La
6e Compagnie Parachutiste d’Infanterie de Marine (CPIMa) a participé
à onze combats importants au Tchad de septembre 1969 à février 1972, y
déplorant 26 tués et 56 blessés, pour 540 combattants ennemis mis hors de
combat. Elle reste à ce jour l’unité élémentaire française ayant le plus
combattu depuis la fin de la guerre d’Algérie et constitue toujours un modèle
d’emploi de l’infanterie légère.
Constitution
d’une unité originale
Le
Groupe colonial de commandos parachutistes d'Afrique Équatoriale Française
(GCCP AEF) a été formé en 1948 et basé à Brazzaville. Elle a ensuite évolué à
travers plusieurs dénominations, dont la Compagnie parachutiste d'infanterie de
marine d'AEF (CPIMa), avant de devenir la CAPIMa en 1963 pour devenir la première
unité d’intervention française dans la région. Elle est formée un temps d’un
mélange de soldats français et de soldats volontaires de plusieurs armées
africaines, puis uniquement de Français, des Volontaires service long Outre-mer
(VSLOM) pour l’essentiel.
L’action
principale de ces années a lieu le 19 février 1964 à Libreville lors du
renversement du Président gabonais Léon M’Ba par une mutinerie militaire. Associé
à une compagnie du 7e RPIMa (régiment de parachutistes d’infanterie
de marine) venu de Dakar, la CAPIMa, commandée par le Capitaine Dominique,
s’empare de l’aéroport de Libreville par un poser d’assaut de deux Dakota-DC3. La
compagnie s’infiltre ensuite de nuit jusqu’au camp Baraka où le président M’Ba
est tenu prisonnier et donne l’assaut au matin. Le combat est très violent, une
marsouin-parachutiste est tué mais les mutins subissent une sévère défaite et
le président gabonais est libéré. En octobre 1964, la compagnie redevient 6e
CPIMa et s’installe à Bouar, en Centre Afrique, où elle est rattachée au 6e
Régiment interarmes d’outre-mer (RIAOM) avec le 6e escadron blindé
(léger). En mars 1965, le 6e RIAOM rejoint Fort-Lamy (N’Djamena, Tchad).
où il sert à la fois d’unité d’intervention immédiate et de cadre pour
l’engagement du dispositif d’alerte Guépard, avec un équipement
prépositionné pour 390 hommes supplémentaires venus de France.
En
août 1968, devant le développement rapide de la menace du Front de libération
du Tchad (Frolinat), soutenu par le Soudan et surtout la Libye, le Tchad fait
appel une première fois à la France pour dégager le poste de Zouar, menacé par
des rebelles Toubous dans le Tibesti. La CPIMa est ainsi engagée après un
aérotransport à Bardaï, au nord de Zouar. Le poste est dégagé sans combat et
l’opération est rapidement démontée.
La situation continue cependant à se dégrader rapidement, et le Frolinat s’implante solidement à la fois dans les provinces peuplées du sud-est du pays et dans les trois provinces désertiques du Nord : Borkou, Ennedi, Tibesti (BET). Au bord de l’effondrement, le gouvernement tchadien fait de nouveau appel à la France, qui décide d’engager le 2eRégiment étranger de parachutistes (REP). Le 2e REP est déployé dans le sud, tandis que le 6e RIAOM devient l’unité d’intervention pour l’ensemble du théâtre. On décide cette fois de ne plus engager de VSL au combat et de professionnaliser, à partir de septembre 1969, tout le RIAOM grâce à des engagements de VSLOM sur place et surtout des mutations individuelles de marsouins et de cadres venus de métropole. Le 3e Régiment d’infanterie de marine (RIMa) sera également professionnalisé quelques mois plus tard pour relever le 2e REP. C’est le début de la réextension des unités de métier dans l’armée de Terre.
La
CPIMa est alors formée d’une section de commandement (avec un groupe d’appui
armé de deux mortiers de 81 mm et d’un canon de 57 mm sans recul de l’armée
tchadienne) et de trois, puis quatre sections d’infanterie légère à partir du
début de 1970, baptisées commandos. L’ensemble représente 180 hommes au
maximum.
