lundi 17 février 2025

Le pacte des flous - Quelles garanties de sécurité pour l'Ukraine ?

En bon homme d’affaires qu’il croit être, y compris quand elles sont étrangères, Donald Trump considère le produit Ukraine comme peu rentable au sein d’un marché, l’Europe, peu porteur. On appelle cela un « poids mort » dans la vieille matrice du Boston Consulting Group, et le conseil est de s’en débarrasser au plus vite pour pouvoir mieux se concentrer sur des marchés plus profitables, comme le Moyen-Orient (qui serait classé comme « dilemme » par le BCG) et surtout l’Asie (« vedette »). Les Américains réduisent donc leurs parts au sein de l’OTAN, tout en conservant une position de contrôle et en obligeant les associés européens à payer plus, notamment pour acheter américain (le BCG parlerait dans ce cas de « vache à lait »), et vendent l’Ukraine à la Russie.

Chacun essaie donc de monnayer le maximum au sein de ce grand marchandage imposé. Du côté ukrainien, où l’on s’efforce de montrer que le poids mort est bien vivant, un des objectifs principaux est d’échanger l’acceptation d’un arrêt des combats, plus ou moins sur les positions actuelles, contre des garanties de sécurité. L’expression « garanties de sécurité » est une manière diplomatique de dire « dissuasion », et « dissuasion » est synonyme de « faire peur ». L’objectif final de l’Ukraine est donc d’avoir un dispositif militaire national et/ou intégré dans une forme d’alliance suffisamment fort pour persuader la Russie qu’une nouvelle offensive de sa part aboutirait à un désastre pour elle.

La première garantie de sécurité d’un État est sa propre armée. L’armée ukrainienne est déjà la plus importante d’Europe, et on l’a vue suffisamment forte pour tenir tête à celle de la Russie, à défaut de pouvoir libérer les territoires occupés. Le problème est qu’au contraire de la Russie, qui n’a que modérément mobilisé la nation, l’Ukraine ne peut maintenir après-guerre son énorme effort et sera obligée de réduire ses capacités militaires. Autrement dit, le rapport de forces militaires relativement équilibré actuellement basculera forcément à nouveau en faveur de la Russie, avec tous les risques que cela comporte pour l’Ukraine ou d’ailleurs les autres nations du voisinage.

Il faut donc trouver quelque chose qui puisse compenser ce futur rapport de forces défavorable. Cela pourrait être l’arme nucléaire, comme Volodymyr Zelensky l’a déjà évoqué. Ce n’est pas impossible techniquement, mais les risques politiques seraient énormes. Il y a peu de chances que la communauté internationale accepte un tel projet, et encore moins, bien sûr, la Russie qui saisirait immédiatement cette occasion pour reprendre la guerre. Il faut trouver autre chose.

L’« autre chose » privilégié par Kiev est l’adhésion à l’OTAN afin de bénéficier de l’article 5 de la charte de l’Alliance atlantique, engageant ses membres à la solidarité en cas d’agression d’un des leurs, et dans l’immédiat d’une structure militaire spécifique de commandement, d’exercices et de plans communs, de procédures d’interopérabilité, etc. Ce n’est pas forcément si protecteur que cela quand on regarde de près, mais c’est déjà beaucoup mieux que les déclarations d’intentions fumeuses du mémorandum de Budapest de 1994. L’Ukraine, suffisamment bonne élève pour s’être engagée massivement en Irak aux côtés des Américains de 2003 à 2008, souhaite intégrer l’OTAN depuis vingt ans. La question a été évoquée au sommet de l'Alliance atlantique à Bucarest en 2008 pour décider de la mettre en veilleuse, ce qui a eu le don à la fois de décevoir Kiev et d’effrayer les paranoïaques de Moscou qui ont décidé d’être plus offensifs, en Géorgie d’abord et en Ukraine ensuite. L'Ukraine a déposé une demande formelle d'adhésion à l'alliance le 30 septembre 2022, et le sujet a été abordé à l’été 2023, avec un nouveau renvoi aux calendes grecques de la part de Joe Biden. Dans l’immédiat, Trump, qui n’a probablement jamais entendu parler des calendes grecques, veut un accord de paix et sait que l’idée d’une adhésion à l’OTAN l’exclurait totalement. À défaut, l’Ukraine pourrait se tourner vers l’Union européenne, qui est également en droit une alliance militaire puisque l’article 42 du traité de l’Union impose à ses membres une assistance plus contraignante que l’article 5 de l’Alliance atlantique. Dans les faits, personne n'est dupe sur la valeur d’un tel engagement, mais la perspective d’une entrée dans l’UE est à peine moins incertaine que celle d’une adhésion à l’OTAN.

