lundi 13 mai 2019

Béret vert et zone rouge

Publié initialement ici

Les Français ne dorment libres et en sécurité que parce que certains d’entre eux veillent sur le rempart. Il y a parmi nous des hommes et des femmes qui ont accepté la vie difficile de ceux qui approchent volontairement la mort, à la fois reçue et donnée, afin de servir la patrie et de la défendre dans son entier comme dans ses parties, y compris les plus petites.

On l’oublie parfois, notamment lorsqu’il faut voter les budgets, mais la mission première de l’État, dépositaire de la force légitime, n’est pas de faire plaisir aux uns et aux autres mais de protéger tout le monde. Et quand on dit tout le monde cela inclut aussi les imprudents et les inconscients, adeptes du ski hors-piste ou d’acrobaties diverses, qui mettent en danger leur vie ainsi que par voie de conséquence celle de ceux qui viennent à leur secours. Cela arrive tout le temps, c’est inévitable et peut-être même heureux. Les imprudents ne sont désignés ainsi que lorsqu’ils sont en difficulté. Lorsqu’ils réussissent ils peuvent même passer pour audacieux. Je préfère pour ma part vivre dans une société où on va seul en mer, on escalade des montagnes et on tente des choses même stupides plutôt qu’une société de précaution partout. 
Ceux qui par leur imprudence font le jeu d’un ennemi méritent une mention spéciale, car ce faisant ils engagent bien plus que leur propre vie. Nous sommes en guerre, non pas «contre le terrorisme», expression stupide, mais contre des organisations politiques armées qui nous veulent du mal. Ce n’est pas une guerre en dentelles qui ne concernerait que les princes et leurs mercenaires. Tout le monde y constitue une cible potentielle. Tout le monde devrait donc se sentir concerné à plus forte raison lorsqu’on s’approche des zones de présence de cet ennemi.
Dans les années 1990, un colonel français avait imaginé le concept de «caporal stratégique». Désormais disait-il, dans un univers très médiatisé l’action d’un simple caporal pouvait avoir des conséquences importantes sur le déroulement d’une opération militaire. Quand il parlait d’action, il sous-entendait en réalité une défaillance grave, une erreur de jugement voire un crime, les seules choses qui intéressent vraiment les médias. En fait, dans une guerre totale, au sens où tout peut être frappé et partout, pourvu que cela produise un effet politique, tout le monde est potentiellement «stratégique», y compris des touristes. Il suffit en effet que deux d’entre eux fassent fi des avertissements - et la zone frontalière entre le Bénin et le Burkina Faso était bien «déconseillée sauf raison impérative» par le ministère des Affaires étrangères-  pour non seulement se mettre en danger, mais cette fois engager bien plus qu’un skieur hors-piste. Il ne s’agira plus d’un accident, les zones ne sont pas déconseillées à cause d’un risque naturel, mais bien d’un acte criminel ou politique, parfois les deux. Bien sûr dans l’immense majorité des cas, rien ne se passe, mais lorsqu’un piège se referme, un assassinat ou, plus fréquemment parce que cela offre plus d’options, une prise d’otages et le «touriste» devient «stratégique». Il offre un trophée à l’ennemi ou une source potentielle de financement, dans tous les cas, un surcroît de prestige et de capacités.
Les marins, et déjà ceux du commando Hubert, se souviennent du couple sur un voilier qui rejeta avec dédain tous leurs avertissements avant de se faire capturer par des pirates. Tous ceux qui ont servi en Afghanistan de 2009 à 2011 se souviennent également combien la capture de deux journalistes, pas des touristes inconscients certes mais au comportement identique, a entravé leur mission et l’entrave à une opération militaire se paie presque toujours quelque part en vies humaines. Pour autant, quoi qu’ils puissent en penser, les soldats ont pris des risques pour sauver les imprudents. Il n’a jamais été question d’ailleurs qu’il en fût autrement. Il en va de l’honneur et des valeurs que nous défendons.
Il s’agit d’abord d’un risque politique pour celui qui décide, n’en déplaise à tous ceux qui verront toujours une intention politicienne derrière toute décision d’emploi de la force armée. Outre qu’en France il est toujours possible de corréler une action militaire à une élection quelconque tellement les deux sont fréquentes, il faut rappeler que cela n’y a guère d’influence. François Mitterand a parfaitement survécu, lui au moins, au désastre militaire de Beyrouth en 1983, et François Hollande n’a guère retiré de bénéfice du succès de l’opération Serval au Mali. Arrêtons donc avec ces sous-entendus peu dignes. Il serait bien moins risqué de ce point de vue, on l’a souvent vu dans le passé, de payer les ravisseurs. 
