samedi 28 octobre 2017
Innovations en Indochine
dimanche 22 octobre 2017
Petraeus et le prestige ou Quand apparaît un magicien (texte de novembre 2010)
jeudi 12 octobre 2017
Se transformer à temps. L'exemple de la guerre de Corée (1950-1951)
Les conflits
armés sont avant tout des confrontations de systèmes opérationnels,
c’est-à-dire des ensembles d’hommes et d’équipements, avec les compétences
associées, manœuvrés par une structure de commandement. La valeur de ces
systèmes n’étant pas intrinsèque mais relative et ces confrontations sont
d’abord des révélateurs de leurs forces et faiblesses antagonistes. L’ampleur
des effets tactiques et stratégiques qui en résulte est alors souvent en
proportion avec celle des écarts constatés et lorsque ces écarts n’ont pas été
anticipés, les effets physiques sur le terrain se doublent alors souvent d’un
choc psychologique qui les amplifie. Si le contact initial n’est pas fatal au
plus faible, celui-ci est fortement incité à évoluer pour combler au plus vite
l’écart. Le choc de la surprise peut alors se trouver inversé. Prenons
l’exemple de la première année de la guerre de Corée, riche en transformations.
Le modèle
soviétique échoue face au modèle américain
La guerre
est engagée par un système de bataille nord-coréen modelé par les Soviétiques,
composé en premier échelon de trois corps d’armée combinant une brigade de
chars T-34/85, trois ou quatre divisions motorisées et une puissante
artillerie. Dans le style soviétique, ces corps d’armée se lancent dans une
série d’offensives le long du front. Chacune de ces offensives, précédée de
quelques frappes aériennes mais surtout d’artillerie et si possible
d’infiltrations sur les arrières ennemis, vise à pénétrer le plus loin
possible. Elle ne s’arrête que lorsqu’elle arrive aux limites de ses
possibilités et qu’une autre offensive a pris le relais sur un autre point du
front. Ce système balaie sans aucune difficulté l’armée sud-coréenne, à base de
quelques divisions d’infanterie dispersées sur le territoire avec le maintien
de l’ordre comme mission principale.
La
confrontation avec le système opérationnel américain pose évidemment d’autres
problèmes, même si les premiers échanges révèlent de nombreuses lacunes dans
une US Army largement démobilisée depuis 1945. La 24e division
d’infanterie américaine, première à intervenir, est refoulée avec de lourdes
pertes dans la région du port de Pusan, à l’extrême sud-est de la péninsule.
C’est dans cette poche et au Japon, que les Américains reconstituent le système
opérationnel qui leur avait réussi pendant la guerre du Pacifique. Cela va leur
prendre environ deux mois, pendant lesquels les Nord-coréens s’obstinent en
vain à forcer la décision à Pusan, tout en se plaçant dans une position très
dangereuse face au modèle « triphibie » américain.
Maîtres du
ciel, les Américains ont très rapidement entravé la logistique des forces
concentrées à l’extrême sud. Maîtres des mers, ils débarquent à Inchon le 15
septembre et s’emparent de Séoul dix jours plus tard. Tout le système
opérationnel nord-coréen est alors coupé de ses arrières et s’effondre d’un
coup.
Le modèle
américain échoue face au modèle chinois
L’armée
nord-coréenne n’oppose désormais plus de résistance organisée face à la VIIIe armée
américaine (huit puissantes divisions, renforcées d’une dizaine de divisions
sud-coréennes reconstituées et de bataillons internationaux). Les colonnes
interarmes motorisées américaines pénètrent en Corée du Nord le 1er octobre
et s’emparent de Pyongyang, le 19. De nombreux indices laissent entrevoir la
possibilité d’une intervention militaire chinoise mais le général Mac Arthur,
commandant des forces des Nations-Unies, n’en tient pas compte. Le 25 octobre,
les unités les plus en pointe de la VIIIe armée, la 6e division
sud-coréenne et le 8e régiment de cavalerie américain,
rencontrent des divisions chinoises qui ont pénétré en Corée. L’armée populaire
de libération (APL) l’emporte facilement et les unités retournent en Chine.
