jeudi 7 avril 2022

Point de situation des opérations en Ukraine 7 avril 2022

Situation générale

Evacuation complète du Nord de l’Ukraine. Les trois armées russes engagées à l’Ouest et au Nord de Kiev sont en cours de recomplétement en Biélorussie et probablement inaptes au combat. La 2e AG et la 6eA tiennent la frontière Est entre Soumy et Kharkiv. La 1ère ABG a été transférée dans le secteur Donbass-Nord en vue de la bataille décisive du mois d’avril. Hors Marioupol, les autres secteurs ne font l’objet que d’opérations limitées.

Situations particulières

Donbass-Nord

La zone de combat Donbass-Nord peut être divisée en trois secteurs : Yzioum, rivière Donets face au bastion Sloviansk-Kabarovsk et Severodonetsk. L’ensemble semble avoir été pris en compte par l’état-major de la 1ère Armée blindée de la garde, venu de la région de Soumy, et qui prend sous commandement puis celui d’états-majors de division (3e DM, 144e DM) une dizaine de GTIA de marche et sans doute aussi la 106e Division aéroportée, peu engagée jusque-là. Lorsque cette masse d’attaque sera usée au combat fin avril-début mai, la capacité de manœuvre russe sera réduite à peu de choses. Quoiqu’il arrive à ce moment-là, il sera sans doute nécessaire de procéder à une longue pause opérationnelle.

Face à la 1ère ABG, dans le secteur d’Yzium les forces ukrainiennes sont réduites à trois unités régulières : la 25e Aéroportée et les 81e et 95e brigades d’assaut aérien (en réalité des brigades d’infanterie mécanisée). Le bastion Sloviansk-Kabarovsk est solidement tenue par la 57e brigade motorisée et plusieurs unités territoriales ou paramilitaires (police, milices organisées) et Severodonetsk par la 79e brigade d’assaut par air et là encore plusieurs unités territoriales et paramilitaires.

Les forces ukrainiennes de la zone représentent 1/6e des forces totales. Elles sont de bon niveau tactique et s’appuient sur des positions solides mais elles sont déjà usées.

L’intention russe est clairement à l’Est de s’emparer au plus vite du saillant de Severdonetsk et surtout à l’Ouest de pousser d’Yzium vers Bervinkove, une petite ville de 8 000 habitants à 30 km à l’Ouest de Sloviansk tenue par la 85e brigade. Il n’est pas question pour l’instant de s’emparer du bastion urbain Sloviansk-Kabarovsk mais de le contourner.

Donbass-Est

Le 2e Corps d’armée LNR accompagne par l’Est l’action russe contre Severodonetsk et tente plus au Sud de s’emparer de Popasna tenue par la 24e brigade mécanisée ukrainienne.  

Le 1er Cors d’armée DNR tente toujours de progresser vers l’Ouest depuis la ville de Donetsk sur la N15 et surtout l’autoroute E50 mais la 95e brigade d’assaut aérien résiste sur des positions fortifiées.

Donbass-Sud

Les Russes progressent toujours dans Marioupol mais très lentement. L’incertitude est complète sur la date de la prise de la ville. Il paraît difficile d’imaginer que la 150e division motorisée russe soit capable d’enchaîner un nouveau combat à l’issue, par exemple en direction de Zaporijjia.

Equilibre des forces dans la ligne Sud Donbass entre trois brigades ukrainiennes en défense (59e, 56e et 53e motorisées/mécanisées) et la 42e division motorisée russe. La prise de Zaporijjia serait d’un grand intérêt pour les Russes mais ils se contentent pour l’instant de bombarder la ville, en attendant sans doute les moyens d’une attaque.

Sud-Ouest

Attaques ukrainiennes Kherson depuis Kryvyi Rhi et Mykolayev. La reprise de Kherson par les forces ukrainiennes et le franchissement du Dniepr serait un coup très dur porté aux Russes, mais c’est très peu probable.

Notes

La structure de base de l’armée de Terre russe est le « GTIA lourd » de 800 à 1000 hommes, à 120 véhicules blindés dont une puissante artillerie (il s’agit en fait d’un bataillon de « mêlée » et d’un bataillon d’artillerie accolés). La structure ukrainienne est différente avec des « GTIA légers » de 300 à 500 hommes, de différentes configurations en fonction de leurs équipements majeurs, mais presqu’entièrement de mêlée. 

Les GTIA russes sont réunis par deux, trois ou parfois quatre, dans des brigades indépendantes ou des régiments incorporés dans des divisions blindées ou motorisées, brigades ou divisions commandées par des armées.

Les GTIA ukrainiens sont regroupés par trois ou quatre, avec un groupement d’artillerie dans une brigade d’environ 3 000 hommes. En fonction du dosage des types de GTIA, l’armée ukrainienne dispose d’une trentaine de brigades de différents type (blindées, mécanisées, motorisées, montagne, légère, assaut aérien, aéroportée, infanterie navale).

Au niveau tactique (le combat local), il existe un seuil de densité de forces sur les points de contact en dessous duquel on n’exerce pas assez de puissance de feu pour être efficace et au-dessus duquel on ajoute surtout des pertes. Cela conduit à des rapports de volumes souvent proches (très rarement supérieurs à 2 contre 1).

Le GTIA Ukrainien semble mieux adapté que le russe, à la fois lourd à commander, insuffisant en troupes de contact et moins efficace dans ces feux indirects face à un adversaire en défense dans une localité ou dans une position très retranchée, ce qui est souvent le cas. Les expériences russes réussies de 2014 et 2015 ont pu être trompeuses dans la mesure où les GTIA bénéficiaient de l’infanterie des milices séparatistes et où les unités ukrainiennes moins bien organisées n’étaient pas dans des positions aussi solides.

L’organisation générale ukrainienne est zonale avec quatre commandements régionaux qui combinent ces brigades de manœuvre, des éléments organiques (une brigade d’artillerie et un bataillon de reconnaissance par région, par exemple), les bataillons territoriaux de réservistes et les bataillons de volontaires divers souvent rattachés au ministère de l’Intérieur, pour former des groupements ad hoc de défense de zones. Ces groupements de zones, par exemple à Chernihiv articulés autour de la 1ère brigade blindée ukrainienne, ont pu résister chacun à une armée complète russe.

De l’importance des réserves, dans l’armée territoriale bien sûr mais aussi dans l’armée régulière avec notamment un tiers des brigades les plus lourdes. Sans réservistes, l’armée ukrainienne n’aurait sans doute pas résisté, et avec de réelles unités de réserve professionnelles, l’armée russe ne se trouverait pas dans cette situation.  

289 commentaires:

  1. Bonjour,
    Merci pour ces informations. Les ukrainiens ont-il les moyens de faire des dégâts à la flotte russe en Mer Noire?

    RépondreSupprimer
  2. Pourquoi "La reprise de Kherson par les forces ukrainiennes et le franchissement du Dniepr ...[est] très peu probable"? Pourraient elles "simplement" détruire le pont qui relie Kherson à la rive gauche du Dniepr, ou cela serait contre productif dans l'optique d'une reprise éventuelle du sud?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. question de moyen je pense. Kherson est une ville de plus de 200 000 habitants. Même si les russes ne la défendent pas comme le font les ukrainiens avec Mariupol, c'est un gros morceau.

      Supprimer
  3. je serais un général russe cela me ferait très mal au cœur et à mon amour propre d'avoir du évacuer le nord de l'ukraine après il y avoir perdu tant d'hommes et de matériel. Cela s'appelle une défaite.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Défaite tactique, certes, avec l'espoir ultérieur d'une victoire stratégique dans le Sud-Est. Mieux vaut une armée qui panse ses plaies quelques semaines en Biélorussie qu'une armée encerclée et détruite à Ivankiv. Au combat, il faut savoir faire des concessions pour se concentrer sur l'important. Et pour le coup, les russes ont fait ce qu'il fallait faire. En retard, certes, mais ils ont sauvé au moins 700 véhicules (comptés il y a quelques jours sur la route de la Biélorussie, à Ovruch, je crois) ainsi qu'une bonne partie de ce qui va avec (dont les hommes, dont ils sont tellement en manque).

      La victoire de Kyiv/Chernihiv/Sumy est importante pour les Ukrainiens, mais il ne faut pas non plus la surestimer. Ca donne aux ukrainiens le droit de ne perdre QUE le Donbass et la mer d'Azov. Pour les sauver, il faudra d'autres victoires de la même ampleur.

      Supprimer
    2. je n'ai pas dit non plus que c'était une grande victoire stratégique. La guerre n'est pas finie.

      Supprimer
  4. Bonjour Monsieur Goya,
    La question se pose, notamment à Kherson, des capacités offensives des forces ukrainiennes. Selon vous, est-ce que le repli apparemment bien exécuté des Russes du nord de l'Ukraine, malgré la proximité des lignes de front et l'enchevêtrement des forces, ne montre pas en creux une capacité limitée des Ukrainiens à contrattaquer et à reconquérir de force les territoires perdus ?
    Un grand merci pour vos articles réguliers venant éclairer une situation passablement obscure.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui la capacité d'attaque ukrainiens doit être limitée, mais ça peut s'expliquer aussi par la crainte de déclencher un carnage sur les civils de Kherson.

      Supprimer
    2. Kherson peut sans doute tomber si il y a une organisation d'une véritable guerilla/resistance interne armée, qui occuperait les troupes Russes pendant l'assaut externe.
      Cela arrivera sans doute au moment clé, car vu le nb de manifestants anti-Russes dans cette ville il y a certainement un grand nb de potentiels resistants, sans parler des informateurs de toutes les positions Russes. Mais il est logique que cette insurrection ne se fasse que lorsque les troupes ukrainiennes seront pretes a la contre-offensive, sinon les Russes passeront aux massacres des civils a la Boutcha....

      Supprimer
    3. Bonjour,

      à, grossièrement, un contre un, voire moins localement, et sans maîtrise du ciel il paraît difficile (pour ne pas dire suicidaire) aux Ukrainiens de lancer des opérations offensives d'ampleur.

      Leur stratégie de hérisson dans les villes et de harcèlement des voies de communication et des pointes adverses est bien plus adaptée dans la situation présente et leur a permis de mettre en échec la stratégie adverse et d'obtenir des succès conséquents, y compris en obligeant les Russes à retraiter sur le front nord ou sud-ouest.

      En changer maintenant serait plus que dangereux.

      Si les efforts russes dans le Donbass échouent et en fonction des armements reçus, il leur sera peut-être possible de lancer des contre-offensives plus ambitieuses dans le nord-est, voire le sud. Mais ce ne sera vraisemblablement pas avant deux ou trois semaines au mieux.

      Cordialement

      Supprimer
    4. Il semble aussi qu'à Kherson, il y a eu sabotage et trahison permettant à l'armée russe d'entrer dans la région administrative
      https://www.npr.org/2022/04/01/1090253301/zelenskyy-generals-traitors-ukraine
      (et l'interview en russe, pour un média ukrainien, du maire de la ville: une traduction serait fort utile https://www.pravda.com.ua/rus/articles/2022/04/5/7337193/ )

      Supprimer
    5. Les massacres de civils ont déjà commencé dans l'oblast de Kherson : des images satellites en cours d'analyse Osint commencent à montrer des charniers un peu partout. Des témoignages parlent également d’enlèvements de civils par l’armée russe. Tout cela est en cours d’authentification.
      Il y a également des images de crématoriums mobiles du côté de Marioupol. Par le passé ils ont eu deux fonctions authentifiées :
      - l’armée russe les utilisent pour brûler les corps des soldats. Les soldats brûlés sont ensuite déclarés ou pas d’ailleurs, voir les témoignages de l’ONG ‘’ les comités des mères de soldats russes ‘’, disparus. Ceci évite le retour en Russie de trop de cadavres enterrer, et donc de trop d’enterrements. Un enterrement de soldat c’est une réunion permettant des interactions familiales et sociales donc de la diffusion d’informations non contrôlées. Quand on peut cacher le nombre de morts, on brûle les cadavres, enfin en Russie du moins.
      - L’armée russe les utilise aussi pour cacher ses crimes de guerre : quand l’opinion publique internationale devient trop regardante vis à vis de la politique de la terre brûlée russe. Les cadavres de civils sont ramassés, brûlés puis dispersés. Ni vu ni connu je t’embrouille. Les preuves des crimes de guerre ayant disparues qu’aller vous donc prouver ? Même si cette pratique est sans nul doute antérieure, depuis 2013 elle est bien documentée tant par les ONG que par certaines spécialistes de la Russie post-Soviétique comme par exemple en France Anna Colin Lebedev.

      Supprimer
    6. Kherson c'est compliqué : la région est quasiment autant russophone qu'ukrainophone et les russes espère y constituer une république séparatiste sur le modèle des républiques séparatistes du Donbass.

      Un lien sur la répartition des langues en Ukraine :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Ukraine#/media/Fichier:Ukraine_L_Ukrain_2001.png

      Un autre sur la République de Kherson :

      https://www.sudouest.fr/international/europe/ukraine/guerre-en-ukraine-les-russes-vont-organiser-un-faux-referendum-a-kherson-previent-kiev-9799290.php

      Supprimer
    7. Alors il faudrait peut arrêter avec cette séparation russophone / ukrainophone. je pense que les lignes de partages en ukraine sont plus compliqués que de savoir qui maitrise l'ukrainien ou le russe (surtout que dans les faits beaucoup sont bilingue et capable de mener une conversation en passant d'une langue à une autre) Zelensky par exemple vient d'une famille russophone. Cette simplification linguistique par contre "facilite" la vie aux dirigeants russes.

      Supprimer
    8. Sans compter que l' "opération spéciale" en cours a déjà dû clarifier bien des positionnements identitaires hésitants...

      Supprimer
    9. -si les Ukrainiens ne peuvent pas lancer d'offensives de grande ampleur dans le sud du Donbass,
      ne serait-il pas intéressant de tenter une rupture en attaquant directement le territoire russe ?
      -"l'opération spéciale" deviendrait caduque et porterait un discrédit évident sur le gouvernement.

      Supprimer
    10. Au moins 80% de la population ukrainienne est russophone. C'est la raison pour laquelle les communications sont si facilement interceptées et comprises. Une grosse partie de cette population ne parlait pas ukrainien avant 2014. Un des plus gros bureau d'étude soviétique était à Kharkov qui a combattu férocement l’invasion.Tous leurs chars ont été conçus et développés là bas. L’Ukraine était la seconde RSS. Aucun doute que les négociations se font en russe. C'est la première attaque de l'armée russe qui a créé une réaction anti russe.

      Supprimer
  5. "Mon colonel", ou un autre,
    quelqu'un peut-il expliquer l'indigence de l'analyse et pire, la cartographie profondément mal renseignée sinon mensongère, des points de situation quotidiens du MinDef?
    A ce niveau, pourquoi ne pas mettre plutôt un lien avec les sites de l'ISW, le présent blog, les analyses de Audrand, warmapper, et la chaîne YT les Conflits en Cartes?
    https://www.defense.gouv.fr/ukraine-point-situation
    Est-ce vraiment ainsi qu'on voit les choses dans nos armées?
    J'en profite pour reposer ma question sur les ponts et d'éventuelles missions d'interdiction menées par les VKS... tout ce qu'on voit ce sont des frappes par missiles (de croisière?!?!) sur des dépôts de carburant. D'autres infos? Quand il s'agit d'écraser une force loin de ses bases "insulariser" le champ de bataille semble pourtant être l'un des prérequis élémentaires que nous enseigne l'histoire (Normandie 1944, Koweit 1991...).
    Enfin, une grande manoeuvre blindée/mécanisée ukrainienne grâce à tout le matériel collecté, transféré, remis en état, est-elle envisageable d'ici qq mois par les forces Ukr?
    Dupont

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le Mindef n'est pas une agence de presse.

      Supprimer
    2. Plusieurs raisons. L'une d'entre elle semble être le temps nécessaire aux vérifications. https://liveuamap.com est toujours en avance. 2 à 3 jours il me semble. Le colonel Goya a des sources moins en retard. Mais au plus on suit l'actualité, au plus on peut se laisser piéger par des informations non vérifiées.

      Une autre est l'interprétation. Quand la Russie occupe tous les grands axes du Nord du Nord du pays, empechant par la même l'Ukraine d'accéder à toute cette zone, sans pour autant contrôler les zones rurales entre les axes, comment représenter toutes ces zones là? Ben, c'est juste une question de choix, il n'y a pas de réponse unique. Le choix du mindef donnait les campagnes aux russes.

      Par nécessité de montrer les russes plus dangereux qu'ils ne le sont (et ils sont déjà très dangereux, hein...)? Bonne question. Y répondre serait répondre à a question de savoir si le mindef est une agence de presse, et la réponse me semble complexe.

      Supprimer
    3. @ Anonyme7 avril 2022 à 13:31
      certes. Vous avez regardé leurs analyses en lien? A quoi bon en faire dans ce cas? D'autant qu'elles induisent fortement en erreur. Elle donnent par exemple l'impression que Kharkov est contrôlée par les russes.
      Il y a qq semaines le général Burkhardt a fait passer une note donnant son évaluation sur l'effondrement inéluctable de l'armée ukrainienne... Or il y a des tas de raisons de penser qu'il n'y avait aucun élément solide pour soutenir ça.
      Je m'interroge sur ce que signifie un tel manque de sérieux et de lucidité.
      Au contraire de ce blog qui peut se tromper dans l'évaluation mais indique la bonne direction et donne à réfléchir.
      Dupont

      Supprimer
    4. @anonyme: au début du conflit personne ne donnait cher de la peau de l'armée ukrainienne. L'analyse du général Burkhardt est à voir dans ce sens. (il suffit de lire l'article de ce blog quelques jours avant l'offensive russe...)

      Supprimer
    5. @ HerrElle
      Forcément ce n'est pas leur boulot. Les "fans" ont de bien meilleures sources dont celle-ci. Mais c'est un peu leur boulot quand même dans la mesure où une personne publique (un parlementaire par exemple) sera forcée de prendre ses informations auprès d'une source "institutionnelle" française de préférence.
      Et puis la crédibilité de l'institution se construit aussi par cette communication en ce moment. Voir ce qu'on a dit sur le Pentagone (et autres) incapable de prévoir l'effondrement afghan puis la manière dont il a annoncé avec justesse l'agression russe.
      A tout le moins la cartographie du MinDef assez simplement pouvait indiquer les axes parcourus (mieux que "contrôlés"...) par les russes hachurer les zones interstitielles. Et produire pour chaque partie du front et de manière générale des éléments plus solides que ceux donnés là.
      A noter qu'il faut regarder avec un esprit ouvert les productions de l'autre camp, qui, si elles peuvent paraître délirantes parfois, révèlent une manière de voir différente qui a sa part de vérité qui nous échapperait, et/ou indiquerait dans quelle mesure l'autre partie s'auto-intoxique.
      Dupont toujours

      Supprimer
    6. @ Anonyme7 avril 2022 à 13:48
      le courrier aux officiers du général Burkhard date du 9/3, soit 14 jours après le début des hostilités.
      "Pour ce qui concerne la suite des événements, je considère qu'en dépit de la remarquable résistance dont elles font preuve, les forces ukrainiennes, confrontées à la difficulté de tenir un dispositif étiré, sans réserve opérative, pourraient connaître un effondrement subit".
      Au bout d'une grosse semaine, c'est déjà de l'armée russe engagée en Ukraine qu'on pouvait dire cela. De fait, le retrait "subit" de tout le nord et le nord-est a permis d'éviter l'humiliation de la capture et de la destruction des forces russes engagées sur ce front mais ça revient à peu près au même.
      Comme s'il y avait (et ça fait le lien avec ma question sur la médiocrité de la cartographie) une fascination pour le coloriage qui devait nécessairement poursuivre son expansion. Or il y a des facteurs très matériels, tenant presque de la nécessité physique, qui peuvent expliquer pourquoi une offensive peut "réussir" ou non, a fortiori en pays hostile à l'envahisseur... de même que sortir de l'autoroute dans décélérer sous les 130 avant le rond point garantit à 99% la sortie de route...
      Dupont

      Supprimer
    7. Bonjour,

      les cartes et points de situation présentés par le MinDef sont indigentes, visiblement faux (ou alors les militaires français ont des informations que personne d'autre n'a) et indignes d'un tel organisme.

