samedi 18 mai 2024

Rafah, une opération pour rien ?

Dans une note rédigée au début de 2023 sur la guerre d’Israël contre le Hamas et les autres organisations armées à Gaza depuis 2006, je concluais que ces séquences de quelques jours ou semaines de combats entrecoupées de mois ou d’années de calme continueraient probablement encore longtemps. Après un temps de préparation, le Hamas et autres - le Jihad islamique en premier lieu - pouvaient toujours montrer qu’ils luttaient contre Israël en tentant de percer la barrière de sécurité aéroterrestre par des tirs de projectiles divers au-dessus et des raids d’infanterie à travers, en dessous ou par la mer. De son côté, Tsahal pouvait toujours parer la majorité de ces coups et en limiter considérablement les dégâts humains pour ensuite frapper puissamment à son tour par les airs et parfois par des raids terrestres afin de tuer beaucoup plus de combattants ennemis que ses propres pertes. Malgré les précautions prises, ces raids et ces frappes tuaient aussi des centaines de civils palestiniens, ce qui ne manquait jamais de susciter une indignation internationale. On arguait cependant du côté israélien qu’il ne pouvait malheureusement en être autrement et on portait la responsabilité sur le Hamas. Au bout de quelques jours ou de quelques semaines, un accord intervenait par l’intermédiaire de l’Égypte, on revenait au point de départ et Gaza retombait dans l’oubli général jusqu’au round suivant.

A long terme, à force de « tondre le gazon » Israël espérait obtenir le renoncement d’un ennemi condamné à toujours échouer dans ses attaques et à subir des coups violents en riposte. Cette « dissuasion cumulative » pouvait même être accélérée par le rejet du Hamas par une population gazaouie lassée de souffrir à cause de lui. Le problème est que le Hamas ne voyait pas forcément les choses de la même façon. La préférence israélienne pour le contrôle à distance plutôt que par une épuisante occupation a permis à l'organisation de sortir de la clandestinité et de constituer en proto-État à Gaza. Avec l’aide de l’Iran et du « triangle Frères musulmans » (Qatar, Turquie et un temps Égypte) et en recrutant au sein de la population gazaouie, le Hamas s’est beaucoup plus renforcé qu’il ne s’est épuisé avec le temps. Ses offensives ont certes toutes échoué contre la barrière, mais sa capacité à se défendre contre celles des Israéliens n’a pas cessé non plus de croître. Les coups reçus restaient de toute façon insuffisants pour être décisifs mais suffisants pour apprendre à s’en protéger par une infrastructure adaptée et la création d’une solide et nombreuse infanterie légère. Et puis, si les tentatives de percer avaient toutes échoué, il n’était pas dit qu’elles échoueraient toujours. Sur la longue durée, le très peu probable finit fatalement par survenir. Il aura fallu pour cela la conjonction d’une attaque très bien planifiée d’un côté, avec quelques surprises tactiques comme l’aveuglement des capteurs et des armes de la barrière par des drones, et d’incroyables faiblesses conjoncturelles de l’autre. 

Après la catastrophe du 7 octobre, il y avait deux visions possibles pour Israël : considérer qu’il s’agissait d’un concours malheureux de circonstances et ne rien changer à un modèle sécuritaire jugé « normalement » efficace ou considérer au contraire que le problème était structurel et qu’il fallait changer de stratégie.

Dans le premier cas, on se contenterait de refaire en plus grand Plomb durci, Pilier de défense ou Bordure protectrice, avec ses deux variantes de pur siège aérien ou de siège aérien + raids terrestres. À la fin de la séquence, que l’on pouvait estimer empiriquement comme étant quatre fois celle de Bordure protectrice en 2014, soit six mois et 250 soldats israéliens tués, Gaza serait en plein chaos, mais le Hamas et ses alliés seraient très meurtris et ils auraient peut-être accepté de libérer les otages en échange d’une réduction de la pression.

Dans le second cas, la seule stratégie alternative consistait à reconquérir le territoire de Gaza, en ménageant autant que possible le terrain et la population, par principe mais aussi pour préserver son image et mieux préparer l’avenir, y démanteler le Hamas et le ramener à la clandestinité tandis qu’une nouvelle administration, logiquement de l'Autorité palestinienne, serait mise en place avec l’aide internationale. Le Hamas ne serait toujours pas éradiqué, mais il ne constituerait plus un proto-État. Les otages seraient libérés par négociations (et donc des concessions) et/ou par la recherche au sein d’un espace quadrillé.  

