dimanche 6 juillet 2014

Quand la politique fait sa guerre... par Marc-Antoine Brillant




Après plusieurs mois d’abstinence médiatique, l’ancien Président de la République Nicolas Sarkozy a décidé de sortir de son silence, afin de « riposter aux attaques » dont il se dit « victime ». Choisissant le terrain de la prestation audiovisuelle, il a mené ce que certains observateurs ont appelé une « contre-attaque »[1]. Or, s’il n’a échappé à personne que le vocabulaire militaire irrigue aujourd’hui les discours des responsables politiques et des journalistes, les hors-sujets sont malheureusement fréquents. Et pas seulement lors des campagnes électorales. En matière de guerre, les mots ont un sens car ils traduisent une action précise, une référence à laquelle se rattacher. Ainsi, cette idée de contre-attaque est-elle valable pour l’arène politique ?

Le sens des mots.
Si l’on s’en tient à la terminologie militaire, une contre-attaque est une forme d’opération offensive durant laquelle une attaque par tout ou partie d’une force défensive est conduite contre une force assaillante ennemie, ayant pour but soit de reprendre du terrain perdu, soit d’isoler ou de détruire les unités de tête ennemies, avec pour objectif général de reprendre l’initiative et d’interdire à l’ennemi attaquant la réalisation de son but ou de ses intentions.

Certes quelque peu indigeste pour le néophyte, cette définition a au moins le mérite d’expliciter l’objectif final d’une contre-attaque : reprendre l’initiative. En d’autres termes ne plus subir les coups de l’ennemi. Et l’empêcher de mener à bien ce qu’il avait planifié. La contre-attaque est donc une action en réaction, qui implique une connaissance précise de l’attitude de l’ennemi, une évaluation de son intention et l’acceptation d’une certaine prise de risque. En aucun cas, elle ne doit être pensée sous le coup de l’émotion, au risque de précipiter une issue malheureuse.

Une offensive.
Ce terme traduit tant la nature d’une action (par exemple attaquer) que l’état d’esprit dans lequel elle doit être exécutée (« faire mal »). Au mieux, l’adversaire est détruit. Au moins, il est neutralisé. On commence par désorganiser son système de défense en l’empêchant de se coordonner, puis on réalise une manœuvre rapide afin de pénétrer dans la profondeur de son dispositif pour lui infliger un maximum de destructions.
Sur le champ de bataille, cela peut se traduire par une campagne de frappes aériennes sur les points sensibles de l’ennemi (défense anti-aérienne, infrastructures militaires et économiques vitales, etc…), avant de lancer une opération terrestre de conquête vers les villes clés d’un pays. La campagne militaire américaine contre l’Irak en 2003 illustre assez bien ce schéma. Simple à comprendre pour un militaire, le principe de l’offensive devient nettement plus complexe dans un contexte politico-judiciaire.
En effet, lors d’une campagne électorale, ce n’est pas la destruction physique de son adversaire qui est recherchée[2] mais sa décrédibilisation. C’est-à-dire casser sa légitimité auprès du plus grand nombre. On s’attaque ainsi aux idées. Mais aussi et surtout aux aptitudes des hommes et femmes qui les portent. Rien n’est plus douloureux qu’une fracture de crédibilité et plus indélébile à court terme sur l’opinion publique qu’une stature entachée.  
Mais avant d’arriver à un tel résultat, il y a un certain nombre de questions qu’il ne faut pas laisser sans réponse.

