Modification d'un billet publié le 31/12/2014
Quel est le
combat le plus violent mené par des forces occidentales depuis 2013 ? Il s’agit
certainement de l’affrontement survenu les 4 et 5 août entre les soldats
français du Groupement tactique De Boissieu et des combattants de l’ex-Seleka à
Batanfago au nord-ouest de la Centrafrique. Deux soldats français et un soldat
congolais de la MISCA y ont été blessés alors que les bandes de la Seleka ont
été détruites avec, selon les sources, de 37 à 70 tués et un nombre inconnu de
blessés. Le fait est que, hormis quelques images passées en boucle sur les
chaînes d’information pendant une journée, ces événements n’ont guère été mis
en avant par le gouvernement. Tout se passe comme si cette victoire et celle de Boguila le 5
mai ou de Grimari en avril, face à une bande
anti-balaka cette fois, ou encore les innombrables accrochages du Groupement Acier à Bangui dont celui du 20 août qui a provoqué des dizaines de blessés et beaucoup d'autres dans les différents mandats étaient des choses honteuses.
Il est vrai
que l’opération Sangaris ne s’est pas vraiment passée comme
prévue. Il n’existe que deux moyens d’user de la force légitime : la guerre et
la police. Dans le premier cas, on affronte, un ennemi politique ; dans le
deuxième cas, on s’oppose éventuellement à ceux qui contreviennent à la loi et
l’ordre. En Centrafrique,
contrairement au Mali, on a refusé de désigner un ennemi. On s’est donc lancé
dans une opération de police internationale mais sans l’avouer (le cabinet du
ministre de la défense m’a téléphoné pour me dire que ce n’était pas bien du
tout de le dire) et surtout sans se donner les moyens de réussir. Une mission
de sécurisation impose une présence humaine suffisante pour pouvoir s’imposer à
tout le monde partout et en en même temps et bien entendu cette masse critique
doit être d’autant plus importante que la situation est grave.
Par
sous-estimation de l’ampleur des bandes armées (certains hauts responsables auraient,
paraît-il parlé de « promenade » en préparant l’opération) et en pariant à la
fois sur la « sidération » des factions à l’arrivée des soldats français puis
sur le secours rapide des Alliés, on a cru que l’engagement d’une poignée
d’hommes, pour six mois suffirait (et 1 600 hommes au cœur d’une ville de plus
d’un million d’hommes et sans parler de l’ensemble du pays, c’est une poignée).
En réalité, c’est nous qui avons été surpris, par l’ampleur de la haine
accumulée, par la force du mouvement anti-balaka, par l’état du pays qui
nécessitait d’aller bien au-delà de la seule sécurisation, par le peu
d’empressement des Européens à nous aider, par la lenteur enfin de la
communauté internationale à nous relever. Il a donc été évident très vite que
cette opération avait été mal engagée mais plutôt que de l’avouer, on a préféré
fustiger les « pseudo-experts auto-proclamées » et les « généraux de Paris »,
puis, de plus en plus, jouer la discrétion.
Nous avons
donc laissé notre poignée de soldats, à peine et discrètement renforcés de
400 hommes, dans une situation impossible au cœur des ténèbres, en proie aux
spectacles de l’horreur, jusqu'au cannibalisme, aux mouvements plus ou moins rationnels des foules,
aux accusations d’aider les uns lorsqu’on désarmait les autres, à l’impuissance
devant les faits de délinquance (que faire des délinquants lorsqu’il n’y a plus
de justice ou de police locale), à la menace permanente d’agressions aussi
diverses que toujours soudaines. C’est ainsi donc que l’on a refusé aussi de
communiquer vraiment sur les combats, pourtant victorieux, ajoutant en plus le
manque de reconnaissance.
