Je me suis appuyé pour cela
sur les campagnes aériennes passées de l’armée de l’Air israélienne sur Gaza
(2008, 2012, 2014, 2021), au Liban (2006) ainsi celles des Coalitions américaines
en particulier lors de la lutte contre l’État islamique (2014-2019) en
considérant la similitude des moyens engagés, des règles d’engagement et des
formes des zones cibles.
À la date du 2 novembre, j’estimais
ainsi que les frappes menées le 7 octobre par l’armée de l’Air ainsi que, très
secondairement, par l’artillerie israélienne, pouvaient avoir provoqué au
minimum la mort de 2 000 civils, ainsi bien sûr qu’un nombre proche de
combattants ennemis, 1 500 au minimum là encore en fonction les
estimations des campagnes passées, soit un total d’environ 3 500. J’aurais
dû insister sur le fait qu’il s’agissait qu’une évaluation minimale dans une fourchette
macabre pouvant sans doute aller jusqu’à 5 000. Dans tous les cas, il s’agissait
d’un chiffre nettement inférieur à celui fourni par le ministère de la Santé palestinien,
qui était alors de 8 300 sans aucune distinction de civils ou de combattants.
Bien entendu, cette évaluation
a suscité la critique et parfois les insultes de ceux qui jugeaient cela comme
une entreprise de minimisation voire de négation des destructions provoquées
par Tsahal ou inversement de jouer le jeu des ennemis d’Israël après le drame
horrible du 7 octobre.
Dix jours plus tard, je suis obligé d’admettre que ces estimations de pertes étaient trop basses. En premier lieu, parce que des témoignages dignes de foi ne cessent de me dire qu’après avoir vu sur place les effets des campagnes aériennes précédentes, les dégâts provoqués par l’actuelle avaient incontestablement franchi un seuil. En second lieu parce que les éléments nouveaux indiquent effectivement non seulement un nombre quotidien de strikes très élevé - ce que j’avais pris en compte et qui n’est jamais un bon signe car cela signifie par contraste un nombre de missions annulées par précaution beaucoup moindres – mais que chacun d’eux était particulièrement « chargé ». Dans un Tweet en date du 12 octobre, qui m’avait échappé, l’armée de l’Air israélienne se targuait d’avoir « dropped about 6 000 bombs against Hamas targets ». Cela signifie d’abord logiquement l’emploi de plusieurs bombes par objectif puisqu’au même moment Tsahal revendiquait dans un autre tweet avoir frappé 2 687 cibles. Un objectif peut contenir plusieurs cibles.
On notera au passage qu’à ce nombre de cibles, on se trouve déjà au-delà de la
liste de ciblage initial, celle qui permet de bien préparer les tirs et d’avertir
la population, pour basculer sur du ciblage dynamique, sur les cibles de tir de
roquettes par exemple, forcément moins précautionneux.
C’est surtout globalement
énorme. À titre de comparaison, lors de l’opération Harmattan en Libye l’armée
de l’Air française a lancé très exactement 1 018 bombes de mars à octobre 2011,
au cours de 2 700 sorties de Rafale et Mirage 2000 D ou N, auxquelles il
faut ajouter les effets de 950 sorties de Rafale M et de SEM. On aurait sans
doute été bien incapables à l’époque de lancer 6 000 bombes ou missiles. En
considérant une moyenne très basse de 100 kg d’explosif par bombes larguées, 6
000 donnerait déjà l’équivalent de 1500 missiles de croisière russes Kalibr ou
Kh-101, mais on très probablement au-delà en termes de puissance, car Tsahal utilise
beaucoup de munitions de plus de 900 kg de masse (GBU-15, 27, 28 et 31) afin notamment
d’atteindre des infrastructures cachées et les souterrains du Hamas. Il faut
donc – si le chiffre de l’armée de l’Air israélienne ne relève pas de la
vantardise mal placée - imaginer entre 1 500 et 3 000 missiles russes
du même type de ceux qui sont tombés sur les villes ukrainiennes depuis 21 mois
frapper les 360 km2 bande de Gaza en une semaine. C’est évidemment colossal
et sans doute même inédit, même si le chiffre de propagande que l’on voit
passer parlant de l’équivalent de deux bombes de type Hiroshima est évidemment
farfelu. C’est en tout cas, au-delà de ce qui s’est passé en Syrie où le site
AirWars estime le nombre de civils – et non de combattants - tués par les
frappes russes entre 4 300 et 6 400 et en Irak-Syrie, où il est question
de 8200-13200 civils tués par les 34 500 frappes de la Coalition
américaine en six ans. Notons que dans ce dernier cas, la moitié de ces pertes civiles
certaines ou probables se situent dans les mois de combats de 2017 à Mossoul et
Raqqa où les règles d’engagement avaient été « élargies ». On ajoutera que
l’intensité des frappes est telle que les Israéliens utilisent aussi
certainement (Business Insider 17 Octobre) des munitions M117 non guidées,
comme on peut le voir là encore sur des tweets de Tsahal.
