Publié le 14 juin 2016
Quelle surprise, l’ennemi attaque ! Un peu comme à chaque fois qu’il se trouve en difficulté en fait, pas seulement certes mais surtout dans ces moments-là. C’est une vieille tactique, que l’Etat islamique n’a pas inventé non plus, visant, au pire, à obliger les gouvernements à replier visiblement les forces de sécurité auprès de la population et non contre soi et, au mieux, à créer des dissensions communautaires et/ou à influencer la politique extérieure de ces mêmes gouvernements. Pour rappel, 94 civils mouraient dans trois attentats le 11 mai puis 40 autres le 17, 20 le 30 et encore 22 le 9 juin. Tout cela, c'était juste avant le massacre d’Orlando mais il y a bien longtemps qu’on ne parle plus de Bagdad. Cela n'est bien sûr pas sans lien avec l'offensive en cours contre, notamment, Falloujah où les soldats Irakiens sont en première ligne appuyés par les Américains.
Pour la France, il n’y a même pas besoin d’offensive
en cours pour l’attaquer. On le sait, la France pour ce qu’elle a fait dans le
monde arabe, pour ce qu’elle est avec sa laïcité et son mode de vie oh combien
licencieux, ou simplement pour sa décision de suivre les Américains en Irak, elle
mérite d’être frappée selon tous les djihadistes du monde et pas seulement ceux
de l’EI. Elle le mérite d’autant plus qu’elle est visiblement une cible facile,
coincée entre le souci de ne pas créer de dissensions internes en pointant le
caractère « islamique » de l’ennemi, de ne pas fâcher les amis,
parfois personnels, des pétromonarchies, l’absence totale de vision et d’autorité
de ses gouvernants et la faiblesse, pour de multiples raisons internes ou
budgétaires, des instruments à leur disposition pour protéger les Français et châtier
leurs ennemis. Ce n’est pas l’Etat d’urgence qu’il fallait déclarer mais l’urgence
d’un Etat.
Pourquoi se priver alors ? Les seules
réactions seront des moulinets et des gesticulations. La France d’aujourd’hui
ne réagit plus quand on massacre 130 Français en plein cœur de Paris sinon par un
Etat d’urgence permanent, une succession de lois dont certaines assez étranges
et de beaux discours, compilés dans un livre au titre qui sonne comme un
oxymore un seul mot : « L’exigence ». Ah oui, il y a bien eu une
intensification des frappes aériennes, avec, dès le 14 novembre, un décollage
intempestif de 10 avions de combat frappant largement du vide faute d’avoir eu
le temps de trouver des cibles avant de parvenir à lancer en
moyenne chaque jour une bombe sur l’équivalent en superficie du Royaume-Uni. On
est quand même loin du Blitz, on est même loin d’avoir un impact simplement
significatif sur l’ennemi, au moins à la hauteur symbolique de ce qu’il nous a
fait, nous fait et nous fera certainement encore.
Côté intérieur, en quoi le dispositif de sécurité a-t-il
vraiment et visiblement progressé, disons depuis 2012 ? Comment se fait-il
que l’interpellation d’Abdelhamid Abaaoud et d’Hasna Aït Boulahcen à Saint-Denis
en novembre dernier ressemble encore furieusement à celle de Mohamed Merah ?
On en vient même à se demander si ce ministère est même adaptable tant il paraît
rigide et incapable d’accepter la critique. Que font ensuite nos soldats
massivement dans les rues de nos villes depuis plus d’un an au lieu d’être dans
celles de ceux qui ont organisé les attaques ? Quel plus grand symbole de
notre refus de combattre ?
