jeudi 21 mars 2013

De la crise à la faillite de l’outil de défense ?


Ceci est la version originale du texte publié et légèrement transformé dans Le Monde (ici)

Le ministère de la Défense est en crise budgétaire. Cette crise était rampante depuis 1991, elle s’est accélérée depuis 2008 et elle est désormais susceptible de se transformer en faillite en fonction des choix qui seront exprimés dans le futur Livre blanc de la défense.

Rappelons certaines données. En 1990, lorsque se déclenche la guerre du Golfe et se termine la Guerre froide, la France parvient, difficilement, à projeter en Arabie Saoudite une force de 58 avions de combat et une unité terrestre de 12 500 hommes équipés de 130 hélicoptères et 350 véhicules de combat. La modestie de cette capacité d’engagement extérieur au regard de notre potentiel militaire fait alors débat.

Vingt-deux ans plus tard, où en sommes-nous ? Au fil des Livres blancs et Loi de programmation, l’objectif d’engagement est passé de 50 000 à 30 000 hommes, pour se rapprocher dans les réflexions  en cours des 20 000, voire des 15 000 hommes projetés, c’’est-à-dire guère plus que pendant l’opération Daguet en 1990. Ce qui a singulièrement changé en revanche, c’est le potentiel militaire qui sous-tend cet engagement. L’armée de terre, pour ne citer qu’elle, dispose de trois fois moins de régiments, de six fois moins de chars de bataille et de pièces d’artillerie, de deux fois moins d’hélicoptères qu’à la fin de la Guerre froide. Il en est sensiblement de même pour l’armée de l’air dont les composantes de transport et surtout de ravitaillement en vol sont à bout et qui aurait du mal à engager simultanément les 70 appareils de combat demandés. Alors certes, les équipements ne sont plus tout à fait les mêmes, et effectivement quand on regarde nos troupes engagées actuellement au Mali on aperçoit des matériels nouveaux comme l’avions Rafale, l’hélicoptère d’attaque Tigre ou le véhicule de combat blindé d’infanterie (VBCI). Leur nombre est cependant encore restreint (3 Tigre, 6 Rafale, 25 VBCI au Mali) au milieu de centaines d’autres engins identiques à ceux de la guerre du Golfe.

Autrement-dit, malgré la professionnalisation et environ 200 milliards d’investissement matériel, nous en sommes revenus sensiblement aux mêmes capacités d’engagement qu’il y plus de vingt ans pour un potentiel total bien moindre. En termes économiques, lorsque les financements nouveaux ne permettent pas d’augmenter la valeur des actifs, ni même d’empêcher leur dégradation cela s’appelle un régime de « cavalerie » et celui-ci est généralement le résultat d’une phase d’optimisme sans vision à long terme.

En France, cette phase est survenue au début des années 1990 et a eu pour nom « dividendes de la paix ». Ces « dividendes », il n’est pas inutile de le rappeler, avaient déjà pour objet de participer au rétablissement des finances publiques, avec cet immense avantage que l’effort était demandé au seul ministère dont l’immense majorité du personnels est non-syndiqué. De fait, le budget de la défense est passé de 36 milliards à 29 milliards d’euros de 1991 à 2002 avant de se stabiliser ensuite à 32 milliards hors pension. Avec le même effort qu’en 1990, il serait actuellement de 65 milliards d’euros.

Cette ponction n’a pas empêché le quadruplement de la dette publique durant la même période. Surtout, par son caractère immédiat et brutal sans remise en question des grands programmes industriels lancés dans les années 1980, elle a, en revanche, placé l’outil de défense dans une situation de tension qui a rapidement évolué en crise rampante. On aurait pu s’interroger sur la pertinence d’acquérir ces équipements de haute-technologie prévus pour un affrontement bref et paroxysmique sur le sol européen alors que tout indiquait qu’il s’agirait désormais de combattre au loin et longtemps des organisations non-étatiques. Cela n’a pas été le cas. On s’est donc retrouvé avec la nécessité de financer avec moins de ressources  de nouvelles générations d’équipements au coût d’acquisition et de possession en moyenne quatre fois supérieurs à ceux qu’ils remplaçaient. Le tout dans un contexte d’engagement qui n’a été jamais été aussi intense depuis la fin de la guerre d’Algérie. Jamais autant de soldats français ne sont tombés au combat que depuis que nous touchons les « dividendes de la paix ».

La gestion à court terme de cette contradiction par réduction et ralentissement des commandes n’a finalement fait qu’aggraver le problème financier en faisant exploser les coûts unitaires (jusqu’au paradoxe d’avoir des programmes finalement plus couteux que prévus pour moins d’engins livrés) et en obligeant à maintenir des matériels anciens dont les coûts d’entretien se sont accrus. A cette gestion à courte vue des programmes industriels se sont ajoutés les coûts imprévus de la professionnalisation et de l’accroissement des opérations extérieures.  Les difficultés budgétaires n’ont donc pas cessé alors que le taux de disponibilité des équipements majeurs diminuait nettement.

L’incapacité à résorber cette « bosse budgétaire », proche en volume de la dette de l’Etat de Californie, a conduit ensuite à ponctionner le budget de fonctionnement par une réduction drastique des effectifs. Cette réduction de 54 000 postes en cinq ans, soit un sixième du total, a certes permis de financer environ 3 % de la loi de programmation mais au prix d’une rationalisation organisationnelle qui a introduit une plus grande rigidité et une plus grande fragilité des structures de soutien. Le problème du logiciel de paiement Louvois n’est que la manifestation la plus visible et la plus irritante.  

