Nous sommes le 7 janvier 2015 à 11 h 20.
Les frères Kouachi arrivent dans la rue Nicolas-Appert. Ils pénètrent au n° 6
croyant sans doute être dans les locaux de Charlie
Hebdo. Après avoir menacé les employés et obtenu la bonne adresse, ils
pénètrent au n° 10 et tirent sur les agents de maintenance, tuant
froidement l’un d’eux, Frédéric Boisseau. Cet assassinat tranche avec
l’attitude qu’ils auront par la suite avec ceux qui ne rentrent pas dans la catégorie
qu’ils ont décidé de cibler, signe de tension extrême qui se détendra par la
suite lorsqu’ils auront considéré avoir réussi leur mission. Une fois à
l’intérieur du bâtiment, ils parviennent par la menace à obtenir le code
d’accès au journal et arriver dans la salle de réunion du comité de rédaction.
Entre temps, un des premiers hommes attaqués a
averti la police qui envoie immédiatement sur place une équipe de la Brigade
anti-criminalité (BAC) du 11e arrondissement. Le contact avec
l’homme qui a téléphoné permet de faire remonter le renseignement que l’affaire
est sans doute liée à Charlie Hebdo,
qu’il y a « Trois [erreur du témoin] personnes
à l’intérieur du bâtiment avec des armes lourdes » et il demande du renfort.
Outre un agent qui reste avec le véhicule, le reste de l’équipe (deux hommes et
une femme) se met en position de bouclage sur les trois sorties possibles du
bâtiment. Trois policiers en VTT sont alors en route depuis l’avenue Richard
Lenoir suivis par deux autres en voiture pour parfaire le bouclage en attendant
probablement l’arrivée de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI).
Pendant ce temps, le premier combat a déjà eu lieu
à l’intérieur du bâtiment. Les deux frères ont pénétré dans la salle de réunion
où ils se trouvent face à un seul garde du corps. Malgré les menaces
régulières, l’incendie de novembre 2011, les cyber-attaques et le classement
public (Inspire, revue d’AQPA du
printemps 2013) de Charb parmi les hommes à tuer, la protection de
l’équipe de Charlie Hebdo avait été
progressivement réduite de neuf hommes à un seul (plus une patrouille mobile
régulière qui n’a été d’aucune utilité) en l’espace d’un peu plus de deux ans.
Les soldats agissent toujours au minimum par deux, un seul homme ne pouvant en
réalité compter que sur la chance lorsqu’il est surpris par deux attaquants
équipés de fusils d’assaut. Malheureusement, Franck Brinsolaro n’a pas eu de
chance ce jour-là.
A 11 h 33, les frères Kouachi sortent du
bâtiment, côté rue Nicolas-Appert, calmement et en hurlant victoire (« Nous avons
tué Charlie Hebdo », « Nous avons vengé le Prophète », ce qu’ils répéteront à
plusieurs reprises). Lorsqu’ils ouvrent le feu sur l’équipe qui arrive en VTT,
la policière de la BAC placée à dix mètres dans le coin droit du bâtiment en
face d’eux tire, trois fois seulement, avec son pistolet, les rate et se poste
à nouveau derrière le mur. Elle déclarera : « Je suis entrée dans un
état de paranoïa. J’étais persuadé qu’ils me voyaient ».
Les images ne montrent pas alors les frères
Kouachi comme étant fébriles et encore moins inhibés, mais comme étant « focalisés », c’est-à-dire concentrés
sur une action précise à la fois comme le policier à terre vers lequel ils
courent tous les deux en même temps, sans s’appuyer l’un après l’autre et
utiliser les protections de l’environnement. Ils sont alors en situation de
déconnexion morale. Le pire est déjà arrivé. S’ils sont très conscients
cognitivement de ce qu’ils font, ils n’ont plus aucune conscience ni du danger,
ni surtout de l’horreur de ce qu’ils font. Cette conscience peut venir plus
tard avec les remords, mais ce n’est pas toujours le cas, loin de là. Cette
focalisation cognitive explique pourquoi ils se concentrent sur des détails,
comme plus tard la chaussure tombée, et en oublient d’autres, comme la perte de
la carte d’identité lors du changement de voiture.
Le même phénomène de « focalisation » frappe aussi
certainement les hommes et les femmes qui leur font face. La plupart se
concentrent sur l’origine du danger immédiat, avec souvent une acuité accrue,
mais d’autres peuvent rester sur la mission qu’ils ont reçue même si celle-ci a
changé, un problème technique à résoudre, un objet, etc. Il y a forcément une
déperdition de l’efficacité globale, surtout si les hommes et les femmes sont
dispersés sans quelqu’un pour donner des ordres.
Le comportement dans une bulle de violence obéit
ainsi à sa propre logique qui peut apparaître comme irrationnelle vu de
l’extérieur. Pour le comprendre, il faut partir du stress et de sa gestion.
Stress et préparation au
combat
La manière dont on réagit à un danger dépend de l’interaction de plusieurs systèmes nerveux. Lorsque l’amygdale cérébrale, placée dans le système limbique, décèle un danger, elle provoque immédiatement une alerte vers le cerveau reptilien et ses circuits nerveux rapides. Les ressources du corps sont alors automatiquement mobilisées par une série d’ordres bioélectriques et des sécrétions chimiques. Cette mobilisation immédiate se traduit par une concentration du sang sur les parties vitales au détriment des extrémités ainsi qu’une atténuation de la sensation de douleur. Surtout, elle provoque une augmentation du rythme cardiaque afin de permettre des efforts physiques intenses.
Quelques fractions de seconde après le cerveau
reptilien, l’alerte de l’amygdale atteint le néocortex. Un jugement de la
situation est alors fait, en quelques secondes au maximum, qui influe sur la
mobilisation du corps de combat déjà déclenchée en la contrôlant ou, au
contraire, en l’amplifiant. Or, ce processus de mobilisation devient
contre-productif si son intensité est trop forte. Au-delà d’un premier seuil,
l’habileté manuelle se dégrade et des gestes jusque-là considérés comme simples
peuvent devenir compliqués. Au stade suivant ce sont les sensations qui se
déforment puis ce sont les fonctions cognitives qui sont atteintes et il
devient de plus en plus difficile puis impossible de prendre une décision
cohérente. Au mieux, on obéira aux ordres ou on imitera. Au stade ultime de
stress, le comportement de l’individu n’a plus de lien avec la survie, ou plus
exactement la menace principale est alors l’arrêt cardiaque et le corps y fait
face en bloquant l’action de l’amygdale cérébrale. On peut rester ainsi
totalement paralysé face à quelqu’un qui va pourtant visiblement vous tuer. Comme
par ailleurs l’amygdale est reliée à la mémoire, sa paralysie soudaine entraine
souvent aussi celle de la mémoire qui se fige sur la scène du moment. S’il
survit, l’individu est alors condamné à revivre souvent cette scène.
On se retrouve ainsi avec deux processus,
organique et cognitif, qui dépendent largement de l’expérience. La mise en
alerte sera d’autant plus rapide que l’on a des situations similaires et des
indices de danger en mémoire. L’intensité de la mobilisation sera plus forte si
l’on est surpris et s’il s’agit de la, ou des toutes, première(s)
confrontation(s) avec le danger. L’analyse intellectuelle qui suit passe aussi
d’abord par la recherche de situations similaires (heuristique tactique), puis,
si elle n’en trouve pas et si l’intensité du stress le permet, par une
réflexion pure, ce qui est de toute façon plus long.
Or, le résultat d’un combat à l’arme légère à
courte distance se joue souvent en quelques secondes. Le premier qui ouvre le
feu efficacement l’emportant sur l’autre dans 80 % des cas, rarement du
premier coup, mais plutôt par la neutralisation totale ou partielle de
l’adversaire, en fragmentant par exemple ses liens visuels entre des hommes qui
se dispersent et postent. Cette neutralisation permet de prendre ensuite
définitivement le dessus et de chasser, capturer ou tuer l’ennemi. Encore
faut-il être conditionné pour aller au-delà de la simple autodéfense et
chercher sciemment la mort de l’autre (ne faire que du « tir à tuer » notamment).
Dans le reportage de France 2 revenant sur les événements du 7 au 9 janvier,
le responsable de la salle de commandement de la Direction de la sécurité de
proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) déclare : « on avait en
face à faire à des individus surarmés, entraînés ». On a pourtant là des
amateurs qui font face à des professionnels. Il se trouve simplement que pour
ce contexte précis, l’auto-préparation des premiers a été supérieure à celle,
institutionnelle, des seconds.
Les frères Kouachi se préparent à l’attaque depuis
des mois. Ils sont équipés comme un binôme d’infanterie moderne, avec des
équipements en vente libre (gilets tactiques) et de l’armement accessible par
le biais de contacts criminels et grâce à l’ouverture des frontières et celle
des arsenaux de l’ex-Pacte de Varsovie et de l’ex-Yougoslavie. L’ensemble-deux
fusils d’assaut AKS-47 ou AKMS en 7,62 mm, un lance-roquettes M 82, deux
pistolets automatiques et dix grenades fumigènes, des munitions en grande
quantité — a été financé (environ 10 000 euros) de manière autonome
par le biais de crédits à la consommation ou d’achats à crédit, une voiture par
exemple, revendus immédiatement après. L’acquisition de l’armement a été sans
doute la phase la plus délicate, mais pour le reste, grâce à Internet, un peu
de temps libre et un espace discret pour s’entraîner et tirer, n’importe qui
peut acquérir les compétences techniques nécessaires pour maîtriser l’emploi de
cet équipement.
Face aux combattants
auto-formés
La préparation la plus longue des frères Kouachi a
été mentale. Se préparer au combat et plus encore à un massacre suppose une
phase d’acceptation de ce qui n’est pas naturel et, pour le second cas, est
même monstrueux. Les frères Kouachi et Coulibaly étaient déjà habitués par leur
passé à la violence et son usage. Ils ont par ailleurs répété de multiples fois
par les mots et surtout par des images mentales les actions qu’ils allaient
mener, dans ses moindres détails, et sa justification en disqualifiant
moralement les cibles qu’ils ont choisi. C’est ainsi qu’ils sont arrivés sur
les lieux d’attaque en situation d’hyperconscience sous adrénaline, tendus
d’abord puis de plus en plus relâchés dans le déroulement de l’action et de ce
qu’ils considéraient comme des réussites. Ils sont également conscients de la
supériorité de leur armement sur tout ce qu’ils sont susceptibles de
rencontrer, au moins dans un premier temps. Des substances chimiques ou
l’alcool simplement peuvent aider psychologiquement au moment, et surtout juste
avant, l’action, mais souvent au prix d’une réduction des performances.
Les frères Kouachi ont parallèlement préparé leur
mission, sans doute avec une reconnaissance préalable. Il n’y avait pas de
caméras de surveillance dans la rue Nicolas-Appert qui aurait peut-être permis
de déceler ces préparatifs et les patrouilles mobiles organisées toutes les 30
à 40 minutes par la police autour du site n’ont rien donné. Inversement,
cette préparation a pu repérer justement la fréquence de ces patrouilles, de
façon à glisser une attaque de quelques minutes entre elles, et l’absence des
caméras. L’opération sur Charlie Hebdo
comprenait néanmoins plusieurs manques importants, comme le lieu exact de la
réunion du comité de rédaction et le code d’accès, éléments aléatoires
susceptibles de retarder fortement son exécution.
Un fantassin seul a toujours des moments de
vulnérabilité (changement de chargeur, déplacement, fatigue de l’attention,
etc.). Le fait de s’associer en binôme permet de faire en sorte que ces moments
de vulnérabilité de l’un soient protégés par l’autre, sans parler de l’aide
éventuelle en cas de blessure. Ils peuvent aussi se fournir des munitions.
Surtout, ils s’épaulent psychologiquement et cette surveillance morale
contribue aussi à réduire les possibilités de faiblesse ou de réticence. Un
binôme est ainsi bien plus actif et redoutable que deux hommes isolés. La
vulnérabilité de leur structure résidait dans l’absence d’appui, un homme à
l’extérieur pour les protéger d’une intervention ou au moins les avertir, et
surtout d’un conducteur, figure imposée lorsqu’on envisage de s’exfiltrer
(comme dans un braquage par exemple), ce qui était visiblement le cas. Le
binôme a donc agit en laissant la voiture au milieu de la route, portes
ouvertes et en comptant sur la vitesse d’exécution tout en sachant qu’il y
avait plusieurs inconnues dans leur plan.