En bref, qu’avons-nous fait et que faisons-nous vraiment
pour vaincre l’ennemi ? La réponse est simple : rien ou pas
grand-chose. Derrière l’agitation pas de vrai frémissement, nous attendons visiblement,
comme le docteur Queuille, que le problème se résolve de lui-même ou au moins
que les autres le résolvent à notre place. Cela tombe bien, l’Etat islamique
semble reculer sur le terrain...comme l’an dernier à la même époque juste avant qu’il ne multiplie les
attentats et qu’il ne s’empare de Ramadi et de Palmyre. S’il faut se
féliciter des coups que prend Daech, il faut rester prudent. Le combat sera encore
long et surtout incertain. On ne sait toujours pas ce qui se passera dans les territoires
reconquis mais ce qui est sûr est que la bête est loin d’être morte, qu’elle
peut, comme dans le passé, prendre d’autres formes et surtout que ce n’est pas la
seule sur le marché.
Le goût du fer c’est pour l’instant plutôt nous qui l’avons dans la bouche et ce n’est pas fini. Des attaques, il y en aura d’autres et des très violentes, durant l’Euro 2016, le 14 juillet, le tour de France ou rien de tout cela car c’est trop évident. On ne pourra de toute façon pas protéger tout le monde et on ne pourra protéger, la preuve encore hier, tous les protecteurs. Des coups, on en prendra donc encore, la seule question c’est combien avant de faire la guerre, c'est-à-dire d'avoir une action politique réfléchie et forte, plutôt que de la simuler.
Bonjour,
RépondreSupprimerje vous lis toujours avec attention, il me semble vous avoir attendu à la radio il y a quelques jours, mais je ne sais plus l'émission.
Quand je parle avec tous les Français, mais c'est dingue comment on en a marre d'une classe politique si immobile, bouffie, obèse, indécise...elle fait tellement peine à voir.
Encore hier et aujourd'hui, le lâche meurtre du policier et de sa compagne...
Rien ne viendra de cette classe politique aussi infecte que toxique. Il n'y a rien à attendre d'eux. Donc que faire?
Que les chefs des corps intermédiaires prennent leurs responsabilités. Les commissaires de police, les officiers de renseignement, les militaires...
Vous avez les noms des 200/300 types radicalisés prêts à passer à l'action. Qu'attendez-vous pour les éliminer? Vous avez les ressources et les moyens. On entend systématiquement les policiers qui disent tous les jours qu'ils en ont marre, que les ordres de ne pas bouger viennent d'en haut.
Plutôt que de vous plaindre...de dire que toujours et tout le temps que vous êtes bridés...Allez-y, en plus, vous avez le soutien de toute la population et vous le savez. Personne ne pleurera sur le terroriste récidiviste qu'on retrouvera dans un fossé ou qui aura disparu de la surface du territoire de France.
Putain, qu'est-ce que vous attendez?
Vous attendez encore de vous faire tirer comme des lapins, de vous faire planter par les types que vous connaissez et dont vous avez les noms.
Si vous ne continuez de rien faire, de faire le planton devant des bâtiments à la con, vous serez tout aussi responsables que cette classe politique abjecte.
À bon entendeur,
@Cherea. Bonjour,
RépondreSupprimerLe Colonel Goya est désormais à la retraite. C'est une position citoyenne engagée qu'il défend mais elle n'est pas celle de l'armée. L'armée n'a pas de position. Elle est un outil au service de la Nation. Le PR est le chef des armées. Etre au service de la France et des Français demande cette discipline. Le politique doit assumer ses responsabilités et agir dans l'intérêt de tous,pas du sien.
Alors veuillez jeté votre carte d'électeur au feu si vous voulez être cohérent avec votre auto-censure. Mais à force d'être dans une tel posture de soumission aveugle, que je qualifierais de posture républicaine archaïque et désuète, vous risquez de rejoindre les aveugles de l'extrémisme religieux, esclaves des temps modernes, prosternés et tristes. Rien ne vaut un homme à la conscience libre, et autonome d'esprit (c)
SupprimerJ'ai relu récemment quelques classiques : Gallula, Trinquer, les Yves Courriere. .. la guerre subversive à longtemps été une "spécialité" française, mais l'opinion publique est elle prête à supporter les méthodes et procédés qui l'accompagnent ? Je ne crois pas, et pour cette raison, je pense qu'on est pas sortis d'affaire. Dommage...
