Deux
critères principaux et contradictoires président à la prise de risque :
l’importance des enjeux et la proximité de l’ennemi. Comme le soulignait Ardant
du Picq, la situation la moins inconfortable est celle qui permet de tuer de
loin à coup sûr, sans être soi-même en danger et si possible sans voir la chair
que l’on déchire. Soutenu par une valorisation héroïque, on n’acceptera le
combat rapproché qu’en cas de nécessité, lorsqu’il n’est pas possible de faire
autrement pour vaincre ou lorsque ce que l’on est censé protéger est
directement menacé.
Un art français de la mise
à distance de la mort
Le
comportement des États n’est finalement pas très différent de ces comportements
individuels, comme l’illustre le modèle stratégique français mis en place à la fin
de la guerre d’Algérie. On y distinguait plusieurs « cercles » d’intérêt, et donc aussi
d’engagement, depuis la vie de la nation, pour la préservation de laquelle on
était (et on est toujours) prêt à déclencher une apocalypse nucléaire et un
suicide collectif, ses abords dans lesquels on concevait un affrontement
conventionnel de très grande ampleur, et enfin le cercle des intérêts lointains
où l’emploi de la force et la prise de risque n’étaient envisagés que très
limités.
Dans
ces différents espaces, c’est finalement le cercle lointain qui a été seul
l’objet de combats. La prise de risques y a évolué avec le temps. Dans une
première phase, de l’intervention à Bizerte en 1961 jusqu’à la fin de
l’opération Tacaud, en mai 1980, les forces françaises ont été engagées directement
contre les forces adverses. Grâce à la combinaison de la qualité des soldats
français et du monopole des appuis dans la troisième dimension, toutes les
batailles ont été gagnées. Pour moins de 100 « morts pour la France », plus de 5 000 soldats ennemis ont été mis hors de combat, la base
de Bizerte dégagée, le Tchad pacifié en 1972 et des milliers de civils sauvés.
Seule l’opération Tacaud, dont
l’exécutif politique a été incapable d’utiliser les succès tactiques pour dénouer
l’imbroglio politique, s’est enlisée au Tchad de 1978 à 1980.
Cet
échec et l’idée que ces pertes françaises étaient encore trop élevées ont
incité à une approche plus indirecte. Avec l’opération Lamantin en Mauritanie en 1977-78 puis les nouvelles interventions
au Tchad en 1983 et 1986 jusqu’à l’opération Noroît au Rwanda de 1990 à 1992, les forces françaises n’ont été
engagées qu’en appui et soutien (équipement, formation, conseil) des forces
locales. Les unités de combat rapproché (dites de « mêlée ») françaises,
lorsqu’elles étaient présentes, ne servaient plus que d’éléments dissuasifs
tandis que les feux étaient portés par l’artillerie et surtout les forces
aériennes. Si bien sûr les accidents perduraient, les pertes au combat se sont
limitées durant tout ce cycle au commandant Croci, pilote de chasse tué au
Tchad en 1984. Le risque s’est presque totalement reporté sur les forces
locales. Les résultats stratégiques de cette approche indirecte ont cependant été
mitigés. Des trois alliés cités, seul le Tchad est parvenu, avec l’aide de la
France, à vaincre son ennemi local et surtout l’armée libyenne installée au
nord du pays. Au bilan, la décision restait très largement tributaire de forces
locales aux performances d’autant plus aléatoires que, par principe, elles
faisaient appel à l’aide de la France parce qu’elles étaient plus faibles que
leur adversaire.
Une
nouvelle phase a débuté en 1978 pour devenir prédominante au début des années 1990
pendant laquelle l’évitement du risque a été poussé à son maximum par la
négation même de notion d’ennemi. De l’engagement dans la Force intérimaire des
Nations-Unies au Liban (FINUL) en 1978 jusqu’à l’opération Sangaris en République centrafricaine (2013-2016) en passant par la
Force multinationale d’interposition puis de sécurité à Beyrouth (FMSB), les
différentes missions des Nations-Unies au Cambodge, en Somalie et surtout en
ex-Yougoslavie, les opérations Turquoise
au Rwanda (1994) et Licorne en
République de Côte d’Ivoire (2002-2015), la France a multiplié ces opérations
sans ennemi. Au bilan, plus de 300 soldats y sont morts pour découvrir que
ne pas vouloir d’ennemi n’empêchait pas d’en avoir et que les opérations de
maintien de la paix n’étaient possibles que lorsque la paix était déjà là, le
plus souvent imposée par la force comme en en Bosnie à partir de 1995 ou au
Kosovo en 1999. Avec ces deux derniers cas, on inaugurait d’ailleurs une
nouvelle manière d’agir.
