Réédition d'un post de 2013
+ ajout d'une remarque sur Carlos Ghosn
Dans le cycle des Princes d’Ambre de Roger Zelazny, les princes
d’Ambre se déplacent dans l’univers comme bon leur semble grâce au pouvoir de la Marelle. Avec le
Logrus, leurs ennemis des Cours du chaos ont le pouvoir inverse de faire venir
à eux ce qu’ils veulent. D’un côté, de riches bénéficiaires d’une sorte d’hyper-mondialisation.
De l’autre, de pauvres êtres mais qui disposent d’un accès inédit à
l’information et à la création.
Dans notre monde, c’est le
pouvoir des princes d’Ambre qui s’est exprimé en premier grâce à la suppression
des frontières et règlements qui entravaient la circulation des capitaux. Ces
heureux grands actionnaires et grand patrons (également actionnaires), auxquels
se joignent des vedettes et quelques rares entrepreneurs, ont récrée la classe
hyper-capitaliste de Marx en y ajoutant le kérosène (Carlos Ghosn dort en
moyenne 100 jours par an dans un avion). Ces riches nomades parlant anglais ont
captés, parfois avec mérite mais surtout en se contentant de naître, la plus
grande partie de la richesse créée depuis le début des années 1990, tout en
rendant le moins possible aux Etats et donc à la collectivité.
Et puis est apparu le
Logrus sous la forme d’une information disponible à un niveau
inédit. Dans La longue traîne, Chris Anderson a décrit comme la
démocratisation croissante des nouvelles technologies de l’information a
autorisé une extension de l’offre économique avec la création d’une multitude
de petits producteurs qui sont venus concurrencer les sociétés déjà installées.
Sur une courbe d’une loi statistique, avec la production d’effets en ordonnée
et le nombre des « effecteurs » en abscisse, cela se traduit pas un
tassement de la « tête », les quelques grosses organisations, et
l’allongement sans fin de la « traîne », les petits groupes, de plus
en plus nombreux et de plus en plus petits. Cela a commencé dans l’espace culturel lorsqu’on
a constaté que les produits sélectionnés ou fabriqués par les grandes Maisons se
vendaient moins. Le nombre de disque d’or et de platine diminuait constamment
et il devenait de plus en plus difficile pour un film de dépasser le seuil de
rentabilité.
D’autres phénomènes
étranges apparurent ensuite dans le champ politique. L’accroissement
soudain de la capacité à créer et diffuser des idées est souvent porteur de
déstabilisation. L’invention de l’imprimerie en Europe a favorisé le
développement du mouvement Protestant avec toutes ses conséquences. Au XVIIIe siècle,
la création des journaux a joué un grand rôle dans la capacité des
Révolutionnaires français à agiter les idées et à mobiliser les foules. Depuis
la généralisation du réseau Internet, la distribution de l’information de toute
sorte s’est également modifiée, les grands médias ont vu leur audience diminuer
au profit d’autres canaux, blogs, réseaux sociaux, etc. plus réduits mais
nombreux. La miniaturisation des machines jusqu’aux smartphones a également
permis à cette information abondante d’être portable. La capacité de
contestation et de coordination s’est accrue. Dans la même année 2005 en
France, grâce au Logrus de parfaits inconnus comme Etienne Chouard contestaient
avec succès le projet de constitution européenne porté par presque tous les princes
politiques et médiatiques du pays puis des bandes dispersées
parvenaient à s’organiser pour déclencher des émeutes dans les grandes
banlieues. Hors de France, toutes les « nouvelles guérillas » ont été
et sont toujours dopée par le Logrus ainsi que les foules du « printemps
arabe ».
Dans le monde occidental,
la classe dirigeante est prise, d’une part, entre la rapacité des Princes
qui, en captant les revenus de la mondialisation et en cachant une grande
partie, ont réduit les entrées fiscales et, d’autre
part, la contestation par le bas de leur monopole de réflexion. Les moyens d’action
des Etats se réduisent. En France, on consacre moins de 3 % de la richesse aux
ministères régaliens contre 4,5 % en 1990 et 6,5% en 1960. Cette réduction s’accompagne
aussi de centralisation et de bureaucratisation, sous prétexte de
rationalisation, et donc aussi d’une rigidité accrue. Leurs organes de
réflexion sont de plus en plus réduits et contrôlés, alors que le Logrus offre
de plus en plus de souplesse et de capacités aux membres des Cours du chaos. Les
Etats occidentaux sont de plus en plus condamnés à être obligé de réagir à des événements surprenants, chez eux ou ailleurs, avec des moyens de plus en plus
réduits et rigides, jusqu’à un horizon inconnu.