À défaut d’alliance, l’administration Trump a proposé un lot de consolation à Volodymyr Zelensky sous la forme du déploiement d’une force en Ukraine, sans troupes américaines et sans bannière de l’OTAN, et surtout sans mission claire, comme s’il s’agissait d’une fin en soi. Dans les faits, soit cette force est destinée simplement à observer les choses en excluant toute idée de combat – comme une force des Nations Unies sous casques bleus – soit elle est destinée à combattre en cas d’attaque russe.

Le premier cas n'apporterait évidemment pas plus de garantie de sécurité pour les Ukrainiens que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) après les accords de Minsk. Son seul intérêt est qu’une force impuissante, oxymore, serait acceptable pour la Russie et qu’elle permettrait à l’Ukraine de sauver un peu la face à défaut de toute autre solution. Cela permettrait également aux nations qui veulent montrer qu’elles font quelque chose « pour la paix » mais sans prendre de risques, de montrer le drapeau et éventuellement, en cas de missions des Nations Unies, de gagner de l’argent. Peu importe au passage le volume de cette force, de 0 à 200 000, puisqu’elle ne servirait à rien, sauf peut-être à mettre dans l’embarras la Chine si par extraordinaire elle décidait d’y participer.

Le second cas est évidemment beaucoup plus utile pour les Ukrainiens mais aussi, forcément, plus problématique pour tous les autres. Concrètement, il s’agirait, a priori pour les seules nations européennes, de déployer des unités de combat le long de la ligne de cessez-le-feu afin de combattre aux côtés des forces ukrainiennes en cas de nouvelle invasion.

S’il y a des moyens disponibles et une volonté, les principaux pays européens pourraient déployer chacun une brigade de 3 à 5 000 hommes renforcés de bataillons de plus petites nations. Au total, si tout le monde était d’accord, on pourrait avoir au grand maximum 40 à 50 000 soldats européens (c’était le volume des forces européennes déployées en Afghanistan) au sein d’unités de combat solides et bien équipées. Dans les faits, tout le monde ne sera pas d’accord à prendre des risques, et si on parvenait à déployer un corps d’armée de 20 000 combattants européens et canadiens, et peut-être même australiens par solidarité historique avec le Royaume-Uni, ce serait déjà extraordinaire. C’est assez peu quand on compare avec le volume des armées russe et ukrainienne qui s’affrontent actuellement, mais suffisant quand même pour résister en attendant des renforts, notamment aériens. Ces brigades serviraient en fait surtout de forces « détonateurs », à l’instar par exemple des bataillons multinationaux déployés dans les pays baltes. S’attaquer à elles entraînerait automatiquement les pays européens fournisseurs dans la guerre, ce qui poserait un énorme dilemme à la Russie. Bien entendu, l’Ukraine serait ravie d’une telle perspective, alors que la Russie ne voudra jamais en entendre parler, continuerait le combat si on en parlait quand même, et activerait tous ses relais d’influence pour la combattre « au nom de la paix ». Ce n’est pas la peine d’envahir l’Ukraine pour l’empêcher de rejoindre une alliance militaire, si des brigades de cette même alliance – même sans bannière – viennent en Ukraine pour la défendre. Si la Russie s’y oppose, les États-Unis s’y opposeront aussi.

Résumons : si une force étrangère doit être déployée un jour en Ukraine, elle ne sera en rien dissuasive face à la Russie et ne servira donc à pas grand-chose, sinon à offrir un « lâche soulagement » à certains et peut-être prodiguer un peu d’aide humanitaire.

