Le 27 juin dernier ont été dévoilés enfin les grands principes
projet de Service national universel (SNU), aboutissement d’un long processus
de réflexion initié par une promesse de campagne aussi ambitieuse
qu’hasardeuse. Ce SNU comprendra donc deux phases.
La première, dans le
prolongement du parcours citoyen déjà existant, consistera,
selon la présentation officielle « en
une occasion de vie collective permettant à chaque jeune de créer des
liens nouveaux, d’apprendre une façon neuve de vivre en commun, et de
développer sa culture d’engagement pour affermir sa place et son rôle au sein
de la société ». En clair, il s'agit d'un internat (en traduisant comme tel « l’occasion de vie collective »)
de deux semaines, vers l’âge de 16 ans, suivi quelques mois plus tard d’un projet de groupe de deux
semaines également. Dans une deuxième phase, chaque jeune sera encouragé à
poursuivre volontairement une période d’engagement d’au moins trois mois, dans
un service public ou un organisme d’intérêt public.
Revenons sur la première
phase. La ministre des Armées la décrit comme « Une période, où les jeunes vivront ensemble, apprendront à se
connaître, se comprendre, s’apprécier, quelles que soient leurs origines, leurs
croyances ou leurs orientations. Ce sera utile pour notre jeunesse ». Cela
ne vous rappelle rien ?
Les colonies de vacances ont été créées en France en 1880. La
France de l’époque est un pays meurtri par la guerre et la défaite. C’est aussi
une société tendue. Après le développement industriel du milieu du siècle, le
pays est entré dans un long cycle de stagnation économique qui double celui de la
stagnation démographique. Les tensions sociales se doublent de réactions
identitaires tant dans les régions, qui réinventent leurs cultures que dans
les classes populaires pénétrées par des vagues d’émigration européennes. La
République est fragile, laïc et religieux s’affrontent. En 1886, La France juive d’Edouard Drumont est un
best-seller. En 1892, les Anarchistes commencent à multiplier les attentats
terroristes tandis que l’Allemagne reste menaçante.
Il apparaît alors nécessaire à
beaucoup de souder la nation afin de la rendre plus forte. On ne dit qu’il faut « faire France » car les gouvernants parlent alors un bon français mais l’idée est déjà bien là. On pourrait même dire que l’on veut faire
« République française » en organisant avec les lois Ferry un
système d’enseignement centralisé gratuit, laïque et obligatoire. Il s’agit
bien d’éduquer mais aussi de former des citoyens français, parlant la même
langue et partageant les mêmes valeurs dont l’amour de la Patrie. Au bout du
processus, le service militaire obligatoire et universel qui se met en place à
la même époque s’inscrit dans la même démarche de formation complète tout en constituant
éventuellement la concrétisation ultime de l’acte citoyen : la mise en
danger de sa vie pour protéger la France.
C’est dans ce cadre qu’apparaissent aussi en France les colonies de vacances, sous l’impulsion d’Edmond Cottinet. Dépassant les conceptions
hygiénistes initiales (sortir les enfants des villes insalubres pour les amener
au grand air chez de la campagne), Cottinet conçoit un centre collectif géré par
un personnel spécialisé et destiné à l’autonomisation des enfants et surtout l’apprentissage
du vivre-ensemble (ou parle alors de fraternité). Cette idée est très vite
reprise par les communautés de la société civile. On voit donc fleurir des
colonies catholiques, protestantes, juives, socialistes (les Faucons rouges), d’entreprises,
etc. Le développement est exponentiel, touchant des millions d’enfants dans
les années 1950. Sur un projet proche mais plus ambitieux et un spectre d’âge
plus large, le scoutisme connait un développement similaire au cours du XXe
siècle.
Ce grand projet de vie en groupe au grand air a ensuite décliné avec une accélération forte dans les années 1990, époque où le service
national partait lui-même en lambeaux avant de mourir. Les raisons de cette
désaffection sont complexes, l’effacement des grandes institutions à
« projet de société », religieuses ou politiques, y est sans doute
pour beaucoup. A moins que ce ne soit l’effacement de tout projet de société
qui soit en cause, projet autre bien sûr que l’atomisation en une collection de
consommateurs-électeurs isolés et régulés par le marché. On notera que
statistiquement le reflux des « occasions
de vie collective » a surtout touché la France populaire et
périphérique décrite par Christophe Guilluy, la même qui subissait les effets
négatifs dans les années noires de la première mondialisation à la fin du XIXe
siècle.