Bonjour Monsieur Goya,
RépondreSupprimerje vois où vous voulez en venir...
Pour le monde, je n'ai pas la prétention de connaitre la solution.
Pour la France, c'est autre chose!
La République française est bien conçue avec sa devise "L-E-F".
Avec le temps, elle s'est pourrie car les français ont (trop) laissé faire.
Les députés ne représentent plus "le peuple" mais des partis politiques dont l'électeur de base n'a rien à faire, d'où l'abstention.
Le Président est devenu Roi absolutiste qui peut faire la guerre à qui, quand et où il veut avec l'assentiment de sa majorité-godillot.
Il lève les taxes qu'il souhaite pour payer sa fête et quand le populo s'insurge, il dit que les gaulois sont réfractaires; ne comprennent rien. Des c..s, quoi!
La France est surtaxée, n'en déplaise au Roi. Suffit!
Je suis comme eux, je ne veux pas d'assistanat, je ne veux pas l'aumône.
Je veux vivre de mon travail... en paix. N'est ce pas trop compliqué ou trop simple pour des esprits tordus?
Dans ce cas, drapeau tricolore et chant de guerre pour l'armée du Rhin.
Cordialement
Les Princes d’Ambre d’Extrême-Orient ont bien compris qu’ils devaient censurer le Logrus pour se maintenir, tout en échangeant cette coercition contre la promesse d’enrichir les classes moyennes.
RépondreSupprimerLes Princes d’Ambre occidentaux espéraient contrôler le Logrus en imposant un monde orwellien, où les voleurs s’appellent des premiers de cordée, le pillage généralisé la rigueur, et les nouvelles classes paupérisées les fainéants et/ou les assistés.
La version extrême-orientale se maintiendra tant que les fruits de la croissance seront suffisamment nombreux pour être partagés. La version occidentale se désagrège et ne tient plus qu’au mince fil de la légalité, la légitimité étant définitivement perdue.
Bonjour,
RépondreSupprimerEn 1974 l' état accaparait 40% du PIB contre 57% aujourd' hui. La vérité est que depuis Mitterand les français pensent qu' ils vont travailler toujours moins et continuer à bénéficier de services gratuit. Il suffit d' aller en Suisse pour comprendre que nous avons tout faux
Tss-tss.
RépondreSupprimer57% est juste une valeur rapportée au PIB, cela ne veut pas dire que c’est une part du PIB prélevé, ni qu’il reste 43% au secteur privé.
L’économiste Christophe Ramaux montre que si l’on applique la même méthode de calcul à la dépense privée des ménages et des entreprises, cette dernière s’élèverait à plus de 200% du PIB !
Le parcours de Christophe Ramaux est édifiant, UNEF, Ligue Communiste Révolutionnaire, Parti de gauche, France insoumise et maintenant je ne sais plus.......Bref faire confiance à ce type d' individu est suicidaire.
Supprimerou salutaire !
SupprimerDe Asimov à Zelasny, lisez ou relisez les grands SciFi des années 50>70, vous serez surpris de leurs prévisions sur notre société où informatiques/robots, sociétés et consommations bâtissent leurs contradictions.
RépondreSupprimerUne courte nouvelle fin 50 : On connecte tous les Ordis du monde, on centralise tout et on pose une question à la machine : "Dieu existe-t-il ?" - "maintenant oui !"
Une grande partie de nos allocations profite non pas aux plus nécessiteux, mais aux mieux renseignés ou aux plus habiles. La première cause est la complexité de notre système social qui encourage l' assistanat et la fraude. De plus ce système demande demande une multitude de fonctionnaires pour son fonctionnement. La France devrait faire marche arrière et démanteler l'État-providence pour revenir aux solidarités directes et spontanées : famille, voisins, charité, etc.
