mercredi 9 octobre 2013

Une révolte intellectuelle militaire au début du XXe siècle

Fiche au chef d’état-major des armées 2008
Le mouvement dit des Jeunes Turcs, survenu en France quelques années seulement avant la Grande guerre, est atypique dans l’histoire de la pensée militaire dans la mesure où il est né, non pas d’un désastre mais de l’anticipation de celui-ci par de jeunes officiers hostiles au pouvoir politique et déçu par la paralysie de leur haute hiérarchie. Ce mouvement, débordé par son succès, a cependant débouché sur une sorte d’hystérie collective qui sous le nom de l’ « offensive à outrance » à été la cause de grands massacres mais aussi, peut-être, de la volonté de fer qui a permis de surmonter les échecs initiaux. A l’heure où s’engagent des réformes profondes dans un contexte général de doute, il n’est peut être pas inutile de voir pourquoi et comment un tel mouvement a pu naître et s’imposer.
Les sources du malaise
Le mouvement Jeunes Turcs est né en premier lieu d’un divorce entre l’armée et l’élite intellectuelle du pays à l’orée du XXe siècle. Cette période est celle où se répand l’idée que la guerre entre les nations européennes est révolue du fait de l’interpénétration des économies, du triomphe de la raison positiviste et de la dissuasion des armements modernes. La meilleure anticipation de la guerre future est alors celle que fait en 1898 le banquier polonais Jean de Bloch dans La guerre, mais cette description de nations engluées pendant des années dans une guerre totale est tellement apocalyptique que personne ne la croit seulement possible. A la même époque, le jeune Churchill écrit une lettre où il se plaint de la longue paix qui, d’évidence, s’annonce en Europe. 
Mais simultanément, et pour la première fois dans l’Histoire, les classes aisées et les intellectuels sont appelés, par les lois de 1899 et de 1905, au service militaire en France. Ils y rencontrent une institution dont la culture est encore héritée du Second Empire, voire de l’Ancien Régime, époque où « le soldat est recruté dans la partie la plus vile de la nation » (L’Encyclopédie). De cette rencontre naît, chose inédite, une littérature de la vie en caserne, souvent peu flatteuse pour l’armée (Le cavalier Miserey d’Hermant, Les sous-offs de Descaves, Le colonel Ramollot de Leroy, etc.). Ce mouvement critique (qui suscite en réaction des articles comme Le rôle social de l’officier de Lyautey en 1891), vire à l’antimilitarisme après l’affaire Dreyfus (1898).
Ce divorce prend une nouvelle tournure avec l’arrivée au pouvoir des Radicaux en 1899, bien résolus à transformer un corps d’officiers « recrutés dans les milieux traditionnalistes et catholiques et vivant en vase clos, jaloux de leur autonomie et attachés au passé » (Waldeck Rousseau). L’affaire des fiches (1904) fait éclater au grand jour cette politique d’épuration et jette d’un coup la suspicion sur le corps des officiers généraux nommés sous ce pouvoir politique.
Simultanément, soucieux de toucher les « dividendes de la paix », le gouvernement diminue drastiquement les dépenses d’équipement (950 millions de francs pour les achats de matériels neufs sur 12 milliards de budget de 1900 à 1912). Pire encore, en l’absence de forces spécialisées, l’armée est massivement employée dans des missions de sécurité intérieure, dans le cadre des inventaires des congrégations (1905), des grèves des mineurs du Nord (1906) et des viticulteurs (1907). L’antimilitarisme se répand dans les milieux populaires. Il y a 17 000 insoumis en 1909.
A l’encontre du discours officiel, le moral des officiers s’effondre. Les candidatures à Saint-Cyr et Saint-Maixent chutent. Les départs se multiplient notamment chez les Polytechniciens, pour qui la voie militaire sera désormais marginale.
Une rébellion intellectuelle
Mais cette « contestation par la fuite » se double d’une colère rentrée contre un « haut commandement vieilli dans des idées périmées, rendu méfiant par une période de politique agitée, sceptique et impuissant » (Joffre). En 1905, le capitaine Jibé écrit dans L’armée nouvelle : « la génération actuelle des capitaines, voire des officiers supérieurs, est fort étonnée de constater combien ses idées cadrent peu avec celles de la majorité de nos généraux ». En 1907, au cours d’un exercice, le lieutenant-colonel de Grandmaison déclare au général Percin : « Nous sommes un certain nombre de jeunes officiers très convaincus de la justesse de nos idées, de la supériorité de nos théories et de nos méthodes, et bien résolus à les faire prévaloir envers et contre tous».
