Il est
un phénomène psychanalytique que l’on appelle la « projection » et qui
consiste à transférer chez autrui toutes les choses qu’une éducation stricte, en
particulier religieuse, a refoulé en soi. Le procédé classique consiste à
fabriquer un ennemi plus ou moins réel et de lui prêter tout ce que, dans le
fond, on aimerait faire.
Un
exemple désormais classique en psycho-sociologie est constitué par un groupe de
femmes pieuses du comté d’Orange en Californie qui, au début des années 1980, s’était
mis en tête que les forces ténébreuses de l’ « humanisme
profane » utilisaient les manuels scolaires de l’école élémentaire pour pervertir
les esprits des enfants. Ces femmes étaient persuadées que les ennemis impies
de la vraie religion essayaient de submerger les enfants de pornographie. Elles
entreprirent donc d’examiner en détail tous les livres et manuels scolaires, à
l’œil nu d’abord puis au microscope, et elles finirent par trouver de minuscules
images subliminales représentant des femmes aux seins nus et des hommes ayant
une énorme érection. Le fait est que, au contraire de tous ceux qui ont ensuite tenté
la même expérience, elles les voyaient réellement et leur force de conviction
fut telle qu’elles finirent par persuader des mères de familles qui exigèrent
et obtinrent le retrait ou la modification des livres pour enfants.
Car le
problème des délires soutenus avec conviction est qu’ils peuvent influencer la
vie réelle. Le mouvement de ces femmes pieuses d’Orange fut en partie à
l’origine du développement de l’idée soutenue par les télé/radio-évangélistes
américains d’un complot utilisant tous les supports possibles, des sitcoms aux
programmes scolaires, pour asservir l’esprit des honnêtes enfants américains à
un credo athée et immoral. Plusieurs belles fortunes matérielles et même
politiques se sont établies sur ce fantasme.
Exemple
tiré de Howard Bloom, Le Principe de
Lucifer, Le jardin des Livres, 2002.
Je ne comprends pas toute cette polémique par rapport en particulier à l'ouvrage : "Tous à poil". Il faut dire la vérité aux enfants et d'une certaine manière ce livre le fait parfaitement. Oui, mes enfants, le pouvoir actuel va nous mettre tous à poil par les multiples prélèvements auxquels il procède. Oui, vous aussi on va vous mettre à poil grâce à la dette qu'on va vous laisser ; pas seulement vous, mais aussi vos futurs enfants.
RépondreSupprimerTous à poil quatrième des ventes chez Amazone.
RépondreSupprimerFilipetti donne une fausse alerte le 10 février ,des groupuscules actifs feraient dans le bibliothèques des recherches sur les livres tendancieux ou à supprimer .Rien n'est vrai.
Chez nous plus qu'ailleurs le sexe des anges n'intéresse personne sauf nos politique de gauche et de droite ou d'ailleurs qui s'en servent pour faire énormément de fumée sans feu aucun ;cela permet au pouvoir de camoufler sa nullité et à l'opposition de faire la même chose.Cela sert aussi à tous ceux qui proposent des ouvrages ou des thèses pour ou contre ,c'est comme cela que l'on se fait un nom et que l'on gagne des sous .
nos politique =nos politiques.
RépondreSupprimer"Il est un phénomène psychanalytique que l’on appelle le « transfert » "
RépondreSupprimerUne première question qui se pose est de savoir si la psychanalyse orthodoxe, qui indique qu'il y a des différences fondamentales entre les sexes par leur constitution même, est compatible avec la notion de genre, qui a les faveurs actuelles de l'EN. Méfiez-vous, on en a mis au pain sec et à l'eau pour moins que ça.
"Plusieurs belles fortunes matérielles et même politiques se sont établies sur ce fantasme."
Il y a des gens qui font leur beurre en criant au loup.
Mais il faut se souvenir que, dans la fable correspondante, le loup se promène effectivement dans les bois, et qu'il finit par croquer le petit garçon (ou la petite fille, comme on voudra).
Ce n'est pas parce que tel ou tel raconte n'importe quoi que les "délires soutenus avec conviction" se trouvent uniquement à tribord. Et on sait que malheureusement, ils finissent par influencer la vie réelle.
L'existence de la paranoïa ne signifie pas l'inexistence de l'ennemi. Vous verrez plus bas dans ce blog que je parle aussi d'autres délires dangereux (à bâbord cette fois) pour la vie réelle.