Ne nous trompons pas, les vrais ennemis ne sont pas les imprudents… mais ceux qui les capturent. Se faire prendre en otage, c’est les renforcer involontairement. Refuser de combattre pour secourir ces mêmes otages, c’est renforcer, et cette fois volontairement, encore plus l’ennemi en témoignant de sa faiblesse. Mais combattre signifie, par définition, prendre des risques.
Un combat c’est aussi, et surtout, un risque physique pour les soldats, gendarmes ou policiers engagés dans l’opération et pour les otages eux-mêmes. Le combat est un exercice souvent bien plus incertain qu’un sauvetage en mer par exemple, car on n’y fait pas face à des éléments mais à des ennemis, c’est-à-dire des gens intelligents, hostiles et armés. Il est rendu encore plus complexe par la présence de vies innocentes, otages ou civils environnants, qu’il s’agit de préserver autant que possible. Une opération de libération d’otages relève ainsi bien plus de la gestion du chaos que de la science exacte. Les renseignements sont toujours incomplets et il y aura des paramètres, un passant improbable, un chien qui aboie, un instrument qui ne fonctionne pas, une voiture qui passe au mauvais moment, etc. qui perturberont le déroulement plus ou moins prévu des évènements. Un plan ne se déroule sans accrocs que dans les films et séries. Il reste alors à gérer l’entropie, une entropie où, dans une société hypersensible, une seule rafale de Kalashnikov peut engendrer ce qui sera ressenti par certains comme une catastrophe.
Cette complexité est la raison pour laquelle on utilise pour ces missions des unités d’élite avec des individus spécialement sélectionnés, formés et équipés, en espérant réduire ainsi au maximum les risques, sans pouvoir jamais les éliminer complètement. De fait, beaucoup d’opérations échouent. En janvier 2011, la tentative par les Forces spéciales de libérer deux Français à la frontière entre le Niger et le Mali s’achève par l’assassinat des deux otages. Deux ans plus tard, l’opération du Service Action en Somalie pour libérer un agent de la DGSE s’achève là encore par la mort du prisonnier et de celle de deux soldats français. Il aura suffi d’une rencontre inopinée avec un dormeur invisible dans la nuit pour enrayer l’opération. Il aurait pu en être de même dans l’opération de la nuit du 10 mai au Burkina Faso, le commando ayant été décelé à quelques mètres du site. Il a fallu ensuite fouiller les huttes. Sans la contrainte d’otages, comme en 2010 lors de l’élimination d’Oussama Ben Laden à Abbottabad, l’initiative est au commando. Avec cette contrainte, elle est aux ennemis et les maîtres Bertoncello et de Pierrepont ont payé de leur vie la nécessaire retenue qu’ils ont eue en pénétrant dans une maison. Par leur courage et leur sacrifice, ils ont permis à leur camarade de déceler l’ennemi, de l’éliminer ou de le mettre en fuite et surtout de libérer les otages sains et saufs, et par ailleurs plus nombreux que prévu.
Une opération militaire ne se termine pas au dernier coup de feu. Elle se prolonge par une exploitation tactique localement, au moins la recherche de renseignements sur l’ennemi. Elle se prolonge surtout stratégiquement et en France. Ce n’est pas forcément facile. Fallait-il accueillir officiellement les otages libérés mais coupables d’imprudence? Sans doute. Le contexte on l’a dit dépasse celui d’un accident pour constituer un acte de guerre et il est nécessaire de se placer à ce niveau. Fallait-il les célébrer et les honorer? Certainement pas. Les honneurs et les hommages doivent logiquement se porter sur ceux qui ont pris volontairement des risques et réussi la mission. L’accueil des otages a été sobre, mais il aurait peut-être été utile qu’avant leur retour le chef des armées ait commencé par un geste fort et clair pour les soldats, une visite et un discours d’éloge auraient suffi, ainsi que pour les familles de ceux qui sont tombés. Ce n’est pas parce que des soldats meurent qu’une opération militaire est un échec et que certains puissent l’imaginer ainsi témoigne d’une étrange incompréhension. L’opération a été chèrement payée, et il ne faut pas oublier dans ce coût le guide Fiacre Gbédji tué lors de l’enlèvement, mais c’est un succès qui va, comme ce n’est pas un accident mais un acte de guerre, d’ailleurs au-delà de la seule libération. Cette opération est ainsi et aussi le message que la France se bat et accepte de prendre des risques pour vaincre. Cette détermination n’est pas si courante parmi les nations modernes.