Les machines volantes et
le transfert du risque aux civils
Après
la fin de la guerre froide, la combinaison d’une grande liberté d’action
diplomatique pour les pays occidentaux, et en particulier les États-Unis, la
suprématie aérienne et le saut technologique des munitions de précision ou des
moyens de renseignement offrait, semblait-il, des possibilités extraordinaires.
Cela a autorisé des campagnes aéroterrestres classiques, directes ou en liaison
avec des alliés locaux, de même type celles menées par la France en Afrique,
mais à une tout autre échelle comme pendant la guerre du Golfe (1990-1991). Cela
a surtout permis d’expérimenter des campagnes de siège, parfois à l’échelle
d’une nation toute entière. Ces sièges se sont avérés concluants lorsque
l’ennemi acceptait finalement de négocier comme la République bosno-serbe en
1995, la Serbie en 1999, l’armée du Mahdi à Bagdad en 2008 ou encore le Hamas
face à Israël en 2008 et 2012. Dans ces cinq cas, il a été possible d’imposer
sa volonté au prix de pertes très limitées, 36 soldats tués au total. Cela
s’est révélé en revanche un échec lorsque cet ennemi refusait toute négociation
et imposait de revenir à un engagement direct pour obtenir une décision.
Cela
s’est avéré aussi très coûteux. Financièrement d’abord avec un coût moyen de
plusieurs centaines de milliers de dollars par ennemi mis hors de combat par
des feux aériens, ce qui induit rapidement l’engagement de ressources
colossales dès lors que l’ennemi est un peu important en volume. Humain
surtout, avec la révélation de l’impossibilité, malgré la précision des moyens
et les précautions prises, d’éviter les pertes civiles. En 78 jours de
campagne aérienne contre la Serbie en 1999, 23 000 munitions
ont été larguées provoquant la mort de 500 civils selon l’organisation Human Rights Watch, mais de plusieurs
milliers selon d’autres sources. Lors de la campagne de 2001 en Afghanistan,
les frappes aériennes américaines ont provoqué en trois mois la mort de 1 000 à 1 300 civils et plus de
3 000 autres par la crise humanitaire engendrée.
Les 72 000 munitions larguées en Irak et en
Syrie par la coalition menée par les États-Unis depuis 2014 auraient provoqué
la mort de 2 700 civils selon
l’organisation AirWars.
Au
regard du nombre de frappes, les pertes civiles sont historiquement faibles.
Elles existent pourtant et peuvent même apparaître, paradoxalement, d’autant
plus incongrues et intolérables que l’on affiche un souci et les moyens de les
éviter. Ces pertes apparaissent aussi d’autant plus choquantes qu’elles sont
très supérieures à celles des soldats occidentaux ou israéliens, entre 50 et
300 fois plus selon les campagnes de 1995 à 2017. On rompt ainsi le
principe selon lequel il est plus « normal » que le soldat tombe que le civil et que le premier fasse
tout, y compris en prenant des risques, pour que le second ne soit pas touché.
La force étrangère qui agit de cette façon ne peut qu’apparaître comme lâche et
l’exploitation de ses bavures est une arme médiatique qui en enrayera le
fonctionnement et recrutera pour l’ennemi.
Pour
la France participer à ce genre de campagnes équivaut donc à accepter un rôle
mineur, car elle ne dispose pas des ressources pour mener des campagnes
autonomes de très grande ampleur. Cela impose aussi d’en endosser le transfert
de risque aux civils et, lorsque l’ennemi refuse de se plier, à défaut de
s’engager de s’en remettre une nouvelle fois aux acteurs locaux pour obtenir
une décision.
