Les
effondrements rapides sont assez courants dans l’histoire des guerres, mais un
effondrement aussi soudain survenant après des années de conflit lent ou même
figé est très surprenant. Comme pour toutes les surprises stratégiques, cela
mérite qu’on s’y intéresse en revenant loin en arrière.
Le problème des trois camps et Assad sauvé une première fois
Rappelons tout
d’abord que le conflit syrien n’est pas un problème stratégique classique à
deux camps, où l’action réciproque se fait à somme nulle et où une partie finit
par imposer sa volonté à l’autre pour aboutir à une paix plus favorable. Le
conflit syrien est un cas assez exceptionnel de conflit mosaïque, où plusieurs
camps s’affrontent simultanément avec des configurations changeantes
d’alliances et de rapports de force, d’autant plus complexes que plusieurs
acteurs extérieurs sont intervenus. C’est une des raisons principales de la
longue durée de ce conflit : la possible défaite définitive d’un des camps
suscite des réactions étrangères mais aussi internes, finissant souvent par le
sauver.
La guerre en
Syrie a commencé par l’opposition de deux camps : le camp loyaliste au régime,
s’appuyant surtout sur la minorité alaouite et la majorité de la bourgeoisie de
toute origine, et disposant de la majorité des organes de force — que l’on
appellera l’AAS (Armée arabe syrienne) pour simplifier —, contre ce que l’on va
appeler par commodité la rébellion arabe sunnite (RAS), en réalité une
multitude de groupes armés plus ou moins bien équipés. Les deux camps sont
imbriqués géographiquement : l’AAS contrôle fermement la zone côtière alaouite,
tandis que la RAS domine l’est du pays, à l’exception de quelques poches comme
Deir-er-Zor. Mais les choses les plus importantes se passent sur l’axe de
l’autoroute M5 ou à proximité, avec son chapelet de grandes villes — Alep,
Idlib, Hama, Homs, Damas, Deraa — que se disputent loyalistes et rebelles.
C’est sur cette bande nord-sud de 500 km de long sur 100 de large que se
situeront la très grande majorité des combats de la guerre.
Un troisième
camp se forme très rapidement avec le Parti de l’union démocratique (PYD)
kurde, qui, contrairement à la RAS, est un mouvement unifié. Le PYD prend le
contrôle des provinces frontalières de la Turquie jusqu’à l’Irak. Affilié au
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de Turquie, il se tient à l’écart des
combats entre loyalistes et Arabes sunnites.
La RAS,
initialement très disparate, finit par former des fédérations de groupes comme
l’Armée syrienne libre (ASL), plutôt nationaliste baasiste, le Front islamique
pour la libération de la Syrie (FILS), à dominante Frères musulmans, ou le
Front islamique syrien (FIS), salafiste. Ces formations reçoivent une aide
importante des monarchies du Golfe et de la Turquie selon leur obédience
salafiste ou frériste, et plus timidement des pays occidentaux qui tâtonnent.
Le printemps 2012 voit également la création du « Front pour la victoire » (Jabhat al-Nosra, JAN),
sous la direction d’Abou Mohammed al-Joulani, venu des rangs de l’État islamique en Irak (alors
branche d’Al-Qaïda), rejoint par des djihadistes syriens souvent libérés par le régime l’année précédente. Tous ces
ensembles sont rivaux dans l’allocation des ressources, mais coopèrent contre le régime.
Ce combat
imbriqué entre forces hétérogènes n’est pas fait de grandes manœuvres, mais
d’une multitude de petits combats qui, au tournant de l’année 2013, donnent de
plus en plus l’avantage à la rébellion arabe sunnite. L’Euphrate, les provinces
d’Idlib et de Deraa (avec la participation des Druzes) passent presque
entièrement sous le contrôle des rebelles, qui prennent également de plus en
plus le dessus dans les villes du centre. Le régime est sauvé une première fois
par l’intervention de l’Iran, via le Corps des Gardiens de la Révolution
Islamique-Force Qods, qui regroupe les gangs chabiha, les milices d’autodéfense
locales et importées au sein des Forces de défense nationale, et surtout engage
le Hezbollah et les Pasdarans de la division Sabin dans une contre-offensive.