Ainsi équipés et formés, ils se transforment en
cellule de combat d’infanterie. Le déplacement vers la zone d’action à partir
de 10 h, avec la réunion des deux frères au dernier moment (Saïd venait de
Reims, où il avait échappé à toute surveillance) s’est faite de manière « furtive » dans un mode civil,
armes cachées, en évitant tout contrôle par un respect strict du Code de la
route et avec la possibilité de présenter des documents d’identité. Les tenues
sont « hybrides », c’est-à-dire à la fois
banales et susceptibles de se transformer en tenues de combat, autrement dit
qui n’entravent pas les mouvements et permettent de porter des équipements,
éventuellement dans de grandes poches. L’utilisation de cagoules confirme la
volonté d’exfiltration. Les commandos-suicide n’en portent pas. Pour autant, il
semble qu’ils n’aient pas eu d’argent avec eux (d’où la nécessité de braquer
plus tard une station-service), ni envisagé la possibilité de changer de
voiture (le principal élément de repérage et de suivi) autrement que par un
vol, opération aléatoire.
Face à ce groupe de combat miniature, les
policiers qui arrivent les uns après les autres sont systématiquement en
situation de désavantage. Dans le reportage de France 2, un policier
parlant sous le couvert de l’anonymat déclare : « Il faut savoir que nous,
on ne s’entraîne pas au tir de précision, on s’entraîne au tir de riposte,
c’est-à-dire à 5 ou 6 m. Là, en plus ça bouge, il y a le stress. Le combat
est perdu d’avance ». Un autre : « Après coup,
les policiers se sentent impuissants face à ce genre d’événements. On n’est pas
préparé, on n’est pas équipé. C’est pas le casse-pipe mais presque ».
L’usage des armes n’est pas le point central de
l’action d’un policier ou d’un gendarme. C’est un phénomène très rare qui
apparaît comme un geste ultime, au contraire du soldat dont la formation est
organisée autour de cet acte. Une étude réalisée de 1989 à 1996, montrait que
sur 29 000 policiers parisiens, seuls 218
avaient déjà ouvert le feu autrement qu’à l’entrainement, tirant 435 projectiles,
dans l’immense majorité des cas à moins de 4 mètres. Ces projectiles étant
tirés principalement pour stopper des véhicules, ils n’ont touché que 74 fois
des individus, 45 au total, donc dix mortellement. Durant la même période, 20 policiers
ont été victimes du devoir chaque année (6 depuis le début des années 2000).
Policiers et gendarmes sont bien plus souvent tués que tueurs. Hors unités
d’intervention, ils n’utilisent que très exceptionnellement leur arme et
toujours en autodéfense.
Dans les premiers combats dans le bocage normand
en 1944, on a remarqué que les fantassins américains novices tiraient très peu.
On s’est aperçu au bout de quelques mois que cette inhibition provenait surtout
du fait que le contexte dans lequel ils évoluaient et où ils ne voyaient que
très peu d’ennemis était totalement différent de celui dans lequel ils avaient
été formés. De la même façon, à Sarajevo, en juillet 1993 un soldat français du
bataillon n° 4, sentinelle à l’entrée d’un pont a subi sans riposter ni
même beaucoup bouger plusieurs rafales tirées par deux miliciens à l’autre bout
du pont. Cet homme n’avait jamais ouvert le feu à l’exercice autrement que sur
ordre et toujours face à de belles cibles en carton visibles et immobiles. Il
s’est trouvé d’un seul coup dans une situation en contradiction avec sa
formation et cette dissonance cognitive a accentué le stress déjà important
pour un baptême du feu jusqu’à aboutir à une sidération.
Encore s’agit-il de cas où les combattants savent qu’ils ont un armement équivalent à celui de leur adversaire. Que s’insinue l’idée que celui-ci est inférieur (un pistolet face à un fusil d’assaut) et le stress est encore plus important. Une policière membre de l’équipe intervenant en VTT déclarera « On peut pas répondre à des Kalash. Faut être spécialisé, formé dans une unité d’élite ». La gendarme départementale qui interviendra à l’imprimerie de Dammartin le 9 janvier expliquera de son côté : « On avait un simple pistolet, eux ils avaient des Kalachnikovs. S’ils nous tirent dessus, leurs cartouches passent à travers nos gilets, c’est comme une feuille de papier. Un simple gendarme à l’époque n’était pas préparé à affronter des terroristes ». Mais de manière très significative, son collègue sous-officier plus expérimenté et ayant reçu une formation militaire réagira très différemment, malgré les mêmes équipements, et parviendra même à blesser Chérif Kouachi avec son pistolet. Il n’a tenu qu’à la crainte que son frère se venge sur un otage qu’il ne le tue ensuite.
Un entraînement est un conditionnement. Que celui-ci soit décalé face à une situation et il devient moins efficace que la simulation mentale pratiquée par les truands ou les terroristes, surtout lorsque cet auto-conditionnement est débarrassé de toute considération légale et réglementaire, facteurs qui complexifient en revanche la phase d’analyse « flash » des policiers. On aboutit ainsi à des hésitations, des maladresses (le simple grossissement de la pupille de l’œil sous l’effet du stress, l’augmentation des pulsations cardiaques, la tendance à rentrer les épaules, le souci de tirer vite suffisent déjà à être moins précis, d’un facteur 10 à 100, que sur un champ de tir) et des jugements inadaptés au contexte.
Contrairement aux frères Kouachi pour qui la
situation est claire, tous les policiers autour d’eux sont en dissonance
cognitive. Malgré les précédents de Mohamed Merah en 2012 ou même du périple Abdelhakim Dekhar qui s’était attaqué à des
médias à peine 14 mois plus tôt, ils ne conçoivent pas encore l’attaque terroriste
à l’arme à feu. Ils tordent donc la réalité pour la faire correspondre à une
explication « normale ». La policière de l’équipe en VTT
ne comprend pas qu’il puisse y avoir un braquage, le seul cas qu’elle envisage,
dans une zone tranquille sans banque ni bijouterie et conclut que les témoins
ont sans doute entendu des pétards. L’équipe de la BAC, après avoir soupçonné
une fausse alerte, conclut qu’il y a une prise d’otages et applique la
procédure correspondante. Lorsqu’il voit les deux frères Kouachi sortir avec des
cagoules et des fusils d’assaut à la main, un des membres de la BAC se persuade
contre toute logique qu’il s’agit de « collègues d’une
unité d’élite ». Personne ne songe au
passage à neutraliser le véhicule des frères Kouachi lorsqu’ils sont à l’intérieur
du bâtiment.
Stress organisationnel
Au moment du tir de la policière contre les
Kouachi, son collègue de la BAC placé dans l’Allée verte essaie en vain
d’avertir par radio du danger que courent les agents qui arrivent à vélo. Le
message ne passe pas et les trois hommes tombent nez à nez sur les deux ennemis
qui leur tirent dessus à quelques mètres. Ces tirs sont heureusement maladroits
et les policiers, complètement surpris (« Je me suis dit que j’allais mourir. Je ne comprenais rien ») parviennent à échapper
aux tirs en prenant un chemin immédiatement à droite et en se réfugiant dans un
garage. L’un d’eux est blessé. L’équipe est neutralisée.
Les Kouachi montent dans leur voiture, prennent
l’Allée verte en direction du boulevard Richard Lenoir. Ils aperçoivent une
voiture de police qui arrive en sens inverse. Le policier dans l’Allée verte
essaie à nouveau en vain d’avertir par radio. Leurs camarades dans la voiture
croient voir la BAC et font des appels de phare. Les Kouachi ont donc encore
l’avantage de la surprise lorsqu’ils descendent de la voiture et tirent au
fusil d’assaut à quelques dizaines de mètres. Les policiers réagissent
néanmoins très vite, tirent au pistolet à travers le pare-brise et font marche
arrière jusqu’au boulevard Richard-Lenoir. Ils ne pensent pas à bloquer la
sortie de l’Allée verte.
Si le renseignement opérationnel a été défaillant
dans les jours et les mois qui ont précédé l’attaque, le renseignement
tactique, sur le moment même de l’action n’a pas toujours été bon. L’équipe de
la BAC arrive au moment du massacre sans connaître la nature particulière de la
cible. Son action est orientée dans le sens d’un braquage, confrontation qui se
termine le plus souvent, pour peu que le bouclage soit bien réalisé, par une
négociation et une reddition. Ce sont finalement eux qui apprennent au centre
de commandement, et pas l’inverse, le lien avec Charlie Hebdo et donc le caractère probablement particulier de la
situation tactique. Par la suite, le réseau radio est saturé, phénomène
classique lorsqu’un réseau centralisé doit faire face à un événement
exceptionnel et que la hiérarchie multiplie les demandes souvent simplement
pour soulager son propre stress et répondre aux sollicitations du « haut ». Ce blocage de
l’information contribue au moins par deux fois à ce que les policiers n’aient
pas l’initiative du tir.
Lorsque le véhicule de la police revient sur le
boulevard Richard-Lenoir, le passage est libre pour les frères Kouachi qui
malgré des tirs d’un policier de la BAC depuis l’Allée verte et de ceux qui ont
reculé, prennent le boulevard en tirant également par la fenêtre passager.
Aucun de ces coups de feu ne porte. Les Kouachi croisent d’autres policiers qui
leur tirent dessus, toujours sans effet. Comprenant qu’ils sont à contresens,
ils font demi-tour et reprennent le boulevard dans l’autre sens se retrouvant à
nouveau presque dans l’axe de l’Allée verte. Ils se trouvent face à un nouveau binôme
qui ne sait pas quoi faire. Ahmed Merabet se retrouve seul face aux frères
Kouachi qui descendent de voiture, le blessent puis vont l’achever avant de
reprendre la route. Il est 11 h 37. Ils sont ensuite pris en chasse
par un véhicule de transport de détenus, trop lent pour les suivre. Après
plusieurs accidents, les Kouachi braquent un automobiliste et lui volent sa
voiture. Ils sont calmes et déclarent agir pour Al-Qaïda au Yémen. Ils se
dirigent ensuite vers la porte de Pantin et la police perd leur trace.
Au bilan, la police a engagé entre douze et quinze
agents, selon les sources, contre les deux frères Kouachi sans parvenir à les
neutraliser, ni même les blesser ou les empêcher de fuir, déplorant en revanche
deux morts, un blessé léger et plusieurs traumatisés. Le système de protection
de Charlie Hebdo était insuffisant,
l’action des unités d’intervention, dont les hommes sont évidemment bien
préparés au combat, était trop tardive face à des combattants spontanés dont le
but premier est de massacrer, qui ne veulent pas négocier et ne tiennent pas
particulièrement à leur vie. Face à ces micro-unités de combat, les Mohammed
Merah, Abdelhakim Dekhar, Mehdi Nemmouche, Amédy Coulibaly, Chérif et Saïd
Kouachi ou Ayoub El Khazzani, sans même parler du commando du 13 novembre,
l’organisation classique, nettement différenciée entre l’action de police « normale » et celle d’unités
d’intervention centralisées, semble inopérante pour empêcher les massacres.
Que faire ?
Ces cas sont rares (une attaque d’un ou plusieurs
hommes équipé(s) d’armes à feu tous les six mois depuis trois ans, à laquelle s’ajoutent
des agressions de divers types) mais ils ont un impact considérable, amplifié
par les nouveaux médias. Il s’agit donc d’un point de vue organisationnel, de
faire un choix entre l’habituel et l’exceptionnel.
Dans le premier cas, on peut considérer que ces
attaques n’engagent pas les intérêts vitaux de la France et qu’il n’est donc
pas nécessaire d’investir en profondeur dans l’outil de sécurité intérieure. La
menace disparaîtra avec le temps et il suffit de résister, d’encaisser les
coups qui ne manqueront pas de survenir malgré toutes les précautions prises.
On peut considérer au contraire qu’il faut faire face à cette nouvelle donne
stratégique.
Dans ce dernier cas, il semble nécessaire
d’augmenter la densité de puissance de feu efficace en protection de sites
sensibles et surtout en capacité d’intervention immédiate (moins de quinze
minutes sur n’importe quel point urbain). Il faut peut-être pour cela arrêter
la diminution constante de densité de sécurité (nombre d’agents susceptibles
d’intervenir immédiatement par 1000 habitants), ce qui suppose sans doute
au moins autant une remise à plat de l’organisation qu’une augmentation des
effectifs (250 000 agents au ministère de
l’Intérieur).
On peut engager ponctuellement des militaires mais
il faut comprendre que cela pénalise fortement la capacité d’action extérieure
de la France, d’autant plus que leurs effectifs ont été considérablement
diminués depuis vingt ans (il y a désormais moins de soldats professionnels
qu’avant la fin du service militaire).
On peut aussi imaginer d’utiliser, en complément,
des agents privés armés spécialisés dans la seule protection, comme sur
certains navires pour les protéger des pirates. Cela suppose une évolution
forte de la vision de la société sur ces groupes et de sérieuses garanties de
contrôle et formation. Il faut déterminer enfin si ce modèle est plus
économique que le recrutement de fonctionnaires.