Après plus de vingt ans de restriction budgétaire, les armées ne se sont pas encore remises de la ponction brutale des années 1990. On ne peut qu’imaginer les conséquences catastrophiques d’une nouvelle réduction du même ordre sur des capacités opérationnelles au point de rupture mais aussi sur des pans entiers du troisième secteur industriel français. Nous ne leurrons pas, cette faillite budgétaire se doublera vraisemblablement d’une crise morale dont on peut percevoir déjà certains signes mais dont on ne peut prédire les manifestations.

26 commentaires:

  1. La Vérité : les sages la vénèrent souvent, les militaires la disent parfois, les politiciens la répriment toujours. Bon courage Mon Colonel !

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  2. Bien dit ! De nombreux militaires et civils du ministère de la Défense vous suivent sur ce point et sont profondément écoeurés de constater l'inadéquation des moyens octroyés sur le court terme aux fins affichées sur le long terme. Et on appelle cela de la "stratégie"... De quoi virer de l'oeil.

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  3. D’un point de vue géostratégique, il est intéressant de noter qu’au moment même ou nos armées et donc notre puissance, risquent de rétrograder, Moscou pourrait devenir un quasi membre de l’UE si Chypre accepte le plan de sauvetage proposé par Gazprom.
    Le risque bien réel d’une méchante surprise stratégique.
    Comme vous l’avez si bien dit Mon Colonel, le monde devient plus dangereux, donc nous désarmons…
    Et pas que militairement !

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  4. Mon colonel,

    Ce constat été le même il y a quelques années et qu'on fait nos chefs et nos politiques ?
    Comme vous le dites très justement la crise morale est latente.
    Que reste t-il aux militaires pour se faire entendre ? les médias les boudes et parlez s'est s'exposer...
    Les politiques sont silencieux et tous le monde finira par dire AMEN et nous chercherons au final le moyen de faire autant avec moins, mais je pense que cette fois-ci nous n'y arriverons pas.
    Je disais à un ami retraité de l'institution qui se désolait pour nous, que l'armée d'aujourd'hui est celle qu'il nous a laissé et que fait t-il maintenant, agites t-il ses réseaux pour alerter et ouvrir les consciences ? non, nous avons tous une part de responsabilité, le silence est notre culpabilité.
    D'autres très justement me dirons, comment faire sans porter atteinte à notre neutralité et à l’ethnique qui s'y rapporte ? Je ne sais pas. mais, je suis inquiet.
    Donc, je ne peux que me désoler et obéir en espérant que MES grands chefs s'exposeront.

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    1. Crise : "ensemble des phénomènes pathologiques se manifestant de façon brusque et intense, mais pendant une période limitée, et laissant prévoir un changement généralement décisif, en bien ou en mal, dans l'évolution d'une maladie".

      On nous parle de crise depuis 1974 : ce n'est pas possible, une crise ne dure pas 40 ans. D'ailleurs, nombre de pays comparables se portent ou mieux ou moins bien. Nous n'affrontons pas une crise, nous sommes entièrement responsables de la déconfiture progressive que nous vivons. Notre système socio-économique est à bout de souffle et nous continuons de coller du scotch sur ses poutrelles brisées.

      Le choix de contracter notre appareil de défense à mesure que la France s'endettait est parfaitement cohérent : dans les deux cas, les générations actuellement en situation de décider font le choix du présent contre l'avenir, le choix de la consommation immédiate contre l'investissement dans la sécurité de demain, le choix du confort de l'autruche contre la gestion raisonnée du risque mesuré. Ce n'est pas un hasard si le passé est tant vilipendé, si notre Histoire nous est sans cesse racontée sur le mode de la repentance : nous sommes tombés dans l'ère du jouir au jour le jour ; ni hier ni demain ne valent rien, seul compte aujourd'hui. Conservons tout, même ce qui est dépassé par la marche du monde, ne touchons surtout pas à nos habitudes ni à nos "paysages", ne créons pas de nouvelles infrastructures porteuses d'avenir, privilégions le mode de vie des enseignants et les intérêts économiques liés à nos saintes vacances plutôt que l'avenir de nos enfants, et taxons ceux qui réussissent pour avoir pris des risques puisqu'ils sont doublement coupables.

      Ce choix du présent contre le long terme, du bien-être contre l'effort, de la consommation contre l'investissement, est aux antipodes de la culture militaire. Mais les militaires le subissent en silence, au nom d'une longue tradition d'obéissance et du fait du traumatisme latent du putsch d'Alger. Pourquoi les politiques auraient-ils hésité à tailler dans le vif, puisqu'à chaque fois, les militaires ont accepté et montré qu'ils savaient faire moins avec moins, mais toujours mieux ? Bien sûr, nous sommes arrivés au point où l'élastique va casser. Mais précisément, il eut fallu conserver un peu de marge, car le pays est dans une telle situation qu'il est devenu illusoire d'espérer arrêter la course du rabot. Tant que les militaires, actifs, réservistes, retraités, se tairont, ils laisseront les "experts" envahir l'espace médiatique et il y aura des gens pour expliquer doctement que la France peut demeurer une grande puissance en dépensant encore moins dans son appareil de défense et en ayant toujours moins de militaires. Alors que cette armée qui a conquis deux fois l'Europe au cours des 4 derniers siècles ne peut plus guère tenir durablement (même si c'est brillamment) qu'une vallée d'Afghanistan et lutter (non moins brillamment) contre quelques centaines de combattants dans le désert... grâce à la bienveillance américaine pour combler des vides capacitaires de plus en plus béants.