Voici donc en 2018 qu’après avoir annoncé un service national
obligatoire de plusieurs mois pour les jeunes adultes, on aboutit à des
colonies de vacances pour adolescents organisés par l’Etat. Pourquoi pas, mais
commençons par admettre qu’il ne peut s’agir là d’un service national car il n'y a pas de service rendu à la nation. Les différentes formes de service
national, dont le service militaire, consistaient, après une formation initiale
à un « retour sur investissement » de quelques mois, voire de plusieurs années
dans le cadre des réserves, pour la nation. Que cela puisse constituer une
« occasion de vivre ensemble » et contribuer à la formation de la
citoyenneté n'était que la partie secondaire, un effet induit, de l'affaire. Ajoutons qu’à l’agonie du
service national dans les années 1990, le quart seulement d’une classe d’âge effectuait le
service militaire. Les filles, sauf de rares volontaires, étaient exemptées et
les fils des milieux aisés disposaient de nombreux biais pour y surseoir ou effectuer un service dans des conditions confortables. Les bienfaits du
« vivre ensemble » apparaissaient alors plutôt comme un impôt
supplémentaire imposé aux garçons des milieux défavorisés.
Le projet tel qu’il est présenté n’apporte pas grand-chose à la
nation dans sa phase obligatoire. La réunion « obligatoire et
universelle » de mineurs à des fins d’apprentissage, que ce soit dans un
collège ou en plein air, n’est pas un service mais un projet éducatif, ce qui relève donc du ministère de l’Education nationale. A ce stade, on ne voit pas bien en effet
pourquoi cela sortirait de ce ministère, à moins de sous-traiter une partie de la mission, comme pour
les colonies de vacances, à la société civile. En tous cas, il n'y aucun raison particulière, sinon qu'ils disciplinés, pas syndiqués, et souvent bon éducateurs, de détourner des militaires pour en fournir l'encadrement. Sinon pourquoi pas des juges, des gardiens de prison, des préfets, des policiers, des chargés de missions de l'Elysée, etc.
Au passage, on est curieux de
savoir le contenu de l’apprentissage durant ces quinze jours de vie collective,
hors les sempiternels « gestes qui
sauvent» qui constituent, à ce jour, le seul élément concret évoqué. Le
secourisme, c’est bien mais que faire d’autre qu’on ne puisse apprendre dans
les murs d’un lycée (sachant que le secourisme peut s’y apprendre aussi). On
voit bien qu’en réalité c’est l’internat qui constitue une fin en soi (sinon
rappelons cette évidence que les classes d’école, collège ou lycée constituent déjà des
« occasions de vie collective »). Voici donc enfin le cœur du projet
de société après des mois de tergiversations : faire dormir ensemble et
hors de chez eux des adolescents pendant quatorze jours. On est loin de la
« levée en masse » de 1793 et faudra quand même expliquer, un minimum
scientifiquement, par quel processus on ressoudera la nation avec ce qui est
plutôt un « coucher en masse ». Ce qui soudait les appelés dans les
régiments d’infanterie que j'ai connu, ce n’était pas tellement l’internat mais au minimum le
fait de travailler ensemble sur des projets et surtout les épreuves, les
marches, les entraînements, le froid, bref des choses difficiles à faire ensemble, sans même parler des
opérations pour certains volontaires.
Il y a peu de chances que l’on mette les futures classes de jeunes à
l’épreuve. En dehors de quelques amourettes, je doute donc qu’il en sorte
beaucoup de liens très forts ou en tout cas différents des cours de lycée.
Passons sur la deuxième partie de la phase obligatoire, le projet collectif,
dont on ne voit pas à ce stade ce qui peut les différencier des stages qui sont
déjà organisés, hormis que cela se fera à plusieurs.
Après cette phase dite « du rassemblement », il y aura
celle de l’engagement : « Un
engagement de trois mois au moins, exclusivement volontaire, dans nos armées,
nos forces de police, chez nos pompiers, nos gendarmes, dans des collectivités
ou encore dans les associations. Cette période sera, pour ceux qui le
souhaitent, la dernière étape de ce SNU : une étape pour se dépasser et servir
la France ». Ce qui est fou c’est que je croyais que cela existait
déjà. Je croyais en effet qu’il y avait déjà presque 200 000 pompiers volontaires,
80 000 réservistes aux ministères des Armées ou de l’Intérieur et surtout
qu’il y avait déjà un service volontaire civique avec 123 000 contrats en
2017. En fait, on ne voit absolument pas ce qui différencie cette « phase
d’engagement » du service civique hormis un champ d’application est
plus large, incluant notamment la sécurité, et des contrats plus courts. On est alors effectivement dans le service mais la notion
d’obligation a disparu.