Quelques jours plus tôt, le corps expéditionnaire français en Indochine a perdu
7 000 hommes sur la route coloniale n°4 face à une armée organisée sur le
modèle chinois.
Pour autant,
Mac Arthur ne change rien à ses plans, ni aux méthodes de son corps de
bataille. Pire encore, le repli chinois après le combat est interprété comme un
aveu de faiblesse alors qu’il s’agit d’une stricte application des « 16 mots
d’ordre » de Mao Zedong sur la guerre populaire (« l’ennemi avance, nous
nous replions ; il se retranche, nous le harassons ; il est épuisé,
nous attaquons ; il bat en retraite, nous le poursuivons »). Le
terrain n’est pas tenu et les forces chinoises se placent en profondeur en
position de contre-attaque. Comme les Nord-coréens en août, les Américains
sont victimes de leur succès et ne voient pas que c’est le moment de changer de
stratégie (passer en mode défensif par exemple pour conserver tous les
objectifs importants de la péninsule) ou au moins de tactique.
Le 24
novembre 1950, Mac Arthur lance donc son opération « Noël à la
maison » destinée à terminer la guerre par l’occupation totale de la
Corée du Nord. La VIIIe armée lance ses colonnes le long
des différentes vallées en direction du fleuve-frontière Yalu. Elles s’y
trouvent dans une situation de très grande vulnérabilité face à 300 000
fantassins chinois qui ont se déplacent en tout terrain. Le 25 novembre, les
Alliés, stupéfaits, découvrent le yundong zhan, le combat
mobile chinois. Ils sont complètement débordés par des troupes à pied qui
profitent du terrain accidenté pour s’infiltrer sur les arrières de leurs
lourdes colonnes motorisées. La puissance de feu américaine est impuissante
face à des troupes qui exploitent à fond les possibilités du terrain, de la
météo hivernale et de la nuit pour échapper aux vues. Les troupes des Nations
Unies, pourtant supérieures en nombre, sont bousculées. Un corps d’armée
sud-coréen est anéanti, plusieurs divisions américaines en repli sont étrillées
dans des embuscades. Seule la 1e division de Marines parvient à
s’extraire de la haute-montagne en infligeant de très lourdes pertes aux
Chinois pour se réfugier dans le port de Hungnam sur la côte Est. C’est le plus
grand désastre subi par l’armée américaine au cours de son histoire, quelques
semaines seulement après un de ses plus brillants succès.
Face à
l’étonnante supériorité terrestre chinoise, Mac Arthur semble paniquer et
ordonne un repli général sur le 38e parallèle, ce qui en fait la plus longue
retraite de l’histoire américaine. La solution de conserver une tête de pont à
Hungnam aurait sans doute permis de menacer les arrières chinois mais cette
idée n’est pas envisagée. Au lieu de cela, la VIIIe armée passe
en mode défensif le long du 38e parallèle. Le système américain
commence sa transformation.
Le modèle
chinois échoue face à un nouveau modèle américain
Les Chinois,
eux persistent dans l’application des 16 mots d’ordre, et collent à l’ennemi en
retraite. Le jour de l’an 1951, ils lancent leur troisième offensive sur
l’ensemble de la ligne de front, avec une armée nord-coréenne reconstituée sur
leur modèle. Ils parviennent encore à repousser les forces des Nations-Unies de
plus de soixante kilomètres et s’emparent de Séoul, mais les pertes sont
lourdes. Les Américains apprennent le combat défensif mobile de lignes en
lignes, le fightroll, avec des capacités de soutien facilitées par
la proximité des bases mais surtout des appuis feux aériens ou d’artillerie
très largement renforcés. Le 24 janvier, les Chinois épuisés et incapables de
ravitailler correctement leur offensive s’arrêtent. Conformément à leur
méthode, ils ne s’accrochent pas au terrain conquis et se regroupent dans les
grandes bases du Nord, « le triangle de fer » en particulier au sud
de Pyongyang, pour préparer l’offensive suivante.