Le
dispositif français est si léger et son engagement si intense — on compte 40
opérations différentes pour l’année 1970 seulement — que la CPIMa est employée
de manière quasi permanente pendant deux ans, le plus souvent dans le BET, dans
des missions de dégagement des postes de l’armée nationale tchadienne (ANT) ou
de recherche des bandes rebelles dans les palmeraies.
Les
opérations dans le BET, dont la première a lieu le 7 septembre 1969, sont
presque toujours lancées à partir de la base de Faya-Largeau, qui accueille un
État-major tactique, un détachement d’intervention héliporté (DIH) et une ou
deux patrouilles de Skyraider AD4. Les avions de transport tactique, Nord 2501
et Transall, peuvent également se poser dans cinq autres aérodromes aménagés
(Bardaï, Ounianga-Kébir, Zouar) ou sur des surfaces « naturelles » (grandes
plaques de basalte) servant de bases avancées. Tous les postes de l’ANT
disposent par ailleurs d’une piste sommaire pour avions légers et hélicoptères,
servant de plots de ravitaillement en carburant.
À
partir de ce maillage, le mode d’action privilégié consiste en l’aérotransport
de la compagnie jusqu’à Faya-Largeau ou une base avancée, suivi d’un raid
héliporté ou motorisé (camions Dodge 6 × 6 ou parfois camions civils
réquisitionnés). L’objectif est alors bouclé et pris d’assaut, toujours avec
l’appui d’un hélicoptère H34 Pirate et d’au moins deux AD4. Le bouclage, même
par héliportage, prend de deux à trois heures et la réduction de la résistance
au moins le double. Si le combat n’est pas terminé avant la tombée de la nuit
(vers 18 h), une mission d’éclairement par fusées N2501 Luciole doit
permettre de fixer l’ennemi avant sa destruction finale le lendemain. Le pion
d’emploi dans le BET est la compagnie complète, ce qui correspond au volume
moyen de l’ennemi rencontré. L’armement est sensiblement équivalent des deux
côtés, avec un léger avantage du trinôme FSA 49/56–AA52–PM sur les fusils
Enfield 303, les carabines Stati et les quelques mitrailleuses
légères Bren ou Lewis des rebelles. Si les parachutistes savent bien manœuvrer,
les rebelles toubous connaissent le terrain et sont des rudes combattants, qui
ne s’enfuient pas et se constituent rarement prisonniers. Grâce à l’appui
aérien, l’écart de gamme tactique en faveur des Français sur les points de
contact est de l’ordre de deux dans le nord et de trois dans le sud.
Les
premières opérations dans le BET et l’embuscade de Bedo
Les
opérations de recherche et destruction dans le BET s’étalent de septembre 1969
à juin 1971. Parmi les plus importantes, on peut citer Ephémère,
dont l’objectif est de reprendre le poste d’Ounianga-Kébir dans le Borkou et
d’y détruire les bandes rebelles ainsi que celle de Gourou. La CPIMa est
aérotransportée par Nord 2501 à Gouro et, le 24 mars 1970, rejoint
Ounianga-Kébir en véhicules, en même temps qu’une compagnie du REP. L’assaut de
la cuvette est donné avec un très fort appui aérien. Les rebelles se replient,
mais sont à nouveau accrochés par la CPIMa le 27 mars. Le poste est repris : 84
rebelles sont tués et 28 faits prisonniers, au prix de cinq parachutistes tués
et neuf blessés.
En
octobre 1970, la CPIMa est engagée dans le nettoyage de la ligne de palmeraies
situées entre 50 et 120 km au nord de Faya-Largeau, zones servant fréquemment
de refuges aux bandes rebelles. Le 9 octobre, la compagnie, forte de trois
commandos, d’une section de l’ANT et d’une section de commandement et d’appui,
portée sur 15 camions Dodge 6 × 6, reconnaît l’axe Kirdimi–Tagui. Après une
nuit passée en embuscade dans les environs, l’unité se replie sur Faya-Largeau,
n’ayant toujours pas rencontré l’ennemi.