RépondreSupprimerBonne idée que de faire appel à la charité ou à la famille lorsqu’il s’agira de collecter une centaine de milliers d’euros pour se voir guérir de son cancer !
Supprimer@ Bernard Sanz
RépondreSupprimerComme c’est étrange, vous avez omis de préciser qu’il est également maitre de conférence à l’université Paris I et chercheur au Centre d'Économie de la Sorbonne. Un oubli sans doute ?
Ne jamais oublier que baisser les dépenses publiques a toujours des effets très concrets sur les pensions de retraite, les infrastructures, les services de santé, le remboursement des médicaments, la défense… Tout comme l’inverse qui consiste à diminuer la fiscalité sur les plus hauts revenus (ce qui manifestement, comme vient de le prouver Monsieur Ghosn, ne suffit pas à rassasier des individus qui « gagne » plus de 15 millions d’euros par an).
Désolé, mais les Princes d’Ambre ont perdu la bataille idéologique.
Tout le monde voit bien maintenant que la dette publique n’est qu’un épouvantail pour justifier des politiques d’austérité qui détruisent peuples et nations en ne profitant qu’à une infime poignée de privilégiés.
Pol Pot a lui aussi fréquenté les bancs de la Sorbonne, tout ça pour dire qu'avoir un idéal marxiste ouvre beaucoup de portes dans l' enseignement, dois je vous rappeler que 80% des enseignants votent à gauche ???. Vous confondez les causes et les conséquences, les politiques d’austérité ne sont pas la cause mais la conséquence de la mauvaise gestion qui s' est accélérée avec Mitterand. Ce qui détuit les peuples ce sont la démagogie, le clintélisme et le laxisme des gouvernants. Nous ne sommes pas un pays neo, ultra, méga ou giga libéral mais simplement social clintéliste ou on se fait élire en achettant les électeurs organisés en groupe de pression grâce à l' aide sociale et aux privilèges que l' on accorde. On parle du patron de Renaud mais personne ne mentionne la dette de la SNCF de 50 milliards d' euros pris en charge par l' état. Si Juppé n' avait pas reculé en 97 devant les cheminots on en serait pas là.
SupprimerBien entendu, des gens qui contestent chiffres à l’appui (Christophe Ramaux fait partie du collectif des économistes atterrés) la folie des orientations macro-économiques actuelles ne peuvent être que des marxistes admirateurs de Pol Pot (et de Chavez, n’oublions pas Chavez je vous prie).
SupprimerLes politiques d’austérités et les « réformes » qui vont avec, sont la manière pour de puissants intérêts privés de s’accaparer la richesse des nations. Comment ? Mais par la dette bien sûr ! Est-il encore besoin de rappeler que l’état français est en déficit depuis la fameuse loi de 1973 lui interdisant de s’endetter auprès de sa propre banque centrale, sans avoir à verser d’intérêts ? Est-il nécessaire de préciser qu’obliger l’état à s’endetter sur les marchés, c’est l’obliger à payer des intérêts auprès de banques privées qui réalisent ainsi des profits colossaux, puisque effet de levier oblige, elles prêtent des sommes qu’elles ne possèdent même pas en totalité ? Ainsi depuis 1978, la dette publique a-t-elle était multipliée par 27 !
Et bien entendu, en parallèle du pillage des richesses des nations par les marchés, il convient de rappeler la méthode mise en place pour privatiser les services publics : les détruire par petits morceaux afin de les affaiblir et pouvoir ainsi, au prétexte d’une inefficacité soigneusement construite, les vendre pour beaucoup moins que leur valeur réelle.
À noter que la phase de destruction n’est pas systématiquement nécessaire, ainsi l’infrastructure autoroutière était en très bon état, et payée par le contribuable, quand elle fut vendue à prix d’ami. Ainsi en 2016 Vinci Autoroutes affichait des bénéfices en hausse sur un an de 28,5% (1,75 milliard d'euros) et des dividendes en progression de 88,5% (près de 4 milliards d'euros !)… pendant que l’automatisation des péages supprimait des postes et que les tarifs pour l’usager augmentaient !
Quant à parler de gouvernants, c’est encore faire trop d’honneur à des gens qui ont soigneusement déconstruit le pouvoir politique pour le soumettre à la toute-puissance des marchés et des traités européens. Mitterrand n’avait pas raison sur tout, loin s’en faut, mais au moins peut-on lui rendre justice et reconnaitre l’exactitude de sa pensée lorsqu’il disait qu’il n’y aurait plus que des comptables après lui.
