lundi 24 janvier 2022

Duel pour Kharkov

La Russie organise-t-elle une opération militaire contre l’Ukraine ? Oui, c’est évident. Se prépare-t-elle à envahir ce pays ? Pas forcément, car ce serait à l’encontre de sa pratique habituelle. Non pas que la vieille Russie n’ait pas l’habitude d’envahir, mais elle le fait simplement rarement de cette façon. Petit retour en arrière.

Depuis la destitution de Viktor Ianoukovytch en février 2014, la Russie a mené six opérations militaires contre l’Ukraine. Une de ces opérations était froide, c’est-à-dire sans combat, et consistait sous couvert initial de grand exercice à rassembler très vite une puissante force conventionnelle à la frontière ukrainienne. Avec la 41armée combinée complète au nord susceptible de foncer sur Kiev et les 20e et 8e armées prêtes à pénétrer facilement dans l’Est ukrainien depuis Voronej et Rostov, tout le monde a été pris de court, en Ukraine comme en Occident.

L’armée ukrainienne n’était qu’une armée Potemkine et les pays occidentaux n’ont pas osé faire la seule chose possible pour contrer la menace : lancer, à la demande du nouveau gouvernement de Kiev, une opération de déploiement-dissuasion rapide sur le territoire, à la manière de la brigade française et de l’escadre aérienne déployés en quelques jours au Tchad en août 1983. Les pays occidentaux, du moins ceux qui combattent parfois, n’ont pas osé pour deux bonnes raisons : la peur et l’incapacité. Il y a bien longtemps qu’on ne sait plus faire ce que l’on faisait dans les années 1980.

Cette inhibition était le premier objectif de l’opération de déploiement russe. Le second était de servir de base arrière à des opérations limitées mais chaudes. La première a été la saisie-éclair de la Crimée, la seconde fut l’appui masqué aux mouvements séparatistes du Donbass. D’un côté la vitesse, de l’autre la dissimulation, mais dans les deux cas, une même volonté de limiter l’empreinte politique et de rester sous le seuil de la guerre ouverte, bon exemple de « guerre avant la guerre » pour reprendre l’expression du chef d’état-major des armées, le général Burkhard.

Cela n’a pas empêché l’État ukrainien de, logiquement et légitimement, tenter de rétablir son autorité sur l’ensemble de son territoire, y compris par l’engagement de son armée. Le succès, difficile mais réel, de cette « offensive anti-terroriste » a provoqué à son tour trois nouvelles opérations russes, qui marquaient incontestablement une escalade. Il y eu ainsi l’offensive d’artillerie de juillet 2014 où les lance-roquettes multiples russes ont méthodiquement écrasé les bataillons ukrainiens sur la frontière entre la Russie et le Donbass, puis deux raids massifs de plusieurs groupements interarmes (GTIA) russes enrobés de miliciens séparatistes et de mercenaires. Un GTIA russe, c’est un groupement de 600 à 800 soldats, avec une force lourde blindée-mécanisée à l’avant et une force de frappe d’artillerie derrière. La première de ces attaques en août 2014, engageait l’équivalent de tout ce que la France possède en chars, véhicules blindés de combat d’infanterie et artillerie. La seconde, en janvier 2015, était encore plus puissante, mais comme là encore il n’y avait pas de drapeaux russes, tous les sympathisants pouvaient relayer les négations du Kremlin.  À chaque fois, les forces ukrainiennes ont subi des défaites cinglantes.

Ce n’était pas l’application d’un grand plan, mais une succession de coups au risque politique très calculé et qui a finalement atteint l’objectif premier de la Russie qui était la neutralisation stratégique de l’Ukraine. La Crimée est annexée et les deux républiques autoproclamées du Donetsk et de Louhansk sont indépendantes de fait sous protectorat russe et quasi annexées par la naturalisation massive de ses habitants. Chacune de ces trois zones prises à l’Ukraine est occupée par un corps d’armée russe. Surtout, plus personne dans les pays occidentaux n'a osé apporter une aide militaire sérieuse à l’Ukraine, on ne parle pas ici de livraisons de petits matériels et de quelques dizaines de conseillers, ni bien sûr évoqué une alliance militaire. La Russie aurait préféré une Ukraine sous influence, mais elle se contente d’une Ukraine « finlandisée ».