      Non seulement nous allons passer sous les effectifs humiliants de l'armée de l'armistice avec 65 Mhab au lieu de 40, mais on oublie généralement que les troupes de l'Empire étaient alors beaucoup plus nombreuses. Ce sont d'ailleurs elles qui ont fourni l'ossature de la 1ère DFL et de la 2ème DB, dans lesquelles ont combattu nombre des dirigeants politiques des années de la Reconstruction. En un sens, nous touchons les dividendes de la pax europeana dont Mai 68 est le très puissant symbole : nous n'avons jamais cessé de descendre la pente depuis lors.

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    2. Mon colonel
      Je vous rejoint et effectivement je pense que cette notion de rapport à la temporalité est primordiale pour comprendre cette glissade qui semble inévitable.
      Des politiques et des visions à court terme, afin de gagner la prochaine élection quitte à faire de la démagogie ont conduis à des absurdités.
      Il y a quelques années on nous expliquait qu'en dessous de 2% du PIB nous n'étions plus en mesure de répondre à nos engagements et maintenant c'est 1.5% du PIB et demain....
      Mais toujours la même chose... comment le dire, comment le faire savoir ... nos CFM sont tournés vers le corporatisme et la CONDIPERS qui est actuellement à mon sens un miroir aux alouettes afin d'éloigner le militaires des vrais problèmes.
      Notre ancien CEMAT parle dans l'épaulette super, mais c'est avant qu'il aurait du intervenir le message aurait été politiquement plus fort.
      Regardons LOUVOIS ce qui a perturber l'opinion publique donc le politique c'est l’initiative de ces jeunes épouses, devrons nous tomber dans les même errements que les gendarmes pour se faire entendre et comprendre...
      Je ne le souhaite pas, nous valons encore mieux que ça, j'ose l’espérer. Cependant des consciences semblent tout doucement s’élever et des voix commencent à chuchoter.

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  5. Nous payons, et vous l'évoquez, le prix du passage d'une armée type "Guerre froide" à une armée type "intervention extérieures" avec ce que ça induit sur la pensée, les forces, le matériel et le tissu industriel.

    Mais je pense, peut-être à tort avec l'assurance donnée par le fait de pouvoir maintenant juger les choix du passé, que des erreurs ont été commises par les militaires ou les industriels
    .
    Quid de l'utilité du volet aérien de la dissuasion ? Du Leclerc ? Pourquoi s'être lancé dans un programme comme l'A400M au lieu d'acheter "sur étagère" ?

    Il était possible, dès le début des années 80, de comprendre que la guerre qu'on vivrait en 2010/2020 serait de type "Malouines" ou "Liban", et non pas apocalypse mécanisée sur la Trouée de Fulda. Ces épiphénomènes étaient des prototypes, des avertissements.

    La "com" est ce qu'elle est, mais le politique sabre moins dans les budgets de ceux qui savent "tenir le micro". Là encore, des mesures auraient pu être prises.

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  6. Au-delà des fluctuations des budgets militaires et de la tendance régulière à la baisse, il y a malheureusement un constat pénible à faire : depuis 1918, la France est capitularde. Les raisons sont diverses, la principale étant l'épuisement du pays à l'issue de ce conflit : au-delà des manifestations patriotiques, le constat était que la victoire était bien amère. Les poilus juraient que c'était la "der des ders" et comme la guerre restait une possiblité, on a cru y faire face par "l'esprit Maginot". On connait la suite avec "l'étrange défaite" et le ricanement de Céline ("Huit mois de belote, trois semaines de course à pied"), Vichy et la collaboration. Il a fallu le génie de De Gaulle pour faire croire que toute la France avait été résistante. Si le pays s'est ensuite redressé économiquement, c'est surtout grâce au plan Marshall et une conjoncture économique favorable (Trente Glorieuses). On connaît le résultat des guerres coloniales et encore une fois De Gaulle a redonné l'illusion d'une grandeur retrouvée avec une nouvelle ligne Maginot : la dissuasion nucléaire. Les Français ont adhéré, persuadés de la "non guerre" et qu'on aurait plus besoin d'aller au contact. Bien sûr, il y a eu des résistants, des gens qui ont dit non au risque de leur vie et pour la défense de valeurs supérieures. Désolé, mais ces personnes ont toujours été minoritaires. Le drame d'aujourd'hui, c'est qu'on n'arrive même plus à camoufler la triste réalité de notre pays. Le voile humanitaire ne dissimule plus rien.