« Il n’y a que deux manières de conquérir une nation, l’une est par les armes, l’autre par la dette » John Adams
Les politiques d' austérités ne s' appliquent pas à tous les pays, seuls ceux qui ont été mal gouverné y font face. Le dernier gouvernement vraiment responsable, prévoyant et courageux fut celui de Raymond Barre à la fin des années 70, c ' est grâce à lui que la France résista aux deux chocs pétroliers. Finallement la France ne se portait pas si mal à cette époque, Le chomage de masse n’ existait pas, celui des jeunes était de 4 % contre 24% actuellement, les impôts et les dépenses étaient modérés, la dette maitrisée et les riches dépensaient l' argent en France. A cette époque on pouvait sortir le soir sans mettre sa vie en danger, les voyoux avaient peur de la police, les banlieues n' étaient pas des zones de non droit, les profs n' avaient pas peur de la violence physique des élèves, les communautés ne se haïssaient pas et le vivre enssemble était une réalité ……Certes on travaillait 40 heures et on avait moins de vacances. Bien pire que le premier choc pétrolier de 1973 fut le premier choc socialiste de 1981. Démagogie et clientélisme remplacèrent responsabilité et intérêt national. Pour arroser sa bonne clientèle electorale la gauche a d' abord vidé les caisses puis emprunté comme jamais. L'objectif inavoué des idologues de gauche a toujours été d'accroître la dépendance des citoyens à l' état et ceci afin de les attirer au momment des élections. D' un peuple besogneux, prévoyant, responsable peu enclin à demander de l' aide sauf catastrophe on est passé à un peuple d 'irresponsables et d' assistés chroniques. Mais le pire c' est que ces pillars ont contaminé partout la culture politique de la démagogie, du clientélisme, du laxisme et de la lacheté contagiant même la droite. 35 ans plus tard nous en payons les conséquences: chomage de masse, misère de masse, violence de masse, analphabétisme de masse, spoliation fiscale de masse, immigration de masse et émigration de masse. Mais rassurez vous, la gauche n' assumera jamais une quelconque responsabilité de ce fiasco.
SupprimerLa crise des années 1970 a servi de prétexte pour engager le tournant libéral puis le pousser à son paroxysme actuel. C’est dans ce contexte que furent déréglementés les marchés financiers et que le coût du travail devint l’alpha et l’oméga de la compétitivité. Ainsi, pendant que les dividendes du CAC40 s’envolent (la notion de coût du capital n’existant curieusement pas), les cohortes de chômeurs favorisent-elles la baisse continue des salaires et la multiplication des travailleurs pauvres. Une spirale mortifère pour l’ensemble de la société, puisqu’un travailleur français, même très pauvre, n’aura jamais un salaire aussi « compétitif » que celui d’un travailleur de pays pauvres. Quant à être compétitif face aux robots travaillant 365/365 et 24/24…
RépondreSupprimerCette politique ne doit rien à une soi-disant mauvaise gestion de gouvernements qui seraient tous plus nuls les uns que les autres au point d’avoir multiplié la dette publique par 27 depuis 1974. Bien au contraire ! il s’agit d’une politique délibérée consistant à s’approprier les fruits de la croissance au seul profit d’une poignée.
Ainsi, si depuis 1974 le PIB du pays a été multiplié par un facteur 10, l’entrée sur le marché du travail et les conditions de vie que peut espérer un jeune de 2018, n’ont plus rien à voir avec celles qu’ont connu ses parents pourtant moins bien diplômés en moyenne.
Il n’y a pas de secret, puisque nos si mal nommées élites copient le modèle étatsunien, elles obtiennent le même résultat : une explosion indécente de richesses pour quelques-uns et la précarité généralisée pour tous les autres. Ainsi que son corollaire logique: l’augmentation de la violence, de la guerre du tous contre tous, et l’effondrement de la nation dans le communautarisme et le séparatisme sociale.