RépondreSupprimerMerci Mon Colonel pour cet article, la majorité des Français partagent cette fureur. Je pense pour ma part qu'il est temps d'arrêter de tolérer des religieux extrémistes sous prétexte de s'en servir comme "pot de miel" pour repérer les djihadistes. Le fait d'adhérer à Daech avec un post sur Internet rend inutile cette méthode, il faut sévir et ne rien lâcher. Mais comme l'écrit "cherea", les forces de l'ordre ont les noms, alors allez-y, je ne comprendrai pas que le meurtre du Commissaire ne déclenche pas une rébellion des policiers, même "cachée", mais au moins efficace. Il est temps, sinon ils viendront "égorger nos fils et nos compagnes", la Marseillaise n'est pas là pour rien !
RépondreSupprimerDeux mois après : rebellion toujours bien cachée! Mais attention ! vider une eglise pendant la messe, pas de faiblesse avec ces dangereux terroristes !
SupprimerL'armée n'a pas de position, et c'est bien dommage. Le politique ne cesse de l'enfiler à sec, présidence après présidence, se servant de son budget, comme celui de la police et de la justice d'ailleurs, comme d'une variable d'ajustement destinée à remplir les trous les plus voyants. Le PR est le chef des armées, c'est beau mais que sur le papier, car de fait, depuis la mort de Pompidou, tous ceux qui ont été les locataires de l'Elysée se sont conduits comme des chefs de parti et non pas comme des chefs d'Etat. Le PR est le chef de quoi au juste lorsque l'Etat n'est plus maître de sa législation, de sa monnaie, de son budget, de sa politique migratoire, et que les décisions sont prises par des individus siégeant à Bruxelles et qui n'ont pas été élus par qui que ce soit ?
RépondreSupprimerJusqu'à quand les militaires vont continuer de croire à cette fiction ?
Bravo pour avoir très bien compris et fait partager dans cet article la différence entre un sprint et une course de fond. La durée compte, surtout quand on est mous dans la riposte.
RépondreSupprimerNous sommes en guerre.
Cessons de croire que "tout va bien" et que "c'est la fête du foot".
C'est une guerre d'assassins.
Ce sera "eux" ou "nous".
Personne ne sera neutre.
Personne ne pourra rester neutre, car ce qui est voulu par "eux" c'est notre âme.
C'est une tentative de théocratie mondiale par la force, à laquelle nous faisons face.
Ceux qui sont prêts à vendre leur âme survivront-ils? Rien n'est moins sûr.
Réfléchissez-y.
Moi, je défendrai mon âme et celle des miens; comme celle de mon pays.
A vous de voir.
Ne restons pas les yeux fixés sur un écran de télévision.
Leurs buts ne sont pas les mêmes que les nôtres.
Et puisque c'est une guerre, avoir de vrais objectifs de guerre ce ne serait pas un luxe...
Ce que n'a pas compris Hollande, c'est qu'en laissant le ministre de la défense diriger l'action militaire, il s'enlevait la possibilité de le faire. En tuant le Décret de 2009, Lewandowski a pris le pouvoir sur les décisions de défense, désormais cachées en partie à l'Elysée, et quand il y a problème, il se trouve obligé de les couvrir. Il subit.
RépondreSupprimerDoit on rappeler que le cumul Région mindef est tout de même pas vraiment en phase avec tous les engagement de campagne. Il n'a pas le choix, tenu par Brienne.
En affaiblissant le CEMA dont il n'est plus le chef, le PR s'est coupé la main.
Le général de Gaulle doit tousser un peu dans son caveau... A moins qu'il soit reparti en résistance hors de France !
"Ce n’est pas l’Etat d’urgence qu’il fallait déclarer mais l’urgence d’un Etat."
RépondreSupprimerBelle formule.
Difficile de ne pas penser à ce que de Gaulle dit d'Albert Lebrun dans ses Mémoires de guerre : "Au fond, comme chef de l'État, deux choses lui avaient manqué : qu'il fût un chef ; qu'il y eût un État."
Sujet initialement écrit pour Opex360.