Dans tous les cas, l’augmentation de cette
densité, qui peut aussi avoir par ailleurs des effets indirects de réassurance
sur la population et sur la délinquance, a des limites de recrutement. Elle
peut aussi être tactiquement contournée par l’ennemi en déplaçant les attaques
sur des zones moins densément peuplées et surveillées.
Il ne sert à rien d’avoir plus d’hommes et de
femmes au contact, s’ils sont moins bien équipés et formés que ceux qu’ils
combattent. Il apparaît donc toujours nécessaire dans ce cadre que les agents,
hors unité d’intervention, soient capables de basculer d’une situation normale
à une situation de combat en quelques instants, avec une double dotation
d’armes (arme de poing/arme de combat rapproché). Si la policière qui a tiré
sur les Kouachi à la sortie du 10 Nicolas-Appert avait utilisé un
pistolet-mitrailleur (un vieux HK MP5 par exemple), l’affaire se serait
probablement arrêtée là. La simple capacité de tir en rafales associée à un
entraînement adéquat aurait sans doute suffi à éliminer cette menace sans avoir
à viser, d’autant plus que cette puissance de feu aurait été beaucoup plus
rassurante et donc stimulante qu’un simple pistolet automatique. Avec l’aide
simultanée d’au moins un autre agent de la BAC, les frères Kouachi n’auraient
eu aucune chance. De même que s’il y avait eu deux gardes du corps à la
rédaction de Charlie Hebdo, il est
peu probable, malgré la surprise, qu’ils aient pu être abattus au même moment.
Cette double dotation a cependant des effets négatifs comme la charge
supplémentaire de surveiller l’armement le plus lourd, rarement utile en fait.
Tout cela a un coût, en finances et en temps
d’entraînement, mais cela suppose surtout un changement de regard sur les
agents de sécurité, passant du principe de méfiance à un principe de confiance.
Le premier soldat français tué durant la guerre d’Algérie a été abattu alors
qu’il essayait de sortir ses munitions d’un sac en toile. Les premiers soldats
engagés dans l’opération Vigipirate avaient également leurs munitions dans des
chargeurs thermosoudés. Il est même arrivé que la prévôté retire leurs armes à
des militaires en opération après des combats. Ces humiliations n’ont,
semble-t-il, plus cours, et on s’aperçoit que non seulement les soldats ne font
pas n’importe quoi pour autant mais sont plus efficaces. On peut considérer que
mieux armer les agents de sécurité de l’État et assouplir leurs règles
d’ouverture soit un danger majeur contre les citoyens, il est probable que cela
soit surtout plus dangereux pour leurs ennemis.
Les attaques de combattants spontanés, plus ou
moins dangereuses, de l’agression au couteau jusqu’à l’attaque multiple par un
commando très organisé, existent déjà depuis plusieurs années et elles
perdureront tant que la guerre contre les organisations djihadistes perdurera.
Le cas d’Abdelhakim Dekhar en novembre 2013 montre d’ailleurs que d’autres motivations
peuvent aussi exister.
Il reste donc aux décideurs politiques, et aux
citoyens qui les élisent de faire ces choix. On peut se contenter, après chaque
attaque, de réactions déclaratoires, de symboles et d’adaptations mineures.
Cette stratégie de pure résilience peut avoir ses vertus, mais il faut l’assumer.
On peut aussi décider de vraiment transformer notre système de défense et de
sécurité pour faire face à l’ennemi, à l’intérieur comme à l’extérieur. Cela
suppose des décisions autrement plus fortes qui auront nécessairement un impact
profond sur notre système socio-économique et notre diplomatie.
La France ne sera pas tout à fait la même dans les
deux cas mais le courage ne peut pas rester la vertu des seuls hommes et femmes
qui sont en première ligne.
Principales sources :
Attentats 2015 :
Dans le secret des cellules de crise, France 2, 03/01/2016.
Pierre-Frédérick Bertaux,
« Les effets traumatiques de l’intervention violente », in Penser la violence,
Les Cahiers de la sécurité — INHESJ, 2002.
Sur les aspects
psychologiques : Christophe Jacquemart, Neurocombat, Fusion froide, 2012 et Michel Goya, Sous le feu-La mort comme hypothèse de
travail, Tallandier, 2014.
Pour la réactualisation des déclarations des policiers (procès de septembre 2020)
Paul Konge, « Procès de l’attentat contre “Charlie Hebdo” : l’effroi des jeunes policiers face aux “kalach” des frères Kouachi » Marianne.net 14/09/2020, publié à 18 : 47 et fil Twitter Corinne Audouin, 16/09/2020.
Merci beaucoup M. Goya, en tant que non combattant et absolu profane vous m'avez permis d'y voir beaucoup plus clair dans cette attaque sanglante. Vos éclairages pragmatiques mériteraient d'être repris par les médias qui qualifient trop vite ces deux djihadistes de professionnels du combat laissant ainsi la porte ouverte à de trop nombreuses théories conspirationnistes qui salissent les faits et du coup la mémoire des personnes fauchées mercredi.
RépondreSupprimerMerci pour cette analyse trés pertinente. Pour information, un des policiers executé était un compagnon un frére d'arme.
RépondreSupprimerRespect pour lui et son autre collègue. Lequels ont payé de leur vie leur engagement pour la République.
Mes pensées vont bien évidement aux autres victimes.
"...cet homme, d’une unité de soutien, n’avait jamais ouvert le feu..."
RépondreSupprimerRemarque parfaitement méprisante et méprisable. Elle résume toute l'étroitesse d'esprit qui caractérise certains penseurs en kaki qui font des analyses percutantes quand la guerre est terminée mais qui sont incapables de la moindre créativité sur le terrain. Monsieur Goya fait certainement appel dans le cas d'espèce à ses souvenirs personnels de lieutenant à Sarajevo où il écrivait : "...Quand ma compagnie monte la garde, il n’y a bien sûr aucun problème, mais lorsque l’unité de logistique monte la garde, c’est plus compliqué, et avec la compagnie de génie, aucune coordination n’est possible..." .
Heureusement qu'il était là pour gagner la guerre à lui tout seul !!!
Susceptibilité mal placée, cher anonyme, qui vous amène à voir des choses qui n'existent pas. La coordination avec la CCL et la compagnie du génie se faisait mal non pas parce que c'était la CCL et le génie, ni parce qu'ils étaient mauvais (bien au contraire) mais parce que c'était simplement d'"autres" unités et même un autre régiment. Si vous m'avez vraiment lu (où d'ailleurs ?) vous noterez aussi que je tire assez peu de gloire de cette expérience.
SupprimerPar ailleurs vous sous-entendez que ce jeune marsouin sur le pont (je retire le terme soutien qui n'apporte rien sinon des réactions mal venues) s'est mal comporté parce qu'il a été bloqué lors d'une attaque par surprise lors de son baptême du feu, ce que j'accepte mal. Bref, merci de garder pour vous mépris et réactions mal venues.
Meilleurs voeux.
Il ne faut pas faire de mauvaise interprétation du propos de Michel Goya en le poussant plus loin que ce qui a été exprimé :
SupprimerLorsqu'il parle des différences d'efficacité sur un type de mission en fonction de l'unité, c'est un fait :
Certaines unités sont plus spécialisées (avec, en conséquence, une meilleure maitrise) que d'autres sur certains types de mission.
Ainsi, son unité était plus efficace sur la garde, tout comme, à l'inverse, elle l'eût été moins que le génie sur des types missions qui incombent à cette dernière compagnie.
Chaque travail, quel qu'il soit, militaire ou autre, fait appel à des compétences & savoirs. Ces compétences & savoir s'acquièrent par le biais d'une formation s'appuyant sur un tronc de connaissances générales de base et un panel de spécialisations (connaissances additionnelles ou renforcées) adaptées à un travail déterminé.
France pays des libertés
RépondreSupprimerMonsieur le Président nous les 65 millions de Français nous souhaitons assumer avec vous la guerre contre le terrorisme, nous voulons que notre nation soit à la pointe du combat contre le fanatisme et l’obscurantisme.
Nous vous demandons :
1/Les pratiques intégristes et fondamentalistes doivent être interdites et classées comme secte, en particulier les wahhabites et les salafistes ainsi que les chiites intégristes. L’ensemble de ces organisations, association, commerce, écoles, doivent être interdites pour protéger les musulmans de la terreur.
2/Les musulmans de France ne doivent plus subir la dictature intégriste, les imans de France doivent être formés et accrédités par le conseil musulman de France. Le CMF doit être réformé pour ne plus avoir aucun lien avec l’étranger, mais inversement nous nous engageons fermement à favoriser et diffuser comme exemple un islam Français moderne et réformé dans le monde
3/ La diplomatie Française doit avoir une position ferme avec les états ou la charia est appliquée de façon rétrograde et primitive, nous n’accepterons rien de ces pays temps qu’ils ne respecteront pas les minorités religieuses quoi que cela nous coûte.
4/La France doit retrouver une défense nationale digne d’un pays de 65 millions d’habitants membres du conseil de sécurité et assumer ses responsabilités comme chaque citoyen devra le faire. Le budget de la défense sera porté à 3% du PIB et nos forces terrestres seront ramenées à 130 000 hommes et nos forces de réserves devront devenir opérationnelles à la hauteur de 300 000 hommes.
5/ La France doit organiser en urgence un pont aérien pour aller chercher et accueillir tous les minorités religieuse persécutée en Syrie et en Irak qui souhaiteront venir.
6/ La France doit s’engager à s’organiser fermement pour faire pression sur l’Union Européenne pour qu’une défense intégrée, organique, et opérative soit créé.
7/La France doit s’engager sur un pacte de Résilience nationale et citoyenne avec :
- Un système d’enseignement réformé fer de lance de la république, capable de former des citoyens responsables et défenseurs de ses valeurs « liberté, égalité, fraternité »
- Un système d’encadrement de la jeunesse qui échappent à l’enseignement, en regroupent sous la même direction les moyens et organisation en charge de la jeunesse et nationaliser l’ensemble de ses structures, (plus de pansement sur une jambe de bois) MJC, éducateurs départementaux, éducateurs de la justice ……
- Un formation civique obligatoire pour tous les Français, avec une l’obligation de service dans une direction de l’état pour suppléer au manque d’effectif des services publics sauf si déjà volontaire dans une organisation d’utilité publique.
- Demandez aux médias télévisuels de se réformer et d’avoir des obligations éducatives et d’information pour responsabiliser la population, exemple les journaux télévisés de 13h00 et de 20h00 devront avoir au minimum 30 minutes d’information internationale, le superficiel n’aura pas de ça place, il y a des émissions de loisir pour cela.
- Formation obligatoire aux secours et à la sécurité intégrée au cursus scolaire à partir du collège.
- Supprimer deux Grandes écoles ! l’Ecole Nationale d’Administration et créer L’école Nationale des Commissaires de la République animateur de l’action citoyenne et supprimer Polytechnique qui n’a plus aucune vocation militaire, et ne forme qu’une aristocratie arrogante, la remplacer par une Ecole Nationale de l’Accueil et des Cultures.
- Soutenir fermement les pays du Maghreb avec l'aide de l'Europe en ayant à l'esprit que la mort du Président Boutéflika est la prochaine catastrophe ...
Le Président de la république est peut-être un peu plus représentatif des 65 millions de français, et plus apte à décider de ce que la France devrait faire, qu'un commentateur internet sous pseudonyme... enfin, j'dis ça, j'dis rien...
SupprimerJe suis désolé parfois j'ai un doute (pas bien) bon vous me rassuré il n'y aura pas de mesurettes ! tout sera à la hauteur du sacrifice et des manifestations du 11 janvier... mais promis je reste un modeste et fidèle serviteur de notre République..Anonyme.
Supprimertu parles au nom de tous les français toi ?
SupprimerDe quel droit ?
Ce sont des propositions intéressantes, ne râlez pas sans raison :) mais déjà je doute qu'Hollande représente 65millions de français, avec environ 50% de voix et plus de 50% d'abstention (sur 44 millions de votants) ça nous fait la bagatelle de quelques 10-11 millions d'électeurs. Ensuite, ce n'est plus la France qui décide de son budget mais la Commission Européenne, le chemin est donc long pour revenir à un équilibre économique, culturelle et sécuritaire demandé par une majorité d'électeurs.
SupprimerBravo pour votre C/R de soldat d'infanterie : Binôme, gestion du feu etc.
RépondreSupprimerPar contre la préparation de cet attentat n'a manifestement pas était effectuée dans les normes apprises à l' E.A.I de Montpellier (à votre époque); les infos et autres analyses le prouvent et c'est là que votre argumentaire pêche un peu...
Peut-on se poser la question suivante: L’irrationalité de cet mission de combat n'est-elle pas un facteur de réussite ?