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  7. Grenadier de la Garde22 mars 2013 à 15:36

    Je suis toujours impressionné par votre liberté de ton...
    Je suis largement d'accord avec vos analyses.
    Sur la stagnation du potentiel militaire, il faudrait cependant regarder dans le détail. On ne peut pas comparer les rafale et les Jaguar de 1991. Leur effet sur le terrain est très différent. Vous nous dites qu'il y a peu de matériels modernes malgré les milliards engloutis. Certes, mais beaucoup ont été valorisés (AMX 10 RC, etc) , le fantassin coute plus cher en GPS, en visée nocturne, en secourisme, en moyens radio que pendant la guerre du Golfe...Nos capacités RENS se sont bien améliorées, etc...Mais vous avez quand même raison. Cependant, même les Brits et les US n'ont pas fondamentalement changé leurs gros matériels (Toujours les Abrams et Bradley, certes il y a les stryker, ou les challenger et les warrior, etc avec sans doute plus de MRAP pour les US...j'en conviens...)...
    Par contre, je m'étonne que certains veuillent supprimer le leclerc et la dissuasion aéroportée. Je sais bien que les "colonel Nicholson" (selon votre remarquable formule) sont parmi nous, mais quand même...C'est sans doute la seule chose qui nous reste de notre souveraineté...Demander leur suppression, c'est ne rien comprendre au principe stratégique de "flotte en vie". Les Chars de combat et les bombardiers nucléaires ne sont pas inutiles car on ne les emploie pas au Mali ou en Afghanistan. Ce sont notre assurance vie, notre ultima ratio. On ne gesticule pas avec un SNLE...Mais quand viendra la curée, quand nous aurons le dos au mur, alors, si on met les 2000 N en bout de piste à St DIZIER avec l'ASMP sous le ventre et qu'on le fait passer en boucle sur BFM TV, on nous parlera gentiment...car "on obtient toujours plus avec un mot gentil et un revolver qu'avec un mot gentil tout seul" disait Al Capone...
    Quand ce qui restera d'un gouvernement français fera rouler un régiment Leclerc sur le périphérique parisien, il pourra peut-être encore éviter le pire...
    J'ai du mal à croire que de beaux esprits puissent à ce point nous faire abandonner notre dernier morceau de souveraineté...dans un monde si risqué...
    Enfin, permettez moi de ne pas partager vos inquiétudes sur la crise morale. Elle ne viendra pas, du moins pas tout de suite. Il suffit de laisser quelques os à ronger. Et il en reste. Les FS, les séjours outre mer, (on a diminué les troupes et les navires, pas les états-majors, pas les chefs des services infra, intendance, santé,etc...), les patrouilleurs en mer, la patrouille de France, etc...
    Tant qu'on ne touchera pas à la triade para légion colo (excusez ma franchise mais ce n'est pas une attaque ad hominem), personne ne bougera. Il suffira de se recentrer sur l'ex FAR à 5 ou 6 petites brigades (ca le fait pour un Mali ou un Afgha aux conditions actuelles), personne ne se plaindra.
    Qui se préoccupe des autres unités ? On les a tellement dissous depuis 30 ans sans que ca moufte...Il suffit de garder quelques unités de la 2ème BB historique et "circulez, y a rien à voir"...Vous faîtes passer la pilule en transférant tel régiment ou unité air dans les FS ou le rens,et ça passe...
    Je suis sûr qu'on trouvera assez de types pour expliquer qu'on est plus souple, plus réactif, plus adapté au contre terrorisme...etc, etc...
    Et les autres ? Baisse du recrutement, non renouvellement de contrat, et mutation à Lille pour faire du power point...Car le PPT, ca ne coûte rien et "on peut en faire jusqu'au bout de la nuit"...Une OPEX sur l'aéroport de Kaboul ou en Bosnie tous les deux ans...C'est bouclé...
    A suivre...

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  8. Grenadier de la Garde22 mars 2013 à 15:39

    Pour terminer...
    Pourtant il existe des pistes. Des unités plus petites (bataillons à 500, compagnie à 100), des matériels plus rustiques (en particulier les hélicos et les blindés), des avions légers d'entraînement/attaque, moins de systèmes informatiques inutiles et paralysants, moins de fonctionnaires de la défense, plus de chefs de guerre, moins de missiles tactiques terrestres, moins de chassis différents, plus de véhicules légers, moins de contrôles tatillons et de CR inutiles, plus de liberté d'action, plus de réservistes, et plus de souplesse pour les recruter, bref, redonner du sens...Finalement, relire "le fil de l'épée".

    Bon courage et bonne continuation.

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    1. @ Grenadier,

      Pour commencer...

      Vous pourriez pas développer un peu?

      Je reprends une de vos idées: des matériels plus rustiques.

      Bon. Chuis contre.

      Des matériels plus robustes et mieux conçus. Là, chuis pour.

      Par exemple, le Famas, bonne arme, était une arme d'ingénieur. Mais en fin de séquence de tir, chargeur vidé, l'arme se met en position culasse fermée. J'enlève le chargeur vide, j'en remets un autre plein, bon ok, c'est déjà pas super ergonomique, et là, il faut que j'aille chercher le levier d'armement loin devant et que je le ramène vers moi. Ce putain de levier d'armement qui est aussi dur à faire bouger que de faire jouir ma grand mère avec le petit Jésus au dessus du lit. Et en plus, faut bien le relâcher pour que la culasse claque comme il faut, signe que la munition est correctement engagée dans la chambre (super discret, le bruit).

      Le tout en position du tireur couché, debout, à genou, sur un tabouret, une plume d'autruche dans le cul, etc.

      Il y a pas un ingénieur qui aurait pu faire en sorte que la séquence de tir se termine culasse ouverte? Histoire de pas trop se faire chier? Comme sur le Colt 45 1911? On remet le chargeur et zou. Depuis 1911, ça existe.

      Et pourquoi les Allemands ils le font, ça?

      Donc, sur votre première idée: objection. Pas plus rustique. Plus robuste. Et mieux conçu. On n'est plus des paysans, faut changer de registre.

