Pour eux qui ne s’intéressent qu'à la petite crise du moment ou qui ont perdu l'habitude de lire des textes un peu longs, vous pouvez aller directement à la fin.
Je me suis engagé comme élève sous-officier en 1983. Le chef d’état-major de l’armée de Terre venait alors de démissionner pour protester contre la baisse du budget de Défense qui passait brutalement de l’équivalent d’environ 36 milliards d’euros (si, si, vous avez bien lu) à 30 (pour des chiffres voir ici). Le major général des armées avait démissionné aussi pour protester contre les intrusions permanentes du ministre dans la conduite des opérations mais ceci est une autre histoire. Étrangement, le budget remontait tout aussi rapidement l’année suivante.
Je me suis engagé comme élève sous-officier en 1983. Le chef d’état-major de l’armée de Terre venait alors de démissionner pour protester contre la baisse du budget de Défense qui passait brutalement de l’équivalent d’environ 36 milliards d’euros (si, si, vous avez bien lu) à 30 (pour des chiffres voir ici). Le major général des armées avait démissionné aussi pour protester contre les intrusions permanentes du ministre dans la conduite des opérations mais ceci est une autre histoire. Étrangement, le budget remontait tout aussi rapidement l’année suivante.
Il est vrai que l’époque était très tendue en Europe. L’horloge du
destin de l’université de physique de Chicago, qui mesurait l’approche vers un
conflit nucléaire (minuit), marquait minuit moins sept en 1984. L’invasion de l’Europe
occidentale par les forces du Pacte de Varsovie était alors presque un genre
littéraire. Aussi, malgré les difficultés économiques, un effort très
conséquent fut fait pour renforcer notre outil de défense. Cela fluctuait au
gré des changements de pouvoir et des lois de programmation militaires (trois
de 1984 à 1993) et si l’effort diminuait (de presque 3 % du PIB à 2,5 % en
1990) le volume était soutenu par l’augmentation du PIB. Le budget de la
défense atteignait ainsi 39 milliards d’euros en 1990.
Si cet effort avait perduré à 2,5 % du PIB, le budget actuel (2017) serait
55 milliards d’euros. Nous aurions investi entre 100 et 200 milliards d’euros dans l’industrie française (soit bien plus que les 50 milliards du programme présidentiel, dont on n'entend d'ailleurs plus parler) dont les retombées auraient affecté toute l’économie
et même in fine les recettes
budgétaires (pour mémoire c’est comme cela que les Etats-Unis sont sortis de la
crise de 1929 avec le 3e New Deal). Nous aurions modernisé depuis longtemps
nos armées et serions en pointe dans de nombreux domaines. Notre armée serait
la 3e du monde en puissance, ce qui garantirait un peu plus à la
fois notre indépendance et la défense de nos intérêts.
L’effort était aussi louable qu’indispensable. Il était aussi très
cher, chaque matériel nouveau coûtant à l’achat plusieurs fois le prix de la
précédente. On ne pouvait donc remplacer les matériels précédents nombre pour
nombre et on ne pouvait donc conserver aussi autant d’unités de combat. Cela tombait
bien car en supprimant ces unités et en économisant sur le budget de
fonctionnement, on pouvait trouver des crédits supplémentaires pour financer l’équipement.
L’habitude fut donc prise dès cette époque de supprimer les humains d’abord
pour pouvoir mieux acheter les équipements ensuite. L’expérience montrera que
si la suppression des hommes était facile, surtout dans un univers discipliné
et (heureusement par ailleurs) non syndiqué, la seconde partie s’avèrera
toujours plus compliquée. Au bilan, en trois réformes (une tous les trois ans
en moyenne), l’armée de Terre perdait 17 % de ses effectifs et les autres
armées 4 %. Neuf bases aériennes étaient fermées, l’aviation de combat passait
de 450 à 400 appareils, la Marine nationale perdait 13 bâtiments et l’armée de Terre 6 (petites) divisions.
Et puis il y eut guerre du Golfe en 1990-91 qui témoignait à la
fois de la nécessité de poursuivre la recapitalisation technique des armées et
de nos faibles capacités de projection à partir du moment où on persistait
(depuis les maladies de l’expédition de Madagascar en 1895) à n’engager hors de
France et d’Allemagne que des soldats professionnels. Il y eut surtout la fin
de l’URSS, cet ennemi gigantesque, ce qui nous laissait presque désemparés.
On s’empressa alors et très vite (et partout) de toucher les « dividendes
de la paix », c’est-à-dire de ponctionner le plus possible le budget de la
défense. Celui-ci dégringola de 39 milliards en 1990 à 30 milliards en 2002. Vous noterez au passage que ni les attentats de 1986 ni même ceux de 1995 à Paris n’ont jamais alors influé la politique de Défense de l’époque.
Élément essentiel à retenir pour la suite, malgré cette chute des budgets on persista à maintenir
les grands programmes de la génération 1985-1995. Ces programmes n’étaient pas
forcément adaptés au nouveau contexte stratégique mais personne n’eut ni la
volonté, ni l’imagination de proposer autre chose (ou au moins de l’imposer). Le
slogan de l’époque était « qui peut
le plus (la guerre conventionnelle brève et massive) peut le moins (tout le reste) »,
ce qui restait à démontrer et ne le fut d’ailleurs pas complètement.