      Sur un tel sujet, on communique sérieusement ou on s'abstient. Ça décrédibilise ce ministère.

      C'est la seule source que j'ai consulté une fois et que j'ai définitivement arrêté de suivre. Non que je me fie à 100 % aux autres mais en les recoupant (tout en restant attentif à ce que les unes ne recopient pas servilement les autres), je peux me faire une idée raisonnable de ce qui se passe sur le terrain et des impacts probables. Le MinDef ne me sert à rien pour cela.

      Cordialement

      Supprimer
    8. Pour compléter, Liveuamap est très bien
      Sinon Jomini of the west (@jominiW) propose des analyses et des cartes assez détaillées

      Supprimer
    9. @ DMZ
      en vous lisant je retrouve exprimée avec des mots différents ma pensée. Nous sommes bien d'accord. Merci.
      Dupont

      Supprimer
    10. Notre Mindef me rappelle un film, le viager je crois, ou un grand visionnaire disait "Hitler, un feu de paille", "la ligne Maginot, infranchissable". Ca fait peur !
      Les bulletins du MOD UK et les rapports du Pentagone sont en revanche très pertinents.

      Supprimer
    11. @ Dupont,

      Nous sommes effectivement en phase. L'analyse du général Burkhard m'avait en effet interpellé. Pour ma part, j'avais rapidement considéré (et écrit dans certains forums) ce qui me semblait assez évident :
      - que la stratégie russe de faire chuter le gouvernement ukrainien et se saisir des "territoires russes" jusqu'à faire la liaison avec la Transnitrie en quelques jours avait échoué ;
      - qu'on était entré dans une bataille d'attrition dont il était difficile de savoir qui allait le mieux s'en sortir mais où les Ukrainiens avait de meilleurs atouts (positions et stratégie défensives préparées à l'avance, lignes de communication plus resserrées, tactiques de harcèlement plus adaptées, bien meilleure motivation des troupes contre uniquement une toute relative maîtrise aérienne côté russe) ;
      - que l'un ou l'autre des belligérants risquaient de s'effondrer mais _localement_, les Russes dans le nord (guérilla en pays forestier oblige) et les Ukrainiens dans l'est (en cas de tenaille sur les défenseurs du Donbass sur un axe Melitopol - Kharkiv mais en aucun cas sur la rive droite du Dniepr), ce qui ne signifiait pas une défaite totale ni pour l'un ni pour l'autre.

      Ne pas contextualiser ces risques d'effondrement m'avait, encore une fois, surpris. Le général Bukhard avait toutefois précisé que la guerre ne serait pas finie pour autant et dégénérerait en guérilla généralisée.

      À noter que les Russes ont fini par faire une analyse correcte de la situation, quoique trop tardive, en retirant leurs forces du nord pour éviter un tel effondrement et renforcer l'effort principal au Donbass en réduisant drastiquement leurs objectifs : encercler sur un axe Izioum - Donetsk et non plus Kharkiv - Melitopol.

      Cordialement

      Supprimer
    12. On ne peut pas dire autre chose que le général Burkhard s'est trompé, et tant mieux, mais ca n'augure rien de bon sur notre niveau de compréhension de cette guerre coté MINARM.

      Supprimer
  6. Bonjour Mon Colonel,

    Tout d'abord un grand merci pour vos points quasi-quotidiens sur ce conflit.

    Ensuite, j'aimerais beaucoup avoir votre point de vue sur le retex concernant l'usage des drones et l'impact réel de ces armes lors des récents conflits où ils ont été utilisés (Ukraine, Haut-Karabagh, Ethiopie...).

    RépondreSupprimer
  7. Bonjour, les ronchons de service peuvent toujours critiquer, ce blog est tres utile et factuel.
    Deux questions:
    - sait on quelles forces les Ukrainiens peuvent mobiliser depuis le nord et l'ouest pour perturber l'action russe ?
    - Avez vous une appreciation des chances Ukrainiennes de durer et faire echouer cette offensive ?

    RépondreSupprimer
  8. Bonjour,

    Je n'ai pas de connaissances stratégiques ni d'instruction militaire hors celle que j'ai eu lors de mon service régulier, dans ce qu'on appelait un centre de mobilisation, et qui constituait la 'réserve' française en riposte à un invasion du bloc soviétique. Cette réserve était surtout pourvue de matériel datant de la fin de la guerre de 39-40, voir plus ancien.
    Dans ce que je comprends c'est qu'aujourd'hui l'armée russe puise dans ces réserves, car ayant perdu un gros stock de matériel et humain (un quart à un tiers des effectifs).
    De l'autre côté on a une armée 'régulière' à priori (?) moins abimée, un armée 'de volontaire' prêts à se battre pour éviter la dénazification ou plutôt l'extermination de l'ukraine (cf
    https://blogs.mediapart.fr/thierry-reboud/blog/050422/denazification-de-lukraine-leffrayante-tribune-de-t-sergueitsev), tout ça largement alimenté de matériel de haute technologie (anti char, missiles portés, drones, renseignements) ou rapidement utilisable (vieux char russe, avion russes).

    D'où mes questions:
    Est ce que les Ukrainiens peuvent ils appliquer la tactique qui à fonctionné sur Kiev, étirer les lignes russes pour ensuite les 'consommer' par l'arrière.
    Est ce que les volontaires civils ont une valeur militaire (si bien encadrés).
    Est ce que le matériel nouvellement fournis aura un impact sur le champ de bataille,

    Merci pour vos réponses

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. je laisse le colonel vous répondre mais pour un néophyte vous faites de fines observations et posez de bonnes questions
      Dupont

      Supprimer
    2. "Est ce que les Ukrainiens peuvent ils appliquer la tactique qui à fonctionné sur Kiev, étirer les lignes russes pour ensuite les 'consommer' par l'arrière."

      Dans le SUd-Est, clairement non, le front est beaucoup plus petit les Russes ont toutes les capacités d'approvisionnement.
      Il faudrait une véritable contre-offensive UKr sur Kherson ou plein Sud pour couper la Crimée du front Sud-est.

      Mais n'oublions pas que dans cette zone de Donetsk, les Uk sont en guerre depuis 2014, donc ils ont eu le temps de travailler leurs defenses.

      Supprimer
  9. Bonjour,

    Merci pour tout votre travail !
    Puis je suggérer d'indiquer sur la carte les forces Ukrainiennes que vous indiquez dans le texte ?

    Cordialement,

    RépondreSupprimer
  10. Merci pour ces informations.
    Bien à vous.

    RépondreSupprimer
  11. Bonjour Colonel, ou tout autre lecteur,
    Le phénoméne d'attrition revient énormément pour parler des russes (notamment) durant cette guerre.
    Lorsque l'on est civil ou simple spectateur, on a du mal à se représenter l'impact de l'usure (matérielle ou psychologique) sur les personnels ou les matériels.

    On se dit, un soldat qui combat 2 semaines, peut combattre 1 mois, de même pour un char ou autre. A quel point ce phénoméne d'attrition est un élément trés handicapant pour la Russie (ou l'Ukraine). Pourriez vous détailler ce sujet éventuellement lors d'un autre post svp ?

    Merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il me semble que c'est surtout l'entretien avant l'offensive qui a pêché, et le manque de pièces détachées qui font qu'un char en panne est un char perdu pour les Russes.

      Supprimer
    2. Pour vous donner une idée concernant les chars.

      On estime que les Russes ont environ 3000 chars opérationnels*, en comptant ceux qui n'ont pas été modernisés depuis un moment, comme les T-72B et T-80U (il y en a en Ukraine).

      Selon le site oryxspioenkop, ils en ont perdu, au minimum, 450. Si ont estime le chiffre réel à 600, ils ont perdu 20% de leurs tanks.

      Si on rajoute à cela qu'une partie de ces chars doit servir sur d'autres frontières (Kaliningrad, Chine,...) et, surtout, qu'en temps de guerre, où ils sont très sollicités, le taux de pannes qui devient élevé s'ajoute à ceux qui ont été endommagés et attendent d'être récupérés et réparés, il ne doit pas rester énormément de réserves. Combien de chars sont réellement utilisables sur le front? 30%? 50%? plus? Impossible à dire.

      *Ils en ont surement une palanquée de plus anciens hérités de l'époque de l'URSS, mais on ne pense pas qu'ils aient été conservés dans les règles (ça coûte de l'argent: il faut les protéger dans des hangars et venir de temps en temps les entretenir) - ils ont quand même entre 40 et 50 ans...

      Supprimer
    3. Concernant les chars russes, que pensez-vous de ce theard de Kamil Galeev ?

      Why Russia is losing the war ?
      https://threadreaderapp.com/thread/1511528319656755205.html

      d'après cet auteur l'armée russe est conçue :
      - pour une guerre nucléaire et notamment ses chars sont sensés résister aux radiations et pas à autre chose;
      - pour être une source main d'oeuvre dans l'agriculture( Oui oui vous avez bien lu, il n'y a pas d'erreur les soldats russes sont sensés planter et récolter des patates une partie de l'année. sans doute un reste du système des kolkhozes soviétiques, sinon je ne comprend pas)
      - faire du maintien de l'ordre dans les pays satellites

      Un avis ?

      Supprimer
    4. Des commentateurs ont remarqué que les pertes enregistrées sur oryx concernent des versions de plus en plus anciennes des chars, possiblement une indication qu'on s'approche du fond des tiroirs ? D'autre part, qu'en est-il des réserves d'obus disponibles ?

      D'autre part, il est étonnant qu'on n'ait pas encore vu sur le terrain les chars les plus modernes, type armata, a priori mieux protégés. Certains pensent qu'ils les gardent en réserve, même si ça me parait étrange comme explication compte-tenu de la certitude initiale évidente que la guerre serait pliée en quelques jours, c'était l'occasion rêvée de les faire parader. Est-il possible qu'on les voit débarquer à ce stade des opérations ? Est-il possible qu'ils ne soient en réalité pas prêts pour le combat ?

      Supprimer
    5. Concernant le blog de Kamil Galeev: son résumé de l'Armée Rouge est quelque peu caricatural. Par exemple, le BMP-1, comme beaucoup d'engins de l'époque, dont les "nôtres" (l'AMX 10P, par ex.), était prévu pour pouvoir flotter et traverser les "coupures humides", donc faiblement blindé, et être protégé contre les effets des bombes nucléaires. L'évolution a fait que, ces engins ont été remplacés, ou leur protection a dû être améliorée et tous ont perdu cette possibilité amphibie de nos jours.

      De même, les "patates à ramasser" ne sont qu'anecdotiques et on n'avait pas mieux en France: j'ai usé plus de serpillières durant mon service que j'ai tiré de cartouches, je pense. Plus sérieusement, l'armée Russe n'a pas pu se passer de la conscription afin de conserver un format propre à impressionner, avec les limites liées: les conscrits sont de moins en moins adaptés à l'offensive dans la guerre moderne.

      Son étude sur le conflit ukrainien est meilleure, je pense, dont le parallèle avec l'opération en Tchécoslovaquie. Mais elle n'éclaire que le chemin parcouru, pas l'avenir.

      Supprimer
    6. la production de l'armata n'a pas commencé. Elle est repoussé pour des raisons techniques, financière et manque de matériel (les sanctions depuis 2014 n'ont pas permis aux russes d’acquérir un certains nombre de composant... Comme quoi cela sert...) De ce fait à la place ils ont modernisé T80 et T90

      Supprimer
    7. et si les prétendus chars russes mais aussi les fameux missiles high speed étaient aussi vrais que les structures gonflables du sud de l'Angleterre en 1944 ou comment un pays moins riche que la belgique peut-il se payer ces folies

      Supprimer
    8. @Anonyme 17:11

      En fait, les chars récents sont sureprésentés par rapport aux trapanelles qu'ils ont encore en stock, selon le Youtubeur Perun qui a fait les stats. Toutefois, on peut voir une "remontée" récente des chars plus anciens (T-72B et T-80U), ce qui pourrait montrer qu'ils entament les réserves.

      Les chars les plus modernes représentés sont les T-72 B3 et leur dernière version, l'Obr2016. Il y a également quelques T-90A. Les plus modernes non représentés sont le T-14 Armata, mais il n'est pas opérationnel (il doit y en avoir une vingtaine) et le T-90M qui est en cours de livraison, donc qui sont peu nombreux.

      Supprimer
    9. Merci à tous pour vos réponses.

      Supprimer
    10. Le site https://www.globalfirepower.com/countries-listing.php liste les capacités supposées des armées. Le site donne beaucoup de chiffres dont la fiabilité est bien sûr sujette à caution car les sources ne sont pas forcément bavardes ou neutres.
      Toujours est il que l'armée Russe est donnée comme seconde armée du monde et créditée de 12.400 chars. 850000 soldats d'active, 250000 en réserve et 250000 en para militaire. Je laisse découvrir les autres chiffres pour ceux que ça intéresse.
      Ces ordres de grandeur paraissent tellement loin de ce qu'il leur est possible d'engager que je me demande si l'armée Russe ne va pas apparaitre à sa vraie taille. J'aurais envie de dire un ours de papier (*) pour plagier une phrase célèbre. Si on divise tout par quatre pour correspondre à ce qu'on voit et en étant gentil, l'armée Russe descend dans le classement après le Japon. (5ème ou 6 ème rang).
      (*) je suis conscient en écrivant cela que la 5ème ou 6ème armée du monde reste quelque chose d'extrêmement puissant et capable d'infliger des dégâts monstrueux à un pays dont l'armée est classée 22ème au monde. Par contre elle sort complètement du jeu face à l'OTAN, aux US seuls, à la Chine, probablement à l'Inde (4ème armée du monde d'après ce classement).



      Supprimer
    11. En même temps, chars modernisé ou pas, il semble bien que les armements antichars portable ne fassent pas de différence.
      Donc que l'on soit un équipage dans un char moderne ou pas, le résulta est le même.

      Quand à la taille de l'armée russe, 850 000 hommes c'est toute les unités, la composante terrestres qui combat c'est un peu plus de 200 000 hommes, soit quasiment tout ce qui se trouve en Ukraine il me semble.

      Supprimer
    12. Concernant les 12 400 chars "en réserve": la "réserve", c'est des chars alignés en Sibérie en plein air. Le total comprend d'antiques T-54/55 et T-62. Leur état, sans avoir bougé depuis 40 ou 50 ans, sans entretien, à la merci des éléments, doit être déplorable. Pour en remettre un en route, on doit pas être loin de la 4L sortie de grange (la rouille perforante de la carrosserie en moins...) Bref, on récupère un châssis, un bloc moteur, des galets de roulement et le siège du conducteur.

      Dans le tas, il doit tout de même y en avoir des moins vieux (déclassés il y a 10 ou 15 ans), probablement ceux qu'ils déstockent en ce moment, mais il semblerait (si c'est vrai) que des pièces aient été prélevées et revendues au marché noir. Si ce n'est pas une simple cannibalisation qu'on a "oublié" de signaler (les mécanos en unité retirent tout ce qui peut leur servir du char avant de l'envoyer au stockage. Ni vu, ni connu

      Supprimer
    13. @Chef Chaudard
      "les mécanos en unité retirent tout ce qui peut leur servir du char avant de l'envoyer au stockage. Ni vu, ni connu...".... héhé !!! Ca rappelle des souvenirs ça Chef (clin d'oeil) : les lots de bord des véhicules partant à la réforme qui disparaissaient, le rab du SOA...et surtout le summum de LA DENREE RARE : des éléments bâchés de P4 !!!! Bref tous ces souvenirs qui ne vont rajeunir personne, évoqués pour dire que les véhicules "stockés mob'" de l'armée russe doivent être dans un piteux état.

      Supprimer
  12. Merci encore pour ce nouveau point de situation des plus utiles, et les précisions sur les gtia russes et ukrainiens. Même si on voit que les formats peuvent être très différents, je me demandais combien l'armée françaises "pèserait" en gtia si on choisissait de l'exprimer ainsi? Ou peut-être les organisations sont-elles trop différentes pour que la comparaison soit pertinente ?

    RépondreSupprimer
  13. Merci pour ces analyses de la situation militaire.
    Il y a une erreur, me semble-t-il, sur le positionnement de la 95° brigade ukrainienne, indiquée à la fois dans le secteur d'Yzium et dans celui de Donetsk.

    RépondreSupprimer
  14. Deux questions:
    1) quel est le rôle de la Moldavie dans cette histoire (sa frontière avec l'Ukraine est la plus proche du Front Est et semblerait la route la plus courte pour livrer du matériel -si tant est qu'un réseau ferré développé existe)?
    Palenca (Moldavie) / Odessa, c'est 57 km selin google map.
    2) Que se passe-t-il à la frontière roumaine/ukrainienne au bord de la mer d'Azov. Même motif que question 1
    Brãila (Roumanie) / Odessa, c'est 304km selin google map...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour,

      le problème de la Moldavie est que la Transnitrie est aux mains des Russes, faire transiter des armes par Palenca (qu'elles viennent de la Moldavie ou de la Roumanie) serait beaucoup trop risqué face à un coup de main venu de cette province sécessionniste ou de la flotte de la mer Noire (et non mer d'Azov au passage). Il n'y a d'ailleurs pas de liaison ferrée vers Palenca.

      Les Ukrainiens ont bâti une logistique à partir de Lviv qui leur permet certainement de mieux gérer, répartir et sécuriser les flux. Nul besoin de multiplier les routes.

      Cordialement

      Supprimer
    2. Bonjour.
      Je ne fréquente cet excellent blog qu'épisodiquement et ne suis pas du tout un connaisseur de la chose militaire.
      Pour les voies ferrées passant par la Moldavie le problème est qu'elles traversent la Transnistrie région s'étant séparée de la Moldavie et protégée par la 14eme Armée Russe (ce scénario étant la matrice de la politique Russe vis à vis du Donbas).

      Pour votre deuxième question si vois pensez à la région littorale entre la Roumanie et Odessa ouverte sur ls mer Noire (et non d'Azov), il s'agit du Budjak une région marécageuse où les routes sont assez mauvaises. Je doute qu'on puisse renforcer l'Ukraine de ce côté là. Comme la mer Noire est bloquée par la marine Russe la seule voie disponible passe par Chernivtsi qui est relativement éloignée et mal reliée au réseau routier du Sud. Pour info, en bus Chernivtsi - Odessa c'est 14h00 de route...

      Supprimer
    3. Merci pour le rectificatif.
      Mer Noire bien sûr!

      Supprimer
  15. Bonjour et merci pour ce blog factuel.
    Juste un point qui semble t-il n'a pas encore été abordé ici.
    Est-ce que les forces russes ont miné les territoires dont elles se sont retirées ces derniers jours ? Et si oui, a t-on une idée du type et du nombre de mines, des moyens et du temps nécessaires pour déminer, ainsi que de l'impact sur la population ukrainienne présente ou de retour dans ces zones ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hélas oui. L'Ukraine annonce avoir neutralisé 1022 charges (liveumap). Les Russes ont aussi piégé les voitures particulières et les cadavres. Ca plus les obus etc.. tirés et non explosés, je pense qu'il y a du risque pour longtemps.

      Supprimer
    2. Heureusement que c'est un peuple frere... je n'ose imaginer ce qu'ils auraient fait si c'étaient des ennemis...

      Supprimer
    3. il semblerait que les russes utilisent des mines anti personnel à déclenchements sismique d'un modèle récent, de type POM-3 qui ont la particularité destructrice d'éjecter leur charge explosive à hauteur d'homme avec un effet létal d'un rayon de 16 mètres. Une nouvelle horreur, étant précisé que le russes n'ont pas signé l'accord de 1997 qui interdit l'usage de mines anti personnel.