SupprimerOui, je le sais, mais je répondais tout de même sur les programmes scolaires. Le programme d'histoire de lycée, récemment modifié, me semble par exemple rédigé dans un état d'esprit...particulier.
SupprimerMais je revenais surtout pour attirer votre attention sur un exemple de poésie sexiste : la mort du loup, de Vigny :
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/alfred_de_vigny/la_mort_du_loup.html
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerMême les paranoïaques ont des ennemis. C'est vrai, mais les paranoïaques schizophrènes en ont deux fois plus. :-))
SupprimerLe phénomène que vous décrivez a reçu, dans le vocabulaire psychanalytique, le nom de "projection".
RépondreSupprimerA ne pas confondre avec le phénomène décrit par la psychanalyse sous le nom de "transfert", qui est, en gros, le fait de rejouer, avec le psychanalyste, la relation infantile avec le parent (= j'éprouve pour le psychanalyste le sentiment que j'éprouvais pour mon père/ma mère).
En somme : si je crois que mon psy veut me séduire parce que, en fait, c'est moi qui veut le séduire : projection.
Si je veux séduire mon analyste parce que je voulais séduire mon papa : transfert.
Pour complément d'information :
SupprimerPROJECTION : A/ terme utilisé dans un sens très général en neurophysiologie et en psychologie pour désigner l'opération par laquelle un fait neurologique ou psychologique est déplacé et localisé à l'extérieur, soit en passant du centre à la périphérie, soit du sujet à l'objet. Ce sens comporte des acceptions assez différentes.
B/ Dans le sens proprement psychanalytique, opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l'autre, personne ou chose, des qualités, des sentiments, des désirs, voire des "objets", qu'il méconnaît ou refuse en lui. Il s'agit là d'une défense d'origine très archaïque et qu'on retrouve à l'oeuvre particulièrement dans la paranoïa.
TRANSFERT : désigne en psychanalyse, le processus par lequel les désirs inconscients s'actualisent sur certains objets dans le cadre d'un certain type de relation établi avec eux et éminemment dans le cadre de la relation analytique. Il s'agit là d'une répétition de prototypes infantiles vécue avec un sentiment d'actualité marqué. Le transfert est classiquement reconnu comme le terrain où se joue la problématique d'une cure psychanalytique, son installation, ses modalités, son interprétation et sa résolution caractérisant celle-ci.
Soit, merci de cette précision. Je transfère.
SupprimerComme disait un grand patron américain : on ne peut pas arriver au top sans être un peu sinon très parano, mais ce n'est pas parce que je suis parano que personne ne m'en veut.
RépondreSupprimerLe prétexte saisi par Copé, "Tous à poil", est très mal choisi pour bien des raisons. De là à être aveugle sur les dérives de l'EN qui considère que bourrer le mou des enfants avec les poncifs de la modernité libertaire est une mission prioritaire par rapport à l'instruction de base...
Dans la rubrique parano, nous, anciens militaires du ''siècle dernier '', période baptisée ''Guerre froide'', nous avons largement donnée ! Les forces du pacte de Varsovie étant à deux étapes du tour de France; nous étions prêt à répondre aux grandes divisions (suréquipées et blindées) soviétiques qui devaient immanquablement passer par la trouée de Fulda et envahir nos campagnes par Sedan et Besançon etc. Les soldats à l'étoile rouge étant guidés par les camarades "cégétistes". On se souvient (enfin ceux qui ont œuvré à la sécurité) des camions bulgares, des cueilleurs de lavande sur le plateau d'Albion, des champions de parachutisme sportif d'URSS etc. On peut reconnaître que le côté parano de ce futur conflit a eu des côtés positifs:
RépondreSupprimer* Il nous a fait vivre et grimper dans la hiérarchie
* Les garnisons de l'Est de la France étaient nombreuses et des générations d'appelés du contingent ont connu les paysages ''sublimes'' du Nord et de la Lorraine, sans oublier la vie du rail...
* La casquette de ''betteraviers'' , la tenue "300" et le ceinturon ''pur porc'' se portaient avec élégance une fois par an sur les Champs Élysées...
On avait banni les "gladiateurs", on était entre gens sérieux et les "Manat" étaient les campagnes sans risque d'une carrière commençé dans les landes de "Coët".
Et puis patatras! La chute du Mur de Berlin et la Guerre du Golfe surviennent en 1989/90, on découvre que les opex vont être l'occupation principale d'une armée qui va devenir professionnelle. "Finex" la parano !