Le choix qui a finalement été fait entre ces deux possibilités n’était pas forcément très clair au départ. Il n’y a pas en effet de grandes différences initiales entre une opération de conquête-contrôle de territoire et un grand raid, aller-retour de nettoyage de zone. Cela partait cependant plutôt mal avec l’instauration du blocus, du black-out médiatique et surtout la phase de préparation du mois d’octobre. Une phase de préparation par le feu de l’artillerie mais surtout de la force aérienne avant une offensive terrestre, n’est pas forcément indispensable mais n’est pas scandaleuse non plus. Tout dépend de l’indice de dommages collatéraux considéré, en clair le nombre de civils que l’on accepte de tuer pour avoir des résultats. Très clairement, malgré toutes les dénégations et les réelles précautions prises, cet indice a été choisi à niveau très élevé dès le départ. La campagne aérienne du mois d’octobre a été d’une violence inédite pour la population, même en convoquant tous les exemples internationaux similaires depuis 1991. Au bilan de cette campagne, le Hamas bien protégé, y compris derrière les gens, a subi quelques pertes mais beaucoup moins que la population meurtrie et ballottée ainsi que le capital de sympathie pour Israël qui s'est très vite dégradé. Les frappes n’ont jamais cessé par la suite, mais le premier rôle a été donné à partir du 27 octobre aux opérations terrestres visant à conquérir successivement les trois grands centres urbains de Gaza : Gaza-Ville, Khan Yunes et Rafah. A la fin du mois de décembre, les forces israéliennes avaient conquis la presque totalité du nord et combattaient autour de Khan Yunes. On ne pouvait alors encore totalement préjuger de la stratégie choisie, même si l’absence totale de projet de futur politique de Gaza du la part du gouvernement israélien donnait quelques indices. Avec la réduction des forces puis leur retrait dans le nord à partir de janvier, puis le retrait de la 98e division du sud en avril, il n’y avait plus de doute. Les Israéliens coupaient le territoire en deux en conservant le contrôle du corridor central avec plusieurs brigades de réserve mais revenaient pour le reste à leur politique de contrôle à distance par des frappes et des raids, sans même avoir terminé l'opération de nettoyage avec le raid sur Rafah. Bien entendu et malgré le contrôle central ou la destruction d’un certain nombre de tunnels, le Hamas reprenait comme d'habitude le contrôle des espaces abandonnés.

Retour donc à la case départ avec le chaos en plus à Gaza. Le seul bilan que peut désormais présenter le gouvernement est d’avoir tué 13 000 combattants ennemis (Institute for National Security Strategy), preuve que le kill ratio était sans doute le seul objectif. Dans les faits, ce nombre comprend aussi les pertes palestiniennes en Israël les 7 et 8 octobre 2023, soit environ 1 500 hommes, et il est sans doute pour le reste, et comme d’habitude dans ce genre de situation, un peu exagéré à la hausse. Toujours est-il que la mort d’environ 10 000 combattants ennemis est effectivement à mettre à l’actif de Tsahal. C’est bien plus que tous les combats précédents contre le Hamas depuis 1987 réunis. En comptant les blessés graves et les prisonniers, c’est peut-être la moitié du potentiel initial ennemi, Hamas, Jihad islamique, FPLP, Tanzim, etc. qui a été éliminé.