L’opération Sangaris est ainsi devenue peut-être la
plus difficile que les forces armées françaises aient eu à conduire depuis
vingt ans. Si peu de soldats, trois au total dont deux au combat, ont été tués
au regard des dangers encourus, le nombre de blessés et notamment de troubles
psychologiques (un homme sur huit pour les deux premiers mandats pour un pour
douze au retour d’Afghanistan) est particulièrement élevé. Beaucoup avouent
avoir connu là leur expérience la plus épuisante. Bien au-delà des six mois
initiaux évoqués, la force Sangaris et les contingents de la MINUSCA,
sans parler par décence de la mission européenne (un millier d’hommes
péniblement déployés après des mois de tractations sur les 1,7 millions que
comptent les armées de l’UE), sont parvenus à détruire des milliers d’armes et à assurer dans la plupart des
villes de l’ouest centrafricain, résultat remarquable au regard des effectifs
engagés.
Tout cela est à mettre à l’honneur de nos soldats mais cela aurait pu
être obtenu beaucoup plus vite, avec moins de souffrances et pour moins cher
que les 500 millions d’euros que nous avons finalement dépensés (sans parler de l’usure des
équipements) si on avait engagé tout de suite 10 000 hommes. Une opération de stabilisation comme Sangaris reste une opération de Sisyphe
tant qu’une force nationale et/ou internationale suffisante n'est pas en mesure
d’assurer la sécurisation minimale du pays. On espère que cela sera le cas avec
la MINUSCA (et les 350 soldats français en réserve d’intervention). Le fait qu’il
s’agisse de la sixième opération successive « MI », après l’échec des
cinq précédentes (MISAB, MINURCA, MINUC, MICOPAX, MISCA) depuis vingt ans n’incite cependant pas à l’optimisme même si on est en présence, avec au moins 10 000
hommes, d’effectifs enfin un peu conséquents. Les effectifs sont nécessaires mais pas suffisants.
Preuve est ainsi
faite que, par habitude, structure et surtout par effectifs insuffisants, les
forces françaises en Afrique restent des forces d’intervention « coup de poing
», forme d’engagement dans lequel elles sont encore très efficaces mais que dès
lors que l’on sort de ce schéma, en refusant de désigner un ennemi, on se condamne à l’enlisement. Il faut soit l’assumer
politiquement, soit en tirer des conséquences en infléchissant les évolutions
en cours de nos forces. Nous ne pouvons déjà plus apparemment mener seuls des
opérations de stabilisation et même les opérations de guerre tendent à se
réduire à une simple collection de frappes sans possibilité de contrôler
véritablement un espace important quelconque.
L’opération Sangaris est officiellement terminée depuis le 31 octobre dernier, presque trois ans après son lancement. La France peut en être légitimement fière. Nous sommes la seule nation occidentale à avoir vraiment voulu faire quelque chose et avoir réellement agi, nous avons sauvé des milliers de vie et posé des bases, certes fragiles, pour la reconstitution d’un Etat. On attend maintenant une reconnaissance réelle et visible du courage et des efforts des soldats qui ont été plongés dans les ténèbres.
L’opération Sangaris est officiellement terminée depuis le 31 octobre dernier, presque trois ans après son lancement. La France peut en être légitimement fière. Nous sommes la seule nation occidentale à avoir vraiment voulu faire quelque chose et avoir réellement agi, nous avons sauvé des milliers de vie et posé des bases, certes fragiles, pour la reconstitution d’un Etat. On attend maintenant une reconnaissance réelle et visible du courage et des efforts des soldats qui ont été plongés dans les ténèbres.
L'époque de la "Francafrique'' est fini depuis plusieurs années, mais on continue à intervenir dans notre ex-pré carré africain... Le style est différent car les nations africaines peuvent se ''prendre en main '' et intervenir en nombre sur le terrain.
RépondreSupprimerVotre sensibilité ''terrienne'' vous pousse à écrire qu'il aurait fallu 10 000 soldats!
Alors colonel, on veut refaire le temps béni des colonies avec des bataillons "colo'' (pardon TDM...) qui quadrillent la brousse...Un de vos arguments, c'est le nombre de PTSD parmi nos soldats lorsqu'ils reviennent en Métropole, là, cet argumentaire est un peu ''tiré par les cheveux'' qui pourtant se portent court !
mon cher Tralle, je me demande si vous avez mis une fois les pieds en Afrique (hors club Med bien sûr).