« Contre qui je me bats ? » ou la définition de l’adversaire.
La désignation de l’adversaire est essentielle pour déterminer l’objectif de l’action que l’on souhaite mener. Pendant la guerre froide, c’était relativement simple : doctrine d’emploi, matériels et organigrammes des protagonistes étaient connus. A notre époque, c’est un peu complexe. De nombreux paramètres s’entremêlent (fait religieux, facteur ethnique, asymétrie des méthodes et des adversaires, vulnérabilité des opinions publiques, etc…). Confrontée à ce nouvel environnement, l’armée américaine a développé une grille de lecture originale, issue des travaux de quatre professeurs de Harvard : la méthode SWOT. Analysant l’ennemi au travers de ses forces et faiblesses, des opportunités et menaces qu’il pourrait présenter, les militaires essaient de le disséquer en cibles matérielles et immatérielles à frapper. On ne s’attaque donc pas seulement aux chars ou aux petits soldats. On vise aussi ses idées, sa communication, ses ressources, son financement. En somme toutes les fonctions dont la perte serait très préjudiciable. L’objectif est de produire sur lui un effet durable qui le paralyse, l’incite à changer de comportement, l’inhibe, ou le pousse à la faute.      
Si dans une campagne militaire ou électorale cela peut paraître assez clair, dans une situation comme celle qu’affronte l’ex-Président, c’est nettement plus compliqué. En effet, « détruire » une juge d’instruction ou un membre du gouvernement demande de l’imagination…et d’accepter un passage de longue durée par la case prison. Pas forcément très « rentable », surtout pour un « potentiel » candidat…
C’est pour cette raison que l’argumentaire de ceux qui se placent en victimes tourne souvent autour du thème du complot avec plus de « suggéré » que de « désigné ». C’est aussi pour cette raison que les « incriminés » s’attaquent à la légitimité de ceux chargés d’instruire puis de juger leurs cas. Le principal avantage de contre-attaquer en visant la légitimité réside avant tout dans la « modification de la perception ». En prenant à témoin l’opinion publique sur ce qu’est censée être la Justice et ceux chargés de la servir, on va instiller le doute. Celui-là même qui crée une érosion lente mais profonde. Mais c’est un jeu dangereux, car en défendant sa cause on va agir sur la perception de l’ensemble du système et pas seulement sur ceux que l’on vise…

Le choix du moment.
C’est certainement l’un des éléments les plus déterminants quand on souhaite contre-attaquer. C’est le garant de l’effet de surprise sur l’adversaire. L’atout de la prise de l’ascendant moral sur l’ennemi. En planification militaire, on l’appelle le moment-clé.
Mais rien n’est plus difficile que de le choisir, car un danger rôde : celui de la précipitation ou de l’emballement. C’est-à-dire d’être poussé, ou plutôt incité, par l’adversaire lui-même à choisir le moment où l’on va réagir. Résister à cette pression n’est pas chose aisée. Mais cette faculté de résilience est la condition du succès.
Ainsi, rapporté à notre cas d’espèce, le choix du moment aurait dû encourager à ne pas réagir quelques heures à peine après la sortie de la garde à vue. C’est davantage la marque d’une réaction passionnée que d’une posture réfléchie au sens de calculée. Avec en butoir, le risque de se discréditer davantage. Comme un boxeur acculé dans les cordes, qui choisit de frapper alors que son adversaire s’est remis à distance. Il ne faut pas oublier que l’action judiciaire s’inscrit dans un temps long, peu ou pas compatible avec le concept de la contre-attaque médiatique. Peut-être qu’une interview le dimanche en direct sur le plateau de 20h de TF1 aurait permis non seulement de mieux « armer » le discours, mais aussi de toucher une portion plus large de l’opinion publique.

Le choix du terrain.
C’est l’autre élément essentiel de la contre-attaque. Sur quel terrain je souhaite porter mon action ? Dans l’armée, on se penche sur des cartes pour déterminer le lieu le plus défavorable à l’ennemi, donc le plus favorable pour soi. Cela peut-être une zone où les unités seront les plus vulnérables, soit parce qu’elles s’y concentrent, soit parce qu’elles auront du mal à s’y extirper. Cela peut aussi être le lieu précis où se trouve son centre de gravité, c’est-à-dire sa source de puissance. Mais attention, le terrain qui paraît le plus défavorable à celui qui va subir l’attaque peut l’être aussi pour celui qui va la réaliser.
En l’occurrence, le terrain est imposé à l’ex-Président : celui des tribunaux. Il a alors fait le choix de mener sa contre-attaque sur le terrain médiatico-politique pour des raisons qui lui sont propres. Il convient cependant de garder à l’esprit que le terrain médiatique fait « pschitt » très vite, l’opinion publique se lassant rapidement des feuilletons à répétition. Cela peut même s’avérer contre-productif dans la mesure où les média ne sont pas qu’un simple relais de l’information, mais un prisme au travers duquel celle-ci peut changer de sens. Les journalistes analysent le fait et la parole, les commentent et peuvent au final leur donner un objectif totalement contraire à celui qui était initialement recherché (les commentaires sur le discours du Président Hollande lors de l’affaire Léonarda par exemple).