Ces combattants rapprochés, ceux qui échangent le risque pour eux contre la vie pour les autres, ceux qui acceptent de pénétrer volontairement dans une bulle de violence au plus près de nos ennemis, sont un trésor. Comme l’air qu’on respire sans le voir, les nations ne survivent pas très longtemps sans eux. En même temps, ils n’ont jamais été aussi peu nombreux par rapport à la population qu’ils protègent. Ils devraient donc faire l’objet de toutes les attentions. Ce n’est pas toujours le cas. À tout le moins, reconnaissons-les et pas seulement ceux qui tombent. Depuis une dizaine d’années, on honore ceux qui meurent au service de la France. C’est heureux et il n’était que temps. Il est peut-être temps de considérer maintenant ceux qui tuent pour la France, sont toujours là et recommenceront demain s’il le faut. Les Français sont désormais capables de citer le nom de héros morts, il serait bon qu’ils connaissent aussi le nom de héros qui vivent parmi eux.

18 commentaires:

  1. merci, vous etes très éclairant et instructifs comme d' habitude

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  2. Un excellent article, comme d'habitude.

    Mais qui me laisse pessimiste, et je crains que votre vision ne soit bien trop rose. Vous dites : "Ces combattants rapprochés, ceux qui échangent le risque pour eux contre la vie pour les autres, ceux qui acceptent de pénétrer volontairement dans une bulle de violence au plus près de nos ennemis, sont un trésor. Comme l’air qu’on respire sans le voir, les nations ne survivent pas très longtemps sans eux. En même temps, ils n’ont jamais été aussi peu nombreux par rapport à la population qu’ils protègent. ". C'est vrai et c'est un énorme problème. Un problème responsable, de mon point de vue, de la totalité des échecs militaires américains, Vietnam inclus. Il est nécessaire d'avoir une approche sociologique sur la place sociale du fantassin dans les système d'armes combinées utilisés par nos armées modernes. Parmi les militaires occidentaux, les combattants de contact sont beaucoup plus exposés au danger que les autres, ce qui peut rendre ces rôles, pourtant clés, bien moins attractifs au point de nuire à l'esprit de corps d'une armée et à son efficacité collective.

    Mais quand vous dites que "Ce n’est pas une guerre en dentelles qui ne concernerait que les princes et leurs mercenaires. " Vous avez tragiquement tort. Certes, l'ennemi ne fait pas la guerre en dentelles. Mais la France ? Nos affaires militaires relèvent désormais de nos élus et leur garde d'élite. Comment qualifier autrement quelques commandos de quelques dizaines d'hommes ? Aussi valeureux soient-ils, à un moment le nombre parle. Ne serait-ce que par rapport au seuil d'acceptabilité des pertes.