Au final, l’idée d’un service national universel pouvait être un
vrai projet ambitieux et un vrai projet de société. En tant que tel, il aurait
mérité un peu moins d’emballement personnel initial et un peu plus de
consultations, au moins pour appréhender des enjeux qui dépassent
largement ceux de la jeunesse. On rappellera au passage qu’il ne serait venu à
personne l’idée de « consulter les jeunes » avant de mettre en place le
service militaire obligatoire. Quand ces jeunes se sont retrouvés en position
de choisir tout au long du XIXe siècle, c’est-à-dire lorsqu’ils
tiraient un mauvais numéro, ils s’empressaient dans l’immense majorité des
cas et s'ils le pouvaient de se
payer un remplaçant ou une exemption. Le service véritablement universel et obligatoire,
c’est-à-dire comprenant des sanctions en cas de refus, a duré moins d’un siècle
en France. On notera qu’à l’exception évidente des militaires, la très grande
majorité des personnalités qui parent actuellement le service obligatoire de
grandes vertus, président de la République en tête, ont choisi de l’éviter
d’une manière ou d’une autre lorsqu’ils étaient jeunes et qu'ils, ou elles sur volontariat, pouvaient encore le faire.
En réalité, il n’y avait sans doute que deux voies cohérentes.
La première était le retour à la une forme de service national
élargi au service public. Les services publics sont en grande difficulté, en
particulier les ministères régaliens, l’engagement d’un an de 800 000
jeunes auraient permis de les renforcer à bas coût (pour rappel, le but du
service militaire était avant tout de disposer à budget constant de soldats en
grand nombre). Cela supposait de surmonter l’interdiction juridique du travail
forcé au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Cela supposait aussi des
investissements de plusieurs milliards d’euros par an. Cela impliquait enfin un
effort de tous les instants pour lutter contre les resquilleurs qui n’auraient
pas manqué d’apparaître et maintenir le caractère obligatoire et universel
(et donc juste) de l’affaire. L’effort était considérable, pas plus cependant que celui des débuts de la IIIe République, mais il y
aurait eu un retour considérable sur investissement pour le bien de la nation.
La seconde consistait à s’appuyer sur l’existant. Il est question
d’un budget de 1,6 milliards d’euros pour la phase obligatoire du SNU,
c’est-à-dire pour héberger et encadrer pendant deux semaines une classe d’âge
de 800 000 individus et ce chiffre ne comprend pas les dépenses
d’infrastructure sans doute nécessaire (faut-il rappeler la difficulté qu’il y
a eu à loger quelques milliers de soldats de l’opération Sentinelle). Comme
tout investissement et alors que les deniers publics sont très comptés il faut
imaginer aussi quel investissement on ne fait pas en faisant ce choix. Ce
chiffre représente le quadruple de celui du Service civique, il est vrai en
forte hausse. Chaque contrat, rémunéré, de Service civique de 6 à 12 mois coûte
ainsi moins du double de ce que coûteront les quinze jours d’internat de chaque
jeune « rassemblé ». Etrangement, quelque chose me dit que le premier
investissement public est incomparablement plus utile et rentable que le second. Ce budget représente aussi dix
fois celui des 30 000 contrats de la réserve opérationnelle n°1 des
armées. Autrement dit avec le budget de croisière du SNU on pourrait avoir des
contrats de réservistes pour 40 % d’une classe d’âge. On notera
aussi que le Service militaire adapté ou volontaire ainsi que les Etablissements
publics d'insertion de la défense (EPIDe) disposent de 320 millions d’euros pour
former, et pas seulement professionnellement, chaque année plus de 10 000
jeunes. Avec 32 000 euros par an par individu et un taux d’insertion de 70
% c’est une réussite d’autant plus remarquable qu’elle s’adresse souvent à des
jeunes en grande difficulté. Autrement dit, avec ce budget prévu pour des
colonies de vacances, on pouvait doubler toutes les possibilités d’engagement
volontaire au service de la nation. Là encore, le bénéfice tant collectif qu’individuel
aurait été très important.
