mercredi 16 octobre 2013

Edmond Michelet et la réduction des effectifs militaires de 1946

Fiche au chef d’état-major des armées, 2008

La fin de la Seconde Guerre mondiale et l’élection de l’Assemblée constituante en novembre 1945 sont l’occasion d’une redéfinition complète de la politique de défense française.

Deux grandes visions s’opposent alors. Celle de la majorité parlementaire, très à gauche, est marquée par l’idée qu’avec l’écrasement de l’Allemagne, la sécurité du pays est assurée pour au moins vingt ans et que, dans ces conditions, il paraît incongru de dépenser autant pour une armée devenue inutile alors que les besoins de la reconstruction sont immenses.

En face, le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, est encore persuadé que la France ne retrouvera son rang que si elle dispose d’une armée puissante et dont le budget ne saurait descendre en dessous de 30 % de celui de l’Etat.

Cette opposition prend un tour très violent lors du débat sur les crédits militaires, du 30 décembre au 1er janvier 1946. Le socialiste Christian Pineau, rapporteur général de la commission des Finances, déclare alors :

La politique de la grandeur, ce n’est pas la politique de l’enflure ; ce n’est pas la politique de la grenouille. Nous ne travaillons pas pour les images d’Epinal de l’avenir ; mais pour le développement matériel et culturel d’un peuple qui a vu ses ressources détruites et sa culture menacée. Et je me demande vraiment si ce peuple peut consentir à des sacrifices aussi lourds que ceux qui lui sont demandés pour l’entretien d’une armée dont nous savons fort bien que l’efficacité serait à la mesure du passé.

De Gaulle présente sa démission quelques jours plus tard et la politique de défense se résume très vite en une réduction massive des effectifs militaires, alpha et oméga de la rénovation des armées comme du relèvement économique du pays.

La mission d’Edmond Michelet 

Dans le gouvernement issu de l’élection de l’Assemblée constituante, c’est Edmond Michelet qui reçoit le portefeuille de ministre des Armées, à distinguer du ministère de la Défense nationale qui reste, pour quelques semaines encore, l’apanage du général de Gaulle.

Le ministre des Armées est alors surtout en charge de toutes les questions touchant le personnel et c’est donc à lui qu’incombe la démobilisation la plus délicate que l’armée française ait jamais connue, dans des conditions budgétaires dramatiques et un contexte psychologique explosif. Au moment où Michelet prend ses fonctions, les forces armées françaises représentent un total de 1 105 000 hommes, soit à peine 200 000 de moins que le jour de la victoire, six mois plus tôt.

La mission de Michelet est de réduire les effectifs de moitié en un an et ceci sans aucun accompagnement budgétaire ni reclassement possible dans la fonction publique puisque le but est de diminuer les dépenses de l’ensemble de l’Etat. Des commissions de dégagement de fonctionnaires, popularisées sous les noms de « la hache » et de « la guillotine » sont chargées de traquer les effectifs en surnombre.

Après avoir constitué son cabinet militaire (avec le général Ely à sa tête), Michelet présente son programme le 21 décembre 1945 devant un aréopage associant la presse et les 120 officiers généraux pourvus d’un commandement. Il est suivi à la tribune par le général Juin, chef d’état-major de la Défense nationale et les chefs d’état-major de chaque armée : de Lattre (Terre), Lemonnier (Marine) et Léchères (Air).

Michelet parle alors d’un objectif chiffré, alors de 400 000 suppressions de postes, mais sans vraiment préciser la proportion des démobilisés, des épurés, des civils et surtout des cadres d’active qui devront être dégagés malgré la loi Soult du 7 juillet 1832 (en vigueur jusqu’au statut de 1972) qui les rend propriétaires de leur grade.

L’annonce d’une semblable réduction est aussitôt saluée par une presse dans l’ensemble très antimilitariste.