On décida ensuite en 1996 assez logiquement de suspendre le
service national et de professionnaliser entièrement les armées. On rappellera
pour les débats en cours aujourd’hui que cette décision n’avait alors suscité
guère de réticences et que le « service militaire » est mort (ou
tombé en léthargie) sans avoir été beaucoup défendu. Toutes les vertus dont on
semble le parer actuellement n’étaient donc pas si évidentes à l’époque mais
nous y reviendrons une autre fois.
Cette décision mettait évidemment à bas les conclusions du Livre
blanc de 1994 et rendait caduque la LPM 1994-2000. A la place on définit un
« modèle d’armée 2015 ». Les soldats professionnels coûtant évidemment
plus chers que les appelés et le surcoût des opérations extérieures (opex) dépassant
le milliard d’euros depuis 1990, on considéra qu’à budget décroissant le volume
des forces ne pouvait vraiment pas être le même. La nouvelle coupe fut sévère.
L’armée de Terre perdait 40 % de ses effectifs (pour atteindre le chiffre de 136 000),
la Marine nationale et l’armée de l’Air environ 30 %. Cela suscita évidemment
des réorganisations profondes et surtout de nouvelles suppressions de bases (7
pour l’armée de l’air) ou de régiments (44 pour l’armée de terre qui n’en
conserverait plus que 85). Bien sûr, comme à chaque fois, cela provoquait
mutations et blocages d’avancement de cadres devenus trop nombreux pour une
armée qui fondait. Cela signifiait surtout un nouveau « plan social » de 15 000 postes à supprimer parmi le personnel d’active. Pourquoi se priver ? Ce sont les plans sociaux les plus faciles à réaliser en France. On sacrifiait
par ailleurs définitivement toute idée de remontée en puissance en réduisant
massivement les réserves.
Bien évidemment, cette réduction de format et de budget entraînait aussi celle des équipements, les anciens dont on se débarrassait mais aussi les
nouveaux dont on réduisait les commandes. Cela a eu pour effet immédiat de
faire augmenter leur prix unitaires (soit au bout du compte environ + 20
millions d’euros pour un Rafale, + 30 millions pour un hélicoptère Tigre, + 180
millions pour une frégate multi-missions (Fremm), + 1 million pour chaque
véhicule blindé de combat d’infanterie, etc.), ce qui incitait à, budget
constant, à réduire encore les commandes ou à les reporter une nouvelle fois.
Certains programmes finiront par coûter finalement plus cher que prévu
initialement pour moins d’exemplaires livrés. L’armée de Terre perdait la
moitié de ses chars et de ses hélicoptères et la marine encore 20 bâtiments sur
101, l’armée de l’air ne devait plus disposer à terme que de 300 avions de
combat au lieu de 400 en 1995 et passer de 80 avions de transport tactique à 50.
Ce fut dur à vivre mais au moins le slogan d’« une armée plus
ramassée, modernisée et entièrement projetable » signifiait peut-être
quelque chose à l’époque. Le projet était mobilisateur et mettait fin au
syndrome des deux armées, celle qui « avait tout » (les vieilles
unités professionnelles de la Force d’action rapide) et celle qui montait la
garde à l’Est. On envisageait alors pour 2015 de pouvoir déployer 60 000 soldats
n’importe où (spoil : depuis
2013 le contrat est de 15 000, histoire de décrire le déclin de capacités en
une phrase).
Sans dévoiler de secret vous avez bien compris que ce modèle qui
devrait être en place depuis deux ans était visiblement encore trop pour
certains, non pas selon une grande vision à long terme d’affaiblissement de la
France mais plutôt selon une série de petits plans mesquins d’économies à court
terme. Le modèle d’armée 2015 ne fut jamais financé. Il manquait ainsi à force
de gels, rabotages, reports, suppressions sèches, plus de 13 milliards à la LPM
1997-2002. Celle de 2003-2008 fut, en apparence, plus respectée par le
gouvernement de l’époque. En réalité les
surcoûts opex (vous savez ces choses systématiquement sous-évaluées au départ
et qu’il faut quand même financer à la fin) et les surcoûts des programmes
(voir plus haut) ont fait qu’il manquait encore 11 milliards pour les
équipements.
On conserva donc bien au-delà de ce qui était prévu des matériels anciens et,
oh surprise, cela a coûté très cher puisque les chaînes de fabrication n’existaient plus depuis longtemps. Dans le
même temps, on s’apercevait que le « coût de possession » (ou
d’emploi) des matériels nouveaux était bien plus important que celui de ceux
qu’il remplaçait surtout lorsqu’ils étaient employés dans des théâtres
d’opérations lointains beaucoup plus « abrasifs » que le centre de l’Europe
pour lequel ils avaient été conçus. Cette période peu glorieuse fut ainsi
marquée à la fois par l’effondrement de la disponibilité technique des
matériels et l’envolée des coûts de maintenance.