À
16 h 30, à mi-chemin entre Bedo et Kirdimi, la compagnie longe un terrain
sablonneux et rocheux lorsqu’un feu nourri stoppe la section de tête et fige
l’unité sur un kilomètre de long. L’unité est surprise, car le terrain ne se
prête pas à une embuscade. Elle est à nouveau choquée par la puissance de feu
de l’ennemi, estimé à un peu plus d’une centaine de combattants, équipé de
plusieurs mitrailleuses légères Bren et Lewis. Les forces sont équilibrées,
mais les rebelles bénéficient de l’initiative et de la position. La section de
commandement ne parvient pas à établir le contact avec Faya-Largeau pour
obtenir un appui aérien.
La
situation est finalement renversée par le 4e commando, en queue de
colonne et hors de la nasse. Le commando remonte le terrain où sont postés les
rebelles et dégage le 3e commando, puis la section de commandement qui peut
mettre en batterie son canon de 57 mm SR. Il leur faut deux heures pour dégager
le commando de tête, ayant subi la majorité des pertes.
La
nuit tombe et un vent de sable se lève. La CPIMa, craignant une nouvelle
attaque, s’installe en position défensive, éclairée par les fusées larguées
pendant des heures par un Nord 2501. Un équipage d’Alouette II (sous-lieutenant
Koszela) brave le sable et la nuit à plusieurs reprises pour évacuer onze
blessés graves sur douze. Au lever du jour, la compagnie nettoie les environs
et retrouve 30 cadavres. Les tombes relevées dans le secteur et les
interrogatoires de prisonniers permettent de déterminer que la bande rebelle a
été presque entièrement détruite.
Les
pertes françaises s’élèvent à 11 morts et 25 blessés, dont un décédera par la
suite. Deux heures de combat ont suffi pour provoquer presque un tiers des
pertes françaises des trois années de guerre. L’événement provoque une grande
émotion en France et un violent débat politique. Preuve est ainsi faite qu’une
erreur tactique ennemie peut constituer pour lui un succès stratégique dès lors
qu’il a tué plus de cinq hommes dans un seul engagement. Dans l’absolu, seize
ans après la bataille de Diên Biên Phu, les pertes du combat de Bedo restent
faibles, représentant même les pertes moyennes d’une seule journée des huit ans
de la guerre d’Algérie. Elles suffisent néanmoins à attirer l’attention des
médias sur un engagement que l’on souhaitait garder discret, suscitant un vif
débat politique influençant la suite des opérations.
L’échec
de Bison et la sécurisation du sud
L’opération Bison,
lancée en janvier 1971, est la plus ambitieuse du BET, puisqu’elle mobilise
l’ensemble du 6e RIAOM, renforcé d’une compagnie du 3e RIMa,
pour deux mois. La base de Faya-Largeau reçoit pour l’occasion le renfort d’une
deuxième patrouille de Skyraider AD4 et de l’escadrille 33F de l’aéronavale,
forte de 12 H34 (transportés à Douala par porte-avions). L’opération se déroule
en trois phases du 10 janvier au 15 mars. La première, Bison Alpha,
vise à nettoyer la région de Bedo. La CPIMa reconnaît la zone du 11 au 18
janvier mais n’y rencontre pas l’ennemi. La troisième, Bison Charlie,
se déroule du 9 février au 10 mars (interrompue du 12 au 19 février pour
faciliter des négociations) dans la région de Bardaï. L’escadron y est
principalement engagé mais ne rencontre pas non plus l’ennemi.
Bison
Bravo,
du 21 au 27 janvier dans la région de Gouro, est la seule phase à occasionner
un combat. Elle est déclenchée à la suite d’un renseignement fourni par un
rebelle rallié et confirmé par photo aérienne, signalant la présence d’une
bande rebelle d’une cinquantaine d’hommes à Moyounga, entre les palmeraies de
Bini Erda et Bini Drosso, à 70 km au nord-ouest de Gouro.
La
première étape consiste à établir une base avancée sur une vaste plaque de
basalte au sud de Gouro, sécurisée dans la nuit du 21 au 22 janvier par une
section de l’ANT, puis par un commando héliporté après un arrêt et
ravitaillement à Ounianga-Kébir. À 7 h, deux Transall se posent avec quatre
commandos, un H34 Pirate et un cargo à vide à 8 h 34 (pour atteindre
directement Gouro). Les Transall retournent à Faya-Largeau pour récupérer deux
sections du 3e RIMa et du carburant. Une fois les pleins effectués,
l’Alouette II, servant de PC volant, et les H34 avec deux commandos à bord
partent vers l’objectif, première d’une série de trois rotations toutes les
deux heures.
