Publié le 10 novembre 2007
«
On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut ».
Nicolas Machiavel
Lancée en décembre 2013, l’opération française Sangaris était destinée à appuyer les
forces interafricaines pour mettre fin à la «
faillite totale de l'ordre public, l'absence de l'état de droit et les tensions
interconfessionnelles » dans le pays. Annoncée pour six mois, cette
opération ne s’est pas passée pas comme prévu. Il n’y a eu ni effet de
sidération à la vue des soldats français ni afflux massif de nations
européennes et africaines volontaires pour participer à la mission et les
forces engagées étaient notoirement insuffisantes. Dans le même temps, après la
victoire tactique au nord du Mali, les forces françaises y étaient toujours
engagées sans que l’on sache alors très bien comment terminer la guerre contre Al-Qaïda
au Maghreb Islamique (AQMI), Al-Mourabitoune et Iyad Ag Ghali. En septembre
2014, on s’engageait en Irak dans une « opération dont on ne voit pas la
fin », puis encore en janvier 2015, en métropole cette fois, avec Sentinelle. Il est facile en France pour
l’exécutif d’engager la force armée, il lui est souvent beaucoup plus difficile
en revanche de mettre fin à ces mêmes engagements.
Percevoir le point de
bascule
Comme aux Echecs ou au Go, les fins de campagnes
militaires ont une logique propre différente des « ouvertures »,
toujours plus faciles à appréhender, et des « milieux de campagnes »
où l’enchevêtrement des actions dialectiques est à son maximum et l’issue
encore incertaine. Une des différences cependant réside dans la complexité supplémentaire
des engagements militaires par la multiplication des acteurs. Les opérations françaises se mènent au minimum à trois avec la France comme
puissance intervenante, l’Etat local et l’ennemi. Au maximum, il faut tenir
compte des Alliés d’une coalition, Américains en tête, de plusieurs camps
locaux et de plusieurs ennemis. Dans tous les cas cette « fin de partie » ne
pose vraiment problème que lorsqu’on ne perçoit plus très bien l’issue du
conflit ou lorsque celle qui se dessine n’est pas franchement favorable.
Ce point de bascule n’est pas toujours facile
à appréhender. Les choses peuvent paraître ne pas bouger pendant des mois,
comme en Libye en 2011, avant de connaître une brusque évolution. Elles peuvent
paraître ne pas bouger non plus sur la carte mais sans que la
brusque évolution favorable ne survienne. La tentation est alors d’utiliser des
indicateurs qui serviront de balises dans ce flou stratégique. Le problème est les balises en question ont souvent pour effet paradoxal de focaliser
l’attention, jusqu’à l’hypnose, au détriment des mouvements restés dans l’obscurité.
On se souvient des désastres du body
count, la comptabilité des cadavres ennemis pendant la guerre du Vietnam,
qui faisait croire que la victoire approchait alors qu’en réalité elle s’éloignait.
De la même façon, tous les indicateurs chiffrés livrés par les responsables
américains en Irak au tout début de 2004 étaient « au vert ». Le
général Odierno, futur chef de l’US Army, déclarait même alors que « la
rébellion était à genoux », quelques jours seulement avant la résistance de
Falloujah, la révolte chiite mahdiste, l’effondrement des nouvelles forces de
sécurité irakiennes et la révélation des exactions dans la prison d’Abou Ghraïb.
Moins d’un an plus tôt, c’était le Président Bush lui-même qui, au vu des drapeaux
américaines plantés sur la carte de l’Irak et notamment à Bagdad, avait annoncé que les
combats majeurs étaient terminés. Plus de 95 % des pertes humaines civiles et militaires du conflit restaient en réalité à venir.
Il faut des indicateurs bien sûr mais ils doivent
être choisis avec soin et surtout appuyer des appréciations d’individus différents
connaissant parfaitement le milieu et en espérant que ces analyses et synthèses
ne soient pas trop déformées par le souci de dire ce que le décideur souhaite
entendre ou pour ce dernier de ne sélectionner que ce qu’il souhaite dire.
Pour autant même avec une bonne remontée des
informations, l’acceptation des choses peut encore prendre du temps. La Force
multinationale de sécurité de Beyrouth (FMSB) a été déployée dans la capitale
libanaise en septembre 1982 avec pour mission d’appuyer les forces armées
libanaises (FAL) dans la sécurisation de la ville. A l’été 1983, les attaques
de la milice chiite Amal puis du Parti socialiste progressiste contre les FAL mirent
en évidence la contradiction de vouloir appuyer une force armée engagée au
combat mais en refusant soi-même se s’engager au combat. Avec comme indicateurs pertinents 15 soldats français
tués pour rien de juin à octobre 1983, il aurait
été logique de procéder à un changement profond de la mission ou à son abandon. C’est pourtant la poursuite sans changement qui a été
décidée.