Expliquer et défendre

Pendant toute l’année 1946, Edmond Michelet doit sans cesse se justifier devant la presse de l’avancée de la réduction des effectifs, de la lenteur de l’élimination des « vichystes » ou de l’ostracisme dont seraient victimes les FFI. Il en profite pour tenter de montrer combien les militaires, soumis à rude épreuve, sont dignes d’estime.
Le 3 octobre, il déclare :

Tout ce que je vous demande, c’est que dans les attaques à l’égard du ministre, vous n’attaquiez pas l’armée qui à l’heure actuelle, est vraiment douloureuse […] quand j’ai vu des caricatures représentant des soldats au rab de rab, alors que les malheureux gagnent moins que les fonctionnaires civils parce qu’ils n’ont pas d’indemnités et que du fait de la cherté des choses, ils se trouvent dans une situation très difficiles, j’ai été douloureusement étonné. Savez-vous qu’il y a beaucoup d’officiers qui ne prennent qu’un repas par jour ?

Toute la communication du ministère est relayée par une lettre hebdomadaire d’une douzaine de pages baptisée Informations militaires et distribuée dans toutes les unités des armées avec une rubrique « Mises au point, démentis » qui rectifie les allégations antimilitaristes de la presse. En mai 1946, il publie une brochure bilan intitulée Vers les armées de demain.

Michelet doit aussi défendre son action devant l’Assemblée constituante, très hostile aux militaires. Il prononce deux grands discours les 3 avril et 2 octobre 1946. Dans le premier il déclare : « les armées sont au premier rang de ceux qui ont réalisé effectivement la politique d’économies voulues » puis évoque « le grand problème social que pose ce dégagement massif » et atteint des serviteurs loyaux qui « seraient restés en place s’ils avaient appartenu à un autre grand corps de l’Etat ». Six mois plus tard, il tente de montrer qu’une logique purement budgétaire risque d’aboutir à l’abandon de toute politique de défense : « Si nous voulons rester un pays dont la voix compte et dont on respecte  les décisions et l’indépendance, il nous faut conserver les forces militaires indispensables pour remplir ces missions ».

Pour que l’âme perdure

La marge de manœuvre n’est guère plus large du côté des chefs militaires qui ne se privent pas de lui faire savoir qu’il est impossible de remplir les missions demandées avec les moyens alloués. Le général de Lattre en particulier n’hésite pas non plus à montrer au ministre son insignifiance, en prononçant sans autorisation des discours officiels, y compris devant le président du Conseil ou en faisant visiter les nouveaux camps d’instruction à des délégations ministérielles. Surtout, il freine systématiquement les mesures de réduction d’effectifs jusqu’à se faire rappeler sèchement à l’ordre en décembre 1946.

Conscient des sacrifices demandés, Michelet multiplie les gestes symboliques. Il n’hésite pas en particulier à se déplacer dans les unités pour montrer aux militaires qu’il les comprend. Informé d’une grave crise de moral à l’Ecole de Cherchell, il effectue le voyage pour inaugurer un monument aux morts de la guerre de 1939-1945, puis il reçoit individuellement chacun des élèves officiers sautant même le repas officiel prévu en son honneur. Il lit et répond lui-même aux lettres qui lui sont directement adressées. Il veille à accompagner chaque notification de dégagement d’un mot manuscrit personnel et accède à toutes les demandes de rendez-vous des officiers dégagés.

Chaque fois qu’il s’adresse aux militaires, Michelet insiste sur la gloire des régiments visités et les devoirs moraux imposés par les sacrifices des héros. Ainsi en mai 1946, il déclare devant les élèves de l’Ecole polytechnique :

Vous sentez bien, Messieurs, que la participation à la gloire des morts exige un don en retour et que nous n’avons pas le droit de nous réclamer d’eux que si nous introduisons dans notre vie une dignité, une profondeur et une ascèse nouvelle.