En
cours de vol, le rebelle rallié désigne un emplacement ennemi différent de
l’objectif initial. Le commandant de l’opération modifie le plan de vol, mais
la saturation du réseau radio empêche tous les groupes de recevoir
l’information. L’un d’eux est ainsi surpris par le feu ennemi et le
sergent-chef Cortadellas, fils du général COMANFOR, est tué. Les AD4, en
attente à 30 km au sud, interviennent. À 13 h 30, le bouclage est terminé avec
l’arrivée des deux sections du 3e RIMa. L’ennemi, fortement
retranché, résiste toute la journée. Un deuxième marsouin-parachutiste est tué,
et l’hélicoptère Pirate est touché et contraint de se poser. Le bouclage est
maintenu pendant la nuit, mais le Nord 2501 Luciole, chargé
d’éclairer la zone, arrive après la tombée de la nuit, laissant le temps à
l’ennemi de se replier dans le relief. Au matin du 23, 11 cadavres ennemis sont
découverts et trois prisonniers faits. Le dispositif est replié sur
Faya-Largeau en fin de journée.
L’opération
Bison est un échec : quatre soldats tués (dont deux par accident) et 37
blessés, dont dix évacués sur Fort-Lamy, avec un effet limité sur l’ennemi.
La
dernière grande opération dans le BET et la concentration sur le sud
La
dernière grande opération de recherche et destruction dans le BET a lieu du 17
au 19 juin 1971 à Kouroudi, à 100 km au nord de Faya-Largeau. La CPIMa se
déplace jusqu’à Bedo en véhicules, où elle est récupérée par des H34 et
héliportée en bouclage autour d’une bande rebelle de 150 hommes. L’opération
est parfaitement coordonnée jusqu’à la tombée de la nuit. Cependant, le retard
de la mission Luciole permet aux rebelles de s’exfiltrer,
laissant néanmoins 55 morts sur place pour deux pertes françaises.
Le
commandement français décide alors de renoncer à ces opérations de recherche et
destruction dans le BET, jugées peu efficaces, pour se concentrer sur le « Tchad utile »,
au sud du 15e parallèle. La CPIMa n’y est plus engagée
dans le Nord qu’en protection des grandes missions logistiques
ravitaillant les postes de l’ANT par voie
routière (opérations Morvan en octobre
1971 et Ratier en février 1972).
La
compagnie est ensuite employée dans le sud et l’est du pays, zones plus
peuplées, où elle mène, en liaison avec l’ANT et le 3e RIMa, des opérations de
nomadisation plus longues et décentralisées. En février 1972, l’opération Languedoc dure
plus d’un mois et permet à la CPIMa d’éliminer une bande rebelle de 200 hommes
venue du Soudan, infligeant 49 morts et 7 prisonniers pour aucune perte
française. Il s’agit de la dernière grande opération de la compagnie et même des
forces françaises au Tchad jusqu’en 1978.
D’un
commun accord avec le gouvernement tchadien, de plus en plus impatient de voir
les Français quitter le territoire, le président Pompidou met fin à l’intervention
sur un succès relatif mais suffisant. Le 6e RIAOM reste néanmoins à
N’Djamena en unité d’intervention.
En
avril 1975, un coup d’Etat militaire dirigé par le général Malloum renverse et assassine
le président Tombalbaye puis exige le départ des forces françaises. Le 6e
RIAOM devient le 6e Bataillon d'Infanterie de Marine (6e BIMa)
à Libreville au Gabon. La 6e CPIMa est rapatrié à Toulon où elle est
dissoute en décembre 1975.
De septembre 1969 à septembre 1972, la CPIMa aura mis hors de combat plus de 500 rebelles, fait 47 prisonniers. Elle aura perdu au combat 26 tués et au moins 56 blessés. À une époque où les interventions en Afrique sont vues comme néocoloniales et honteuses, la CPIMa n’est récompensée que par un simple « Témoignage de Satisfaction » du ministre de la Défense.