C’est probablement pour maintenir ces acquis que sept ans plus tard, on assiste à une nouvelle montée en puissance russe le long de la frontière. Montée en puissance, pas véritable mobilisation, puisqu’on réalité les forces mises en place en 2014 n’avaient jamais été retirées complètement. Concrètement, il y a le long de la frontière une trentaine de GTIA complets présents en permanence, le double de ce que la France serait capable de déployer au maximum. Il y a aussi de nombreux dépôts permettant d’équiper également une trentaine d’autres GTIA à partir des forces venues de l’intérieur, ce qui est fait régulièrement lors des grands exercices. Ces renforts sont arrivés ces derniers mois, à un rythme relativement lent et on notera cet indice clé, à observer de très près, qu’il manque encore les éléments logistiques permettant de mener de grandes opérations sur la longue durée.

Avec environ 110 000 combattants, on se retrouve donc à peu près au volume du printemps 2014, mais avec des forces qualitativement plus modernes, un peu techniquement, mais surtout humainement. L’armée russe de 2022, dont la majorité des cadres a été engagée en Syrie, est capable de monter des opérations aéroterrestres plus complexes qu’en 2014. Dans le même temps, l’Ukraine, peu aidée et toujours structurellement faible n’a pas fait le même effort. Autrement dit, le rapport de forces de 2022 est encore plus favorable pour les Russes qu’en 2014 et dans tous les domaines, en particulier dans le ciel où la supériorité russe est écrasante. Cela fait à nouveau très peur et pousse à un intense dialogue diplomatique, au moins entre la Russie et les Etats-Unis.

Rappelons, si cela n’était pas clair, que la culture stratégique russe est active mais prudente, ce qui ne veut pas dire que les Russes reculent devant le risque en soi mais qu’ils reculent presque toujours devant le risque qu’ils ne peuvent réduire à un niveau jugé acceptable. Il y a fondamentalement deux moyens pour réduire ce risque : la surprise et la masse. Les deux ne sont pas forcément compatibles. Surprendre suppose de se dissimuler et d’agir vite, généralement à partir des moyens immédiatement disponibles à proximité de l’objectif. Agir avec une grande supériorité de moyens suppose au contraire une montée en puissance préalable souvent peu discrète.

Les Russes ont ainsi mené de nombreuses opérations rapides chaudes ou froides de déploiement, saisie ou raid, depuis le blocus de Berlin en 1948 jusqu’au déploiement eu Syrie en 2015 en passant par l’envoi de missiles nucléaires à Cuba en 1962, d’une division aérienne en Egypte en 1970, de l’attaque de la présidence à Kaboul en 1979, de l’assaut sur Grozny en 1994 ou encore de la guerre contre la Géorgie en 2008. On notera au passage que risque calculé et surprise n’empêchent pas toujours l’erreur sur les réactions de l’autre et l’échec.

Les opérations du deuxième type, celle où néglige les réactions possibles pour privilégier un rapport de forces écrasant sont plus rares. Même lors des grandes opérations de reprise de contrôle des pays protestataires du Pacte de Varsovie, en 1953, 1956 et 1968, les Russes ont privilégié la surprise tout en profitant de la puissance des forces proches disponibles. On peut citer comme opération puissante et non surprenante l’entrée de la 40e armée soviétique en Afghanistan au début de 1980, et encore, ou la seconde guerre de Tchétchénie à partir de l’été 1996.

Tout cela nous ramène à la situation actuelle. Avec les forces immédiatement disponibles le long de la frontière, les Russes seraient capables de mener des opérations rapides et limitées. Ils ont choisi de procéder à une mobilisation visible des forces. Ce qui amène deux hypothèses.

Il peut effectivement s’agir aussi d’une opération de grande ampleur où on se moque de la réaction internationale et destinée à «punir» l’Ukraine, détruire une partie conséquente de son potentiel militaire et peut-être occuper les provinces russophones, voire chercher à remettre en place à Kiev un régime plus favorable. Pour atteindre les deux premiers objectifs, ils peuvent lancer une campagne aérienne sous un prétexte quelconque, mais ce serait une vraie nouveauté pour la Russie, et dans ce cas là pas besoin de renforcement des forces terrestres à la frontière sauf pour ajouter de la pression. Plus classiquement, ils peuvent lancer des raids aéroterrestres à partir du Donbass, des raids aéromobiles ou amphibies le long de la côte à partir de la Crimée ou de la région de Rostov. Ils peuvent surtout faire pénétrer les colonnes de la 3e division motorisée et de la 4e division blindée vers Kharkov ou Poltava, deux hauts lieux de l’histoire militaire russe, ou encore celles de la 144e division motorisée depuis Koursk et la Biélorussie en direction de Kiev. Soyons clairs, rien ne pourrait les arrêter sur le terrain. La seule crainte, mais elle est de taille, serait de pousser l’escalade trop loin, de susciter une réprobation et des sanctions internationales de grande ampleur, et surtout un raidissement de l’Europe de l’Est avec à la clé un renforcement paradoxal de l’OTAN et de la présence militaire américaine dans la région.