Contournements et
représailles
La
conjonction de la puissance militaire et de l’évitement du combat direct a
aussi un autre revers : le contournement. Lorsqu’il s’avère difficile de
tuer des combattants adverses, trop puissants, trop protégés ou mêmes inaccessibles,
l’ennemi aussi peut chercher à agir de manière indirecte et/ou frapper des
cibles plus accessibles, y compris civiles. De son point de vue, les perspectives
sont inversées et là où les enjeux peuvent apparaître limités pour la puissance
intervenante, ils sont souvent considérés comme vitaux localement et peuvent
donc tout justifier (rappelons que la France envisage de détruire par le feu
nucléaire des dizaines de millions de civils si son existence s’avérait
menacée).
Localement
les attaques indirectes contre la force peuvent prendre de multiples formes
depuis la guérilla sur les points faibles de la force (bases, axes routiers)
jusqu’aux campagnes de dénigrement en passant même parfois par des attaques « non voulues » comme en 2004 en Côte d’Ivoire
avec la frappe « accidentelle » sur les soldats français à Bouake ou le déchainement des
Jeunes patriotes, mouvement politique « indépendant », contre les ressortissants français. On peut aussi frapper
les populations de la nation ennemie, comme l’Iran avec les attentats de 1986 à
Paris ou le colonel Kadhafi avec l’explosion du vol UTA 177 provoquant, en
septembre 1989, la mort de 170 passagers dont 54 Français. Dans ce
dernier cas, pour la première fois, les pertes civiles françaises d’un seul
acte terroriste dépassaient les pertes de l’engagement militaire contre un
pays. En 1995, le Groupe islamiste armé (GIA) algérien organisait également une
série d’attentats en France qui faisait huit morts. L’attaque contre la
population française métropolitaine restait cependant difficile et les pertes
civiles restaient limitées jusqu’en 2012.
La
mobilisation djihadiste dans une forme de guerre totale et globale, les
complicités intérieures, la diffusion du procédé de l’attaque suicide (qui
simplifie considérablement l’organisation d’une opération), les effets de la
mondialisation plutôt favorables aux groupes armés et défavorables à la
sécurité des États (flux d’informations, de personnes, d’armes d’un côté,
restrictions de moyens de l’autre) ont modifié la donne stratégique. En mars
2012, un seul homme tuait sept personnes, soit presque autant que tous les
attentats de 1995. À ce moment-là, après de nombreuses hésitations, la France
avait déjà renoué avec le combat, en Afghanistan d’abord dont elle se
désengageait alors après avoir perdu 89 hommes. Elle intervenait ensuite
en 2013 au Mali, à la manière des années 1970 et avec les mêmes résultats.
Six soldats tombaient pendant les quatre mois de combat, mais les bases
djihadistes étaient détruites, plus de 300 combattants ennemis tués et 5 000 ressortissants français protégés. Les forces armées
françaises endossaient à nouveau le risque et diminuaient celui des civils.
Les
choses ont basculé encore à l’été 2014 lorsque la France a rejoint la
coalition contre l’État islamique. Engagée à nouveau dans une guerre indirecte
sous une direction américaine, la France a eu la surprise de voir Al-Qaïda dans
la péninsule arabique (AQPA) et surtout l’État islamique sortir du « troisième cercle » et frapper avec une
grande violence au cœur même du territoire national. Pour autant l’emploi des
forces armées ne changeait pas. Pire, au lieu d’engager les soldats contre
l’ennemi, ce pour quoi ils sont faits, on les en a éloignés pour les placer en
métropole et faire semblant d’y renforcer la sécurité. À la fin de 2017,
l’équilibre des risques s’est totalement rompu dans cette guerre puisque
désormais ce sont 237 civils qui sont morts contre trois soldats tombés en
Libye et en Syrie.
Il
existe un lien entre les risques encourus par les protecteurs et les protégés. Il
est difficile d’envisager la mort des premiers si les seconds ne risquent
strictement rien à la guerre en cours. Il est encore plus scandaleux de voir tomber
les seconds au lieu des premiers. La guerre sans danger n’a plus de sens si les
civils sont finalement plus menacés (ou se sentent tels) que les soldats. Il ne
peut plus s’agir alors de « contenir et presser » à distance, mais de chercher la victoire au plus vite.