Ce « petit noyau militaire, travailleur, instruit, audacieux, ayant le culte de l’énergie et de la maîtrise du caractère » (Joffre) va finalement pouvoir s’exprimer à partir de 1911 avec le changement de gouvernement et surtout la montée rapide des périls qui changent d’un coup la perception que l’on a de l’emploi des forces. Aussi sûrement que la paix était certaine, à peine quelques années plus tôt, la guerre apparaît désormais comme inévitable. Or, l’armée française n’est plus prête à la guerre (c’est même une des raisons pour laquelle cette guerre survient, l’Allemagne voulant profiter de l’opportunité de la faiblesse française).
Constatant l’absence de projet de la part du corps des généraux, ces jeunes officiers contestataires-baptisés Jeunes Turcs par référence aux jeunes officiers qui ont imposé des réformes au Sultan en 1909- décident de prendre les choses en main, non pas par la contestation politique, qu’ils exècrent, mais en investissant le champ intellectuel doctrinal, rigide depuis la fin du XIXe siècle. Le premier coup est donné par les deux conférences données en 1911 par le lieutenant-colonel Loiseau de Grandmaison, du 3e bureau de l’Etat-major de l’armée, aux stagiaires du Centre des hautes études militaires, de création récente.
Grandmaison est alors très représentatif des jeunes officiers brevetés qui participent à la pensée militaire non institutionnelle. Saint-cyrien, il n’a aucune sensibilité technique, ce qui lui fait manquer toutes les innovations  technologiques de son temps (mitrailleuses, aéroplanes, automobiles), mais il se passionne en revanche pour les pré-sciences humaines de l’époque, notamment « la psychologie des foules ». Aussi les facteurs moraux, « les seuls qui comptent à la guerre » selon lui, constituent un leitmotiv. Ces fameuses conférences battent en brèche la doctrine officielle, jugée par beaucoup comme trop rigide et incarnée alors par Foch, directeur de l’Ecole supérieure de guerre. Foch lui-même est assez mal accueilli par les jeunes officiers du 20e corps dont il prend le commandement juste avant la guerre, car jugé trop timoré.
Au contraire du règlement de service en campagne de 1895, Grandmaison prône l’audace, la décentralisation du commandement et « la prise à la gorge » de l’adversaire par un assaut immédiat et direct.
Une psychose collective
Les conférences de Grandmaison ayant rencontré un vif succès et ne suscitant aucune opposition, les Jeunes Turcs se sentent encouragés à s’exprimer en profitant pleinement des « réunions d’officiers », librairies militaires et multiples revues qui sont à leur disposition. Ils vont même bénéficier de l’appui du général Joffre, nouveau général en chef, qui n’a pas confiance dans ses généraux et préfère confier la redéfinition de la doctrine à ses jeunes officiers d’état-major, ce qui aboutit aux règlements de 1913-1914 où  « l’armée française, revenue à ses traditions, n’admet plus dans la conduite des opérations d’autre loi que l’offensive ».
Par ondes concentriques, les idées des Jeunes-Turcs, qui coïncident avec le renouveau spiritualiste et nationaliste de l’époque, se répandent dans le reste du corps des officiers. Un chroniqueur de La Gazette de l’Armée du 28 mars 1912 constate que : Cette réaction salutaire, née des dangers de l’heure incertaine et d’un grand frisson de patriotisme, a su gagner tous les cœurs, tous les milieux, se faire sentir jusque dans les plus petits rouages de l’armée, secouer les règlements assoupis dans un pédantisme aveugle. L’impact sur la vitalité des corps de troupe est indéniable mais en se diffusant, les idées se simplifient et prennent un tour extrême. Pour le lieutenant-colonel Montaigne, dans Vaincre (1913), « le salut est dans la révolte de la volonté contre la raison ». De son côté, dans L’offensive française (1912), le lieutenant (breveté) Laure rejette « le progrès de la science et des idées qui développe au sein des nations les plus civilisées le microbe des utopies et le germe de la défaillance des caractères ». Cet état d’esprit débouche, surtout chez le tiers de Saint-cyriens issu de l’enseignement catholique (pour 1% en 1847) sur l’exaltation du sacrifice. Le rôle des officiers est alors, selon le capitaine Billard (Éducation de l’infanterie, 1913), de faire des soldats « des gens qui veuillent bien se faire tuer ». Et effectivement, 600 000 Français vont se faire tuer avant que l’emprise intellectuelle des Jeunes Turcs ne se relâche définitivement, à la fin de 1915.

