournit l'essentiel des études au détriment de la "Stellungskrieg ", avec parmi les plus fréquents sujets d'études : la Roumanie (1916-17) !
et aussi, cette insistance sur l'Auftragstaktik (initiative laissée au chef sur le terrain).
Cordialement,
CM
Magnifique.
RépondreSupprimerLa boucle OODA (LIDA) appliquée à l'échelle stratégique. Et c'est très bien démontré.
Paul Watzlawick parlait il y a déjà près de 20 ans de la "tactique salami" d'Hitler : poser des actes hostiles suffisamment petits (et avec des promesses et des garanties) pour ne pas déclencher de réaction de défense en face. Peut-être une piste supplémentaire à explorer dans l'explication de ce concept de pause stratégique ?
Bonsoir,
RépondreSupprimerNon seulement, sans que le contexte soit similaire, les armées françaises devraient méditer cette approche, mais également se concentrer afin d'économiser sur les fonctions de soutien et de logistique.
Par ailleurs, comme déjà écrit ici, la "professionnalisation" d'une réserve militaire serait utile en cas de besoin immédiat et d'encadrement pour une remontée en puissance.
Mais tout cela nécessite une décision politique, une volonté militaire et des moyens financiers autant qu'humains.
Ca demanderait une vision et une gestion à long terme... deux choses qui n'existent plus depuis un moment déjà, dans une culture de l'objectif à court terme : être réélu, monter en grade, etc.
SupprimerLes méthodes d'évaluation des résultats sont à revoir entièrement, je pense, pour qu'à long terme la culture et les comportements changent. Tant qu'on aura avantage à livrer des chiffres qui ont l'air bien sur papier, au risque de saper la santé "invisible" (du point de vue d'une feuille excel j'entends) d'une entreprise, d'un régiment, pour monter en grade ou avoir des primes ou briller en bourse, on sacrifiera le long terme au profit du court terme.
Cette gestion à courte vue est vraiment un fléau qui fait des ravages indescriptibles dans toutes les organisations, sauf quelques exceptions.
Bref... la critique est facile, l'art est difficile... je vais donc humblement avouer que j'ai plein d'idées mais pas grand chose de concrets en termes de moyens à proposer.
P.S.: ceci dit j'ai quelques exemples en tête de gens qui font du boulot absolument remarquable... principalement parce qu'ils ne souhaitent pas "monter en grade"... on a aussi tous en tête quelques personnes qui, principe de Peters oblige, auraient dû s'en abstenir... L'avancement, la réélection, le mérite... tout ça sont des carottes qui font avancer qui ? ;)
SupprimerCes carottes font avancer l'idéologie ambiante du "tout tout de suite tout le temps", couplée à la croyance "la mort n'existe pas", adossée au "soit toi-même en croyant faire des choix matériels de consommables qui t'épanouiront au quotidien (au sein de ton banc de poissons)".
RépondreSupprimerDe là à méditer sur le fait que 70% des gens font 95% leurs choix par défaut, cochant toute leur vie des cases, on comprendra alors que pourvoir+argent+court terme sont des sentiers largement empruntés.
La solution : une (véritable) crise généralisée qui forcera l'organisme soit à mourir, soit à se transformer. Une guerre, une famine, une catastrophe naturelle de grande ampleur par exemple.
Ou pas de solution mais une lente évolution vers du trouble, du stress complet, du peut-être mieux partiel dans son propre oubli ou bien du moins bon tout court pour la conscience et les valeurs qui font de l'être humain ce qu'il pense être. Ponctuée de réformes et de révoltes en catastrophe.
RépondreSupprimerEn tout cas on vit une ère de changement, c'est certain. Pendant que d'autres le force et le gère, une grande partie de notre société le subit.
L'exemple est certes frappant, mais ne nous laissons pas aveugler par deux aspects bien particuliers de la situation :
RépondreSupprimer1° L'Allemagne n'a subit quasiement aucune destruction sur son sol, contrairement à la France qui a vu grosso merdo 40 à 60 % de son potentiel industriel partir en fumée ... Il est plus facile de reconstruire un potentiel militaire si aucune de vos industries ou presque n'ont été détruites contrairement à votre adversaire qui a perdu sur la même période la moitié de sa capacité initiale, ou du moins de ses moyens. Certes la France a "déplacé" ses moyens vers le sus-est (conf. le dévellopement de l'industie aérienne autour de Toulouse), mais cela lui a couté une fortune en moyens financiers et humains.
2° "L'avantage du vaincu" .... L'Allemagne a pû nettement plus étudier les raisons de sa défaite et se préparer ainsi pour la guerre suivante, alors que la France s'est endormie sur les lauriers simples, voire simplistes de sa victoire ...
Enfin, n'oublions pas des inepties du traité de Versailles, en particulier les 100.000 h de l'armée de métier Allemande, d'un côté incapable de protéger une nation majeure comme l'Allemagne face à une agression même légère (on estimait en 1925 que les armées belges, polonaises ou néerlandaises, pouvaient défaire l'armée allemande), mais capable de créer à moyen terme une formidable structure pour une armée nettement plus forte.