SupprimerPour corroborer l'analyse du colonel Michel GOYA je conseille à tous de visiter le bon site d'un journaliste mili Laurent LAGNEAU " OPEX 360 zone militaire" . Nous pouvons y lire que deux Caporaux-chefs de la Légion ont été décorés de la croix de la Valeur Militaire pour leur participation à des actions offensives lors de l'opération SANGARIS en Centrafrique (article du 05/11/2016). Entre autre " sous le feu ennemi a organisé la neutralisation de l'adversaire". et aussi " gardant son sang froid sous l'intensité de l'attaque est monté à l'assaut des positions adverses leur infligeant de lourdes pertes".
SupprimerJe ne ferais pas de commentaires les gens "d'expérience" eux, comprendront quelle était la situation , confirmant l'analyse ci-dessus.
Je dis simplement qu'il faut se donner les moyens de sa volonté. Par ailleurs, je ne vois pas très bien le rapport avec la Françafrique et encore moins avec le "temps béni des colonies". Il faut arrêter avec ça.
RépondreSupprimerMon colonel,
SupprimerAh ça...
Je suis la plupart du temps d'accord avec vos analyses et remarques. Là, plus que jamais. D'ailleurs, si je puis me permettre :
http://conops-mil.blogspot.fr/2014/12/rupture-avec-jeune-afrique.html
Bien cordialement
ce qui est grave c'est de faire croire que c'est fini en RCA, alors qu'on y envoie encore des hommes, mon fils doit partir sous peu et son commandement lui a dit de ne surtout pas dire même à sa famille (je l'ai su par un camarade AET)que c'était pour la RCA car officiellement c'est terminé. C'est vrai que pour avoir subi pendant 25 ans des supérieurs qui ne courraient qu'après leur avancement, je pense que le secret sera bien gardé, notre armée actuelle est encore pire que celle que j'ai connu, mais elle fourni plein de généraux qu'on voit tous les jours à la TV et qui pour certains font même de la politique, partent complèter leur retraite chez Total ou écrivent des livres polémiques. Qu'ils sont beaux et honorables nos chefs.
SupprimerCe que j'aime sur ce type de site c'est qu'il y a toujours un intervenant pour dénigrer les chefs tous pelures, ne pensant qu'à leur carrière .... bref la complainte habituelle..
SupprimerC'est pas secret de partir en RCA, puisqu'il y a encore 350 hommes à relevé régulièrement... Oo
SupprimerMon colonel ,
SupprimerSans caricaturer la question coloniale il est toutefois bon de se rappeler que :
1- Les soldats de l'opération Sangaris ont combattu pratiquement aux mêmes endroits que l'armée Française il y a 110 ans et 90 ans . Même Ernest Psichari est passé par là-bas , c'est vous dire ! A l'époque pour vendre l'Oubangui-Chari au Français on ne parlait ni du " péril Soviétique " , ni du " Péril Chinois " mais du " Péril Boche " avec " la ligne verte équatoriale "©™
2- Ils combattent pratiquement les mêmes adversaires , les " Mahométans " . Je me permets d'employer ce vocabulaire désuet pour montrer la persistance de la nature de cet ennemi et ne pas " stigmatiser " .
3- Ils combattent cet ennemi pratiquement pour les mêmes raisons : Assurer pour des considérations d'intérêts géopolitiques Français la pérennité d'un état-fantoche qui veut le " vivre ensemble " de populations d'ethnies et de religions différentes qui n'ont jamais vécu ensemble .
4- Tout comme il y a 110 ans " Le Petit Journal" se félicitait de nos combats remportés avec des bilans sans commentaires : Quelques morts dans nos rangs et des dizaines chez l'adversaire .
Tout comme il y 110 ans il se trouvait des militaires et des publicistes - j'adore aussi ce terme que je préfére à * journaliste * - pour nous dire qu'il aurait fallu envoyer plus de troupes et que grâce à notre intervention la situation est stabilisée pour " quelque temps ".