Prenant la parole à Mengen devant les aviateurs de la 11e brigade de bombardement, Michelet présente la dissolution de cette unité comme un nouveau défi à relever :

Si les difficultés financières du pays nous obligent à des sacrifices passagers, l’âme de l’armée doit demeurer intacte. C’est simplement une autre forme de courage qui nous est imposée. Après avoir eu celui de nous battre, nous aurons celui de maintenir l’espérance […] l’héroïsme des combats s’affirme dans les instants sublimes et passagers de la bataille, l’héroïsme de la paix est une lutte plus obscure et d’autant plus méritoire, qui dure tous les instants.

Pour que « l’âme de l’armée » perdure, il veille à ce que les traditions des régiments disparus soient maintenues par le biais d’amicales régimentaires animées par des officiers de réserve et subventionnées par le ministère des Armées. Par ce biais, les unités ne sont pas symboliquement dissoutes mais seulement suspendues. Les cadres rendus à la vie civile doivent garder un rôle essentiel dans la réserve en particulier pour l’encadrement des jeunes lors des périodes de formation prémilitaires. Face au marasme ambiant, Edmond Michelet ne dénie nullement le sacrifice exigé mais il estime que les militaires seront capables de le surmonter puisqu’ils ont été capables de relever la France pour la mener à la victoire.

Lorsqu’il quitte son ministère en décembre 1946, Michelet, par son humanité, a imposé aux militaires une démobilisation beaucoup plus rapide que celle qui suivit la Première Guerre mondiale, assortie du plus important dégagement de cadres d’active jamais connu, dans un contexte où l’armée n’avait pas retrouvé sa popularité, définitivement entamée par la défaite de 1940. Il n’y a eu alors aucun mouvement collectif de colère.

Sources 
Philippe Masson, Histoire de l’armée française de  1914 à nos jours, Perrin, 2002.

Claude d’Abzac-Epezy, Edmond Michelet et la démobilisation de l’armée française (1945-1946), paru dans la Revue historique des armées n°245, 2006.

15 commentaires:

  1. Il y a un point commun à toutes les grandes évolutions organisationnelles réussies, surtout lorsqu'elles demandent des sacrifices : le respect des personnes concernées.

    RépondreSupprimer
  2. Si l'Edmond Michelet de 1946 peut soulever un '' prurit d'émotions " ( nov. 1945 / 46), n'oublions pas le Garde des Sceaux Michelet de 1960 qui a fait échoué la paix des braves entre l'ALN de l'intérieur et les émissaires français !

    RépondreSupprimer
  3. Michelet a fait échouer la "Paix des braves". Révisionnisme, quand tu nous tient!!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et ça, c'est du révisionnisme??
      L'Association France-Algérie1 a été fondée le 20 juin 1963 par des personnalités françaises réunies à l'initiative du Général de Gaulle autour d'Edmond Michelet, ancien Garde des Sceaux. Elles avaient en commun la conviction profonde que l'accession de l'Algérie à l'Indépendance en juillet 1962 pouvait établir entre les deux États et les deux peuples une ère nouvelle de relations faites d’estime et d’amitié.

      Se trouvaient parmi ces personnalités d'anciens résistants français comme Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Anise et André Postel-Vinay, Joseph Rovan, David Rousset, Robert Buron, Stéphane Hessel. Se trouvaient aussi des responsables militaires ou des fonctionnaires qui avaient dénoncé les terribles dérives de la guerre d'Algérie et s'y étaient opposé comme le général Jacques Pâris de Bollardière, le général Pierre Billotte, Paul Teitgen, des journalistes et hommes de lettres comme Jean Daniel, Jean Lacouture, Jean-Marie Domenach, André Frossard, François Mauriac. Il y avait aussi des Pieds-noirs qui avaient su résister au fatal engrenage de la haine et de la violence pendant les années de guerre, des responsables étudiants algériens et français qui avaient milité ensemble, tous désormais pressés de tourner une page d'histoire douloureuse et confiants dans l'avenir. Certains animaient déjà des associations de solidarité avec le peuple Algérien : Le « Fonds d'aide aux victimes des attentats de l'O.A.S. » créé en 1961 par André Postel-Vinay et François Bloch-Lainé, « Le Fonds de solidarité Franco-Algérien » créé par Germaine Tillion et Pierre Emmanuel et « Le Comité Djamila Boupacha » par Françoise de Liencourt et Jacques Fonlupt-Espéraber.

