En 1986, John Yokoyama racheta le vieux marché au poisson de Pike Place à Seattle. Il s’agissait alors d’un gouffre financier avec des salariés démotivés, une clientèle rare et des recettes en berne. Quelques années plus tard, le marché était florissant et connu dans le monde entier. Le secret ? Yokoyama persuada ses collaborateurs que, chaque jour, ils devaient s’appliquer à embellir la vie de leurs collègues et de leurs clients.
Peu à peu, le marché de Pike Place est devenu un lieu associant un travail de grande qualité avec la bonne humeur. Partant du principe qu’on ne choisit pas toujours son métier mais que l’on peut toujours choisir la manière de l’exercer, les poissonniers ont décidé de s’amuser en permanence entre eux et avec les clients. Pike Place est ainsi devenu un endroit où on vient vendre et acheter avec le sourire et le succès a été tel que la nouvelle renommée a encore ajouté au plaisir des poissonniers et donc aussi des clients. Les recettes sont remontées en flèche, sans licenciement ou restructuration quelconque autre que psychologique.
Le succès de Pike Place a inspiré une nouvelle forme de management baptisé Fish philosophy plaçant au cœur des préoccupations le bonheur au quotidien des employés et des clients. Cela a fait le succès d’autres organisations comme par exemple Zappos, entreprise américaine de vente en ligne de chaussures au chiffre d’affaire d’un milliard de dollars après dix ans d’existence. Les collaborateurs y bénéficient d’une totale autonomie et l’excentricité y est encouragée.
Au bilan le bien-être des gens par l’humour, l’insolite, l’attention s’avère un formidable générateur de succès.
N’oublions surtout pas la déconne dans nos armées.
N’oublions surtout pas la déconne dans nos armées.
Tout à fait d'accord avec vous cette fois-ci. C'est aux chefs de donner l'exemple mais ce n'est pas très facile de les dérider. On peut être sérieux tout en sachant sourire et plaisanter.
RépondreSupprimerTrès bon.
RépondreSupprimerCette "ambiance" se sent plus en SMA comparé aux régiments des forces, même en séjour.
J'ai tenu, au long de ma carrière, à conserver une "posture" d’excentricité - Outre les avantages mis en lumière ici, j'y trouvais une façon "dandy" de conserver, au sein de cette belle institution" un certain sentiment de liberté.
RépondreSupprimerAssez étrangement, je ne suis pas certain que "la déconne" ne soit retenue comme modalité de gestion des relations humaines avant longtemps ...
RépondreSupprimerau contraire, le sérieux formel constitue généralement, en tout cas dans la fonction publique "ordinaire", une preuve de compétence, et les déconnants passent pour de dangereux gauchistes...
D'ailleurs, je ne sais pas s'il en va de même dans l'armée, mais la fonction publique est de plus en plus soumise à un discours du "management", qui présente certes des avantages, mais qui ne tend pas à renforcer la décontraction (sauf à l'organiser de manière factice).
Au contraire, justement, l'armée me paraissait préserver certaines de ces traditions déconnantes, qui renforcent les liens de camaraderie (passage de la ligne chez les marins, par exemple, ou alors élèves de St Cyr qui portaient une botte de cresson dans la poche, pour le défilé du 14 juillet 91).
L'ambiance, la déconne et l'humour excentrique correspondent de moins en moins avec la seule pensée unique valable dans nos sociétés actuelles : le politiquement correct .... Très fréquement une assez bonne tranche de rigolade entraine une petite moquerie souvent légère envers les hommes, les blondes, les gros, les noirs, les petits, les grands, les fonctionnaires, les jeunes cadres dynamiques, les gauchistes, les centristes, les sans-avis, ... Et cela est totalement impossible pour cette nouvelle dictature tout droit importée des Etats-Unis ... On ne parle plus de femmes de ménages mais de techniciennes de surface, de soldats mais de militaires du rang, de sourds mais de mal-entendants, de cons, mais de mal-comprenant, de ballon mais de référentiel bondissant, de parents mais de géniteurs, de fermeture d'usine mais de redeployement industriel .... Cette tyrannie du propre, du lisse, du langage "diplomatique" (ils ont eu une conversation franche et directe, en clair se sont insultés comme des chiffoniers) ... mets générallement fin à toute forme d'humour, et d'excentricité.
RépondreSupprimerClairon