En 2008, on revint à l’idée géniale de financer les programmes en
sacrifiant d’abord ceux qui les utilisent. La conjonction de la Revue générale
des politiques publiques (RGPP) et du nouveau Livre blanc (rappelez-vous :
1ère partie : « Le monde est plus dangereux » ;
2e partie : « Il faut donc réduire les moyens »)
aboutit à la volonté de supprimer à nouveau 54 000 postes. Exit donc le modèle 2015
et bienvenue à l’horizon 2020, forcément plus ramassé, plus moderne, plus
performant, etc.. C’était donc reparti pour un tour : l’armée de Terre perdait
20 régiments de plus, l’armée de le l’air 30% de ses effectifs et supprimait à
nouveau 11 bases et la marine perdait 11 % de ses effectifs, deux bases
aéronavales et 10 bâtiments. Ces nouvelles réductions et le mot d’ordre de
faire payer le « back office » (oui, la terminologie et les méthodes
de management du moment étaient très en vogue, on parlait alors de
« réserves de productivité » pour parler du nombre de soldats) ont incité nos
gestionnaires internes à imaginer des concepts nouveaux comme les bases de
défense (BDD) ou à rationaliser le paiement des soldes, avec le succès que l’on
sait. Non seulement on exerçait une nouvelle pression sur les hommes et les
femmes (qui, en plein engagement en Afghanistan et ailleurs, n’avaient par ailleurs pas que
ça à faire) avec ce plan social massif et unique en France, mais en plus on y
ajoutait le désordre administratif. Bien entendu tout cela s’accompagnait à nouveau d’une réduction
équivalente d’équipements. Il n’était plus question que de 250 chars Leclerc (puis 200, alors que le programme initial en prévoyait 1 600),
de 80 hélicoptères de combat au lieu de 200, de 240 avions de combat au lieu de
300. Nos capacités de transport aérien ou de ravitaillement en vol
poursuivaient leur déclin, etc. Le contrat opérationnel majeur parlait alors de
30 000 hommes à déployer.
Cela fut encore plus dur à vivre qu’au moment de la
professionnalisation qui, au moins, avait un objectif autre que le simple fait
d’économiser de l’argent public et n’avait pas introduit les BDD. Et bien vous
savez quoi : malgré une embellie réelle sur un an (mais surtout due au grand plan de relance), cela n’a pas
marché. Les 4 % de LPM économisés par les suppressions d’effectifs ont d’autant
moins permis de sauver les meubles que la crise financière faisait exploser la
dette publique. Le budget de la défense redevenait la « dinde rôtie »
dès lors qu’il fallait faire des économies à court terme, même si elles
s’accompagnent de dépenses supplémentaires à long terme. Après la saignée, la
bosse de 40 à 50 milliards d’euros nécessaires pour payer la génération d'équipements 1985-1995, restait finalement la même qu’avant (et c’est
d’ailleurs sensiblement toujours la même aujourd’hui). La désorganisation et
l’affaiblissement des armées, sans même parler des coûts humains, n’avaient
donc servi à rien. On s’est même retrouvé dans une situation pire qu’avant.
On décida donc d’en remettre une couche en 2013. La nouvelle LPM
2014-2019 prévoyait de supprimer 23 500 postes de plus (soit un total de
78 000 depuis 2008). C’était reparti pour de nouvelles dissolutions de
régiments et de bases. Au nouvel horizon 2025, la force opérationnelle
terrestre perdait 22 000 hommes et l'armée de terre passait sous la barre des 100 000, l’aviation de combat passait de 240 à 185
avions et ainsi de suite. Le contrat opérationnel majeur n’était plus que de 15 000
soldats et 40 avions à déployer (avec le groupe aéronaval), sans se demander
combien la France seule pouvait gagner de guerres avec des forces aussi
réduites.
Cela ne paraissait pourtant pas encore suffisant à Bercy qui
lançait sa guérilla habituelle pour raboter encore quelques centaines de
millions chaque année. L’opposition politique (à l’époque le ministre menaçait
de démissionner, accompagné de tous les chefs d’état-major) était alors suffisamment
forte pour résister à cette guérilla mais le nouveau déclin était acté. Pour
schématiser, le budget de la défense est depuis 1980 d’environ 34 milliards
d’euros constants, plus ou moins 10 %. A la fin des années 1980, on avait brièvement
percé le plafond. Avec la LPM 2014-2019, on était certain d’en crever le
plancher et revenir en plein XXIe siècle aux ressources des années
1970.
Et puis il y eut les frères Kouachi et Amédy Coulibaly, trois
salopards qui eurent plus d’influence sur la politique de Défense que tous les
citoyens honnêtes qui faisaient remarquer depuis des années que nos armées
craquaient de tous les côtés. Presque magiquement (car on ne voit pas très bien
entre le lien entre leurs crimes et la politique de Défense), la LPM fut légèrement
modifiée. Premier résultat heureux, la politique suicidaire de suppression
d’effectifs fut freinée (mais non compensée, il y aura quand même 7 000 postes de
moins en 2019 qu’en 2014) et 3,8 milliards d’euros supplémentaires furent
affectés à la LPM, dont notez-le bien pour la suite, + 1 en 2018 (budget total
de 32,77 milliards) et encore +1,5 en 2019 (34,02 milliards), hors pensions et
hors OPEX et surtout au-delà du quinquennat en cours.