Que faire alors ? Outre la continuation de l’aide à l’Ukraine et à son armée sous forme de coopération, les États qui restent encore pour aider vraiment les Ukrainiens n’ont pas d’autres solutions que de proposer une alliance de fait et à distance. Concrètement, il s’agirait d’utiliser les forces aéroterrestres présentes en Pologne et en Roumanie comme force d’action préventive en cas de crise semblable à celle de l’hiver 2021-2022. Dissuader, ce n’est pas simplement déployer des moyens, mais aussi persuader que l’on va les utiliser. Il faudra donc expliquer à tous qu’en cas de nouvelles tensions avec la Russie, comme à l’hiver 2021-2022, et sur la demande du gouvernement ukrainien, cette force serait engagée avec certitude et en quelques jours pour protéger le ciel ukrainien, renforcer les forces terrestres ukrainiennes et placer la Russie devant le fait accompli et le dilemme de l’escalade. Cela demandera quand même quelques moyens supplémentaires, si possible autonomes des Américains peu fiables, une approbation manifeste des opinions publiques, et un peu de courage politique. Pour paraphraser une réplique de La grande vadrouille, c’est là qu’est l’os, hélas !

13 commentaires:

  1. en résumé, comment terminer une guerre quand on avait oublier, au départ, les buts de guerre, OK ?

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  2. Est-ce que les européens ne pourraient pas commence par prendre le contrôle du ciel pour soulager l'usure des bombardements ? Des moyens mais peu d'hommes sur le front.

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  3. J’attendais avec impatience votre analyse sur ce délicat sujet tellement j’apprécie vos analyses.

    A vous lire je me demande si pour aider vraiment l’ukraine le moyen, pour nous européens, n’est pas d’accélérer le processus d’adhesion à l’Europe. Bien entendu il y a un gap immense entre les exigences de conformité aux standards européens et le niveau de l’Ukraine.
    Mais face à la gravité de la situation, à l’axe Trump-Poutine qui évoque tristement Munich, Yalta, nous risquons gros, très gros à ne rien faire.
    Vous avez évoqué l’article 42 du traité de l’union, que j’ignorais, c’est ce qui m’a conduit à écrire ce commentaire.
    Il nous faudrait du courage car cela rendrait Poutine ( et Trump) furieux : nous prendrions un risque certes, mais faible comparé au risque d’être relégués et mis hors jeu définitivement.
    On verrait aussi qui sont les vrais amis de l’ukraine au sein de l’union
    E. Macron devrait demander une réunion d’urgence de l’ensemble des États de l’union et non pas celle d’un groupe restreint comme cela a été le cas aujourd’hui.

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  4. Depuis que le 47ème président des Etats-Unis a retrouvé le bureau ovale, chaque jour malheureusement on a l'impression que le pire est arrivé...mais invariablement le lendemain les choses s'aggravent un peu plus. C'est le cas avec le conflit ukrainien, où les Européens risquent fort un jour de se retrouver face à Poutine comme les Grecs face à Philippe de Macédoine. Alors risque t-on bientôt un Chéronée diplomatique ? Oui. Comment les Européens pourraient-ils envoyer des troupes en Ukraine alors que cela n'a pas été fait avec Biden ? Il faudrait un miracle ou alors un leader européen doté de suffisamment de "virtu", ce ce qui à ce stade revient à peu près au même. A moins que ... l'UE et la deuxième commission von der Leyen puisse être suffisamment réactive. Ce qui rappelons -le a été le cas avec "next generation EU". Mais n'ayons aucune illusion au sujet mauvaises pensées du Kremlin et souvenons nous bien de l'ultimatum russe du 17 décembre 2021. On sait comment l'administration Biden a réagi, mais on ne saura jamais ce que Trump aurait fait. En revanche, ce qui est certain c'est que la nouvelle administration américaine soutient ouvertement dans l'UE des partis politiques ... moscoutaires.
    Toutes choses étant égales, tout semble se passer comme si géopolitiquement la dystopie de Philippe Roth, le complot contre l'Amérique, devenait réalité.