Petite erreur à l'introduction : "afin de soutenir l’État malien", qui devrait être "tchadien"
RépondreSupprimerMerci, j'ai introduit cette phrase pour recontextualiser un peu mais je pensais alors beaucoup au Mali.
SupprimerTout à fait!
RépondreSupprimerLa conclusion me fait doucement sourire, surtout avec l'accession de Habré au pouvoir, puis de Goukouni (qui certes n'était pas des nôtres, loin de là). De plus elle est en contradiction avec la doctrine qui nous est chère depuis des décennies et qui est que pour tenir un pays, il faut aussi tenir le bled, ce qui a été le cas en Indo puis en Algérie, et ne l'est plus au Mali! D'où la multiplication des postes à l'époque, sur Faya, Bardaï, Ounianga, etc
RépondreSupprimerNous nous sommes même installés temporairement sur le plateau de l'ERDI, mais les conditions de vie y étant insoutenables, nous avons décrochés (pour ceux qui ont pu).
Par la suite et dès l'accession de DEBY au pouvoir, nous n'avons eu de cesse de renforcer notre présence au Nord, indispensable stratégiquement, y compris en construisant une vraie piste d'aviation à Faya-Largeau et en recréant un poste à Bardaï....
Bref, je souris....
En lisant vos conclusions à la fin de l'article me fait penser à l'embuscade d'Uzbin. Cette tradition du "léger" dans l'armée française a la vie dure.
RépondreSupprimerLes américains sont souvent trop lourd alors qu'en France, on est sans arrêt trop léger. On gagne grâce à notre professionnalisme mais on manque trop souvent du marteau pour écraser l'ennemie.
Quand je pense que je crois bien avoir lu il y a quelques temps que la section allemande de 1944 avait une puissance de feu supérieure à la section française lors de l’invasion de l'Irak.
@ Edouard une section allemande de 1944 a certes des MG 42 ou MG 34 mais elle n'a pas de fusils d'assaut juste des fusils à verrou à coup par coup. Seuls quelques para allemands ont des FG 42 qui s'approchent d'un fusil d'assaut. Les Stg 44 sont encore très rares. Une section française de 1991 aurait donc clairement l'ascendant avec ses FAMAS sur l'infanterie de la Heer de 1944 et ferait jeux égal avec les Para.
SupprimerSur l'embuscade au Tchad la question n'est pas vraiment léger ou lourd mais moderne ou non.
A lire excellent livre du Colonel(H) J.Neau: "L'intervention de la France dans le conflit Tchadien" 1969-1975. Édition Mémoires d'Hommes.
RépondreSupprimerL'auteur était alors lieutenant, chef du 1er commando de la 6ème CPIMa en 1970-71.
https://www.asafrance.fr/item/reportage-en-avant-les-troupes-de-marine-au-coeur-des-combats-2.html
SupprimerLUCAS.S
En complément; https://www.amicale-cp.com/cpima/images/pdf/Bulletin-Bedo-web.pdf
SupprimerLe meilleur fusil dans cette zone désertique était le mas 36. Il ne s'enraye pas. Le 49/56 devait être utilisé en actionnant le réarmement après chaque coup car le tube adducteur était calaminé. Le gros problème résidait dans les liaisons trans : PP8 et PRC 10, alors que les unités en métropole étaient déjà équipées de la génération suivante : PP13 et PP11. Impossible de conserver une fréquence avec le PRC10 en roulant. Il fallait s'arrêter pour caler cette fréquence et entrer en com. Dodge 6x6 increvable mais glouton. Enorme consommation de pneumatiques dans les enneris.
RépondreSupprimerMerci pour votre post.
https://youtu.be/IP7kP6wQ9Ek
RépondreSupprimerBonjour, qu'est-ce qu'un écart de gamme tactique svp ? Et que représente une valeur de 2 et de 3 concrètement ? Merci
RépondreSupprimerVous aurez la réponse dans cet article:
Supprimerhttps://lavoiedelepee.blogspot.com/2018/04/regiment-haute-performance-3-toujours.html
Végèce, c'est la première foi que j'entends parler du calaminage du tube adducteur du 49 / 56 ; cela provenait il de son emploi en zone pré sahélienne, ou du fait qu'ils étaient fort usagés (les premiers sont entrés en service vers 1957-58) ? Merci par avance pour votre réponse.