Si la crise perdurait, on avait au moins le sentiment d’une
accalmie et les programmes des différents candidats à la présidentielle
incitaient presque à de l’espoir. On avait, semblait-il dans les discours,
enfin compris qu’il était urgent d’arrêter la politique à la petite semaine qui
permettait de présenter tout de suite des lois de finance un petit moins
déficitaires au prix de lois futures qui le seraient plus. On avait enfin
réalisé surtout qu’il était vital pour les armées de financer enfin le
programme de modernisation lancé il y a 30 ans et d’arrêter cette spirale d’effondrement.
On avait remarqué que même s’il était toujours possible de lancer des
opérations (une section d’infanterie et/ou un avion de combat suffisent après
tout pour annoncer pompeusement une « opération »), il était
difficile d’y obtenir des résultats stratégiques (rappelez vous l’envoi de 1 650
soldats pour sécuriser toute la Centrafrique ou la fierté de réaliser 5 % des
frappes de la coalition en Irak et en Syrie).
Tout cela était donc une illusion puisque le premier budget
présenté n’annonçait pas une recapitalisation d’urgence (celle-ci fut surtout réservée
à Areva), autre en tout cas que celle déjà prévue avec la modification de la
LPM (et dont le gouvernement actuel n’hésite pas une seconde à s’attribuer la
paternité) mais au contraire une facture de 900 millions d’euros dont 850 du
reliquat impayé (et par ailleurs totalement prévisible) du surcoût des
opérations extérieures.
Ce ne serait que provisoire assurait on et dès l’année prochaine
les choses iraient mieux avec 1,6 milliard d’euros supplémentaires dont 650
millions d’euros pour les opex. On notera que ce budget opex apparaît désormais
comme adossé à celui des armées alors qu’il faisait l’objet jusque-là d’un
collectif interministériel. A la limite pourquoi pas, à partir du moment où il
n’est pas mensonger, ce qui est manifestement le cas. Sur ces 650 millions d’euros,
200 seront consacrés à la « protection des forces » et là on ne
voit pas très bien en quoi cela regarde spécifiquement les opérations (c’est la
raison pour laquelle par exemple on achète des équipements blindés et non en
carton). On voit très bien en revanche qu’annoncer un budget opex réel de 450
millions, comme cette année, c’est se condamner au même psychodrame que maintenant puisqu’il faudra trouver encore à la fin les 300 à 800 millions,
peut-être plus, qui manqueront nécessairement (et on ne parle pas du surcoût si peu utile par ailleurs de l'opération Sentinelle). On tapera donc encore en cours d’année
sur l’entrainement et pour la Xe fois on reportera des commandes,
forcément urgentes, d’équipement (ce que les fournisseurs apprécient aussi
beaucoup).
Au bilan, et en admettant que des décisions « courageuses »
(qui sont en fait surtout des décisions de facilité) n’aient pas encore à être prises,
le 1,6 milliard d’euros supplémentaire risque fort de fondre. En réalité, jusqu’à
présent les augmentations fièrement annoncées correspondent sensiblement à ce
qui était prévu par le gouvernement précédent. On est loin en tout cas, de 2,25
milliards supplémentaires prévus d’ici à 2025 pour réaliser le programme
présidentiel, augmentation qui elle-même ne serait pas forcément suffisante
tant la crise est grande. On rappellera au passage que les coûts relatifs au simple arsenal nucléaire, à moins d'y renoncer complètement ou en partie, impliqueront à eux seuls environ 2 milliards d'euros par an, a priori à partir de 2021 ou 2022. Le moins que l'on puisse dire est que l'on est mal parti pour sortir de la crise.
On peut donc concevoir au final que ce sentiment de « dindonisation »
permanente puisse un petit peu exaspérer, surtout quand on y ajoute le mépris
pour le premier des militaires, dont on rappellera au passage qu’il n’enfreint
en rien le devoir de réserve en expliquant une situation que par ailleurs tout
le monde peut constater ouvertement. Il n’y a dans le fond guère de surprise,
la politique du gouvernement se fondant pour l’instant intégralement dans celle
des précédents, mais sans doute quand même un peu de déception tant est grand le décalage
entre les promesses ou la posture et la médiocrité de la réalité.
Pour en savoir plus et beaucoup mieux :
Hugues
Esquerre, Quand les finances désarment la
France, Economica, 2015.
Général Vincent Desportes, La dernière bataille de France:
Lettre aux Français qui croient encore être défendus, Economica, 2016.
Général Michel Forget, Nos armées au temps de la Ve République, Economica, 2016.
Général Michel Forget, Nos armées au temps de la Ve République, Economica, 2016.
Mon colonel,
RépondreSupprimerbien que ne partageant pas toujours toutes vos opinions en matière de géopolitique (mais c'est cela un vrai "débat"), je tiens à vous féliciter pour ce texte extrêmement brillant et, à mes yeux, parfaitement juste. Je suis déçu par les dernières décisions et annonces du président Macron sur le sujet militaire d'autant que j'avais eu la naïveté de croire en ses promesses (on ne se refait pas). Le manque de considération qu'il a réservé au général de Villiers - et à travers lui à l'ensemble de l'institution militaire - m'a profondément choqué. C'est sans doute une affaire de "nouvelle génération" qui n'a pas les mêmes notions de respect des convenances. Hélas, je fais désormais partie des vieux cons.
Très cordialement
Alain RODIER
CF2R
Merci, nous sommes effectivement d'accord sur l'essentiel.