Enseignements
La pensée institutionnelle construit les modèles d’emploi ou d’organisation des forces. Elle est capable de les améliorer mais éprouve généralement de grandes difficultés à les réfuter lorsque ceux-ci ne sont plus adaptés. Il est donc nécessaire de pouvoir s’appuyer sur des idées alternatives qui pour être neuves doivent être libres et donc sortir du champ institutionnel. La pensée libre fait alors office d’ « opposition » par rapport à la « majorité » dominante. Toute la difficulté réside alors dans l’alternance qui peut être « douce » ou au contraire s’opérer par des coups d’Etat.
Or la culture française souffre à cet égard de plusieurs défauts. Dans la tradition cartésienne, les concepts sont d’abord des constructions intellectuelles à peu près complètes que l’on confronte ensuite aux faits (voire que l’on illustre par eux). Dans la tradition aristocratique, ces constructions sont aussi largement le monopole de ceux qui ont un « titre » adéquat (titre universitaire, officiers supérieurs, si possible brevetés, et surtout généraux).
Critiquer une idée revient donc à critiquer un chef, ce qui ne manque pas de susciter de vives réactions et éventuellement de porter préjudice à la carrière de l’insolent. Sous le Second Empire, le maréchal de Mac Mahon rayait de l’avancement tout officier qui avait un nom sur un livre et dans les années 1930, le général Gamelin imposait l’imprimatur de son cabinet pour tout article. La pensée libre a donc tendance à ne s’épanouir en France que lorsque le dogme est détruit par l’ennemi (1870, 1940) ou lorsque il ne s’applique pas ou plus à la situation en cours et que la « technostructure » est visiblement incapable de le faire évoluer. On peut alors assister à une « offensive intellectuelle » qui, si elle n’est pas captée par les organes institutionnels, peut « monter aux extrêmes ». On a vu le cas des Jeunes Turcs mais celui des excès des adeptes de la guerre révolutionnaire (Lacheroy, Trinquier, Argoud, etc.) qui ont réussi à imposer leurs idées de 1957 à 1960 est très similaire.

Dans une société de l’information, bénéficiant de nouveaux moyens de communications et d’une plus grande liberté d’expression grâce au nouveau statut général, on ne peut exclure que le sentiment de frustration que connaît incontestablement une partie du corps militaire ne débouche sur un phénomène semblable à celui des Jeunes Turcs. Des difficultés sérieuses à remplir ses missions ou des pertes élevées jugées inutiles pourraient par exemple servir de déclencheur. Dans une telle hypothèse, il faudra soit considérer ces hommes et ces femmes comme des rebelles, soit accepter le débat interne. Dans tous les cas, il paraît nécessaire de l’anticiper. 

12 commentaires:

  1. Mon Colonel,

    Très intéressant article, comme toujours. Je souhaiterais toutefois apporter une nuance sur les derniers "jeunes turcs" ou plutôt "centurions" en date, i.e. les colonels des guerres d'Indochine-Algérie : Lacheroy, qui était passé par le cabinet du Ministre de la Défense, était me semble-t-il lucide sur les risques de dérapages et donc prudent sur l'emploi des techniques de contre-insurrection, cf. sa conférence du 2 juillet 1957 : "l'emploi tactique des troupes de pacification suppose qu'à tous moments on commande, c'est-à-dire qu'on ne se laisse jamais gagner à la main en particulier pour des questions d'autorité même par ses meilleurs subordonnés.

    Les meilleurs souvent vous gagnent à la main dans certains problèmes de pacification parce qu'ils y vont trop fort ou parce qu'ils vont trop loin alors que ce n'est pas politique à ce moment donné ou sur ce point donné.

    Les faiblesses de certaines de nos organisations en guerre révolutionnaire viennent de ce que nos réglementations sont mal adaptées à cette guerre, ce qui fait qu'on tolère certaines choses qu'on ne peut pas, qu'on n'ose pas mettre dans les règlements, et, les ayant tolérées, on ne sait plus où s'arrête la tolérance. Eh bien, c'est aux chefs à prendre la responsabilité de la tolérance, à accepter, mais à s'en tenir là et rien que là, et à ne jamais se laisser dépasser."

    Lacheroy insistait beaucoup sur les aspects politiques et psychologiques de ce genre de guerre, là où Trinquier pensait essentiellement à la coercition physique.

    Plus que Lacheroy (sans doute politiquement discrédité par sa participation à l'OAS), ce sont sans doute Trinquier (et son "adjoint" Aussaresses), Argoud et quelques autres qui ont le plus dérapé.