RépondreSupprimerJe suis toujours saisi par le manque de discernement de nos décideurs sur les priorités en matière d équipements. Au moment où nos troupes utilisaient encore des Mas 49/56, les M16 ou G33 étaient déjà disponibles. Et ici comme dans de nombreux autres exemples l explication du coût ne tient pas. Manque de clairvoyance, dogmatisme incompatible avec le réalisme?
RépondreSupprimerA noter également l'importance pour l infanterie de disposer en son sein de quelques tubes d'artillerie, même en nombre réduit. Mais peut être s'agit il d'un tropisme du colonel Goya, tant l'importance de ce facteur se retrouve dans toutes ses analyses. En toute hypothèses ce point de vue,souligne en creux le déficit en la matière de l'AT
RépondreSupprimerA Unknown :
RépondreSupprimer1° / Le débat sur le remplacement du Mas 49/56 par un fusil d'assaut, il a duré près de dix ans : 1968 à 1978. Plusieurs obstacles étaient avancés concernant l'achat du M 16 et du G33 : indépendance nationale en matière d'armement de l'AT, assuré un plan de charge à nos manufactures (dont la MAS), quasi impossible de tirer nos grenades à fusil sur ces armes étrangères *, et le M16 d'alors manquait de fiabilité et robustesse : ce ne fut qu'après son retrofit par H&K dans les années 90 qu'il devint une arme fiable !...
* Raison pour laquelle on choisit l'architecture du FAMAS, car notre DGA de l'époque doutait fortement de l'intérêt et de l'efficacité du lance grenade fixée sous le fut du canon de ces fusils d'assaut.
2° / Des tubes d'artillerie nécessite des véhicules de transport, cela ne cadrait pas avec notre doctrine d'infanterie légère de l'époque et notamment pour les paras. On a bien tenté de suppléer à cela avec les "mules" parachutables, sur le modèle Belge, pouvant tracter des mortiers de 120 mm. Celles-ci ont été abandonnées dans les années 90 si je ne trompe, et on a pas réussit à leur trouver un remplaçant: ceux-ci en sont toujours restés au stade de l'étude.
Bien évidemment il existe le Karl Gustav qui lui ne nécessite pas un véhicule de transport, mais on est alors dans le style lance-roquettes et non dans le tube d'artillerie.
On est toujours dans le dilemme infanterie légère se déplaçant et combattant à pied, infanterie motorisée avec des tubes d'artillerie. Au Tchad compte tenu que les opérations par dépose en parachute furent inexistantes, toutes les déplacements d'infanterie furent soient en camion ou hélicoptères, il aurait été possible d'avoir systématiquement des appuis d'artillerie. Mais ceux-ci vu la nature des combats, auraient-ils apportés un supplément opérationnel. Ne pas oublier que la 6° CPIMA était comme son nom l'indique un compagnie paras, et donc appliquant la doctrine propre à ceux-ci...
L'achat en urgence du SIG 540 n'a pas laissé un souvenir impérissable, à par l'ordre "marche à l'ombre":
Supprimerhttps://www.areion24.news/2015/10/14/du-famas-a-laif-arme-dinfanterie-future/
Tout d’abord, je remercie Michel Goya, qui la veille de l’embuscade de Bedo rappelle l’engagement de la CPIMa au Tchad ;
RépondreSupprimerToutefois, je relève, à la lecture quelques inexactitudes que je me permets de rétablir.
Le premier combat de la CAPIMa - qui deviendra CPIMa - a eu lieu le 19 février 1964 à , à Libreville ( 01 mort et 03 blessés). Pour Serge ARNAUD M.P.F, le Service Historique refuse d’inscrire son nom sur le « Monument des OPEX ».