Merci Michel pour cette analyse factuelle ou la préparation psy qui est determinante dans ce type d'action est bien mise en valeur.
RépondreSupprimerBonne Année
Merci cher Michel pour cette analyse "clinique" appuyée sur ta réelle expérience...
RépondreSupprimerMerci pour ces analyses. Je réagis à vos textes sur le terrorisme.
RépondreSupprimerNous savons qu’un mort n’en vaut pas un autre… L’hystérie processionnaire face à des faits divers qui ont causé moins de morts que le nombre de crevés de froid ou du chômage depuis le 1 er janvier, m’incitent à suggérer quelques remises en perspectives.
1)Le « terrorisme » paye souvent contre l’Etat français ; exemples :
- Le terrorisme FNL , que ce soit en en Métropole (5000 morts civils) ou dans les ex départements français d’Algérie (plus de 100 000 morts civils, pout la plupart musulmans), soutenu et encore encensé aujourd’hui par nombre d’humanistes au pouvoir.
- les attentats dans les années 90, par des «Groupes Islamistes de l’Armée », pour faire taire les interrogations sur « qui tue qui ? » et les fric/frac de la Francalgérie.
- Les attentats des années 80 et 90 contre des français commandités par les Etats iranien, lybien, syrien … Seul Khadafi, par hasard, en a payé le prix.
L’anti-djihadisme sunnite actuel relève du syndrôme de Stockholm, tétanisés que nous sommes par les affidés khomeynistes et le gang Assad . Les crimes de ces derniers sont la première cause de millions de réfugiés syriens, désastre humain et menace économique et sécuritaire .
- Les enquêtes enlisées au nom de la déraison d’Etat (les moines, Kigali, Karachi …), tandis que des tueurs de masse ont clinique ouverte à Paris, quand ce n’est pas le paillasson présidentiel.
2) Le terrorisme des uns n’est souvent que le contre-terrorisme des autres (cf le succès des sionistes après la Naqbah). La France avait pratiqué des méthodes « vendéennes » contre les algériens ; ou soutenu l’Etat terroriste irakien contre l’Iran. Etc..
L’Eradicateur, le Neutralisateur, le Déradicalisateur, voient le « Monstre » en leur miroir.
3) Les splendeurs et la violence sont inextricablement mêlées dans l’histoire musulmane. Shéhérazade raconte sous la menace de la décapitation.
4) L’islam guerrier s’est toujours nourri du zèle des convertis , du courage des enfants élevés dans l’esclavage militaire , de l’énergie des « renégats ». La bannière noire des djihadistes est l’un des antiques étendards des janissaires.
5) En Afrique, la carte des menaces « terroristes » n’a pas changé depuis 150 ans : du Mali à la Centrafrique, des entrepreneurs de guerre sont les héritiers du Mahdi, de Samory, des Sénoussis, de Rabah, de Bangassou… Le colonialisme est passé sur la région comme le vent dans le désert… Reste le pétrole, l’uranium.
6) L’Islam est en guerre civile depuis la mort du prophète. Des inscriptions islamistes similaires ornent aujourd’hui le drapeau de l’état islamique et celui du protectorat iranien de Bagdad.
7) La plupart des commentateurs maraboutiques qui se gaussent de la soi-disant ignorance des fondamentalistes confondent allègrement salafistes, frères musulmans, derviches et wahabites. .. Pour eux un musulman modéré est un musulman pendu à un croc de boucher.
Bref, rien de nouveau sous le soleil.
Assumons la défense de nos approvisionnements énergétiques et la sécurité de nos enfants mais ne nous égosillons pas sur notre prétendu universalisme .
Jusqu’à la venue du Messie, les guerres finiront pas l’extermination de l’adversaire (vaste programme…) ou la négociation. Pour contrer notre ennemi, connaissons son imaginaire, au lieu de dénier son humanité.
Nous négocierons un jour avec Al Quaida , Daesh ou l’organisation qui renaitra un jour sous les cendres des bombardements des « coalisés », comme nous avons négocié naguère avec Soliman le magnifique.
Les rodomontades d’aujourd’hui rejoindront les parjures d’antan et la satire scatologique sur le fumier de l’identité nationale.
E.S.
Prenons bien conscience que ces actes terroristes ignobles se sont déroulés dans un agenda qui n'est évidemment pas neutre ... ni sur le plan national, ni sur le plan européen, ni sur le plan mondial ! Alors que toute l'équipe de rédaction de Charlie Hebdo avait été prévenue à plusieurs reprises par les services 'compétents' de la remontée de leur positionnement dans la liste des cibles visées par les mouvements dhjihadistes (cf. Patrick Pelloux à ce sujet), la protection publique assurée ces derniers jours autant de Charb que du siège du journal lui-même doit nous interpeller au moment ou d'autres disposent de 4 gardes du corps en permanence .. Sur un tout autre plan, pour rejoindre l'epsit du message anonyme précédent, je tiens à manifester mon inquiétude, pour notre nation, notre Etat, notre Pays, nos concitoyens, face au silence étourdissant de nos médias en boucle (privés ou publics) à l'égard d'èvènements qui ne manqueront pas d'avoir des impacts bien plus retentissants encore tant sur les angoisses des personnes, que sur la confiance des citoyens (dans le monde entier) dans la capacité des gouvernants, nationaux, européens, .... (de quelque bord politique ou idéologique qu'ils puissent être, d'ailleurs est-ce que çà a encore un sens aujourd'hui étant donné les confusions et mélanges des genres ...) à gouverner à la hauteur des exigences du temps et du siècle ! Qu'il s'agisse des projets de lois dont la présentation au Parlement est en cours ou doit intervenir qui pourraient susciter des contestations massives qui vont devenir interdites en vertu des lois d'exception qui prennent effet ou vont rapidement prendre effet en raison des circonstances, des effets globaux sur l'économie et l'emploi de la déflation généralisée dans toute la zone euro depuis quelques jours, de la probable élection de Syriza en Grèce, de la très probable intégration de l'Autorité palestinienne à la CPI en raison du soutien que lui apporte le SG de l'ONU et qui suscite de nombreuses contestations en Israël comme dans la communauté juive nationale proche du CRIF en raison de ce qui est en jeu : la possible condamnation de militaires de Tsahal pour avoir commis des actes passibles d'une condamnation par la CPI, la conclusion prochaine d'accords négociés dans la plus grande opacité entre l'UE et certains partenaires que l'on nous présentent comme nos plus proches partenaires bien que leurs objectifs, intérêts et même valeurs soient souvent bien éloignés de ceux que nous prétendons promovoir et sauvegarder ... (TAFTA/TIPP, TISA,, etc), et qui sont de nature à mettre en péril certains acquis sociaux et économiques auxquels les citoyens français, en particulier, restent profondément attachés (à tort ou à raison, là n'est pas la question ici). Là encore, l'unité nationale va rapidement s'effriter lorsque la bise va revenir ...
RépondreSupprimerEnfin, sur un tout autre plan auquel l'éclairage de Michel Goya pourra apporter des confirmations ou infirmations, qui sont les hommes de troupes mobilisables sur le terrain ... notamment pour protéger les Synagogues .. Qui sont les policiers municipaux ou de la police nationale qui se trouvent en contact constant avec les populations les plus susceptibles de sortit de leurs gonds (je ne parle pas simplement des 'quartiers difficiles' puisque notre pays totalise près de 8 millions de personnes qui vivent au niveau ou sous le seuil de pauvreté ... ) ? Selon une enquête menée par Christophe Bertossi, de l’Institut français des relations internationales (IFRI), et Catherine Wihtol de Wenden, les effectifs de l’Armée française comptent entre 10 et 20 % de soldats musulmans en 2005, pour la plupart d'origine maghrébine. (en 2015, ces chiffres sont probablement bien supérieurs mais naturellement tenus soigneusement confidentiels) ! Ce n'est pas à Michel que je vais apprendre où en est le format de nos forces armées conformément au livre blanc sur la Défense de 2013 qui a donné lieu au vote d'une nouvelle loi de programmation militaire dont nous avons tous bien en tête qu'elle ne sera évidemment pas totalement exécutées eu égard à la gravité de la situation des finances publiques et des obligations attachées au respect des traités signés et ratifiés par la France en matière de discipline budgétaire.
RépondreSupprimerArmée de terre : une force blindée, une force d'intervention blindée rapide, une force d'intervention dans l'urgence soit 130 600 militaires et civils mettant en œuvre 400 chars Leclerc, en plus de char légers, 630 véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI), 1 000 autres véhicules blindés multi-rôles (VBMR), 80 hélicoptères de combat (Eurocopter EC665 Tigre), 130 hélicoptères de manœuvre (Eurocopter EC725 Caracal), 131 AUF1 TA, 77 camions équipés d'un système d'artillerie (CAESARS), 84 canons tractés de 155 mm (TRF1) et 44 lance-roquettes multiples.
Marine nationale : une force de surface avec un porte-avions (un second sera peut-être construit ultérieurement), 60 avions de combats, une force amphibie, 18 frégates (de premier rang) et 4 bâtiments de commandement, une force sous-marine (10 sous-marins), 3 bâtiments de projection et commandement du type Mistral, une aviation de patrouille maritime ainsi que 44 000 militaires et 7 500 civils. La flotte doit dépasser les 500 000 t (avec un second porte-avions et la force sous-marine) mais le projet du PA 2 est suspendu depuis 2009 ;
Armée de l'air : 300 avions de combat (Rafales et Mirage 2000-D), 4 systèmes de détection et de commandement aéroportés (AWACS), 14 avions ravitailleurs (MRTT) et 50 avions de transports Airtech CN-235, (C-160 Transall, C-130 Hercules, ils sont remplacés début 2013 par l'Airbus A400M Atlas) ainsi que 50 000 militaires et 7 000 civils ;
Gendarmerie nationale : 96 000 militaires et 2 000 civils ;
Réserve : 80 000 réservistes.
Nous voyons bien que la situation est particulièrement complexe pour tout le monde, en France comme en Europe et ailleurs dans le monde (je pourrais encore développer bien davantage) ! Il est temps d'en finir avec la superficialité de nos analyses et de nos ... autocritiques !
"Le grand courage, c'est encore de tenir les yeux ouverts sur la lumière comme sur la mort." (Albert Camus)
RépondreSupprimer« La civilisation, la vraie, se construit non sur des complicités faciles, des démissions, des esclavages mais sur des refus, des ruptures » (Théodore Monod)
RépondreSupprimer« Nous ne craignons pas tant notre incompétence que notre puissance.
RépondreSupprimerC’est la luminosité de notre âme, et non ses ténèbres, qui nous effraie le plus.
Nous nous demandons : “Pourquoi serais-je, moi, un être brillant, magnifique, talentueux, formidable ?”
En réalité, pourquoi ne le seriez-vous pas ?
Votre manque de grandeur ne sert pas le Monde.
Il n’y a aucune noblesse à rester médiocre pour rassurer les autres.
La grandeur n’est pas l’apanage de quelques élus, elle est présente en chacun de nous.
Lorsque nous laissons notre âme répandre sa lumière, nous permettons inconsciemment aux autres de révéler la leur.
Lorsque nous nous affranchissons de notre propre peur, notre présence libère automatiquement les autres. »
Nelson Mandela (1918-2013)
Chaque citoyen a bien évidemment le droit de s 'exprimer et c'est bien pour défendre cela que des millions de gens viennent de descendre dans la rue ans notre pays et c'est très bien. Par contre toutes les opinions se valent-elles ? Là, c'est autre chose et on est bien obligé de poser la question : à quel titre parlez-vous et quelle autorité avez-vous pour vous exprimer ainsi ? C'est encore plus vrai quand il s'agit de décider. Attention à ce que certains appellent la "démocratie des crédules".
RépondreSupprimerMerci de nous faire partager votre analyse.
RépondreSupprimerOlympe
Bonjour
RépondreSupprimerSans verser dans l'analyse tranquille-au-chaud-derrière-son-ordi ni la polémique stérile ou toute idée saugrenue, l'assaut du RAID semble confus. Un policier se retrouve seul à pénétrer dans le magasin sans que ses camarades ne le suivent. Le fantassin que je suis relève ce détail (car cela en est un) comme une faute lorsque "ces" soldats procèdent ainsi pour l'investigation d'une pièce.
Le terroriste sort en force du magasin et ce dernier se prend une décelée de grêles à quasi bout portant. L'entraînement des policiers du RAID peut-il faire espérer d'appréhender vivant ce genre d'individus (sinon autant y envoyer nos GCP, GCM et SAED).
Voilà, il s'agit à mon humble justes de questions et non d'une quelconque envie de dénigrer qui que ce soit ni de vouloir "refaire" le match.
Je salue la mémoire des policiers morts en service pour la France.
Ce policier c'est exprimé lors d'une interview.