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    1. C'est vrai mais je n'ai pas voulu rentrer dans le détail. On peut dire aussi que Grandmaison s'est révélé un excellent chef au combat et est passé de colonel à général de corps d'armée en un an, avant de se faire tuer.

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  2. Mon colonel,

    il n'y a pas que les jeunes officiers pouvant souffrir d'une frustration à exprimer des idées. Le corps des sous-officiers et officiers-mariniers rencontrent aussi à leur niveau ce sentiment de frustration. Il est difficile de vouloir faire passer une idée d'utilisation sur un équipement quand on est confronté à une forme de sclérose bloquant toute initiative de leur part, forme de sclérose provenant d'une hiérarchie trop attaché à la tradition d'arme.

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    1. Vous avez raison (je suis un ancien sous-officier). Je modifie mon propos.

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  3. Le problème n'est-il pas que la posture reste binaire :
    On a vu les mésaventure du Général Desportes après s'être exprimé dur la guerre d'Astan alors qu'à la même époque un colonel US pouvait écrire un article de même teneur dans une des revues de l'Armee US : la liberté d'expression de ceux-ci m'a toujours étonné (ou plutôt à l'inverse la rigidité posturale française)

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  4. Dans la société française au sens large, le débat est possible.

    Pourtant, n'y observe-t-on pas aussi une montée aux extrêmes...? Nous sommes un des seuls pays avec trois obédiences trotskistes, il n'y a pas si longtemps deux obédiences d'extrême droite, deux lignes centristes, deux partis indépendants proches de l'UMP (celui de Boutin et le CNIP)...

    Alors, est-ce que la montée aux extrêmes vient de la hiérarchie militaire, ou n'y aurait-il pas aussi une composante propre à l'état d'esprit général des Français ?

    Par ailleurs, si vous considérez que la rigidité de la hiérarchie entraine une montée aux extrêmes de la critique, vous serez sans doute prêt à admettre que, dans certains cas, une critique sans mesure (ou par principe) conduit...à une rigidifaction de la hiérarchie, pour ne pas se laisser déborder.

    Un officier du Grand Etat-Major Allemand de la fin du XIXe peut demander leur avis à ses subordonnés (comme le mentionne le général Bach, dans son livre sur les fusillés de 1914 qu'il me semble voir en filigrane de votre article), en partie parce qu'il est en position forte et qu'il ne craint pas de se faire bouffer par dessus ou par dessous.

    De Gaulle a eu quelques phrases bien vues sur le sujet, lorsqu'il parle de la difficulté à diriger un pays ayant plusieurs centaines de variétés de fromages.
    Ou, dans ses Mémoires, lorsqu'il mentionne en passant que "tout est toujours en cause" en France.

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    1. "Il y a lieu ici de dire un mot de la façon dont les grands groupes nationaux s'adaptèrent aux conditions générales d'existence dans les camps de concentration allemands.
      Par leur tempérament et leur constitution généralement moins robuste, les Français souffrirent davantage que les autres des difficultés de la vie dans les camps. Leur individualisme très accusé et leur niveau intellectuel généralement très élevé leur causèrent de nombreuses difficultés qui auraient pu être évitées, et pour lesquelles on montra souvent, chez les autres, peu de compréhension. Un certain nombre de personnalités françaises se firent les meilleures relations dans le camp. Mais, dans l'ensemble, ils étaient dans une mauvaise situation.

      Il s'avéra impossible de les grouper afin de leur permettre de mieux résister et de les rendre plus utiles à la 'communauté des opprimés', car ils étaient incroyablement divisés au point de vue politique.

      Seul le groupe minoritaire des communistes français a, par exemple à Buchenwald, entretenu d'étroits contacts avec la direction interne* du camp. De même que pour leurs camarades Allemands, ils n'eurent pas la force de procéder à l'épuration de criminels camouflés en politiques et autres éléments douteux, de sorte que la protection que pouvait accorder ce groupe resta souvent unilatérale.

      La grande majorité des Français qui étaient dans les camps, exception faite de leurs médecins, qui obtinrent pour la plupart d'importantes situations dans les infirmeries de détenus, étaient exposés, sans défense, à toutes les infortunes.