Il peut s’agir aussi, accompagné d'un blocus du port d'Odessa, et à nouveau d’une opération froide destinée à court terme à faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle renonce à toute velléité de nouvelle «offensive anti-terroriste» contre les républiques séparatistes et à dissuader les Occidentaux d’accroître leur présence en Ukraine. À long terme, de neutraliser définitivement l’Ukraine, en attendant mieux. Si on reste dans la pratique russe, c’est l’hypothèse de loin la plus probable. Quand les Russes veulent réellement combattre, ils ne s’agitent pas auparavant pour convaincre Congrès et opinion publique comme aux Etats-Unis. Quand ils s’agitent, c’est qu’ils veulent obtenir des gains diplomatiques. Mais il peut arriver que l’on finisse par rompre avec les habitudes. Le déploiement dans les semaines à venir de nombreux hôpitaux de campagne, une ressource rare que l’on ne peut maintenir très longtemps sans être utilisée, sera le vrai indicateur que Vladimir Poutine envisage de verser beaucoup de sang. 

26 commentaires:

  1. Bonjour mon colonel
    Petite coquille:
    "... avec les 1er et 2e deux corps d’armée, ..."
    Je pense que le deux est en trop
    Vous pouvez supprimer ce commentaire après correction
    Cordialement

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  2. Entre une Russie impériale et une Ukraine hautement corrompue et passablement noyautée par les néo-nazis, mon cœur balance.

    Poutine est-il prêt à verser beaucoup de sang, pour se retrouver embourbé dans un conflit ukrainien alimenté financièrement et matériellement par les USA ? Biden est-il prêt à risquer une confrontation directe avec la Russie pour l’indépendance de l’Ukraine ? Rationnellement la réponse à ces deux questions devrait être, non. Mais bon, si on en juge par l’Histoire, la rationalité n’est peut-être pas le fort d’une espèce qui a une forte tendance au somnambulisme.

    Une note d’espoir tout de même : le fait qu’USA et Russie doivent être conscients qu’un dérapage non maitrisé ne profitera in fine qu’à la Chine.

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    1. > Entre une Russie impériale et une Ukraine hautement corrompue et passablement noyautée par les néo-nazis, mon cœur balance.

      Hé oui.
      La russie est un pays hostile et ce n'est pas nouveau.
      Pourtant, le comportement des politiques ukrainiens, le soutien (statuaire en particulier) aux collabos ukrainiens, qui ont été infiniment pire que ce que nous avons fait en france mettent en perspective une situation qui a des points communs avec la seconde guerre mondiale.
      C'est peut être pavlovien mais dans ces circonstances je me sens beaucoup plus proche des néo-soviétiques que des néo-nazis.
      Je ne sais pas s'il existe une option 'réaliste' à la situation en ukraine mais l'attitude russe implique à minima d'examiner de très pres leur point de vue et leurs choix possibles.
      Je ne sais pas si le fait d'aller dans le sens de la russie serait un nouveau munich, mais l'idée de soutenir inconditionnellement le pouvoir ukrainien me donne des boutons.
      Pour mémoire, les nationalistes ukrainiens se sont distingués dans l'histoire pour leur participation très active au génocide des ukrainiens juifs et par la pratique de pogroms dans les années d'après guerre, par leur extermination complète de la population polonaise d'ukraine, par leur participation essentielle à la réduction en esclavage de plusieurs millions de citoyens ukrainiens et leur déportation en allemagne etc...
      Quand un président ukrainien inaugure des statues dédiées aux hommes qui ont fait ça on peut comprendre qu'une partie de la population panique et que le voisin russe s'énerve.
      Un peu comme si Steinmeier inaugurait des statues à la gloire de heidrich et de himmler.
      Dans un tel scénario, qui ici verrait une erreur dans le renforcement des armées et leur concentration aux frontières?