On continue dans la même voie d’abord et simplement
parce que peu de décideurs, depuis les officiers sur le terrain jusqu’au chef
de l’exécutif, se remettent en cause. Changer radicalement c’est
admettre que l’on s’est fourvoyé et c’est d’autant plus compliqué que l’on agit
en coalition et que la mobilisation préalable de l’opinion publique a été
forte. Il est difficile d’annoncer que l’on va renoncer à combattre des ennemis
que l’on a présentés comme le mal et que l’on a promis solennellement de
détruire. Par ailleurs, la durée des guerres au milieu des populations dépasse souvent celui
des tours opérationnels et des mandats électoraux, il est donc toujours tentant
lorsqu’on perçoit des difficultés de laisser le soin aux successeurs de réaliser les changements déchirants. On effectue bien des adaptations mais celles-ci sont généralement plutôt
destinées à réduire les risques, en maintenant les troupes dans les bases par
exemple ou en faisant appel à des forces indirectes, des frappes aériennes par
exemple, ce qui réduit encore la capacité à influer sur les événements.
Durer et espérer
En réduisant au maximum les risques et l’exposition
médiatique, il peut être possible de durer ainsi un certain temps, sans résultats concrets mais avec peu de pertes. Dans le meilleur des cas, le contexte politique local peut
changer radicalement ou une mission des Nations-Unies peut accepter de prendre
le fardeau. Il est alors possible de se replier à peu près dans l’honneur ou, à défaut, de
rester en deuxième échelon. Dans le pire des cas, la situation se dégrade et ne
rien changer consiste alors à attendre la catastrophe. Au début du mois
d’octobre 1983, le Président Mitterrand déclarait encore aux Nations-Unies que « La France n’a pas d’ennemis au
Liban ». Quelques jours plus tard, le 23 octobre, deux
attaques-suicide tuaient 58 soldats français et 241 américains.
Devant l’évidence éclatante des faits, il est alors impossible de continuer à dire que les choses vont dans
le bon sens et qu’il ne faut rien changer. Paradoxalement, la nouvelle pression
qui s’exerce alors sur les décideurs va plutôt dans le sens de la continuation
au nom du principe des coûts irrécupérables qui incite à poursuivre une
activité, même négative, parce que l’on a déjà payé pour pouvoir effectuer
cette même activité. En termes militaires, cela signifie considérer que les
soldats tombés ne doivent pas être morts pour rien. Il s’y ajoute généralement aussi,
comme aussi après un attentat terroriste, le désir de vengeance.
A moins de se
contenter d’opérations aériennes sans risques (et parfois sans cibles), cela
équivaut généralement à faire tomber des soldats sans ressusciter ceux qui sont
déjà morts. L’Histoire retient le nom de l’adjudant-chef Franck Bouzet, dernier
soldat français à tomber au combat en Afghanistan le 7 août 2012, alors que
la force française était en train de se replier. En réalité, il n’était que le
dernier d’une série de morts devenus inutiles à partir du moment où l’échelon
politique avait compris que la poursuite de l’opération ne donnerait pas de
résultats supplémentaires et qu’aucun changement radical n’était envisagé pour
qu’ils en aient.
Lorsque le repli commence véritablement, d’un seul coup les
« morts pour rien » ne sont plus ceux du passé mais
ceux du futur. Après les discours de fermeté, on assiste alors à une sorte d’emballement au repli, entre Alliés au sein
d’une coalition et à l’intérieur même du pays à une pression politique interne.
Après l’attaque du 23 octobre 1983 à Beyrouth, la France persiste à poursuivre
la mission. Elle engage même de nouveau moyens dont des pièces d’artillerie.
Seize soldats français de la FMSB tombent encore, toujours pour rien, avant que
les Américains se replient les premiers (« un bond sur les navires de la 6e
flotte ») entraînant tous les autres en quelques jours. La France tente encore en vain de rester et de faire passer la mission sous mandat de l’ONU, avant de se désengager à son tour précipitamment. Le
repli en cascade des Alliés des Américains en Irak et en Afghanistan en
est aussi un bon exemple ainsi que, à l’intérieur même de ce repli général, du glissement de la date de
la fin de mission française en Kapisa-Surobi, passant de 2014 à 2012 au gré des
surenchères des candidats à la présidentielle.