En résumé, en poursuivant
les principes utilisés le 2 novembre, où je parlais d’un total de 7 000 strikes
en trois semaines avec une bombe, le chiffre total de pertes devrait être dix
jours plus tard de 5 000 dont environ 2800 civils. Je crois désormais qu’il
est effectivement nettement plus élevé, et se rapprocherait sans doute de celui
proclamé par le ministère de la Santé, actuellement 11 000 tout confondus.
Barbara Leaf, Sous-secrétaire d'État américain pour les Affaires du
Proche-Orient, peu susceptible d’hostilité pour Israël, disait il y a quelque
jours que le chiffre pourrait peut-être même supérieur (“We think they’re
very high, frankly, and it could be that they’re even higher than are being
cited,” The Time of Israel, 9 novembre 2023). Notons que selon I24 News, là encore une chaîne peu encline à la
critique anti-israélienne, il était même question le 04 novembre selon « une
source sécuritaire anonyme » de 20 000 morts. Cette fameuse source
parlait de 13 000 combattants ennemis tués (selon une méthode de calcul assez
étrange de 50 et 100 morts par tunnel touché) mais aussi de manière décomplexée
de 7 000 morts civils, dont la responsabilité incomberait au Hamas puisque ces
civils sont utilisés comme bouclier.
Ajoutons pour être juste que bien évidemment le
Hamas et ses alliés mènent aussi une campagne aérienne à base de mortiers,
qassam et roquettes plus évoluées, avec le 9 novembre plus de 9 500 projectiles
selon Tsahal lancés depuis Gaza, très majoritairement, le Liban et même le Yemen.
C’est beaucoup, par comparaison le Hezbollah en avait lancé 4 400 en 33
jours de guerre en 2006 et le Hamas/Jihad islamique 4 500 dans les 51
jours de la guerre de 2014. Je ne sais pas bien, dans toutes les horreurs de
cette guerre, combien ces 9 500 projectiles ont tué de civils israéliens,
trop c’est certain, beaucoup ce n’est pas sûr. En tout cas, pas des milliers si
le dôme de fer n’existait pas comme j’ai pu l’entendre. En 2006, les projectiles
du Hezbollah avaient tué 44 personnes ; en 2014, après la mise en place du
Dôme de fer, ceux de Gaza en avaient tué 6. Israël et c’est tout à son honneur,
protège bien sa population, au contraire du Hamas qui, c’est un euphémisme, n’a
guère mis en place de protection civile et se satisfait même largement de la
production de martyrs et d’images tragiques relayées immédiatement par Al-Jazeera.
Toujours est-il que ces tirs de roquettes, qui se rajoutent au choc de l’attaque-massacre
abominable du 7 octobre, paralysent la vie israélienne aux alentours de Gaza,
mais ils ne peuvent se comparer en rien en intensité à ce qui se passe à Gaza.
Si on se réfère aux principes du droit des conflits
armés, le Hamas les trahit absolument tous, en plus de tous les actes
terroristes qu’il a commis depuis trente ans. Rappelons au passage que des
crimes de guerre, commis par une force armée d’une organisation peuvent aussi être
des actes terroristes à partir du moment où leur but premier est de susciter l’effroi.
Pas son ampleur, l’attaque du 7 octobre dernier est même clairement un crime
contre l’humanité et, alors que la volonté du Hamas est également de détruire Israël
peut également avoir une visée génocidaire. Le Hamas doit être détruit, il n’y
a aucun doute là-dessus. Tout cela n’est pas nouveau et Israël aurait pu essayer
vraiment de le faire plus tôt, mais c’est une autre question.