Cet articulet aura-t-il le mérite de quitter les réponses sur l'éducation de nos enfants ou petits enfants ? Malgré la parano qu'occasionne '' le mammouth '' (la seconde "armée rouge'').
Il me semble que l'armée rouge et ses acolytes etaitent bien réels, ne versaient pas non plus dans l'angelisme et se trouvaient bel et bien à deux étapes du tour de nos belles provinces. Et le risque lié pour notre nation tenait à mon sens la comparaison avec celui existant alors en Afrique ou aujourd'hui (hier?) en Afghanistan... Alors je ne vois pas vraiment ce qui vaut paranoïa dans ce bucolique face à face. Quant aux carrières sans risques (entre les divisions blindées de la garde et les milices d'un quelconque pays l'esperance de survie est loin d'etre comparable) elles furent surtout sans exotisme, médailles ni primes. Pas sûr que tous s'en rejouirent...
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerComme il a été justement précisé plus haut, le phénomène que vous décrivez se nomme :projection,concept reconnu en psychologie ,d'origine psychanalytique.
Comme plusieurs autres intervenants, le jugement de notre hôte me laisse sceptique.
RépondreSupprimerLes psychanalystes (et parmi eux surtout les premiers d'entre eux, à commencer par Freud) sont les spécialistes de la surinterprétation sexuelle. Pas étonnant que ce billet évoque la psychanalyse (quoique inexactement, et donc, vaguement)...
Freud ramenant le désir de connaître au désir de connaître les choses du sexe, ramenant la religion au sexe et à la névrose (elle-même d'origine sexeulle...), ramenant la rivalité et la passion de dominer au sexe, en fait ramenant tout au sexe jusqu'à ce sa théorie laisse une place à la fumeuse "pulsion de mort" ; et à sa suite par exemple la charmante Dolto affirmant que "souvent" les enfants qui ont des troubles avec l'écriture les ont à cause de l'homophonie entre "je lis" et le lit dans lequel les parents s'accouplent (oui, elle a vraiment dit cela)...
Je vois dans le cas que vous mentionnez bien plus probablement le phénomène bien connu qui est que les idéologues trouvent ce qu'ils veulent trouver : les astrologues découvrent sans peine que ce qui est arrivé était annoncé par des signes indubitables, les sindonologues (les spécialistes du "Suaire" de Turin) sont rapidement passés à la découverte de lettres sur le linge, lesquelles lettres, bien entendu, ne sont pas en alphabet latin et signifiant "mouche" ou "chaussette" mais sont en alphabet grec et signifient "J.C. est ressuscité" ou quelque chose d'approchant, et les psychanalystes eux-mêmes, qui, s'ils voient du sexe partout, ne le font pas parce qu'ils sont des obsédés sexuels mais parce qu'ils sont obsédés intellectuellement par le sexe.
Enfin, il y a un deuxième élément dans le jugement de notre hôte : l'idée que le refoulement rend obsédé. Quand on s'interdit le sexe, on est hanté par lui. Cette idée n'est pas absurde. Par exemple, les gens qui suivent un régime draconien, je crois, sont souvent hantés par la nourriture. Mais enfin, on peut soutenir aussi que s'abstenir d'une satisfaction mène à une certaine atonie ou atrophie du désir. Par exemple, à force de manger mal, on s'intéresse peu à la nourriture.
L'explication est d'autant moins plausible et plus idéologiquement agressive que ces femmes étaient, je suppose, des mères de famille, et, puisque pieuses, en principe des épouses fidèles . Il y a là une attaque implicite contre les mères de famille fidèles, qui seraient malades de leur sexualité pauvre. Qu'à âge égal les mères de famille aient en moyenne une sexualité plus pauvre que les épouses sans enfant est probable, que les mères de famille fidèles aient également en moyenne une sexualité plus pauvre que les épouses infidèles sans enfants est également probable, qu'elles soient évidemment plus malheureuses et "refoulées" que ces dernières est de l'idéologie féministe pénible.
En conclusion, je trouve que ce billet cumule pas mal de défauts.
Il est intellectuellement faible.
Il s'étaie sur la psychanalyse, qui, en général, est une fausse science et, dans le cas particulier, comme le plus souvent, a tort.
Il véhicule du féminisme extrémiste.
Ajoutons enfin que le contenu de ce billet est importé des Etats-Unis. Importer ce que les E-U produisent d'excellent, certes, mais l'importation de leurs idioties est patriotiquement navrante.