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  5. La Russie n'a aucune concession à faire pour le moment dans la mesure où elle continue à progresser, lentement mais surement. Faut-il en conclure que pour stopper durablement les forces russes, on doivent engager nos troupes, quitte à ce qu'elles soient sous couleurs ukrainiennes, à la façon des légions étrangères de la guerre d'Espagne ?
    Avec les négociations qui s'annoncent entre USA et Russie, je ne vois pas ce qu'il adviendrait de l'Ukraine en tant que pays indépendant, et sans aucune assurance que la Russie ne revienne pas à la charge plus tard, surtout si elle szerait destinée à rester hors de l'OTAN.

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  6. Tout celà est loin d'être simple. De toute manière un traité n'est valable que jusqu'à sa prochaine dénonciation par les faits...

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  7. L'Ukraine pourrait prendre exemple sur Israël avec un service long et des réservistes entraînés.

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  8. Un des articles les plus synthétiques et instructifs que j’ai pu lire sur l’Ukraine, merci!
    Choisirons nous le désohonneur? Cela me semble hélas bien parti. J’ai le sentiment que pour la plupart des français, la guerre en Ukraine pourrait se dérouler sur Mars ce serait la même chose. Sans compter les puissants relais d’influence de Moscou, qui ne se reconnaissent pas comme tel bien sûr mais comme voulant « la paix ». Surpris récemment de voir l’opinion du général Jean loup Chrétien sur le réseau LinkedIn.
    J’habite en Allemagne, à Leipzig donc bien à l’Est, les gens ici aussi n’en ont rien à faire, pourtant l’Ukraine est à 1h15 de vol!
    Les politiques me semblent sur ce sujet et dans nos deux pays plus à la hauteur que.. nous, la population.

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  9. L'Ukraine va s'équiper en nucléaire, qu'on le veuille ou non.

    Sachant qu'ils ont le matériel fissile, la compétence a court terme et de quoi faire des porteurs décents. Ils ont surement défriché le travail en attendant.

    Ils auront de quoi frapper des millions de russe assez vite (l'immense majorité est à moins de 1000km) ce qui va rétablir l'équilibre de la terreur.

    Et quand on sera devant le fait accomplis, les pays baltes applaudiront et on aura pas vraiment le choix que de dire oui. La Corée, Taiwan et le Japon suivront rapidement.

    Trump aura mis un clou dans le cercueil de la non proliferation.

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  10. Voici enfin une présentation réaliste de la très mauvaise situation de l' Ukraine et de l'union européenne . En Janvier 2029 Trump sera parti , et JD Vance sera le nouveau president . Trump aura pris le controle du Groenland moyennant un referendum et l'achat des voix de ses habitants ( 1 M.$ par votant soit environ 35 Mds $ c'est un cadeau ) et ni le Danemark ni l' OTAN ni l' UE n'auront réellement bougé . Alors la Russie - renforcée par ce viol manifeste de l'autre puissant , reprendra sa guerre , elle aura reconstitué son arsenal en chars et autres moyens détruits . L'objectif russe sera la region centre sud où sont les réserves de terres rares . 50,000 soldats européens ne tiendront pas car l'opinion est contraire à tout engagement proche ( au contraire des engagements lointains exotiques en Afghanistan , Iraq etc...) . Le concept proposé " pacte des flous " est une ligne élastique qui n' est ni agressive militairement ni contraignante politiquement . Il faut revenir au concept de zone neutre imaginé par Kissinger et Kennan , zone neutre de la Mer Noire à la Baltique donc Ukraine-Bielorussie-Lituanie bien que je doute qu' elle accepte de sortir de l' OTAN et que la Biélorussie sorte de l'emprise russe . Il est bien trop tard pour songer à ce projet . Laquelle OTAN sera déjà vidée de sa substance par le supreme dédain américain . In fine l' Ukraine devrait se fédérer - rapidement - avec la Pologne, et l' Allemagne. Si ces trois pays préfèrent rester désunis la Russie aura conquis la moitié de l' Ukraine .