      Ils furent rapidement rejoints par des jeunes gens qui avaient accompli leur service militaire en Algérie ou qui y avaient effectué leur stage d’élèves de l’École nationale d'administration, comme Pierre Joxe, Jean-Pierre Chevènement ou Bernard Stasi et d’autres encore. Tous sont restés fidèles à leur engagement et acquis à une coopération exemplaire dans le respect des intérêts de chacun en faveur d’une Entente durable entre les deux États et les deux peuples français et algérien.

      Depuis sa création, l’Association France-Algérie a multiplié les initiatives de voyages d'élus locaux en Algérie et Algériens en France, d’échanges de jeunes, de colloques à caractère économique ou historique2 et de manifestations culturelles.

      Supprimer
  4. Progrès aidant, nous ne sommes plus dans ces problématiques relevant de l’ancien temps des États-Nations indépendants.
    Nos armées sont en passe de devenir de simples prestataires de services techniques, au cadre d’action déterminé par une enveloppe budgétaire validée par la Commission Européenne.

    Le dit cadre d’action - crûment éclairé par l’affaire syrienne – se rétrécissant à vue d’œil…

    RépondreSupprimer
  5. Grenadier de la Garde17 octobre 2013 à 21:32

    Réduire les effectifs de l'Armée est une chose. Mais c'est le manque de vision de l'avenir qui est préoccupant. Une armée ne doit pas être construite au regard d'un engagement à court terme (contrat opérationnel forcément évolutif, guerre de police dans une zone d'influence régionale, participation à telle ou telle coalition sans volonté de vaincre, etc). Une armée doit être construite en prévision du pire,forcément plus lointain et plus difficile à prévoir...Il faut donc privilégier la formation des cadres qui, le jour venu, encadreront les soldats nouvellement mobilisés ou engagés. Vous l'avez écrit par ailleurs. C'est le principe de la "reichwehr", une école militaire par opposition à la "police impériale". Ce que vous appelez OPEX ne sont qu'un des aspects de la formation des cadres, même s'il est évidemment très important. Combien reste-t-il aujourd'hui d'EVAT ayant servi en Afgha ou même au Mali dans les unités ? Parfois moins de 30%...C'est donc sur les cadres qu'il faut investir...Et pour cela, il faut les placer en situation de commandement. Donc faire "plus d'unités, plus petites"...Les anglais conservent 32 bataillons d'infanterie (d'active sans compter ceux de réserve) avec certaines UE à moins de 90 personnels....mais ils forment ainsi plus de chefs de sections, plus de commandants de compagnie, d'escadrons, plus d'officiers OPS et de chefs OPS, plus de chefs de corps, et même plus d'officiers servant en brigade (13 brigades de combat de mélée...)...Le jour ou il faudra remonter en puissance, ils auront les hommes...sans compter la motivation actuelle de ceux qui restent...C'est cela "placer l'homme au coeur du système"....Les pistes existent pour former les cadres dans un cadre de commandement opérationnel ( DIO, DAO, OMLT, unités de réserve, etc)....En ce sens, on peut effectivement dire que "les gros bataillons" ont vécu...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Entièrement d'accord avec vous. Toutefois, cela ne vaut que l'armée de terre. Il nous faut conserver le nécessaire pour pouvoir monter en puissance rapidement. En cas de crise, nous aurons toujours suffisamment de jeunes gars motivés et c'est la présence de cadres expérimentés qui fera la différence.

