J’étais en train de terminer une première version de cet article (en vue d’une intervention prochaine) quand on m’a signalé un article de Bernard Ghetta sur le même thème, paru cette semaine dans Libération (« L’hyperpuissance défunte »).
Si je ne conteste pas le diagnostic général d’une puissance amoindrie, je ne suis pas d’accord avec Ghetta sur plusieurs points, notamment ce qui constitue le prétexte de son article : les élections à venir au Congrès (midterms, 4 novembre) n’intéressent peut-être pas beaucoup en France, mais elles pourraient néanmoins avoir un impact pour le reste du monde et la France en particulier si les républicains regagnent le Sénat. Impact entre autres sur les négociations avec l’Iran, les négociations commerciales (traité transatlantique notamment), et la relation Etats-Unis/Chine ; j’y reviendrai dans un futur article, of course.
Plus largement, il me semble que si un changement de majorité à Washington a aujourd’hui moins d’impact que par le passé, il faut y voir avant tout une conséquence du dysfonctionnement politique des institutions américaines, plus qu’un effet de leur puissance, amoindrie ou non – sans compter que l’inaction ou l’impuissance américaines ont également un impact sur le monde qu’il est difficile d’ignorer, les exemples récentes ne manquent pas.
Enfin, sur cette question de la puissance américaine, il s’agit d’une discussion essentielle que l’on clôt souvent (et avec une joie non dissimulée) un peu trop rapidement en parlant d’hyperpuissance défunte.
Voici donc un début de réflexion sur l’hyperpuissance américaine, l’évolution du système international, des définitions de la puissance et de la stratégie de puissance des Etats-Unis, sur le déclin également, l’avènement ou non d’un monde multipolaire, et le destin des grandes puissances dans l’histoire…
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