Et malgré votre évidente rage contre la « gauche », force est de constater qu’il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de cigarette entre les politiques macro-économiques suivies par les gouvernements des uns et des autres. Nous pouvons toujours changer nos gouvernants, mais nous ne pouvons plus changer leur politique…
Rage, qui comme il se doit, vous aveugle et disqualifie vos arguments en les transformant en insultes urbi et orbi lorsque vous écrivez : « D'un peuple besogneux, prévoyant, responsable peu enclin à demander de l'aide sauf catastrophe on est passé à un peuple d'irresponsables et d'assistés chroniques »
No comment.
En élisant le socialiste Mitterand les français ont choisi la route la cervitude. Déresponsabilisés, infantilisés, les français se comportent comme des animaux domestiques qui doivent tout à leur maitre l' état. Les français ont vendu leur liberté contre l' obeissance, la servitude. Vous parlez de système libéral, quelle vaste plaisanterie. L’état , les syndicats ( a travers le paritarisme ), les régions, les communautés de communes ,les communes , contrôlent tout . L’état a des participations dans plus de 700 entreprises des services marchands et si on faisait le compte des entreprises privées qui travaillent pour ces centres de décisions vous seriez surpris.. la moindre baisse budgétaire les mets en péril.
SupprimerNous vivons dans un société administrée ou la part laissée a l’initiative personnelle est très limitée. Et puis par qui sommes nous informés ??? par la presse largement subventionnée . Les journalistes ?? 80% votent à gauche. Les artistes ??? pareil, les enseignants??. Vous parlez de la finance mais qui sont les meilleurs alliés des financiers sinon tous ces gouvernants démagogues qui doivent emprunter des sommes faramineuses pour maintenir touit ce système d' assistanat généralisé.
Eh bien, quelle haine de vous-même et de votre peuple vous avez ! Voilà qu’après avoir traité les français «d’irresponsables» et «d’assistés chroniques» vous en venez à les appeler des animaux !
SupprimerEt non content de faire reporter sur les victimes le crime de politiques néolibérales - qui sont en train comme nous le voyons tous de faire exploser la société - vous essayez de les diviser en écrivant qu’une partie d’entre elles sont des complices objectifs. À l’insulte vous rajoutez donc sciemment la désignation de boucs émissaires afin d’hystériser le débat et de rendre impossible toute vision objective de la situation.
Mais les faits sont têtus et l’actualité nous offre avec Monsieur Ghosn un exemple qui n’est plus caricatural mais désormais banal, de ce pilage généralisé. Seules 445 personnes font partie des conseils d’administration des entreprises du CAC 40. Et 98 d’entre elles détiennent au total 43 % des droits de vote. Cette consanguinité expliquant pourquoi les rémunérations et les dividendes s’envolent. Les 33 sociétés sur 40 ayant publié leurs résultats sur les 6 premiers mois de 2018 ont déjà accumulé 43,5 milliards d’€ de résultat net. En parallèle l’étude Ricol Lasteyrie-EY (repaire d’infâmes trotskistes), révèle seulement 11 milliards d’€ d’investissements pour l’ensemble des groupes du CAC 40, le plus bas niveau depuis 12 ans. Pendant que les mesures d’allégements fiscaux dont bénéficient ses groupes sont chiffrées quant à eux à plus de 100 milliards d’euros depuis la mise en place du CICE, tandis que la suppression de l’ISF et la réforme de l’impôt des revenus mobiliers permettent au 1% les plus riches de bénéficier de 4,5 milliards d’euros, et que les plus riches des plus riches, soit 5.034 foyers fiscaux, ont économisé à eux seuls 1,27 milliard d'euros.
Mais bien entendu comme 1 euro d’impôt payé et encore un euro de trop, encore faut-il retirer des caisses de l’État une centaine de milliards par an de fraude fiscale. Des sommes à mettre en parallèle avec le salaire de début d’un professeur des écoles (bac+5 quand même pour être titularisé), qui est en moyenne de 1584€ brut.
On peut se demander, en conclusion provisoire, comment certaines victimes de ce pillage généralisé en viennent à se considérer comme les responsables et à se déprécier au point qu’elles en viennent à se haïr et à haïr leur propre pays ? Peut-être l’explication tient-elle en partie à une presse détenue à plus de 95% par des milliardaires ? Sur le lien ci-dessous, on notera que le premier bénéficiaire des subsides de l’état est le brûlot contestataire Aujourd’hui en France, suivi sur le podium par deux titres appartenant à des milliardaires.