SupprimerIl ne faut pas oublier que CEMA s'exprime dans le cadre d'une commission. Son intervention dans ce cadre est légitime que sa plaise ou pas. Devoir de réserve se ne pas la complicité démagogique, la vérité prime car la vie des militaires en dépend. On l'oublie suivant nos chefs politique presque toujours.
SupprimerMessieurs,
SupprimerN'oublions pas que certaines transformations dans les armées et services interarmées (c'est comme cela que l'on nommait en 2009 ce que nous imposait dans une certaine mesure la RGPP), ont été aussi le fruit de volontés individuelles d'être de bons élèves. Je me souviens d'une question d'un MinDef en 2010 à certains Généraux :" êtes-vous sûrs que ce soit réalisable ?" je vous laisse imaginer la réponse.
Hier les masques et la fabrication de nos médicaments, les centrales nucléaires, la fin de notre agriculture...
SupprimerMaintenant nos stocks militaires.
Toujours la même cause : l’absence d’anticipation d’élus sans vision.
Toujours le même effet : une souveraineté (sanitaire, énergétique, alimentaire et militaire) érodée.
https://mobile.twitter.com/philippejuvin/status/1601303083388391424
Et une élite éclairée auto-proclamée toujours satisfaite d'elle-même alors qu'elle plonge la France dans le noir (faute d'investissements dans notre filière nucléaire depuis 1974) et bientôt l'obscurantisme religieux importé.
https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/radicalisation-les-freres-musulmans-sont-aux-portes-du-pouvoir-assure-zineb-el
En sachant que notre président a sa lubie de nouveau service national à partir de 2018. Notez que cela n'est qu'une promesse de campagne... Comme la sanctuarisation du budget des armées !
RépondreSupprimerMais si cela est acté ... plusieurs questions: avec quel effectif allons nous encadrer ces jeunes ? On ne s'en sort déjà pas sans cette nouvelle mission !
Avec qu'elles casernes nous les logerons ?
Et bien sûr les 6 milliards que va coûter cette petite histoire (très sûrement sous budgétise comme pour les opex) vont être pris sur le budget de la défense. Donc l'augmentation du budget sera encore moins utilisable sur les secteurs vitaux.
L'armée n'est pas loin de l'effondrement je crains.
Amen, on ne peut qu'acquiescer.
RépondreSupprimerSinon le "chef des armées" devrait aussi se rappeler que quelqu'un qui se sent obligé de dire "je suis le chef" n'est pas un vrai chef.
Même génération ou presque, mêmes armes servies ou presque, et le même regard sur l'état des lieux.
RépondreSupprimerA noter:
"non pas selon une grande vision à long terme d’affaiblissement de la France mais plutôt selon une série de petits plans mesquins d’économies à court terme."
Tout est dit.
Très bel article, long mais bon. En espérant qu'il sera lu, compris, et utilisé pour améliorer.
Le dernier point est le plus important.
C'est tout sauf gagné d'avance.
Vous écrivez : "Nous aurions investi au bas mot 200 milliards d’euros dans l’industrie française dont les retombées auraient affecté toute l’économie et même in fine les recettes budgétaires (pour mémoire c’est comme cela que les Etats-Unis sont sortis de la crise de 1929 avec le 3e New Deal)".
RépondreSupprimerLa question se pose quand même de savoir si ce raisonnement peut encore s'appliquer dans le contexte juridique actuel, si j'ai bien compris, les acquisitions doivent faire l'objet de marchés publics soumis de manière croissante aux règles ordinaires (les dérogations pour les marchés régaliens étant interprétées de manière de plus en plus restreinte). Un peu comme ces primes à la casse des vieilles voitures qui finissent par subventionner les constructeurs allemands ou les usines espagnoles des constructeurs français...
Parfaitement d'accord avec vous. Précisons toutefois qu'il y a eu des investissements lourds dans les entreprises françaises (Luchère, Thomson, GIAT, DCN, Renault truck, etc.....) et que le résultat n'a pas été à la hauteur des attendus en termes de retombées économiques. Il ne faut pas croire que le volume de 200 Md€ pèse lourd.
SupprimerSimple réserviste de la marine, intéressé à la défense nationale, je suis très triste de me trouver totalement en accord avec ce que vous écrivez. Sur le diagnostic général, sur le traitement indigne infligé au chef d'état-major des armées.
RépondreSupprimerEn tout cas, merci de dire tout cela. Il faudrait que cela se répande vraiment dans le pays.
Merci pour ce rappel que les militaires partagent tous. Une réelle crise de confiance s installe entre le politique et le militaire. Au final ce cantonnement du militaire a la simple technicité de la guerre renvoie à Thucydide.
RépondreSupprimer"Une nation qui fait une grande distinction entre ses erudits et des guerriers verra des réflexions faites par des lâches et des combats menés par des imbéciles."
Notre CEMA a bien compris l état d exaspération des troupes. Quoiqu'il arrive nous continuerons à servir notre pays et non a se servir....cela laissera des traces. Espérons que les CEMx/CEMP témoignent la même solidarité que les troupes.
L’horloge du destin de l’université de physique de Chicago (Doomsday Clock), marquait minuit moins sept en 1984. Elle marque minuit moins deux minutes et trente secondes en 2017, il est donc urgent de désarmer.