Maintenant pour verser dans le caricature gauchiste sur le " colonialisme Français " dans la région , je vais ressortir mon "voyage au bout de la nuit " de Louis-Ferdinand Céline .
Daniel BESSON
Je suis anonyme parce que j'ignore totalement la façon d'intervenir, et c'est la première fois, mais après avoir lu l'imbécile( au sens latin du terme) écrit de Tralle, parce que, né à Gao, ayant vécue dans plusieurs ex-colonies ayant servi (vérifiez le sens, Tralle dans le dictionnaire) au Chad et au Cameroun, à un grade tout à fait modeste il est vrai, mais ayant gardé une partie de mon cœur dans cette Afrique que je veux croire un jour capable de s'en sortir, je ne comprends même pas l’intérêt de votre intervention à la lecture de cet article .
RépondreSupprimerJe crois au contraire que l'opération Esbrouffe, comme je l'appelais le 7 décembre 2013 (www.stratediplo.blogspot.com/2013/12/scandaleuse-operation-esbrouffe-en.html) s'est déroulée comme prévisible, même si aucun objectif et aucun moyen ne semble avoir été officiellement prévu, qu'elle a bien rempli la mission que je craignais, à savoir la restauration du joug Séléka rebaptisé "autorités de transition", qu'elle a accessoirement et avant même son déploiement offert à l'Afrique une rare occasion de rire (www.stratediplo.blogspot.com/2013/12/la-france-risee-de-lafrique_8.html), et que puisque tout semble montrer que l'objectif était de détruire le moral ou l'image de l'armée française par sa première défaite depuis Bien-Bien-Phu (www.stratediplo.blogspot.com/2014/03/premiere-defaite-militaire-francaise.html), le gouvernement a obtenu le résultat correspondant à sa politique manifeste et aux moyens mis en oeuvre, ridicules comme vous le constatiez en février (http://lavoiedelepee.blogspot.com/2014/02/des-soldats-des-soldats-et-encore-des.html). Evidemment rien n'interdit de penser que l'auto-évincement de la France pour laisser place au pays qui a choisi il y a une dizaine d'années de disputer l'Afrique à la Chine n'est peut-être pas un choix libre du gouvernement français mais un prix à payer, un ticket pour l'OTAN comme lorsqu'un colonel félon français, ex-général "à titre provisoire pour la durée de la guerre", avait obtenu l'aide des Etats-Unis d'Amérique pour ses milices à la condition de l'indépendance des colonies françaises sous vingt ans... et a rempli sa promesse, peut-être d'ailleurs la seule qu'il ait tenu, avec quelque difficulté en ce qui concerne la "colonie" qui représentait 80% du territoire métropolitain : les rivaux de la France sont parfois coriaces.
RépondreSupprimerJe suis, comment le dire poliment ?..., estomaqué par l’attitude d’un gouvernement qui d’une main réduit les crédits, les moyens humains et matériels, et de l’autre multiplie les opex et assigne des objectifs irréalistes à nos forces, compte tenu des moyens engagés. C’est tout bonnement une attitude irrationnelle !
RépondreSupprimerEt si j’en juge sur les reportages de nos chaînes de télévision, il faut rajouter à l’irrationalité, le déni de réalité. Il y a quelque jour au 13h de France 2, une pastille de 20 secondes pour expliquer que l’ISAF se retirait d’Afghanistan après avoir accomplie sa mission… suivie de 15 mn de reportages sur la préparation des fêtes de fin d’année. Et aujourd’hui un reportage sur le PAN Charles de Gaule sur fond sonore de… ‘l’Agence tous risques’. Pour le citoyen lambda ne s’intéressant pas particulièrement aux problématiques de défense, le message est clair : dormez en paix braves gens, nos armées sont au top et nous les utilisons à bon escient !
Une com qui ne présage rien de bon.
"...réduit les crédits, les moyens humains et matériels, et [...] assigne des objectifs irréalistes..." Il me semble que dans le civil, on ne serait pas loin de parler de harcèlement moral. Pour mémoire : "le harcèlement moral est une technique de destruction qui se manifeste par des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte [...] à la dignité de la personne, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel."