Pour autant, ce n’est pas parce que l’on combat des
salauds qu’on a le droit de le devenir soi-même. Tout le monde aurait compris que
les soldats de Tsahal pénètrent dans Gaza quelques jours après le massacre du 7
octobre pour aller traquer cet ennemi infâme, d’homme à homme, et en prenant
des risques la chose aurait paru encore plus légitime et courageuse qu’en
frappant à distance et manifestement trop fort. Je regrette beaucoup moi-même qu’après
les attentats 2015 en France, le gouvernement ait préféré envoyer ses soldats
dans les rues avec la stérile opération Sentinelle plutôt qu’à la gorge
de l’ennemi dans une opération Châtiment. C’est pour cela que les soldats
ont été inventés, et mon cœur est tout entier avec les fantassins de Tsahal
dans les rues de Gaza.
Les engager plus tôt n’aurait pas empêché les
dommages collatéraux, ils sont inévitables alors que 95 % des êtres vivants qui
vivent dans la zone des combats sont des innocents, mais on aurait pu espérer,
à condition d’avoir des soldats solides et disciplinés, bref de vrais soldats,
en prenant le temps et un maximum de précaution atteindre le cœur de l’ennemi,
lui tuer le maximum de combattants et détruire ses infrastructures sans tuer des
milliers et des milliers de civils. Cela n’obérerait rien de la difficulté de
la gestion politique de Gaza après les combats, ni même des causes profondes
qui ont fait qu’il y ait des dizaines de milliers de Palestiniens qui acceptent
de prendre les armes contre Israël avec une forte chance de mourir, et ce n’est
pas une simple question d’endoctrinement.
Au lieu de cela, le gouvernement israélien, qui avant sa recomposition, porte une énorme responsabilité sur la baisse de la garde devant le Hamas, a choisi de commencer par un blocus et une campagne de frappes qui par son gigantisme a nécessairement piétiné au moins quatre des cinq principes du droit des conflits armés – humanité, nécessité, proportion, précaution - et finit donc aussi par flirter avec celui de la distinction (ou intention). On peut argumenter comme on veut, absolue nécessité, mensonges du Hamas, l’ennemi est un salaud qui se cache derrière la population ou dans les lieux sensibles, on laisse la population fuir les combats, etc. mais instaurer un blocus total et frapper avec une telle puissance une zone densément peuplée pour un bilan militaire finalement assez maigre - et qu’on ne présente pas la nième liste de cadres du Hamas tués comme un bilan sérieux - est une catastrophe. C’est une catastrophe pour la population gazaouie, mais aussi pour Israël, à court terme par l’indignation que cela continue de provoquer, mais aussi à long terme parce qu’on vient là de recruter dans les familles meurtries des milliers de futurs combattants ennemis. Aucune tragédie n'en efface une autre.
Pour les commentaires allez plutôt ici
Bravo Michel. Bravo pour votre autocritique et pour votre sincérité. J'ai la même vue que vous : si Hamas est la mesure de l'action militaire Israëlienne, alors Israël ne peut pas prétendre être moralement supérieur à Hamas. A la différence que, comme vous le notez, Israël protège les siens quand le nihilisme de Hamas fait le contraire.
RépondreSupprimerSachant que les occidentaux ont pesé de tout leur poids pour retarder voire empêcher l'intervention terrestre (l'administration US a plusieurs fois demander le report et l'annulation), n'y a-t-il pas aussi une forme de responsabilité aussi ici ?
RépondreSupprimermerci mr goya. une autre facon d evaluer les victimes a gaza. https://www.reuters.com/article/israel-palestiniens-onu-bilan-idFRKBN325170 .101 employes de l unrwa tués. soit 1 sur 50 du nombre d emploés de l unrwa. si je rapporte ce chiffre a la population gazaouite, sur une base de de 2,2 millions d"habitants, cela ferait 44000 tués a gaza entre le 7 octobre et le 10 novembre. et je ne prend pas de risque en disant a minima. car ces employés, fort doute qu ils appartiennent au hamas, ils trainent plutot dans les hopitaux, ecoles, camps de refugies etc...
RépondreSupprimerdonc je recapitule, au 10 novembre, il est presque certains qu il y a un minimum de 44000 civils gazaouites tués sous les bombes des israeliens.
Je vous suis très amplement, d'habitude. Cette fois encore, je lis et entends vos arguments. Mais une question, une seule: comment Israël pourrait-il réagir différemment? Comment mettre le Hamas hors d'état de massacrer pour une longue période?
RépondreSupprimerHonnêteté intellectuelle et sincérité.
RépondreSupprimerC'est tout à votre honneur.