RépondreSupprimer-J'ai l'impression d'ineptie gouvernemental, surtout après le discours du premier ministre au parlement, pratiquant une démagogie sémantique ahurissante
Alors selon son discours: Ne surtout pas critiquer la police..car vous êtes donc un terroriste! En gros voilà la teneur de ce discours.... Adieu intelligence de nos élites, sauve-qui-peut, save our soul!
Mais pour pousser l'analyse et revenir à de plus anciennes affaires de terrorismes comme Action Direct qui a été prit en exemple par Christian Prouteau sur une chaîne de télé (assassina du Général René Audran); je rappelle qu'Action Direct subissait une imprécation des services secrets iraniens, alors qu'aux yeux du publique, ils étaient censés agir au nom de l'extrême gauche, alors que finalement c'était une vengeance iraniennes puisque la France leur avait pas remboursé 1 milliards de francs, investis par cette dernière afin de développer le nucléaire iraniens. Alors certain de ces djihadistes ne subiraient-ils pas une imprécation, et que les ordres qu'ils reçoivent, ne viendraient peut-être pas de qui ils croient venir, c'est une question sur le second degré du terrorisme: Imprécation?..... Comme le dit le vieux adage de Scotland Yard: A qui profite le crime? Car au moment où le peuple descend dans la rue pour défendre dignement ses droits de travailleur dans notre pays dit "civilisé", ce djihadiste arrive à point nommé pour occulter la grande manif populaire, et en même temps, pour donner de la consistance à ce gouvernement aux aboies qui va parfaitement profiter de ce double-crime abominable, pour stigmatiser, pour amalgamer, et pour récupérer le soutient des fonctionnaires en "armes" que sont les policiers, comme on a pu le constater dans le discours de Mr Valls aujourd'hui 14 Mars 2016; de la pure démagogie!
C'est bien c'est bien, on assigne des écolos à résidence, mais on laisse ce genre de djihadiste parfaitement connu et irrécupérable en liberté! Comme l'a précisé le juge Trevidic qui a mit Aballa en examen, et le décrivant par le mot bien précis de: "Dissimulateur"; l'état a donc été défaillant, ceci reste donc de la principal responsabilité du gouvernement, et non pas du peuple qui lui reste consterné et oublié, par ce parlement corrompus qui applaudit non pas pour l'amalgame musulman=terroriste, non, mais plutôt pour l'amalgame gauche=terroriste ou écolo=terroriste, ce qui est totalement différent voyez-vous, et surtout très biaisé?! Et oui Valls (et Hollande par omission), devrait prendre sa carte de partie au LR, il est aussi faux que du Vinogel dans une bouteille de Bordeaux.
En résumé on savait, et d'une certaine manière, on a laissé faire.
Le pire, c'est qu'on sentait venir un truc comme ça, surtout après qu'un flic impliqué dans l'intervention du Bataclan, ne soit pris dans une fusillade en prenant un taxi je crois, et dont je n'ai d'ailleurs aucune information de plus là dessus: ???
Enfin le chemin à prendre est simple: Le relativisme lucide et concentrer, plutôt que celui de la paranoïa renfrogner et azimuter, alors une fois encore, pas la peine de changer nos habitudes, et de remettre constamment notre sécurité en cause..sinon ils gagnent la guerre de la com! Ce qui n'empêche pas en même temps, d'aller tuer le monstre dans l'oeuf, cet-à-dire au moyen-orient.
Je conseil à la police d'avoir un peu plus confiance envers les citoyens et d'être moins corporatiste, cela évitera les malentendus et les erreurs d'appréciation, et cela leur permettra de se focaliser sur des choses plus importantes, comme le terrorisme ou la corruption par exemple. (Il court il court le bismuth...Il repassera par ci, il repassera par là...)
Obéir c'est bien et primordial, respecter à la lettre les textes constitutionnels et juridiques c'est mieux.