      Les Hollandais se sont tenus très vaillamment. Les oppositions en leur sein étaient souvent très accentuées au début, mais avec le temps elles s'adoucirent et s'aplanirent considérablement.
      (...)
      Pendant près de six mois, jusqu'à la fin de 1944, il y eut à Buchenwald 167 pilotes anglo-saxons. Solidement organisés sur des bases militaires, ils étaient en étroit contact avec les personnalités dirigeantes du camp n'appartenant pas au parti communiste, entretenaient des contacts très loyaux avec les chefs du parti communiste allemand et avaient également d'utiles contacts avec les prisonniers de guerre russes. Comme les Danois, les Anglais étaient d'ailleurs réservés, ce qui était dû non seulement à leur caractère mais également à leur métier particulier. En prévision de la fin du camp de Buchenwald, on a établi avec leur aide plusieurs plan d'action remarquables."
      extrait du livre "l'Etat SS" (1946), de Eugen Kogon, autrichien détenu à Buchenwald de 1938 à 1945.

      * direction clandestine, ayant réussi à se procurer poste de radio et armes, car ils anticipaient que les Allemands risquaient de les massacrer à la libération des camps et entendaient vendre chèrement leur peau.

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    2. Donc, les Français sont des lâches, incapables de s'organiser en société, et sont en plus débiles physiquement. D'accord. La question est donc : que faisons nous de ce peuple de sous-hommes, de larves? Suicide en masse? Euthanasie obligatoire? Devons-nous tous rouler sur le côté et mourir poliment, sans doute pour cèder la place à des peuples par essence supérieurs, tels nos amis Anglois au "modèle" semble-t-il si supérieur en tout?
      Donc, on éteint la lumière, et on ferme le rideau?

      Cette morosité, ce plaisir morbide à se faire du mal, tout celà est désespérant.

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    3. Intéressante citation. Merci.

      Concernant la détention des officiers supérieurs, les généraux, il y a - je crois me souvenir, je vous cite de mémoire - un excellent témoignage dans le dernier livre du colonel Max Schiavon :
      http://editionspierredetaillac.com/index.php?id_product=8&controller=product

      "Leur individualisme très accusé et leur niveau intellectuel généralement très élevé leur causèrent de nombreuses difficultés (...) se firent les meilleures relations (...) Il s'avéra impossible de les grouper (...) car ils étaient incroyablement divisés au point de vue politique. (...) La grande majorité des Français (...) étaient exposés, sans défense" ; toute cette description fait malheureusement penser à l'actualité...

      Mais savez-vous quel est le passage que je trouve le plus intéressant ? Celui-ci : "Par leur tempérament et leur constitution généralement moins robuste". Pourquoi ? Parce que ça me fait penser au rugby ! ;-)) J'ai récemment lu des témoignages sur les premières confrontations internationales du XV de France, et les joueurs français se faisaient laminer par des "monstres" Néo-Z. ou Sud-Af. Les Français étaient gringalets et peu musclés, et les anglo-saxons étaient des "armoires à glace". On arrivait pas à les plaquer, et eux nous assomaient... On garde un peu ça encore aujourd'hui : les colosses français sont rares et nos joueurs sont assez frêles et pas bien grands.

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    4. plus si vrai le jugement sur les différences de gabarit entre rugbyman français et sudiste, le professionnalisme est passé par là... mais c'est un autre débat.

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    5. Article très intéressant, espérons que la haute hiérarchie comprenne l’intérêt de la liberté d'expression, même pour les militaires, et l’intérêt de la réflexion idéologique.

      Un Anonyme dit :
      "Pourtant, n'y observe-t-on pas aussi une montée aux extrêmes...? Nous sommes un des seuls pays avec trois obédiences trotskistes, il n'y a pas si longtemps deux obédiences d'extrême droite, deux lignes centristes, deux partis indépendants proches de l'UMP (celui de Boutin et le CNIP)...

      Alors, est-ce que la montée aux extrêmes vient de la hiérarchie militaire, ou n'y aurait-il pas aussi une composante propre à l'état d'esprit général des Français ?"


      Le problème de la monté des extrêmes vient bien d'une pensée unique : il n'y a aucune réflexion idéologique dans les partis au pouvoir, reste donc uniquement des faible partis indépendant et les médiatiques extrêmes pour proposer des idées nouvelles.

      Certaines Idées

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  5. François Chauvancy11 octobre 2013 à 22:33

    Mon cher Camarade
    beau sujet qui mériterait un débat au moins interne, par exemple un colloque sur la capacité intellectuelle des armées à innover et à se projeter dans l'avenir . Avons-nous d'ailleurs les structures, l'état d'esprit, sinon l'ouverture intellectuelle permettant cette éclosion de réflexions peut-être iconoclastes et dérangeantes? Il faudra sans doute une défaite (ou une révolution) pour que cela se produise. Bon WE

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