      Dans le fond, un Bushmaster est aussi rustique qu'un VAB. Mais il est clairement plus robuste et mieux conçu. Dans le Bushmaster, il y a un contenu "matière grise" qu'il n'y a pas dans la VAB.

      Sur les autres pistes, je vous suis.

      Sauf sur un truc: moins de missiles tactiques terrestres. Là, je pense que vous commettez carrément une grave erreur: l'ennemi ne s'impose pas cette limitation.

      Et en plus il la diversifie avec une étonnante créativité.

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  9. @Grenadier de la Garde :
    Je ne veux pas faire dévier le sujet, mais je persiste : on n'avait pas besoin de X ou Y programmes militaires. On aurait pu se contenter d'AMX-30 rétrofittés, et je donnerais tous les Leclercs pour un porte-avions ou 3 SNA... Idem avec le volet aérien du nucléaire, à moins de penser qu'il faille également, sait-on jamais, faire renaître la composante terrestre et le plateau d'Albion au cas où.

    Le paradoxe, c'est qu'il y a 30 ans, les Britanniques (globalement l'autre grande force militaire européenne) pouvaient et tenir leur rang face aux Soviétiques, et gagner aux Malouines. Maintenant, ils vont avoir des F-35 et des Eurofighters mais seraient bien en peine de ne refaire que les Malouines. Ca ne sert à rien d'avoir un matériel de pointe disponible en une poignée d'exemplaires, tout ça pour engraisser un industriel qui aurait dû se remettre en question ou fermer ses portes.

    Maintenant, l'armée fait figure de canari dans la mine. Grande Muette sans syndicat, elle subit en premier ce qui va arriver au reste de la société, dans tous les secteurs (hôpital, Education...). C'est tout un système qui s'écroule.
    Si "le peuple" laisse l'armée se faire démembrer, il faut aussi s'interroger sur l'attachement du peuple à son armée, ce que l'article suggère. Je pars du point de vue que si le peuple laisse faire, on ne va pas aller contre sa volonté, on ne peut pas faire aimer brusquement l'armée du jour au lendemain.
    Le réveil risque d'être rude, très rude... Peut-être faut-il l'accepter et l'anticiper.

    Dernier point : si les scénarios prévus sont mis en place, c'est la fin de l'idée d'armée européenne.
    Parce que hors France, la seule grande autre force crédible en Europe, c'est l'armée britannique, et l'Angleterre ne me semble pas farouchement européenne.

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  10. Bravo mon colonel,belle synthése.Mais à quoi bon. Il y a tant de generaux dans cette armée ( DSI hors serie N° 27) 5500 en 2S rien de moins! et rien ne bouge, pas de démission d'un chef d'etat major, ni de fronde chez les brigadiers ou les divisionnaires, non rien! Il est vrai que parvenu à ce niveau de la hiérarchie on est dans une situation précaire où un "choix" hasardeux risque de remetre en cause une carriére.
    Il est là le fond du probléme, aucun des chefs de notre armée ne considére que la sauvegarde de notre outil militaire vaut plus que celle de sa carriére. Et ce depuis 1990 ça en fait des carriéres!
    d'où suite logique, prochain livre blanc, réduction des éffectifs et des crédits...et. Toujours autant d'enthousiasme pour accompagner, justifier, encencer les choix (budgetaires) du pouvoir politique en place.
    La suite s'écrira bientôt. saurons nous sortir de l'impasse? Il est à craindre que non.

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    2. Je vous perçois comme étant éclairé, Anonyme!
      Alors pourquoi reprendre ce chiffre de 5500 généraux, véhiculé par ceux qui ne réfléchissent pas!
      Faute de tuer ces vieux généraux, faut-il rappeler qu'ils ont encadré une armée de 800000 hommes? Faut-il citer tous les corps de l'état qui alignent proportionnellement plus d'équivalents,"officiers généraux"? Faut-il dire que la grande majorité ne perçoit qu'une retraite de colonel? Faut-il admettre sans rien dire que les ingénieurs de l'armement, les contrôleurs généraux et autres commissaires, soient affublés à tort du titre de Général et comptabilisés en tant que tel.
      Bref peut-on espérer que les intervenants éclairés puissent faire la part des choses?

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  11. «Tant qu'on ne touchera pas à la triade para légion colo (excusez ma franchise mais ce n'est pas une attaque ad hominem), personne ne bougera.»

    Soyez assuré qu'ils n'ont pas été oubliés. Ainsi, il a été proposé récemment de fusionner la 11ème BP et la 9ème BLBMa, une chimère spécialisé dans le débarquement amphibie aéroporté (est-ce concevable ?).

    Je suppose qu'elle aurait été dénommée la 911ème BPLBIma (911ème Brigade Parachutiste Légèrement Blindée d'Infanterie de Marine) et le numéro de téléphone aurait été 911. Pratique pour notre plus viel allié outre-atlantique non ?
    Le problème avec cette mode de fusionner le peu qui reste, est qu'il va n'en rester plus qu'un. Il sera un combattant spécialisé dans la polyvalence etc.

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  12. Les restructurations actuelles de la Défense accumulent les paradoxes :

    Arriver à produire l'équivalent de 34 Florange, sans avoir l'ombre d'une réponse médiatique, à mettre en parallèle à la bronca enseignante pour réinstauration d'une demi-journée de cours supprimée en 2008.