      Supprimer
  16. Moldavie :
    la Moldavie ne fait pas partie de l'OTAN, ni de l'UE, elle accueille les réfugiés ukrainiens mais veut rester neutre dans le conflit.

    https://fr.euronews.com/2022/03/25/voisine-de-la-guerre-en-ukraine-la-moldavie-retient-son-souffle

    https://paris-europe.eu/moldavie-lue-renforce-son-soutien-en-debloquant-53-millions-deuros-supplementaires/

    Roumanie :
    La Roumanie est un pays de l'Otan et elle est membre de l'UE la situation est donc totalement différente de celle de la Moldavie : elle accueille des militaires Otan, dont des chasseurs alpins français si je ne me trompe pas, et des réfugiés.
    La frégate française "Auvergne" était même en manoeuvre en mer Noire en janvier dernier ( https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-choix-franceinfo/la-marine-francaise-deployee-dans-la-mer-noire-on-n-est-pas-la-pour-mettre-de-l-huile-sur-le-feu_4887163.html ).
    Après l'invasion de l'Ukraine, elle a rejoint le Charles De gaulle qui suit avec 3 autres porte-avions OTAN ( un US, un UK et un italien ) deux porte-avions, et sans doute des sous-marins, russes qui font des ronds dans l'eau autour de Chypre parce qu'ils ne peuvent plus rejoindre Tartous, base navale russe en Syrie, ni aller en mer Egée pour passer en mer Noire.
    Après le côté ouest de la mer Noire est pourri pour la navigation suite à l'installation par les russes de mines flottantes dérivant jusqu'à l'entrée du Bosphore.

    https://marine-oceans.com/actualites/turquie-decouverte-dune-nouvelle-mine-en-mer-noire/

    Ces mines dérivant au petit bonheur la chance est une stratégie vicieuse mise en place par la marine Russe pour interdire toute navigation à l'Ouest de la Crimée : que l'on soit en eaux territoriales ou en eaux internationales, que l'on soit un navire marchand ou un navire militaire, en allant là-bas vous prenez le risque d'être touché par une de leurs mines dérivantes. Le coin va être pourri pour la navigation pour longtemps.

    Pour les bases Otan, un clin d'oeil aux échanges sur le Ministère de la défense :

    https://www.defense.gouv.fr/operations/actualites/renforcement-posture-defensive-dissuasive-lotan-flanc-est-leurope

    RépondreSupprimer
  17. Petite question : je comprends qu'il reste autour de 150 000 combattants coté russe en ukraine, cela veut dire qu'il y en a 500 000 à coté pour la logistique ?

    RépondreSupprimer
  18. Bon petit à petit on va le savoir: "Moscou a reconnu, jeudi, des « pertes importantes » au sein de son armée déployée en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sans les quantifier. « Nous avons subi des pertes militaires importantes », a déclaré M. Peskov lors d’une interview à la chaîne britannique Sky News, « c’est une immense tragédie pour nous »."

    RépondreSupprimer
  19. Bonjour je voudrais aborder une question qui à mon avis éclaire la situation actuelle : en faveur de qui le temps joue-t-il ?

    A mon avis un certain équilibre des forces risque de se maintenir, avec les pertes humaines militaires et civiles qui vont avec. Même l’objectif de conquérir l’espace entre Izium et Bervinkov semble compromis pour l’armée russe. Les munitions ukrainiennes se renouvellent, nous entrons maintenant dans une période de guerre d'usure. La première conséquence donc si cette situation perdure est davantage d'horreurs et de drames étalés dans le temps. Pour moi une victime de cette guerre, qu'elle soit civile, enfant, militaire ou même militaire russe, ça reste un drame qui mérite d'être pleuré, car il nous rappelle à quel point la lutte pour la liberté et l'intelligence des peuples impose des sacrifices.

    Mais que gagne la Russie en prolongeant cette situation ? Bien sûr elle peut reconstituer des troupes, se préparer à de nouvelles stratégies offensives, et reconstituer ses chaines d'approvisionnement. Mais surtout, elle consolide sa présence dans les territoires militairement conquis. Et voici tout le problème.

    Pour moi, nous devons écouter ce que disent les porte-paroles de l’autorité ukrainienne en ce moment : les ukrainiens ont besoin avant tout d'armes et encore d'armes, ils ont besoin de reconquérir aussi rapidement que possible (et avec un minimum de pertes) l'essentiel des territoires envahis. Ils n'ont pas besoin d'un cessez-le-feu. Et puis d'ailleurs, depuis quand la Russie respecte-t-elle les cessez-le-feu qu'elle déclare ou signe ? Les Ukrainiens ont un effectif important, déterminé, organisé, formé, informé et intelligent il me semble. Il ne leur manque donc que du matériel.

    Si je dis cela, ce n'est pas seulement pour discuter : j'espère que les autorités françaises entendront ce message : oui il faut préparer l'avenir pour affaiblir en profondeur le système russe actuel, mais surtout il ne faut pas la laisser conquérir encore davantage l'Ukraine de l'Est. D'une part à cause des horreurs et des insultes aux droits de l'Humain qu'il y commet, mais aussi parce que des négociations permises par un cessez-le-feu qui se solderaient par des gains territoriaux de facto par Moscou constitueraient la véritable victoire et le véritable objectif du Tsar, à l'instar des "grandes épopées héroïques", des "chevauchées fantastiques" de ces fous conquérants des livres d'Histoire, dont Vladimir a sûrement maintes et maintes fois rêvé.

    Que la France sacrifie 10, 20 ou 30 milliards pour l'Ukraine dès maintenant, et plus pour l'avenir. Car la reconquête (par l'Ukraine) de toute l'Ukraine internationalement reconnue serait le véritable signal mondial significatif pour calmer sérieusement les autres comme l'Iran, la Turquie, la Chine. Le message : la liberté et la démocratie (ou tout systèmes qui partage les pouvoirs) n’affaiblissent pas les peuples : elles les rendent plus forts et plus droits.
    Renforçons donc l'aide militaire, serrons-nous la ceinture et coupons le robinet du gaz russe dans toute l'Europe. Mieux vaut reconstruire l'avenir plus vite une fois le système russe effondré (quitte à affaiblir Renaud, Total et Leroy Merlin à court terme), que de se laisser "tenir par les cou...es" et laisser le temps jouer en faveur des conquêtes territoriales russes. L'économie russe ainsi que son système mafieux s'écroulera même comme ça de toute façon.

    En résumé, nous ne devons pas mettre la Russie à genoux économiquement. Nous devons l'écraser, et vaincre son armée comme jamais. C'est une occasion unique. Car ce que nous écrasons c'est ce système de pouvoir archaïque de Moscou qui parasite le monde entier et inspire ses voisins. Je suis persuadé que des millions de Russes attendent déjà patiemment ce moment d'ailleurs.

    Frédéric F

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Frédéric
      « En résumé, là où les pays modernes s'efforcent d'éduquer leurs citoyens pour plus de coopération et plus de fraternité et de prospérité dans le monde, Moscou (comme Téhéran, Ankara et Pékin) résistent. Ils sont la Résistance, oui, la résistance à cette marche du monde. »
      Pour ce qui est de » la coopération et de la fraternité occidentale » je vous invite à lire « la Russie sous l’avalanche « d’un certain Alexandre Soljenitsyne… Soit le récit des années au cours desquelles la Russie s’est ouverte à l’Occident et à la démocratie. En guise de » récompense » le pays a vu fondre sur lui tous les pilleurs d’épaves de la planète plongeant le peuple dans une misère comparable à celles des allemand au lendemain de la première guerre mondiale. C’est bien Poutine qui a mis le holà à ce pillage , de façon certainement musclée mais hissant le niveau de vie des russes à un point jamais connu dans l’histoire de ce pays.
      C’est ce qui explique le soutient des russes aujourd’hui encore à Poutine qui quoi qu’en disent no si généreuses démocraties libérales n’est pas Hitler.
      On ne comprend rien à ce qui se passe aujourd’hui si l’on choisit de faire l’impasse sur ces années 90 au cours desquelles la Russie a tout simplement faillit disparaître.
      Quant au « modèle ukrainien » et sa » révolution orange » qui séduisent tant les oligarques occidentaux ( Poutine serait entré en guerre parce qu’il ne supporterait pas l’idée de cette démocratie) laissez moi rire !
      Quiconque connaît un peu l’Etat Ukrainien et son fonctionnement sait qu’il s’agit d’un temple sans doute jamais égalé dans l’histoire contemporaine de la corruption. Un Etat mafieux au cœur de l’Europe.

      « La Russie sous l’avalanche » donc et reparlons en …

      Supprimer
    2. Soljenistsyne ! A son âge, peut-être lui payer des lunettes pour identifier comme oligarques les principaux "pilleurs" de son pays. Bon, l'un d'eux, Abramovitch serait aussi Israëlien et Ukrainien. Mais la plupart des autres Russes bon teint.

      Supprimer
  20. Ecraser les Russes, c'est bien cela l'objectif. Et les Ukrainiens servent d'appât. On les a agités comme un chiffon rouge sous le nez des Russes et maintenant, ils sont coincés et doivent se battre à mort pour ne pas se faire aplatir. L'Ukraine, c'est la golden opportunity que Cyrus VANCE avait vue avec les Afghans: tous ces idiots tuent du Russe chez eux et nous pouvons assister au massacre depuis nos écrans de télévision. Je ne suis pas certain que ce genre de manoeuvres soit à la gloire de nos démocraties, ni que tous ces peuples qui s'entretuent pour nos beaux yeux ne viendront pas un jour nous faire payer nos lâchetés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @ Orekhdin

      Votre controverse me semble naturelle et j'y avais aussi songé. Cependant elle me semble erronée si on l'analyse sous un angle fondamental : le problème que nous avons à résoudre, et ce à peu près depuis que Poutine a repris le pouvoir, c'est l'agressivité croissante de Moscou. Aussi bien de la part de toutes les actions malveillantes et les menaces de mort que ses services secrets font courir un peu partout autour de la Russie (sans parler de ce qu'il se passe en Russie elle-même), que de la part des morts réels et des actes de guerre de facto (que vous connaissez déjà sûrement). Car les impérialismes vrais fonctionnent avec ce credo depuis toujours : "si la force, la menace et le meurtre fonctionnent pour conquérir, alors conquerrons ainsi". Il s'agit de ce qu'ils nomment "les intérêts supérieurs du pays". Le simple réflexe animal de domination pourtant.

      Donc même si piège délibéré il y a (encore que je n'y croie pas trop), personne n'a forcé la Russie à vouloir conquérir du territoire par la force. Et d'ailleurs on peut aussi analyser cette invasion comme un constat d'échec de la Russie à conserver l'Ukraine dans son giron face à l'attractivité de l'Europe : cette guerre consiste, dans la relation fondamentale, à opérer une scission majeure -une sorte de divorce- entre le peuple russe et le peuple ukrainien. Peut-être d'ailleurs parce que l'ouverture culturelle de l'Ukraine et son influence future font peur à certains russes conservateurs. Le truc c'est qu'en contrepartie de ce divorce la Russie réclame une compensation territoriale... grave erreur, Poutine a choisi l'opposition frontale plutôt que la logique de coopération, celle-là même qui pourrait un jour (dans un avenir certes très lointain) permettre à la Russie de souhaiter elle-même faire partie de l'Union Européenne voire même de l'OTAN.

      En résumé, là où les pays modernes s'efforcent d'éduquer leurs citoyens pour plus de coopération et plus de fraternité et de prospérité dans le monde, Moscou (comme Téhéran, Ankara et Pékin) résistent. Ils sont la Résistance, oui, la résistance à cette marche du monde. Probablement par ignorance humaine et éducative. Ils voient comme déshonorant de se sentir "le toutou de Washington"... la réalité est qu'ils veulent devenir le Calife à la place du Calife comme dirait l'autre.

      C'est que dans tout mouvement une force de résistance se forme. C'est naturel. Alors moi, j'ai décidé de devenir un résistant à cette résistance !

      S'il faut un chef suprême (politique) au monde, moi je dis que ça doit être l'union des pays du monde (c'est-à-dire ce qu'on nomme actuellement l'ONU). ne croyez-vous pas que les USA aussi pensent ainsi ?

      ... mais nous n'avons pas encore parlé des valeurs qui sont portées par l'ONU dans ses chartes, ni des pays qui respectent les chartes de l'ONU, d'ailleurs.

      Frédéric F

      Supprimer
    2. @Orekhdin
      En effet.
      Pauvres Russes, avec ce qu'on leur fait subir depuis plus d'un mois ce n'est pas à la gloire de nos démocraties.

      Supprimer
    3. Parlons justement des valeurs, car elles sous-tendent tout mon raisonnement. Je suis Suisse, mais ma mère est née en 1940 à Oran. N'était le débarquement US en 1942 en Afrique du Nord, ma famille aurait fini dans une fosse commune quelque part en Ukraine ou en Pologne. Je dois donc ma vie aux USA. Je me suis beaucoup rendu dans ce pays, parce que ma belle-famille y habite. Je le connais donc un peu, je pratique sa langue, sa littérature et sa presse. Mais le voyant, je me pose des questions justement sur la corruption de ses valeurs. En gros, je me demande avec Emmanuel TODD si les USA ne sont pas la nouvelle Athènes, qui extrait le tribut par le Dieu dollar des états qui font partie de son alliance, et qui utilise le tribut en partie pour acheter des électeurs avachis. Autant j'ai de l'intérêt et de la compassion pour les valeurs qui ont présidé à la création des USA, à celles qui ont poussé ce pays à faire une guerre civile pour abattre l'esclavage, et à débarquer en Normandie, autant je me pose des questions sur les valeurs actuelles de cette société, obsédée par le sexe et la race, et la répression des idées réfractaires. Je me pose des questions sur certaines idées, comme le projet 1619, revenant en fait à annuler la démocratie américaine et ses valeurs, pour la remplacer par une (soi-disant) meilleure démocratie qui pue les relents du national-socialisme sous les oripeaux du progressisme. D'autre part, les USA sentant qu'ils déclinent, tentent de maintenir leur rang en tant que super-puissance. Ne pouvant plus être certains de dominer un adversaire dans un affrontement direct, leur intérêt est de susciter des conflits un peu partout pour que leurs adversaires potentiels restent désunis et s'affaiblissent mutuellement. Au passage, leurs élites en profitent pour encaisser cyniquement les dividendes résultant des ventes d'armes et de pétrole. Un exemple de cette décadence: TRUMP a poussé à la production aux USA d'hydrocarbures, afin de désengager ce pays du Moyen-Orient et de redonner une liberté d'action sur ce point. Au nom de l'écologie, BIDEN a été élu pour stopper la production locale de gaz de schiste. Vient la guerre en Ukraine et on fait quoi ? On repompe ce pétrole à fond les manettes pour le vendre aux Européens (au prix du nouveau marché provoqué par la crise ukrainienne !). Quelle signification peut-on donner à l'élection de BIDEN qui est élu sur un programme, et qui fait ensuite exactement le contraire ? Cette décadence m'interroge. Si les USA veulent torpiller leurs valeurs, qu'ils le fassent librement dans leur coin, mais je ne veux pas que mon pays soit contaminé par cette peste. Et donc, je n'entends pas les suivre aveuglément dans leurs choix géo-stratégiques.

      Supprimer
    4. Ah, apres l'argument des feminicides et autres auteurs de crimes d'honneur ("il fallait bien que je la tue, elle voulait me quitter pour un autre"), la conspiration: "tout ca est un piege tendu par l'occident pour affaiblir la Russie". Eh oui, c'est sur, les allemands voulaient justement changer de fournisseur de gaz.

      Supprimer
    5. Vous voulez dire que Trump et Biden se sont entendus pour 1) relancer la production d"hydrocarbures aux USA puis 2) ensuite la limiter et pousser le Kremlin a declencher une guerre pour avoir un pretexte pour relancer la production? Vous avez oublie d'ajouter une couche de covid et une pincee d'extraterrestres.

      Supprimer
    6. L'intentionalité me semble exclue. Ne serait-ce que parce que le piège semblait trop énorme pour que Poutine tombe dedans. Tous les autres (OTAN, Chine, Turquie, et les autres), ont juste avancé leurs pions économiques et politique, comme des pays civilisés et ambitieux. Pas grand monde n'a cru que Poutine attaquerait réellement. Ca semblait délirant et impossible. A juste titre, d'ailleurs.

      Pour autant, oui, c'est une opportunité en or de liquider l'héritage militaire de l'URSS, pour l'OTAN. Mais il y a une différence fondamentale entre profiter d'une opportunité en or d'un ennemi stratégique qui s'est mis tout seul dans une situation impossible et délirante, et avoir planifié un piège délibéré à ce sujet. Je ne vois pas trace d'un piège. Le plus gros pontes de l'OTAN (Biden et Macron en tête) ont tenté de négocier pour que ça ne se passe pas. Ils n'ont pas voulu ça. Maintenant que c'est là, ben, ils essayent d'en profiter stratégiquement - c'est légitime.

      Supprimer
    7. Difficile de faire le lien, dans votre prose, entre l'Afrique du Nord et l'Europe de l'est en 1942:

      "Je suis Suisse, mais ma mère est née en 1940 à Oran. N'était le débarquement US en 1942 en Afrique du Nord, ma famille aurait fini dans une fosse commune quelque part en Ukraine ou en Pologne."

      De plus, à partir de 1942 les Allemands ont commencé la phase industrielle de la gestion de la judenfrage. Donc: plus tellement de shoah par balles, au fait...

      On dirait que vous avez des connaissances mais, en même temps, ne savez pas établir les liens entre les éléments glanés.

      Sinon, vu de l'extérieur, votre montage peut paraître cohérent et convainquant, si on ne s'attarde pas sur les détails. C'est beau comme du Tolstoï. Lev Nicolaïevitch lui aussi était pour la paix dans le monde.

      Supprimer
    8. Précison :

      Sinon, pour revenir à l'ensemble votre contribution : vu de l'extérieur, votre montage peut paraître cohérent et convainquant, si on ne s'attarde pas sur les détails. C'est beau comme du Tolstoï. Lev Nicolaïevitch lui aussi était pour la paix dans le monde.

      Supprimer
    9. orekhdin semble être un troll russe moins avancé dans la lecture du manuel ‘’special troll France’’ que notre cher jrplcmb : il en est juste au chapitre ‘’Flatter l’antiaméricanisme latent chez le français moyen ‘’.

      Son analyse comme d’habitude avec les trolls russes part d’un axiome faux :

      ‘’ Ecraser les Russes, c'est bien cela l'objectif. Et les Ukrainiens servent d'appât. On les a agités comme un chiffon rouge sous le nez des Russes et maintenant, ils sont coincés et doivent se battre à mort pour ne pas se faire aplatir. L'Ukraine, c'est la golden opportunity que Cyrus VANCE avait vue avec les Afghans: tous ces idiots tuent du Russe chez eux et nous pouvons assister au massacre depuis nos écrans de télévision. ‘’

      Cet axiome faux est facile à démonter :

      1) le 24 février 2022 l’armée russe est entrée sans y avoir été invitée sur le territoire d’un pays souverain, l’Ukraine.

      2) cette invasion est sous-tendue par une politique agressive d’épuration ethnique comme l’ont montré diverses déclarations d’hommes politiques russes :
      https://www.leshumanites.org/post/le-mein-kampf-de-poutine-d%C3%A9nazification-de-l-ukraine-l-effrayante-tribune-de-t-sergue%C3%AFtsev
      (je vous met un seul lien en français, pas la peine de le mettre en russe orekhdin et cie doivent les connaître par coeur, mais en remontant sur le point situation du 5 avril vous pouvez en retrouver d’autres)

      Et à partir de là tout le reste de son argumentation tombe à l’eau sauf à admettre comme second axiome que ‘’Poutine et son gouvernement ont été suffisamment stupides pour tomber dans le piège tendu par les USA’’.
      ( surtout orekhdin ne lisez pas le second axiome à voix haute vous pourriez écoper de 15 ans de prison )

      Et si je peux me permettre un petit conseil orekhdin, la prochaine fois choisissez une autre couverture :
      Vous dites que vous êtes de nationalité suisse mais la Suisse est un pays neutre ne faisant pas partie de l’UE, alors laissez les européens faire leur tambouille.
      Vous déclarer également que votre belle-famille est américaine, ceci pour expliquer que votre connaissance de la politique américaine justifie votre diatribe anti-américaine, vous devez donc parler anglais. Pourquoi n’allez vous donc pas exposer vos arguments de politique intérieure américaine sur un site américain ? Parce que pour être honnête, en France, on s’en moque totalement, et je reste poli, des errements de la démocratie américaine.

      votre copie est à revoir !