SupprimerPas étonnant que cette com "ne présage rien de bon". Le DIRCOM de l'Armée sort de France-Soir et de BFMTV, grandes écoles d'enfumage s'il en est. Ce qui est "estomaquant" c'est que nos officiers généraux tolèrent cette situation et laissent dire et voir autres choses que la réalité. Ah, la gamelle !
SupprimerAnonyme l'auteur n'est pas un illuminé mais bien un homme éclairé j'ai eu l'honneur de servir dans sa section pour pouvoir tenir ces propos, votre point de vue respectable ne vous donne pas le droit pour autant de juger.
RépondreSupprimerColonialement .Benoît marquette
Est ce que tout simplement cette opération n'a pas été trop proche de la "grande réussite" de Serval ? qui là, pour le coup, a été plutôt bien médiatisé .En tout cas pour une opération jugé un peu mineur au début ,elle pose beaucoup de questions sur les types de conflit à venir et la manière de vouloir s'en mêler .
RépondreSupprimerLa proximité de Serval 1 avec le coup d'état de la Seleka pourrait effectivement expliquer la non-réaction française dans un premier temps, puis le déclenchement "tardif" de Sangaris.
SupprimerIl ne faut pas se leurrer, l'opération Sangaris n'est pas une opération de combat ni de guerre mais une opération de police visant à restaurer l'ordre civil. Là où le bât blesse c'est que dans un état déliquescent, n'ayant quasiment plus une seule institution en état de fonctionnement, une police ou une prévôté ne suffisent plus. Le politique français (espérons au moins qu'il a réfléchi un peu...) a sans doute estimé que seules des forces militaires étaient capables de se substituer à 'tout ce qui manque' sur place, sans trop de casse. L'autre option, c'était de ne rien faire et laisser la Centrafrique imploser, le méritait-elle? Oui mais voilà, encore faut-il être en nombre suffisant pour 'faire tout'. Vu le désordre indescriptible qui règne localement, des forces militaires US ou russes, placées dans la même situation, auraient déjà tiré dans la foule à de nombreuses reprises. Il faut tout le sang-froid des soldats français pour résister à une telle 'pression du flou de la mission' - au prix de graves conséquences nerveuses et psychologiques-. Pour avoir parlé avec plusieurs d'entre eux, officiers, gradés et soldats, tous disent que le plus dur est de savoir garder son calme et résister à toutes les provocations quand la foule, qui vous voit désarmer une faction, vous filme avec son téléphone portable d'une main, guettant votre moindre bavure pour la médiatiser aussitôt, et tient une grenade de l'autre main pour vous la lancer dès que vous avez le dos tourné, au cas où. Et en Centrafrique, une grenade militaire se trouve à 1 euro pièce au marché. Avoir envoyé des forces aussi peu nombreuses dans un bourbier aussi flou de "maintien-de-l'ordre-qui-est-un-maintien-de-l'état" est une très grave erreur d'appréciation de la part des responsables politiques français. Espérons que nos soldats, les seuls vrais professionnels de tout ce cirque, s'en sortiront sans trop de casse. Quant aux commentaires genre celui de Tralle plus haut, mieux vaut se taire et être pris d'un grand sourire intérieur devant tant d'ignorance et de fatuité.
RépondreSupprimerPour @ chasseur: Je m'incline devant votre expérience modèle 2014, mais sachez que l'Afrique francophone a été le terrain où l'Armée française est intervenue maintes fois et ce depuis 1968: Ce qui génère un creuset de savoir et peut-être, l'âge aidant une certaine fatuité...Et on n'oublie que " l'expérience est une lanterne qui ne sert à éclairer que la piste parcourue " (Confucius)
SupprimerChasseur
SupprimerTotalement d'accord avec votre analyse de l'opération Sangaris, en théorie elle relevait bien plus d'une opération type Gendarmerie mobile .... Mais tout le problème et vous l'avez bien résumé, on était loin de disposer des effectifs suffisants pour mener à bien une telle opération, et de plus vu la quasi disparition de toutes les institutions étatiques dans ce pays. L'idéal aurait été de doubler cette mission de police par une visant à restaurer ces institutions, comme ce fut le cas au Tchad dans le début des années 90.