L’intervention
iranienne en Syrie suscite également celle d’Israël, qui n’hésite plus
désormais à frapper sur le territoire syrien, en particulier près du Golan. En
revanche, le refus américain de s’engager fin août 2013, après l’emploi d’armes
chimiques sur le quartier rebelle de la Ghouta, discrédite les pays occidentaux
auprès de la rébellion, qui recule et se reconfigure sous l’égide de nouvelles
fédérations plus radicales.
Le
problème à quatre camps et Assad sauvé une deuxième fois
La
période voit également l’apparition en Syrie de l’État islamique. En sommeil
depuis ses défaites de 2007, l’État islamique en Irak renaît soudainement à
l’occasion du mouvement de révolte sunnite en Irak, durement réprimé et dont il
se nourrit. Fin 2013, l’État islamique en Irak, devenu un temps aussi « au
Levant », rompt avec JAN et avec Al-Qaïda. Le nouvel État islamique devient
alors l’ennemi de tout le monde, mais il obtient des succès rapides, s’emparant
de presque tout l’Euphrate syrien et irakien, approchant Alep d’un côté et
tenant Falloujah de l’autre, ainsi que le désert syrien et Mossoul en Irak. Le
régime de Damas, mais également la Turquie, ne sont pas mécontents de voir ce
nouvel acteur affronter la rébellion arabe sunnite à l’arrière puis les Kurdes.
Ces
victoires fulgurantes de l’EI et la création du califat ont au moins pour effet
de faire réagir les États-Unis, qui organisent en 2014 une coalition pour
lutter contre lui en Irak et en Syrie. Les États-Unis réussissent à former les
Forces démocratiques syriennes (FDS), associant l’armée kurde (PYG) avec
certains groupes arabes et assyriens, et installent la base d’al-Tanf au point
de jonction des frontières de la Syrie, de la Jordanie et de l’Irak. La
coalition américaine, avec une participation française, appuie les FDS et
l’armée irakienne dans la lente reconquête des villes tenues par l’EI. En Irak,
elle se retrouve alliée de fait avec la Force Qods, qui chapeaute les Unités de
mobilisation populaires (Hachd al-Chaabi) chiites irakiennes. Les deux capitales
de l’EI, Raqqa et Mossoul, sont reprises en 2017, et le califat est
définitivement détruit fin 2018.
Pendant
ce temps, l’association d’al-Nosra et d’Ahrar al-Sham, les deux mouvements
rebelles syriens les plus puissants, ainsi que plusieurs autres factions au
sein de l’Armée de la conquête (Jaish al-Fatah), change la donne au nord
du front M5 avec l’aide de la Turquie et de l’Arabie Saoudite. L’AAS subit une
défaite humiliante dans sa tentative de dégager Alep, tandis que la
contre-attaque de l’Armée de la conquête permet aux rebelles de s’emparer de la
province et de la ville d’Idlib et de menacer le port de Lattaquié. Très
affaiblie, l’AAS est repoussée de Palmyre par l’EI, qui s’approche d’Homs.
L’anticipation est une nouvelle fois à la défaite, et l’AAS commence à se
désagréger tandis que le régime se déchire à Damas.