Bref, non seulement les milliardaires échappent légalement à l’impôt, mais en plus celui des classes moyennes précarisées participe à financer leur propagande…
https://actufinance.fr/actu/aides-journaux-subventions-presse-6967604.html
Ce que vous appelez néo libéralisme est en fait du capitalisme de connivence ( crony capitalism), ce terme désigne une économie dans laquelle la réussite dépend des relations avec le pouvoir. Le libéralisme qui par définition empêche cette connivence avec le pouvoir préconise la séparation entre le pouvoir politique, judiciare et économique. Si la France était néo, ultra, giga libérale l' état ne s' occuperait que de ses missions régaliennes ( armée, justice et +/- enseignement et santé). Je ne vais vous apprendre que l' état détient du capital dans des grands entreprises du CAC 40 comme Orange, PSA, Renaut.....le néolibéralisme n’est qu’un mythe pour penseurs de gauche ou d’extrême-droite, il entretient la théorie du complot, d' ailleurs on retrouve le néolibéralisme derrière chaque mouvement cherchant à déstabiliser la planète. Il n' y a qu' entendre Mélanchon et MLP s' qui comme des perroquets prononcent ce vilain mot toutes les 10 secondes.
RépondreSupprimerLa France pratique effectivement le capitalisme de connivence, tout comme le Japon d’ailleurs et il faudrait être bien naïf pour penser que Carlos Ghosn a été évincé pour de simples questions de principe.
SupprimerCeci dit, il ne vous aura pas échappé que l’économie de chaque pays est insérée dans une toile globalisée et financiarisée, un monde qui n’a plus qu’un très lointain rapport avec l’époque de Raymond Barre. Nous en sommes maintenant arrivés à un tel niveau de déconnexion entre la finance et l’économie réelle que les actifs détenus par BNP-Paribas dépassent le PIB français…
Avec des effets très concrets, puisqu’il est devenu absurde d’investir dans l’économie réelle là où le casino boursier vous offre des perspectifs de gains autrement plus mirobolantes.
Cette réalité porte un nom, le néolibéralisme, et elles s’appuie sur les hubs des paradis fiscaux où tout le monde, de Poutine à Erdogan, des milliardaires de l’Ouest à ceux de l’Est se retrouve.
https://www.sudouest.fr/2017/03/27/paradis-fiscaux-cinq-banques-francaises-denoncees-par-une-ong-3313500-705.php
Alors je ne doute pas un seul instant que dans le monde rêvé des bisounours le libéralisme soit une très belle théorie, mais dans la réalité c’est le néolibéralisme qui domine les états. La preuve, entre mille, étant que l’État français n’envisage pas ses participations dans les grandes entreprises comme un levier permettant une vision industrielle à long terme, mais comme une simple possession d’actifs que l’on peut garder ou céder en fonction d’une politique courtermiste.
C’est même là, dans cette croyance mortifère en la toute-puissance des marchés, que l’on trouve la meilleure définition de ce qu’est le néolibéralisme. Non pas un regroupement d’encagoulés complotant pour déstabiliser la planète, mais un regroupement de bandits voulant maximaliser à tout prix leurs profits tout en se lavant les mains des conséquences.
Mon cher RB : brillantes vos analyses mais je crains qu'elles ne suffisent pas à convaincre les opinions fermées pour lesquelles tout est de la faute de ces sales pauvres qui touchent le RSA et se vautrent dans le stupre et la volupté. Quant aux gens de gauche n'en parlons pas, depuis Vercingétorix tout est de leur faute !
