lundi 12 décembre 2016

Bomber Offensive : Le Bomber Command et la 8e Air Force contre le Reich (1939-1945)

La série « Les épées » est issue de l’expérience des cours donnés à Sciences-Po/Paris School of International Affairs sur l’histoire de l’évolution des armées. Le but de ces cours est d’analyser les freins, les moteurs, les acteurs et les processus qui ont permis la transformation des armées au cours des siècles.

Cette série de documents reprend ces travaux en les développant et en les complétant par de nouveaux cas concrets. Ce nouveau numéro est consacré aux évolutions antagonistes des forces de bombardement alliées et de la défense aérienne allemande durant la Seconde Guerre mondiale.

Cette analyse est disponible en format pdf (ou Word sur demande) à goyamichel@gmail.com au prix qu'il vous plaira (il suffit d'appuyer sur le bouton paypal en haut à droite sur ce blog et il n'y pas besoin d'avoir soi-même un compte paypal). 

Il est disponible ici en format Kindle (lisible aussi sur ordinateur sans liseuse Kindle).

Toutes les remarques et corrections sont les bienvenues. 

Introduction

De 1939 à 1945, trois organisations aériennes, le Bomber Command britannique, la 15e et, surtout, la 8e United States Air Force américaines ont largué 2 millions de tonnes de bombes sur l’Allemagne, ses alliés et l’Europe occupé, soit, en ne considérant que les charges explosives de ces munitions, l’équivalent de 30 à 50 bombes atomiques du type de celle lancée sur Hiroshima. Cet effort de destruction phénoménal a été payé par la perte de 40 000 bombardiers et la mort de 44 000 membres d’équipage à la 8e Air Force et de 46 000 au Bomber Command, soit dans ce dernier cas un taux de perte total de 47 %. Il a provoqué la mort de 600 000 Européens et la blessure d’un million d’autres. Plus de 20 % du parc immobilier allemand a été détruit ou gravement endommagé et 7,5 millions de civils se sont retrouvés sans abris.

Ce déchaînement de puissance a d’abord été le résultat de croyances à la fois sincères et d’intérêt corporatiste, dont presque toutes se sont avérées fausses. Contrairement à ce que pensaient les adeptes de la puissance aérienne (Air Power) et de l’indépendance des armées de l’air que cette doctrine confortait, le bombardement n’a pas permis de vaincre seul l’ennemi en disloquant son économie ou son moral. La difficulté, peu considérée avant-guerre, de pouvoir mesurer précisément les résultats concrets et les effets des frappes, a cependant fait que cette erreur n’était pas évidente et qu’il a fallu déjà beaucoup s’engager pour commencer à avoir quelques doutes sur l’efficacité de la doctrine. 

Ces doutes ont alors été confrontés aux sacrifices déjà consentis et à la présence d’une puissante force de bombardement enfin disponible et qu’on ne pouvait « déconstruire ». On a donc persisté à bombarder alors qu’on avait déjà constaté que pour obtenir des effets importants il faudrait des moyens d’autant plus colossaux que l’adversaire s’obstinait à y répondre par un engagement antagoniste. Paradoxalement, cet engagement en l’air comme au sol de la Luftwaffe, tout en augmentant les difficultés des organisations de bombardement, a lui-même été d’un tel coût qu’il a fini par constituer un résultat stratégique imprévu mais significatif pour le bombardement allié.

De crise en crise, les organisations opposées ont été ainsi enchaînées dans une montée aux extrêmes de la violence mais aussi de l’innovation dans tous les domaines jusqu’à l’effondrement des unes et le triomphe, parfois honteux, des autres. 
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21 pages-14 700 mots

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1 commentaire:

  1. J'ai lu la biographie d'Adolf Galland, où l'on y apprend qu'il y a eu entre deux officiers britanniques des tensions au sain du Bomber Command au sujet de la tactique anti-cité, on sait maintenant qui a gagné ce duel, Churchill étant passé par là pour trancher: Ce sera le bombardement de villes. Tandis que du côté allemand, Göring et Hitler persisteront à vouloir construire des bombardiers dans la même perspective que les britanniques, plutôt que des chasseurs, contre l'avis de leur expert Adolf Galland. Quand on réfléchie à tout ça, on se dit que les hommes peuvent parfois déplacer des montagnes, si ils en ont la volonté, mais là malheureusement c'était pour se foutre sur la gueule au maximum, dans un minimum de temps. Difficile pour un seul être humain de concevoir le gigantesque maelström que fut 39-45, tant la capacité des hommes à s'organiser pour s'entre-tuer fut efficace et mondialisé. j'ai un livre d'histoire scolaire des années 50 qui parle de 40 millions de morts en 39-45, moi on m'a appris à l'école que ce chiffre se rapprochait plutôt de 50 millions de morts, et voilà qu'aujourd'hui, j'entends le chiffre de 70 millions de morts. Alors si quelqu'un pouvais apporter une précision là-dessus, ça serait pas mal pour mieux appréhender la réalité de cette secondes guerres mondial.

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