    Reduire au maximum les équipements dans un monde qui sur-arme...
    Au moins dans les années 90, pouvait-on au moins s'abriter sur les dividendes de la paix :
    On parle de diminuer les Chars Leclers à 96, chiffre à mettre en parallèle avec les quelques 2500 chars russes modernes fonctionnels, les 1100 Abrams M1 construit sous License en Egypte, les 1000 chars Altay Turcs prévus à sa mise en production vers 2014 ; même l'Algérie avec ses 180 T-90 aura plus de chars de dernière génération (en sus de quelques 540 T-72).

    Actuellement, on se base sur un modèle d'intervention extérieure, au risque de se retrouver avec un outil inadapté en cas de conflit symétrique et de haute intensité, à l'instar de l'Armée de Napoléon III rodée aux interventions extérieures et à laquelle rien ne manquait, même pas un bouton de guêtre...
    On a vu le résultat en 1870.

    Enfin, le Livre Blanc est sensé donner des arguments pour une réflexion sur le modèle de Force adaptée à la situation actuelle (sic) :
    Mais si les amputations de crédit ne se traduisent pas par une marge de manoeuvre pour refaire les platres, autant l'appeler "Sequestration" comme aux USA !

    Ainsi, l'on va enlever 2 F70 et louer 2 FREMM à la Grèce... mais va-t-on pour autant équiper de Sonar nos coques vides de FLF.
    De même aura-t-on des 127mm sur les FREMM pour pallier à l'absence de projection de puissance, ou encore plus que 10 kits ravitailleurs sur A400m quand les A330 MRTT sont incertains ou enfin, face à la probable mise au rebut de la majorité des XLs, une version VBCI 120 pourtant "à bout de doigt" alors que Nexter a présenté une version 105 avec tourelle CMI, tandis que CMI présentait une version 120 sur une évolution de cette tourelle posée sur un VCI coréen de 25t ? La chaine Rafale sera probablement transférée en Inde avec le contrat Indien, mais est ce que les M2000 D seront au moins rétrofités à un standard multirole ?
    Face à la lourdeur des contrats industriels, la plupart de ses restrictions ne laissent en effet aucune marge de manoeuvre budgétaires pour compenser les lignes supprimées
    Enfin, comme vous le souligniez, le Budget de défense a été largement diminué tandis que l'endettement général était multiplié par quatre.
    Certes le pacte Varsovie ne frappe plus à nos portes,mais un outil de défense met 15 ans à se construire.
    Et l'ancien adage "si vis pacem..." avait prouvé toute sa réalité dans la guerre des Malouines :
    Si les Argentins n'avaient pensé qu'entre les ventes en cours de PA anglais et le retrait du dernier patrouilleur posté sur les Iles, les Anglais n'auraient ni les moyens ni la volonté de s'opposer à leur invasion, ils ne s'y seraient pas risqués...
    BPCs

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  13. Le rôle de l'armée, c'est la défense du Pays! Cela ne se passe forcement de l'autre côté de la terre. Les enjeux et les objectifs légitimes peuvent être beaucoup plus proches.

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  14. Puisque l'on revient souvent à cette vielle période de la guerre froide (déjà plus de 20 ans), voire de la dernière guerre mondiale, n'oublions pas que les grands chefs de cette époque, Churchill, le général De Gaulle entre autres, étaient prêts à sacrifier leur vie et/ou le pouvoir pour sauver le pays.
    Maintenant et depuis un certain temps, nous avons à faire à des politiciens et à des chefs décideurs qui sont prêts (ou même en train de) à sacrifier le pays pour leur pouvoir!
    Autres temps, autres mœurs.
    La situation est donc sans issue et ceux qui devront payer ou dégager payeront et dégageront.
    Avons nous atteint le point de non retour et sommes nous à la limite de l'implosion, je le crains...

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  15. Frédéric Aubanel27 mars 2013 à 18:44

    Mon colonel,
    en ce 27 mars de l'an de grâce 2013, alors que le déjà fameux livre blanc sur la défense 2013 n'est toujours pas finalisé, on apprend que le conseil de défense de ce jour a déjà validé certaines conclusions, comme le contrat de l'armée de terre par exemple. Au delà de la faillite de l'outil militaire que vous évoquez dans cette article, je pense que nous sommes dans une faillite intellectuelle.
    Pour revenir à votre projet Bir Hakeim, je pense que vu ce qu'il va rester en budget, il ne nous reste plus qu'à faire des choix radicaux: le seule système d'arme à préserver, c'est l'homme. Ensuite, il faut l'équiper simplement (exit le FELIN), rustiquement mais pour faire la guerre (désolé mais je conseille de laisser tomber les treillis de défilé...). Bref, faire comme fait l'USMC, qui ne représente que moins de 10% du budget de la défense US, pour un taux d'efficacité comparable.
    Désolé encore pour les tenants de la technologie, mais je pense qu'il faut aller au plus simple pour éviter l'éclatement final de l'outil humain.

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  16. Nec pluribus impar

    Si Louis le Grand, quatorzième du nom, doit se retourner dans sa tombe en constatant 323 ans plus tard après le décès de Louvois en 1691 que la France ne bat plus sa monnaie et que les effectifs de notre Armée sont restés identiques grâce aux erreurs politiques successives.