Attention au compirationnsme, laissons cela aux imbéciles trop nombreux hélas. Je trouve qu'on prête beaucoup à nos politiques et à d'autres, comme les reponsables syndicaux actuellement. Vous croyez vraiment que Martinez contrôle vraiment ses troupes ? Il a lancé un mouvement (justifié ou pas, ce n'est pas mon propos) et il lui échappe. Il en est réduit à courrir derrière les ultras et tenter de reprendre la main par quelques misérables manoeuvres.Nous ne sommes plus dans la 5è république de de Gaulle, mais dans un mix nauséabond de 3è-4è république marqué par l'imPuissance renouvelée. On paye des décennies de paresse (pas seulement intellectuelle)et beaucoup de nos concitoyens ont peur de regarder la réalité en face (il faut des moyens rigoureux d'analyse pour la comprendre) et même de leur propre vie. Le courage n'est pas la vertu la mieux partagée loin de là. Inutile de faire appel à notre histoire ancienne ( la pucelle de Domrémy...) pour le comprendre, la période 1940-44 suffit.
Supprimer@BT
SupprimerCela me fâche de voir un hôpital ou un car de syndicaliste caillassés, car ça met en exergue qu'il y a de drôles de souteneurs parmi les manifestants, dont d'ailleurs il n'y a eu aucune arrestation pour ces deux cas précis de destruction et d'agression; fais par des saloperies c'est claire, mais quelle genre de saloperies? J'aimerais bien, sans tomber dans le conspirationnisme, étudier leurs profiles de plus prêt, car je viens d'une époque où on manifestait sans cagoule, et donc ces nouveaux phénomènes sociaux demandent de nouvelles études, afin de savoir qui fomente quoi précisément, même si j'ai bien peur que ce ne soit que la pauvreté qui gagne du terrain au final. Sinon ça serait trop facile pour les ronds de cuir, qu'ils évitent l'analyse afin de se donner toujours le bon rôle...
Attaquer le gouvernement, pour les affaires d'attentats, le dernier étant aux USA, est puéril.
RépondreSupprimerPromouvoir l'idée d'aller chercher les terroristes avec une brigade inter-arme stationnée sur place est puéril.
Les pays en cause, Irak, Syrie, Libye, ont des gouvernements ou des autorités defait. Elles ont des opinions publiques. Les uns et les autres n'accepteront jamais une politique d'inspiration coloniale. Nous pouvons sans doute imposer notre volonté mais il faudra des dizaines d'année pour apaiser les esprits.
En outre, nous n'en avons pas les moyens. A cet égard, il faut raison garder: notre existence n'est pas en jeu. Dépenser une fortune -que nous n'avons pas- à courir contre des gardiens de chèvres, bas du front mais virtuoses en crimes inhumains, n'est pas un bon placement et une mauvaise politique.
Il faut chercher ailleurs. Comme du temps du Vieux sur la montagne, il faut les priver d'une base territoriale. Nous avons à cet effet des alliés sur place et un vrai ennemi. Il existe aussi des faux amis.
Inventaire:
Les faux amis sont tout ce qui relève de l'Irak non kurde.
L'Irak, l'armée irakienne et les milices religieuses sont tous une cause perdue. Inefficaces et rongés par les conflits intérieurs sur fond d'une corruption paralysante, il n'y a rien à en espérer à court terme. D'autant plus qu'ils sont sous la houlette américaine. Nous savons que les USA échouent partout où ils interviennent en maître. C'est un fait, seuls, ils ont la poisse.
La Turquie d'Erdogan est un ennemi évident, malgré les efforts pour le camoufler. La liste des méfaits d'Erdogan est trop longue pour être détaillée. Sa politique a perdu toute rationalité et sa crédibilité est devenue nulle. Mais son pouvoir de nuisance reste entier. L' appartenance de la Turquie d'Erdogan à l'Otan devient compromettant. L'idéal serait de l'expulser compte tenu de la guerre éradicatrice qu'elle mène sur son territoire contre les Kurdes et son ingérence en Syrie. A défaut, Il faudrait obtenir de la Turquie qu'elle cesse d'intervenir en Syrie. Ce qui suppose de reconnaître l'existence du fait Kurde, d'abord en Turquie. Dur, dur...