      Supprimer
    2. La Marine et l'Armée de l'Air sont des armes techniciennes. Il faut malgré tout pour elles deux des cadres expérimentés, tout comme l'Armée de Terre. Mais à la différence de l'Armée de Terre, certains cadres se sont engagés dans la Marine comme si c'était un CDD ou CDI normal. Un jour le réveil va être brutal.

      Supprimer
    3. Je ne comprends pas trop votre commentaire , de quel réveil brutal parlez vous pour l'armée de l'air et la marine ? je crois que dans les 3 armes certains cherche le CDI !!! après il est vrai que l'ont ne met plus trop les T3P et les séances de tir ce sont pour ainsi dire "espacées"(la faute à quoi ?)mais il reste un socle commun à toutes les armes ,c'est qu'on a jamais formé qui que ce soit dans nos belles écoles (je pousse un peu !) , les métiers s'apprennent sur le terrain et dans les unités sur le tas avec des "parrains" ;les formations ,stage et autre diplômes (ont atteint des summum actuellement !!) sont dans un trop grand nombre des bouts de papier pour occuper les indicateurs de nos supérieurs . En bref une armée "formée a beaucoup de chose",mais qui a un peu de mal dans la pratique et la conservation de l’expérience ;surtout quand celle ci est lorgnée par le civil .
      PS : vu les derniers matériel que j'ai vu employer par mes collègues terriens , je pense que le niveau technicité n' a plus rien a envier au notre (encore moins facile pour de bon recrutement ).

      Supprimer
    4. Votre écrit nous rappelle qu'antérieurement, nos politiques n'étaient pas bons et que de graves erreurs d'appréciation ont donné à des décisions de déflations inconsidérées au détriment de la défense et de ses hommes. Cette insouciance politique irresponsable est aujourd'hui encore d'actualité et la défense va payer le prix de son immobilisme chronique.
      Va-t-elle se réveiller une bonne fois pour toute ou demeurer inerte et subir les ajustements politiques qui relèvent de l'absurde ?

      Supprimer
  6. le réveil brutal va être pour la Marine. A force de vouloir réduire les équipages et les équipements, les Marins sont tombés sous un seuil de résilience qui ne permettra plus d'accomplir les missions les plus guerrières que nous a réservé le livre blanc. Le premier navire français qui sera mis hors de combat par un missile antinavire et vous aurez une quarantaine de morts. Je vous laisse imaginer le séisme politique qui en suivra. Pour mémoire, l'USS Stark a eu 36 marins tués lorsqu'un exocet irakien l'a frappé en 1986.
    Nous n'avons plus suffisamment de coque pour affronter les adversaires qui remettraient en cause notre présence sur mer (ne serait que la Méditerranée ou le golfe persique) et il faudrait aussi arrêter de construire des navires selon les normes civiles.
    Quant à l'Armée de l'air, quelles sont ses capacités SEAD ?????

    Oui, je confirme le réveil va être brutal car ni la Marine, ni l'Armée de l'air n'ont eu pour l'instant à affronter un adversaire vraiment dangereux, capable de détruire des navires ou de faire tomber des avions.
    Chez les marins, nous avons beaucoup de jeunes cadres qui se sont engagés dans la marine simplement pour trouver un job, en oubliant un peu vite qu'ils sont avant tout des militaires pouvant être engagé sur un théâtre d'opération violent.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour vos éclaircissements , je comprend mieux le sens de votre commentaire et vos inquiétudes sur nos capacités de résilience en cas de perte trop importante avec des systèmes d'arme dont le nombre diminue trop .Il est vrai que contre un adversaire moderne , on aura du mal sans appui de l' OTAN , mais quel est cet adversaire qui serait capable de nous interdire la méditerranée ? et quel adversaire est capable aujourd'hui d'affronter l'OTAN ?(je parle bien de l'attaquer ou lui interdire des zones du globe ,pas de défendre son territoire).Il est vrai que notre sead pourrait être renforcés par des missiles alarm britannique et de nouvelle nacelle de guerre électronique , mais bon seul les dernier système russe semble représenter une réel menace , et eux non plus n'ont jamais eu a affronter de vrai guerre !(les systèmes russe plus ancien les ont perdu).Quand au personnel ,j’espère que votre tableau de la marine n'est pas aussi sombre que vous le dites , on peut s 'engager pour "un job" (mais bon est ce vraiment nouveau ?) et se construire par la suite ,il est vrai que l'encadrement et le "parrainage" doit suivre .