Les
Américains mènent alors une série de reconnaissance en force méthodiques
freinés seulement par des éléments légers chinois. Ils reprennent ainsi une
partie du terrain conquis mais sans parvenir à infliger des pertes sérieuses
aux Chinois. On se trouve alors au point culminant de l’efficacité relative du
système opérationnel chinois. Lin Piao, le chef des 3e et 4e armées
de campagne, rentre en Chine.
Une
quatrième offensive chinoise a lieu à nouveau le 15 février, plus limitée
dans son ampleur que les précédentes et sans résultat autre que de lourdes
pertes. Les rendements du système sont de plus en plus décroissants, alors
pourtant que le volume de forces s’accroît. Jusqu’à la fin du mois de mars, les
Américains contre-attaquent tout le long du front par une série d’opérations
méthodiques et à fort coefficient de feu : Roundup, Killer, Ripper, Courageous, Tomahawk.
Elles permettent de reprendre le terrain face à un adversaire qui persiste à se
dérober. Séoul n’est même pas défendue. L’armée des Nations Unies refranchit le
38e parallèle.
Les Chinois
tentent de s’adapter en demandant aux Soviétiques des chars, de l’artillerie et
un appui aérien. Un renfort de 21 divisions est également envoyé dans le
« triangle de fer ».
La dernière
grande offensive est lancée le 22 avril avec 700 000 hommes et, pour la
première fois, une grande préparation d’artillerie. Comme à chaque fois, la
pression sur une division sud-coréenne permet de percer le front mais les corps
d’armée américains se replient en bon ordre sur la « ligne sans
nom », puissante structure défensive. Au bout de quatre jours, les
Chinois, qui sont loin d’avoir eu tous les moyens demandés, sont obligés de
marquer une pause sans avoir atteint d’objectif important, en particulier
Séoul. Ils tentent un dernier effort le 15 mai mais là encore sont obligés de
s’arrêter au bout de cinq jours. Les pertes chinoises et nord-coréennes
dépassent 150 000 hommes, avec pour la première fois de nombreux
prisonniers, alors que le terrain gagné est presque immédiatement perdu par la
contre-attaque de la VIIIe armée qui s’installe 15 km au nord
du 38e parallèle.
Les Chinois
du général Peng Teh-Huai comprennent alors qu’ils n’ont aucune chance de
détruire la VIIIe armée. Le choix politique est alors fait de
se contenter de préserver la Corée du nord et le système opérationnel est
transformé en conséquence. Abandonnant l’idée du combat mobile, les 3e et
4e armées de campagne installent un immense échiquier de
positions de campagne, bunkers, nids de mitrailleuses, tranchées et tunnels,
parfaitement camouflées et résistantes aux attaques aériennes. Les offensives
alliées deviennent de plus en plus difficiles et chaque kilomètre conquis coûte
de plus en plus cher. Ces attaques alliées ne servent de toute façon plus
désormais que comme instruments de négociation. La guerre se fixe le long
du 38e parallèle, pratiquement sur le point de départ.
Conclusions
Ce qui
surprend d’abord dans ces manœuvres en Corée, c’est cette difficulté à estimer
le point culminant du succès d’un système opérationnel et à persister dans son
application jusqu’au moment où l’adversaire change et que survient le désastre.
Le plus étonnant est que souvent on voit l’adversaire changer. Les Nord-Coréens
voient les Américains se renforcer très vite et se doter de grandes capacités
de manœuvre. Les Américains savent qu’il y a un risque important de se
confronter avec l’armée populaire. Les Chinois voient les Américains se
transformer à leur tour. Rien n’y fait.
On peut y
voir d’abord le décalage entre la connaissance intellectuelle et la
connaissance vécue. Les conseillers soviétiques de l’armée du Nord par exemple
connaissent évidemment les opérations amphibies américaines de la guerre du
Pacifique mais ils n’y ont jamais été confrontés. Ils anticipent mal ce que
cela peut donner en Corée. Les Américains font la même erreur d’appréciation
avec les méthodes d’infiltration de l’APL.