Au final, on ne pouvait pas s’appuyer sur l’existant car il
fallait concrétiser à tout prix un engagement de campagne et on a reculé devant
l’ampleur de l’œuvre qui aurait été nécessaire pour revenir à un Service
national « à l’ancienne ». On a donc choisi d’accoucher d’une très coûteuse souris en inventant des colonies de vacances d’Etat.
"...commençons par admettre qu’il ne peut s’agir là d’un service national, ne serait ce que parce qu'il n'y a pas de service rendu à la nation.
RépondreSupprimerCQFD.
Merci mon Colonel pour cet article si plein de bon sens. Je constate que les politiques sont encore dans la même logique que celle qui a prévalu lors des attaques de 2015, la gesticulation. En parlant de service militaire, sauriez vous combien de filles effectuaient volontairement leur service et dans quelles branches en particulier ? Respectueusement.
RépondreSupprimerJe ne sais plus. Quelques milliers, moins de 1 % de la classe d'âge féminine. Le féminisme n'allait jusqu'à réclamer l'égalité devant l'obligation de service.
SupprimerEt puis surtout, je crois qu'elles n'avaient pas le statut d'appelé, mais celui d'engagé sous contrat (ce n'est pas du tout la même solde...)
SupprimerMerci pour cet éclairage .
RépondreSupprimerÇa va être cher pour 2 semaines de soirées pyjamas !!! weekend compris
Ce que veut le Prince, Dieu le veut.
RépondreSupprimerCirculez !
Ca fait cher les batailles de polochon ou lits en porte feuille.
RépondreSupprimerLe réchauffement climatique, ennemi des années à venir, ne constitue-t-il pas un défi autour duquel souder les jeunes ? Par exemple en les envoyant dans des champs (plus de main d'oeuvre, moins de CO2 émis). Ce qui aurait l'avantage de confronter les jeunes urbanisés aux rudesses du métier agricole. Pour les agriculteurs qui peinent à joindre les deux bouts, voilà de la main d'oeuvre bon marché.
RépondreSupprimerBonjour ,
RépondreSupprimerJe n'arrive pas à comprendre si votre intervention est à prendre au premier ou au second degré ?
Si c'est du 1er degré , je tiens à vous signaler que l'agriculture Française a - fortement - évolué depuis la sécheresse de 1976 .
Pour les fenaisons , les bottes de foin parallélépipédiques de 25 à 30 kgs que l'on demandait aux pioupious de hisser à bout de fourche sur la remorque ont fait place à des bottes cylindriques de 180 kgs à plus de 600 kgs que l'on manipule avec le tracteur .
Conduire une moiss'batt' nécessite - beaucoup - plus de compétences qu'un permis PL nécessaire pour conduire il y a 40 ans un GMC ou un GBC !
Quand à envoyer des paysans des cités dans une serre pour y sarcler une culture , je n'ose même pas y penser .
Enfin nos grands parents encore détenteurs de droits à distiller la prune , la poire et la pomme sont tous décédés . C'est terminé les cuites qui finissaient par un " décrassage " dans l'abreuvoir ( du vécu lorsque j'étais minot ) De la même manière le jambon cru le matin avec le café moulu c'est fini , on ne peut plus tuer le cochon comme en 76 dans la Doulce France des normes Européennes .
Daniel BESSON
Le général de Richoufftz me l'avait déjà confirmé il y a déjà 10 ans de cela à l'IHEDN : la suppression du SNU a eu un effet cliquet sur le budget de la défense, et hormis une réelle volonté politique (et un réel intérêt), revenir à un SNU est aujourd'hui infaisable financièrement.
RépondreSupprimerles bobos qui nous dirigent ne peuvent pondre que des trucs au profit des bobos avec l'argent des non bobos
RépondreSupprimerles communicants qui conseillent les bobos qui nous dirigent ne peuvent faire que de la comm
quand aux histoires de "main d'oeuvre pas chère" c'est grotesque on a déjà les "migrants" " les "réfugiés" , les "demandeurs d'asiles", les "déboutés du droit d'asile" non expulsés, les "clandestins" que l'on voit partout
Cette pantalonnade est le projet de deux, peut-être trois généraux à la retraite, qui se sont sentis une ambition politique de «conseillers du prince». Dans le projet initial ils voulaient y coller la gendarmerie et les armées! Tout cela finira en bouillie de chat.
RépondreSupprimerSagesse française.
RépondreSupprimer" Le chemin est long du projet à la chose ". Jean-Baptiste Poquelin dit Molière (1622-1673), dramaturge et comédien français.
Au risque de me faire l'avocat du diable !