Concernant les mortiers de 81 mm. Ils n’ont été utilisés qu’à 2 reprises en 1970 « Éphémère » et « Bedo » Trop lourds et peu efficace - le sable - dans le « Nord » et dans le « Sud » les commandos opéraient sur un trop large front. Quant au 57 S.R , il n’a été utilisé qu’à « Bedo ».
« Bedo » 11 octobre 1970, le 3° CDO est resté en alerte à Fort-Lamy ; y participait la commandement et les 1er, 2°, et 4° commandos et une section de l’ANT. Pour info la CPIMa est engagée le 21 octobre dans l’opération « Picardie II »
« Kouroudi » 17 juin 1971, 02 morts ( un chef de groupe et un parachutiste) 05 blessés .
De septembre 1969 à septembre 1972, la CPIMa aura mis hors de combat plus de 500 rebelles, fait 47 prisonniers, récupéré plus de 300 armes de guerre dont 17 armes collectives. Elle aura perdu au combat 26 tués et 56 blessés. Incroyablement, pour ce bilan, la CPIMa ne sera récompensée que par un simple et discret «Témoignage de Satisfaction » du ministre de la Défense du moment !
Mais l’oubli de ces actes militaires courageux n’a pas touché que l’ unité. En effet, ceux des Frères d’Armes de l’Armée de Terre (Légion, TDM, 17° RGP), de la Marine (33 F), de l’Armée de l’Air, des services, et ceux qui sont détachés à l’A.M.T (Assistance Militaire Technique) ont subi un sort identique.
Il y a eu cette année un ordre d'achat pour des mortiers de 60 mm autrichiens qui équiperont certainement les pars. La cible étant de 120 en 2017 : http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2020/07/03/des-mortiers-de-60-autrichiens-pour-l-armee-francaise-21288.html
RépondreSupprimerIl y a ceci (en anglais):
Supprimerhttps://twitter.com/JakOSpades/status/1596146328316174336
Mpn colonel, confirmez vous les pertes humaines de 26 tués au sein de la compagnie ?
RépondreSupprimerL'article suivant indique, sans préciser la source, 23 tués :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_autonome_de_parachutistes_d%27infanterie_de_Marine
26 tués et 56 blessés dans la 6eme CPIMa de 1969 à 1972:
Supprimerhttps://www.fnapara.fr/cpima-les-combats-de-bedo-tchad/
D'autres militaires français sont tombés et aujourd'hui ils sont oubliés.
Même sur le site "Memoire des hommes",on ne les trouve pas.
Les opérations militaires au Tchad, une liste "à la Prévert":
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2018/09/05/il-y-a-50-ans-des-soldats-francais-etaient-deployes-en-opex-19618.html
L'histoire parfois a des redites...
RépondreSupprimerLà aussi, le fils du chef, militaire français, meurt au combat, alors que son père est le général commandant la Force.
C'était au Tchad.
C'était en 1971.
C'était le SCH Bertrand Cortadellas.
https://www.binge.audio/podcast/connaissez-vous-lhistoire-de/moyounga-71-prologue-2
1vec l'actualité au Sahel, ça résonne:
https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/mali/operation-barkhane-si-nous-partions-demain-le-mali-deviendrait-tres-rapidement-un-sanctuaire-jihadiste-previent-l-ex-ministre-jean-marie-bockel_4245129.html
Que la colonisation soit un prétexte toujours ressorti contre la France depuis 60 ans peut avoir prise sur des personnes peu éduquées.
SupprimerMais il y a aussi des pays qui sont heureux de prendre la place qu'avait la France derrière...
https://www.la-croix.com/Tchad-manifestation-contre-presence-francaise-2022-05-14-1301215148
On peut remonter à l'indépendance du Tchad et y trouver des interventions des armées françaises...
RépondreSupprimerhttps://lavoiedelepee.blogspot.com/2015/09/les-ailes-francaises-au-tchad.html
La plus longue guerre de l'histoire de la France, si l'on fait bien attention, la suite n'a pas tardé jusqu' à aujourd'hui...
Supprimerhttps://youtu.be/IV1NJc8odtw
Les témoins de cette époque épique s'en vont...
RépondreSupprimerhttps://www.lejournaldici.com/actualite/a-la-une/shadock-mort-dun-grand-guerrier
ET oui !
RépondreSupprimer