Cette
fois, c’est la Russie qui sauve Assad en déployant, en septembre 2015, une
puissante force anti-aérienne afin de protéger le régime de toute velléité
américaine de campagne aérienne, et surtout une très puissante escadre de 70
aéronefs, chasseurs-bombardiers et hélicoptères d’attaque pour l’essentiel, sur
la base de Hmeimim, ainsi que l’appui de l’escadre navale installée à Tartous
et l’intervention de bombardiers depuis la Russie. La Russie déploie aussi
quelques forces terrestres en soutien et appui à ses opérations, dont la
société Wagner. Elle prend également un rôle très important dans la conduite
des opérations, allant jusqu’à prendre directement le commandement des groupes
du 5e corps d’armée de l’AAS. Forte de ce soudain soutien, l’AAS
renforcée se dégage et entreprend le long siège d’Alep. Le siège est également
l’occasion de la première intervention directe de la Turquie, qui s’empare,
avec l’Armée nationale syrienne (ANS), dont Ahrar al-Sham, de la zone kurde au
nord d’Alep entre le deuxième semestre 2016 et le printemps 2017, avant de s’attaquer
à la province kurde d’Afrin au début de 2018.
La
prise d’Alep en décembre 2016 est un point de bascule. L’anticipation générale
se modifie, cette fois en faveur du régime, dont on ne voit plus comment il
pourrait être vaincu avec le soutien russe. L’effort militaire se porte sur
l’est du pays dans une course de vitesse avec les FDS et les Américains, tandis
qu’un accord entre la coalition pro-Assad et la Turquie aboutit en mai 2017 à
la formation de « zones de désescalade » — Idlib, Rastane entre Homs et Hama,
Ghouta orientale (près de Damas) et Deraa — où l’on estime au moins possible de
faire cesser les combats. Les rebelles sont désormais incapables de mener des
opérations offensives autonomes d’une grande ampleur.
En
2018, après un violent combat entre Wagner et les forces américaines, les
limites se figent à l’est du pays entre les FDS et l’AAS. Elles se figent
également au nord-est, fin octobre 2019, après l’annonce d’un retrait partiel
américain, suivi immédiatement d’une nouvelle offensive turque anti-kurde dans
la zone de Tell Abyad à Ras al-Aïn. La moitié ou presque du Rojava, cette
longue bande de 50 km de large occupée par les Kurdes le long de la frontière
turco-syrienne, est entre les mains des Turcs et de leurs mercenaires arabes. Des
forces américaines restent dès lors dans l’est du pays et sur la base d’al-Tanf
pour continuer la lutte contre ce qui reste de l’EI et peser sur la route de
l’« axe de la résistance » de Téhéran à Beyrouth via la Syrie. L’année est
aussi marquée par une campagne de frappes israéliennes au printemps 2018 contre
les Gardiens de la Révolution ou lors de l’attaque américano-franco-britannique
en avril, après un nouvel emploi d’armes chimiques par l’AAS.
Au
grand dam de leurs alliés, les Russes laissent faire. Ces interventions
étrangères n’empêchent pas l’AAS, avec le Hezbollah en fer de lance et l’appui
de l’armée russe, de s’emparer des « zones de désescalade » : la Ghouta en
avril 2018, Rastane en mai et Deraa en juin, où le Front du Sud reste néanmoins
présent en échange de la remise de ses armes lourdes sous l’égide russe (et non
iranienne, à la demande d’Israël) et de l’acceptation de l’administration de
Damas.
Reste
la poche d’Idlib. Celle-ci, qui a accueilli beaucoup de réfugiés et de
combattants rebelles arabes sunnites en échange des redditions des villes, est
beaucoup plus résistante que les autres, d’autant plus qu’elle est limitrophe
de la Turquie. Au deuxième semestre 2018, il y a au moins 50 000 combattants
rebelles dans la poche : Hayat Tahrir al-Cham (HTC), ex-JAN, ex-Fatah al-Cham,
et le Front national de libération, pro-turc, forment les organisations les
plus puissantes.
L’offensive
de l’AAS, lancée en septembre 2018, s’achève en mai 2019 sans résultat. L’AAS
reprend l’offensive plus violemment en décembre 2019, provoquant la fuite d’un
million de réfugiés en Turquie et, en retour, une intervention de l’armée
turque, qui s’accroche avec les forces russes et inflige, début mars 2020, une
sévère défaite à l’AAS. Le 5 mars 2020, la Russie et la Turquie signent un
accord qui gèle la situation dans la région.