SupprimerIl me semble avoir déclaré être rentré pour attirer le feu sur lui, par la droite, car il avait vu des otages à gauche. Ou quelque chose comme ça, je ne me souviens plus.
Quoiqu'il en soit, si c'est le cas c'est une forme d'héroïsme.
Pour le reste, ça reste un assaut, avec sa part de conneries et de stress. Le fantassin que vous êtes saura reconnaitre que dans la feu de l'action, on fait parfois des folies...
Ce policier portait le bouclier et il était immédiatement suivi de ses camarades. Je crois qu'il a glissé également, peut-être sur du sang. Il a attiré sur lui le feu (respect) et permis d'abattre Coulibaly.
SupprimerLe vieux fantassin que je suis a aussi été surpris par le volume de feu. Maintenant, Coulibaly était protégé d'un gilet pare-balles, il avait peut-être des explosifs et si je me souviens bien on n'était pas complètement sûr qu'il n'y ait pas un complice. Il fallait le neutraliser totalement et rapidement.
Dans son interview, ce policier évoquait un choix conscient en tout cas, ce qui force effectivement le respect.
SupprimerOn peut aussi imaginer le suspects dans un état dit "d'exception" ( fréquent chez les forcenés ) et/ou drogué plus effectivement une logique kamikaze.
Dès lors ça réclame un énorme volume de feu. Dans RAID ( le magazine ), le patron du...RAID (l'unité de police )déclarait justement vouloir densifier les gros calibres dans ses colonnes d'assaut pour cette raison.
On le voit avec la multiplication des cal. 12 et des 7,62 mm DANS le stick. Le processus de RETEX semble très bien marché donc : c'était le cas à l'Hyper-Kacher ( un retour de l'intervention Merah j'imagine ), et au Bataclan me semble-t-il.
Pour aller dans le même sens que le précédent post, j'ai aussi été surpris des propos tenus par la patrouille des deux gendarmes parvenus en premier sur les lieux à Dammartin. L'un d'eux a riposté aux tirs d'un des frères Kouachi, l'a touché, mais alors qu'il était à terre à 4 m de lui disait-il, il n'a pas continué à tirer pour le neutraliser définitivement car les consignes d'ouverture du feu le lui interdisaient. On connaît la suite et ils ont bien fini par être abattus alors qu'ils étaient à terre mais poursuivaient leurs tirs. Je ne sais quelles sont précisément les consignes d'ouverture du feu, mais ne serait-il pas temps de les revoir avec ces terroristes qui pourraient très bien avoir aussi sur eux une ceinture d'explosifs. On sait depuis longtemps ce qu'il en est de ces kamikazes. Doit-on réserver au GIGN, au RAID... la neutralisation radicale ? Ils ne seront pas toujours là.
RépondreSupprimerTrès bonne analyse mon colonel, je suis content de vous lire et bravo pour votre evolution de carrière.
RépondreSupprimer1985 Noumea.
CASTELIN Michel dit :
RépondreSupprimerHommage et respect pour les morts.
Nous avons tout fait pour leur épargner cette ignominie.
Malheureusement, nous n’avons pas pu les sauver.
Ils ont été tués (hélas) par les conséquences des causes qu’ils idolâtraient :
internationalisme,
sans-frontièrisme,
immigrationnisme,
destruction de la Nation,
rabaissement de l’Etat,
négation de la Patrie ….
interdiction d’interdire,
absolutisme libertaire (anarchisme),
Avec tout çà comment voulez-vous réussir l’accueil, l’intégration et l’assimilation d’une immigration surabondante et volontairement incontrôlée (au nom des ‘principes’ listés supra) ?
Cela fait quarante ans que nous disons : ‘attention !‘
Quarante ans que nous ne sommes pas - n’avons pas été- écoutés.
Quarante ans que nous sommes- avons été- ignorés, méprisés, accusés.
Mais nous continuerons de le dire.
Pour sauver nos compatriotes. Tous nos compatriotes.
Au nom de la liberté d’expression.
La liberté d’expression qui n’est qu’une fraction de la Liberté tout court.
La Liberté pour laquelle sont morts, au cours des siècles, tant et tant de Français (de souche et d’adoption- quelle noblesse dans ces mots !).
Ce n’est pas en ce Centenaire de 14-18 et du million de Poilus morts pour la France (donc pour la Liberté) que nous laisserons dicter les termes du débat et le choix des questions.
Sans amalgame (dernier mot-guillotine), sans idéologie.
Pour ceux qui restent.
Tous ceux qui doivent vivre et perpétuer la France !
Et, à la fin , nous l’emporterons …
sur l’outrance, sur les idéologies, sur le totalitarisme, sur la barbarie.
CASTELIN Michel- 08 janvier 2015
Belle analyse, très intéressante ,certain responsable devrait s'en inspirer pour définir des mesures et actions efficaces.Mais dans une hypothèse cauchemardesque que se passerait il si nous avions affaire à un groupe d'une dizaine d'homme armés d'AK et de RPG?
RépondreSupprimertres bonne analyse.
RépondreSupprimerMais au départ il faut une volonté politique....sans faux fuyants.
Et il est trop tard malheureusement. Si vos regles sont appliquées le probleme de ce type de cellules en binomes se déplacera ailleurs sur le territoire...et c'est imparable.
bonjour,
RépondreSupprimerPour ce qui me concerne, ce qui caractérise avant tout le rapport de force entre ces terroristes et les policiers, réside dans le fait que les premiers sont prêts à mourir. Ils se sont conditionnés. Cagoulés ou pas, ils savent que l'issue est belle et bien là. Ce qui n'est pas le cas des policiers. Certes, présents pour défendre, il n'est pas dans la culture d'aller en mission suicide. Donc, par ce simple fait, nous sommes forcément, déjà, en infériorité.
Ensuite, et j'en ai parlé dans l'un de mes derniers billets traitant de la légitime défense, les policiers sont formés (formation initiale ou continue) à gerer des interventions très variées. La formation est correcte (même si on peut toujours améliorer) de façon à répondre à 99,9% des interventions. Mais pourtant, il reste ce fragment statistique. Ce 0.01% auquel on ne peut le préparer. Et pour cause, ce sont les unités d'élite, qui y sont préparées, de manière très appuyée. Pourtant, c'est toujours un véhicule sérigraphié ou, au mieux, une BAC, qui arrivera en premier sur les lieux. Et là, il faut gerer.
Effectivement, une fois sur place, l'on se rend compte, rapidement, du désavantage. Et, oui, nous ne sommes pas suffisament armé. Il serait necessaire d'avoir un armement collectif par véhicule d'intervention. Au, tout du moins, un par secteur, relativement restreint Mais cela a, à la fois des couts, mais aussi des conséquences de fonctionnement.
Cela signifierait qu'un policier devra systématiquement rester au véhicule pour, au moins, proteger cet armement contre le vol. Et, du cout, très directement, cela necessite plus de monde dans le véhicule. On a donc un cout fonctionnaire, armement et formation.
En ce qui concerne nos séances de tir, elles sont, par nature, orientées vers le tir de riposte; et c'est assez logique et cohérent, au regard de l'état d'usage de notre armement qui est limité à la légitime défense. Maintenant, toute séance de tir (enfin, celles auxquelles j'ai pu participer, sans être un pro) commencent par un tir de précision qui a cet avantage de se remettre dans une condition de tir, et recouvrer, peut-être pas des réflexes, mais des repères.
J'en arrive, pour terminer, à l'emploi, que vous suggerez, d'agents de sécurité privée. les armer necessiterait un changement radical de mentalité, et je ne suis pas sur que la populuation y soit favorable; notamment lorsque l'on voit que certains pronent encore un système à l'anglaise, où nos homologues ne sont pas armés. Alors, armer des agents de sécurité... mais cela engendre un problème qui, à mon sens, est bien plus important: le recrutement de ces agents. la profession commence tout juste, me semble-t-il, à se professionaliser, avec des formations obligatoires. Mais, c'est encore, à mon avis, bien insuffisant pour pouvoir armer ces agents de manière fiable, c'est à dire sans craindre "trop" de débordeemnts de l'usage de l'arme.
@ Chris,
SupprimerCe que je vais vous dire, je vous demande de l'accepter sous un sceau particulier: vous êtes un flic et, normalement, je ne dois commettre à votre égard aucun outrage public. Rien dans mon caractère ne m'y incite et rien dans le vôtre ne vous force à le supporter. Mais là, vous excédez le conformisme et la bêtise, à condition normale de température et de pression.
Ce qui caractérise le rapport de force entre les terroristes et les policiers n'a rien à voir avec le fait que les terros sont prêts à mourir et pas les flics. Les uns et les autres hésitent. A vrai dire les choses sont plus compliquées. Cela vient des Trois Verbes: mourir, tuer, sauver. Ces Trois Verbes impliquent un mot: le sacrifice. Ce mot vise des talents qui ne sont pas également répartis entre les forces de police et les terroristes, en fonction d'une analyse manichéenne: aux policiers tout ce qui est bien, aux terros, tout ce qui est mal.
Si vous partez comme ça, votre raisonnement intellectuel et éthique va partir très vite en sucette.
Ce qui fait vraiment la différence n'a rien à voir: c'est l'effet de surprise et la détermination dans l'action.
Ce que vous êtes en train de faire en tant que con de flic, c'est de vous comparer à une catégorie particulière de délinquant et vous vous inscrivez dans un raisonnement de "bande rivale". Vous voulez être plus fort que votre ennemi: logiquement vous en concluez, comme tous les cons de flics qui aurait mieux fait d'être des délinquants, que "Et, oui, nous ne sommes pas suffisament armé." Sic.
Nan. Trop facile.
Vous retournez à l'école de police direct.
Le terrorisme n'est pas plus ni moins conditionné que vous ou moi. Dans 95% des cas il fait ce qu'on lui demande, comme un con de flic, cagoulé ou pas.
Ce qui fait la véritable différence, c'est son degré d'adhésion au Verbe tuer. Notez qu'il a lui-même le besoin de s'y préparer par un acte intermédiaire: les frères Kouachi on tué un type dans l'escalier d'un immeuble où il avaient pénétré par erreur, avant la tierie principale. C'était leur premier tir, celui qui ne leur a pas donné le goût du sang, mais qui le leur a mis dans la bouche. Une fois cela fait, ils ont pu tuer avec légèreté et détachement, puis assurance, puis professionnalisme, puis arrogance.
Ce qui vous distingue en tant que flic du terro de base n'est pas la puissance de feu ou le désir de mort, c'est autre chose de plus sérieux: le devoir et les circonstances de fait où vous acceptez d'agir en tant qu'homme pour sauver des gens, pas les tuer ni les sacrifier.
Là vous êtes en train de développer une mentalité de violé: votre ennemi vous impose sa façon de voir.
Négatif pour moi. Etre Maigret.
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SupprimerPas très sympa la réponse de Tschok, toutefois, une partie de son analyse est juste en particulier le degré d'adhésion au verbe Tuer. J'écarterai de mon propos le vocabulaire injurieux, que les policiers ne méritent pas. Si effectivement l'armement de la police est un peu léger face à des fusils d'assaut, je pense toutefois que les situations rencontrées au cours de l'année 2015 montrent une inadaptation culturelle des forces de police (Gendarmerie et PN) à cette menace, y compris les forces d'intervention. Comme l'évoque brièvement le COL Goya, l'emploi des armes n'est pas la raison d'être du policer ou du gendarme. Policiers et gendarmes sont formés "dès leur plus jeune âge" pour appréhender et déferrer (y compris le GIGN ou le RAID), non pour engager le combat en vue de détruire leur adversaire. Ils n'auront donc jamais (et c'est peut-être très bien comme cela) l'agressivité d'une unité d'infanterie entraînée, sans même parler des FS, agressivité qui leur manquera toujours face à des "combattants", et non plus simplement des "truands". Deux solutions pourraient être étudiées :
Supprimer- "militariser" (au sens culturel et non statutaire) les forces de police à l'entraînement en favorisant des passages au CENZUB par ex (avec une FORAD qui est là pour "casser du flic" et non simplement protéger sa fuite, son butin, etc...)... c'était la solution retenue pour la préparation des POMLT pour l'Afgha (un copain gendarme d'intervention m'a expliqué qu'il avait du "désapprendre" ses réflexes "gendarmiques" avant de partir, notamment par un passage au CNEC)
- revoir la répartition des missions entre unités police et armée de Terre en cas d'intervention "dure" (comme St Denis par ex, mais aussi Mehra), et peut-être envisager de confier le bouclage aux forces de police, et l'intervention aux unités de l'armée de Terre, car dans le cas que je cite, je suis persuadé qu'une section d'infanterie aurait certainement fait le job plus rapidement, dans un contexte maintes fois étudié à l'entraînement (combattants retranchés, pas d'otage).