    Le point sur lequel je vous rejoint par contre, c'est que "Il est peut-être temps de considérer maintenant ceux qui tuent pour la France". C'est vrai. Et il serait aussi temps qu'un homme politique assume une opération de représailles.

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  3. Merci mon Colonel pour vos analyses que je dévore toujours avec beaucoup d'intérêt.
    Vous avez le point de vue du soldat. Personnellement, ancien appelé fier d'être revenu derrière sa charrue le devoir accompli, je considère que les conflits dans lesquels notre pays est engagé concernent l'ensemble de la nation. A ce titre, la légèreté de ceux qui donnent l'occasion à nos ennemis d'avoir un avantage sur nous est condamnable. Je pense que la vie de nos soldats vaut mieux que la défense du tourisme libre et sans contrainte.

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  4. Dans un monde ou sortir de chez soi est de plus en plus un risque calculé, il est vrai qu'il faut un peu de retenue qui aura à mon avis manqué à Le Drian, entre autres. Il aurait été mieux inspiré d'aller seul accueillir les deux touristes sortis de leur mauvais pas tout en laissant le chef des armées faire son job, avec les priorités qui auraient dû être les siennes.

    Car a ce rythme, on dira bientôt que ceux qui se sont fait faucher dans un concert de hard-rock auront eu leur dose de satanisme et qu'a aller boire un coup en terrasse de café, on fait également une cible pour les fanatiques.

    Ici, ce qui devrait surtout préoccuper, c'est que le golfe de Guinée soit sans doute bientôt à portée des djihadistes. Entre démission américaine et le peu de préoccupation en Europe en dehors de nous, ce n'est qu'une question de temps pour que toute l'Afrique au nord de l’équateur, au moins, soit à déconseiller. Et s'il est impossible d'aller y travailler autant que la découvrir, cela ne contribuera pas vraiment à assécher les recrutements de nos ennemis...

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  5. @Michel Goya
    Merci pour cet article.

    Je me demande si vous croyez qu'il est possible que les americains aient fournis des "intels" sur la location et le possible mouvement/échange des otages sans pour autant savoir qu'une americaine était présente parmis les otages?

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  6. Très bon article, comme d'habitude. J'aime bien le comparatif avec l'opération en Somalie, même si elle était beaucoup plus complexe, l'ennemi pas le même et beaucoup plus nombreux. Là aussi, deux combattants d'élite avaient donné leur vie pour sauver leur frère d'armes emprisonné dans des conditions ignobles depuis trois ans et demi...Lui il a connu l'enfer....R.I.P

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  7. Bravo cher camarade pour votre analyse limpide et depassionnée de cette opération qui fait honneur à nos armes.

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  8. On exalte de trop la notion de sacrifice. Le sacrifice est une notion chrétienne. Je n'en connais pas beaucoup qui le sont encore. On se trompe donc. On y va pour mériter sa solde. On y va pour prouver sa valeur. On y va encore pour le devoir. C'est quoi le devoir? Ne pas rester derrière quand ses camarades y vont et seulement cela. C'est l'émulation et la solidarité de l'entre-soi des frères d'armes. Il y a le risque aussi. On risque la mort. C'est sa fierté de s'y exposer. Mais on y va pas pour mourir, ni non plus pour se sacrifier, moins encore pour échanger sa vie contre la vie d'autrui. Leurs vies d'ailleurs valaient sans doute bien plus que celles des otages. Mais ce fut leur gloire et leur honneur de ne pas regarder à ce mesquin calcul.
    Si l'on fait le compte du prix des deux otages français: on a mort de deux valeureux soldats, mort d'un guide africain, mort d'un curé et de cinq paroissiens en représailles de l'action commando, ébranlement moral du reste de la section. Cela fait cher pour deux otages, a priori de valeur modeste. Si j'avais eu à décider de l'action, je l'aurai écarté et laissé ces otages à leur triste sort.