RépondreSupprimerhttp://thebulletin.org/timeline
PS : rendons à César etc, et au général Desportes ce qui lui appartient : La dernière bataille de France: Lettre aux Français qui croient encore être défendus
Oui, merci (abus de copier-coller).
SupprimerSinon la Doomsday Clock ne mesure plus l'avancée vers la guerre nucléaire depuis la fin de la guerre froide mais prend en compte d'autres facteurs, environnementaux en particulier, ce qui ne la rend pas moins inquiétante.
Et peut-être que l'industrie lourde (parmi lesquelles l'industrie de l'armement) contribuent à ce probleme environnemental mais pas seulement).
SupprimerAlors nous devrons faire des économies ! Je propose la suppression de l'article 5 et d'augmenter le temps de passage au grade supérieur. De mon temps un commandant d'escadron était un vieux capitaine ou jeune commandant! Maintenant ils sont tous lieutenant colonel. Il faudrait être raisonnable et se remettre en question . A propos de l'article 5, J'ai été choqué par RT qui qualifiait notre armée de méxicaine au vu des nombreux généraux la peuplant
RépondreSupprimermais RT a entièrement raison...je ne le pense pas ,j'en suis persuadé!! En tant qu'ancien colonial de 73 à 96 , j'ai vu l'armée se dégrader au fur et à mesure!!! on nous appelait LA GRANDE MUETTE!! les jeunes, prenez le relais et correctement tout comme nos anciens le faisaient , le voulaient et je n'ai pas peur du tout de le dire!!! les paroles ne suffisent plus... comprenez ce que vous voudrez!!!!AU NOM DE DIEU ...VIVE LA COLONIALE!!!!!!!!!!
Supprimeril est rai qu'avec plus de 8500 généraux des différents cadres on a tout d'une armée mexicaine ou nord coréenne...
RépondreSupprimerMieux vaut être une armée mexicaine qu'africaine.......au moins ils ont gagné à Camerone! LOL
SupprimerL'OTAN et ses états majors est un énorme consommateur d'officiers supérieurs (à tort ou à raison, mais ce n'est pas la question)....
497 officier généraux pour les trois armées, la DGA et les services en 2016.
Supprimerun peu moins de 30000 officiers non généraux, 100 000 sous officiers et 90 000 hommes du rang
Mon colonel,
RépondreSupprimerQue dire, exhaustif et brillant, un constat implacable sur une dérive affligeante.
Ce texte devrait être sur les chevets de tous les officiers et sous officiers de nos Armées.
Si le début de la connaissance, et donc de la solution, consiste à évaluer ses lacunes, votre texte devrait être débattu en commission de défense.
Bravo et merci.
Le Militaire du Rang lit aussi cet article avant de se coucher, en s inquiétant de la retombée d une telle politique sur notre institution.
SupprimerLe militaire du Rang se sent tout à fait concerné par ce texte, et est ravis de voir les loups sortir de leur tanière! Le Militaire du Rang ne veut pas que l armée reste la grande muette. Le Militaire du Rang soutien son CEMA et tous ces grands chefs qui sortent du silence.
Le Militaire du Rang se sent tout à fait concerné par toutes ces situations.
Mon colonel,
RépondreSupprimerQue dire, exhaustif et brillant, un constat implacable sur une dérive affligeante.
Ce texte devrait être sur les chevets de tous les officiers et sous officiers de nos Armées.
Si le début de la connaissance, et donc de la solution, consiste à évaluer ses lacunes, votre texte devrait être débattu en commission de défense.
Bravo et merci.
Allons, allons, tout officier connait forcément cet état capacitaire ou alors il ne vit pas l'institution.
Supprimer8500 ? Ce chifre est faux. Il y a moins de 200 généraux en activité dans l'armée de terre et sans doute encore moins dans les autres armées. En revanche, il y a pléthore d'administrateurs civils du rang indiciaire de général dans la fonction publique qui elle pourrait éventuellement être taxée de mexicaine.
RépondreSupprimerSauf que il y en a trop malgré tout. Feu le CFT (CFAT) Etc les chef de division de ce bel organisme étaient tous Colonels (sous les ordres de 2 généraux) et maintenant ils sont généraux ??? alors que l'armée de terre se réduit comme peau de chagrin....Dans les écoles vous avez pléthore de colonels, de LCL et de Cdt en lieu et place de Capitaine (après TC) et de juteux chefs autrefois (la masse salariale est aussi un handicap budgétaire) Autrfois tous ne devenaient pas CDT ou LCL voire Colonel automatiquement.
SupprimerComme je me demandais ce que pouvait bien être le "3ième New Deal" , j'ai fait une petite recherche. Commençant en 1939, il s'étale sur toute la période de guerre et avant l'entrée en guerre des USA , mais ne portera vraiment ses fruits que lors et par la mobilisation de 18 millions d'Américains. Il y a encore 11 millions de chômeurs aux US en 1938 ( sur une population de 140 millions ), soit après les "2 premiers" New Deal(s). On notera que la dette est multipliée par trois pendant cette période. Avec la démobilisation très rapide dès 45, le problème de l'emploi se posera à nouveau.