      Supprimer
  7. Il ne suffit pas d'interdire toute la Méditerranée mais l'accès à certaines zones comme au large de la Syrie, c'est simplement un deni d'accès et pour cela il suffit d'avoir juste de la "poussière navale), c'est à dire suffisamment de petits navires même technologiquement en retard sur les notre mais capable de saturer nos défenses. La même remarque vaut pour l'armée de l'air.
    A partir du moment quand on doit faire face à un adversaire déterminé, alors il faut s'attendre à des pertes.
    Par manque de capacité nous sommes devenu dépendants de autres.

    RépondreSupprimer
  8. 1946 : budget de crises
    1954 : Dien Bien Phu .
    L'absence de moyens aérien n'a pas permis de soutenir efficacement le camps retranché à longue distance. Or les projets de l'apres guerre prévoyait notamment une flotte de 6 porte-avions évidemment annulés dans la foulée .


    Sur ce blog , il était établi que les réductions de crédit quelques années avant la première guerre (je crois) avaient conduit à des carences opérationnelles les premiers mois de la guerre.

    Est on devant une loi mathématique :
    Coupure de budget aujourd'hui, défaite dans 10 ans ??? ?

    RépondreSupprimer
  9. @ BPCs

    Même si on avait disposé de 6 porte-avions à proximité de l'actuel Vietnam, je voie guère ce que cela aurait changé dans le soutien à DBP, et cela dans les deux domaines cruciaux :

    - Appui feu aérien : même les chasseurs bombardiers d'alors basés à terre, ils ne disposaient que d'un temps très limité ( ~ 20 mn ) pour opérer au dessus du camp, résultant de leur rayon d'action. Les avions chasseurs bombardiers monomoteurs de l'époque, embarqués sur porte-avions, ils avaient un rayon d'action similaire.

    Les seuls avions qui auraient pu éventuellement procéder à un appui-feu efficace, auraient été des bombardiers lourds quadrimoteurs du type B 24. Avions dont nous étions dépourvus, et que le gouvernement US appuyé par celui Britannique refusa de faire intervenir malgré les demandes Françaises.

    Est ce que les projets d'après guerre, non retenus dans le plan Michelet, prévoyaient de nous doter d'une flotte de bombardiers de ce type ?

    - Ravitaillement par air : nous manquions d'avions cargos pour cela, et ont du recourir en complément aux " Fairchild " Américains. Il était impossible et il l'est toujours de baser ce type d'avions sur un porte-avion.

    Certes il est établi que la réduction des crédits quelques années avant 1914, ils ont généré des carences opérationnelles dans les débuts de cette guerre. Mais difficile de dissocier ce qui résulte de cela, et des erreurs dans les conceptions et conduite des opérations dans les premiers mois : primauté d'une percée sur l'Alsace-Lorraine, doctrine de l'offensive à outrance avec assauts en ligne à la baïonnette, sous estimation de l'efficacité des mitrailleuses dont étaient richement dotée l'armée Allemande.

    Bien sur ce sont les gouvernements d'alors qui ont décidé ces réductions de budget, mais pour autant si les budgets avaient été maintenu à leur niveau antérieur. On peut se demander si l'État-Major d'alors, hors pour nous doter d'artillerie lourde, il les auraient utiliser judicieusement : croyait guère et voir pas au rôle majeur des mitrailleuses, aviation et camions considérés comme fort accessoires et voir gadgets de civils, faible intérêt pour les transmissions radios, etc.....

    RépondreSupprimer