Le premier problème est que ce résultat, légitime, a été payé très cher. Tsahal déplore la mort de 279 soldats et un millier de blessés plus ou moins graves à l’intérieur de Gaza. C’est beaucoup en valeur absolue pour Israël mais c’est peu en valeur relative par rapport à l’ennemi, de l’ordre de 1 pour 35. Mais pour atteindre ce ratio Tsahal a beaucoup plus usé de la puissance de feu massive que du combat rapproché de précision. De ce fait, le risque s’est aussi largement déplacé vers la population environnante. Pour rappel, l’armée de l’Air israélienne se vantait d’avoir lancé 6 000 projectiles dans la seule première semaine. On imagine ce que cela peut donner au bout de six mois et le nombre de bombes qu’il a fallu pour tuer un seul combattant ennemi. Le 12 mai, Benjamin Netanyahu lui-même évoquait un totale de 30 000 morts palestiniens à Gaza, un chiffre pas très éloigné du très contesté Ministère de la santé palestinien qui parle lui de 34 000. Netanyahu utilisait même ce chiffre et celui des pertes ennemies revendiquées pour dire que cela faisait du 1 pour 1 entre civils et combattants palestiniens. Dans les faits on est sans doute plus proche du 2 pour 1 - comme l’indiquait d’ailleurs en décembre 2023 le porte-parole de Tsahal - mais il faut bien comprendre qu’il n’y a pas du tout de quoi se vanter d’un 1 pour 1. Si l’accusation de génocide est absurde, celle de crimes de guerre par mépris des principes de précautions et de discrimination est plus solide, et ce n’est évidemment pas à la gloire de ce gouvernement, quelles que soient les excuses qu’il puisse évoquer. L’image d’Israël est aussi très endommagée, ce qui était considéré par le gouvernement comme inévitable – personne ne nous aime de toute façon – et sans importance, double erreur. 

Le pire est que cela n’a peut-être pas servi à grand-chose. Comme le terrain n’est pas contrôlé en surface, rien n’empêche le Hamas et les autres groupes armés de s’y implanter à nouveau, et « de se refaire » en recrutant parmi tous ceux qui ont quelques raisons nouvelles de détester Israël et de vouloir se venger. Bref, on a bien assisté au retour de la « tonte de gazon » puissance dix, avec certes une sécurité assurée à court terme pour Israël sur son territoire face à Gaza et une dose de satisfaction dangereuse, mais au prix d’une menace accrue à long terme. À cet égard, lancer maintenant l’opération de nettoyage sur Rafah n’apportera pas grand-chose de plus – au mieux quelques milliers d’ennemis éliminés en plus – mais à un prix encore plus élevé qu’ailleurs alors que la population y est très dense et qu’on s’y trouve à la frontière égyptienne. 

On peut l’affirmer maintenant : le gouvernement Netanyahu n’a pas eu le courage de se désavouer et de changer de stratégie, or celle-ci est probablement destinée à échouer. Pour obtenir la libération des otages et extirper définitivement le Hamas de Gaza, il faut trouver autre chose que la seule destruction à distance.

7 commentaires:

  1. L'ONU vient de rajuster a la baisse le nombre des victimes civiles a gaza soit 12.000 et non les 34,000 clamés par Hamas qui mélange a dessein civils et combatants sous la seule etiquette civile , le nombre des combattants du Hamas éliminé est de 14.000 , et 8,000 faits prisonniers par Israel. Il resterait donc au Hamas ,4 - 5 brigades de 800 combattants environ . Le tiers nord de la bande ( Gaza City ) est entièrement coupé et encerclé par Tsahal. A la frontiére avec l'Egypte , Israel progresse lentement . A ce moment la campagne d'Israel a fortement diminué la menace du Hamas et cela prendra encore des mois pour la faire disparaitre . 280 soldats d' Israel sont tombés dont pres de 80 par des tirs erronés de leur propre armée en plus des 580 tombés le 7 octobre . Je ne vois pas d'autre issue à Gaza que la presence militaire d'israel pour les années a venir . Si l'autorité palestinienne veut se charger d'administrer Gaza elle perdra toute crédibilité en Cisjordanie. Gaza est un pion dans la lutte hégémonique entre l'Iran , ses proxies et les regimes arabes pro-occidentaux alliés a Israel . Le prochain chapitre sera le 1er novembre aux USA.

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  2. "Le kill ratio était sans doute le seul objectif" (!)
    "Ménageant autant que possible le terrain et la population" (!!!)
    C’est, pour le moins, "légèrement" infirmé par tout ce que l'on peut voir de destruction généralisé ...
    Une autre lecture (osant le crime d'avoir une attitude critique envers Israël ?) est de voir la stratégie israélienne comme étant l'élimination de l'immobilier gazaouis afin de rendre cette zone inhabitable - et son exode imposé.
    "Détruire autant que possible le terrain sans tenir compte de la population"
    ... ce qui serait une victoire énorme dans la logique du Grand Israël.
    Balancer un tapis de bombes et d'obus sur une zone aussi intensément surpeuplée en minorant le nombre de femmes et d'enfants morts, sous prétexte de délivrer des otages enterrés dessous ? Et d'éliminer des forces terroristes ? Qui, vu le massacre, recruteront autant dans la foulée ?
    C’est sans doute ce qu'on appelle le culot.
    La destruction quasi totale de l'immobilier et de son infrastructure sera bien plus sûrement la vraie grande victoire.
    - mais tout se jouera sur le comportement du reste du monde "& ONU" :
    1) constat d'inhabitabilité et acceptation de cet état de fait - donc exode ?
    2) reconstruction imposée de la zone palestinienne ?
    Ce qui rendrait cette boucherie humaine bien peu utile dans la logique du grand Israël ...
    Il y aurait même le "risque" de voir se renforcer l'obligation de "2 états" et cohabitation, vomi autant par le Hamas que la Droite Israélienne ...