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  11. En effet pas simple, l'exemple de la zone démilitarisée entre les 2 Corées est un indicateur, mais la longueur de la DMZ devra atteindre plus de 2000 km, une ligne défendu par des gardes frontières, en 2e lignes une armée Ukrainienne moderne et mobile et en arrière force UE de contre attaque , mais là, il nous faut 3 corps d'armées mécanisés de 25 000 hommes (Allemand-Hollandais, Franco Belge, Anglos scandinave) une Force Aérienne Tactique et un corps logistique. En plus bien maintenir une brigade en Estonie (GB) , Lettonie (Canadien) , Lituanie (Allemagne) Une armée Polonaise puissante, Une Armée Roumaine améliorée avec un 4e Corps de l'UE (Espagne-Italie) , il faudra essayer d'avoir un 5e corps UE avec la Slovaque, Hongrie, Tchéquie, Autriche. L'Irlande, le Portugal auront une Brigade en Grèce et en Bulgarie .....

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  12. Il semble acquis que Trump va laisser tomber l'Ukraine, et donc l'Europe, avec une vague vision géostratégique d'un partage du monde entre 3 "puissants" : Etats-Unis, Russie et Chine, façon empires avec leurs vassaux...
    Il est plus difficile de comprendre les véritables raisons pour lesquelles il fait cela, mais comme souvent, quand on ne comprend pas, il faut chercher du côté de l'argent. Et de ce côté, il y a des raisons personnelles au clan Trump, mais il semble y avoir aussi des raisons plus profondes : les USA ne sont en réalité déjà plus la puissance dominante du monde, et les roulements de mécanique de Trump ne servent en réalité qu'à masquer cette réalité, à savoir :
    - qu'en parité de pouvoir d'achat, les Etats-Unis ne sont que 3ème puissance mondiale, derrière la Chine... et l'UE !
    - que les Etats-Unis ont une dette abyssale, qui s'approche des 35000 milliards de dollars, et engendre près de 900 milliards de $ de paiment d'intérêts annuels, et un déficit public qui s'élève à 6,4% de leur PIB ;
    - que ce sont ces raisons qui ont conduit à un vaste programme de réduction des dépenses (équipe DOGE de Musk) et à un objectif affiché de réduction des dépenses militaires, même si en réalité ces deux objectifs semblent en réalité impossibles à atteindre...
    Bref, les Etats-Unis ne sont plus la puissance dominante du monde, et le vote à l'Assemblée de l'ONU le démontre.
    Du coup, la question essentielle pour l'Europe devient celui de sa "puissance", c'est-à-dire de sa souveraineté militaire et de sa dissuasion nucléaire.
    Il serait intéressant que vous écriviez un article sur ce sujet, en nous éclairant en particulier sur :
    - les domaines de compétences critiques où nous sommes déficients et dépendants des États-Unis : renseignement, systèmes de commandement, systèmes et technologies de communication (GPS, Internet, Starlink...), systèmes d'armes, effectifs militaires...
    - les problèmes de redondance et de concurrence entre fournisseurs et pays européens (par ex. concurrence au sein du programme SCAF...) : apparemment, la somme des budgets de défense européens dépasse 300 milliards de dollars, mais ne nous permettrait pas de tenir plus de 15 jours ou 3 semaines dans une guerre de haute intensité telle que celle qui se déroule en Ukraine ! Comme expliquer cela ? Et surtout, comment y remédier ?
    - les problèmes d'indépendance et de souveraineté dans un cadre de coopération européenne.

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  13. Dépeuplée et presque entièrement mobilisée (les jeunes de 18 à 30 ans ne le sont pas encore), l'Ukraine est engagée dans une guerre existentielle totale ou son existence est en jeu. Son économie et son industrie sont détruite, et sa viabilité en tant qu'Etat est en question. Entièrement dépendante de ressources extérieures économiques et militaires elle n'a aucune espèce d'autonomie ni de souveraineté.
    L'arrêt de l'aide américaine devrait dés le moment où elle se produira, déclencher un compte à rebours qui s'achèvera par la défaite complète de l'armée ukrainienne.

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