      PS : rendez-nous jrplcmb vite !

      Supprimer
    10. Certains discours des trolls russes flattant le vieux fond de russophilie et l’antiaméricanisme qui existent dans la population française, amènent les réflexions suivantes :

      Depuis 1917, les élites intellectuelles russes sont quand même sérieusement à côté de la plaque dans leur compréhension des populations européennes en général, et françaises en particulier :
      - Elles ont d’abord essayé de nous convaincre de les suivre dans l’aventure communiste. Sans succès.
      - Et maintenant, elles tentent de construire ‘’ une Eurasie ouverte de Lisbonne à Vladivostok (déclaration de Dmitry Medvedev) dont personne ne veut.

      Et il faut le reconnaître avec un certain mauvais esprit puisque cela remet en doute la philanthropie évidente à Butcha et ailleurs des russes, je suis bien tenté de réduire tout cela à une tentative de l’URSS/Russie d’expansion vers l’Ouest du continent européen .

      Conclusion :
      Aventure communiste avortée --→ effondrement de l’URSS
      Echec de la Pax Russia de Lisbonne à Vladivostok --→ effondrement de la Russie ?

      Supprimer
    11. Je ne ferai aucun commentaire sur les remarques ad personam qui sont par définition ineptes. Si je faisais mention de mes origines familiales, c'était pour expliquer que j'avais été très pro US, parce que quelque part j'avais une dette d'honneur envers ce pays qui a sauvé ma famille du désastre. Jusqu'à la guerre du Golfe, j'ai toujours pensé que la politique US était la bonne, ce d'autant qu'elle servait les intérêts occidentaux en général, et ceux de l'état d'Israël en particulier. J'ai commencé à me poser des questions justement au moment de l'affaire ukrainienne, qui m'a amené à me demander si les Européens ne faisaient pas fausse route en se couplant avec les USA. Je me pose de plus en plus la question en raison de ce qui me semblent être des dérives aux USA, où certaines doctrines libertaires (féminisme, anti-racisme, droits de l'homme) sont détournées de leur but, pour recréer en fait une sorte de dictature molle de la pensée. Cette dérive me fait penser que la démocratie américaine est malade et qu'elle ne doit pas nous contaminer. Au niveau international, je prétends que la puissance relative des USA s'étiole, et que la seule façon pour eux de préserver leur prééminence est d'affaiblir leurs adversaires en les poussant à entrer dans des conflits. Cette interprétation est peut-être fausse, mais elle ne sort pas toute armée du chapeau d'un magicien.

      Concernant la responsabilité des Russes, elle demeure quel que soit le dilemme stratégique qui se posait à Poutine. Le fait qu'un autre pays prenne librement une direction qui vous déplaise ne vous donne pas le droit de l'attaquer pour autant. Les Ukrainiens avaient le droit de vouloir entrer dans l'Europe et dans l'OTAN, et la Russie n'a pas le droit d'empêcher les Ukrainiens d'exercer librement leur choix politique. Cela dit, si l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN est perçue comme une menace mortelle par Moscou, alors les Ukrainiens et les Européens doivent assumer leurs choix. Celui qui se croit menacé de mort se fiche de la justice et de la loi: il va vouloir survivre à tout prix et par n'importe quel moyen. Ce que je reproche à nos élites est de ne pas avoir vu le problème, et quand il est apparu, de ne pas avoir assumé les conséquences de leur gaffe, et donc de laisser crever les Ukrainiens tous seuls, en les armant pour que le carnage soit encore plus grand.

      Je reproche aux Européens de ne pas définir clairement ce qu'est l'Europe, notamment en définissant ses frontières. Que je sache, demander cela à nos Bruxellois ne me semble pas la caractéristique manifeste d'un troll russe, mais plutôt la réflexion sensée d'un citoyen qui s'interroge sur l'organisation politique de notre continent. Si la frontière Est de l'Europe s'arrête avant l'Ukraine, alors il fallait le lui dire et arrêter de proférer des sornettes à deux balles. Si en revanche elle pouvait continuer jusqu'au Dombass, il fallait alors régler le problème russe en leur disant CLAIREMENT s'ils pouvaient y entrer aussi, et à quelle condition, ou s'ils devaient faire un croix sur l'Europe et vivre leur vie de moujiks coincés entre les Chinois, les Indiens et les Européo-américains. Si vous posez l'équation ainsi, et que vous la considérez, vous comprenez pourquoi j'en veux aux Russes de violer le droit, mais aussi aux Européens de ne pas définir une doctrine politique claire et lisible. On a dit aux Ukrainiens qu'ils étaient européens, mais quand ils ont besoin des Européens, ceux-ci les ont laissé tomber. Si les Européens avaient dit aux Ukrainiens que leur désir d'entrer dans l'Europe était irréaliste, parce qu'au fond, les Européens ne veulent pas se coltiner les Russes, alors ils n'auraient (peut-être) pas suivi une politique suicidaire.

      Supprimer
    12. Ce que je veux dire plus précisément encore est que si le droit n'est pas en faveur des Russes, cela ne signifie pas pour autant que leurs craintes étaient totalement infondées. l'OTAN est une organisation défensive qui a été créée en 1948 pour s'occuper spécifiquement de la menace que représentait le pacte de Varsovie. Or, l'OTAN a absorbé les pays de ce pacte. L'OTAN a bien aussi pulvérisé les Serbes qui étaient les alliés des Russes. On a peut-être eu raison de bombarder les villes serbes, mais cela ne change rien au problème de perception par les Russes. Les Irakiens, alliés traditionnels des Russes, aussi ont été affamés avant de se faire aplatir par une coalition internationale, pour se taper ensuite vingt ans de guerre civile. Bien sur que ce sont tous de vilains gaillards, et tant pis pour leurs civils, femmes et enfants. Mais c'étaient aussi des amis des Russes, ce qui peut amener ces derniers à penser que nos intentions n'étaient finalement pas aussi pures que nous le prétendions. Et si nous admettions que nous ne sommes pas des Parfaits, alors peut-être que nous aurions pu prendre au sérieux les craintes des Russes et adopter une attitude plus réaliste qui aurait évité cette catastrophe.

      Je vous encourage à lire deux ouvrages passionnants de R K MASSIE, Dreadnought et Castles of steel qui raconte la guerre navale anglo-allemande d'avant 1914. Cet ouvrage fait un portrait des acteurs militaires et politiques des pays qui vont entrer en guerre en 1914. J'ai été frappé de voir à quel point, notamment en Angleterre, les élites politiques semblaient composées de braves gens totalement inconscients du brasier qu'ils allaient allumer. Ils se sont précipités dans le désastre comme des somnambules (C. CLARK The sleepwalkers). Je crains que nous ne sommes dans une situation semblable et que tout cela finisse très mal. Mourir avec les Ukrainiens en sachant que nous sommes tous dans notre bon droit ne me semble pas une perspective réjouissante.

      J'espère avoir enrichi le débat.

      Supprimer
    13. Bonsoir,
      Merci pour ce débat, en effet. Mais il me semble qu'à un moment il faut voir les choses plus simplement. Qu'est-ce qui justifie de détruire un pays ? De bombarder sciemment, d'exécuter des civils ? De faire passer une incertitude civilisationnelle avant le respect des choix de ses voisins ? Si la réponse est "rien", et elle me semble être la seule décente, d'autant que la Russie n'a pas tellement à se plaindre des européens qui ont largement nourri ses exportations, alors nous devons traiter la conduite de la Russie de la même façon qu'on se conduit avec un dément en crise : il a sûrement de bonnes raisons subjectives de se comporter de façon dangereuse pour autrui, mais il faut tout de même le maîtriser, pour le bien de ses victimes mais aussi pour le sien. Si les voisins de la Russie préfèrent se précipiter dans les bras de l'OTAN, c'est bien par peur de la Russie, donc par la faute de son attitude. On sait depuis Grosny que Poutine et son entourage confond brutalité et autorité. Et tout ça n'exonère par l'OTAN de ses crimes en Irak et en Afghanistan, mais à court terme les pays d'Europe de l'Est ne voient pas d'autres protections, et à moyen-long terme la meilleure façon d'y répondre est une défense européenne autonome des USA. Mais là tout de suite l'Ukraine est dans le court terme. Alors quoi ? Nous laissons les Ukrainiens se faire massacrer par hauteur de vue ? À un moment donnée il faut arrêter d'inverser les responsabilités. C'est la Russie qui envahit, c'est la Russie qui assimile tous les Ukrainiens à des nazis, c'est la Russie qui diffuse officiellement des discours dignent de Mein Kampf. Toutes les justifications du violeur ne changent rien au fait que ce n'est pas parce qu'une fille est en mini-jupe qu'elle est violée. Il faut revenir à un peu de décence, c'est tout.

      Supprimer
    14. Bonjour,

      Désolé orekhdin mais vos propos ne sont pas du tout recevable :

      " Cela dit, si l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN est perçue comme une menace mortelle par Moscou, alors les Ukrainiens et les Européens doivent assumer leurs choix. "

      Cette phrase, qui résume bien toute votre pensée, est scandaleuse et immorale : les victimes deviennent les responsables.

      " Celui qui se croit menacé de mort se fiche de la justice et de la loi: il va vouloir survivre à tout prix et par n'importe quel moyen. "

      Non, la loi (nationale ou internationale) prévoit explicitement ce cas de figure, ça s'appelle la légitime défense et il n'est pas permis d'utiliser "n'importe quel moyen" mais uniquement des moyens proportionnés. Dans le cas des craintes de la Russie (parfaitement fantasmées en l'occurrence) les moyens proportionnés étaient la négociation or la Russie a envahi la Crimée, suscité et soutenu militairement la sécession du Donbass, menacé l'Ukraine d’annihilation et pour finir a déclenché un conflit majeur pour parvenir à ses fins (je passe sur les multiples crimes de guerre et crimes contre l'humanité). Rien de tout cela n'est proportionné, c'est même parfaitement contraire à la Charte de l'ONU.

      " Ce que je reproche à nos élites est de ne pas avoir vu le problème, et quand il est apparu, de ne pas avoir assumé les conséquences de leur gaffe, et donc de laisser crever les Ukrainiens tous seuls, en les armant pour que le carnage soit encore plus grand. "

      Les gouvernements français et allemands ont refusé l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN pour ne pas provoquer la Russie, votre première assertion est donc parfaitement fausse. Les pays de l'Est n'ont pas cru un instant que donner des gages à la Russie l'arrêterai, cette position était parfaitement recevable car issue d'une analyse politico-historique qui se tenait et était malheureusement plus réaliste.

      La suite est immonde : les Ukrainiens sont attaqués, laissons les se faire massacrer le plus vite possible pour que les agresseurs russes n'aient pas trop de pertes. Et puis faudrait savoir : on les laisse crever ou on les arme pour qu'ils puissent se défendre ?

      " Ce que je veux dire plus précisément encore est que si le droit n'est pas en faveur des Russes, cela ne signifie pas pour autant que leurs craintes étaient totalement infondées. "

      Et vous expliquez ensuite que l'OTAN est une structure défensive depuis sa création mais que ses interventions en Serbie, Irak, Libye ont contrarié la Russie sans dire un mot des turpitudes de l'URSS en Afghanistan, de la Russie en Tchétchénie, Géorgie ou Syrie. Si on cherche des poux dans la tête de l'autre on va en trouver, ce n'est pas le problème.

      La question est de savoir comment interpréter une situation à un moment donné. La resituer dans son cadre historique est intéressant mais il ne faut pas trop pousser.

      Rien dans ce qui a été dit et rabâché ne justifie une agression non provoquée et dont les buts avoués étaient de détruire l'idée même d'une Ukraine indépendante.

      " J'espère avoir enrichi le débat. "

      Hélas non, vous régurgitez les mêmes lamentables pseudo-justifications du Kremlin sans prendre le moindre recul. Ces arguments ont été démontés à de multiples reprises et ils ressortent toujours...

      J'arrête là car nous ne sommes pas dans un forum de discussion mais dans l'espace de commentaires d'un blog et vous êtes passablement hors sujet. Je demande pardon à son rédacteur pour cette trop longue explication de texte.

      Supprimer
    15. @DMZ
      La comparaison "violeur - violée" est un peu tirée par les cheveux car les relations internationales ne sont pas guidées par la morale (sinon ça se saurait et nous n'achèterions plus bcp de pétrole puisque parmi les 10 plus grosses réserves prouvées en 2019, seuls le Canada et les US sont des démocraties), mais par les intérêts. Par ailleurs, de manière assez générale, tous les pays (quel que soit leur régime politique) tendent à respecter le droit international (et donc la charte de l'ONU) SAUF quand ils estiment (à tort ou à raison) que leurs intérêts stratégiques sont en jeu. On peut le déplorer mais c'est ainsi. Penser, comme M. Hubert VEDRINE (qu'on ne pourra pas taxer d'être un troll russe) que les occidentaux ont une aussi part de responsabilité dans le bordel géopolitique russo-ukrainien (il l'a dit dans d'autres termes bien sûr) n'exonère pas Poutine de sa responsabilité dans l'invasion (pas plus que de dire que le traité de Versailles contenait les ferments de la 2nde GM n'exonère Hitler pour ses crimes).

      Supprimer
    16. à Semper Fi,

      La justice, qu'elle soit nationale ou internationale, n'est pas basée sur la morale mais sur le droit. La Russie a violé le droit international en envahissant l'Ukraine, ce n'est pas moi qui le dit, c'est la Cour de Justice Internationale.

      La politique et la diplomatie n'ont en effet que peu de choses à voir avec la morale mais, en tant qu'être humain, j'aime à penser que j'arrive encore à me regarder dans la glace en considérant mes actes et mes prises de position.

      Au passage, rendons à César... ce n'est pas moi qui ait fait la comparaison "violeur - violée" mais je maintiens moi aussi qu'il ne faut pas accuser les victimes d'être responsables de la situation et je vous renvoie au passage sur la proportionnalité de la riposte en cas de légitime défense.

      Quand à Hubert Védrine, il déclare (cnews) : « C’était une provocation dangereuse d’annoncer l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN. Il allait imaginer une neutralisation [de l'Ukraine], une finlandisation positive avec des garanties mutuelles mais Poutine a fait voler ça en éclat ». C'est précisément ce que les accords de dénucléarisation de 1994 prévoyaient avec une reconnaissance de son indépendance et de l'intégrité de ses frontières par les USA, le Royaume Uni et la Russie. Donc Poutine est totalement et seul responsable de la violation de l'accord qu'il avait personnellement signé. Au passage, l'annonce de l'élargissement de l'OTAN est le fait des Américains et non des Occidentaux en général.

      Voir à ce sujet :
      https://www.belfercenter.org/publication/budapest-memorandum-25-between-past-and-future

      Il ajoute en parlant des Européens et de l'entrée dans l'UE : « Il faudra corriger les erreurs que nous avons faites dans le passé, encore une fois ça n'excuse rien de rien de Poutine aujourd'hui. » Le bordel ambiant, comme vous dites, ne me semble pouvoir être attribué à quelqu'un d'autre que Poutine.

      Puisque vous faites un parallèle avec la seconde guerre mondiale, le traité de Versailles avait peut être en lui les ferments du conflit suivant mais il ne faut pas oublier que les premiers responsables étaient le haut commandement allemand qui a exigé un armistice signé par les politiques pour dédouaner l'armée allemande et pouvoir entonner le discours de la revanche dès la fin 1918. La rhétorique russe actuelle a en effet de nombreux points communs avec les va-t-en guerre de l'époque.

      Cordialement

      Supprimer
    17. @ Semper Fi
      "les relations internationales ne sont pas guidées par la morale (...) mais par les intérêts."

      L'un n'empêche pas l'autre : en réalité les relations internationales sont guidées par des projets. Ces projets sont territoriaux, mais aussi moraux. Par exemple, quand on a pour valeur morale la fraternité, on a pour intérêt d'avoir un maximum d'alliés qui respectent notablement les droits de l'humain.

      Certaines alliances sont profondes. Ce sont celles qui se rejoignent dans les valeurs profondes. France, USA, Royaume-Uni, Japon, Grèce par exemple.

      Supprimer
    18. Réponse à DMZ:Ukrainiens et Européens doivent assumer leurs choix. Ma réponse n'est immorale que si vous ne considérez qu'un seul terme de l'alternative, soit continuer pour les Européens à ne pas entrer dans le conflit ouvertement. Le second terme consiste justement à aider l'Ukraine en mettant des troupes à sa disposition. Or, cette solution n'a jamais été envisagée. A mon avis, USA et Européens n'ont jamais voulu se mêler physiquement à ce conflit, de sorte que les Ukrainiens, depuis le début et probablement à leur grande surprise, étaient toujours seuls face aux Russes. Si vous admettez ce postulat, et si les Ukrainiens avaient mieux capté que les Européens leur donneraient des armes, mais jamais de renforts, je pense qu'ils auraient infléchi leur position face à la Russie. Cela aurait peut-être de toutes façons mal fini, certes, mais une solution négociée aurait peut-être été trouvée. Et comme on dit, un mauvais accord vaut mieux qu'un bon procès.

      Concernant la légitime défense, je ne pense pas que l'on soit dans un tel cas pour la Russie. Juridiquement, elle a agressé un état qui n'avait pas accompli d'acte physique portant atteinte à son intégrité territoriale et elle n'a pas de justification juridique à se défendre (n'était celle du génocide au Dombass, qui est un copié-collé de l'excuse utilisée pour le Kosovo). On se trouve dans un autre cas où un acte licite d'un état provoque une modification des rapports de force sur le long terme. L'état qui se sent menacé veut réagir à cette menace. Les Cubains avaient parfaitement le droit pour eux en laissant les Russes installer des missiles sur leur île à quinze minutes de vol de New York. La Guerre du Péloponèse a été déclenchée par un événement du même acabit. Les Athéniens et les Spartiates sont entrés en guerre, car Corinthe proposait son alliance (et donc sa flotte) à celle des deux alliances qui l'aiderait à régler son compte à une colonie rebelle et obscure du côté de Corfou. Athènes et Sparte avaient le droit pour eux en concluant une alliance avec Corinthe, qui était neutre. Mais cet acte licite aurait provoqué un changement du rapport de force et pour éviter cette modification, les deux puissance en sont arrivés à la conclusion qu'il fallait entrer en guerre maintenant et tout de suite. Par crainte d'un mal futur et abstrait, Sparte et Athènes se sont offertes 30 ans de guerre, qui ont saigné à blanc les deux cités. On ne peut don résumer le problème à une seule équation juridique: le droit ne résout pas ce genre de problèmes.

      Supprimer
    19. @orekhdin : Le gouvernement ukrainien ne cesse de répéter qu'il n'a pas besoin de personnels, mais d'armes. Encore raté.

      Second paragraphe : vous parlez d'installation d'armes nucléaires, auxquelles justement l'Ukraine a renoncé il y a des décennies.

      Vous n'êtes pas en forme ce matin.

      Supprimer
    20. En plus, tout le monde pensait à l'époque que l'installation de troupes de l'OTAN serait un casus belli aux yeux de la Russie, c'est bien pour ça que l'entrée dans l'OTAN de l'Ukraine a été repoussée côté France et Allemagne (surtout pour préserver des intérêts économiques et énergétiques, certes). Et vous le savez parfaitement, mais vous venez maintenant nous dire que ça a été une surprise pour l'Ukraine. Qui de plus, avant les découvertes des massacres, a dit clairement qu'ils avaient compris qu'ils ne feraient jamais partie de l'OTAN.