La notion de transfert de risque aux civils a été
théorisée par Martin Shaw, The New
Western Way of War, Polity Press, 2005.
Je conseille à tous et à toutes cette brillante interview, avant que le ministère de la Vérité ne soit devenu une réalité. On arrive plus à comprendre les États-Unis et nous singeons leur politique et leurs méthodes (avec nos moyens).
RépondreSupprimerhttps://youtu.be/40iIDVT05WY
Merci pour votre blog.
Merci Mr Goya !
RépondreSupprimerUne façon de mener les opérations à la manière des américains... avec des armes américaines:
RépondreSupprimerhttps://www.lalettrea.fr/entreprises_defense-et-aeronautique/2021/03/08/sahel--une-guerre-francaise-gagnee-par-des-armes-americaines,109648538-ar1
Tel le cancre cédant à la facilité, on continue à copier la doctrine américaine quand cela nous évite des efforts conceptuels:
https://www.ege.fr/infoguerre/2012/12/la-colonisation-culturelle-anglo-saxonne-marque-des-points-en-france
Dernièrement donc, toute opération militaire est avant tout une opération de communication à destination de l'ennemi, mais surtout de son opinion publique:
https://www.ege.fr/infoguerre/2020/10/recentrage-puissances-anglosaxonnes-enjeux-strategiques-de-guerre-de-linformationh
Depuis quand des citoyens demanderaient des comptes de ce que l'on fait en leur nom ?
http://www.slate.fr/story/186221/convaincre-americains-guerre-iran-trump
Heureusement qu'il y a une élite éclairée pour guider ce troupeau...
https://www.lemonde.fr/livres/article/2010/11/18/la-revolte-des-masses-de-jose-ortega-y-gasset_1441712_3260.html
En France, cela est donc transcrit:
ttps://www.ege.fr/infoguerre/2020/10/larmee-a-t-moyens-de-mener-guerre-de-linformation
Aujourd'hui, on compte donc sur nos prouesses technologiques et des avancées du renseignement électronique et autres interceptions de communications.
La guerre préventive, avec des preuves comme dans une version kaki du film "Minority Report":
https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2021/05/11/operation-gallant-phoenix-le-programme-secret-qui-collecte-les-archives-des-djihadistes_6079811_5463015.html
Les drones comme les assassinats ciblés ne sont plus l’apanage des USA ou d’Israël :
https://www.rtl.fr/actu/international/les-armees-plus-reticentes-a-mettre-la-vie-de-leurs-soldats-en-danger-explique-amelie-ferey-7800937675
Et cette sensation de tout contrôler peut constituer un puissant biais cognitif dans la vision des conflits:
https://www.slate.fr/story/210362/filmer-tuer-eleonore-weber-guerre-chirurgicale-drone-frappe-surveillance-documentaire
D'où l'importance du théâtre urbain pour nos ennemis, aujourd'hui comme demain:
https://eurasiaprospective.net/2019/12/30/guerre-urbaine/
La tendance actuelle est le drone largueur des drones, qui est la nouvelle "super arme" en date à l'étude:
https://www.usinenouvelle.com/editorial/en-images-l-armee-americaine-largue-un-drone-depuis-un-drone-une-premiere.N1080089
Après, les États-Unis veulent toujours avoir mieux que tout le monde...
Pour mémoire, l’artillerie américaine de prépare une révolution gigantesque avec ses systèmes d’armes qui permettront un appui à l’échelle d’un pays voir d’un sous-continent.