Réussir sa sortie
Réussir sa sortie
Réussir sa sortie dans un engagement flou et
complexe, consiste d’abord à considérer « où s’arrête ce qui
suffit ». En 1971, après deux ans d’engagement au Tchad, la France comprend
qu’elle ne parviendra pas à détruire complètement le Front de libération
nationale (Frolinat), ou alors à un coût très important. On constate cependant que
l’on a pacifié le sud du pays- le « Tchad utile » où se regroupe la
très grande majorité de la population- réorganisé l’administration et les
forces armées tchadiennes (FAT). En accord avec le gouvernement local, le
Président Pompidou déclare alors la mission accomplie et en marque symboliquement
la fin par un voyage officiel sur place.
Si le bilan est un peu maigre, on peut espérer arracher
un « succès qui suffit » ou au pire négocier dans de meilleures
conditions par une opération dans l’opération. C’est ce que tentent le général
de Gaulle avec le « plan Challe » en Algérie en 1959, le Président
Nixon au Vietnam en 1972 en lançant une grande opération de
bombardement de Hanoï ou encore, en 2007, les Président Bush avec le Surge en Irak. Dans ce dernier cas, le renforcement soudain de 30 000 hommes a eu surtout pour effet d’accélérer
la transformation du paysage politique local en accompagnant le changement
d’alliance de la guérilla sunnite. Le rapport de forces a alors été suffisant
pour vaincre les groupes jihadistes puis l’armée du Mahdi de Moqtada al-Sadr. La
situation sécuritaire a ainsi été suffisamment rétablie pour permettre aux Américains de se
replier en 2010 plus facilement que si cela s’était réalisé en 2007.
Ce processus s’accompagne généralement d’un
renforcement des forces militaires locales alliées (« vietnamisation », « afghanisation », etc.) afin qu’elles puissent prendre le combat à leur compte après le désengagement. Celui-ci peut
alors être total ou partiel avec le maintien d’une force résiduelle de soutien.
Cette délégation fonctionne en réalité rarement, les raisons pour lesquelles
une intervention ayant été nécessaire n’étant que rarement un problème
technique militaire. Si les contradictions profondes qui sont à
l’origine du conflit n’ont pas été résolues, il est probable que celui-ci
perdurera et que la situation se dégradera à nouveau. On compte alors sur un
« délai de décence » de quelques années pour faire en sort que cette nouvelle
dégradation de la situation ne puisse être imputée à l’abandon des « intervenants ».
Se pose quand même alors à nouveau pour ceux-ci le choix de ne rien faire ou d'intervenir à nouveau.
De fait les forces françaises interviennent à
nouveau au Tchad en 1978. Le contexte politique est cependant beaucoup plus
instable et les succès tactiques ne permettent pas de stabiliser la situation
comme en 1972. Au bout de deux ans, l’opération est abandonnée par, fait
exceptionnel, l’exécutif qui l’a déclenché, abandon facilité il est vrai par
une faible exposition médiatique. La sortie est plus facile sans dégâts
politiques lorsque personne ne sait que l’on est entré. Il en est sensiblement
de même pour l’opération Noroît
lancée au Rwanda en 1990 afin d’aider les forces armées rwandaises à lutter
contre le groupe Front patriotique rwandais (FPR). La discrétion totale
(l’opération n’est toujours pas classée dans la liste officielle des opérations
extérieures) permet de la démonter facilement en 1993 après la signature des
accords d’Arusha.
Un art français de la fin
de guerre
Il est désormais difficile, y compris pour la
France, de lancer une opération discrète. Cela incite dans le meilleur des cas
à assumer les choses de manière réaliste comme le Président Hollande en lançant
l’opération Serval au Mali en 2013 ou
le Président Bush lorsqu’il annonce que l’année 2007 sera « sanglante et
violente ». Mais cela peut inciter au contraire à recourir à l’hyperbole,
comme les discours du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, ou, au
contraire, à la recherche de l’invisibilité totale avec l’emploi des forces
spéciales ou clandestines, invisibles ou presque mais limitées dans leurs
effets.