Mais au crédit de Sangaris il faut porter d'avoir prévenu un génocide de type Rwandais, car si on était pas intervenu cela était fort probable. Alors nous aurions été taxé d'indifférence au mieux vis à vis d'un pays francophone et lié avec nous, et voire de complicité avec les génocidaires : cas du Rwanda. Le seul reproche qu'on peut faire à nos politiques est la notoire faiblesse des moyens mis en oeuvre, mais alors que nous étions engagés au Mali ceux-ci étaient plus que contraint. Mais là on retombe dans le problème récurrent depuis au moins 15 ans, des moyens consacrés à notre armée et aussi des choix fait en matière d'investissement.
Encore totalement d'accord avec vous sur le fait que si ce type d'opération avait été menée par des forces militaires US ou russe, elles auraient alors générées de multiples "dégâts collatéraux" et c'est un euphémisme !... L'idéal en théorie serait que les pays de l'ouest africains puissent mener ce type d'opération à la "française", mais cela relève de l'utopie et pour encore longtemps !
Bonjour Stratediplo, pourriez vous SVP m"éclairer sur cette phrase : comme lorsqu'un colonel félon français, ex-général "à titre provisoire pour la durée de la guerre", avait obtenu l'aide des Etats-Unis d'Amérique pour ses milices à la condition de l'indépendance des colonies françaises sous vingt ans... en vous remerciant par avance , Franck I-f
RépondreSupprimerPS Je me suis connecté avec le compte Google que j'avais cree pour mon entreprise, qui est aujourd'hui liquidée. Mon nom n'est pas Artisan électricien mais Irribarria Fernandez Franck.
"Soldats plongés dans les ténèbres"......les politiques aussi.Les Seleka bénéficiaient de sympathies appuyées du gouvernement tchadien dans une logique politico ethnique et au même moment Paris n'avait qu'un allié efficace au Mali.....les troupes tchadiennes.Quel ennemi à désigner dans ce contexte?De quoi provoquer des troubles psychologiques au plus haut niveau de l'état,n'est ce pas?
RépondreSupprimerCette relative bienveillance vis à vis des Seleka, comme vous le dite Anonyme est certainement du - hors nos moyens limités engagés - au fait que nous ne pouvions pas nous permettre de "froisser" le gouvernement tchadien. Il était le seul pays nous aidant militairement et efficacement au Mali, et nous ne pouvions guère nous passer de cette aide : nos alliés européens au sein de l'Otan était aux "abonnés absents", et les USA ne s'impliquait et ne voulait le faire qu'au niveau logistique. On en revient au manque de moyens de nos armées et notamment de terre, qui nous conduisent à des choix-arbitrages contraints.
SupprimerJe ne représente que le citoyen moyen, peu réellement informé de l'actualité malgré ce que permet Internet.
RépondreSupprimerBref, pour le français de base, les opérations françaises en Afrique étaient, ou sont, justifiées. Elles répondaient à des appels des populations concernées, avec disons-le, courage, abnégation et désintérêt. Pour couronner le tout, elles ont été des succès. La troupe, le commandement et le pouvoir politique ont fait plus que correctement leurs devoirs respectifs. Tout n'est pas parfait, en particulier la Centre-Afrique aurait nécessité une politique de reconstruction de l'Etat et de ses fonctions régaliennes. Mais sagement le Pouvoir a estimé que la sécurité était une urgence absolue et a laissé l'approfondissement à l'ONU et aux Africains. Tout n'est pas parfait mais comme d'habitude le soldat français a su remédier au mieux aux lacunes d'équipement. Et ça laisse des traces, sur les forums mili. ou de politique internationale de langue anglo-américaine la France et son armée font l'objet de louanges ou d'appréciations positives. L’abréviation UKUSA est souvent remplacé par FUKUSA avec "F" pour France, le UK étant gardé par habitude probablement! Et certes en matière de "PR" nous avons des lacunes certaines. "PR", dans ce contexte signifie beaucoup plus que Public Relations.