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  3. La Russie agit tout simplement dans son aire d'influence régionale et en accord avec ses intérêts, comme le fait la Chine à Taiwan, la France en Afrique, les USA partout dans le monde, etc... Rien de nouveau sous le soleil géopolitique.

    Biden et les démocrates retrouvent leurs vieux démons en désignant la Russie comme ennemi utile. Idéal pour maintenir vivante une OTAN et les pays européens sous leur coupe. L'OTAN n'a plus d'autres raison d'exister que celle ci. Quoi qu'on en pense, le camp Trump avait mieux analysé la situation, d'où le "réchauffement" avec la Russie et l'incitation aux européens de développer leur autonomie stratégique, tandis que le vrai conflit se situe maintenant en asie contre l'ogre chinois réveillé.

    Le cas de la France sous l'ère Macron et consorts ne compte plus. Finie la troisième voie et la défense de nos intérêts propres. Comme l'avait si bien dit Eric Denécé dans une interview, on considère que la France "est rentrée dans le rang". On envoie des SGTIA faire mumuse dans les pays baltes histoire de faire partie des bons élèves, et il est question bientôt d'envoyer des troupes en Roumanie, sous l'impulsion (ou l'ordre..) des USA.

    Mourir pour Kiev? Là est la seule question fondamentale et les dirigeants européens y ont surement déjà répondu en privé. Nous ne ferons rien, et c'est heureux.

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    1. Pourtant, les Européens envoient des armes, la France déplace des troupes en Roumanie. Je ne dirais pas qu'ils ne font rien, leur réaction me semble d'une tout autre ampleur qu'en 2014.

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    2. Envoyer l'équivalent d'un SGTIA et 2-3 rafales apparait plus comme de la gesticulation du bon élève otanien qu'une réaction stratégiquement pensée.
      "Le Pape, combien de divisions?" avait dit Staline. Et aujourd'hui, les européens, combien de divisions? Et surtout pour quel objectif stratégique? Personne ne veut mourir pour Kiev. Tout le monde se fout de l'Ukraine, nous accepterons par le fait accompli ce que la Russie y fera là bas, comme nous avons maintenant accepté que la Crimée revienne dans le giron russe. On se contentera de jouer les vierges effarouchées et de distiller quelques mesures de rétorsions économiques.

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    3. "Biden et les démocrates retrouvent leurs vieux démons en désignant la Russie comme ennemi utile. Idéal pour maintenir vivante une OTAN et les pays européens sous leur coupe. L'OTAN n'a plus d'autres raison d'exister que celle ci. Quoi qu'on en pense, le camp Trump avait mieux analysé la situation, d'où le "réchauffement" avec la Russie et l'incitation aux européens de développer leur autonomie stratégique, tandis que le vrai conflit se situe maintenant en asie contre l'ogre chinois réveillé."
      CQFD !

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  4. Merci pour cette mise en perspective, mon colonel.

    Il y a de mon point de vue deux bémols à ajouter à l'estimation comme quoi la Russie n'envahira probablement pas :

    - Comme vous l'indiquez vous-même, parfois on sort de son fonctionnement habituel - on n'y est pas forcément bloqué pour l'éternité. Et la séquence diplomatique commencée en décembre est tout sauf habituelle, entre menace répétée de "mesures militaro-techniques" visant à "assurer la sécurité de la Russie d'une autre manière" si Washington n'accepte pas les exigences que Moscou a couchées dans ses "projets de traité", et déclarations comme quoi "le compte à rebours est enclenché"

    - Même si l'objectif premier des dirigeants russes - ce qu'ils désirent vraiment - est effectivement une victoire diplomatique, mettre la barre aussi haut était accepter d'avance la nécessité de mettre en place ces fameuses mesures "militaro-techniques" non précisées, au cas où les Etats-Unis ne céderaient rien de concret, afin d'éviter de perdre la face. Moscou s'est mis consciemment dans la situation où si Washington refuse de lui céder quelque chose de très gros et très visible, il ne lui restera plus le choix qu'entre agir de manière brutale et se déconsidérer.