La narration initiale est donc importante, car
elle engage l’avenir, mais la narration finale l’est également. S’il est rare
de pouvoir clamer victoire, comme après la guerre du Golfe en 1991, il peut
être possible de démontrer que la mission a, malgré tout, été remplie. Cela a
été imparfaitement fait au moment du désengagement d’Afghanistan, il est vrai rapidement
« écrasé » dans les médias par celui au Mali. Il aura donc manqué le
grand discours et le défilé le 14 juillet pour marquer définitivement la fin de
l’intervention française en Afghanistan et assurer à nos soldats qu’ils en sont
sortis vainqueurs, ce qui encore à ce jour n’est toujours pas évident.
A l’occasion du changement récent de pouvoir en France, la narration
de sortie est visiblement en cours avec les trois « opérations sans fins »
lancées par le gouvernement précédent contre les organisations jihadistes. Sans avouer ses coûts et sa stérilité, Sentinelle a été « réorganisée »,
en fait réduite pour être « plus efficace ». La force G5 Sahel a été créée
dans le but à peine voilé de remplacer l’opération Barkhane et le Président de la République vient de faire un « discours
de la victoire » à Abou Dhabi qui suggère implicitement que l’opération Chammal va être bientôt revue. Ce
dernier discours célèbre« notre » victoire à Raqqa, en faisant le lien entre la ville et l’attaque du 13 novembre 2015, et en annonçant la croyance profonde en « une victoire militaire complète » dans les semaines à venir. Vengeance est donc faite, la fin de la guerre contre l'EI est proche en Irak et en Syrie et il sera bientôt temps d'arrêter les frais, au sens premier. Le Président Macron omet simplement de dire que la France a pris une place minime dans la vengeance et il ne décrit la victoire que comme des planter de drapeaux. C'est un discours de sortie un peu faible mais qui sera peut-être suffisant.
Il reconnaît que le combat continue mais on aimerait savoir un peu mieux comment on va poursuivre cette guerre et si ces rétractations sont autre chose que des victoires dans cette lutte contre les dépenses publiques qui, seule, semble importer à un pouvoir « bercyen ».
Il reconnaît que le combat continue mais on aimerait savoir un peu mieux comment on va poursuivre cette guerre et si ces rétractations sont autre chose que des victoires dans cette lutte contre les dépenses publiques qui, seule, semble importer à un pouvoir « bercyen ».
En résumé, la réussite d’une opération réside dans la
transformation favorable d’un contexte politique local. Cela nécessite d’emblée
une concordance entre le réalisme des objectifs, l’adéquation des ressources et
la pertinence des méthodes. L’examen rétrospectif de toutes les opérations
« enlisées » depuis cinquante ans tend à montrer que cette
concordance était possible avec une bonne analyse initiale de la situation. A
défaut, le déficit de l’analyse doit être compensé par du courage politique,
une narration réaliste et l’acceptation d’un changement radical de stratégie.
Le même examen tend à prouver que c’est encore plus rare que les bonnes
analyses initiales.
bonjour.
RépondreSupprimerPetite coquille :
Plan Challe en 1959, De Gaule arrivant au pouvoir en 1958, et non 1957.
Une toute petite coquille, le plan Challe c'est de 1959 à 1961
RépondreSupprimerOui bien sûr (je connais le plan Challe par coeur), merci.
RépondreSupprimerCelui-ci fut un incontestable succès tactique, destruction d'au moins 80 % des forces armées du FLN en Algérie, mais stratégiquement ne résolvait quasi rien : causes initiales de la rébellion, basculement d'un majorité de la population indigène (souvent de gré et voire de force) au profit du FLN dès 1957, réduction mais toujours permanence de l'influence du FLN en Algérie, maintien en l'état de ses bases en Tunisie et Maroc, et surtout isolement de la France encore plus grand au niveau international.
SupprimerLe pouvoir politique en cautionnant cette opération d'ampleur, il visait et sans le dire -notamment aux militaires- a aborder en position de force les futures négociations de paix avec le FLN. Mais les militaires crurent en toute bonne foi qu'ils avaient gagné cette guerre, objectif proclamé par le pouvoir politique, alors qu'en réalité ils n'avaient gagné qu'une bataille certes importantes. Cette dichotomie entre la finalité non dite officiellement par le pouvoir politique, et les illusions des militaires -cautionnées implicitement et voire ouvertement par ledit pouvoir- sur le caractère décisif du plan Challe. Cela eut des conséquences désastreuses sur le plan politique interne et dès début 61, nombre de militaires crurent qu'ils avaient alors servis que de "jouets" au main du pouvoir politique. La suite des événements est hélas bien connue !...
Petite coquille: les indicateurs doivent être choisis avec soin (et non "soi")
RépondreSupprimerexcellent comme d'habitude.