Quelles leçons ?
L’histoire militaire est riche en exemples de contre-attaque réussie (l’attaque française du 18 juillet 1918 lors de la seconde bataille de la Marne) ou complètement ratée (les tentatives allemandes pour reprendre l’initiative en 1944 en Normandie). Quelle qu’en ait été l’issue, tous mettent en lumière deux points déterminants lorsqu’on prépare ce mode d’action si particulier : le choix du moment-clé et le choix de l’outil que l’on va utiliser pour passer à l’action. La contre-attaque doit servir à reprendre, si ce n’est du terrain, au moins l’ascendant moral sur son adversaire.
En politique, si le message est l’obus et le plateau de télé le mortier, il convient alors de choisir le meilleur moment pour être certain de toucher au premier coup.
De plus, bien qu’indispensable, la communication ne peut pas être l’ultima ratio. Elle doit être le moyen et non la fin. Elle doit porter des idées « force » qui produiront un effet sur l’adversaire ou son environnement (l’opinion publique). La parole est une arme mais son excès est contre-productif.      

Enfin, pour ceux qui douteraient du bien-fondé d’établir un parallèle entre guerre et politique, Michel Foucault évoquait déjà en 1976 la réalité du clivage de notre société en ces termes : « Nous sommes donc en guerre les uns contre les autres; un front de bataille traverse la société toute entière, continûment et en permanence, et c’est ce front de bataille qui place chacun de nous dans un camp ou dans un autre. Il n’y a pas de sujet neutre. On est forcément l’adversaire de quelqu’un ».
Quand la politique souhaite faire sa guerre, un peu de stratégie ne peut pas faire de mal…





[1] « La contre-attaque de Nicolas Sarkozy », Les Echos, 3 juillet 2014, www.lesechos.fr.
[2] Dans un pays civilisé et démocratique bien entendu…

7 commentaires:

  1. Bonjour mon colonel,

    D'abord merci pour vos articles roboratifs et stimulants,et ensuite pourriez vous nous indiquer la source précise de la très indicative citation de M Foucault ?

    Merci d'avance.

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    1. Non, ne le remerciez pas d'avance, il ne va pas vous répondre, et pour cause: vous ne vous adressez pas au bon destinataire: c'est pas "mon colonel" l'auteur de l'article, c'est Marc Antoine Brillant.

      Ce n'est pas Michel Goya. L'auteur de l'article est l'un des trois autres auteurs listés sur votre droite, dans la colonne "contributeurs".

      Ya erreur sur la personne. Pas grave.

      Ici, c'est le même tarif qu'avec les oracles dans l'antiquité grecque: pas la bonne question, pas la bonne réponse. C'est ça le tarif. C'est fort et clair.

      Sinon, la source, parce que j'ai farfouillé pour vous, gros paresseux:

      Michel Foucault : « Il faut défendre la société ». Cours au Collège de Franc, 1976, Paris, Hautes Études/Gallimard/ Seuil, 1997, p. 44.

      Marc Antoine Brillant commet - peut-être, mais c'est aux lecteurs d'en décider - un contre-sens à propos de cette citation.

      Foucault inversait la proposition clausesewitzienne selon laquelle la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens: dire que la politique est la continuation de la guerre par d'autres moyens et donc que la guerre ne cesse pas de traverser notre société, même en temps de paix. Et elle le fait par le politique.

      C'est une inversion du dogme.

      En première lecture, Marc Antoine Brillant se pose en militant de chapelle et exerce son contrôle sur le vocabulaire: il veut dire que le vocabulaire politique ne respecte pas les crédos du vocabulaire de guerre.