    Reste bien sûr que les mesures "militaro-techniques"... ce pourrait être autre part qu'en Ukraine. Il y a eu par exemple plusieurs références des autorités russes à l'option de déployer des missiles dans des Etats amis des Amériques, comme Venezuela ou Cuba. Ce qui serait sans doute nettement moins coûteux et dangereux pour Moscou qu'une intervention à grande échelle en Ukraine.

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  5. Colonel,
    Merci pour ces éléments de réflexion. Ne connaissant pas grand chose à ces questions militaires, je m'interroge tout de même : que font les Occidentaux actuellement, et que peut-on attendre comme résultat ? La position française me semble peu lisible, ou en tout cas moins clairement exprimée que par exemple la position britannique.

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  6. Poutine obtient déjà un premier résultat diplomatique : une mésentente nette au sein de l'OTAN. Face à la position dure des EU et de la GB Moscou doit aprrécier les positions plus accommodantes des pays méditerranéens et de la RFA,sans parler de la position bizarre d'Ankara qui soutient fermement l'Ukraine(fourniture de drones et défense des Tatars musulmans de Crimée) tout en ayant des liens militaires avec Moscou(batteries de SS 400).S'y ajoute une rivalité en Mer Noire...Dans le rapport de force en Europe de l'Est on évoque peu l'enclave de Kaliningrad,poste avancé de la Russie qui peut devenir un élément de marchandage sinon de chantage en raison des facilités accordées par l'UE au point de vue économique(facilités de transit en Pologne et Lituanie et obtention facilitée de visas pour les frontaliers de l'enclave). Il semble que la RFA n'autorise pas son espace aérien pour les avions militaires britanniques et américains transportant des armes vers Kiev. Certes l'OTAN essaie de démontrer qu'elle n'est pas en état de mort cérébrale mais elle subit de petits AVC significatifs de mésentente plus ou moins cordiale.

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  7. pendant la guerre du Dombass en 2014 c'est l'intervention d'unités blindées professionnelles Russe qui ont fait perdre l'Ukraine et l'on forcé à arrêter les combats.
    sur les 110000 soit disant soldats mobilisés le long de frontières Ukrainiennes et autres, combiens sont des conscrits? combiens il y a t il d'unités professionnelles??
    la population Russe ne veut pas de guerre.
    si la Russie à surement les moyens de rentrer en Ukraine par la force, elles sait parfaitement que cela l'emmènera à une guerre qui sera hors de son contrôle, les pays de l'ex pacte de Varsovie haïssent la Russie, les USA comme les Anglo-saxons ne souhaitent qu'une seule chose c'est de voir la Russie encore plus affaiblie.
    l'Ukraine n'est pas un petit pays 40 millions d'habitants, la Pologne c'est aussi 40 millions d'habitants qui sont les ennemis jurés historiques de la Russie.

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  8. Et s'il s'agissait d'un piège fondé sur les aspirations de la Russie à contrôler l'Est russophile de l'Ukraine? Inciter par une provocation astucieuse les forces russes à lancer un coup de mains vif qui n'aura nul besoin d'hopitaux de campagne en nombre dans la mesure où personne ne voudra mourir pour le Donbass,puis bloquer les exportations de gaz vers l'Europe pour réduire de 40% les recettes de l'Etat russe afin de le vaincre économiquement tout comme les dépenses militaires avaient ruiné l'URSS en son temps.
    Sans gaz russe,comment se chauffera l'Europe? mais avec du gaz de schiste américain !
    Complotisme élémentaire,peut-être ,mais souvenez vous du printemps 1990 quand Saddam Hussein massait ses troupes à la frontière du Koweit ,piégé par une manip pensée par les anglais,réalisée par les américains et financée par les saoudiens.

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  9. il est difficile d'imaginer que l'avenir de la Sainte Russie puisse être remis en question.
    Si la Russie essuyait une défaite militaire en Ukraine, qui aurait les moyens de lui faire subir ? et comment ? les conséquences sur notre civilisation s'avéreraient sévères pour enclencher par ricochet un enchainement de catastrophes. S'il est un chose à vouloir, un juste destin pour nos peuples. Nous avons besoin de la Russie également, elle fait partie de notre destin. Elle est importante, doit se renforcer pour être en mesure de nous porter assistance, pour la raison réciproque que son avenir se construira que si nous sommes à ses côtés. La Russie est courageuse.