RépondreSupprimerComment l' Etat Français peut-il en 2018 obliger un jeune à quitter sa vie quotidienne , de couple ou solitaire , son travail , ses études ou même sa vie de bohéme pour aller cohabiter pendant 15 jours avec d'autres jeunes avec qui il ne se sent souvent aucune affinité intellectuelle , communautaire ou sociale ?
Il y a une trentaine d'années on trouvait " normal " , la quasi-totalité des appelés y compris , d'être soumis par la force à cette coercition sociétale .
On acceptait ainsi qu'un état soumette ses jeunes mâles agés de 18 à 24 ans à l'action d'un gaz de combat utilisé en 1914 , le bromure de benzyle , lors des tests des équipements NBC .
La " réalité " du SN c'était donc cet état qui vient prendre un jeune , l'arrache à sa famille , son travail et ses études pendant une année pour le mettre , plus ou moins protégé , dans une salle avec un gaz de combat .
Aujourd'hui nous vivons dans une société ou le mariage homosexuel est légalisé , bientôt la PMA et la GPA et aussi l' euthanasie .
Cette société qui autorisera sous peu une personne à choisir sa mort , peut elle l'obliger à vivre avec des personnes avec qui elle ne possède aucune affinité , je ne parle pas de la mettre au contact d'un gaz de combat .
Daniel BESSON
La première voie que vous suggérez est de fait impossible juridiquement, nous serions alors condamné par la cour de justice européenne pour travail forcé. Nos dirigeants le savent fort bien, et se sont rabattus sur ce SNU dont on ne sait si il sera concrétisé. Il aura le "mérite" d'un effet d'annonce, utile en pleine affaire Benalla !
RépondreSupprimerMacron va créer une usine à gaz digne de l’ancien monde qu’il critique tant. Beaucoup de questions restent sans réponses, quels seront les moyens coercitifs pour les réfractaires ? La police ira-t-elle chercher dans les zones de non droit les jeunes sauvageons récalcitrants ? Qui pourra imposer et surtout comment, un semblant d’ordre et de discipline face à des jeunes ne supportant aucune forme d’autorité ou de respect des institutions. Je ne m’étendrai pas non plus sur la gestions des problèmes religieux (pluriel obligatoire), ou alimentaires…Mais quel beau projet, tout ces fils et filles de ministres, hauts fonctionnaires mêlés aux jeunes trublions des cités et unis au sein du SNU, j’en ai les larmes aux yeux !
RépondreSupprimerBasiquement, il s’agit d’un stage en entreprise dans la « start’up nation » où les jeunes seront censés intégrer les valeurs du « nouveau monde » qui feront d’eux des « premiers de cordée ».
RépondreSupprimerOutre le fait que tout cela va couter un « pognon de dingue » et se révéler totalement inefficace - voire carrément contreproductif si cela est perçu comme une tentative cynique de domestication -, cela relève surtout d’un esprit totalement hors-sol pour qui les mots patrie, nation ou république ne sont que des « éléments de langage », des mots creux devant la toute-puissance de l’argent.
On est bien d'accord. On fait comment avec les voilées ? Et avec les recruteurs de tous poils (je me souviens d'un convocation dans mon régiment de DOT où un militant communiste avait réussi en deux jours à semer la zizanie) ? Nous avons besoin de former à l'ancienne en quatre mois 200000 soldats par an pour au moins garantir un équilibre des forces en cas de guerre sur le territoire national. Tirage au sort, rémunération correcte, avantage d'un an pour la retraite, et surtout sélection, vous voyez ce que je veux dire : pas de caillera.
RépondreSupprimerIl faudra probablement une défaite militaire de grande ampleur comme en 1870 ou 1940 pour qu'on en revienne à cela. Dans un pays comme le nôtre où les règles de base du civisme sont en voie de disparition accélérée, je vois mal comment un gouvernement quelconque (celui de Macron ou un autre) pourrait imposer un service national universel de quoi que ce soit.
SupprimerEn réalité, ce n'est pas vraiment des colonies de vacances: Ces dernières permettaient au moins de choisir selon un centre d'intérêt, voir on y retrouvait des connaissances (souvent organisées par des mairies, CE d'entreprise...).
RépondreSupprimerIci, on va avoir un caractère forcé mêlant de parfaits inconnus sans élément fédérateur: Tout pour un coûteux plantage qui va en fait achever de faire penser aux jeunes qu'en réalité moins l'état se préoccupe de leurs affaires, mieux ils se portent!