On peut y
voir aussi un phénomène de focalisation sur la victoire proche (ou sur ce qui
semble devoir donner la victoire) : la prise de Pusan, le fleuve Yalu, la
destruction de la VIIIe armée. On se dit qu’avec un dernier
effort, éventuellement avec un peu plus de moyens, on touchera au but malgré
les indices de transformation de l’adversaire. On ne voit pas que les problèmes
d’élongation logistique (celui qui est au bout de la péninsule dispose de moins
de soutien et d’appuis qui celui qui est près de ses bases) se doublent d’une
élongation psychologique. Celui qui est proche de la défaite est évidemment
beaucoup plus incité à trouver de nouvelles solutions que celui qui semble
l’emporter et dont on ne comprendrait pas qu’il modifie des méthodes qui
gagnent.
On retrouve
enfin les mécanismes du cycle de prise de risques décrit par l’économiste Hyman
Minsky. Le succès répété accroît l’optimisme jusqu’à l’excès et pousse à
prendre des risques supplémentaires jusqu’à aboutir à un échec cinglant qui
provoque en retour un excès de pessimisme et de prudence. La sous-estimation de
l’adversaire fait place à sa surestimation. Le 24 novembre, Mac Arthur est
persuadé de toucher au triomphe et une semaine plus tard, il ordonner d’évacuer
toute la Corée du nord. En janvier 1942, les Japonais sont méprisés par les
officiers de Sa Majesté, quelques semaines plus tard, après la prise de
Singapour et de Rangoon, ils passent pour des surhommes. Neuf ans plus tard,
après l’opération menée un peu légèrement sur la RC-4, l’état-major français en
Indochine panique et est persuadé que tout est perdu au Tonkin.
En Corée,
après le désastre de novembre, les Américains se concentrent sur l’obtention de
succès défensifs puis offensifs d’ampleur croissante et ce n’est qu’avec
l’accumulation de ces succès qu’ils recommencent à songer à des modes d’action
plus audacieux comme des reconnaissances offensives profondes ou l’opération
aéroportée au nord de Séoul en mars. Ils planifient à nouveau des plans
d’opérations amphibies en « sauts de puce », qui seront finalement
annulés.
On notera
enfin la différence dans le mode de transformation des armées communistes,
évoluant d’un bloc (mode opératif soviétique, mode maoïste mobile, mode maoïste
défensif) et le mode d’évolution américain fait d’accumulation d’innovations à
la base facilitées par l’abondance et la diversité des moyens.
Au bilan, il
apparaît une nouvelle fois qu’être lent à changer c’est se condamner à être
surpris.
dimanche 1 octobre 2017
Les gardiens de l'impossible
Ici |
Aujourd’hui, 1er octobre, en début d’après-midi, une patrouille de soldats du 1er Régiment étranger de génie a abattu un djihadiste qui avait attaqué et tué deux femmes dans la foule de la gare de Marseille. Pour ce qu’on puisse connaître des événements, il est probable que cette intervention a évité d’autres victimes. Il faut donc saluer et honorer comme il se doit l’action de ces hommes et les remercier.
La vraie question est de savoir si cet investissement n’aurait pas été plus utile ailleurs. Avec un milliard d’euros, on aurait pu en faire des choses pour lutter contre les groupes terroristes, dans nos prisons par exemple ou surtout nos services de renseignement intérieur. Les failles énormes que l’on a pu y constater de 2012 à 2015 étaient surtout des problèmes organisationnels mais, comme dans les forces armées, ce type de problème a été considérablement aggravé par les « rationalisations » et regroupements en tous genres que la recherche de petites économies sur les services publics a provoqués. On a trouvé depuis des financements pour, par exemple, équiper les Brigades anti-criminalité et les Pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de fusils d’assaut (et espérons-le l’entrainement au tir qui va avec). Cela aurait pu avoir lieu bien avant. Pour mémoire, nous sommes vraiment en guerre contre les organisations djihadistes depuis 1995 et le terrorisme était inscrit en toutes lettres comme une menace majeure dans le Livre blanc de la défense…et de la sécurité nationale de 2008, auquel le ministère de l’intérieur a théoriquement contribué.