      Il ne serait alors qu'un vigile du politiquement correct: à chacun son vocabulaire! Il ne serait que de peu d'intérêt.

      Mais aussitôt sa propre critique se brise et se désordonne pour dire autre chose: c'est là que Foucault entre en scène, en fin d'article.

      Son article commence donc comme une plaidoirie d'avocat (défendre un périmètre) et se termine comme un puzzle (action créative de l’artiste au sens plein) qui traduit, mais là je me risque, son propre état d''esprit: un esprit puzzled.

      Il faut - la proposition "il faut" suppose d'avoir un but, donc d'y avoir pensé - regrouper les morceaux. A mon sens, il est dans une étape de foisonnement. Il jette des propositions qui sont discutables, mais très précises, comme par exemple celle-là:

      "Il ne faut pas oublier que l’action judiciaire s’inscrit dans un temps long, peu ou pas compatible avec le concept de la contre-attaque médiatique."

      Ce n'est pas ce qu'on constate: jacques Vergès s'est fait une spécialité du contraire. Il a répondu positivement à la question "comment inscrire une campagne de com', par nature instantanée, dans un temps judiciaire, par nature long. Là où MAB nous dit que les deux actions sont incompatibles par nature, un avocat répond le contraire et gagne ses procès davantage par son sens de la gestion des temps différents que par ses talents de juriste: Vergès gagnait ses procès ailleurs que dans les salles d'audience. Il les gagnait sur le parvis des palais de justice, dans le cadre d'une défense de rupture qui impliquait une dimension sociale, que MAB s'empresse de chasser, pour réduire le processus à un truc rationnel, mécanique.

      Ce n'est qu'un exemple. Son article est bourré de mines anti-personnel. Il est "puzzled".

      En français, langage militaire: "dégroupé" (se faire dégrouper).

      Impression perso: très bon mélange entre le rationalisme et le tactile.

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  2. D’autres aspects qui n’apparaissent pas directement dans l’intervention de M. Sarkozy relèvent également de la stratégie :

    La confiance dans la personne du chef

    Si l’ancien président conserve sans nul doute de nombreux partisans à l’intérieur de l’UMP, certains militants se pensent trahis après les révélations de l’affaire Bygmalion et l’appel aux dons lancé pour rembourser les dépassements des frais de campagne du candidat Sarkozy.

    La confiance dans les capacités de stratège du chef

    Si en matière militaire la défaite est orpheline et la victoire a de nombreux pères, il semblerait que les choses soient plus complexes en matière politique. Du militant de base a ‘l’état-major’, combien pensent qu’après la victoire aux présidentielles de 2012, l’ancien président de la république a surtout mené son parti de défaites en défaites ?

    Des commandants de théâtres et de fronts solidaires de leur chef

    En matière politique la chose prête à sourire, tant sont grandes les ambitions personnelles et les comportements de ‘francs-tireurs’ qui en découlent (dans tous les partis bien sûr).

    Des objectifs de guerre clairement définis

    Reprendre le palais de l’Élysée est peut-être un peu court. La stratégie comme il a déjà été souligné, ne doit pas confondre moyens et objectifs. Et comment se mettre d’accord sur la planification des objectifs, si le retex de la ‘campagne’ 2007-2012 n’a pas été effectué en amont ?


    Des troupes motivées, entraînées, équipées et… raisonnablement nombreuses
    Si la motivation ne fait aucun doute quant à la garde rapprochée entourant le chef, son petit nombre pose un véritable problème. M. Sarkozy sera-t-il à nouveau capable de recruter en masse à l’intérieur et à l’extérieur de l’UMP ?
    Finalement, les faiblesses de l’armée du général Sarkozy sont telles, que nombreux et nombreuses doivent être ceux et celles rêvant de l’affronter au 2nd tour de la campagne de 2017.

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    1. "Reprendre le palais de l’Élysée est peut-être un peu court."

      Exactement.

      Quel stratège voudrait rejouer la même partie? Et pour quel gain?

