Je suis en train de lire "Jouer sa peau" de Nassim Nicholas Taleb qui décrit ce qui se passe lorsque ceux qui prennent des décisions ne prennent aucun risque en les prenant. Cela peut se passer très bien, jusqu'au moment où arrive la catastrophe...et étrangement les catastrophes semblent arriver plus souvent et prennent plus d'ampleur lorsque les responsables ne peuvent pas être coupables.
De l'obsession managériale du rabotage au plus vite des coûts, de la suppression du soldat (mais pas du décideur catastrophique) pris comme source de productivité, de la dilution-dissimulation des responsabilités, de la lâcheté de ceux (non payés par Louvois faut-il le rappeler) qui ont pris part au fiasco, de l'indulgence voire des gains dont ils ont pu bénéficier, tout est minable dans l'"affaire Louvois".
Les militaires (et c'est heureux) ne sont pas syndiqués, ils ne descendent pas dans la rue, ce n'est pas pour autant qu'ils doivent être oubliés et encore moins méprisés. Ecoutez-donc Louvois : une enquête de Philippe Reltien pour France culture et diffusez largement l'histoire de ce scandale, en espérant au moins que cela serve un peu de leçon.
Au passage, les 300 millions d'euros que ce fiasco a coûté, c'est environ la solde pendant dix à quinze ans d'un régiment dissout.