NB : attention, les forces d'intervention police gardent tout leur intérêt en cas de prise d'otage, dès lors qu'une négociation doit être mise en oeuvre, et que l'agressivité et la rapidité d'action ne sont pas décisives.
Tschok, outre que je n'ai pas très bien compris votre raisonnement, je n'admets pas votre ton. On parle ici de choses sérieuses, du genre du risque et de la mort, et les policiers, et notamment ceux qui ont été engagés ce jour-là et qui ont payé chers, ne méritent certainement pas ça. Je vous demande donc de vous exprimer autrement ou je serai obligé de supprimer ce commentaire.
SupprimerIl me semble que ce que Tschok veut mettre en évidence, c'est la mentalité inadaptée des policiers français - ce qui peut se comprendre, vu que le simple fait de sortir son arme entraîne pour un policier des démarches administratives lourdes pour se justifier auprès de sa hiérarchie, et qu'en cas d'utilisation efficace, le policier peut se retrouver devant un tribunal, comme on l'a vu très récemment. Cependant, l'inefficacité des policiers français dans ce type de situation est réelle, surtout si on la compare à l'efficacité des policiers américains. Je porte ici à votre attention le cas d'un policier texan qui a réussi, avec une arme de poing, à abattre deux terroristes vêtus de gilets pare-balle et d'armes automatiques. Et ce policier texan n'était qu'un obscur agent de circulation qui faisait des heures en extra comme agent de sécurité privé pour protéger une exposition dédiée aux caricatures anti-islam.
Supprimerhttp://edition.cnn.com/2015/05/04/us/garland-mohammed-drawing-contest-shooting/
La question est alors : pourquoi aux USA un flic de base réussit à tuer deux types mieux armés et mieux protégés qui ont pourtant l'avantage de l'effet de surprise, alors que quinze policiers français suffisent à peine à ralentir la progression de deux individus, les rapports individuels d'équipements étant identiques ? À mon avis, c'est là que Tschok pose le doigt sur un point sensible : aux USA, il est plus acceptable qu'en France qu'un policier tue un malfaiteur, et ce en partie parce que la volonté politique n'est pas de protéger systématiquement les criminels.
Un véhicule par secteur avec armement collectif (2x H&K G36), c'est exactement le concept ARV (Armed response vehicle/Véhicule de riposte armé) utilisé depuis les premiers années 90 en Royaume-Uni.
Supprimer@ Michel Goya,
SupprimerMettez mon com sur le compte d'un agacement et ce n'était qu'une parenthèse.
Il y a une militarisation à la fois des forces de police, des délinquants et des terroristes et cela ne date pas d'hier. Les uns et les autres sont engagés dans une sorte de course aux armements où chacun donne dans la surenchère guerrière.
Les policiers sont passés de l'uniforme en costume de ville sous képi des années 70, avec une arme de dotation qui était un 7,65 mollasson, au treillis de combat bleu avec équipement individuel de protection et pistolet calibre 9mm tirant des munitions à fort taux de dispersion. Policiers et militaires font d'ailleurs leur shopping en commun à Milipol qui, comme son nom l'indique, annonce une fusion des deux métiers (donc des outils).
Les délinquants et les terroristes, quant à eux, ont accru leur puissance de feu par un recours assez spécifique à une arme à la mode, l'AK 47. C'est la spécialisation kalachnikov. Elle est dénuée d'imagination et moins sophistiquée que ce que vous avez pu imaginer ici (action de snipers par exemple) mais cela suffit à atteindre l'objectif.
Constatant que l'adversaire en une plus grosse que la leur, les policiers écrivent régulièrement au père Noël pour lui demander une mitraillette qui fait pan pan pan plus fort que celle de leur vis-à-vis. C'est devenu une revendication assez lancinante.
Et l'essentiel de la réflexion se limite à cela, plus deux ou trois autres lieux communs du genre "l'ennemi n'a pas peur de mourir" ou des variations sur le thème.
Pourtant, que je sache, le fonctionnaire de la BAC qui a pénétré dans le Bataclan en pleine prise d'otage a abattu un terroriste avec son arme de service normale. Tous les autres se sont soit échappés, soit se sont fait exploser. A Saint-Denis, on nous dit que les forces de police ont tiré 5.000 balles, que leur tir nourri n'a été interrompu que par le manque de munitions et on recherche encore, dans les gravas, des morceaux d'armes éventuellement tenus par des terroristes qui pourraient expliquer une telle débauche.
Quand on compare ces deux actions de police, on est en droit de penser que le défoulement dans le tir sur tout ce qui bouge n'est pas le meilleur moyen d'atteindre un résultat donné.
Donc que la revendication élevée par les policiers n'est pas forcément opportune, surtout quand ces mêmes policiers avouent qu'ils ne sont pas très entrainés au tir, alors que la presse relate des faits divers assez scandaleux impliquant des policiers à l'occasion de l'état d'urgence.
Bref, j'ai ressenti une sorte d'agacement. Tout est donné à la force brute, rien à la psychologie, et bien peu à la valeur humaine.
Un policier ose écrire: "Pour ce qui me concerne, ce qui caractérise avant tout le rapport de force entre ces terroristes et les policiers, réside dans le fait que les premiers sont prêts à mourir"
Ah bon? Donc le citoyen que je suis est pris entre des kamikazes qui tuent tout le monde et des types en bleu qui vont me taper dessus avec un gourdin plus gros que celui de l'ennemi? C'est tout? C'est ça la police nationale? Ah ben merde.
Vous avez eu bien raison d'avoir été à deux doigts d'effacer mon com, parce que j'en suis pas fier, mais franchement, Chris n'a pas de raison d'être très fier du sien non plus.
une question c'est quoi une cartouche 9 mm LUGER à fort taux de dispersion?
Supprimercela reste une demande courtoise et qui se veut utile, en effet, dans le cadre de mon travail et de ma pauvre formation policière en armement et tactiques de tir, je ne sais pas ce que cela veut dire...
je vous remercie de bien vouloir m'éclairer.
Des cartouches Luger? Incapable de vous dire.
SupprimerFort taux de dispersion: c'est lié à E=1/2mv². Pour que E se convertisse en puissance d'arrêt, il faut que cette force se disperse progressivement au cours de la pénétration du projectile dans la cible, après l'impact.
Cartouche de 9mm: elle se décompose en un étui, contenant la charge propulsive, l'amorce, la capsule d'amorçage, et un projectile plus ou moins complexe. La cartouche que vous employez dans la police permet le tir d'un projectile constitué d'une ogive dans laquelle est sertie une petite bille (munition COP).
A l'impact, l'ogive se rétracte, ce qui cause la dispersion de E, et provoque son ralentissement par friction avec les tissus organiques de la cible. Cette friction engendre des ondes de choc brutales qui occasionnent des meurtrissures le plus souvent létales (1er effet kiss cool). La rétractation de l'ogive libère la bille, qui continue sa course dans le corps, à haute vélocité, ce qui provoque alors sa fragmentation en éclats, occasionnant à leur tour des meurtrissures fortement hémorragiques (2ième effet kiss cool). Si la cible a survécu au premier effet kiss cool, le deuxième l'achève souvent.
Ces phénomènes créent sur un être humain "l'état de choc" qui est un syndrome dont le symptôme le plus notable est un effondrement de la pression sanguine qui peut causer le décès, même si aucun organe vital n'a été touché, par diminution de l’oxygénation des cellules. S'y ajoute un risque infectieux élevé. Le traitement des blessés exige une médicalisation urgente, de haut niveau et de longue durée, les blessures causant souvent des séquelles invalidantes permanentes, tant sur un plan physique que psychologique
Cette ogive a été préférée à l'ogive chemisée qui disperse mal E lors de la pénétration dans les tissus de la cible et qui peut donc la traverser sans lui occasionner de dommages graves, sauf si sa trajectoire passe par un organe vital. Par ailleurs, ces munitions ont tendance à rebondir. On a donc estimé qu'elles convenaient mal à un usage de police.
Dans la formule E=1/2mv², v est affecté d'un carré, contrairement à m. Pour augmenter E, il est donc plus rentable d’augmenter la vitesse plutôt que la masse du projectile. A l'utilisateur de décider de l'effet qu'il veut obtenir à l'impact, à E égale: de la pénétration ou de la puissance d'arrêt. Dans le premier cas, l'utilisateur choisira une balle dure qui se déforme le moins possible, donc glissante. Dans le second, il choisira une balle qui se déforme en produisant des fragments.
Cela dit, à très haute vitesse, cette différence de comportement entre les deux types de munitions tend à s'estomper: même une munition dure se fragmente.
La littérature cite également un phénomène de diffraction: à haute vitesse, un bolide quelconque a tendance à changer de trajectoire quand il change de milieu, ce qui est le cas d'une balle qui, à l'impact, quitte l'atmosphère pour entrer dans une cible. Suivant la consistance de ce corps, on peut ou non observer un changement plus ou moins significatif de la trajectoire.
On raconte ainsi que la balle qui a tué Eloi Machoro a adopté une trajectoire en U (pénétrant au niveau de la cuisse elle aurait rebondi sur l'os du fémur, puis aurait remonté la cuisse vers le thorax où elle aurait rencontré successivement des organes mous, puis durs, sur lesquels elle aurait rebondi pour finalement sortir du corps).
J'ignore si ce fait est réel ou s'il s'agit d'une légende urbaine. Il a été avancé que cette trajectoire relevant de la "magic bullit" avait déjoué les calculs du tireur, qui aurait tenté un tir de neutralisation, et non à tuer.
Mais vous savez tout cela mieux que moi et, bien que j'espère vous avoir été utile, je doute que vous ayez besoin de mes éclaircissements.
Et je vous signale que ce n'est pas moi qui dit que les fonctionnaires de police sont mal formés au tir, c'est eux.
Merci,
Supprimerpour la définition de dispersion et pour le tour d'horizon en balistique lésionnelle, chacun y trouvera sa "religion", et du temps donné pour la rédaction.
juste une remarque : la cartouche COP de calibre 9 MM PARABELLUM ( ou 9 mm LUGER, ou 9X19 mm° ne possède pas une balle où est sertie une bille, à ma connaissance la balle dont elle est pourvue est "juste" une hollow point (dite balle à tête creuse).
Mais je me disperse moi aussi....
Bes regards.
"de la SGAP"
RépondreSupprimerdu SGAP : un secrétariat général pour l'administration de la police...
@ Chris.
RépondreSupprimerarmer des privés, non, mais "civiliser" au maximum les policiers avec un armement conséquent. Il n'ya rien de plus déstabilisant pour quelqu'un qui veut faire un coup foireux de savoir que le clodo sur un banc peut etre aussi un flic bien équipé comme le cadre dynamique prenant le métro avec son attaché case( ce sont des exemples).
On le fait bien pour les voleurs à la tire.
De toute façon, je le répète, a mon avis....too late ! il suffit de voir les halls de gare de province par rapport aux quais du Thalys d'où partent nos élus européens ( ce n'est pas un hasard)
Certes l'énorme erreur est de ne consacrer à la protection qu'un garde du corps .Mais la psychologie de la personne à protéger joue et manifestement l'état d'esprit Charlie Hebdo ne devait pas faciliter la tâche avec certainement une tendance à copiner surtout s'il n' y a pas une rotation du personnel policier en l'occurrence un seul.De plus où se situe la direction dangereuse:dans la salle de rédaction,à la porte donnant sur la rue , à la porte paliére codée, à la porte de la salle de réunion?
RépondreSupprimerJe vous laisse répondre. Quand on photographie un membre de la sécurité présidentielle avec mission de coursier de croissants et que les plus hautes personnalités de l'état courent vers des lieux d'attentats sans subodorer le risque d'un sur-attentat on mesure l'angélisme qui régne au plus haut niveau et qui se répercute sur la conduite des affaires de la nation.A son intronisation le Président américain signe l'engagement d'obéir à son Secret Service.Impossible en France surement.
Mon Colonel, votre analyse s'oriente vers une autre formation et un autre équipement des forces de polices ( en cours avec l'achat de G36 il me semble ).
RépondreSupprimerPensez-vous la préparation des militaires suffisantes ? Leurs équipements ?
L’absence de TIC sur chaque homme par exemple me frappe, alors qu'elle pourrait-être une sacrée plus valu sur des primo-intervenants dans ce genres d’événements. Entre autres exemples...
qu'est-ce que TIC ?