Car, il faut bien le dire, tout ce qui est fait "pour eux" par l'état vire désormais à l'accident industriel (voir également parcoursup qui succède, en pire, à APB).
Quitte à refaire des colos, il aurait simplement fallu créer les conditions pour qu'elles réapparaissent. Car si elles ont décliné, c'est plus du fait de conditions d'encadrement régulièrement durcies (ayant fait sérieusement monter les tarifs tout en posant des pb de recrutement) que faute de parents ayant la volonté d'y envoyer leurs enfants: Le complément de vacances (voir vacances tout court) populaire pour les enfants est en effet devenu un luxe.
Au final, LREM qui ne se présente même pas comme un parti politique (mais un "mouvement", terme qui pour moi à connotation sectaire), son réformé P4 "tête de cordée" et sa 1ère Cougar de France (qui devrait pourtant connaître le mode d'emploi, vu son métier, l'ayant fait côtoyer et même détourner? du p'tit jeune) pouvaient-il tout simplement accoucher d'autre chose?
Quitte à vouloir faire ce qu'il dit, Macron aurait pu choisir un autre sujet: Ces 80km/h qu'il avait dit qu'il ne ferait pas... mais rapportent un "pognon de dingue" avec un doublement de rentabilité des gagneuses de bord de route d'une pute état qui en réalité emmerde tout le monde et pas seulement les jeunes. De quoi financer le remplacement des panneaux et même de ce sévisse national pitoyable?
A continuer ainsi, pas la peine de s'emmerder à tenir ses promesses de campagne (choisies): Il est parti pour être le 3ème président de suite si con-vaincant qu'il ne sera même pas en mesure de faire un 2nd mandat!
On pourrait évoquer aussi les Chantiers de jeunesse de Vichy, dont, soit dit passant une grande partie de l'armée de la libération est issue. Le principe de la colonie de vacance pourquoi pas, le vie en collectivité c'était l'un des aspects importants de l'ancien service. On y perdait de mauvaises habitudes. Pour ce qui du rapport cout efficacité, je ne m'inquiète pas gageons que l'état trouvera très vite à rentabiliser cette initiative...
RépondreSupprimerMon colonel,
RépondreSupprimerMerci pour cet article. Mais s’il s’agIssait pourtant d’un bon début? Dès son origine, le projet de snu a été critiqué, attaqué, détricoté. Les consultations qui ont été menées sur le sujet n’ont rencontré que des obstacles, tout débat d’idée se heurtant à la question du financement. Des lors, dans ces conditions, je me dis que même deux semaines à rassembler des jeunes dehors ensemble, ça ne peut pas faire de mal et cela peut créer les conditions futures pour quelque chose de plus long et de plus efficace. De plus, peut-être faudrait-il arrêter de lire ce snu par rapport à la matrice de la conscription: cela n’a rien à voir et il y a bien là quelque chose de nouveau où tout est à construire.
Respectueusement,
CNE BLANDENET
Je suppose que vous anticipez déjà l'enrichissement culturel que subiront vos enfants au contact étroit, peut-être trop étroit d'ailleurs, des racailles des cités et autres zyvas
RépondreSupprimerPhilippe Dubois
Bah j'ai fait mon service avec avec quelques racailles et autres zyvas. Il y en avait déjà dans les années 90, mais aussi avec de futurs ingénieurs, physiciens ou pilotes de ligne, encadrés par quelques engagés de mon age bien sympa. Très bonne expérience à tous les égards... sur le coup on ne se rend pas compte, c'est après qu'on prend conscience de l'acquis...
SupprimerJe ne suis pas certain qu'il y ait eu beaucoup d'unités où se côtoyaient dans des proportions vaguement comparables racailles et ingénieurs ou pilotes de ligne... Agriculteurs et jeunes de banlieues (qui découvraient avec sidération ces jeunes de leur âge considérant le lever à 6h comme tardif!)effectivement, pour le reste les sc-potards ou autres ne tombaient qu'en effectifs échantillon aires dans ces corps. Ces rares exceptions découvraient alors effectivement un monde inconnu, de là à parler de "vivre ensemble" à l'échelle d'une classe d'âge je crois que l'histoire présente a tranché. Il faut aussi dire que les possibilités "coercitives" offertes à l'encadrement étaient sans commune mesure avec ce qui serait toléré de nos jours, sans même parler de la culture communautariste et revendicative alors inconnue qui réserve de belles soirées à nos futurs encadrants...
RépondreSupprimer