    Les quatre plus grandes erreurs ont été la loi Pompidou Giscard dite aussi loi Rothschild du 3 janvier 1973 où l'Etat a l'obligation de s'endetter auprès des banques privées sur le marché. A l'argument d'obtenir des crédits à moindre coûts sur un marché plus liquide...
    La seconde par l'abrogation en 1994 de cette loi au profit de la BCE du traité de Maastrich..
    La troisième étant la monnaie unique entrée en vigueur en 2002 sans aucun contrôle politique, la gestion de la monnaie étant confiée à des banquiers privés nommés à la BCE.
    La quatrième étant la constitution européenne rejetée par référendum en 2005. C'est bien ce traité de Lisbonne réécrit mot à mot par Sarkozy et le dernier traité de stabilité budgétaire par la la règle d'or et l'immunité des statuts de la BCE qui ont entraîné une crise actuelle de la monnaie et de la dette faramineuse des 17 Etats sans précédent quand la finance américaine spéculative immobilière a la grippe depuis 2007.
    Depuis la monnaie unique nos chefs des Armées successifs n'ont fait que nous trahir passant outre les décisions souveraines du peuple.  Hollande n'a fait qu'entériné le traité de Lisbonne et les derniers traités d'austérités impossibles à tenir dans une conjoncture économique décroissante.

    N'omettez donc pas la génération de la TVA au titre 5 des crédits d'équipements annuels fort justement amputé de ses 20% qui rentre dans les caisses de Bercy mais ne va plus aux équipements de l'Armée.

    Apparemment le chef des Armées a suivi la recommandation que j'ai relaté précédemment à plusieurs occasions sur votre blog « favorable au maintient voire à l'augmentation du budget de la Défense» Dans sa dernière allocution télévisée: «Nous dépenserons en 2014 exactement le même montant qu'en 2013. Nous avons été bien défendus en 2013, nous serons bien défendus en 2014. Et ainsi, ce sera la même somme qui sera donc affectée à l'outil de défense. Pour la loi de programmation..., ce sera la même chose, 2019, ce sera la même chose».

    Si il tient sa parole ; la réalité est que sur 31,4M€ l'inflation n'est pas comptabilisée ce qui implique une diminution de 2% l'an soit 14% de moins jusqu'en 2019...La LPM en prend un sérieux coup et des équipements indispensables passeront à la trappe...Lesquels resteront à déterminer ?
    En attendant un chef qui en soit un en sanctuarisant les dépenses de notre Armée à 2% du PIB, l'on a pas fini de pleurer dans les chaumières...En clair : démerdez-vous à faire les mêmes missions avec 14% de moins !

    La lente descente aux enfers de la France seule contre tous dirait Louvois ou bien suffirait-elle encore à éclairer d'autre monde d'un obscurantisme politique européen grandissant engendrant par son ignorance, son incompétence, la servitude financière mondiale entraînant de facto la révolte des peuples dans la guerre, saignés à blanc par la récession , le chômage, les impôts et les taxes.

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    1. @ Anonyme,

      La création de la monnaie unique a été le dernier grand geste stratégique de la France.

      A l'époque, il s'agissait d'abstraire notre pays de la "contrainte extérieure" qui était perçue comme une contrainte économique absolument centrale. Donc d'importance stratégique.

      Ce choix stratégique historique, puisqu'il supposait de renoncer à un monopole régalien séculaire (battre notre propre monnaie) en impliquait trois autres.

      Parmi ces trois choix, un seul a été énoncé de façon consciente, mais les objectifs fixés n'ont pas été atteints, car ils ont été vécus comme une contrainte apportée à notre façon vasouillarde, mais traditionnelle et typiquement française de gérer les affaires publiques: il s'agit de l'obligation de respecter 3% du PIB d'endettement en flux et 60% du PIB d'endettement en stock de dettes publiques.

      Personne d'autre que nous mêmes n'est à blâmer: notre système d'endettement public supposait de la croissance (environ 3% de croissance pour être soutenable). Mais, au début du XIXième siècle, la France est entrée en phase de "croissance molle" faute d'investissements créatifs (la France a inventé le Bibop, mais pas le le GSM, elle a inventé le Minitel, mais pas Internet, etc).

      Le résultat est une explosion de l'endettement public, puisque nous distribuons plus de valeur que nous n'en créons. Le monde n'y est pour rien: nous n'avons pas été à la hauteur du défi qu'induisait notre propre choix.

      Si l'euro a aujourd'hui une valeur, ce n'est pas grâce à nous, mais à l'Allemagne et à ses excédents commerciaux.

      Parlons des deux autres choix stratégiques qu'il aurait fallu assumer, mais qui sont restés enfouis dans notre inconscient. La monnaie unique, on le sait maintenant car on l'a compris, mais trop tard, impliquait nécessairement:

      - Un renforcement des liens économiques avec l'Allemagne, sur le mode "devenir son premier fournisseur et son premier client".

      - Mener une politique active de protection de notre industrie en développant des filières.

      On a finalement compris, mais avec une vingtaine de piges de retard sur les événements - comme quoi les Français sont d'excellents tacticiens mais des stratèges médiocres - que ces deux choix stratégiques devaient absolument être faits de façon consciente, volontaire et déterminée, sur le long terme.

      Sur ces deux plans, nous avons été nul. Faut pas se mentir.

      Nous en payons le prix, car la connerie, voyez-vous, n'est pas un acte gratuit: la connerie, ça coûte cher.

      Maintenant, on peut toujours se lamenter et continuer dans notre connerie "made in France" en accusant le reste du monde d'être responsable de nos propres erreurs, ou même verser dans le populisme le plus bas de gamme en accusant de tous nos maux les chefs que nous avons pourtant élus (et virés systématiquement en fin de mandat, là oui, nous sommes effectivement constants dans nos réactions).