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  10. En cas d'action militaire contre l'Ukraine pourquoi la Russie s'arrêterait à Kharkov sans aller plus loin vers Dniepropetrovsk voire bien plus loin ? Jusque vers Odessa ?

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  11. La question est de savoir quelle sorte d'attaque "Pearl Harbour" ou de "fiole d'armes de destruction massive" les USA vont créer pour justifier une attaque contre la Russie.

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  12. Execellent article : je vais le signaler dans la prochaine revue de presse "Défense" de l'UNION IHEDN, avec votre permission

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  13. Bonjour Monsieur Goya,

    je me permets cette question concernant les tensions croissantes entre la Russie et l’OTAN, donc entre la Russie et les Etats-Unis, dans le contexte très tendu que nous connaissons, avec ce conflit déjà en cours dans le Donbass qui menace de s’aggraver avec la mise en ordre de combat des troupes russes massées aux frontières ukrainiennes, côtés Russes et Bielorusses.

    Même si je ne me considère pas comme un expert, très loin de là, bien que passionné de géopolitique et si je ne crois pas à titre personnel à une action de grande ampleur immédiate type invasion totale de l’Ukraine par la Russie et la Biélorussie, ni même à une action immédiate au Donbass, qui si elle devait se produire serait déclenchée probablement à la fin Février sous couvert de protection des populations russophones du Donbass, avalisant de fait l’occupation non officielle de cette province russophone ukrainienne considérée par Poutine comme menacée de génocide; j’ai le sentiment que nombreux experts en défense invités sur le plateaux TV, semblent oublier une dimension assez fondamentale : celle de la réalpolitque interne aux Etats-Unis..

    En effet, force est de constater l’impopularité croissante du gouvernement Biden aux Etats-Unis, très critiqué en interne et décrédibilisé sur la scène internationale, à la fois avec le fiasco du retrait anticipé des troupes US d’Afghanistan et avec le dossier Aukus.

    Aussi et sans mésestimer le danger que fait peser la politique nostalgique impérialiste de Vladimir Poutine, je m’interroge sur l’instrumentalisation de cette situation à des fins de politique intérieur de la part de Biden-Blinken, dans le but principal de fédérer le camp démocrate derrière un président des Etats-Unis qui peine à faire l’unanimité derrière lui, comme l’a confirmé les critiques, réserves et reculades autour de son vaste plan de relance jugé dispendieux par certains ténors démocrates eux-mêmes. De même que Biden s’apprête à lancer une vaste réforme électorale en ce début d’année 2022.

    Qu’en pensez-vous ?

    Je vous remercie.

    Belle journée.

    Karl Poinson

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  14. Il faut toujours, lorsqu'on parle de l'Ukraine actuellement, garder à l'esprit non un pays homogène, mais à minima une partie occidentale longtemps sous influence polonaise, uniate, et une partie orientale russophone et russophile, orthodoxe. C'est cet état qui amena Huntington à classer l'Ukraine comme "torn nation",donc zone possible de conflit.
    Comparez :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_populaire_de_Donetsk#/media/Fichier:Donetsk_Republic_(organization)_goal_of_a_'Federal_Republic_of_Donetsk'.jpg
    https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_des_Deux_Nations#/media/Fichier:Polish-Lithuanian_commonwealth_1619_map.png
    A noter : l'ambassade américaine en Ukraine rapatrie les familles des personnels et appelle ses ressortissants à quitter le pays ; l'ambassade de Grande-Bretagne emboîte le pas (obviously). Le président ukrainien, Zelensky, face à ce début de panique, dénonce une dramatisation de la situation... Je dis ça commence à puouire très fort.
    Il est par ailleurs intéressant de comparer avec l'épisode des Sudètes en 1938 (toutes choses égales par ailleurs). Comme à cette époque le principe du droit des peuples (ici donc les russophones) à disposer d'eux-mêmes lutte contre le principe d'intangibilité des frontières ; comme à cette époque on masse des troupes ; comme à cette époque les intéressés ne sont pas invités aux pourparlers diplomatiques (US & Russie) ; comme à cette époque personne en Occident ne veut mourir pour un problème essentiellement régional (moult déclarations de non intervention de l'OTAN).
    "How horrible, fantastic, incredible it is that we should be digging trenches and trying on gas-masks here because of a quarrel in a far away country between people of whom we know nothing."