Voyons du côté allié.
Ce sont évidemment les Kurdes de tous bords, en Turquie, en Syrie et en Irak.
(Les kurdes iraniens représentent une cause délicate, inexplorée.)
Les Kurdes syriens font preuve d'une efficacité militaire remarquable. Ils ont mis au point un outil idéologique parfaitement adapté aux circonstances locales.
Ils sont politiquement habiles et actifs. Leurs dirigeants politiques et militaires ont su atteler à la tâche de leur libération toutes les énergies individuelles. Le "citoyen" ou la "citoyenne" se retrouve enrôlé dans une myriade de "communes", "conseils" et autres organismes à but collectif. Si il ou elle est en age de porter les armes (18 à 30 ans) il est appelé à un service militaire qui l'instruit militairement et le forme idéologiquement. Il s'agit d'un réarmement moral qui produit un combattant discipliné et efficace dans les combats d'infanterie. Le jeune kurde, fille ou garçon, combat avec courage. S'il faut chercher un analogue du passé, le plus évident est le combattant de l'armée Viet-Minh, le marxisme en moins.
Nous avons tout intérêt à les soutenir en armement lourd mais maniable et dans tout ce qui concerne la protection du combattant et le soutien médical. Les pertes de l'armée Kurde syrienne sont de l'ordre de 1 tué kurde contre 5 ennemis. Ils ont 3 blessés graves pour 1 mort. ( Cette dernières proportion est largement pifométrique.) Ce sont des chiffres trop élevés au vu de la ressource. Or, une bonne quantité pourrait être sauvé avec un équipement individuel et une instruction de secourisme élémentaire sans oublier des moyens chirurgicaux dans les centres urbains.
Satisfaire ces demandes ne semble pas devoir déséquilibrer notre budget et le retour sur investissement est certain.
Chercher à comprendre après le massacre de Nice par Marc Pierre
RépondreSupprimerBonjour,
Mes premières pensées vont vers les proches des victimes de cette attaque lâche.
Je me suis posé, en dépit des réactions indignées et compréhensibles que ma réflexion peut provoquer, les questions : À qui profite ce crime ? Quelles sont ses conséquences sur la vie publique nationale dont des acteurs peuvent tirer profit à court et à moyen terme ?
Mobiliser 50 000 hommes après une agression commise par un individu a priori isolé traduit à l'évidence l'état de panique qui règne au gouvernement depuis quelques mois. Nous faisons ainsi le jeu d'un adversaire masqué qui n'attend que le moment où nous aurons épuisé nos forces de sécurité pour lancer une attaque majeure décisive visant à nous soumettre à sa volonté.
La circulation des poids lourds paraît particulièrement restreinte aux abords de la Promenade des Anglais. C'est en analysant le dispositif de filtrage des camions que l'on pourra déceler les failles dans le contrôle des accès et d'éventuelles complicités qui auraient permis de faire soit entrer le véhicule juste avant la commission des faits, soit de le parquer en attente sans éveiller le moindre soupçon, ce qui est surprenant.
Le brouillage des réseaux sociaux par des services a priori commandités par le gouvernement a été particulièrement efficace, comme j'ai pu personnellement le constater.
L'application SAIP « alerte attentat » lancée par le ministre de l'Intérieur avant l'Euro 2016 de football afin d'informer en temps réel les populations concernées de l'imminence d'une attaque a tardé à fonctionner à Nice, au moment où le camion-arme du crime fonçait dans la promenade des Anglais. Selon certains observateurs, l'alerte attentat, supposée dispenser des conseils de survie en cas d'attaque, se serait déclenchée deux heures après le massacre de Nice, soit à un moment où la France entière était déjà informée du drame qu'elle venait de connaître. Une troisième hypothèse serait la neutralisation préalable ou l'empêchement simultané de fonctionner de ce système, ce qui tendrait à montrer qu'il pourrait s'agir d'une attaque coordonnée.
Mes salutations particulières vont vers les personnels de sécurité, de secours et de soins mobilisés en l'occasion.