      La mauvaise foi, c'est quelque chose.

      Supprimer
    21. Faut arreter de noyer le poisson en parlant de pretendue menace que l'OTAN representerait pour la Russie. L'OTAN, avec ou sans l'Ukraine, n'est pas une menace pour la Russie. Par contre une Ukraine hors de la sphere d'influence du Kremlin avec des elections libres, une presse libre, etc., est une terrible menace pour le Kremlin. Il ne faut pas chercher plus loin les raisons principales e cette guerre.

      C'est comme quand des guignols pretendent que si le Canada ou le Mexique avaient decide de rejoindre le pacte de Varsovie, les USA n'auraient pas laisse faire non plus. C'est un argument debile car il ne serait valable que si le Canada et le Mexique etaient des dictatures, ou si l'union sovietique etait une democratie. Aucune democratie n'a jamais voulu rejoindre le pacte de Varsovie, c'est la difference fondamentale avec l'OTAN.

      Supprimer
  21. Si il faut saigner l'ours à blanc. Et je déboucherai une belle bouteille de champagne quand on sera débarrassé de cette vermine russe.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et Pourquoi pas génocider les russes tant que vous y êtes ? Ce n'est pas sérieux. Qu'il faille ramener à la raison les responsables russes, c'est indispensable, mais pousser les ukrainiens à une guerre totale risque de très mal finir.

      Supprimer
    2. +1 avec l'autre réponse : c'est le régime poutinien qu'il faut ramener à la raison (et ça risque d'être impossible sans violence, hélas). Le peuple russe n'a pas à être puni pour être opprimé par des sanguinaires.

      Supprimer
    3. "mais pousser les ukrainiens à une guerre totale risque de très mal finir"

      Trop tard, la Russie a déjà poussé les ukrainiens à une guerre totale de chez totale.
      ... petit rappel, le marché que propose Poutine pour la "paix" : une paix relative à court terme contre du don territorial, une sécurité précaire et un retour dans le giron de la dictature moscovite. En clair l'Ukraine n'a strictement rien à gagner au prix de la "paix" que propose Moscou : un répit contre du territoire.

      Ramener à la raison Poutine n'est plus possible. Pour lui les dés sont jetés, de surcroit il commence à se faire vieux (et c'est d'ailleurs sans doute en partie pour cela qu'il est passé à l'acte, croyant défendre l'intérêt historique de la Russie ainsi sans se soucier de sa réputation). La raison ne sera possible que quand il quittera le pouvoir dorénavant (de gré ou de force). Son choix est un "ça passe ou ça casse" car trop de morts sont en jeu... ou sinon une logique à la Hitler : "en zigouiller un maximum jusqu'à ce que le pouvoir soit perdu".

      Supprimer
    4. Tout d'abord, les russes n'ont pas besoin de nous pour s'exterminer, ils le font très bien tout seul depuis le début du XXème.
      Ensuite, les ukrainiens sont trop intelligents pour vouloir autre chose que la libération de leur territoire national, Donbass et Crimée compris. La moindre tentative d'agression du territoire russe les amènerait à être rangés au même niveau que la Russie et ils y perdraient en premier toute l'aide à la reconstruction qui va leur être fournie.
      Enfin, j'ai beau réfléchir mais je n'arrive pas à voir un avenir au peuple russe : Poutine et cie lobotomisent depuis plus de 20 ans les russes à coup de propagande nationaliste et de mesures liberticides. La population ne se révoltera donc pas, et, ce d'autant plus qu'elle cherche avant tout à survivre au quotidien. La nomenclatura d'état et les oligarques vont finir par faire tomber Poutine parce que à la fin ce sera pour eux le seul moyen de survivre au désastre de cette guerre : ils vont nous jeter en pâture Poutine et sortir des certificats de résistants de la 25ème heure pour pouvoir retourner à leurs occupations, yachts compris. Et entre temps, ils vont nous sortir un nouveau dirigeant tout beau tout fais mais au final pas très différent de Poutine & cie, et tout recommencera …
      Quel avenir peut donc avoir un peuple qui depuis 1917 ne connaît que l’oppression et le carnage ?

      Supprimer
  22. Comme dirait Surcouf : "On se bat toujours pour ce que l'on n'a pas."
    - Les ukrainiens pour la liberté ;
    - les poutiniens pour l'honneur.
    Laissons les russes en paix, ils n'ont jamais connu que l'oppression et le sacrifice.
    Bien à vous,
    ANN76

    RépondreSupprimer
  23. Les russes ont déjà tout perdu dans ce conflit.

    Les ukrainiens ne peuvent obtenir un résultat que sur la défensive. Une trop net supériorité offensive ukrainienne déclencherait sûrement un mouvement de panique en Russie et des armes tactiques risqueraient d être employées.

    kherson sera sûrement reprise mais le fruit n est pas mûre.

    Pour marioupol les massacres sont en cours et cela posera un gros problème aux russes sur le long terme.

    Il faut malheureusement attendre l orage qui vient et voir combien de temps il va durer. Les russes ne bénéficient plus d aucun effet de surprise ni de sympathie.

    Même dans les 2 territoires du Donbass les populations risquent de bouger

    RépondreSupprimer
  24. On peut déjà voir la suite du conflit post guerre une Ukraine de l ouest ou les milliards vont affluer pour reconstruire avec sûrement un partenariat fort avec l UE et des oblast russes qui vont se vider et s appauvrir fortement.

    La population votera avec ses pieds... Comme toujours.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. N'y a-t-il pas une richesse minière spécifique à l'Est?

      Supprimer
    2. Oui, il y a des mines et des puits à l'Est. C'est même un eldorado de tout cela. Oui, la population est instruite et formée. Oui il y a un passé et un présent de maîtrise de la technologie lourde, de la biologie/chimie et de l'informatique(toutes trois nécessaires aux armées puissantes ou supposées telles). Oui l'agriculture marche bien (ou tout du moins produit beaucoup).
      Il est tout juste inimaginable d'avoir avec tout ces atouts en main le PIB de l'Espagne. Inimaginable ou plus simplement explicable car l'essentiel de la richesse est confisquée par quelques uns, la corruption est partout et la richesse qui reste part à l'équipement de l'armée (ce qui n'est jamais un investissement mais une dépense de protection).
      La richesse minière demande des clients. On nous explique beaucoup actuellement que nous sommes prisonniers de l'énergie russe (nous = Allemand, les Français ont été beaucoup plus intelligents sur ce coup) et de nombreuses matières premières comme le titane. On va constater probablement d'ici deux ans que des solutions ont été trouvées pour réduire largement la dépendance (avec une probable augmentation des coûts). La Russie devra trouver d'autres clients, ce qui n'est pas nécessairement une chose facile quand presque tout ceux qui sont riches vont ailleurs.
      La richesse qui manque à la Russie est celle créée par une population qui travaille et qui trouve un intérêt direct à son travail, qui entreprend et qui est récompensée pour son entreprise. (Ce que la Chine a réussi à créer). Il est probable que ceux qui en sont capables vont continuer à aller vers l'ouest.

      Supprimer
    3. LE congo/zaire est aussi une mine à ciel ouvert tout comme le Donbass, mais c'est l'anarchie. En fait c'est tellement le bordel et il y a tant de violences que ce sont des zones grises en Afrique.

      Le Donbass sera pareil... A côté d'une Ukraine en reconstruction avec liberté de circulation en Europe un monde ancien ou mourir dans les mines sera la règle.

      Pour l'industrie lourde ? laquelle des aciers à haute valeur ? Décarbonnée ? Avec des ingénieurs libres et formés... Tout le monde va se barrer comme le fond les russes éduqués en ce moment...

      Supprimer
    4. De toute façon Poutine a décidé de couper son pays du reste du monde puisque dans son discours annuel devant l'Assemblée fédérale de Russie il a annoncé qu'il avait décidé un isolement géopolitique total de la Russie : la Russie va donc devenir une Corée du Nord bis.
      C'est pour lui une façon de ne pas perdre la face : je ne vais pas subir vos sanctions puisque j'ai décidé de vous tourner définitivement le dos. C'est pas vous qui décidez c'est moi !

      Supprimer
  25. J'ai trouvé cet article :

    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-les-exactions-commises-par-l-armee-russe-font-elles-partie-du-plan-du-kremlin_5063125.html

    assez intéressant, même si je ne suis pas complètement d'accord avec tout. Disons que ça incite à réfléchir.

    J'ai bien aimé cette citation :

    "pour négocier avec les nazis, il faut leur mettre le pied sur la gorge" (Vladimir Soloviov)

    qui semble bien éclairer l'attitude russe pendant les couvre-feux, les négociations et. etc.

    RépondreSupprimer
  26. Ce qui fait partie d'un plan Russe est une horreur qu'on peut rapporter mais qu'on ne peut pas démontrer absolument. Ca développe à la fois la peur et la soumission (car l'impunité créé la soumission). Par exemple les assassinats ciblés d'opposants qui sont des signaux envoyés à ces opposants mais dont on peut nier la responsabilité. Pareil pour les mercenaires Wagner, tout le monde sait que c'est une armée pourrie à la solde du pouvoir Russe mais les Russes peuvent dire mais non... Lors du conflit en Tchétchénie les mêmes méthodes n'avaient pu être démontrées bien que certaines.
    Les preuves sont un vrai problème dans ce schéma et ne peuvent apparaître qu'en cas de reconquête rapide. Pour la première fois des soldats Russes sont nominativement identifiés comme criminels de guerre. Je ne serai pas surpris qu'ils partent en première ligne autant de fois que nécessaire (la vraie place de tels héros) pour disparaitre et casser ainsi la chaine de responsabilité.
    Dès que c'est prouvé c'est violemment contre productif quand même. Les Ukrainiens ne veulent plus retourner parler de paix, les armes affluent, le support des pays amis se fait avec une distance de plus en plus importante, la partie de l'opinion publique européenne qui doutait un peu de la nécessité de faire quelque chose est de plus en plus petite etc...
    Si la reconquête de l'Ukraine par les Ukrainiens se poursuit, les preuves vont s'accumuler et bien montrer qu'il s'agit d'un système et non d'accidents. Elles font partie du plan Russe et semblent marcher comme le reste du plan.


    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour. Au point de vue militaire, la politique de la terre brûlée est une stratégie comme une autre : on affaibli son adversaire en lui mettant des populations civiles à gérer dans les pattes. Et en plus si ces civils appartiennent à son propre pays c'est encore mieux.

      Imaginez un peu , vous êtes un soldat ukrainiens, vous poursuivez des soldats russes en train de dégager d'une position, aller au pif Butcha, vous entrez dans le village et vous découvrez des civils martyrisés, des femmes et des enfants de préférence, vous faites quoi ? vous continuer à poursuivre les russes ? ou vous aidez ces civils et laissez partir les soldats russes ?


      Ps : je ne suis pas militaire alors j'imagine que cela peu se dérouler comme ça. Et c'est de mon point de vue l'explication à la retraite en bon ordre des troupes russes dans la région : ils n'ont pas été harcelé par l'armée ukrainienne parce que celle-ci panser les plaies de la population civile.

      Supprimer
  27. En prenant comme référence les dépenses militaires par pays en 2019 paru sur Wikipédia, la Russie dépenserait environ 65 Mds (France : 50 Mds - Usa : 730 Mds)
    Comment la Russie pourrait être une armée puissante avec des moyens aussi limités ?
    Combien de temps peut elle soutenir un effort de guerre ?
    Comment la Russie pourrait s'engager dans les prochaines années dans un nouveau conflit ? 

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Votre raisonnement n'est pas faux... Elle est un peu dans la situation du chasseur avec un fusil à 2 coups. Elle a tiré le premier coup. Il lui en reste un. Malheureusement pour elle son premier tir a prevenu ses futures proies...

      Supprimer
    2. A moduler par le fait que les couts salariaux n'ont rien à voir. Et à moduler parce que les stocks de l'URSS sont gigantesques, et tout n'est pas inutilisable. Mais même avec ces deux précautions prises, ça reste une remarque judicieuse.

      La bonne manière de faire, c'est de laisser l'économie se développer pour ensuite financer une armée plus puissante (et c'est possible dès qu'on est pas dans l'urgence). C'est connu depuis Ibn Khaldoum, voire avant. Alexandre Adler semble penser qu'en Juin (début? fin?), tout sera fini - à vue de nez, ça parait avoir un sens. Reste à savoir si l'Ukraine sera encore debout à ce moment-là. On a aucune idée de leurs pertes, ni de ce qui leur reste de fonctionnel.

      Supprimer
    3. La Russie vit sur son stock. Il n'y a pas de date de péremption sur les obus.
      Sur ce qui roule ou vole c'est plus compliqué. Elle peut ainsi afficher 12400 chars en stock, en faire démarrer 4000 (ce qu'on nous rapporte de l'invasion en cours, ou ils sont même allé chercher un prototype dans un musée/ prototype détruit et validé par Oryx) et en maintenir 500 sur la durée (chiffre inventé lié à une expérience professionnelle dans le civil de maintenance de matériels complexes qui bougent).
      Donc tout semble dire que ce n'est pas la deuxième armée du monde mais qu'elle reste quand même puissante. Avec nos 50 M nous entretenons la septième armée du monde).
      La vitesse d'usure du matériel risque d'être rapide car le matériel ancien est toujours difficile à maintenir (les pièces ne sont plus forcément fabriquées) et qu'il est probable que la logistique des pièces de rechange soit un cauchemar.
      Lorsque les unités sont au calme vous pouvez entretenir le vieux matériel en cannibalisant une partie du stock (cad aller chercher des pièces de rechange sur des engins qui ne serviront plus sauf à être réparés). Vous pouvez assurer les défilés et les manœuvres. Dès que ça devient sérieux cela pose plusieurs difficultés qui apparaissent l'une après l'autre.
      1/ A un certain niveau de la hiérarchie vous pensez avoir du matériel qui roule alors qu'il ne roule plus "cannibalisé". Par exemple je ne pense pas qu'une seule compagnie ferroviaire significative au monde ait un inventaire de wagons correct. Je vois bien les officiers Russes cacher la misère pour éviter les problèmes.
      2/ A moins d'une organisation à la Japonaise, vous ne savez plus bien très vite les pièces qui ont été prises et où. Votre stock cannibalisé est donc largement "inconnu". Vous recherchez une pièce comme on visite une casse auto.
      3/ Un stock cannibalisé est par nature immobile. Si votre stock largement inconnu est à Vladivostok et que vous êtes vers Sébastopol, il faudra prendre de l'élan pour avoir votre pièce. L'identifier, la localiser, la demander, la faire démonter, la faire livrer.
      Si on rajoute à tout cela le fait que les moyens de transport sont pris pour convoyer la rapine (voir les machines à laver sur les camions militaires), vous mettez le matériel à réparer dans un coin et vous passez au suivant.
      Le même problème doit se poser pour les Ukrainiens sinon qu'ils vivent dans un espace plus petit que la Russie, probablement moins de zones de stockage et que la motivation individuelle des mécanos et logisticiens à faire marcher le système doit être bien meilleure. Cette motivation est essentielle là aussi.
      Ils ont quand même demandé de l'aide en maintenance à la Pologne (je crois) tant le sujet doit se poser.

      Supprimer
    4. Attention à la péremption des munitions, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas une date de péremption que ça va se conserver 50 ans et se tirer comme si de rien n'était.
      Une munition est généralement gravée de son année de fabrication.

      Cette année de fabrication est une référence, la durée de vie est généralement d'une dizaine d'année et on peut pousser à une quinzaine d'année pour une bonne condition de stockage. La munition est un consommable de guerre et c'est pour ces raisons qu'il est nécessaire non pas d'avoir des stocks, mais d'avoir une industrie capable de les produire en période de guerre.

      Une munition ça reste de la chimie, elle se détériore naturellement. Plus le temps passe plus on peut faire face à:
      -une amorce/détonateur qui ne fonctionnera pas, ce qui fera que la munition sera percurtée mais ne partira pas ou alors qu'une bombe pourra tomber d'un avion mais ne pètera pas au sol (on en a vu en Ukraine)
      -des charges propulsives ou explosives ne fonctionnant pas, ce qui va faire merder un missile ou qui fera que même s'il est propulsé, il risque de na pas déclencher à l'impact.
      -des charges propulsives ou explosives dégradées, qui feront par exemple perdre en puissance l'éjection d'une ogive ou d'un obus, quand vous faîtes de l'artillerie, il est nécessaire que ce que vous allez tirer ait les propriétés initiales, sinon tout va tomber à côté de vos calculs

      Parfois quand l'usure temporelle n'est pas que chimique, on peut avoir une usure mécanique plus dangereuse. Cela peut être par exemple des ailettes de missiles qui ne vont pas se déployer ou un obus une balle un peut trop grippée qui fera péter l'étui en chambre.

      Etc...


      Bref, on ne joue pas avec les munitions et ceux qui pensent que les russes peuvent tirer les "stocks" de l'URSS comme si de rien n'était se trompe. Ils peuvent bien entendu larguer des bombes lisses depuis leurs avions et s'en foutre un peu si ça ne pète pas au sol, mais pour toutes les munitions qui ont de la propulsion, de la percussion et doivent garder des caractéristiques (artillerie....), bonne chance.

      Supprimer
    5. attention, en parité de pouvoir d'achat, le PIB Russe est supérieur à celui de la France et légèrement inférieur à celui de l'Allemagne;
      Il est illusoire de croire pouvoir le comparer à celui de la Belgique (et pour rappel, son industrie spatiale est un peu supérieure à celle de la Belgique :-) )

      Supprimer
    6. Faut arrêter avec le PIB par PPA afin de donner le sentiment que dans une réalité alternative, ça va beaucoup mieux en Russie qu'on ne le dit.
      Le problème c'est que ceux qui utilisent le PIB par PPA ne connaissent pas la réalité et cherchent à donner un meilleur visage à la Russie à d'autres personnes qui ne connaissent pas la Russie.

      La première chose c'est de comprendre ce qu'est le PIB par PPA, c'est à dire qu'il y a un panier de consommation qu'on va comparer d'un pays à un autre pour ensuite faire une conversion monétaire (dont le dollar est la référence) du PIB nominal.
      En gros ce n'est aucunement le reflet de l'économie d'un pays, mais bien une comparaison monétaire qui est très trompeuse.
      Pourquoi c'est trompeur? Car on ne peut pas prendre un panier de consommation comme une référence pour dire si oui ou non un pays est riche. Imaginez qu'un français achète son panier pour 1000€ (j'invente) et un russe pour 500€, on peut se dire que le russe peut acheter deux fois plus que le français, sauf que dans les faits on va avoir un français avec un salaire de 1800€ (salaire médian) quand le russe aura 500€. Donc artificiellement oui on peut se dire que le russe peut s'acheter plus de chose avec 1000€ qu'un français, mais dans les faits il n'a que 500€.
      De la même façon, si dans ce panier de consommation vous avez un grand nombre de produits locaux (légumes, poissons etc...) avec une monnaie faible, vous allez avoir de petits prix globaux, mais si vous y mettez les produits importés (ordinateur, téléphone, machine outil, habits etc...) avec une monnaie faible vous êtes bien limité. Donc au final vous allez avoir un produit importé vendu au même prix en France qu'en Russie, mais qui si on devrait lui imposer la logique du PIB par PPA verrait la Russie plonger.
      Je pourrai continuer longtemps avec les exemples.

      Donc le PIB par PPA est une belle illusion qui pris seul ne veut absolument rien dire et ne fait que fausser la perception que des personnes peuvent avoir d'une économie. Ceux qui veulent faire passer l'économie russe plus grosse qu'elle ne l'est ont cette habitude.
      Le PIB par PPA est utile en réalité pour une perspective du consommateur mais pas d'une économie. Quand un pays n'est pas fondamentalement riche et développé, qu'il dépend d'une monnaie faible et fluctuante, qu'il y a de l'inflation, qu'il a besoin d'exporter (l'import est moins problématique quand il y a des substituts).