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    1. Heureusement que ce n'était pas le cas, c'eut été une capitulation

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  9. " Seul l'esprit qui souffle sur la glaise crée l'Homme "

    Au moment où nos voix résonnaient dans la cour des Invalides, dans nos poches vibraient l'âme du béret.
    N messages de nos anciens et de nos jeunes - Fort&Clair - Audacieux & Ferme - Dépassant le temps et l'espace " PRÉSENT "
    United We Conquer

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  10. Grenadier de la Garde16 mai 2019 à 13:13

    Mon colonel,
    je suis comme tout un chacun ému et impressionné par le travail et la valeur de notre armée, et en particulier par nos FS, sans doute parmi les meilleures du monde. J'imagine le travail de tous ceux qui ont participé à cette affaire. Très peu d'armées dans le monde ont le savoir faire pour une telle entreprise. Ce sont des années et des années de travail qui sont jouées en quelques minutes. Et les otages sont sains et saufs!
    Mais je ne peux pas m'empécher de m'interroger. Tout cela a-t-il un sens ?
    d'un côté une bonne partie de la société et des soi-disant élites qui a vomi la Patrie et son armée depuis des lustres, surtout depuis 68, qui vit de la manière la plus individualiste possible, sans jamais rien donner au service public, qui a refusé le service militaire même de quelques mois, qui se proclame "Citoyen du monde", qui donne des leçons de morale à qui mieux mieux, qui veut vendre l'indépendance française à une organisation supra nationale...et de l'autre, des gars qui vivent avec des valeurs de chevaliers du moyen-age ! Bataille, courage, sacrifice, fraternité d'armes,défense des plus faibles, etc...Des mots qui n'ont plus de sens. Tout cela a-t-il un sens ? Le général de Gaulle dans "vers l'armée de métier" (je crois) s'inquiète déja des Français, peuple naturellement peu agressif et bon vivant qui aime profité de son travail avec sa famille et ses amis...il s'en inquiète car il pense que la prochaine guerre (celle de 40 qu'il voit arriver) ne laissera plus le temps aux Français de troquer la charrue pour le fusil et retrouver les vertus guerrières qui sont les siennes quand il est attaqué...texte prémonitoire quand on sait ce qui s'est passé après...
    Avons-nous conscience du danger qui nous menace ? Tous ces édiles qui se pressaient dans la cour des Invalides...que pensent-ils au fond d'eux-mêmes ? Avant de retrouver les marches du festival de Cannes (par ailleurs manifestation bien sympathique, là n'est pas la question...) ...
    Aucune société n'a jamais été sauvée par une garde d'élite, fut-elle la meilleure.Elle ne peut être que l'avant garde de la force principale..C'est chaque citoyen qui est concerné. C'est la règle de base de la Démocratie depuis les Grecs !
    Très franchement, je m'interroge sur le symbole de cet évènement, presque trop symbolique si j'ose dire...Un peu comme cette cathédrale qui a survécu des siècles et qui brule alors que la réglementation contre l'incendie n'a jamais été aussi tatillone et que des tas de gens sont payés à l'édicter la publier, et soi disant vérifier son application...
    Peut-être ne faut-il pas chercher midi à 14 heures et continuer à cultiver son jardin
    merci encore pour votre article qui honore ces jeunes marins et leurs compagnons. Vous faîtes oeuvre utile, bien plus que la plupart des commentateurs...
    Cordialement