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  3. Comme l’écrit le commentaire ci-dessus (Le Bourhis), la destruction à très grande échelle de l’habitat et des infrastructures est un nouvel élément qui n’était pas présent dans les conflits israélo-palestiniens précédents.
    Si on regarde, par exemple, un événement comme le tremblement de terre au Maroc de septembre 2023, les humanitaires redoutaient bien plus les épidémies liées à la destruction des infrastructures (évacuation des eaux usées, adduction d’eau potable) que le tremblement lui-même. Il est donc impossible de faire tenir une population de 2 millions d’habitants sur la bande de gaza sans reconstruire sérieusement les villes. Pour y parvenir, il faudra trouver des fonds colossaux et obtenir un accord politique d’Israël qui sera perpétuellement différé par d’interminables tractations internationales.
    La population palestinienne, pour des raisons sanitaires ne pourra donc pas réinvestir les villes de la bande de Gaza et Israël pourra même légitimement s’y opposer tant qu’il n’y aura pas eu de reconstructions suffisantes (qu’ils feindront d’autoriser tout en les empêchant concrètement).
    La population palestinienne est donc condamnée à vivre misérablement dans des camps. Les palestiniens les plus dynamiques partiront en exil, réussiront justement parce qu’ils sont dynamiques, et amorceront alors un phénomène de diaspora qui videra les camps sur 20 ou 30 ans.
    Les israéliens ne cherchent certainement pas à effectuer un nettoyage ethnique, car il n’y a pas, semble-t-il, de planification en ce sens. Les israéliens cherchent surtout à économiser le sang de citoyens-soldats dans un contexte de guerre urbaine acharnée où la présence de tunnels peut justifier la destruction du bâti.
    Ainsi, plus le Hamas se défend, plus la guerre dure, plus la ville est détruite et moins la population pourra revenir. Pour Israël, prendre son temps n’est donc pas si improductif que cela. Les israéliens sont en train de vider l’aquarium et le poisson Hamas risque de mourir asphyxié. Les britanniques ont gagné la guerre des Boers exactement comme cela : grâce à des camps permettant de séparer les combattants Boers de leur population. Cette action décisive leur avait cependant valu une impopularité durable sur la scène internationale.

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  4. 1 - BROUILLARD DE GUERRE sur la situation régionale (l'intensité à Gaza couvre l'explosion des attaques dans la région). Les attaques d'Israel n'ont pas été aussi importante au Liban en intensité depuis 2006 (environ 500 morts au Liban depuis le 7/10). Avec une volonté de rester certainement en dessous d'un certain seuil en terme d'intensité puisque le Hezbollah est assez critiqué par sa gouvernance (corruption, dépendance de l'Iran..) mais encore puissant en terme de résistance si il sent que cela devient pour lui une guerre existentielle. En Syrie, multiplication des attaques à distance (consulat iranien 04/01, Alep/Al-Safira 29/04, Damas 03/05, Daraa 20/05..) + la région irakienne au milieu entre kurdes, irakiens, milices chiites et coalition internationale (faible en terme d'intensité mais très opaque). A rajouter à cela, certainement des opérations d'infiltration/brouillage/cyberattaque dans les pays mentionnés + Iran (pas fait de suivi dans ces secteurs)

    2 - INTERET DU BLOC OCC. en miroir du conflit Russo-Ukrainien: guerre de colonisation existentielle sous couvert de nucléaire = affaiblissement du complexe militaro-industriel Iranien qui a aidé la Russie après la Corée du Nord, notamment avec les Shahed. Les iraniens recentrent leur priorité à cette région ainsi qu'a leur défense. Inaction des états arabes vis à vis de la normalisation avec Israël et la volonté au niveau tactique de délegitimer Israël sans vision stratégique derriere - pas d'alliance militaire inter-arabe = laisser les palestiniens se faire massacrer puisque les accueillir serait risqué pour les pays frontaliers (investissements, risque de déstabilisation plus tard, importation du conflit, faciliter la tâche à Israël pour le grand Israël...) alors que maintenir le status quo leur apporte des investissements étrangers conséquents et des aides (Egypte, Jordanie, Arabie Saoudite). A voir aussi les capacités d'implication de la Chine pour stabiliser deux des plus grands pays : La Russie et L'Iran.