Autoriser tous les servants d’armes, policiers, gendarmes, militaires (vous savez ceux à qui on fait confiance pour se battre dans les Ifoghas) à avoir leur arme de service (limitée dans tous les cas à une arme de poing, même pour les militaires) même hors service, serait déjà multiplier peut-être par deux les « gardiens ». Étendre cette possibilité à certains éléments de la réserve opérationnelle n°2 (les anciens militaires) et leurs équivalents du ministère de l’intérieur, les réservistes mais aussi certains membres de sociétés privées (qui rentrent souvent dans les catégories précédentes) multiplierait encore la densité d’intervention. Je sais (encore) parfaitement me servir de toutes les armes légères et dans toutes les circonstances. J'étais dans un bar à Paris le soir du 13 novembre 2015 à proximité de la zone d'attaque. Ce bar aurait été attaqué comme Le petit Cambodge, je n'aurais pas pu faire grand-chose. Avec un permis de port d'arme et une arme de poing, j'aurai pu intervenir. J'aurais peut-être été abattu mais la probabilité de sauver des gens aurait augmenté très nettement...pour un coût nul, ou minime pour l'Etat, peut-être 1 000 euros au total et pour plusieurs années, alors que, par exemple, un soldat de Sentinelle en coûte 30 000 par an. Ils y a des centaines de milliers d'hommes et de femmes en France qui ont la même capacité et sont dignes de la même confiance. 7 000 soldats dans les rues pour arrêter les attaques c'est bien, 200 000, qui plus est invisibles, c'est mieux.
Accessoirement, l'idée est soutenue depuis longtemps par beaucoup, comme Thibault de Montbrial, et "depuis longtemps" signifie avant le 13 novembre 2015 par exemple. On peut essayer de compter aussi le nombre de vies, parmi les 130 qui ont été fauchées ce soir-là, qui auraient pu être sauvées si cette idée avait été appliquée. Certainement bien plus encore qu'à Marseille aujourd'hui. Pour être cohérent, il faut envisager aussi les risques que cela peut induire. Dans ce cas, il faut rappeler que depuis le début de ces 22 ans de guerre des millions d'hommes et de femmes de confiance ont déjà assuré des surveillances en armes et considérer les dégâts éventuels que cela a provoqué. Je n'ai pas pour ma part un souvenir particulier de massacres. Rappelons aussi qu'avec le tir sportif et surtout la chasse on a déjà en France 30 armes à feux et 0,00019 homicides annuels pour 100 habitants, autrement dit 150 000 armes pour un meurtre. En réalité, ce taux est encore plus élevé car une bonne partie des homicides par armes à feux sont le fait de truands utilisant des armes de guerre volées et donc non comptabilisées. En fait, le vrai risque, de l'augmentation du droit de porter des armes c'est l'augmentation du taux de suicide.
Étrangement, j’ai tendance à croire qu’avec dix gardiens (évidemment contrôlés, formés, entraînés régulièrement, encadrés...on n’est pas aux Etats-Unis) on arrêterait bien plus d’attaques qu'avec deux et qu’un certain nombre d’échecs cités plus haut aurait pu être évité et donc des vies sauvées en bien plus grand nombre. Cela permettrait de dégager aussi la majeure partie des soldats de cette opération et de les employer plus efficacement, à l'assaut de nos ennemis par exemple au lieu d'attendre que ce soit eux qui nous attaquent. Il est quand même singulier que l'on cache les soldats qui combattent l'État islamique - rendons hommage à l'adjudant Grenier qui vient de tomber - et que l'on montre ceux que l'on empêche de le faire pour leur confier une mission de gardiens. C'est tellement singulier que leur image est utilisée pour illustrer la lutte anti-terroriste dans tous les articles et reportages. Pour mémoire, les policiers ou gendarmes peuvent remplir la même mission mais avec plus de pouvoirs et la possibilité de faire autre chose que de la surveillance-intervention.