      Mais c'est comme tout, allez avec 10 000€ dans un pays africain et vous serez un riche pour consommer des produits locaux. Mais si c'est possible pour vous, c'est parce que localement vous avez un revenu moyen mensuel à 50€

      Le problème actuel russe, ce sont les faillites bancaires à venir, les russes ont tellement empruntés dans le privé, qu'il y a un gros risque, une réalité qui existait déjà avant la guerre.

      Supprimer
  28. on commence la guerre quant ont veut on la termine quant on peut( Machiavel)

    RépondreSupprimer
  29. simple avis
    Mais pour le plus grand bonheur de la chine et des usa,l'europe et la russie vont sortir en lambeaux de cette histoire,la Russie militairement et éconmiquement.l'europe stratégiquement tjrs autant a la remorque de l'otan et d'un asservissement gaz pétrole de la russie a l'amérique.
    plus cela dure plus c'est tout bénéf pour les USA.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est a la fin du bal qu'on compte les bouses. On verra bien qui InFine a gagné ou perdu cette guerre. Ce qui est sur c'est que cette guerre est le choix unique de Poutine, et qu'il en payera le prix directement si celle-ci finie mal, et c'est bien parti pour ca.

      Les vainqueurs attendus:
      Les US, qui sans tirer un coup de feu, et sans un mort, vont donner un coup quasi-fatal a l’ennemi Russe, a reussi a se remettre en patron du monde libre, n'a pas menti sur les informations sur l'invasion (ca change), et aide a fond l'ukraine. En clair, les US font la guerre a la Russie avec les fantassins Ukrainiens.
      Les US encore, qui voient affluer les demandes d'adhésion a l'OTAN (suede, Finlande), l'allemagne enfin investir dans son armée et acheter bientot des F35,l'EU va acheter son gaz...

      Autre vainqueur indirect : l'OTAN, qui va revivre pendant encore 10 ans, alors qu'elle etait quasi en guerre interne Grec-Turquie il y a 2 ans. C'est la ou on voit vraiment que POUTINE a choisi une trés mauvaise stratégie, il suffisait d'attendre que l'OTAN se desagrege.

      La Chine, comme l'Inde va beneficier de tarifs preferentiels sur le gaz/petrole Russe, mais ce n'est pas l'essentiel. Ce qui est vrai, c'est que la Chine va pouvoir prendre la place des entreprises EU parties de Russie. Dans l'alliance Russo-Chine, la russie deviendra le petit junior, avec une armée décimée, une economie en ruine, et juste pourvoyeur de techno aeronautique et de matieres premieres. Pas sur que ce desequeilibre dans la relation soit bien vu coté Russe.

      Pour la Chine, le point clé est l'analyse militaire qui va etre faite par rapport a Taiwan. Plusieurs lecons seront tirées par la Chine, afin d'eviter d'etre pris dans les sanctions intl, le jour ou... D'autre part, peut etre que cela va refroidir les militaires Chinois qui vont constater qu'un pays qui se defend pour sa survie, est beaucoup plus fort qu'une armée d'invasion, aussi technologique/puissante. c'est un retex pour la chine, car envahir Taiwan avec 100km de mer a franchir, c'est autrement plus compliqué que l'Ukraine pour la Russie. Bref, la conclusion chinoise possible est qu'il est nécessaire de faire une guerre d’entrainement, pour vérifier que l'armée chinoise est bien "combat-proven" et pas simplement une armée de défilé. Ce n'est pas le jour de l'invasion de Taiwan qu'il faudra se poser toutes les questions logistiques... ca sera trop tard.
      La question intl de moyen terme, est ou le PCC voudra "entrainer" son armée ?

      Pour l'UE, la situation est plus complexe. A long terme tout ce qui peut limiter la consommation de Gaz/petrole, quelque soit l'origine, par le nucleaire et les ER sont une bonne nouvelle. Le point que lEU doit comprendre est de mettre en place des mécanismes de resilience economique, en evitant TOUJOURS une dépendance trop forte a un unique fournisseur, quelque soit le produit (médical, ...). C'ets aussi la lecon du COVID. D'un poitn de vue politique l'union des pays de l'UE sur les sanctions est une victoire diplomatique qui prouve que les pays de l'EU savent se rassembler quand les enjeux sont importants. Le seul pays de l'UE dont c'est une vrai défaite politique c'est l'Allemagne, qui doit avouer que sa politique de collaboration avec la Russie etait une erreur stratégique. Au fond, Poutine a sans doute cru que le fait que Merkel etait parti l'aiderait, mais au final cela permet au contraire a l'Allemagne de tirer un tarit sur 20 ans de "collaboration" et de changer sa politique a 180°. C'ets clairement l'allemagne qui va payer le plus cher dans cette guerre.

      Enfin, l'armée Européenne, souhaitée par MACRON a pris 20 ans de plus... L'armée de l'UE existe déja, ca s'appelle l'OTAN. C'est ce que répetent tous les pays de l'Est. Il n'y aura jamais d'armée Européenne.

      Supprimer
    2. En fait le seul perdant, c'est la Russie...

      Supprimer
    3. Je serai plus optimiste que vous sur l'avenir d'une défense européenne.

      La guerre en Ukraine a clairement démontré que l'Europe avait besoin de se défendre et l'OTAN semble effectivement être cette "assurance-vie".

      Elle a également permis, paradoxalement, de lever un certains nombre de résistances au sein de l'UE qui se séparait en trois groupes: un pays interventionniste, la France, les ex-pays de l'Est inquiets de la montée de la Russie, un bon nombre de pays attentistes se reposant sur le bouclier de l'OTAN, Allemagne en tête, et quelques neutres.

      Les deux dernières catégories ont clairement basculé: tout le monde est dorénavant convaincu que l'Europe a besoin de ce bouclier et qu'il faut maintenant y contribuer.

      Les pays de l'Europe vont donc se donner les moyens de leur défense.

      Posons ensuite qu'une éventuelle armée européenne ne s'oppose pas à l'OTAN: dans les pays membres, ce seront les mêmes troupes qui interviendront sous commandement de l'un ou de l'autre (comme sous la seule autorité de leur pays), selon les volontés politiques.

      Le fiasco de l'évacuation de l'Afghanistan, ou aucun pays d'Europe n'a pu envoyer une force de projection pour couvrir l'évacuation et ou nous nous sommes retrouvés totalement dépendants des USA a été un choc. Qu'aurions nous fait si cela était arrivé dans un pays où les Américains auraient refusé d'intervenir? L'invasion de l'Ukraine par la Russie en est un autre: la politique d'apaisement des Allemands, l'absence de volonté européenne de contrer Poutine depuis plusieurs années ont conduit à cela. Obama a récemment déclaré qu'il avait fallu "trainer certains pays, se débattant et criant" à accepter de mettre des sanctions à la Russie lors de l'invasion de la Crimée, par exemple.

      Or, l'OTAN n'est clairement pas la solution à ce genre de problème en cas de besoin militaire: l'alliance serait impotente dans le cas où les USA ne voudraient pas être impliqués. Si, par exemple, une guerre civile éclatait dans un pays européen membre de l'OTAN. Ou si une dérive Turque poussait ce pays à s'opposer militairement à l'UE.

      Et les USA ont tout intérêt à une défense européenne:
      - ils pourraient déléguer la police de l'Europe à l'UE, tout en gardant leur influence à travers l'OTAN et leur courroie de transmission habituelle, la Grande Bretagne.
      - ils auraient un partenaire capable de les appuyer contre celui qui est devenu leur bête noire: la Chine. L'OTAN, alliance purement défensive, ne serait pas capable d'intervenir ailleurs qu'en Europe, alors qu'une armée européenne le pourrait.

      Donc, plus que jamais, une défense européenne est possible.

      Supprimer
    4. Bonjour,

      Par rapport à la "guerre d'entraînement" chinoise, j'ai lu récemment un article expliquant qu'une guerre sino-vietnamienne n'était pas complétement improbable à moyen terme. Je n'arrive bien entendu pas à le retrouver mais les points principaux étaient les revendications territoriales en mer de Chine Méridionale et le fait que contrairement à Taïwan qui pourrait bénéficier de l'aide directe des USA, le Vietnam ne faisait partie d'aucune alliance militaire, officielle ou officieuse.

      On pourrait ajouter les luttes d'influence à travers l'Asie du Sud-Est, la compétition économique - il y aura des délocalisations importantes d'usines chinoises vers le Vietnam - ou le fait que pour certains nationalistes chinois, le Vietnam fait partie de la Chine - il me semble cependant que cette opinion est largement minoritaire, mais je suis loin d'être un expert.

      Une invasion terrestre similaire à l'invasion Russe me parait personnellement très improbable, des opérations maritimes armées pour le contrôle des gisements d'hydrocarbures de mer de Chine un peu moins. Je n'ai absolument aucune expertise en géopolitique d'Extrême-Orient, et je serais intéressé d'avoir l'avis de personnes qui s'y connaissent davantage.

      @Chef Chaudard
      Je souhaiterais rebondir sur votre dernier point concernant l'intérêt des USA par rapport à une défense européenne qui pourrait intervenir à l'étranger. Pour l'instant, la politique étrangère est propre à chaque pays Européen. Il me parait pour l'instant très compliqué d'avoir une défense européenne qui pourrait intervenir à l'étranger tant que l'UE n'adopte pas une politique étrangère commune. Mettre une telle politique en place risque de prendre énormément de temps au vu des équilibres actuels en Europe. Il est possible que la guerre soit un événement suffisamment important et inattendu pour qu'il rebatte les cartes, mais si une politique commune parait évidente par rapport à la Russie (bien que la Hongrie s'y oppose), ça me parait plus compliqué concernant, par exemple, les activités de la France en Afrique.

      Je précise que je suis pour une défense européenne et pour que celle-ci s'aventure le moins possible hors d'Europe. Elle me parait cependant toujours très compliquée à mettre en place.

      Supprimer
    5. Bonjour,

      @Mychkine: C'est je pense à cette article que vous faites référence au sujet d'un potentiel conflit sino-vietnamien.
      https://www.rand.org/blog/2022/03/taiwan-isnt-the-ukraine-of-the-indo-pacific-try-vietnam.html

      Supprimer
    6. @Mychkine
      Le but immédiat n'est pas l'utilisation d'une armée européenne, c'est... de la créer. Nous avons les institutions en place pour la partie politique (parlement, commission...), les troupes, ne "manquait" que la volonté, et là, ça bouge.

      Notre vision française de l'Europe est souvent brouillée. Beaucoup s'imaginent qu'une Europe unifiée suivra les désirs, la vision de la France. L'histoire montre que cette entité a ses propres buts, indépendants (mais liés) à ce que des membres peuvent désirer.

      Autrement dit: peut-être qu'une armée européenne n'interviendra jamais en Afrique, peut-être qu'elle n'interviendra jamais tout court. Mais elle interviendra peut-être ailleurs, où nos intérêts sont aussi menacés et où nous ne pouvons aller seuls. Et elle interviendra peut-être là où nous n'avons aucun intérêt, mais d'autres membres en ont. C'est ça les forces de l'UE, la solidarité et les moyens.

      Supprimer
    7. @Chef Chaudard @Mychkine @Anonyme8 avril 2022 à 10:43:

      Une armée Européenne suggère un commandement EU supra national. Un commandement militaire doit être adossé à un gouvernement niveau politique. Des lors pour avoir une telle armée il faudrait également un gouvernement Européen capable de prendre seul des décisions vitales pour les 27 membres. Alors que tous ces membres ont des visions/aspirations souvent non concordantes. Il me paraît que nous sommes bien loin de tout ça.

      Par contre un travail d'entrainement et surtout d'interopérabilité des armées Européennes me paraît accessible et réaliste.
      Et pour bien commencer tous les membres de l'UE devrait s'engager à acheter la majeure partie de leur équipement militaire en Europe ... Et renforcer les alliances et collaborations des industries militaires au sein de l'union.

      Supprimer
    8. 0Aimstrong

      Vous ne connaissez visiblement pas la structure de l'UE.

      Pour résumer: le Conseil Européen, la Commission Européenne, le Parlement Européens sont parfaitement capables de proposer, décider et voter les décisions des Etats membres. Nous avons les structures politiques en place, qui d'ailleurs fonctionnent déjà dans différents domaines, par exemple en matière économique (demandez aux Britanniques avec qui ils ont négocié le Brexit... Ils n'en étaient pas particulièrement ravis, cherchant en permanence à diviser les 27), écologique, de liberté de circulation, de protection des frontières, etc...

      Si nous avons pu avoir un interlocuteur unique pour le Brexit, pour les accords économiques internationaux, nous pouvons le charger également de pouvoirs et de moyens militaires.

      Supprimer
    9. @Chef,
      Techniquement et administrativement vous avez raison.
      Culturellement, humainement, philosophiquement (j'avoue ne pas trop savoir quel adjectif utiliser) ? Je n'en suis pas si sûr. L'idée d'une armée européenne, qui ne soit pas simplement une alliance, implique nécessairement l'existence d'une Nation européenne (donc d'un état fédéral), puisque l'armée est l'expression de la Nation (et pas simplement le bras armé d'une structure technocratique).
      Nul doute que la coopération militaire européenne devrait se renforcer, de là à franchir la ligne d'une "armée européenne", je n'y crois pas (et pour être parfaitement honnête, je ne l'espère pas, bien trop attaché que je suis "au succès des armes de la France" pour reprendre la formule consacrée... mais je date un peu je sais !).

      Supprimer
    10. @Semper Fi
      Comme dit plus haut, une armée européenne serait formée des armées des membres de l'UE, mais n'empêcherait pas ces armées de participer à d'autres opérations sous mandat de l'ONU, de l'OTAN... ou sous l'autorité de leur propres pays, seuls ou en coalitions, comme c'est le cas aujourd'hui. Cela ne changerait rien au "succès des armes de la France" auquel nous sommes tous les deux attachés.

      Supprimer
  30. Questions aux spécialistes - est-il vrai que les Russes n'utilisent pas de roquette Tochka-U ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ben non, c'est un système d'arme développé l'ère soviétiques.... Ils s'en sot servis en tchetchenie, syrie, etc...

      Supprimer
    2. Sur le théâtre ukrainien, pas encore vu du côté russe. Hormis Donetsk 14 mars, mais toujours discuté ? Les russes sont à court d'Iskander ?

      Supprimer
    3. Sur liveuamap on voit un missile décoller à 10h20 environ coté russe, cohérent avec la frappe sur la gare ? Plus généralement, est ce que les missiles peuvent etre facilement suivi psr les radars / satellite, auquel cas il est simple de savoir d'où il vient.

      Supprimer
    4. Oui je cherche l'info ;) Si vous l'avez, la "signature" du missile parait excessivement grossière et l'objectif pas vraiment cohérent avec les frappes menées sur les infrastructures ferroviaires jusque là (Pavlohrad 2, Mykolhaiv etc.). Ou alors, énorme raté sur la précision ?

      Supprimer
    5. un gros raté avec un Tochka-U (S 21) c'est un pléonasme. C'est une arme de précision. Donc si il a touché la gare c'est que la gare était visé. Après les systèmes de guidages russes ne sont pas aussi moderne que ceux de l’occident mais cela reste relativement précis (cela ne se trompe pas d'un kilomètre....)
      @pierre poullain, : il me semble pourtant qu'il y a pleins de video ou témoignage de tirs depuis la Biélorussie. Et puis rappelons que d'après les dire des russes ils ont détruit 80% de l'armée ukrainienne. Cette dernière ne devrait même plus pouvoir tirer un missile vu les destructions annoncées par les russes. Mais bizarrement dès qu'il y a une bavure, pour les russes, les coupables ce sont les ukrainiens !

      Supprimer
    6. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi ils viseraient les civils. Sur les infrastructures ferroviaires ils ont jusque là visé uniquement des noeuds logistiques sur le rail même. Les frappes jusque là sur le ferroviaire sont particulièrement ciblées. Les vidéos sur la biélorussie ce sont des exercices avec des toshka biélorusses (de ce que je comprends). Ou alors effectivement grosse bavure avec un mauvais renseignement sur des militaires ou autres présents sur places ? Ou problème de précision à 100 m ? Je suis pas expert pour le coup. Merci pour vos réponses @Anonyme.

      Supprimer
    7. Quand je vois, depuis plus un mois déjà, tous ces HLM, maisons, hôpitaux, quartiers retournés et éventrés, je me dit que ça fait quand même beaucoup de ratés sur la précision.
      Heureusement qu'il y a M Pieskov et M Lavrov pour me rassurer, en me rappelant que la Russie ne s'attaque jamais aux civils.

      Supprimer
    8. @Pierre Poullain:

      Je pense qu'il s'agît d'envoyer un "message subliminal", comme à Boucha.

      Boucha n'a pas été reprise par une attaque-surprise ukrainienne, les Russes avaient tout leur temps pour ramasser les cadavres en se retirant. Ils les ont laissés.

      Le jour où on découvrait les cadavres à Boucha, l'agence Novosti publiait le programme de Sergeïtsev : "...Il faut procéder à un nettoyage total ... En plus des hauts gradés, une partie importante des masses populaires qui sont des nazis passifs, des collaborateurs du nazisme, sont également coupables...".


      Au début de la guerre, il y a eu des menaces plus ou moins voilées, concernant l'éventuel recours aux armes nucléaires (par exemple, "si vous leur fournissez des armes").

      Comme ceci n'a impressionné personne, la décideurs ont trouvé d'autres messages subliminaux que je traduirais ainsi : "Regardez de quoi en est capables !", "Craignez-nous !", "De toute façon vous ne pouvez rien nous faire, on va démentir et on va utiliser notre droit de véto :- ))) ".

      C'est la seule explication logique que j'arrive à trouver. Tout en restant conscient qu'il s'agît d'une hypothèse.

      Supprimer
    9. Pierre Poullain : tout simplement pour terroriser les ukrainiens, surtout les soldats... c'est une simple guerre psychologique. Ils essayent de faire craquer les esprits pour voir les ukrainiens se rendre ...
      Les russes savent pertinamment que personne ne va les poursuivre, que l'OTAN ne leur fera rien et qu'il n'y aura jamais d'enquête pour punir les responsables des frappes donc à quoi bon se retenir de massacrer. Seule la victoire compte, comment y accéder ils s'en tapent

      Supprimer
    10. Ok merci pour ces hypothèses qui permettent de comprendre.

      Supprimer
    11. Jusque là, il semblait il y avoir deux logiques distinctes et décorrélées - des frappes d'artilleries peu précises, et très classiques des russes au sol avec beaucoup de dégâts collatéraux, et en parallèle des frappes précises avec des buts militaires identifiés (Iskander, Kinjal etc.). C'est donc un changement dans la logique de guerre si ces hypothèses se confirment.

      Supprimer
    12. soldat Phitivier8 avril 2022 à 17:00

      Bonjour.
      Malheureusement, les frappes civiles font partie de la tactique militaire russe depuis a minima les guerres de Tchétchénie. Les russes ont pris l'habitude d'"encombrer" les théâtres des opérations militaires avec des civils de façon à gêner les troupes ennemies.
      Viser les gares, les hôpitaux, les convois humanitaires, les administrations, et autres leur permet d’ajouter au malheur de la confusion. Et l’armée russe espère profiter de cette confusion pour gagner du terrain.
      Cette tactique va d’ailleurs loin puisque les troupes de l’armée russe n’hésitent pas à abandonner leurs uniformes pour prendre des tenues moins voyantes.
      Un exemple bien documenté est celui de l’annexion de la Crimée en 2014 où les habitants de la péninsule ont vu débarquer un beau matin des troupes armées en combinaisons intégrales noires sans marquage distinctif. Ces soldats se sont positionnés à tous les endroits stratégiques de la péninsule et ont investi le parlement. Ils ne sont partis qu’après le référendum pour être remplacé par des troupes portant l’uniforme russe. Des familles tchétchènes m’avaient également raconté la même chose pour la prise de Grozny.