Bon week-end, malgré tout, à tous
Comme à chaque fois, on attend que M.Goya passe des gesticulations qu'il critique à des propositions concrètes. Alors, il faut faire quoi ? Quand enfin allez-vous aussi proposer une vision au lieu de reprocher sans cesse qu'il n'y en a pas ? Quand allez-vous expliciter des actions, des solutions, au lieu de souligner (fort justement) que celles d'aujourd'hui sont inadaptées ?
RépondreSupprimerJe vous propose de lire un blog nommé La voie de l'épée
SupprimerProposer que nos soldats aillent dans les rues de l'état islamique, plutôt que dans les rues de France me parait plutôt explicite.
SupprimerJe viens de découvrir Michel Goya grâce à une entrevue à Radio-Canada : http://ici.radio-canada.ca/emissions/midi_info/2015-2016/
SupprimerVous aurez ici des éléments de réponses (RG, Police de proximité) comme en donne aussi le second paragraphe de ce billet.
Côté intérieur, la tache est immense, il faudra mettre les mains dans le cambouis. À l'extérieur, la Syrie/Irak me semble un vrai panier de crabes et je ne crois pas que la France à elle seule puisse faire quoi que ce soit. Au vue des recents attentats (france et Turquie), on pourrait peut-être en appeller à l'OTAN, que ce machin serve enfin à quelque chose d'autre que d'aller faire les clowns près de la frontière Russe.
Mais je ne veux pas des "éléments de réponse" ni une vague référence comme "cherchez donc quelque part ailleurs sur mon blog".
SupprimerAprès ces années à réfléchir sur ces sujets, que Michel Goya fasse enfin un billet proposant une vision d'avenir. Qu'il explique la stratégie pour l'atteindre. Qu'il estime quels moyens mettre en oeuvre, et comment, pour exécuter cette stratégie. Qu'il quantifie si on peut disposer de ces moyens (coût, délai) et/ou ce qu'il faudrait sacrifier pour les obtenir.
Voilà ce que je voudrais pour une fois lire, au lieu de ces billets recyclés qui se contentent de diagnostiquer que ça va mal - merci, on s'en était rendu compte.
Je n'aime pas votre ton. Vous n'êtes pas obligé de lire ce blog. Maintenant si vous le lisiez depuis au moins janvier 2015, vous ne poseriez pas ces questions. Sinon je vous renvoie au dernier numéro de DSI.
SupprimerDSL... Comme DéSoLé ?
RépondreSupprimerEt moi j'aime beaucoup votre ton, le style enlevé, l'enchaînement d'arguments entraînant, la finesse des piques. Vous écrivez très bien, on adore vous lire.
Mais trop souvent, j'en sors avec une sensation de vide, faute de voir le diagnostic se transformer en recommandations concrètes. Un petit peu comme... comme si ce blog était un blog d'humour : on y passerait un bref moment agréable, mais sans avoir la moindre idée quoi faire ensuite.
Et puis, je ne vous suggère pas grand chose, seulement l'URL où lire la seconde partie de votre pensée, celle qui suit la partie "contexte et diagnostic".
Au risque de choquer, je pense que ce qui vient de se produire en Turquie est infiniment plus important que l attentat low tech, terrible dans son bilan, dont la France vient d etre victime. Je ne suis pas sur que nos medias reflete l extreme gravité des consequences de ce putsch manqué ..
RépondreSupprimerDSI est une revue traitant de geostrategie et des forces armees
RépondreSupprimerPour anonyme du 16 juillet : si vous lisiez un peu plus fréquemment ce blog, vous auriez pu constater et lire... que le colonel Goya a proposé des arguments allant dans le sens d'une intervention au sol en Irak et la réduction ou la suppression de l'opération Sentinelle qui n'est pas efficace militairement et fatigue nos troupes. Avant de critiquer gratuitement, renseignez vous. "La critique est aisée, l'art est difficile".
RépondreSupprimer@18.7 10:28
RépondreSupprimerLa démonstration de Goya quant à l'inutilité de Sentinelle est parfaitement convaincante.