RépondreSupprimerUne autre façon de voir les choses serait d'admettre que la victoire vient à celui qui se lasse en dernier. Pas besoin de grande stratégie, seulement de la patience. Ae fut celle des Brits en Irlande du Nord. Attendre que la population se lasse en limitant les pertes au max. Toute proportion gardée, la même que celle des Espagnols au Pays Basque. Les maîtres en la matière furent sans doute les Portugais engagés dans 3 guerres totalement ingagnables. Au fond, et quand on essaie de comprendre leur "doutrina de guerra contra suberversiva", on comprend qu'il s'agit d'abord de tenir plus longtemps....D'ailleurs pour toute opération supérieure au niveau de la cie, il fallait l'accord de Lisbonne. Et être persuadé de son bon droit. ca aurait pu marcher sans la révolution d'extrème gauche dans les rangs même de l'Armée à Lisbonne.
Il est illusoire de croire qu'on peut gagner tactiquement. Par contre on peut imposer à l'ennemi une guerre si longue et si dure qu'il finit par se lasser. Je ne dis pas que c'est simple mais il faut trouver la solution. Pour une fois, elle n'est pas stratégique mais tactique voire même micro tactique. Limiter les pertes au maximum, faire une campagne d'info ops faisant retomber la responsabilité de la situation sur les insurgés, les criminaliser, les salir, viser les leaders, relacher les lampistes, etc
Bref tenir plus longtemps.
Mais pour cela, il faut des chefs capables de tenir...et pas des chefs qui se soumettent aux injonctions de "l'enlisement", du "bourbier", et a contrario, eliminer les chefs qui veulent du bilan et des médailles, alors qu'il faut juste tenir plus longtemps. On a dit un temps que les Brits avaient fait un savant calcul (ne me demandez pas lequel), tant que le taux de soldats tués en Ulster serait inférieur à la moyenne nationale des tués sur la route, l'Army tiendrait...
La résilience comme unique stratégie, pas simple mais finalement c'est tenir "hasta la victoria, siempre"...sinon, ca veut bien dire qu'on est pas sûr de son droit. On peut tout souffrir pour une juste cause.
Merci encore mon colonel
Tenir et durer, à moindre coût pour le moral, c’est en effet une solution.
SupprimerEn fait, c’est le moral de l’arrière qui est à prendre en compte.
Je ne vois guère d’autre explication aux opérations ‘furtives’ menées en Malaisie actuelle par les Brits de 1948 à 1960. La partie était peut-être facile, mais beaucoup de choses auraient pu dérailler. A retenir, les forces armées brits bénéficiaient en métropole d’une confiance solide. Pas de problème de légitimité. A l’image de nos forces armées engagées au Maroc en 1932-1934.
La Fin de l'Histoire et la Dernière Guerre sans fin contre la Démocratie.
RépondreSupprimerContre sens :On continue dans la même voie d’abord et simplement parce que peu de décideurs, depuis les officiers sur le terrain jusqu’au chef de l’exécutif, se remettent rarement en cause." Peu et rarement !
RépondreSupprimerAu risque d'enfoncer une porte ouverte et de tenir des propos simplistes , pour avoir un vainqueur , il faut un vaincu ... Si l'ennemi (qui est bete comme tout le monde le sait) refuse de s'avouer vaincu , hé bien .... il ne peut pas y avoir de vainqueur .. Cela parait simple ... et pour parvenir á ce résultat , il faut ouvrir des discussions sur les conditions de paix. C'est un peu l'impasse theorique dasn laquelle les USA ( et maintenant la France á sa suite) en ne cherchant la Paix que par anhilation de l'adverse ou de rédition sans conditions. Pas d'annihilation de l'ennemi ou de rédition sans conditions ... pas de Victoire ... Bien sur si on quitte le champs du conflit ( Claim & Run ) , c'est Défaite
RépondreSupprimermon colonel, toute petite erreur, le major Bouzet est tombé le 07 aout 2012 les armes à la main,pour le reste mon opinion rejoint totalement la votre. nous ne sommes que le bras armé de la nation, pas sa tête hélas.
RépondreSupprimerMerci
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJ'ai relevé deux coquilles/tournures qui me semblent bizarres:
*il peut être possible de durer ainsi un certain, sans effet mais avec peu de pertes. => manque "temps" après certain?
*peu de décideurs, [...], se remettent rarement en cause. =>rarement en trop?
Sinon, merci pour ce texte, très intéressant sur le fond, comme toujours
XB
Merci.
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