Je n’ai
pas été associé aux travaux du Livre blanc. Il est vrai qu’on ne voit pas très
bien ce que le directeur du domaine Nouveaux conflits de l’IRSEM, think tank
institutionnel du ministère de la défense, aurait bien pu y faire. En attendant
ce document fondateur pour la rénovation de nos forces armées, il m’est paru
intéressant de retrouver un document qui avait suscité l’appel à l’Inquisition
à son époque. C’était juste après la sortie du précédent Livre blanc et
avant une des grandes défaites de l’histoire de l’armée française (perte d’un
sixième des effectifs, désorganisation de l’administration, etc.).
Heureusement, ce temps est révolu.
Je précise
que non seulement je n'ai jamais eu aucun lien avec ce groupe (je signe
toujours mes écrits de mon nom) mais aussi que je n'en partage pas tous les
points de vue.
Le Figaro 18 juin 2008
Les éléments de la nouvelle politique de défense
qui viennent d'être rendus publics ont été, ce qui est bien normal, présentés
par leurs auteurs d'une manière très encourageante. La réalité est quelque peu
différente. Personne ne peut, ou ne souhaite, à l'intérieur des armées, mettre
en cause les choix politiques du jour. D'abord, ils sont incontestables par
nature. Ensuite, le souhait du président de la République, chef des armées, est
de disposer d'un instrument militaire plus efficace pour un moindre coût ; de
raisonner en termes d'efficacité et non d'équipements de prestige ; de faire
preuve de réalisme quant aux menaces ; et enfin de ne se laisser arrêter par
aucun a priori dogmatique. Ce souhait ne peut rencontrer que l'approbation de
tous ceux qui ont fait le choix de la carrière des armes et qui ont souffert,
ces dernières années, de l'immobilisme des institutions de défense. Et,
dirions-nous, plus que l'approbation, le désir, avec volonté et discipline, de
faire passer ce souhait dans la réalité.
La vérité oblige à dire, cependant, qu'au-delà
des déclarations, la volonté présidentielle a été largement dénaturée par ceux,
politiques, militaires ou personnalités qualifiées, qui avaient la charge de la
mettre en œuvre. Voici pourquoi.
Dès avant l'élection présidentielle et comme le
président de la République l'avait bien vu, le système militaire français était
à bout de souffle.
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Force, Mémoire, Coeur.
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