La série « Les
épées » est issue de l’expérience des cours donnés à Sciences-Po/Paris School
of International Affairs sur l’histoire de l’évolution des armées. Le but de ces cours est
d’analyser les freins, les moteurs, les
acteurs et les processus qui ont permis la transformation des armées au cours des siècles à la
manière des travaux d’état-major sur les conflits en cours.
Cette série de
documents reprend ces travaux en les développant et en les complétant par de
nouveaux cas concrets. Le premier numéro est consacré à l'innovation militaire durant la guerre de cent ans. Il est disponible en format pdf sur demande à goyamichel@gmail.com et si cette étude vous a plu (et seulement si), il vous sera possible de rétribuer ce travail en retour, comme il vous plaira à partir du bouton paypal en haut à droite sur ce blog (merci aux trois qui l'ont déjà fait). A titre indicatif, le document est vendu en version Kindle (ici) à 2,99 euros.
Toutes les remarques et corrections sont les bienvenues.
Introduction
La
« guerre de cent ans » désigne en réalité deux conflits entrecoupés
de trêves et d’affrontements larvés dont l’objet est la clarification des
rapports entre deux puissances enchevêtrées par divers liens féodaux.
Fondamentalement, le roi d’Angleterre est alors, au début du XIVe siècle,
un vassal du roi de France qui a réussi et qui réclame une pleine souveraineté,
c’est-à-dire sans subordination à un suzerain, sur ses possessions en Aquitaine.
Cet objectif est
associé à des revendications sur la couronne de France elle-même,
revendications qui peuvent apparaître sous Edouard III comme un instrument
d’échange au profit de l’objectif premier mais ont plus de consistance sous
Henri V, proche de parvenir à la fusion des deux royaumes. Les rois de France
successifs poursuivent l’objectif en creux de repousser ces prétentions et de
reprendre possession de l’Aquitaine.
C’est un
conflit que l’on peut qualifier d’hybride, à la fois féodal et, de plus en
plus, national. Dans les rangs anglais, on trouve beaucoup de Français qui satisfont
leurs obligations vis-à-vis de leur suzerain ou vis-à-vis d’un contrat, et
souvent même les deux. Mais en même temps, on commence à parler aussi de la
France comme d’une nation unie dont il faut « bouter » ces Anglais
qui la ravagent avec l’aide de traîtres.
Cette guerre
se double aussi, de part et d’autre, outre de désastres comme la peste noire de
1347 à 1352, de conflits internes ou périphériques face à l’Ecosse, en
Bretagne, dans les Flandres ou en Castille.
Au final, le
roi de France l’emporte. Les Anglais sont effectivement chassés du continent à
l’exception de la ville de Calais. D’une manière assez semblable à celle de
Rome face à Carthage pendant la deuxième guerre cette victoire est due à
l’association entre des ressources humaines et économiques françaises très
supérieures à celle de l’adversaire et une volonté politique forte, malgré quelques
vacillements. Ce potentiel a permis de résister à la supériorité tactique de
l’ennemi puis de la surmonter par un processus d’innovation plus profond et
plus rapide que chez lui. Dès lors que les Anglais ne sont plus maîtres sur le
champ de bataille, le rapport de forces peut s’exercer à plein et l’issue ne
fait plus de doutes.
C’est cette
transformation que nous allons aborder ici.
13 pages-56 000 signes
En gros les anglais ont conçu, gràce a leur particularismes, le premier système d'organisation militaire post-féodale qui leur à permit de remporter de grandes victoires surtout dans de batailles en rase campagne et la France à fait preuve surtout d'une énorme résilience qui a fait que jamais les anglais n'ont put vraiment avaler un si gros morceau.
RépondreSupprimerAvec Du Guesclin c'est la tactique d'eviter les grands engagements et de grignotages des territoires ennemis et a la fin Charles VII (enfin un Roi qui n'était pas fou ou inepte) et avec Charles VII une organisation presque moderne (armée permanente) et de haute technologie gràce au magnifique parc d'artillerie et les anglais se retrouvent face a un système ou leurs petites armées d'archers et hommes d'armes se font tailler en pièces par la force brute plus que par une tactique nouvelle.
La principale leçon c'est que pour innover contre un adversaire qui est initialement supérieur il faut surtout du temps, des grands moyens et de l'espace et pas que des gens compétent pour reorganiser et trouver les failles...cela me rappelle beaucoup l'Allemagne Nazie vs. l'URSS durant la IIGM, la seconde à fait le même coup que la France féodale, après de terribles souffrances elle écrase complétement son adversaire en retournant totalement la situation.
C'est cela, à part que le processus se déroule sur plus d'un siècle.
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