      Pourquoi vouloir regagner ce qu'il a déjà eu? Pour faire quoi de ce pouvoir qu'il a exercé pendant 5 ans?

      Pour continuer? Continuer quoi? Là, c'est de la stratégie.

      Si l'on définit la stratégie comme l'ensemble de la réflexion qui a trait à la détermination des objectifs à atteindre en fonction d'un but, alors il faut convenir que Sarko fait de la tactique faible, sans art opératif: il perd la maîtrise de l'outil de la victoire, l'UMP, à travers l'affaire Bygmalion, il perd la maîtrise de l'outil judiciaire, qui lui est indispensable, car son caractère en fait un type à problèmes (par nature, ce type est toujours du mauvais côté de la limite, il est toujours dans les embrouilles à la con, donc il a besoin d'un juge compatissant et bien veillant: ce mec est un délinquant intrinsèque, comme les banquiers) il perd la maîtrise de l'outil de com' (les journalistes), mais il garde la maîtrise des femmes coquettes (sa femme est un star) et conserve la maîtrise des hommes soumis (les militants UMP qui le plébiscitent).

      Sarko est une bête sexuelle: il était qualifié de meilleur baiseur du 92. Et il est marié à l'une des plus belle femme du monde, en toute simplicité.

      Deux femmes, juges, coupent méthodiquement les prolongements de sa queue. C'est ce qui est en train de se passer. Une queue a des ramifications. Chacune d'elle se coupe, car une queue n'est pas une Hydre. Sarko n'est justement pas une mafia: à chaque fois que les juges lui en coupe une, c'est fini.

      C'est ça qui a été compris par les deux femmes qui vont le baiser, méthodiquement.

      C'est une forme de guerre. Elle est tactique. Pas stratégique. Du moins pour l'instant: Sarko n'étant pas un être métaphysique, il peine à définir d'autre objectif que "avoir une Rollex à 50 ans".

      Son modèle stratégique était intellectuellement faible: accumuler des signes de réussite à 50 piges, son âge d'or.

      Son modèle tactique s'appuyait sur les ramifications de sa bite, avec ses femmes, dont Rachida, et ses hommes, dont Brice (tous eurodéputés aujourd'hui: très pris par les discussions européennes). Il n'a pas de Debré: le président du conseil constitutionnel lui a indiqué très vite qu'il n'allait pas la lui sucer. Dommage.

      Son modèle opératif reposait sur la maîtrise de l'UMP, en banqueroute. Il a laissé à l'UMP un Copé, qui n'est jamais qu'un notaire de province à tendance vicieuse à qui l'on donne un chéquier No limit. Forcément, le mec tire sur la corde.

      Au total, rien de très brillant.

      Car Sarko se néglige: il n'est pas aussi résilient qu'il le dit. Une garde à vue, une humiliation publique, ça l'épuise. Il n'est plus aussi prêt à faire n'importe naouak qu'avant. Il devient vieux. Il est engagé dans une guerre d'usure. Et, il est déjà usé.

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    2. Surtout pas de "retex"! Pour constater quoi? Un échec total?
      Il s'est mis à dos la quasi-totalité de son électorat traditionnel: les "cathos", les militaires, les "flics qu'il a pourtant trop gâtés, leur permettant d'intégrer la Gendarmerie au Ministère de l'Intérieur(une aberration!), les "juifs", les musulmans traditionnels, en faisant la politique des musulmans extrémistes, de l'Europe libérale, de la gôôôche bobo et caviar, en se moquant du vote des français (référendum) ce qui est anticonstitutionnel, en laissant filer la dette, en se refusant à revenir à une vraie politique gaullienne, et de droite, mais, je vous l'accorde, pour cela il faudrait avoir une "vision" ...
      Si à l'UMP, les militants, certains militants, et à l'extérieur certains électeurs regrettent, surtout par comparaison avec l'actuelle nullité, l'ancien président, il faudrait quand-même voir un peu ailleurs que seulement Sarko! Oui, il doit bénéficier de la présomption d'innocence, et, en tant qu'ancien Président ne doit pas être humilié. Mais pour autant c'est à lui de faire la preuve de son innocence, ce qui pour l'instant (Bygmalion, Karachi, ...) n'est pas démontrée.