SupprimerUn bel aperçu de ces mentalités fermées qui ont plus d'opinions que de désir d'analyses :
- "Vichy et les juifs" - nouvelle ré-édition 2017 - R Paxton
- "l'étrange défaite" - Marc BLOCH
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SupprimerPuisque vous parlez de Vichy, la gauche a bien participé je pense.... Parmi les personnalités du régime de Vichy (Bousquet, Darlan,…) et de la collaboration éhontée au 3ème Reich (Doriot…), nombreux sont ceux qui viennent de la gauche et qui ont milité avant-guerre au sein de la LICA (future LICRA), ou au moins manifesté bruyamment contre l’antisémitisme... Dans l’entre-deux guerres, c’est bien l’ultra gauche pacifiste qui ne cessera de réclamer le désarmement unilatéral de la France se gardant bien de s’alarmer du réarmement massif de l’Allemagne… C’est bien la Chambre des Députés majoritairement socialiste et radical-socialiste qui donne les pouvoirs constituants à Pétain le 10 juillet 1940. Pourquoi donc tant de dreyfusards et d’anciens philosémites gravitent-ils autour de Vichy ? Attraction pétainiste probablement… Qui donc organise les rafles anti-juives de 1942 à la demande de Laval si ce n’est René Bousquet, radical-socialiste qui s’était déjà chargé de la répression des ligues factieuses nationalistes de 1936 sous les ordres de Salengro, Ministre de l’Intérieur du Front Populaire… On continue ??? Sartre prendra la place d'un professeur juif, interdit d'enseigner par les lois de Pétain.
SupprimerPétain avait cet image du père protecteur dans le désastre; peu ont vu son rôle crucial dans la préparation du désastre : nommé à tous les hauts postes de la défense de l'entre-deux guerres, il fut le grand protecteur de la désastreuse stratégie de Gamelin. Tout le monde a plongé derrière cette figure tutélaire, gauches, centristes et droites, les fonctionnaires, police et gendarmerie... lisez Paxton et Bloch, ça fait peur !
SupprimerLe pillage des États s'appelle la stratégie "starve the beast". https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Starve_the_beast
RépondreSupprimerRappelons que sans évasion fiscale, il n'y aurait pas de déficit public.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2017/02/15/s-il-n-y-avait-pas-d-evasion-fiscale-il-n-y-aurait-pas-de-probleme-d-equilibre-des-finances-publiques_5080151_823448.html?fbclid=IwAR0HRnIN64pNgWe_6spTjCczJ-OcZyewYIoEMiEXX8MivsUrA7ZZWo1kTks
Et que nos enfants vont avoir des ennuis beaucoup plus graves et violents: https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/11/23/dans-quatre-decennies-l-homme-cherchera-d-abord-de-quoi-se-nourrir-et-de-quoi-boire_5387243_3232.html?xtmc=humanite_nourrir&xtcr=2
Enfin, ce n'est pas grave, continuons de faire l'autruche:
https://www.franceinter.fr/economie/les-hauts-fonctionnaires-dans-les-pantoufles-de-la-finance
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/11/21/macron-met-la-haute-fonction-publique-sous-pression_5386473_823448.html
https://www.lepoint.fr/politique/117-senateurs-sont-soupconnes-d-avoir-detourne-8-millions-d-euros-13-10-2017-2164246_20.php?fbclid=IwAR1bjZht8cJYp-rjcCquEncDAeeMBMM0PmtMwM89RrNrk8cfReg56zYzCvc#xtor=CS2-259
Après eux, le déluge...
"Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure".
L'Europe se met dans la position de la victime dans la guerre économique. Le futur sera compliqué.
RépondreSupprimerhttps://infoguerre.fr/2018/11/strategie-americaine-limiter-lindustrie-technologique-chinoise/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Infoguerre+%28Infoguerre%29
A propos d'acteurs.. petit lien intéressant:
RépondreSupprimerhttps://www.cf2r.org/actualite/monde-ou-en-sont-les-salafistes-jihadistes/
Bonjour Mon Colonel,
RépondreSupprimerJe réagis à votre "En France, on consacre moins de 3 % de la richesse aux ministères régaliens contre 4,5 % en 1990 et 6,5% en 1960. Cette réduction s’accompagne aussi de centralisation et de bureaucratisation, sous prétexte de rationalisation, et donc aussi d’une rigidité accrue."
qui appelle à mon sens deux observations :
- les 3% actuels correspondent à une dépense par habitant (en franc/euros constant double de celle de 1960, sans compter que 1960, c'est la guerre d'Algérie;
- comment parler de plus de bureaucratisation actuellement alors même qu'une fraction de plus en plus importante des dépenses publiques est le fait de la décentralisation, et cela alors même (autre volet) que la déconcentration des décisions est de plus en plus un mode de fonctionnement de l'Etat.