SupprimerBonjour Monsieur,
RépondreSupprimerMerci pour cet éclairage. Si vous le permettez...je n'ai rien à redire sur votre analyse, vous avez plus de métier que moi dans le domaine militaire. En revanche, avec tout le respect que je vous dois, j'ai sans doute plus d'années de service dans l'obsession. C'est cette obsession, du juste, de l'exact, de l'orthographe qui m'a fait relever des fautes, que je ne saurais qualifier par leur nom vous concernant, à savoir "d'étourderie". Je me suis permis de les corriger, non pour vous en remontrer comme une pourcelle(les relever aurait suffi à vous mettre sur la voie de l'auto-correction)mais pour vous permettre d'évaluer mes compétences, que je vous propose de mettre à votre service, dans l'ombre, pour la gloire, et le privilège de la prime lecture de vos textes:(...) les faits décrits dans LE reportage (...)Les frères Kouachi arrivent dans la rue Nicolas Appert (oubli du tiret :Nicolas-Appert, que vous ne ferez pas plus loin)(...) parmi les hommes a/à tuer (...) Pour autant, il semble qu’ilS n’aiENt pas eu d’argent avec eux(...)Il y a forcément unE déperdition(...)ou d’achats à crédits revendus --> achats à crédit (...)tenduS d’abord puis de plus en plus relâchés X à mesure des actions (au fur et à mesure est un pléonasme) (...)Ils Sont également conscients tout le long de l’action (ou : ils ont également conscience) (...)sachant qu’il y avait plusieurs inconnuEs dans leur plan (...)autrement-dit qui n’entravent : autrement dit (...)plusieurs rafales tiréEs (...) Le message ne passe PAS et les trois hommes (...)dans l’Allée verte...l'allée verte : allée Verte (...)Aucun de ces coups de feux : feu (...)Après plusieurs, accidents,: Après plusieurs accidents (...)(unE attaque d'un ou plusieurs hommes (...)Il s'agit donc, d'un point de vue organisationnel, de faire un choix entre l'habituel et l'exceptionnel --> ajout de virgules (...)qu'il n'est pas donc nécessaire : donc pas (...)Il ne sert à rien à/ D'avoir (...)l’affaire se serait probablement arrêtéE là (...)Tout cela à/A un coût (...)Ces humiliations n’ont, semble-t-il plus courS (...)et aux citoyens qui les élisent de faire, de faire ces choix : même si vraiment nous devons faire, la répétition n'est pas très heureuse. FIN de la relecture. Je reste à votre disposition pour participer à cette belle mission que vous vous êtes fixée, d'éclairer les faits d'actualité militaire ou terroriste, et vous prie de croire, Monsieur, à ma haute considération respectueuse. A.S. livebara@hotmail.fr
Un grand merci à vous. Je déteste me relire.
SupprimerJ'ai vu. Je propose sérieusement de le faire. N'hésitez pas. A.S.
SupprimerDe Marc (Prénom) Pierre (Nom)
RépondreSupprimerBonjour,
Retour d'expériences
Plus d'un an après les attentats du 7 janvier 2015, quel premier bilan pouvons-nous en tirer ? Au plan collectif, l'opération Sentinelle a été mise en place pour durer jusqu'en 2017, au moins, et la loi relative au renseignement, votée en mars 2015, a été promulguée au mois de juillet suivant. Pourtant les mesures de prévention et de dissuasion n'ont pas empêché la survenue des terribles agressions du 13 novembre. Au plan individuel, on s'est aperçu que le tir à l'arme de guerre ou à l'arme de service, en entraînement régulier ou en ambiance d'insécurité, qui devrait être la priorité de tout militaire, gendarme ou policier ne l'est pas en pratique. Par exemple, en se référant à un passé assez proche, on avait mis au point la méthode dite de Montauban, au milieu des années 1960, pour mieux former les appelés à l'utilisation de l'arme de dotation, eu égard au nombre élevé de victimes dues au maniement hasardeux des armes de guerre lors des opérations de maintien de l'ordre public en Algérie.
En conclusion, il paraît opportun de réhabiliter aujourd'hui les deux fondamentaux de toute force de sécurité publique, le tir et la condition physique.
Salutations à tous
La méthode Montauban est révolu depuis longtemps dans les armées ! Encore que l'on parle parfois d'en conserver les acquis.
RépondreSupprimerIl s'agit désormais de l'Instruction Sur le Tir de Combat ( IST/C), qui est justement très adapté à ce type de situation. Pour une instruction de masse, les résultats sont tout à fait remarquable.
De Pierre Marc,
SupprimerJe suis entièrement d'accord avec vous pour la formation au tir dans le cadre de l'entraînement régulier qui consiste pour le policier, le gendarme ou le militaire de se familiariser avec les armes individuelles et collectives en dotation dans son unité de rattachement.
Je me montre davantage réservé en ce qui concerne le tir en ambiance d'insécurité, en me référant à l'assaut mené le 18 novembre dernier par le Raid, une unité d'élite. A la décharge des policiers, l'écrasement hiérarchique observé en l'espèce a pu constituer un facteur aggravant de stress.
Pour les résultats de l'IST/C, je vous fais ocnfiance.
Marc Pierre, autrefois officier de tir régimentaire
Et l'IST/C a été mise en place (par des initiatives de "la base", je le rappelle) pour faire face justement à la dissonance cognitive tactique. A l'origine de la méthode on cite toujours cet exemple de policier américain qui se trouve nez-à-nez avec un truand, tire trois coups, le rate, regarde par terre...et se fait tuer. Dans la surprise, il a reproduit exactement le comportement des séances de tir (tirs de trois coups seulement et ramassage des étuis).
RépondreSupprimercette dissonance cognitive est générale et pas seulement réservée aux forces de l'ordre. Elle est même entretenue, reste à savoir dans quel but.
SupprimerIl n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.Je vous plante le décor. Une usine américaine stratégique en France isolée des zones industrielles en pleine campagne. Un type est resté 3 jours quasiment au pied de l'usine faisant ses ablutions et prieres et cuisine dans un bois voisin,rechargeant ses 3 portables chez une petite vieille innocente .....PERSONNE de l'usine ne remarquant quoi que ce soit..Il a fallu qu'un agriculteur lui demande ce qu'il faisait là : dixit " rien j'observe les gens" pour qu'il disparaisse..
Nous sommes comme le lapin dans le faisceau des phares d'une voiture. Seule question: Qui est le chauffeur.
Très bonne analyse tactique bravo
RépondreSupprimerMais que tactique....la complexité de la situation pousse à la simplification du raisonnement, çà rassure. qq points :
-il fallait "finir" le terro blessé : cadre juridique du finissage ?
-la BAC en MP5: déjà avec des flashball ils nous en font des bonnes... une bac n est pas une section de biffe légion
-le renseignement tactique mauvais: oui, mais la ce n était pas si mal on a tous vu largement pire. Il faudrait que les penseurs militaires connaissent un peu la réalité des "CR" de nos concitoyens. Madame Michu au téléphone elle voit toujours des choses bizarres...
-on ne va JAMAIS arreter le terro avec des armes ! qu on se le dise ! il s'agit a la fois de mieux renseigner et de mieux accompagner. Certains rentrent l EI comme d autres vont dans la légion: ils y croient ! ils croient que c 'est bien , une bonne cause et juste ! C est une lutte idéologique sur laquelle EI a compris les codes de com des jeunes gamers, la contre COM voila la vraie guerre à mener ! Après il faut continuer à dessouder ceux qui sont en Syrie et en Irak.
-deux questions à résoudre par la société: -que fait-on des candidats radicalisés sur notre sol ? -que fait on des revenants ? après on pourra mettre en œuvre qqch de sérieux.
-a lire ces lignes je réalise qu'il est comme toutes les démocraties très important que les armées interviennent dans la sécurité intérieure dans l'encadrement fort actuel et pas en mode "je pense à tout pour vous" La guerre la crise le conflit ce sont des vrais sujets de soldats, l armement de la BAC, j en doute
Merci pour cette excellente analyse et vive l EAI
Madame Michu a depuis longtemps déserté ces zones de non droit et de toute façon elle signalerait quelque chose que ...bof...vivi madame Michu, d'accord madame Michu......n'oubliez pas de vous vacciner contre la grippe, hein...
SupprimerLe finissage ? Je ne sais pas perso je n'aurais pas hésité une seule seconde, même en sachant que le cadre juridique ne le permet pas forcément. Il faut parfois prendre ses responsabilités.
SupprimerPourquoi une section de biffe légion ? Par respect pour l'auteur de ce blog vous auriez pu évoquer une section de marsouins (qui n'est pas de biffe). Et pour la BAC pourquoi pas ?
Le renseignement tactique ? Il peut être aussi très mauvais chez des soldats à partir du moment où on a subi un grand stress (effet tunnel, distorsions, etc.). Il est rare qu'un soldat soit capable de décrire en détail l'ensemble de l'action qu'il a vécu.
Sinon, pour ma part je suis hostile à la permanence de l'opération Sentinelle.
Mon Colonel,
RépondreSupprimerMerci pour cet article exhaustif tout en étant clair, il m'a permis à moi civil de répondre à mes interrogations et voir doutes concernant cet attentat. J'avais bien perçu instinctivement qui il avait des incohérences, tant dans la protection de "Charlie Hebdo" que lors des interventions policières. Dans votre grande honnêteté intellectuelle vous ne mettez pas en cause les policiers en tant qu'individus, mais les failles de l'organisation et armement de la police ainsi que formation de ses hommes, cela face à des situations s'apparentant à des opérations militaires.
Mais faut il revoir tout cela quasi de fond en comble, lorsqu'à ce jour et probablement dans un futur à CT et MT ce type d'opération représentent moins de 1 % de celles ou est engagé la police ? Éternel débat sur le débat coût / bénéfice marginal et risque zéro, ce dernier n'étant en tout domaine illusoire : on peut le limiter mais jamais le résoudre totalement.
Question d'un béotien, la réactivité du RAID et GIGN dû à leur organisation et répartition géographique ne sont elles pas revoir ? Elle est pertinente dans le cas de prises d'otages, maîtrises de forcenés ou arrestations de gangsters à "domicile", car on dispose d'un certain temps pour préparer ce actions. Mais dans le cas de massacres tel "Charlie Hebdo" ou ceux du "Bataclan", ce temps de préparation et surtout mise en place des ces unités est un handicap. Il me semble que lors du massacre du "Bataclan" il a fallut près de deux heures pour que le RAID donne l'assaut, et pendant ce temps les terroristes ont eu tout loisir pour massacrer.
Mon Colonel,
RépondreSupprimerVotre analyse est parfaite et je la partage.
Le point clé de votre analyse me semble être non pas les 6 séquences de feux, mais l'absence de coordination et l'indiscipline sur le réseau radio. On a la sensation d'un PC ops dans le bleu qui envoie des moyens disponibles à pied, à vélo, en voiture, sans que la menace soit identifiée ni qu'un ordre en cours d'action soit donné. La confrontation se réduit à une succession de duels, dans un style Bruce Willis qui correspond bien aux séries TV policières, mais qui est totalement inefficace, peu importe l'armement de dotation.
Ensuite, on l'a vu le 13 novembre, l'ennemi semble dans une phase de montée en puissance dans laquelle il a toujours une puissance de feu localement supérieure. Ils étaient une équipe de 3/4 pour 10 morts à Charlie, un groupe de 10/12 pour le 13 novembre pour 10 fois plus de pertes, si ils maintiennent le rythme de recrutement ils seront 30 à 50 la prochaine fois (avant le début 2017), en plusieurs points du TN, et en décalé dans le temps, pour tenter d'atteindre les 1000 morts, le fameux 11 septembre français que tout le monde redoute.
Doter en double les policiers et les gendarmes, tout comme assouplir le port d'arme hors service et les conditions de légitime défense me semble favoriser l'obtention de l'effet majeur eni, qui est, dans une guerre insurrectionnelle, l'attentat, la répression, l'émeute, la répression, la révolution.
Si policiers et gendarmes sont dotés d'armes longues, ils n'en resteront pas moins policiers et gendarmes comme vous le décrivez : cette arme restera dans le coffre et ne servira pas au quotidien, sauf le jour de "LA BAVURE" qui mettra le feu aux poudres alors que nous sommes loin d'être en mesure de stabiliser une situation type 2005 mutée, c'est à dire avec des gens plus armés, plus aguerris, plus encadrés, d'un côté et des effectifs déjà consommés de l'autre sur les migrants et le contre terrorisme.
Alors nous auront un jour en France un scenario digne de "la chute du faucon noir" avec un équipage de policiers qui ouvre le feu et finit brulé dans un contexte d'émeute.
J'irai jusqu'à dire que je ne serai pas étonné que la phase I de cette guerre se clôture par la proclamation d'un califat quelque part, un peu en résonance de l'exemple de la Corse...
Excellent ajout.
SupprimerAttention aux fautes d'orthographe. Où sont passées les règles d'accord du participe passé ?
RépondreSupprimerOù ?