      L’armée russe pratique une forme de guerre totale . Cette guerre totale s’accompagne d’une politique de la terre brûlée sans pitié pour personne ni civils ni militaires.

      Autre exemple pendant la guerre du Donbass, les soldats ukrainiens capturés ont été systématiquement exécutés. L’association ‘’les mères de soldats russes’’ a documenté cela.

      Enfin, dernier exemple : depuis la mi-mars, tous les navires de la marine de guerre Russe stationnés en mer Noire ont été repeint de façon à ne plus avoir de marquages d’identification. De plus ils apparaissent maintenant dans les systèmes d’identification maritime internationaux comme des bateaux de commerce. Ils ne sont donc plus identifiables qu’en repérage visuel, et encore pas sûr qu’ils soient identifiés correctement.
      https://twitter.com/TheShipYard2/status/1511735965404090374

      Pour les militaires qui changent d’uniforme, je ne sais pas si c’est punissable ou pas en droit militaire, par contre je peux vous assurer qu’en ce qui concerne les navires de guerre russes, cela constitue un acte de piraterie.

      Supprimer
    13. Vrai, autour des villes qu'elle occupe au sol. A kramatorsk, il y n' y a pas un seul soldat russe à moins de 40 km. La tactique est similaire à la frappe de Donetsk.

      Supprimer
  31. Quand je regarde les carte, ça sent fort l'embouteillage russe dans le Donbass et à l'est... Il va y avoir tellement de troupes russes qu'elles vont se marcher dessus.

    RépondreSupprimer
  32. Bonjour , mille mercis pour ce blog où un néophyte comme moi essaye de comprendre ce qui s y passe . J ai entendu plusieurs fois et ce matin encore , que la guerre coté Russe ne pourra se terminer qu après le 9 mai , date au combien importante et symbolique du narratif de cette guerre ( dénazification de l Ukraine)où d ailleurs se trouve le régiment Azov .Et que les Russes "patientent" jusqu a début Mai pour conquérir Marioupol afin de finir cette guerre sur cette victoire symbolique . Qu en pensez vous ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je le méfie de ce genre de choses. il y a sans doute un fond de de vérité. la volonté peut être des russes de vouloir "arrêter" les frais par une victoire symbolique. Dans les faits cela ne dépend pas que d'eux. L'armée ukrainienne aura son mot à dire. Bref les semaines à venir risquent d'être violentes et sanglantes, et personne aujourd'hui ne peut émettre un pronostic fiable.

      Supprimer
    2. Oui cette date du 09 mai est importante dans la propagande poutinienne mais je pense qu'il ne faut pas la surévaluer. Surtout que leur activité propagandiste est tout sauf cohérente.

      La propagande néo-soviétique est effectivement assez étrange, avec un mélange de modernisme, de recettes bolcheviques et de pan-slavisme à l'ancienne.

      Prenons par exemple les bots/FSB/traitres qui parsèment les réseaux sociaux de propagande du kremlin.

      Ils sont très adaptés aux formes modernes de communication, de transmission de l'information et de manipulation des lecteurs. Ca ne signifie pas forcement qu'ils soient efficaces mais leur mode de propagande est moderne.

      A coté de ça, vous avez medvedev qui proclame l'internationale de lisbonne à vladivostok. Vu de loin le communisme pouvait peut-être avoir un coté attirant mais la dictature maffieuse actuelle? En dehors des dictateurs putatifs et des gens qui aiment être flagellés qui peut trouver ça sympathique? Les associations de malfaiteurs peut-être? A l'échelle d'une opinion publique ça n'a absolument aucune valeur.

      Pareil pour le génocide de la population ukrainienne, dans les années 1930 le pouvoir soviétique a assassiné par la famine entre 3 et 4 millions d'ukrainiens. Et aujourd'hui le pouvoir néo-soviétique appelle au génocide de la population ukrainienne. Mais qui peut adhérer à ce discours sinon les béni-oui-oui qui approuveront toujours tout y compris leur propre mort et les nervis des basses œuvres poutiniennes modèle kadyrov?

      La phraséologie soviétique qualifiait le meurtre de masse de manière à le rendre acceptable à ses supporters. Mais à l'heure de la communication instantanée et des smartphone il est impossible de faire dans l'abstrait, les "ennemis du peuple qui ont été liquidés" deviennent hommes femmes et enfants assassinés par des criminels particulièrement barbares. Là encore, qui peut adhérer à ça en dehors des tueurs psychopathes?

      Et puis le saint empire russe orthodoxe, l'univers qui est peuplé de nazis et qui veulent la mort de la russie éternelle, l'empire russe qui doit être étendu partout, les ennemis qui sont tout ce qui n'est pas russe en bois brut et qui doivent être traités avec le plus de brutalité possible, on peut imaginer que ça vise l'opinion publique russe interne mais comment faire pour que cela ne soit pas repoussant pour toutes les opinions publiques du monde?

      Tout ça donne une impression de flou dans la direction néo soviétique de la russie avec des moyens de manipulation employés indistinctement à tort et à travers.

      Direction qui s'enferre dans un discours maximaliste dont elle ne peut plus sortir, il faut toujours faire plus extrémiste, plus sanglant, plus assiégé alors la bande à poutine broie la russie dans une démarche apocalyptique dépourvue d'alternative.

      J'espère que ça ne se terminera pas de la même manière en particulier parce que les criminels du kremlin disposent de la bombe atomique, mais ça ressemble vraiment à la démarche hitlerienne après décembre 1941 : les objectifs ne peuvent pas/plus être atteints donc on est condamné à terme et on sacrifie tout pour retarder autant que possible la fin inéluctable. Et en 1945 c'est bien une apocalypse qui s'est déchainé sur le reich de 1000 ans comme sur les populations germaniques de toute l'europe.

      Y aura-t-il en russie quelqu'un qui ne soit ni complètement foireux ni une ordure consommée pour coller quelques balles dans le crane de vlad? Avant que les russes et l'humanité dans son ensemble ne paient au prix très fort le concentré de saloperie que sont les dirigeants russes.

      Supprimer
    3. Flinguer Vlad? Pour se retrouver avec Serguei? (Choigou ou Lavrov, ce n'est pas la même forme de souffrance, mais c'est atroce dans les deux cas).

      Supprimer
    4. La kremlinologie n'est plus ce qu'elle était, mais si le chancre en chef passe l'arme à gauche, il faudra bien que ses subordonnés se mettent d'accord avant de pouvoir reprendre ses activités de chef maffieux.

      Il suffit de lire les déclaration de ces braves gens et d'observer comment se sont déroulées les passations de pouvoir au sein de l'urss pour comprendre que ça risque de se passer dans le sang et qu'il faudra à minima un consensus pour se partager le butin laissé par l'oligarque en chef.

      De quoi interesser la direction russe à autre chose que l'extermination des ukrainien et la réalisation de leurs phantasmes à base de drapeaux.

      Bon ce n'est pas un programme de sortie de crise mais j'ai du mal à imaginer comment les choses peuvent se terminer sans une augmentation brutale et considérable de la radioactivité dans le monde.

      Supprimer
    5. @ Herr Elle.
      Article très intéressant. J'ai commandé le bouquin.
      https://atlantico.fr/article/rdv/vladimir-fedorovski-pour-les-russes-c-est-la-russie-toute-seule-qui-s-est-liberee-du-sovietisme-et-pas-l-occident-qui-a-gagne-la-guerre-froide-guerre-en-ukraine-alexandre-del-valle

      Sauf si évidemment on pense que Vladimir Fedorovski (naturalisé français) est un affreux troll à la solde de Poutine.

      Supprimer
  33. Alors si on remet tout dans l'ordre : Poutine pour le succès le son one man show du 9 mai prochain sur la Place Rouge espère présenter aux babouchkas une victoire : Donbass, Marioupol, République séparatiste de Kherson ... enfin surtout dans l’état actuel des choses ce qu’il pourra. Et il n’est d’ailleurs pas exclu qu’il maquille comme il sait si bien le faire, ‘’ un truc’’ quelconque en victoire.
    Ils boiront tous de la vodka cul sec au son des balalaïkas, finiront par s’embrasser en larmes tout à leur émotion d’avoir ‘’vaincu la barbarie nazie du XXème au XXIème’’.
    Fin de la propagande.
    Retour à la réalité.
    ''On sait quand on commence une guerre mais on ne sait pas quand elle fini ni comment elle fini.''

    (j’ai repris cette citation d’un post précédent car je la trouve excellente, merci à l’auteur du post)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ou bien en gros, quelque que soit la situation réelle, le 9 mai ca sera une victoire
      et a la fin du discours, pour encore plus de victoires on doit continuer notre opération spéciale encore quelques mois ou années, "engagez-vous", mais rassurez-vous tout suit le plan comme prévu.

      Supprimer
  34. Merci pour vos réponses , comme quoi tout le monde se veut spécialiste depuis 1 mois et demi . Car mes propos sont des retours entendus ces derniers temps par des sois disant "spécialistes " .

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La Russie ne peut plus arrêter la guerre seule (si elle n'a jamais pu). Elle pourra peut être agiter une victoire sur une bataille mais pas la victoire dans la guerre qu'elle a ouverte st surtout pas sur une période aussi courte.
      Jens Stoltenberg pense que ça peut durer plusieurs mois voire des années. De fait L'OTAN a ouvert les vannes de fourniture de matériel moderne à l'Ukraine, ce qui veut dire que la probabilité d'avoir le temps de former les troupes à ces nouveaux matériels est élevée.
      La liste du matériel fourni ou en route de la part des US (hors ou via OTAN) est dispo sur liveuamap et donne une idée de ce qui se transfère par dizaine de milliers de pièces.
      Les délégués Ukrainiens ont annoncé que les crimes de guerre changeaient complètement la donne des pourparlers de paix et que ce qui était sur la table avant n'y était plus.
      Donc rien d'officiel ne parait aller en direction de négociations sérieuses qui pourraient arrêter ce carnage d'ici fin du mois.
      Sauf une rupture subite d'un des deux camps, un effondrement visible total et incontestable qui interdit la négociation au sens strict.

      Supprimer
  35. Question : pensez-vous que les Ukrainiens pourraient masser une force importante, libérée du Front de Kiev, pour mener une forte contre-attaque dans les jours prochains ? Ils ont pu récupérer de nombreux véhicules russes ces deniers temps, et les armes occidentales arrivent également (j'espère qu'ils auront plus d'artillerie...)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les ukrainiens vont devoir tenir le choc russe à venir dans le Donbass avant de réaliser une contre offensive.
      Il ne sert actuellement à rien de chercher à foncer dans le dispositif russe sous peine d'être coincé.
      C'est con à dire, mais les ukrainiens vont devoir affaiblir l'armée russe, l'user dans le Donbass.

      Cependant du côté de Kherson (prenez une carte!), il y a un truc à jouer pour les ukrainiens. Si je devrai réaliser une action offensive, ce serait à cet endroit. Je chercherai à prendre la ville ou à l'encercler en coinçant les 2 ponts dans une manoeuvre de rapidité (exemple: prendre le pont à Kozatske au nord de la ville puis descendre rapidement pour bloquer le pont de l'autre côté en l'occupant ou à défaut de troupes en le détruisant). Faire pousser dans le même temps une colonne importante vers Melitopol et faire de cette ville un verrou (les ukrainiens sont chez eux, prendre une ville est bien différent que pour les russes).
      Quand Melitopol est prise, il faudra exercer la pression sur Kherson et pousser à une reddition russe (l'effet siège aura son effet sur une force occupante qui n'est pas la bienvenue pour les habitants, là encore les russes ne pourront pas tenir une ville ukrainienne comme les ukrainiens le font. Avec la chute de Kherson, le verrou de Melitopol, les ukrainiens devront jouer l'audace et avancer sur la Crimée en avançant deux têtes de pont (Yani Kapu via Kherson et Dzhankoy via Melitopol), pas forcément dans le but de prendre la péninsule mais de pousser Moscou à se désengager des forces du Donbass (car les russes mettront beaucoup de moyens pour préserver la Crimée). Une telle action amènera à faire perdre l'initiative tactique aux russes, va désorganiser l'armée russe même s'ils dominent la situation au Donbass. Priorité sera donnée à la Crimée, l'idée même de voir les ukrainiens s'en emparer poussera le Kremlin dans cette direction et le contrôle de Melitopol sera un ralentisseur important pour ramener des troupes directement en Crimée.

      Ce sera à ce moment que les ukrainiens pourraient mener une reconquête du Donbass.

      Si les ukrainiens veulent jouer la contre offensive, c'est là qu'il faudra le faire, mais ils vont avant cela devoir tout de même renforcer le Donbass dans l'immédiat. C'est bien l'arrière qui pourrait se constituer à l'aide des équipements envoyés par l'occident, des volontaires et autres personnels ukrainiens mobilisés que le renforcement du front sud (Kherson) pourrait se faire. Le délai avant de pouvoir vraiment se lancer, serait de 2-3 semaines, mais aujourd'hui l'Ukraine ne prépare pas une telle offensive car elle n'y a pas les moyens. Il faut du volume pour prendre rapidement ce que j'ai cité.

      Supprimer
    2. Ou alors partir de Zaporijja et foncer sur Berdyansk et couper le dispositif russe en deux... mais même remarque : il faut du matériel pour ça que l'Ukraine n'a pas.

      C'est pour ça que toutes les contre-attaques ont été de petits mouvements d'infanterie pour reprendre une village par ci ou par là. Ca ils peuvent faire. Person, j'essayerais de desserrer l'étreinte sur Kharkiv, deuxième ville du pays, ou ce genre de tactiques peuvent faire le job avec ce qu'ils ont.

      (tout ceci en fonction des infos que j'ai - ils en ont que je n'ai pas)

      Supprimer
    3. Les Ukrainiens ont avancé hier dans le district de novovorontsovka à environ 80 km au nord de Kerson avec la prise d'un village dont j'ai perdu les coordonnées. Les Russes envoient des bombes à fragmentation dans le coin (liveumap) aujourd'hui. Ce n'est pas une offensive a priori mais du grignotage.

      Supprimer
    4. Ca fait deja pas mal de temps que les ukrainiens essayent de recupérer Kherson, dans laquelle il y a des manifestations régulieres, donc une population majoritairement anti-Russe.
      C'est vrai que depuis plusieurs jours il ne se passe rien sur ce coté.
      https://militaryland.net/

      Est-ce qu'il ne le peuvent pas, ou est-ce quils attendent le bon moment pour relancer leur offensive ? A suivre

      Supprimer
    5. Bonjour, selon ce qu'il se passe sur place, c'est à dire pas trop d'exécutions par rapport à des bombardements permanents, il est peut-être plus intéressant de fixer les forces russes qui sont à Kherson plutôt que devoir défendre la ville.

      Supprimer
    6. soldat Pithivier8 avril 2022 à 19:00

      Et puis Mikolaiv et Kherson sont des villes proches de la côte de la mer Noire, 65 km pour Mikolaiv et 78 km pour Kherson. L’armée ukrainienne galère dans le coin car l’armée de terre russe est aidée par la marine russe qui bombardent depuis la mer Noire.
      Odessa est bombardée depuis la mer Noire et depuis la Transnitrie.
      Marioupol est également bombardée depuis la mer d’Azov.
      De façon plus général le rôle de la marine russe me semble space : des bateaux de guerre sont en formation de combat pour un débarquement depuis presque 3 semaines face à Odessa. Et rien ne se passe. Mauvaises conditions météo ou alors quoi ?
      Autre chose, les navires de guerre stationnés en Crimée sont passés en mode furtif, plus de marques d’identification et apparition sur les systèmes de navigation comme navires civils, pourquoi ? Pour essayer de quitter en douce la mer Noire par le Bosphore avec, peut être, la complicité des turcs ? pour aller en Méditerranée rejoindre les deux porte-avions russes qui font des ronds dans l’eau autour de Chypre ? Ou pour essayer de rejoindre la base navale de Tartous en Syrie ? Ou ?
      Enfin, en faisant des recherche sur la marine ukrainienne, j’ai trouvé que celle-ci avait été ‘’capturée’’ de fait lors de l’annexion de la Crimée par la Russie. A l’époque les équipages ukrainiens n’ont pas eu d’autre choix que de passer à la Russie, ce qui avait été très mal vécu. Une partie de la flotte de guerre russe actuelle en mer Noire est donc en fait constituée de bateaux et de marins ukrainiens jusqu’en 2014.
      Tout cela est très étrange, n’est ce pas ?

      Supprimer
    7. "Odessa est bombardée [depuis la mer Noire] et depuis la Transnitrie."

      La distance entre l'extrême sud-est de la Transnistrie (ville de Dnestrovsc ou Dnestrovsk) et Odessa est d'environ 60 km.
      Comment font-ils? Haute technologie russe?

      Wikipedia dit que 492 soldats russes sont présents dans ce minuscule territoire. J'avais lu ailleurs que les effectifs seraient de l'ordre de 1200. La précision est illusoire mais l'ordre d'idée est assez bien cadré. Un reportage montrait que l'équipement des 'forces de défense' de cette zone était à base soviétique, péniblement modernisé, et pas en masse.

      Transformer ce fil de fer coincé entre la Moldavie et l'Ukraine en Kaliningrad du sud n'est pas pour demain.

      Supprimer
    8. Je suis d'accord la Transnistrie c'est un fil de fer le long de la frontière ukrainienne mais aller quand même jeter un coup d'oeil sur liveuamap.com et vous verrez que hier vers 22h50 ''des trucs '' étaient lancé de Transnistrie vers l'Ukraine.

      Supprimer
    9. Apparemment, l'armée russe compte bien utiliser le fil de fer que constitue la Transnistrie pour supporter l'offensive dans le sud de l4Ukraine.

      https://ukranews.com/en/news/847282-airfield-in-transnistria-preparing-to-receive-aircraft-general-staff

      https://www.repubblica.it/esteri/2022/04/05/news/guerra_in_ucraina_la_variante_transnistria_ma_se_bombardiamo_noi_odessa_qui_gli_ucraini_ci_invadono-344298381/

      Supprimer
  36. "Le guerrier victorieux remporte la bataille, puis part en guerre. Le guerrier vaincu part en guerre, puis cherche à remporter la bataille."
    SUN TZU

    Le soldat russe victorieux ou vaincu? Et l'ukrainien?

    RépondreSupprimer
  37. Outre les hypothèses déjà émises pour expliquer la manière dont le pouvoir russe cherche à gêner les évacuations de civils, je vois deux possibles raisons.

    La première: Compliquer les mouvements terrestres des forces ukrainiennes en poussant les civils à partir par eux mêmes par la route plutôt que par voie ferrée.

    Deuxième raison possible fixer les civils sur le champ de bataille en espérant en prendre ke contrôle. Depuis le début de cette histoire on oublie que la Russie cherche à "annexer" les populations autant que les territoires. Je pense que si on s'intéresse un peu à la démographie Russe et à la crise que celle-ci traverse en fait depuis les années 1980,on peut compte qu'il existe une angoisse du vide (attestée par le discours et la politique nataliste depuis Medvedev) et que pour Poutine, le renforcement démographique de la composante russienne, orthodoxe et slave de la population Russe est un objectif important. J'ai entendu dire qu'on proposait aux Ukrainiens refugiés en Russie de s'installer en extrême Orient Russe et notamment à Sakhaline. Comme aucune personne censée n'irait s'installer en Russie, récupérer des Réfugiés qui ont tout perdu pour les réinstaller en Russie dans les zones de faible densité, pourrait bien être l'un des buts de guerre de Poutine. Ce type de politique d'ingénierie sociale n'est d'ailleurs pas inconnu dans l'histoire de la Russie. Pierre le Grand avait poussé à la colonisation de l'Oural par sa politique religieuse, Staline a organisé par l'intermédiaire du goulag et des politiques de déportation ou par la création d'entités administratives nationales des transferts massifs de population.