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  5. 3 - LES CHIFFRES sont faux. Pas besoin d'une analyse détaillée pour savoir que le porte parole de Tsahal est en deça des pertes réelles d'un KIA de 2 pour 1. Je vais quand même expliciter :
    - Les morts comptabilisés après rectification (rectif. ONU via OCHA via MoH Gaza - site d'ailleurs totalement coupé) sont de 25.000 victimes identifiées (cela ne compte pas les victimes non-identifiées, courant avec des bombes ainsi que les victimes sous les décombres sans materiel de chantier pour soulever les gravats - 50% de la bande de Gaza étant détruite).
    - Lavender nous à informé que le ratio acceptable était de 15 pour 1 sur des cibles militaires des groupes armés avec une précision de 90%, on pourrait élargir encore le ratio vu l'incertitude, le nombre de journalistes (~150) et d'humanitaires décédés de l'UNRWA (~150) et que certaines cibles à haute valeur qui ont permi jusqu'a 100 à 300 cibles civiles collatérales (bataillon Shuja'iya, Ayman Nofal, Mohammed Shabaneh, Marwan Issa...).
    - La plupart des combattants sont plus protégés que la moyenne des civils, en mode survie, connaissent les tunnels, certaines des forces en présence et communiquent par des canaux informels.
    Pour reprendre le compte des morts des "soit-disants" groupes armés qui sont répertoriés que vous avez comptabilisé à 13.000. Il suffit de prendre les chiffres des morts recensés de 25.000, 40% sont des hommes à peu près après avoir enlevé les femmes, enfants et personnes agées. Il reste donc 10.000 personnes recensés. A partir de là on part du principe que chaque homme fait parti d'un des groupes armé a minima. Je sais pas si vous avez déjà vu un reportage d'Al Jazeera sur place mais ça me paraît hautement improbable quand vous voyez les images et le nombre d'hommes qui se baladent avec pas grand chose, les hommes qui deplacent et remontent les campements, ceux qui vont chercher les biens ou les vendre que tous fassent partie de la lutte armée.
    Au delà de ça une estimation serait déjà a minima de prendre tout les hommes de la branche politique du hamas (ce qui différe de la branche militaire, je rajoute des tonnes de gens). Le hamas et les organisations plus extremistes (djihad, fplp, tanzim) on a peu près 40% de soutient dans la branche politique. L'idée serait déjà de dire, non plus 100% des hommes en age de combattre font partie de la lutte armée mais 40% des hommes. Par un calcul simple pour les morts identifiées et repertoriées on tombe déjà à un KIA de 25.000/4.000=6.25 pour 1, ce qui me paraît déjà beaucoup plus réaliste (ceci uniquement sur les pertes prises en photo, mise dans des sacs..)
    Si on considére qu'après les bombardements la population à du se déplacer plusieurs fois et perdre contact avec des proches et/ou à fini complétement isolé autour de gens qu'elle ne connait pas. La plupart des recoupements de signalement de disparus sont impossibles à faire pour les enfants qui ont perdu leur parents, capacité de contact via tel et internet drastiquement réduite..

