Tout aurait été dit sur la campagne de 1815 et son point d’orgue,
la bataille de Waterloo, qui décida du sort de Napoléon et du 1er
Empire.
Surement ! Mais dans une analyse historique soit on
s’attache à enchaînement des faits et à leurs interrelations, soit on peut
vouloir s’intéresser au comment les responsables pensent, leur paradigme
intellectuel, et delà à la façon dont ils
entreprennent leurs actions, leurs expériences passées, et ses
résurgences dans l’actions.
L’Histoire militaire trouve souvent des explications plus
pertinentes dans cette approche qui confine à une anthropologie du fait
guerrier et c’est ce que nous nous
sommes donné comme objectif.
En août 1815, deux mois après la bataille finale,
Napoléon était en homme libre à bord d’un’ 74 canons’ de l’amirauté britannique
en rade de Plymouth demandant l’asile politique. Le refus du gouvernement britannique
en fit un prisonnier qui allait en emprunter un autre, le Northumberland, avec
Sainte Hélène comme destination.
L’empereur est en mauvaise condition physique et
psychologique, deux abdications en 14 mois et son mal endémique en sont les
causes. Le dialogue qui se noue alors entre Napoléon et Wellington pour réel que
la forme lui donne, n’est le fait que du premier, un songe explicatif et
introspectif.
On s’exprime pour expliquer, dire et mettre en œuvre. La conversation qui va
les unir permet, d’en brosser un portrait psychologique, de faire un bilan de leurs
savoir-faire, enfin de mesurer l’efficacité de leurs entreprises lors de la
campagne de juin 1815.
Pour Wellington,
qui des son retour des Indes écrit en 1805 de Sainte Hélène ; Que le
soldat britannique est le meilleur du monde et que face à Bonaparte, lui seul sera
de taille à l’affronter et à le vaincre, car n’en n’ayant aucune peur ! Cette
conversation permet de comprendre,
autant ses savoirs tactiques, que
son processus d’apprentissage des modes d’actions des troupes de la Révolution
Françaises, jusqu’à ces analyses des pratiques napoléoniennes. Pour Napoléon on
mesure le ‘mépris’ qui a été le sien face à ce « général de Cipaye »
dont il estimait que seul une ‘échauffourée’ marquerait le temps de leur
confrontation sur la route qui le mènerait à Bruxelles.
Alors, entre les ‘délais’ de réalisations du plan français
nourrit de l’histoire de la campagne de Jourdan en 1794, aux accords d’airain
entre Wellington et Blücher, et coups de pouces offerts par les troupes du
prince d’Orange, l’irruption de Napoléon à Charleroi allait tournée court.
Pourquoi … simple ! Wellington monte un piège tactique,
n’agit qu’en contre, mobilisant l’incertitude en toute chose et le feu qui tue,
dans l’attente des prussiens. En face un état-major qui fonctionne mal, des
choix tactiques qui relèvent de craintes des pratiques britanniques, des
actions lancées sans ordre et d’hommes qui en grande symbiose, agissent avec
trop d’habitudes et pas assez de prise en compte du réel de ce dimanche 18 juin
; seul le ‘maître’ tentera vers 19H30 avec sa Garde une ultime action, qui, si
elle est un chef d’œuvre conceptuel, s’avérera une impasse par carence de moyens
!
Tout cela se découvre par le dévoilement des modalités
d’actions que sont : Le Carré de
Jomini ; Les 10 Règles de
Bourcet ; Les 4 Constantes de Reichel, et Les 4 Temps de la bataille selon
Napoléon.
Plus qu’un essai « l’Entretien du
Northumberland » se veut une ‘forme pédagogique’ !
Thierry Allemand
« L’entretien
du Northumberland, Les Anglais méritaient-il de gagner à Waterloo »
Thierry
Allemand ; Edt Balland, Février 2018 / 320 pages 20€