Donc, restons positifs et soutenons les femmes et les hommes qui servent nos forces armées avec courage et distinction.
Helas, cette operation est une invention pure et simple. Elle n'a aucune justification strategique. La France n'a plus d'interet en RCA. Ce pays est deliquescent depuis vingt ans et son etat a empire depuis que le Soudan a jure de se venger de la France pour avoir fait barrage au genocide des non musulmans et laisse le Soudan du Sud devenir independant. Maintenant si le gouvernment francais a laisse ses soldats tomber dans le piege d'une operation impossible a remporter il y a deux raisons:
SupprimerLe president de la Republique avait besoin d'un nouveau succes miltaire pour compenser une nouvelle chute dans les sondages et l'effet mediatique desastreux de la fin de sa relation avec Mme TWR. Les arguments humanitaires sont specieux. La situation en RCA n'etait pas pire au moment de l'intervention qu'avant, et meme pas pire qu'aujourd'hui d'ailleurs! Elle ne changera d'ailleurs jamais. Ce qu'a produit Sangaris: la creation d'un "fait musulman" en RCA qui n'existait pas il y a 5 ans (importe par le Soudan qui finance les "musulmans" centrafricains dont l'orthodoxie est bien loin des canons de la doctrine islamique...
Deuxieme raison: la meme que Serval, les vieux reflexes de vieux generaux agissant par reflexe pavlovien et soucieux de gagner encore et toujpurs du galon.
Le pire est qu'on a sacrifie l'outil militaire en tant que vecteur de puissance dans une basse operation de police et qu'on a surtout sacrifie des individus absolument pas prares a ce qui les attendait (pourtant qui dans les hautes spheres de coloniaux et de legionnaires ignorait ce qu'est vraiment la RCA?)
Les soldat sont ete collectivement efficaces et individuelllement heroiques. Mais comme aucune strategie n'etait etablie et que l'etat final recherche n'existait pas (du niveau militaire s'entend) il ne pouvait y avoir d'issue heureuse pour des armees qui de plus ont ete l'objet de critiques ignobles sans que le politiqie bouge le petit doigt, se vengeant ainsi de l'insucces de l'operation.
Sangaris est ermine, avant le debut de la campagne electorale et afin que les Francais publient ce "petit accroc" dans le grand oeuvre presidentiel. sursum corda!
Un vrai RETEX militiare s'impose pour au moins valider le niveau de formation de nos soldats, brade et mis a mal par une autre ignominie, l'operation Sentinelle.
Cette opération n'était pas sans risque et je doute que la décision d'y aller encore une fois ait été de redorer le blason du président : la politique a ses petitesses, mais tout de même. C'est vrai que cela rappelle le Rwanda : là encore nous étions seuls. Nos amis européens se tenant dans une courageuse non-intervention. Américains et Anglais considérant Kagame comme le prototype des futurs chefs d'état africains : ils ont déchanté depuis. Sangaris pour défendre notre "pré-carré" africain contre la Chine : bon courage à ce pays s'il avait l'idée de stabiliser ce continent. Laisser aux Africains le soin de régler les problèmes entre eux en envoyant des troupes africaines : cela commence à se faire et c'est bien, mais il y a encore bien des efforts à faire. Laisser faire, mais on sait ce que cela va engendrer : des flots de réfugiés dont beaucoup échoueront sur nos côtes. Nous savons que cela nous ravit et nous les accueillons avec plaisir d'ailleurs.
RépondreSupprimer@ BT
SupprimerLa Chine cyniquement ou réalistement, elle cherche avant tout a accroitre via l'Afrique son indépendance économique : achats de mines et terres agricoles. Stabiliser ce continent et donc s'impliquer militairement - politiquement n'est en rien son objectif, s'acoquiner économiquement avec les pires dictatures et États en état de déliquescence ne la gène absolument pas : business is business.