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  6. 4 - AU DELA DU "GENOCIDE" on a pu voir à plusieurs reprises des informations non fiables/de la dissimulation ou de "l'occupation médiatique" (qui ont été plus où moins corrigées avec le temps mais qui à occupée le champs médiatique):
    *l'aide alimentaire: le blocage de l'aide alimentaire, la construction d'une aide par un "port" annoncé en fonction y a un mois par les US, l'apport d'aide alimentaire par deux bateaux venants de Chypre, le blocage de camion en Egypte par des "extremistes" Israëlien, les victimes de l'aide dérisoire par avion..
    *la décrédibilisation des opposants à la méthode Israëlienne: la présence de militants du hamas au sein de l'UNRWA, l'interdiction de differentes personnalités pour informer du sujet (Varoufakis, Butler, Abu Sitta, JLM..), manifestations ou conférences interdites, antisionisme=antisémitisme cf changement de la définition aux US, les accusations antisémites visant tout le monde, from the river to the sea antisionisme=antisémtisme, interdiction des drapeaux palestiniens dans plusieurs pays, aucun contrediscours de personnes qualifiés sur ce thème jusqu'à un mois environ (chercheurs, spécialistes du moyen-orient, du conflit israelo-palestinien..)
    *les hotages: le nombre de propositions refusées pour l'échange des hotages, la comptabilisation du nombre d'hotages -surestimé- et les différentes versions lors de la mort de certains d'entre eux, la sureprésentation des hotages israeliens et l'absence d'hotage palestinien médiatiquement
    *les responsabilités et actes de guerre: la fourniture de pièces d'armes concernant la France qui ont servies sur le terrain, le nombre de victimes du 07/10 (civiles & militaires) et des allégations fausses de barbaries dans certains cas, le brouillage du système satellitaire, les personnes faites prisonnières qui appartiennent "soit-disant" aux groupes armés, les tirs à la frontière égyptienne..

    Se poser la question du génocide ce n'est pas affirmer qu'il y en a un mais ne pas se la poser c'est affirmer qu'il n'y en a pas et dans les nouvelles façons de faire la guerre c'est à mon avis une erreur de l'exclure. La région est sous blocus, très densement peuplée, privée de certains médicaments, forcée de se déplacer régulièrement sur des zones où il y a une forte probabilité de maladies du aux cadavres, à l'eau polluée, à l'amiante.. tout en ayant un apport nutrionnel très en deça du niveau recommendable. Et par dessus tout cette population n'a quasiment aucun soutien des états ou uniquement selon des aspects communicationnel dans la plupart des cas (via Al Jazeera ou l'aide humanitaire qui profite en grande partie plutôt à l'Egypte).
    En terme de contrôle de la population si l'on considère ce que la Chine à fait au Ouighours comme un génocide on est très au délà de ce niveau : toute la population est bloqué, tout les réseaux (eau, elec., internet, nourriture..) sont controlés, habitats et hopitaux détruits, infrastructures centralisées coupées de la population.

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  7. "l'accusation de génocide qui est absurde". C'est cette manière d'écarter le terme qui est absurde.
    Voici ce qu'est juridiquement un génocide (wikipedia)

    La définition juridique internationale du mot « génocide », ou définition de 1948, est une définition importante, à la fois en soi (sous sa forme inchangée jusqu'à ce jour, elle sert d'incrimination de génocide pour les tribunaux internationaux) et pour les spécialistes des génocides de toutes les disciplines, qui l'ont critiquée, expliquée, adaptée, adoptée dans une littérature abondante. On la trouve dans deux documents officiels fondamentaux : la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide7 adoptée par l'assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1948, et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale8 adopté en 1998. La Convention en son article 2 et le Statut en son article 6 entendent par (crime de) génocide

    « l'un quelconque des actes ci-après commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :

    a) meurtre de membres du groupe ;
    b) atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
    c) soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
    d) mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;
    e) transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe. »

    L'élément matériel du crime, plutôt orienté vers une altération physique ou une suppression des victimes, se retrouve dans cette énumération de cinq types d'actes. Mais le cœur de la définition, sensible aux interprétations, est l'exposé de l'élément moral spécifique, souvent appelé intention génocidaire, inspiré par la première définition de Raphael Lemkin : il ne suffit pas que les actes contre des membres du groupe soient commis sciemment, pour la raison que ces individus appartiennent au groupe ; ils doivent être commis ou on doit les faire commettre en vue de la destruction du groupe en tant que groupe (« comme tel »), ils doivent en quelque sorte frapper intentionnellement le groupe à travers (certains de) ses membres.

    Cette manière d'écarter à priori le génocide, voilà qui n'est pas absurde mais qui est une preuve manifeste de partialité. Des expertises et du recul seront nécessaire pour trancher.
    https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/guerre-a-gaza-la-cour-internationale-de-justice-a-t-elle-dit-qu-il-y-a-un-risque-plausible-de-genocide-dans-l-enclave_6517928.html

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