      Cette façon immature d'aborder notre avenir me navre. En principe, nous avons tous plus d'une paire de neurones connectée dans notre cerveau, il est temps qu'on s'en serve.

      Non?

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    2. tschok ,

      Fort heureusement nous en avons encore entre les deux oreilles ! Comme vous, vous m'en voyez navré de ce constat. Il faut reconnaître à Jospin d' être arrivé à 3% de déficit budgétaire pour embrayer sur la monnaie unique du traité de Maastrich mais évidemment pas sur les 35 heures ! EADS est un bel exemple mais dommage que Merkel ait fait capoter la fusion EADS-BAE Systems 10 ans plus tard, préfigurant une Europe industrielle de la défense ! Et pourquoi la droite qui avait tout le temps d'abroger cette loi des 35 heures ne l'a t -elle pas fait ?

      Schröder, outre -Rhin, n' y est pas arrivé, mais il a engagé des réformes draconiennes à son second mandat qui lui ont coûté sa place. Remplacé par Merkel qui n'a eu que d'autre choix que de poursuivre ses réformes en profondeur ! Cela ne lui a pas coupé le sifflet pour nous critiquer encore dernièrement :"A mon avis, la France va finir par se convaincre qu'on ne peut pas toujours faire de la politique en faisant fi des nécessités économiques". (Neue Osnabrücker Zeitung )
      Le constat c'est qu'il y a eu plus de pauvres en Allemagne qu'en France pendant cette période et que le chiffre n'est pas prêt de s'inverser quand l'Europe se vote la rigueur et des amendes prôné par Merkel. Mais la vie en Allemagne est moins chère pour l'alimentation, l'habillement et les constructions...

      L'ordolibéralisme allemand né de la grande dépression de 1929 et de la montée des extrêmes en 1933 qui a porté au pouvoir Hitler est donc bien différent de notre jacobinisme libéral centralisateur et récurrent depuis l'an II  ! De Gaulle avait bien tenté une décentralisation de type Länders ! Mal lui en prit...Ce fût très mal fait plus tard par Mitterrand, son plus fervent détracteur, qui conserva la pléthore politique inutile et pire l'augmenta ! Quant à l'euro il n'est pas à son niveau ; à 30% de moins l'euroland s'en porterait beaucoup mieux. Mais dites le aux allemands pour qui l'ordolibéralisme exacerbé est devenue une religion extrémiste  !

      La législation étant faite à Bruxelles qui aura le courage de réduire nos institutions ? 1 sénateur par département c'est déjà autant que les USA, 1 député par département, suppression des conseils généraux et des préfectures institué par Napoléon dans le seul but de contrôler par la répression d'éventuelles rébellions... Ce faste hérité de louis le Grand à donc aussi un prix exorbitant mais sert-il encore notre démocratie républicaine je n'en suis pas convaincu.

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  17. Dans le post qui précède Anonyme a bien identifié l'enchainement et effet multiplicateur des quatre erreurs majeures qui nous ont conduit à l'actuelle situation. Certes bien d'autres décisions et non décisions ont joué aussi, notamment en matière de Défense. Mais tant que l'on restera enchaîné dans ces traités mortifaires et pire en déifier les conséquences, quelque soit le pouvoir politique en place sa marge de manoeuvre budgétaire sera fort tenue. Au mieux il pourra accroitre de quelques M€ le budget de la Défense, mais quand à lui faire atteindre rapidement 2 % du PIB !.......

    Bien évidemment et margé la nasse Européenne dans laquelle nous sommes enfermés, il est possible d'entreprendre des réformes structurelles drastiques et là je ne parle pas de la Défense. Nous sommes plombés par une sur administration chronique en terme d'effectifs, surtout aux échelons moyens et supérieurs, cela tant au niveau de la fonction publique territoriale que celle d'Etat ainsi que par une dilution du pouvoir politique : "mille feuilles" des collectivités territoriales.

    Mais toute réforme en ce domaine, même de grande ampleur et rapide, n'aura des répercussions budgétaires notables guère avant quatre ou cinq ans : on ne va pas et on ne peut pas licencier derechef, des centaines de milliers de fonctionnaires ou assimilés. Quand bien même on le pourrait et voudrait, outre la crise sociale en découlant, on ne ferait que transférer à Pole Emploi le coût de ces personnels ( indemnités, stages de reconversions, etc... ).

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  18. Je crois que les plus beaux raisonnemments susceptibles d'être brandis face à la débandade actuelle n'y changeront rien.Il ne s'agit plus, effectivement, depuis plusieurs années, d'expliquer, de convaincre,de démontrer sur le terrain même l'intêrét d'un outil de défense crédible. Puisque le débat est politique et financier et là, le ministère de la Défense est complètement désarmé, de par ses statuts même: pas de droit de grève, pas de syndicats,devoir de réserve.
    L'idéal pour des politiques qui, abhorant le conflit, se tourneront instinctivement vers l'outil de défense chaque fois qu'il faudra affaler les voiles.C'est malheureusement humain.
    A mon sens, tout le reste n'en a plus.
    cordialement

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  19. C'est une question très important et intéressant je crois, mais je ne sais pas les solutions. Est-ce que c'est un peu pareil à la faillite personnelle? Je me demande s'il y a des solutions comme ça aussi.

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