RépondreSupprimerDire : " pour mémoire c’est comme cela que les Etats-Unis sont sortis de la crise de 1929 avec le 3e New Deal " en se référant à des investissements militaires potentiels en temps de paix et en France paraît donc discutable puisque vous introduisez ici des situations totalement différentes et difficilement comparables à savoir paix/guerre (et guerre totale) d'une part, et France des années 90/ Etats-Unis des années 40 d'autre part. Notamment la dette publique n'a jamais été un problème réel aux US : en contrôlant la valeur du dollar on peut l'ajuster par rapport aux autres monnaies, et restant la première puissance économique ( et aussi en pointe de la recherche dans quasiment tous les domaines ) les créanciers des US n'ont aucun intérêt à chercher à nuire à la situation de ce pays. Il n'y a donc guère de problèmes pour les US de maintenir bon an mal an un budget militaire de l'ordre de 8% du PIB. D'autant qu'ils ont une grande marge de manœuvre pour augmenter le PIB et fortement en augmentant leurs dépenses publiques le cas échéant.
@ Michel Le Gilly
Supprimer"Il n'y a donc guère de problèmes pour les US de maintenir bon an mal an un budget militaire de l'ordre de 8% du PIB." Ce que Emmanuel Todd dans son très bon livre " Après l'empire", il a comparé au Tribu de Délos que prélevaient les Athéniens sur les autres cités au motif d'assurer leur défense.
Bonsoir,
SupprimerEn fait le financement et la montée en puissance de l’industrie de guerre Etasunienne ont été surtout financés à partir de 1939 par l’or Français des commandes d’avions de mars 1938 et la mission Monnet-Hoppenot d’octobre 1938 !
Cet argent a donné lieu après à des bisbilles « mesquines » entre le CFLN et les Américains lors de l’équipement de ce qui allait devenir la 2éme DB .
Des chiffres impressionnants ont été cités lors du procès de Riom . Le Ministère des Finances en a publié d’autres ces dernières années . Je laisse le débat aux historiens .
Juste pour fixer un ordre de grandeur : Une ligne de production – une chaine de montage - entièrement équipée pour la fabrication du P-36 ( le Curtiss H75 Français ) revenait grosso modo à 1 mio USD de 1939 . On a parlé de plus de 200 mio de Dollars-Or de payés par la France ( la valeur des aéronefs « bon de guerre » ne représentant que le quart de cette somme ) . Ceci sans parler des commandes postérieures au 3 septembre 1939 .
En fait les grands de l’industrie aéronautique Us ( intégrateurs et motoristes ) disposaient au 7 décembre 1941 d’une dizaine de sites de productions flambants neufs payés par la France . Les historiens s’accordent pour dire que les commandes Françaises ont à minima quadruplé les capacités de production Us de 1936 . A cela il faut ajouter les chars et les véhicules tout-terrains et leurs lignes de production .
En ce qui concerne la construction navale , ce sont des commandes civiles du New Deal qui ont favorisé la création de chantiers navals comme celui le chantier naval Ingalls de Pascagoula toujours actif .Bien sur , à peine terminés en 1940 ils se sont convertit à la production de guerre .
L’exemple du colonel Goya est donc spécieux et il doit rafraichir sa mémoire .
Un intervenant évoque le cout du matériel .
Le procès de Riom fournit aussi des données intéressantes . Un célébrissime fabriquant de composants hydrauliques pour trains d’atterrissage , toujours en activité et qui se vante de son ancienneté , facturait à l’armée de l’air le prix des accumulateurs air-huile en pièces de rechange dix fois celui qu’il facturait aux avions Marcel Bloch ou Dewoitine …
Daniel BESSON
Je trouvais déjà notre armée à laquelle j'appartiens depuis plus de 25 ans en piteuse état, et à la lecture de votre texte j'étais loin de m'imaginer que c'est pire que prévu, je n'accepte plus cet état de fait et c'est la raison qui me pousse aujourd'hui à quitter cette belle institution, certain y verront de la désertion de ma part, mais il n'en ai rien, je suis juste fatiguer de devoir tous faire avec rien.
RépondreSupprimerCordialement.
bon texte, il résume bien la situation, mais il en est de même pour la Police, la Gendarmerie, l'Administration Pénitentiaire et les sapeurs pompiers, qui sont autant de causes nobles à défendre! qui doit faire le plus d'effort ou qui doit on soutenir en priorité? Vaste débat! Bien le bonsoir à tous
RépondreSupprimerDARDAR13. Tous croyaient que Macron n'y connaissait rien en Armemement, Et bien non
Supprimerils se sont largemement trompé !.
Article très intéressant sur l'évolution financière du budget de la défense et de notre armée.
RépondreSupprimerA conceptualiser les courbe descendante du Budget, dans 30 ans l'armée n'existerait plus.