De
la drôle de paix à la guerre éclair
Commence
alors une « drôle de paix », où les positions ne bougent plus entre les
différents camps, mais sont régulièrement frappées par des attaques aériennes
d’avions ou de drones turcs contre les positions kurdes ou entre HTC depuis
Idlib (dont l’attaque de l’Académie militaire d’Homs en octobre 2023) avec la
réponse de l’AAS. La vraie bataille est alors celle de l’administration, et là,
HTC s’impose clairement à Idlib. Sous la direction pragmatique d’al-Joulani,
HTC parvient à prendre le contrôle du territoire, à imposer son autorité aux
autres groupes, et à gérer, avec les ONG et les conseils locaux,
l’administration d’une population qui a pu atteindre quatre millions sur
l’équivalent d’un département français, notamment face aux crises du COVID-19
et du tremblement de terre de février 2023.
À
l’inverse de la violence d’Al-Qaïda en Irak/EII envers les « déviants »
musulmans et les minorités, qui avait provoqué un rejet général, y compris de
l’opinion arabe sunnite, al-Joulani renouvelle une forme de statut de dhimmis
aux Druzes et aux chrétiens, en les autorisant à pratiquer leur culte sous
conditions (un statut bien supérieur à celui des chrétiens en Arabie saoudite,
par exemple). Contrairement à Al-Qaïda, avec qui il a rompu en 2016, ou à l’EI,
Mohammed al-Joulani ne prône plus le jihad international, jugé
contre-productif. Par analogie au communisme soviétique, on pourrait parler de
« salafisme dans un seul pays », en attendant la suite. Toujours est-il que
cela réussit à Idlib, et que le contraste avec la gestion misérable, corrompue,
inefficace et sous l’égide de la peur de l’administration du régime d’Assad est
frappant. L’économie syrienne s’enfonce, hormis celle du captagon, et jamais le
décalage entre la misère du peuple et le luxe des élites n’a été aussi grand.
Outre cet avantage comparatif incontestable lorsqu’il s’agit de conquérir les cœurs et les esprits, la « zone libérée » d’Idlib, là encore par comparaison avec les guérillas marxistes, est aussi le point de départ d’une montée en puissance militaire. Là où l’AAS, corrompue, tombe graduellement en déliquescence, HTC et les groupes alliés montent en puissance, s’entraînent et préparent une future offensive.
L’invasion
russe en Ukraine, en février 2022, est le premier domino dont la chute va, des
années plus tard, provoquer celle d’Assad, en absorbant progressivement toutes
les forces russes présentes en Syrie, réduites à une dizaine d’appareils en
2024 et à des capacités d’intervention limitées. L’attaque du 7 octobre 2023
par le Hamas en Israël est le deuxième domino agissant depuis un autre axe. Dès
le 7 octobre, l’Iran apporte son soutien au Hamas, et le Hezbollah commence à
lancer des roquettes sur le nord d’Israël dès le lendemain. Ce soutien reste
timide, car l’Iran ne veut pas d’une guerre à grande échelle contre Israël ou
les États-Unis, mais il est suffisant pour donner un prétexte à Israël pour
frapper sans retenue en Syrie.
Depuis
le 8 octobre, l’artillerie ou surtout l’aviation israélienne frappe presque
quotidiennement en Syrie contre les infrastructures ou les personnalités de la
Force Qods, dont le chef au Levant est tué, ou contre tout ce qui appartient ou
peut aider le Hezbollah. Avec l’offensive israélienne à partir de septembre
2024, le Hezbollah subit des coups très violents, perdant ses chefs, plus de 4
000 de ses combattants et une grande partie de son infrastructure.