SupprimerCe combat est vraiment très difficile parce que les gens ne s'affrontent pas directement. A tous les coups, ce sont les innocents qui paient, que ce soit des attaques des terroristes ou des attaques contre ces derniers. Vivement la fin de cette "guerre".
RépondreSupprimer[citation]On peut aussi decider[...]notre système socio-économique et notre diplomatie.[/citation]
RépondreSupprimerOutre la demande cachée d'augmentation de budget que contient ce paragraphe, ne croyez-vous pas que toute cette émulation autour de comment se défendre plus efficacement, la "Garde nationale" etc... Ne soit pas une surréaction à ce qui se passe?
Les Jihadistes ont réussi deux attaques en 2015 et ont tué ou blessé environs 500 personnes. On a en France environ 4000 décès par infections nosocomiales. Il y a environ 1300 morts du au travail. 13000 personnes se suicident tous les ans...
Est ce que dans le fond on ne pourrait tout simplement pas considérer le terrorisme comme une nuisance et reconnaitre que l'année 2015 n'est pas nécessairement un échec profond mais éventuellement une anomalie statistique ou même juste le bruit de fond d'une lutte? Voire qu'il y a d'autres priorités plus pressantes.
Autant assouplir les règles d'ouverture est quelque chose de tout à fait envisageable (d'autant que ca ne coute rien), autant vouloir transformer en profondeur le modèle socio-économique (réduire l'aide sociale?)et augmenter les budgets ca me semble un peu rapide comme analyse sans plus de justification.
Bonjour,
SupprimerJe crois pouvoir vous donner un élément d'explication : les gouvernements successifs et de tous bords politiques ont depuis de nombreuses années cherché à faire des économies. Ils se sont systématiquement tournés vers les solutions faciles et peu risquées : réduire les budgets de défense, augmenter les dépenses sociales. Il faut dire qu'un régiment qu'on démantèle ne provoque pas d'émeutes, et on ne perd pas d'électeurs (ils votent souvent FN, on s'en doute) contrairement à nos banlieues. Donc l'Etat-Providence abandonne ses fonctions régaliennes (monnaie, militaire, ordre public) au profit des fonctions "providentielles" qui s'apparentent dans certains cas à de l'achat de votes voire à choisir la voie de l'abonnement payant à taux indexé sur le rapport de forces pour obtenir la paix civile.
Pour ce qui est de votre premier paragraphe, il revient à considérer le terrorisme comme quelque chose dont on peut s'accommoder, parmi d'autres nuisances. Sans nier la gravité des autres exemples que vous prenez, les comparaisons que vous faites prennent mal en compte la nature du problème : le terrorisme est un instrument efficace de déstabilisation des Etats, pas les épidémies de suicides ou de staphylocoques dorés (les victimes de maladies nosocomiales sont très majoritairement des personnes âgées déjà malades, les victimes des attentats sont des citoyens jeunes et actifs). Pas les maladies nosocomiales, ni les suicides et autres. Enfin, que direz-vous lorsque les terroristes auront perpétré des centaines d'attentats et causé des dizaines de milliers de morts ? Si cela arrive, pourrez-vous vous permettre de dire "zut, raté?" .
PS : ceci n'est pas un argumentaire en faveur du maintien de l'Etat d'Urgence. Au contraire.
""Les Jihadistes ont réussi deux attaques en 2015 et ont tué ou blessé environs 500 personnes. On a en France environ 4000 décès par infections nosocomiales. Il y a environ 1300 morts du au travail. 13000 personnes se suicident tous les ans..."""
Supprimerla comparaison est disons...osée et c'est un euphémisme. Vous auriez pu ajouter les femmes battues et les décès en parapente. Comparaison n'est pas raison.
En réponse au mail de "unknown" ci-dessus. "le terrorisme est un instrument efficace de déstabilisation des Etats, pas les épidémies de suicides ou de staphylocoques dorés (les victimes de maladies nosocomiales sont très majoritairement des personnes âgées déjà malades, les victimes des attentats sont des citoyens jeunes et actifs). Pas les maladies nosocomiales, ni les suicides et autres."
SupprimerL'épidémie de COVID19 est le contre exemple parfait de ce que vous énoncez. Jamais une crise n'a été aussi forte depuis le 2ème guerre mondiale. Economie et corps social déstabilisés.
Donc sachant qu'il est hors de notre portée budgétaire de prendre en compte de la même façon tous les risques , il est nécessaire de les hiérachiser pour cibler les efforts.
Trois solutions principales sont évoquées dans le cas d'espèce:
- densifier les forces de l'ordre (déjà nombreuses),
- mieux les former aux situations de violences terroristes,
- mieux les armer.
Sur le premier point une solution alternative consiste à déléguer une partie des missions de sécurité à des prestataires privés, ce qui ne manque pas de poser de nombreux problèmes , que vous évoquez succintement (ce n'est pas un reproche). Une autre soution est de recentrer les forces de sécurité, engluées dans des missions annexes (administration, transfèrements juidiciaires, gardes à poste des batiments publics ...) sur des missions de terrain.
Vous soulignez les défaillances du sytème de communication qui a engendré des retards lourds de conséquence. Une réflexion sur le sujet mériterait sans doute d'être conduite, avec par exemple un sytème d'alerte et de déploiement de renforts, qui ne nécessiterait pas de communication vocale.
La formation et l'entrainement à la gestion de ce type de situation sont des solutions peu couteuses.
L'équipement des forces de sécurité par des armes plus puissantes relève d'arbitrages budétaires qui ne sont pas hors de portée également. Question de priorité une fois encore. j'évoquerais en particulier le FN P 90 de Herstal qui équipe le GIGN et répond aux objectifs du concept d APDW (Advanced Personal Defense Weapon)
Bonjour Mon Colonel,
RépondreSupprimerMerci pour cet article instructif et intelligent comme toujours.
Je me permets d'émettre une idée que n'est pas abordée dans l'article : pourquoi ne pas doter les policiers d'armes de poing avec un mode entièrement automatique. Je parlebien d'une capacité à tirer en rafales d'une dizaine de balles, avec l'obligation de recharger l'arme après le tir.
Comme vous le faites remarquer, les armes tirant au coup par coup sont insuffisantes tandis que les armes de guerre sont destinées à des situations auxquelles les policiers sont mal préparés. 7
L'idée derrière la capacité que je propose est de placer les policiers en position de harceleurs ou d'embusqueurs contre les terroristes, afin de les fixer et d'augmenter le risque pour l'ennemi en cas de rencontre.
Comme vous l'avez dit, la plupart des échanges de tirs durant l'attaque sur Charlie Hebdo ont eu lieu lors de rencontres d'opportunité. Ensuite, l'environnement urbain est extrêmenent cloisonné, encourageant les séquences de tir brèves et intenses. Enfin, comme vous l'écrivez, le premier à ouvrir le feu est bien souvent celui qui l'emporte. Il faut donc une arme petite, fiable, pratique à courte distance, et à la puissance de feu élevée. C'est ce qui avait mené à l'adoption de la PPCH par l'URSS, et mon petit doigt me dit que l'UZI présente des points communs.
Certes, l'adoption de telles armes pourrait encourager leur prolifération, mais les terroristes attendront-ils cela pour les utiliser ?
Au plaisir de lire toute réaction à ce sujet,
Un lecteur.
Important au sujet sur mon blog:
RépondreSupprimerEn Janvier 2015, "Mediapart" s’est procuré la totalité du corpus des textes saisis en 2010 aux domiciles de Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly, deux des trois auteurs des attentats.
On y trouve un cyber livre (anonyme et en français) datant de 2009 ("les savants du sultan"). A la fin il y a une une critique lamentable du moufti 'Abdou'Aziz All A-Chaykh et aussi par déduction de la plus part des savants d'Arabie Saoudite pour leur proximité avec les autorités du pays...
En fait, ce genre d'attaque ne date pas de 2009. Il y a presque 20 ans, le noble savant AbdouSalam ibn Barjass a sorti un livre de 95 pages sur le sujet ayant pour titre "Qat'ou al-mira fi houkm doukhoul al-'ullamah 'ala al oumara" (La fin de la querelle sur l'accès des savants aux émirs ou "la fin de la querelle sur le jugement de l'entrée des savants chez les émirs"). Le livre est gratuit sur le site de l'auteur en arabe.
Il cite neuf récits prophétiques prouvant l'autorisation, la recommandation ou l'obligation pour les savants ou autres d'entrer chez les émirs ou autres gens du pouvoir.
Suite ici:
https://vers-le-firdaws.blogspot.com/2017/12/jihadisme-jihadologie-ou-metamorphose.html
Voir aussi: https://vers-le-firdaws.blogspot.com/2017/12/lislam-et-la-lutte-anti-terroriste.html
Votre dernIère phrase sonnait le glas de tout espoir de redressement : le courage ne peut rester la vertu de la seule 1ere ligne . Le 13 novembre le policier de la BAC avait réclamé aux soldats de la patrouille sentinelle de leur preter leurs FAMAS ; refus ...la trouille de faire une erreur administrative ...à pleurer . La 1ere ligne c.ad la BAC a donc lancé l'assaut du Bataclan seule sans armes automatiques . Et comble de la veulerie bureaucratique , le père d'une des victimes du Bataclan qui avait assigné l'Etat pour non-assistance a personne en danger a été débouté ... la trouille des soldats a donc trouvé sa justification légale ... Démission, faux-fuyants , maquillage juridique..rien n'a changé depuis.
RépondreSupprimerEn l'occurrence la BAC n'a pas donné l'assaut, car cela lui a été interdit. Pour le reste, je vous propose de lire
Supprimerhttps://lavoiedelepee.blogspot.com/2018/07/bataclan.html
Merci de votre précision; la justification du Gl Le Ray pour se disculper de son refus de faire entrer les soldats du peloton Sentinelle est affligeante et préoccupante puisque le Gl Le Ray vient d'etre chargé de la sécurié des JO .
Supprimera ce stade de la réflexion parce qu'il y en a un peu quand même, les "sachants" qui se permettent des remarques de syntaxe ou de grammaire feraient mieux de rester devant "des chiffres et des lettres" et ne pas emm. les lecteurs. pour qui vous prenez-vous ?
RépondreSupprimerBonjour Mr Goya
RépondreSupprimer"Face aux combattants auto-formés"
le qualificatif "combattant" ne convient pas. Employez les mots assassins, tueurs, viandards. Les combattants font face à d'autres combattants, pas à des civils désarmés qui n'ont aucune chance de survie.
C'est leur faire trop d'honneur qu'ils ne méritent pas.
Salutations
Licencié de la FFT ( Fédération Française de Tir ) le club de tir dont je fais pârtie accueille régulièrement des gendarmes ( entre autres ) qui s'entrainent au tir "de réaction", glogalement un tir à 6m de la cible. Il est vrai qu'il est facile de critiquer après derrière so nécran mais j'ai halluciné en lisant que "la policière de la BAC placée à dix mètres dans le coin droit du bâtiment en face d’eux tire, trois fois seulement, avec son pistolet, les rate". Il s'agit vraisemblablement un Sig-Sauer SP 2022 avec un chargeur de 15 coups en 9mm. Je comprends qu'elle puisse rater à 10 m ( et encore ) mùais utiliser 3 coups sur les 15 dont elle dispose ? Je rapelle qu'à la discipline du TAR ( Tir aux Armes rtèglementaires ) l'épreuve de vitesse sur cible tournante c'est 10 tirs avec 2 chargeurs de 5 coups en 10 secondes. Même si les tirs ne sont pas tous parfaits ils ne sortent que rarement de la cible. A 10m, cela veut dire que la majorité des tirs touche un individu. Au tir sportif la distance règlementaire de tir avec un pistolet est de 25m. Peut-être faudrait-il plus d'entrainement au tir pour les forces de l'ordre.
RépondreSupprimerCher Colonel, je suis un ancien de Sarajevo au passage, vous ecrivez : Des substances chimiques ou l’alcool simplement peuvent aider psychologiquement au moment, et surtout juste avant, l’action, mais souvent au prix d’une réduction des performances. je me permet juste de souligner que si lors de la 2ww ( 1939 ) les allemand donner de la pervitine a leur troupe ce n'etait pas pour une reduction de leur performance, de même les terroristes du hamas etait probablement sous captagon selon le washington post ... des analyses toxicologique on elle etait faite sur les 2 freres ? si oui cela est il declassifié ? j espere que l'armée française est consciente des pouvoir de certain medicament a augmenter la concentration et le focus et que des test sont realisé avec et sans les medicaments exemple : mdfl. ce qui permet de s'entrainer avec le medicament afin de renforcer la confiance et la connaissance du produit car nos ennemie eux s entraine avec, et qu il est grand temps de referencer mais aussi de tester ses substance et de les connaitre précisément pour les utiliser a notre avantage notamment pour les troupes d'elites.
RépondreSupprimerBien cordialement
David