Ceci dit avec tout le respect et aussi la grande sympathie que j'éprouve pour le responsable de ce site.
Ben dites donc, qu'est ce que ça aurait été s'il vous avait été antipathique!
RépondreSupprimerEt puis, pardonnez-moi, mais j'ai du mal à imaginer Michel Goya en farouche féministe extrémiste. Je me garderais bien de porter un jugement sur son degré de féminisme, qui est certainement de bon aloi, mais il y a un truc dont je suis à peu près sûr, c'est qu'il n'est pas une Femen.
Je l'imagine pas seins nus dans une église, quoi. Sous acide, je pourrais peut être y arriver, mais là, à froid, non.
Amusant comme ce billet peut s'appliquer à 100 pour cent au billet du 29 février sur la "théorie" du genre, et à tous les commentaires qu'il a suscité.
RépondreSupprimerBillet du 29 janvier, pardon :)
RépondreSupprimerConcernant la denonciation permanente d'une extreme droite radicale et antirepublicaine, qui menacerait la democratie, s'agit il de projection ou de transfert ? A moins que, quittant la psychanalyse pour la tactique, il ne s'agisse de diversion
RépondreSupprimerPour une fois mon colonel vous êtes à côté de la plaque. L'idéologie du "gender" existe bel et bien. Elle n'est pas une vue de l'esprit de groupuscules d'extrême droite paranoïdes en voie de sectarisation mais constitue une offensive idéologique nette et précise. Mettons de côté la ridicule saillie de JF Copé (en notant au passage que l'idéologie du gender a été avalisée et entérinée en 2011 par le ministère de Luc Chatel) et confrontons la supposée rumeur (lieu commun bien commode pour psychiatriser ceux qui dénoncent à juste titre une réalité) à la lettre des déclarations de nos dirigeants :
RépondreSupprimer«La théorie du genre, qui explique l’identité sexuelle des individus autant par le contexte socio-culturel que par la biologie, a pour vertu d’aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l’homosexualité, et de faire œuvre de pédagogie sur ces sujets.» - Najat Vallaud Belkacem, interview accordée à 20 minutes, 31 août 2011
«La théorie du genre n’existe pas.» - Najat Vallaud Belkacem, février 2014
«Oui le genre cela existe, et nous allons l’enseigner dans les écoles.» - Laura Slimani, présidente des jeunes socialistes, 1 février 2014
«Ce texte sort la famille du fantasme papa, maman, enfant» - Michelle Meunier (PS) Sénat 4 avril 2013, lors des débats sur la loi «mariage pour tous»
«Ce qui est cause, c’est l’hétérosexualité en tant que norme. Il nous faut essayer de penser un monde où l’hétérosexualité ne serait pas normale.» - Eric Fassin, sociologue, promoteur de la théorie du genre en France, professeur à l’Ecole Normale Supérieure.
«Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents.» - Laurence Rossignol, sénatrice PS, 5 avril 2013, en direct sur France 2, émission Ce soir ou jamais.
«Le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s’émanciper… Il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes : familial, ethnique, social, intellectuel» - Vincent Peillon, Le Figaro, 2/9/2012
«Des parents, un géniteur, une gestatrice peuvent permettre ensemble la venue au monde d’un enfant.» - Najat Vallaud Belkacem, porte parole du gouvernement.
«Il faut en finir avec la filiation biologique.» - Erwan Binet, député PS et rapporteur de la loi Taubira
«Une femme doit pouvoir avoir accès à la PMA parce qu’elle ne souhaite pas avoir de relations avec un homme.» - Francois Hollande
«Il s’agit de substituer a des concepts tels que «le sexe» ou «la différence sexuelle» le concept de «genre» qui montre que les différences entre le différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature mais socialement construites. [...] [La théorie du genre] se borne à dire que les hommes et les femmes ne se retrouvent pas dans leur état biologique et se construisent autrement.» - Julie Sommaruga, député PS
Ca vous suffit ? Informez-vous ou plutôt réinformez-vous avant de dégainer et de faire feu en tir indirect la prochaine fois.
Je vous renvoie à l'excellente analyse de Yann Carrière. Vous pourrez ainsi vous faire une culture sur cette énième avatar de l'américanisation de notre société :
http://www.youtube.com/watch?v=uJbAmJyihnA
Très cordialement,
Mais je suis d'accord avec vous. Je ne parle simplement pas de ça.
SupprimerPour le gender voir plus bas dans le blog.