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  15. https://leblogalupus.com/2022/01/26/la-crise-entre-la-russie-et-lukraine-sapaise-alors-que-les-pays-de-lotan-rompent-avec-la-position-belliqueuse-des-etats-unis-et-du-royaume-uni/

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  16. Alexandre Adler avait fait une intervention fascinante lors d'un séminaire ou il parlait d'une OAS Russe. Je crois que c'était chez les Chevenementistes.
    Poutine a une aile droite ultranationaliste. Lorsqu'il y a eut le coup d'état en Ukraine et que le pouvoir en place a dit qu'il rejoindrai l'Otan et supprimerai l'autonomie la Crimée, La Russie a vu une base de l'Otan a Sébastopol. Prendre la Crimée a été un tel succès que Poutine a dérapé et parlé de Novorussia. Difficile de dire si il a vraiment voulu la guerre dans le Donbass ou si c'est le fait de l'OAS Russe. Ce que l'on peut dire c'est que juste avant le retournement de situation dans le Donbass (qui allait tomber) toutes les têtes non ukrainiennes des séparatistes sont tombées. Puis une espèce de Stalingrad pour les Ukrainiens juste en dessous de Donesk.

    Plus que jamais on est dans la politique de l'erreur de calcul. Les Russes ont perdu l'Ukraine mais effectivement elle est déjà finlandisée. Qui irait reprendre la Crimée face a une puissance nucléaire si l'Ukraine rejoint l'Otan ? Lol.

    Ce qui est incompréhensible dans cette crise,c'est que quelque part les USA comme les Russes ont déjà atteint leurs objectifs (les USA plus que les Russes, séparer définitivement l'Ukraine de la Russie). Mais ils vont plus loin des deux côtés. Les USA parce-qu’ils le peuvent et que ça leur coute pas grand chose, les Russes (ou surtout Poutine qui veut sauver sa tête ?) parce que le Donbass (Et Kharkiv pour son industrie militaire ?) c'est leur histoire.

    La question des objectifs de guerre de la Russie est fondamentale. Ils ont perdu l'Ukraine, ils l'ont même créé avec cette guerre. Avec quelles frontières ? Et c'est là que la politique de l'erreur de calcul va prendre tout son sens.

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    1. J'ai dit Kharkiv mais c'est juste pour vous embêter. C'est aux habitants d'une ville de dire comment elle s’appelle. Dans tous ces conflits gelés (ou moyennement gelés) dans l'ex Urss, les locaux sont sacrifiés au profit des grandes puissances (économiques pour ce qui est de l'UE). "Permettez moi de vous dire que les Égyptiens aussi ont quelques intérêts en Égypte". Clemenceau en 1882.

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  19. Le seul problème de la chute/guerre en ukraine serait la perte pour le monde des surplus agricoles et donc les nombreuses famines qui en découleraient comme en 2007-2009 ce qui a donné les différents printemps.

    Economiquement il sera intéressant de savoir combien de temps la Russie de Poutine pourra tenir son rythme. La guerre et les gesticulations ça coûte et la Russie est aussi en plein déclin démographique. Certes les hydrocarbures sont hauts mais cela ne durera pas... Le prix des hydrocarbures élevé est aussi entrain de mettre à mal l'économie de la zone Russe.

    Donc envahir l'Ukraine? Oui mais pourquoi faire ? Avoir une zone de contact sur le flanc sud de l'Europe face à la Roumanie ? Aucun intérêt, faire mains basse sur l'économie et les ressources ukrainienne ? Les pays est exangue.

    Ce coup de chaleur est une querelle d'égo entre Poutine et Biden, Poutine joue sur l'impopularité et les divisions Ëtats Uniennes ça s'arrête là... Ridiculiser Biden pour permettre aux alliés Etats Uniens des Russes de reprendre la main c'est tout.

    Savoir si l'Ukraine peut être une nouvelle Tchétchénie ? Je ne connais pas les ukrainiens mais ils semblent plus chrétiens que fondamentalistes musulman donc je ne pense pas.

    Maintenance quel serait le coût d'une telle invasion ? A mon avis prohibitif et insupportable pour la Russie... Le pays est trop grand et trop peuplé et le seul bénéfice qu'en tirerait Poutine serait une vague migratoire Ukrainienne vers l'ouest... Vague qui étant chŕétienne devrait être plutot acceptée à l'ouest et donnerait pas mal de points de PIB à certains pays... contre une banqueroute en Russie....

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