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  11. Analyse très juste et pertinente, à un détail près...l imprudence des otages. Je vis au Bénin avec ma famille. Évidemment nous restons informé des mesures sécuritaires. Hors il s avere que contrairement à ce qui est relayé partout le parc de la Pendjari n était pas en zone rouge au moment des faits. Seule la bordure frontière avec le Burkina se trouvait en zone rouge.
    Secondo, seule l ambassade de France avait classifiée cette frontière.
    Il y a ici une population expatriée belge, allemande, americaine. Aucun de ces pays n avait classé rouge cette zone.
    Partant de ce principe, bien malin celui qui pourra dire lorsqu il est en brousse qu il s approche d une zone rouge, et n allons surtout pas reporter les reproches vers ce pauvre guide qui devait l ignorer tout autant que ces deux personnes. TOUS sont des VICTIMES du terrorisme et à travers tout ce qu on peut lire, nous avons l impression que jamais leur responsabilité n est mise à défaut.
    Ce sont EUX qui ont assassiné Fiacre, EUX qui ont enlevé les 2 otages et EUX encore qui ont tué nos deux soldats.

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    1. Fort judicieuse votre réponse, et celle-ci devrait clore les jugements pour le moins hâtifs qui fleurissent sur X sites du net (heureusement pas celui-ci).

      Je profite de ce message pour remercier le colonel Goya, et cela entre autre pour son excellent article (comme toujours !)

      Naturellement RIP pour ces deux commandos marine, ils ont été dignes de la bravoure de feus leurs anciens.

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    2. Merci de votre contribution pour rappeler la couleur de la zone à l'époque de l'enlèvement. JY Le Drian, pourtant habituellement mesuré, a raconté n'importe quoi sur le coup, et je trouve dangereux de vilipender. Par ailleurs, on ne peut et on ne devra jamais mesurer la valeur des hommes qui "mériteraient ou pas" d'être sauvés, sauf à tomber dans des logiques de considération des humains à la chinoise ou totalitaire. A ce compte là, les pompiers aussi pourraient demander le CV des victimes avant de foncer dans le feu...

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  12. Merci colonel pour cette analyse si complète, bravo en particulier pour votre conclusion en dernier paragraphe. Je note de plus que les diplomates étrangers ayant examiné la cérémonie des Invalides ont sans doute retrouvé alors, grâce à notre Armée, une France qu'ils ne soupçonnaient pas toujours: un sacré pays!

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    1. Oui, qu’elles ont belles, les armées de la France ! Mais il faut que nous, les civils, nous en montrions dignes !

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  13. Excellent article. Vous avez entièrement raison, mon Colonel. Les militaires sont en effet un trésor pour la France, et nous, les civils, leurs devons (1) respect, (2) soutien, non seulement moral mais surtout financier, (3) et même amour, l’amour que l’on doit à nos protecteurs qui sont prêts, le cas échéant, à donner leurs vies pour la Patrie et la Nation. Nous en avons eu la preuve, une fois encore, la semaine dernière au Burkina Faso. C’est aux citoyens de faire pression sur les députés pour que l’État leur assure un train de vie décent, et même plus que décent ; pour que leurs soldes soient versées ponctuellement ; pour que leurs familles bénéficient de tout le soutien de l’État lorsque le chef de famille est en OPEX ; et surtout que l’État leur fournisse l’armement et les équipements les plus modernes et les plus adéquats pour mener à bien leurs missions. Je trouve scandaleux, par exemple, que les forces de l’opération Barkhane soient obligées de quémander l’appui des Chinook de nos alliés britanniques parce que la France n’a toujours pas jugé bon d’en faire l’acquisition. Je trouve scandaleux également que des militaires aient à puiser dans leurs propres poches pour acheter certains équipements plus modernes que ceux que l’Armée met à leur disposition ou même pas du tout. Et surtout, il faut trouver une alternative à l’opération Sentinelle qui fait perdre leur temps aux militaires et fait d’eux des cibles, tout en n’offrant à la population française qu’une sécurité très relative.

    Et si ça coûte cher, tant pis ! Il y a des tas d’économies à faire ailleurs. Mais rien de tout ceci ne se passera si les citoyens ne clament pas haut et fort à leurs représentants parlementaires que tel est leur désir.

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  14. Puisque nous en sommes à rappeler les fondamentaux:
    http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2019/05/31/l-step-on-necks/

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