" Laisser aux Africains le soin de régler les problèmes entre eux en envoyant des troupes africaines : cela commence à se faire et c'est bien... "
Hélas nombre d'armées Africaines sont plus compétentes en massacres ou piteuses débandades, sans parler des rivalités entre les différends États peut propices à une coordination, il faudra au moins dix ans pour les amener aux standards occidentaux et ce n'est pas certains. Les indépendances-décolonisations remontent à environ 55 ans, et malgré les coopérations-assistances notamment françaises pendant toute cette durée, le résultat n'est guère probant pour la majorité des armées africaines.
Le flot de réfugiés qui ne cessent de venir chercher une utopique eldorado en Europe, il est certes dû pour partie à l'instabilité et guerres civiles endémiques propres à l'Afrique. Mais le facteur principal provient du sous-développement économique de nombre de ces pays, et celui-ci est amplifié par une non maitrise de la natalité !....
@Trekker
SupprimerBonjour ,
Au moins voilà quelqu'un qui assume partiellement ce que le gouvernement Français et le colonel ne veulent pas assumer : Notre intérêt économique et sécuritaire .
Economique par ce que vous croyez que la France n'intervient pas AUSSI pour des " achats de mines et terres agricoles " voir même d'infrastructures ?
Vous êtes aussi une caricature , c'est à dire une exagération et ce n'est donc pas péjoratif , de ceux qui en France prétendent que nous avons une mission quasi-Christique à assurer la sécurité et le développement de ce continent .
Mon adolescence a été bercée par les articles de Science & Vie , ceux de Kotto Essome excepté , et de Paris-Match sur la " menace Soviétique " en Afrique . Seule la France pouvait sauver les peuples Africains du joug communiste.
Maintenant c'est la " menace Chinoise " qui est d'actualité . Seule la France peut sauver les peuples Africains du joug des capitalistes Chinois .
Au moment des " événements " en Côte d'Ivoire j'ai même lu et entendu des prises de position sur .... " la menace Brésilienne " ! Cela ne s'invente pas !
L'Ambassadrice du Brésil ayant eu tort de pleurer en direct à la radio , un pur hasard c'était un direct , par ce que des hélicos de l'armée Française tiraient sur sa résidence dans la banlieue des universitaires ont OSÉ dénoncer notre politique dans ce pays et la comparer à celle du Brésil dans les états Africains membres de la CPLP .
Je serais Africain , je me tournerai ni vers la France , ni vers la Chine , ni vers le Brésil ( je suis bi-national ) mais vers le Japon !
Au début des années 30 les officiers du courant de la " voie impériale " - Kōdōha - ont apporté au Négus d' Ethiopie un soutien pour deux raisons qu'ils ont eu le courage d'expliciter :
- Une solidarité des " peuples de couleur " contre les " blancs " , les fascistes Italiens en l'occurrence . Accessoirement c'était aussi contre les Britiches ( l'Inde ) et les Français ( Indochine ) deux puissances voisines ayant des visées sur l' Ethiopie
- Un intérêt pour les terres Ethiopiennes pour la culture du coton ( il n' y a presque pas de textiles synthétiques à l'époque ) .
Depuis les années 70 le Japon mène une politique active au développement et il semble qu' il ait décidé de passer la vitesse supérieure :
https://www.ft.com/content/89e0c824-6ac4-11e6-a0b1-d87a9fea034f
Je suis sûr que bientôt on lira des articles très doctes sur la " menace japonaise " en Afrique . Ce sera d'autant plus le cas que le Japon a décidé de se mêler AUSSI - horesco referens - des questions de sécurité .
J'en prends le pari ici sous ma véritable identité .
Daniel BESSON
L'article comporte des erreurs assez surprenantes. A BOGUILA, il s'agissait d'ex-Saleka. Je lui suggère avant de s'avancer de se renseigner davantage.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerJe ne dis pas autre chose.
SupprimerTout à fait désolé en vous relisant je me suis rendu compte de mon erreur. Je suis confus. Par ailleurs je partage complètement votre analyse du conflit.
RépondreSupprimer