"Et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres."
ou
"Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira."
---> "Les Affranchis" !
:D
Merci mon Colonel pour votre billet, et merci d'avoir reconnu votre erreur, et surtout de l'avoir expliqué pour éviter que d'autre ne la refasse.
RépondreSupprimerCher colonel, je vous suis depuis longtemps et, depuis longtemps, partage sans hésitations vos analyses et éventuels points de vue, ici comme sur les plateaux TV. Là, j'entends vos arguments encore une fois. Mais... une seule question: Quelle autre voie pour Israël? Autrement dit: comment Israël pourrait-il se défendre - se sauver - en ne combattant pas le Hamas partout où il se trouve? Partout.
RépondreSupprimerAvant que le colonel vous réponde, il faut partir du principe que l'"éradication du Hamas" n'est pas un objectif stratégique et opératif raisonnable. Israël s'est donc lancé dans des opérations qui peuvent être théoriquement satisfaisante mais qui sont militairement et politiquement irréalisables.
SupprimerIl a donc utilisé ce but de guerre pour faire d'autres choses, dont certaines d'entre elles sont inavouables.
Parmi les buts recherchés, il y a celui de punir les Palestiniens par une réaction disproportionnée, officiellement, pour les dissuader de recommencer. Je crains que l'intention soit plus pleinement coercitive que dissuasive, celle de faire du bilan pour satisfaire l'opinion israélienne, nous l'avons vu en 2006 avec le Hezbollah. Le Sud-Liban a été totalement ravagé, il y a eu des milliers de morts, souvent civils, mais le Hezbollah est toujours là, aussi voire plus menaçant et aussi lourdement armé.
Autre but recherché, celui qui l'est depuis l'évacuation de 2006, c'est celui de rendre la vie à Gaza la plus difficile possible aux Palestiniens par le blocus, par des privations et par des bombardements périodiques pour qu'ils partent ailleurs, n'importe où et principalement dans les autres pays arabes, un nettoyage ethnique sans le dire. Et de ce côté-là, la destruction systématique du nord de la bande en procède, tout le problème consiste maintenant à empêcher les Palestiniens d'y revenir et à les confiner dans la partie sud de l'enclave. La perspective d'évacuer les Gazaouis dans le Sinaï avait déjà été évoquée de manière allusive mais les Etats-Unis y ont tout de suite mis le holà. La proposition de M. Netanyahou de reprendre la fonction sécurité de l'enclave après le conflit et d'en exclure la communauté internationale ne trompe pas. Il refait les zones A, B et C de la Cisjordanie.
Dernier but recherché, un but de communication, celui de refuser toute négociation pour gagner du temps afin de réaliser les deux effets ci-dessus. Le principe est de diaboliser le Hamas, "on ne parle pas à ces gens là !", "des animaux", "des terroristes"... et de ne pas négocier avec les Palestiniens tant qu'il n'aura pas disparu. D'une part, le Hamas ne disparaîtra pas et même au contraire, les opérations menées depuis le 7 octobre sont propres à assurer son recrutement, y compris parmi les réticents. D'autre part, M. Netanyahou sait parfaitement dialoguer avec lui lorsque c'est dans son intérêt direct, par Egypte ou Qatar interposé. On le voit en ce qui concerne les otages. Pourquoi ne pas aller plus loin ? L'argument concernant la menace existentielle pour Israël que le Hamas ferait peser sur lui ne tient pas. Le fait de dialoguer est déjà la marque d'une reconnaissance et il y a de fortes chances que les négociations éventuelles, si elles sont sincères, pas comme pour Oslo, arrivent à un modus vivendi commun dont Israël ne veut surtout pas pour l'instant.
Le conflit actuel n'a donc aucune chance d'être résolu par une solution militaire pour se "défendre". Il appartient donc à Israël de "changer de logiciel et de rhétorique". Mais en est-il capable ? C'est une question qui sort du sujet de ce blog.
L'expression que j'ai entendue ce matin sur LCI est ignoble, mais elle est géniale tellement elle est parlante :
RépondreSupprimer"Quand on est dans un marais, on ne peut pas tuer tous les moustiques"
Au-delà de l'aspect déshumanisant de tels propos, je pense qu'ils illustrent et éclairent la situation à merveille.
De même qu'il me semble que cela correspond à nombre de guerres/conflits de "contre-insurrection" ou contre/avec les groupes armés proto-étatiques.