Mais cela n'aboutit encore qu'à une action négative, "cesser de faire quelque chose d'inutile", pas encore à une solution.
Je prenais le train, j'ai regardé le dernier numéro de DSI dans un kiosque. Je n'ai pas vu ce que pourrait être la stratégie à adopter, en réponse au diagnostic posé par le colonel Goya.
RépondreSupprimerEt dans le train, j'ai essayé d'imaginer ce que Michel Goya pourrait articuler.
Ce serait un essai qui commencerait pas la définition d'un objectif. "Intervention au sol en Irak" n'est pas un objectif mais un moyen pour atteindre un but, et donc il faudrait commencer par ce but. Par exemple, "éradiquer l'EI" serait un but. Un autre pourrait être "ne plus subir d'attaque terroriste sur sol national", et on voit que cela sensiblement différent du précédent. Il y en a certainement beaucoup d'autres, et, mon colonel, vous vous êtes posé la question, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.
Ce but doit être "mesurable". Il faut être capable, après un temps donné, d'estimer s'il est atteint ou non. Aussi un objectif tel que "zéro victime d'attaque terroriste" est-il un peu ambitieux. Pensez accidents de la route : arriver à "zéro victime" demanderait des mesures radicales, comme interdire toutes les voitures et tous les camions. Ce qui n'empêche pas de prendre nombre de mesures pour diminuer le nombre de victimes. Quantifier l'objectif permet donc de le rendre plus crédible, en parvenant par exemple à "pas plus de 10 victimes du terrorisme sur le territoire national en l'espace de 3 ans". L'énonce est vérifiable et ne vise pas un absolu impossible.
Cet objectif défini, mon colonel, on attendrait sa déclinaison en actions pour y parvenir. On en devine de plusieurs sortes, la militaire n'en étant qu'une partie. Il y a aura certainement des actions de police, de diplomatie, de politique, etc. Mais mettons qu'une d'entre elles, pour reprendre ce qui suggéré ci-dessus, soit une intervention au sol en Irak.
Vous expliquerez quel est le sous-objectif de cette intervention (ex: "capturer Ben Laden"), et de là, et c'est à ce stade que votre article atteindra un niveau inégalé, vous ferez une estimation - coin te table ! - des moyens à mettre en place, et du temps que cela prendra. Par exemple, "intervention au sol en Irak pour capturer Ben Laden" = XX milliers de soldats, y compris tel et tel type de soutien aérien / renseignement / etc., pendant environ XX mois" (En option : souligner les éventuels pré-requis, aussi bien diplomatiques que ceux pouvant entraver l'action sur le terrain)
Ensuite, il faudra comparer par rapport à ce qui est aujourd'hui possible à la France, et donc souligner qu'avoir XX milliers d'hommes alors qu'on en a 0.X aujourd'hui demande de multiplier par 10^x notre force. Et que cela coutera en gros XX milliards d'euros par an pendant XX années. Qu'en outre il faut s'attendre à des pertes de l'ordre de XX hommes car ça ne va pas être une balade au parc.
Et la question deviendra donc: la France est-elle prête à investir XX milliards d'euros pour atteindre l'objectif fixé ?
Allez dans la partie "messages les plus consultés" de ce blog (c'est en haut à droite). Et lisez cet article : "Détruire Daech ou laisser vivre l’Etat islamique (8 juillet 2015)". Vous y trouverez des réflexions (des solutions diraient certains...) très pertinentes sur le type de stratégie et de tactique à adopter.
SupprimerEn tout premier lieu il conviendrait de se doter de structures capables d'implémenter une stratégie nationale cohérente... Le meilleur plan du monde ne sert à rien s'il est politiquement impossible de l'appliquer.
RépondreSupprimerTOUT ÇA EST TRÈS INTÉRESSANT , ET VOUS DEVRIEZ AVOIR UNE VERSION EN ANGLAIS DE VOS ÉCRITS POUR COMMUNIQUER AVEC LA PLANETE .
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