    En tous les cas je suis sûr que ce qui arrive à Marioupol et dans l'Est de l'Ukraine n'est pas que le fruit du chaos de la guerre mais s'inscrit dans une stratégie délibérée qui fait des civils un vrai enjeu de la guerre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Votre analyse est confortée par les publications dans les écoles de Mélitopol et la mise en scène de l'aide humanitaire russe. L'Est de l'Ukraine n'est autre chose que le fruit de ces déplacements de population (hormis populations grecques, tatars etc.).

      Supprimer
  38. Bonjour à tous,
    Avez vous lu cet article de Theatrum Belli ?
    https://theatrum-belli.com/le-missile-louvrier-et-le-reserviste-elements-de-reflexion-autour-des-penuries-stocks-et-reserves-en-contexte-de-guerre/
    Doit on craindre des ruptures d'approvisionnement en moyens modernes pour les Ukrainiens comme calculées dans l'article ?
    A lire ça semble inquiétant.
    Chris12.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La proximité de la rupture de stock Javelin est officiellement évoquée. A suivre dans la dynamique globale des armes qu'on fournit (d'autres font aussi bien que le Javelin) et de la nature des opérations à mener. Il faudrait une vue globale et des deux cotés pour savoir qui va avoir un problème de munitions intelligentes en premier, et un problème global de munitions et matériels.

      Supprimer
    2. Vu l efficacité du javelin j aimerai pas être en face.
      Rupture de quel stock ? Le compressible ou autre stock stratégique.

      Il n y aura pas de pénurie de javelin sur le terrain. Le pays producteur du javelin dépense 3.8% de son PIB a son budget de défense.

      Donc un ou 2cautres avions en moins compensera.

      Puis le javelin est en fin de cycle il sera remplacé par mieux.

      Supprimer
  39. Bonsoir
    Très prosaiquement, les russes reculent au Nord.... pourquoi les ukrainiens ne les suivent-ils pas en remontant vers le nord eux aussi et rendre à l'ours la monnaie de sa pièce et se doter de moyens de négociation eux aussi ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Parce que cela donnerait alors la possibilité à Poutine de dire qu'il est attaqué, et donc de lancer le recrutement en masse de tous les hommes pouvant se battre ; donc de mobiliser une armée estimée à 2 millions d'hommes.

      Pour l'instant, la Russie n'est pas en guerre, elle n'a pas déclarée la guerre à l'Ukraine puisque c'est seulement une "opération spéciale". Elle ne peut donc pas lancer la conscription sur sa population. Le faire sans justificatif serait avouer à tout le pays que l'opération lancée par Poutine était mal montée, mal menée, donc cela décrédibiliserait fortement Poutine au niveau de sa propre population, il passerait alors pour guignol, un amateur de première. Pas bon.

      Supprimer
    2. Le retrait du nord est lié aux discussions d'Istanbul. C'etait un engagement Russe pour accélérer les négociations (officiellement).

      Supprimer
    3. Also, that would mean an Ukrainian invasion of Belarus. Look at the map.

      Supprimer
  40. J'ai une question : les pays européens et l'OTAN ne veulent pas donner d'armes performantes à l'UK pour ménager l'ours polaire. Cependant, qu'est ce qui nous empêcherait de les VENDRE à l'UK ? Ce n'est plus un don, on ne soutient donc pas un camp particulier, c'est une basique relation commerciale entre un acheteur et un vendeur. Tout comme on a vendu des armes et du matériel à la Russie en somme.

    Y aurait-il pour vous des éléments qui pourraient être bloquant dans le cadre d'une telle approche, et si oui lesquels ?

    Nous sommes des occidentaux, il est bien connu de Poutine que seul l'argent nous intéresse, donc on fait du business. Non ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les pays de l'OTAN ont déjà fourni un milliard d'euros d'armements performants à l'Ukraine. Ce sont plutôt des armements légers mais performants/modernes.
      Il n'y aucun problème à cette fourniture sinon qu'il faut l'accord unanime de tous les pays otan pour le faire. D'où les fournitures directes (comprises dans le 1 milliard) US Angleterre et autres.
      Au vu du comportement de l'armée Ukrainienne (et des crimes de guerre) il y a maintenant accord OTAN pour fournir du lourd sans précision particulière sur ce lourd (soit accord non détaillé, soit secret, soit je l'ai raté). Les pays de l'OTAN continueront chacun, en leur nom propre, à fournir du matériel. Les engagements supplémentaires déjà pris doivent frôler un second milliard d'euros.

      Le seul vrai sujet concerne l'aviation car on ne sait pas pratiquement comment faire passer des avions en Ukraine de façon safe, discrète etc sans entrer soi même dans le conflit. En gros on change de chauffeur de camion à la frontière, difficile avec un avion.
      Il n'y a donc pas besoin de vendre pour se dédouaner.

      D'autre part l'économie du militaire est toujours un peu bizarre. Stocker du matériel est une dépense pure pour un état (aucun retour sur investissement). L'utilisation du matériel contre la Russie, ennemi "naturel" de l'OTAN, revient à utiliser quelque chose de déjà payé pour son utilisation prévue.
      Quand un ministre Ukrainien dit vous donnez le matériel, on donne nos vie je pense qu'il résume assez bien ce qui se passe.

      Enfin il ne faut pas oublier que du matériel moderne lourd peut demander beaucoup de formation à l'utilisation et à la maintenance. Il y a donc des matériels dont le don est impossible car le cycle de formation est trop long.

      Supprimer
    2. Merci pour cette réponse claire et précise. Le passage sur l'économie du militaire est très bien vu, je n'avais pas pensé conceptualiser cela de la sorte.

      Je suis d'accord avec vous sur les propos du ministre ukrainien, c'est un juste résumé.

      OK pour la formation, cela peut s'entendre.

      J'avais vu ça et là sur ce blog évoqué les Caesar, j'imaginai davantage une vente de ce type de matériel, pour lesquels les temps de formations sont peut être un peu plus raisonnables que pour un avion, mais qui pourraient être pensés comme trop fortement "marqués", trop immédiatement estampillés France.

      Or, attendu que la France cherche à se ménager une place de négociateur, et attendu que la France a en outre la présidence de l'UE pour un an, ce marquage aurait pu être pensé comme faisant tâche.

      Leur vente pourrait être un moyen de conserver une neutralité, loi du commerce obligeant.

      Supprimer
  41. On peut faire l'hypothèse que l'Ukraine n'a pas envie de savoir ce que la Russie considère comme intérêt vital dans le cadre de sa doctrine nucléaire. Mais peut-être que je me trompe.

    RépondreSupprimer
  42. "Il n'y a pas de civils innocents, donc ça ne me dérange pas tellement de tuer des passants innocents."

    De l’affreux Poutine cette citation ? Non, de Curtis LeMay, général US qui commanda le Strategic Air Command et fut Chef d'état-major de l'Air Force. Une belle carrière, et pas d’états d’âme. Cette citation n’était pas quelque chose de théorique : LeMay a donné les ordres en application exacte de tels principes, avec les conséquences pour les populations civiles. Un monstre ? Oui et non. Les guerres s’accompagnent de diverses horreurs, délibérées ou pas. Si vous reculez, vous perdez. LeMay avait le mérite de la franchise.

    Du même (entre autres) :
    "Tuer des Japonais ne me dérangeait pas beaucoup à cette époque... Je suppose que si j'avais perdu la guerre, j'aurais été jugé comme criminel de guerre."

    Je vous laisse commenter.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est bien ce qu'on vous dit depuis le début : Poutine a 80 ans de retard, dans son analyse et sa compréhension du monde.

      80 ans : presque un siècle ...

      Supprimer
    2. La guerre reste la guerre, seuls les moyens changent. À éviter absolument. Sauf si les intérêts supérieurs de la nation l'exigent- soit le risque de maux pires encore. C'est la situation qu'évoque Poutine.

      Sinon, c'était comme ça au néolithique, alors, 80 ans...

      Supprimer
    3. Marrant celle là... on peut remonter très loin ainsi.. Dans l’histoire de la Russie des massacres et des massacreurs il y en a eu...

      Supprimer
    4. soldat Pithivier8 avril 2022 à 23:46

      Super, Jrplcmb est de retour !

      Alors ‘’les civils innocents’’ :

      On peut vous faire une réponse philosophique sur la possible culpabilité intrinsèque de chaque être humain. Mais cela nous entraînerait dans une analyse de concepts judéo-chrétiens et ce n’est bien évidemment pas ce que vous attendez, n’est ce pas ?
      Ce que vous espérer c’est trouver une justification aux crimes de guerre russes dans le conflit ukrainien en pointant le doigt l’antériorité de cette pratique par l’armée américaine en l’occurrence au travers du général Curtis LeMay. durant la WWII.

      Supprimer
    5. soldat Pithivier8 avril 2022 à 23:47

      Alors ‘’les civils innocents’’ (suite)

      Maintenant que la problématique est posée, première remarque hors cadre d’ailleurs, : la WWII est vraiment devenue la religion d’état en Russie, vous ne vivez plus, pensez plus que par la WWII. Quel avenir pouvez-vous espérer en étant ainsi tourné vers un tel passé mortifère ? Au moins le communisme nous promettait des lendemains qui chantent de fraternité internationale. Enfin bon revenons à nos moutons…

      Supprimer
    6. soldat Pithivier8 avril 2022 à 23:49

      Alors ‘’les civils innocents’’ (suite de la suite)

      Le minimum de connaissance historique oblige à reconnaître que les guerres menées par l’humanité ont été souvent marquées par des génocides ou crimes de guerre : sans remonter au néolithique et pour faire écho au XXème, on peut par exemple parler de l’extermination par Staline ( et ne dites pas que vous ne connaissez pas Staline puisque votre dieu Poutine l’a réhabilité dans le cadre de sa religion WWII) de la population ukrainienne au cours de l’Holodomor dans les années 30. La pratique mise en place et systématisée par Staline est donc antérieure à celle de Curtis LeMay. Prouvez nous donc maintenant que Curtis LeMay ne s’est pas inspiré de Staline ?

      Supprimer
    7. soldat Pithivier8 avril 2022 à 23:51

      Alors ‘’les civils innocents’’ (suite de la suite de la suite, ben oui je suis inspiré !)

      Les crimes de guerre existent donc depuis les débuts de l’humanité mais cela ne suffit pas à les rendre acceptables. Et ils ont d’ailleurs été régulièrement jugés et condamnés. A tel point que nos démocraties ont institué un droit relatif aux crimes de guerre, génocides et crimes contre l’humanité. Mais là je laisse tomber les explications car de votre apocalyptique Russie que pouvez vous bien comprendre de toutes ces notions juridiques ?vous qui n’avez plus que l’humour, noir s’entend, pour arriver à survivre à votre absence de droit.

      Supprimer
    8. soldat Pithivier8 avril 2022 à 23:54

      Alors ‘’les civils innocents’’ (Fin, ouf !)

      Tout ça pour dire qu’au XXIème siècle, Curtis LeMay vainqueur ou pas aurait été jugé sur preuves. Car c’est là que le bat blesse pour la Russie : ce qui a été accepté autrefois n’est plus acceptable ici et maintenant. Les peuples, les opinions ont changé, et, en 2022 vos crimes de guerre ne sont plus acceptés par personne en Europe. Votre tactique de la terre brûlée est après tout une tactique militaire comme une autre,et, vous l’avez bien dit à votre façon que l’atteinte des objectifs justifie tous les moyens. Mais voila dans l’Europe de 2022, cette tactique militaire est contre productive. Elle est en train de liguer contre la Russie des pays qui autrefois auraient simplement détourné les yeux. Vous avez utilisé vos méthodes de guerre habituelles, a un moment de l’Histoire où tout le monde peut suivre en direct live vos crimes de guerre. Les auteurs des crimes de Butcha ont été identifiés en 48h, leurs photos publiées, leurs numéros de téléphone donnés. Et par réaction aux abominations que vous avez commises, les ukrainiens obtiennent toujours plus d’armes, de financement, de soutiens. Et vous allez donc perdre, définitivement perdre, tout perdre … Pauvre peuple russe lobotomisé par une classe dirigeante obsolète qui entraîne tout un pays dans un suicide collectif .

      Je vous laisse commenter.

      Supprimer
  43. Je transmets juste pour contrer la propagande à fin belliciste actuelle.

    Annie Lacroix-Riz est une historienne marxiste, si communiste qu'elle n'est plus au PCF depuis longtemps. Je ne partage pas ses opinions, mais admire fort son travail d'historienne.

    - - - - - - - - - - - - - - - - -
    Chers amis,

    « La propagande de guerre » déferle depuis le 24 février 2022 (sans parler de la phase antérieure), et elle se garde de faire le lien entre la conjoncture actuelle et l’histoire, pourtant, comme toujours, si éclairante.

    Vous trouverez ici les liens de deux interventions, différentes, sur le site de Michel Collon,

    l’une, écrite, du 28 mars, https://www.investigaction.net/fr/annie-lacroix-riz-il-y-a-un-contexte-historique-qui-explique-que-la-russie-etait-acculee/

    l’autre sous forme d’interview à l’émission « Michel Midi » du 5 avril 2022 : Michel Midi 5 avril sur l’Ukraine https://youtu.be/nsh7RuhyAhg . Je me suis aperçue que j’ai fait un lapsus, dont je prie mes auditeurs de m’excuser: je parle du pape de 1914, il s’agit de Pie X et pas de Pie XII...

    Il va de soi que la diffusion est libre.

    D’ici peu doit paraître aux éditions Delga l’ouvrage La Russie sans œillères. J’y ai rédigé un article, naturellement plus précis :« Impérialismes dominants en Ukraine de l’avant 1914 au sauvetage-recyclage germano-américain des criminels de guerre banderistes (1890-1990) ». Vous trouverez bientôt le livre dans les librairies.

    Amitiés à tous,

    Annie Lacroix-Riz

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Rappelons que cette dame conteste les excès de Staline et du stalinisme, notamment les morts suites aux famines des années 30 en Ukraine. Elle en est resté au communisme des premières heures, et à son niveau, ce ne sont plus des oeilleres..

      Supprimer
    2. ALR est reconnue par ses paires pour la qualité de ses recherches.
      Pour ses analyses, en revanche... "controversé" est un mot trop faible.

      Supprimer
    3. "Ses pairs"... %$#@ de correcteur orthographique !

      Supprimer
  44. Voici un passage du discours de Poutine, au moment de l'annonce de "l'opération spéciale" en Ukraine. J'ai la faiblesse de penser que cela se tient et que le locuteur n'est pas un fou furieux sanguinaire.

    « Comme un miroir, la situation en Ukraine reflète ce qui se passe et
    ce qui s'est passé à travers le monde au cours des dernières décennies.

    Après la dissolution de la bipolarité sur la planète, nous n'avons plus de stabilité. Les principales institutions internationales ne se renforcent pas ; au contraire, elles se dégradent tristement.

    Nos partenaires occidentaux, menés par les États-Unis,
    ne sont pas guidés par le droit international dans leurs pratiques, mais par la règle du fusil.

    Ils en sont venus à croire en leur exclusivité et leur exceptionnalisme,
    qu'ils peuvent décider des destinées du monde, et qu'eux seuls peuvent avoir raison.

    Ils essaient constamment de nous balayer dans un coin car nous avons une position indépendante, parce que nous la maintenons, parce que nous appelons les choses telles qu’elles sont et que nous refusons de pratiquer l'hypocrisie.

    Mais il y a une limite tout.

    Et avec l'Ukraine, nos partenaires occidentaux ont franchi la ligne, ils ont joué à l'ours et agit de manière irresponsable et non professionnelle.


    Mais si vous poussez un ressort jusqu’à sa limite, il finira pas reprendre sa place, avec force.»

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai que depuis un mois et demi le sens des responsabilités et le professionnalisme russe impressionne la planète entière. ^^

      Supprimer
    2. "nous refusons de pratiquer l'hypocrisie" aurait dit Poutine alors qu'il n'assume même pas la réalité de ses bombardements sur des civils. Et vous avez la "faiblesse de penser que cela se tient". A ce niveau, ce n'est plus de la faiblesse,c'est un effondrement moral de la plus élémentaire éthique.

      Supprimer
    3. soldat Pithivier9 avril 2022 à 10:24

      Et cela traduit également une propagande pour le moins erratique :
      jour N-1 : regardez les beaux missiles Tochka que nous avons fabriqués. Comme ils sont efficaces dans la Donbass !
      jour N : bombardement d'une gare pendant une évacuation de civils ukrainiens.
      jour N+1 : Nous n'avons pas de Tochka, nous ne savons même ce que c'est un comment vous dites déjà ''Tochka''. La gare s'est pas nous mais les méchants soldats ukrainiens. Comment, les civils étaient ukrainiens ? justement c'est pour cela qu'on vous dit que les soldats ukrainiens sont très méchants, ils lancent des missiles contre leur propre population.

      Je crois qu'à force de prendre les gens pour des cons, Poutine & cie deviennent complètement cons.

      Supprimer
    4. Les Tochka sont utilisés dans le Donbass par les Ukrainiens depuis 2014 (sur les civils y compris), pas par les Russes. Si la responsabilité Russe est avérée, c'est un changement majeur dans la posture russe.

      Supprimer
  45. ''J'ai la faiblesse de penser que cela se tient et que le locuteur n'est pas un fou furieux sanguinaire.''
    Libre à vous de penser ce que vous voulez, vous intervenez sur un forum démocratique, mais libre à nous de vous croire ou pas puisque les faits, la guerre en Ukraine vous contredisent.

    ''Mais si vous poussez un ressort jusqu’à sa limite, il finira pas reprendre sa place, avec force.''
    Ou il casse ! un ressort poussé à sa limite casse et ne reprend pas sa place.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour reprendre votre métaphore, "ou il casse"... mais parfois en cassant, il projette des morceaux qui blesse celui qui le maintenait comprimé.

      Supprimer
    2. "Mais si vous poussez un ressort jusqu’à sa limite", à la limite il sera comprimé !

      Supprimer
    3. Ou écrasé !
      Le côté russe ne semble pas avoir compris la gradation de la réaction occidentale possible :
      1. La Transnistrie = une enclave hors du temps dans une zone pauvre voire misérable (en plus, c'était "avant")
      2. la Géorgie = encore un pays pauvre ... et loin. Et le côté russe s'est arrêté avant de trop gros dommages
      3. La Crimée = "bien joué !" ont pensé certains : l'Histoire convoquée pour expliquer, quelques jours, pas trop de dégâts
      4. Le Dombass, partie 1 = tout ça pour 2 oligarques qui ont préféré continuer leurs combines sous couvert de pseudo indépendance parce que l'Ukraine commençait à mettre le hola à ce genre de pratiques. Certains côté russe auraient dû comprendre que la cote d'alerte était atteinte
      5. La Syrie = coup de maître, là l'occident tourne pudiquement le regard sous l'égide d'Obama tout en râlant un peu. Côté russe croit que ce rétablissement miraculeux est un blanc-seing pour la suite.
      Or, funeste erreur du soi-disant maître des échecs, l'Ukraine, pour un Européen ou un occidental, c'est pas du tout, mais alors pas du tout la Syrie !
      Et encore merci pour les informations de ce blog et tous ces commentaires.

      Supprimer
  46. Un ressort est comprimé ou cassé selon le sens de la poussée exercée sur lui mais de toute façon nous sommes bien d'accord qu'un ressort poussé ''jusqu'à sa limite '' ne reprend sa place que si on relâche la pression exercée.

    Poutine devrait donc réfléchir un peu à ce concept : relâcher la pression.

    Sinon l'image est parlante pour l'avenir de la Russie. si le ressort russe est trop étiré, la Confédération de Russie va exploser et si le ressort russe est trop comprimé, la Russie va être réduite à une peau de chagrin.

    RépondreSupprimer
  47. Huit scénarios de la fin du conflit, les paris sont ouverts...

    https://www.welt.de/debatte/plus238058187/Zukunftsforscher-Matthias-Horx-Wie-geht-der-Ukraine-Krieg-aus-Acht-Szenarien.html

    RépondreSupprimer