"Le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s’émanciper… Il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes : familial, ethnique, social, intellectuel» - Vincent Peillon,
SupprimerEtrange que Vincent Peillon ait oublié le déterminisme national. Moi par exemple, Ibrahim, je suis Français mais j'échappe à ce déterminisme et je me veux Algérien, comme Papa. Et lui là-bas, le Noir, il est Français aussi, et bien lui aussi il échappe à son déterminisme et il se veut Malien, comme son Papa à lui. Et lui, là, il se nomme Léonardo et son Papa essaie d'avoir les papiers pour ne plus être Kosovar et pour être Français, mais quand il sera Français, hein, il échappera à son déterminisme et il restera Gitan : avec ses frères c'est les Français qu'il volera, pas les autres Gitans.
Parce que la nation n'est pas un déterminisme au sens de la phrase de Peillon (déterminisme = qque ch qui vous condamne à avoir un certain destin).
SupprimerLa nationalité peut-être, mais pas la nation, qui est au contraire perçu comme un cadre émancipateur. La nation est libre et rend libre.
Rien d'étonnant ni de scandaleux dans la phrase de Peillon: on attend de l'Education Nationale, comme son nom l'indique, qu'elle porte cette idée de la nation.
Cette idée simple devient plus difficile à comprendre quand on se figure la nation comme un immense stalag, avec des barbelés autour et des miradors aux quatre coins.
Et là, effectivement, on peut s'étonner qu'elle ne figure pas dans la liste des mots qu'il donne: la famille, l'ethnie, la société, la culture.
Ce qui est intéressant dans sa phrase, c'est qu'il présente justement ces concepts comme des champs potentiels où se fabriquent les déterminismes, alors qu'il n'est pas interdit de penser le contraire: après tout, la famille peut aussi être émancipatrice. La culture aussi, etc.
Par ailleurs, cette phrase est un plaidoyer pro domo, pour le dire gentiment: le ministre fait mine d'oublier que l'école est précisément le lieu où les inégalité sociales se reproduisent. Elle est donc une fabrique à déterminismes en soi.
Et elle l'est de façon particulièrement déterminante, à en croire les sociologues qui étudient le sujet.
@Tschok
SupprimerIl me semble que la fin de votre réponse est imprégnée des théories de Bourdieu sur la reproduction sociale, qui ne sont que des théories, marquées idéologiquement, il faut le rappeler.
Elles ne sont donc pas neutres et ont des visées politiques. Cela n'empêche naturellement pas qu'elles soient enseignées comme des vérités absolues aux élèves qui se succèdent sur les bancs des lycées et dont j'ai été en mon temps.
Ainsi on instille dans les esprits cette idée que l'école est fondamentalement inégalitaire, ce qui est contestable, de la même façon qu'on aimerait enseigner que le sexe biologique n'est qu'une donnée d'importance négligeable dans la construction des individus. Ainsi va la rééducation des esprits dans un état démocratique.
Permettez moi de dénoncer cette emprise idéologique sur les programmes scolaires, et qui est d'autant plus pernicieuse qu'elle se pare des atours de la neutralité.
sauf que les inégalités dans les poursuites d'études, en fonction de l'origine sociale, sont des faits et non des théories. Les théories de Bourdieu sont donc confortées par les résultats expérimentaux et ne sont pas donc de simples points de vues idéologiques.
SupprimerMon colonel, je ne trouve pas votre article en soit inintéressant. Cependant, remis dans le contexte de votre blog puis de l'actualité, il manque de la clarté qu'ont habituellement vos articles concernant votre opinion. Et si l'on vient pour l'information, on vient aussi pour votre interprétation de celle-ci (comme pour votre dernier livre). Ce qui manque cette fois.
RépondreSupprimerJe m'explique. En comparant votre article au précédent ("Des roses et des bleus...", il me semble), on est laissé avec l'impression que vous cherchez à nous dire "1 partout, balle au centre". Vous pourriez me dire que ces deux histoires étaient intéressantes en elles-mêmes, détachées de l'actualité. Mais le fait de les poster maintenant entretien un flou, qui fait que l'on ne sait pas ce que vous pensez de l'actualité:
Est-ce une chasse au sorcière? Ou l'action folle d'idéologues s'en prenant aux générations futures? Même si je me doute que vous placeriez le curseur d'une façon plus nuancée et intelligente que cela.
Bref, pour le coup, on ne gardera que l'information, vu que vous nous refusez l'interprétation.