Je ne peux qu'admirer la démarche de reconnaître clairement "je me suis trompé", chose que vous aviez par ailleurs deja faite au lendemain de l'offensive russe sur l'Ukraine. Merci pour votre analyse et votre honnêteté.
RépondreSupprimerYakuru/Yakulu ? ---> Princesse Mononoké ?
SupprimerJe suis surpris que vous écriviez "mon cœur est tout entier avec les fantassins de Tsahal dans les rues de Gaza". Dans le cadre d'un tel affrontement, même si vous pouvez souhaiter la victoire d’Israël au nom du combat contre le terrorisme.
RépondreSupprimerRappel quand même que les sionistes souhaitent un état religieux (il y a plus de droit pour les citoyens reconnu comme de religion juive) avec des élections démocratiques, qui mène une politique d'occupation illégal de territoires.
C'est quand même vachement trash d’être avec le cœur avec les soldats qui sont en territoire étrangers dont les bombes font autant de morts. Et on peut parier que si les règles ont été élargis pour les bombes, elles doivent l'avoir aussi été pour l'engagement sur le terrain.
Enfin bravo pour votre auto-critique, c'est déjà cela.
Bravo pour ce texte.
RépondreSupprimerCependant, je ne comprends pas pourquoi vous ne mentionnez pas une raison fondamentale pour laquelle le gouvernement israélien n'a pas fait le choix de faire pénétrer dans Gaza les soldats de Tsahal "quelques jours après le massacre du 7 octobre pour aller traquer cet ennemi infâme, d’homme à homme, et en prenant des risques" : épargner les vies des soldats israéliens.
Cette raison justifie-elle le parti qui a été pris ? C'est à voir. Mais c'est un élément à prendre en compte.
Mon Colonel,
RépondreSupprimerje suis heureux que vous ayez fait cette rectification qui est tout à votre honneur. Jusqu'à présent, vous comptiez par votre pertinence, sur les experts en qui je pouvais avoir confiance. Vous avez raison de revoir les chiffres que vous avez donné à la lumière de l'intensité des frappes que l'armée israélienne fait subir à la Bande de Gaza. A cet argument, purement militaire, je rajouterai plusieurs constantes que vous n'avez pas prises en compte mais qui vont dans le même sens que vous : le fait que la population ne peut pas vraiment s'enfuir ce qui augmente le nombre de "victimes collatérales" potentielles ; le facteur faim et soif qui doit commencer maintenant à peser sur le bilan ; les blessés de guerre qui ne peuvent être traités dans les hôpitaux et qui, à moyen terme, sont voués à la mort ; les personnes déjà présentes dans les hôpitaux et qui ont besoin de soin constant qu'ils ne peuvent plus leur apporter faute de médicaments et d'électricité;.... Bref, même si le Hamas et ses ministères ne sont pas des organisations fréquentables, leurs statistiques ne sont pas si inexactes, merci de l'avoir admis.
Je ne partage pas tout à fait votre lecture des événements. Si les actes du Hamas sont condamnables, que penser de la politique d'Israël depuis sa création (et avant même celle-ci avec la Hanagah et l'Irgun)? Par ailleurs, si le Hamas a pendant longtemps préféré ne pas reconnaître Israël et le détruire, c'est sans doute parce qu’Israël n'a jamais fixé ses frontières, que ses velléités expansionistes n'ont jamais été démenties, ou tout simplement parce que cet État s'est bâti, avec la complicité occidentale, sur les décombres de la Palestine historique. Comment ne pas souhaiter la destruction de votre propre destructeur ? La Hasbara a bien contribué à faire oublier les exactions de cet État depuis 75 ans... mais des hommes politiques de l'époque, et non des moindres comprennaient parfaitement la frustration des Palestiniens d’avoir été arrachés de leur terre, spoliés, tués. David Ben Gurion confiait à Nahum Goldman qu'il etait impossible pour les Palestiniens de se rendre après avoir vécu pareille injustice. Moshe Dayan disait pendant les obsèques d'un soldat israélien tué à Gaza (pendant son occupation) que la responsabilité revenait moins aux Palestiniens, chassés et leurs villages détruits sous leurs yeux, qu'à Israël et que c'était précisément pour cette raison qu'il ne fallait jamais poser les armes. Comment oublier que les trois fondateurs du Hamas ont vécu ce traumatisme pendant l'enfance ? Hélas, la lecture du conflit est bien trop tronquée de ses racines historiques : mettre les deux parties sur un pied d'égalité, c'est oublier l'injustice, le ralliement de puissances étrangères a l'encontre des intérêts locaux (Balfour, Pichon, San Remo et refus de prendre en compte la proposition de référendum en Palestine émise par Wilson)
RépondreSupprimeret l'humiliation et la perte de dignité qui s'en suivent. La France n'a pas pu tourner la page de son passé colonial alors qu'elle était en position de force. Que dire des Palestiniens dont les Occidentaux décident le sort sans avoir consulté en 1917, plus de 92% de sa population ?