Autre ineptie, l'abandon complet de quantités de matériels militaires qui forca complètement les allemands à innover, et à n'utiliser en 1940 que des armements modernes, car ils ne s'emcombraient plus ou peu de vieux armements obsolètes .... I
Je pense que nous sommes d’accord sur l’analyse, mais n’oublions pas la résistance du haut commandement Allemand aux idées nouvelles, globalement leurs visions de la guerre reste comme chez nous très classique, prenons un homme comme le général Guderian il était sans aucun doute l’homme de la situation, sa vision, son sens de l’organisation et sa spécialité dans les transmissions était une conjonction d’atout, mais finalement cela n’aurait pas été suffisant sans un Hitler au pouvoir.
RépondreSupprimerQuant à la France après 30 ans d’études sur cette période de 20 ans 1920 à 1940 je reste toujours effaré, devant une t’elle absence de conjonction des intelligences, comme si le diable avait pris un malin plaisir à éviter et écarter cette possible rencontre, pourtant je vous assure il y avait aussi chez nous de la compétence, de la créativité et des idées novatrices, et des vieux généraux mais pas d’Adolphe.
Magnifique demonstration! Helas comme souvent en histoire la lecon est difficilement transposable. La France ou la Grande Bretagne ont connu ces moments de crise mais reagissent plutot dos au mur voire plus tard. Pas un general ne garde son poste apres les premiers engagements (1792, 1870, 1914, 1940...). La France ne saura pas avoir de Reichwehr Point! Pas de leadership, pas de vision strategique, un degout du civil pour le militaire, et recirpoquement, des outils industriels debiles, une education impropre a former des chefs, des ingenieurs, des cadres, des employes fidelises. Et personne pour tisser de lien entre tous. Par contre actuellement, une entreprise majeure de sape a tous les niveaux erode surement ce qui reste de muscle dans nos armees. Il n'est que voir l'equipement, lourd, inadapte, sans aucune interaction sur l'exterieur. De 2008 a 2012, les britanniques sans industrie automobile majeure ont crees et mis en service pas mois de six types de vehicules adaptes au theatre afghan. La France a modifie sa "bete de somme" aussi passablement qu'on ravale une ruine. Le VAB devra durer encore, et encore... Quant au reste, en cocon ou present a titre d'echantillon. Jamais les armees se sont moins entraine au quotidien. Car dans l'entrprise de reconstruction de la force armee allmeande vous auriez pu evoquer l'essentiel, la reconstruction de la jeunesse, le sport, la culture physique de masse, le gout du pays, toutes valeurs aujourd'hui mal comprises. Mais elle furent l'essence de tout le reste, initiative, cohesion, force physique decuplee par des forces morales (la resilience moderne). Ici, aujourd'hui et maintenant presque plus rien, en trente ans...
RépondreSupprimerIntéressante réflexion en forme d'apologie, non des idées national-socialistes, bien sûr, mais des conséquences bénéfiques d'un traité qui garantissait l'anorexie financière et humaine d'un service
RépondreSupprimerde l'Etat parmi les plus budgétivores et consommateur d'effectifs.
Chiche, appliquons les recettes du "diktat de Versailles" à l'armée Française !
N'oublions pas, au passage, le formidable service rendu à l'Allemagne future : l'annexion de
ses quelques maigres colonies, et l'interdiction d'en faire de nouvelles !
N'oublions pas non plus qu'une armée, c'est avant tout UNE mission.
Celle de la Reichswehr était claire : venger Novembre 18 (et non pas seulement le traité), punir les vainqueurs.
Cette mission était sacro-sainte, indiscutée du bas en haut de la hiérarchie (une hiérarchie très légère,
au demeurant...)
Mais quelle est donc LA mission de l'Armée Française, au delà d'un vague discours au parfum entêtant
d'eau chaude ?
"Les engagés sont (...) formés pour non seulement maîtriser leur fonction mais aussi celle des deux échelons supérieurs."
Parfait.
Dans l'armée Française, depuis 1815, et avant 1792, on a TOUJOURS fait l'inverse.
Les caporaux/brigadiers sont reconnus capables d'assumer les responsabilités d'un 2ème classe,
les sergents/MDL celles d'un première classe, etc...le sous-lieutenant est investi, éventuellement,
de la responsabilité de désigner la semaine.
Un groupe de combat sans son chef organique est réputé hors de combat, et les chefs de sections/compagnie sont considérés réglementairement comme immortels.
C'est LA plaie de l'Armée Française, celle qui explique en partie le chaos de 14 et la relative
débandade de 40.
A telle enseigne que seule une grosse vague de mortalité chez les cadres de contact, et la promotion
brutales des subalternes, permettent, comme à partir de 1916, ou après 1954, d'améliorer les
performances tactiques.