L’organisation n’est plus en mesure d’aider l’AAS, alors que l’Iran ne veut
plus non plus le faire, sous peine de subir des dégâts irrémédiables.
En
novembre 2024, le roi Assad est nu, mais il ne le perçoit visiblement pas, tout
à son intransigeance, malgré les signes de bonne volonté de la Ligue arabe et
de la Turquie. Excédé, Erdogan, qui sait forcément ce qui se prépare à Idlib et
pourrait sans doute l’empêcher, ferme les yeux, et al-Joulani saisit
l’opportunité de ce clignement très bref.
Si
on savait le régime stratégiquement très faible, il fallait attendre le
révélateur des combats pour connaître le niveau tactique réel des unités. Le
nombre ne compte pas vraiment dans les points de contact : on ne s’y trouve que
très rarement au-delà du 1 contre 2, et finalement le matériel compte assez
peu. Ce qui importe vraiment – la valeur de la structure de commandement, la
motivation et la compétence – est souvent peu tangible, d’où la nécessité d’un
combat réel pour l’évaluer. À cet égard, l’attaque de la coalition menée par
HTC vers Alep ne laisse aucun doute sur l’écart désormais immense entre les
unités légères rebelles et les bataillons de l’AAS, un écart qui n’a jamais été
aussi grand depuis le début de la guerre.
Avec
la conquête très rapide d’Alep le 30 novembre 2024, tout le monde anticipe
soudain la victoire possible des rebelles, et c’est là que l’effet d’avalanche
commence. Le Front Sud, dominé par l’ASL, se réactive et se lance à l’assaut de
Deraa puis de Damas. Ceux qui veulent participer à la victoire viennent grossir
les rangs des deux coalitions, nord et sud. Au niveau tactique, à quoi bon
combattre dans l’AAS quand on sait que l’on va forcément perdre ? Autant
utiliser le numéro de téléphone de ralliement largué par les drones rebelles en
avant de leur attaque.
Ne
sachant pas encore qu’Assad a déjà prévu de les abandonner lâchement, les
unités les plus fidèles, recrutées surtout parmi les Alaouites comme la 4e
division blindée de Maher al-Assad, tentent de résister un peu du côté de Hama,
mais elles sont rapidement dépassées. La route vers Damas est ouverte. La
capitale est prise dans la nuit du 7 au 8 décembre. Le camp loyaliste dans son
ensemble a disparu en même temps que son leader.
La
rébellion arabe sunnite unie – au moins HTC, l’ASL et tous les groupes affiliés
– l’a donc emporté et contrôle désormais tout l’axe M5 et les provinces de la
côte, avec une inconnue sur le sort des bases russes. Qu’en sera-t-il
maintenant de l’attaque préventive israélienne, détruisant autant que possible
tous les instruments de frappe en profondeur de l’AAS et la défense
anti-aérienne, mais occupant aussi une zone tampon au-delà du Golan annexé ?
Qu’en sera-t-il des zones frontalières occupées cette fois par les Turcs avec
l’ANS ? Qu’en sera-t-il surtout de tout le territoire occupé par les FDS ? Les
groupes arabes sunnites vont-ils rester subordonnés aux Turcs ou aux Kurdes ou
rallier le nouveau pouvoir à Damas ? Le danger est surtout grand pour les
Kurdes qui, s’ils perdent la protection américaine – et cela est parfaitement
possible avec la nouvelle administration Trump –, seront immédiatement attaqués
par les Turcs et peut-être par les Arabes sunnites.
Beaucoup d’inconnues donc, en dehors même de la forme politique que prendra la Syrie centrale. Il est probable, au regard des premiers signaux donnés, que la coalition au pouvoir à Damas veuille passer d’abord par une nouvelle « drôle de paix », afin de consolider sa conquête et d’établir un État « salafiste à visage humain », avant de reprendre le combat au moins pour réunifier le pays.