Tous les jours (et nuits) les russes bombardent des civils dans des villes, avec tout ce qu'ils ont ( hier des bombres à sous munitions dans l'est) mais on n'entend pas les traditionnelles pleureus, les "mamies aux chtq"..Normal, parler des palos avec un keffieh autour du cou, lors d'un vernissage, une coupette de champs à la main, ça fait plus branché, plus intello vu que c'est plus médiatisés (merci pallywood,AgenceFrancePalestine..)
RépondreSupprimerChé pas comment vous faites pour supporter les plateaux télés ...
RépondreSupprimerJe vous ai entendu un jour faire votre autocritique sur un manque de clarté dont vous feriez montre ... mais regardez l'émission d'hier soir par exemple, où l'on ne vous donne la parole que 3 minutes sur 2 heures (en prenant le soin de vous couper toutes les 30 secondes qui plus est ...). Si vous ne pouvez pas développer un propos tranquillement aussi ... tout ça au milieu de beaufs qui éructent ...
Anne NIVAT avait l'air de dire que "c'est ça les plateaux télés", qu'il faut "se battre" pour prendre te garder la parole (il est vrai qu'elle ne se laisse pas marcher sur les pieds ^^) ... ouais beh ... pour parodier McDo : Restez comme vous êtes !
^^
PS : Quelle patience ! C'est donc cela "le calme des vieilles troupes" (sans vouloir vous offenser hein ! ^^) ?
Pour expliquer certaines choses, il me semble que faire usage des images sportives aiderait : entrainements avant rencontres, cohérence du niveau des joueurs, les avants et les arrières au rugby, avoir des bonnes chaussures mais ne pas courir vite, etc ...
RépondreSupprimerLa droite israélienne, jumelle parfaite du Hamas, doit saliver de bonheur ...
RépondreSupprimerVerrouillé sur son linéaire stratégique - inchangé depuis l'assassinat d'Yitzhak Rabin - du Grand Israël, donc de l'élimination de la Palestine.
La droite israélienne n'a, en toute impunité, plus beaucoup de limite ...
L’élimination du Hamas ? Oui, évidement c'est un peu le but,
Mais les "effets collatéraux", l'immense massacre d'innocents, est aussi à comprendre dans cette logique d'élimination de la Palestine.
La destruction énorme de l'immobilier de Gaza, en début d'hiver s'inscrit brillamment dans cette logique :
Forcer à un exode massif "sous peine de mort" (ou quasiment) les survivants, par le manque d'abris, de nourriture, d'eau potable etc.
Ceci étant,
La finance mondiale continue à ravager, piller, ruiner et incendier le monde en toute impunité...
Les forêts brûlent, la Terre idem, le climat idem, l'économie et la société humaine idem, les relations internationales ... idem évidement ...
Les COP de pétroliers & financiers ne font rire qu'eux-mêmes.
Le résultat "normal" n'en est-il pas que les guerres enflent à l'unisson de la montée des extrêmes droites, dictatures et, à minima, régimes autocratiques ; engendrées par notre (très) cher néo libéralisme dirigeant la planète ?
Et dans tout cela, on s’étonnerait que les « lois de la guerre » passent à la trappe ?
Par ailleurs :
Le "mini génocide", pour cause économique, de migrants en méditerranée ne dérange visiblement pas grand monde ...
Une des premières grandes lois universelles : le devoir absolu de porter assistance à toutes personnes en détresse en mer datant de plusieurs siècles de progrès humain - a volé en éclat pour cause financière « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde » …
Peut-on s’étonner du reste ?
Et ce petit détail qui me laisse perplexe :
Le terrorisme : est-il plus grave que le crime de guerre ?
"Tout en retenue" ... "tout en finesse" ...
RépondreSupprimerClash Report@clashreport
Gaza is being wiped off the face of the earth by Israel.
https://twitter.com/clashreport/status/1737368172133515276