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    3. Marcus,

      Personne de vraiment sensé ne dit qu'il est coupable avant d'avoir été jugé. D'ailleurs, il a été mis hors de cause dans la plupart des affaires qui le poissent.

      Nan. Le problème, c'est pas ça: il est toujours du mauvais coté de la limite. Comme la BNP. C'est le type, dès qu'il y a un truc qui va pas, tous les regards se tournent vers lui et, manque de bol, il est dans la photo. Il n'a pas de casier judiciaire, mais comme on dit, il est défavorablement connu des services de police. Il passe entre les gouttes et quand une le touche, ça glisse sur la toile de son ciré et ça éclabousse quelqu'un d'autre.

      Je crois que nous éprouvons tous une certaine admiration pour les borderline. Mais nous les aimons davantage lorsque, au dernier moment, ils montrent leur appartenance à un "sens commun".

      Le problème avec Sarko, c'est qu'il n'y a jamais de dernier moment: c'est toujours "encore plus". C'est la surenchère: une embrouille suit l'autre et à chaque fois il nous dit: "j'ai changé". Et tout ça pourquoi? Pour lui remettre le couvert pour 5 ans, avec notre chéquier? Bof.

      Ensuite, ce type passe son temps à réfuter son appartenance au commun, ce qui est quand même le comble pour quelqu'un qui a capitalisé sur l'identité nationale: le mec nous donne un os à ronger et aussitôt il nous fait bien comprendre que c'est notre os, mais pas le sien. Lui, il s'octroie la part de viande, pour son plus grand mérite à lui, bien perso: lui il est au dessus du commun. Il consomme le commun.

      Et, de fait, il consomme les hommes et les femmes comme un tableau électrique mal conçu qui ferait sans cesse sauter des fusibles. C'est une homme qui a besoin de fusibles à profusion Le dernier en date, c'est le type qui nous a fait son numéro sur BFM. Vous savez, l'histoire du train, tout ça: le Lavrilleux.

      Le dernier fusible en date a un peu fait la gueule: il a refusé de démissionner. Le mal rasé, avec ses petites lunettes et sa tronche de cocker battu. En attendant il s'est casé, lui aussi au parlement européen.

      Le deal est là: s'inféoder à Sarko, c'est accepter par avance de se sacrifier à sa toute puissance. Et il fonctionne sur des principes très simples: moi, ma gueule, ma gueule et moi. Le problème, c'est pas lui, c'est nous: faut vraiment être con à bouffer du foin pour en vouloir encore, trouvez pas? On n'est pas tous obligés d'avoir un QI de militant de l'UMP, non plus.

      Maintenant, son innocence, c'est des histoires de curés et de magistrats. Dans le fond, c'est secondaire aujourd'hui. P'têtre qu'un jour il écrira ses mémoires et on les mettra au sujet du bac. C'est pour nos petits enfants tout ça.

      Mais c'est complexe: le type nous plait et nous met dans une phase douloureuse de prise de conscience torturée. On a conscience qu'on s'est fait baiser et en même temps, on en veut encore. C'est le côté "femme fatale" de Sarko: il allume les mecs et les captive, comme les papillons de nuit hypnotisés par la flamme.

      Regardez la tronche de Lavrilleux, comment il l'a maltraité, le pauvre. Il l'a fait pleuré devant des millions de gens. Et regardez comment Lavrilleux revit, au parlement européen, loin de Sarko, enfin un homme libre, en député, littéralement dé-puté.

      Si ça se trouve, le Lavrilleux pourrait même devenir un type intéressant pour la démocratie. Rien ne pousse à l'ombre des grands arbres, alors il faut partir hors de leur ombre pour vivre. Sarko est un prédateur et sa vraie valeur c'est de nous apprendre la liberté: nous passer de lui, sans rage ni haine, mais avec conscience.

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  3. " Attaquons! Attaquons comme la lune..." Gal Laurezac.

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