Les données de ciblage reliés par satellite et tir de fusée d’artillerie depuis de simples MLRS et HIMARS jusqu’à 700 voir 1600 km (une batterie installer a Varsovie pourrait viser Moscou) :
https://www.air-cosmos.com/article/gunsmoke-les-nanosatellites-de-ciblage-24481
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Precision_Strike_Missile
Mais pour ce missile, je n’ai pas réussi à trouver quel ogive il embarque, une des roquettes M31 de 90 kg ou une lourde des missiles ATACM qu’il doit remplacer…
Pour déployer leurs nano-satellites rapidement et de manière imprévisible, les militaires US comptent sur ceci:
http://www.opex360.com/2021/06/05/le-pentagone-lance-rocket-cargo-un-programme-visant-a-utiliser-des-fusees-pour-des-missions-de-transport/
Et il y a également le développement des armes hypersoniques...
https://www.ifri.org/fr/publications/briefings-de-lifri/armes-hypersoniques-enjeux-armees
Plus simplement et en attendant ces super-armes, il y a le mercenariat dont le destin importe peu...
https://www.frstrategie.org/programmes/observatoire-des-conflits-futurs/entreprises-services-securite-defense-nouvelles-dynamiques-implications-pour-nos-armees-2021
La dialectique utilisée pour justifier notre intervention au Sahel de "combattre là-bas plutôt que dans nos rues" est un resucée du discours américain en Afghanistan et en Irak:
RépondreSupprimerhttps://lactualite.com/monde/la-guerre-au-terrorisme-un-echec-strategique-et-moral/
Le risque terroriste est perçu comme une nuisance:
https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/30/le-terrorisme-djihadiste-n-est-pas-une-menace-existentielle-mais-une-nuisance-durable_6078602_3232.html
Ou dit d'une manière plus provocatrice...
https://comptoir.org/2017/05/24/gerard-chaliand-pour-les-pays-occidentaux-les-attentats-cest-du-spectacle/
https://www.irsem.fr/le-collimateur/une-vie-au-rythme-de-la-guerilla-entretien-avec-gerard-chaliand-20-07-2021.html
Ceux qui feront des attentats en France sont déjà dans nos rues: des labels rouges (nés, élevés et abattus en France).
Ceux de 2020-2021 ne bénéficieront peut être pas du label "élevés en plein air".
Mais d'autres arrivent, mais pas du Sahel (dont aucun auteur d'attentat en France à ce jour n'est originaire, ce qui n'est pas le cas d'autres nationalités)...
https://www.lapresse.ca/international/moyen-orient/2021-08-15/afghanistan/l-albanie-et-le-kosovo-acceptent-d-accueillir-des-refugies.php
La guerre à l'âge atomique existe toujours et elle est toujours très sale pour les civils:
RépondreSupprimerhttps://www.revueconflits.com/perception-et-essence-de-la-guerre-eric-pourcel/
Cette guerre en Ukraine nous donne un bon exemple de ce que seront la grande majorité des conflits futurs.
SupprimerDes conflits où les zones urbaines seront les principales zones d'affrontement.
Des conflits où l'armée la moins forte en cas de dissymétrie, cas le plus fréquent et ce qui est le cas en Ukraine, se réfugiera dans les villes les plus importantes.
Les populations civiles servant de variable "d'ajustement", avec des populations que l'on laissera évacuer, dans le meilleur des cas, ou qui serviront de bouclier humain, dans les autres cas ; voire même d'otages, quand ils ont le tord de ne pas parler la bonne langue (russe au lieu d'ukrainien, par exemple.).
D'ailleurs on peut constater qu'avec les guerres modernes le ratio de civils tués ne cesse d'augmenter, pour dépasser même parfois les ratios du moyen-âge...
En l'occurrence, le très faible taux* de civils tués en Ukraine apparait même inhabituel (plus encore pour l'armée russe.).
* : L'ONU parle de 700 civils tués (contre probablement 2 à 3 000 militaires russes, et très probablement plus du double, vu la dissymétrie de forces et de moyens, chez les combattants ukrainiens ; si on se réfère aux pertes des conflits relativement comparables.).
Ce qui explique largement le surplace actuel, refus des ukrainiens d'accepter le combat régulier hors agglomérations, et précaution très particulière des russes par rapport aux populations; à la fois sans doute médiatique et très probablement par la proximité civilisationnelle avec les russophones et même les ukrainophones (une façon sans doute de préserver l'avenir à long terme, une fois toutes les passions exacerbées actuelles retombées ?).
Depuis, notamment avec l'Ukraine, on défriche de nouvelles manières de faire sans s'atomiser la gueule.
RépondreSupprimerhttps://www.areion24.news/2022/02/27/techno-guerilla-le-pire-des-deux-mondes/