Il restera Balard qui jouera avec des moyens militaires virtuels
En fait , le vrai patron des armées françaises , c'est Junckers et la commission européenne avec ses 3%
En effet cela serait intéressant :revenus de l'état c.a.d. ses recettes (impots et ) d'environ 292 milliards la dette reconnue de 2200 milliards soit un rapport de 753%d'endettement par rapport a ces mêmes revenus,soit 7 ans de revenus.Les dépenses annuelles de l'état sont de l'ordre de 374 milliards pour un revenu annuel d'environ plus ou moins 300 milliards et un déficit d'environ 24 %.lE FAMEUX pIB N'EST PAS LE REVENU DE L'ÉTAT MAIS 53% de ses dépenses.et prendre le pib en référence est complètement absurde ,ça ne veut rien dire puisqu'il comprend sur injonction , "revenus" de la prostitution et de la drogue,notre système Keynèsien s'écroule (relire Maurice Allais) Au fait 2200 milliards ça doit faire en réactualisant ce chiffre datant de 2015 environ 70 000 euros de dette par tête de petit Français ,vous compter règler l'addition comment ? en chèque ,carte bleue? ou en cash ? (sans oublier le pourboire!!)Alors Junker n'est plus président ,et c'est tant mieux,c'est un homme méprisable en plus sur un plan personnel
SupprimerUn excellent documentare sur la dette : https://www.youtube.com/watch?v=_CchOY6ZAKk
Supprimer@Janus: en fait l'Etat est moins endetté que moi, puisque je viens d'acheter une maison qui vaut 10x mon salaire annuel... Sans que le banquier ne s'inquiète outre mesure.
SupprimerTout va donc très bien, c'est rassurant
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RépondreSupprimerBonsoir ,on est souvent focalisé sur le budget et c'est vrai que d'avoir descendu sa part en dessous de 2% (hors pension)nous a fait franchir une cote d'alerte ,mais vous faites bien de rappeler l’ambitieux programmes d'équipement il y a de cela 30 ans , imagine t on un instant le budget qu'il aurait fallu pour acheter et employer 1400 chars leclercs ,215 tigres ,320 rafales (pour commencer),deux portes avions nucléaires ,trois composantes de dissuasion etc etc ? je ne crois pas .Si l'on compare un peu avec nos voisins britanniques n'avons nous pas fait preuve d'un manque de pragmatisme ? Après la guerre des malouines et la première guerre d' Irak je pensais que l'on allait prendre un peu leurs chemin ,mais cela n'a pas été vraiment le cas,on pourrait se poser la question de savoir comment ils ont pu maintenir des budgets conventionnels plus élevés que les nôtres (certes une certaine dépendance US leur a permis de moins dépenser dans le nucleaire et le spatial et ils ont aussi des pensions qui compte moins dans leur budget global),est ce grâce à des politiques plus clairvoyants ou des chefs militaire plus convaincants ,un peu des deux ? pas facile de tirer des leçon de ces trente dernières années et quand on voit le débat de cette semaine ,c'est pas gagné et c'est dommage car on a toujours l'impression que nous avons toutes les cartes en main et qu'il n'y a qu'à ... mais un grain de sable passe toujours dans le coin.
RépondreSupprimerMOI EX LÉGIONNAIRE DE 1er CLASSE AU BOUT DE MES 5 ans DE SERVICE JE N AIS JAMAIS ENTENDU UN SEUL DE MES CHEFS DIRE " SES MOI LE CHEF" TOUT LE MONDE LE SAVAIENT ET EN PLUS ILS LE DÉMONTRER
RépondreSupprimerNous avons devant nous des tristes lendemains. Macron est l'enfant chéri de la finance internationale apatride pour qui les militaires sont des inutiles qui coutent cher et, en plus, des demeurés du point de vue intellectuel. Des petites singeries pour essayer de plaire aux militaires ne feront que s'ébahir les débiles ou les mamies à chats, d'autant plus qu'il a un profit de playboy. Nous allons souffrir car Bercy a renouvelé la vieille astuce de pomper sur la défense, bien sûr les militaires râlent un peu au début mais se décarcassent quand même pour remplir la mission. Au besoin, comme on disait dans le temps "avec la bite et le couteau". Mais cela ne suffit pas au bout d'un moment.
RépondreSupprimerPourtant le PIB ne cesse de croitre ces dernières décennies. Mais pas le budget de la défense référencé sur ce même indice?! Certain n'arrive toujours pas à comprendre que les requins du bizness en connivence avec les politiciens, représentent une pompe à fric sans foi ni loi, détruisant toute moral et tout civisme se trouvant sur leur passage. La télé et la presse sont des prismes utilisés comme outil, et nous renvoient seulement qu'une version pseudo bienveillante de cette soit-disant réalité, mais les faits sont têtus. Déjà la fraude fiscale en France représente deux fois le budget annuel des armées, sans parler des montages financiers et juridiques qui passent sous les statistiques de la loi. Tant que l'armée ne prendra pas conscience que son budget est pompé par des intérêts particulier qui n'ont pas le souci du partage patriotique (Les bulles spéculatives montrent l'irresponsabilité de la finance.), ils passeront de manière intentionnel pour les dindons de la farce, humiliation, menace, soumission, afin de faire courber l'échine aux plus récalcitrant, pour ensuite dicter sans contrainte, ce qui sous-entend une stratégie de discorde, diviser pour mieux régner, vieux truc pour chef sans charisme. Ce n'est pas au niveau militaire que les choses se trament, mais au niveau des groupes d'intérêts, des lobbies, et des diasporas. Alors la question subsidiaire que les militaires devraient plutôt se poser c'est: Pour qui roule Macron, à pars pour lui, qu'elle est le groupes d'influence qui se cache derrière toute cette propagande lamentable? Et puis à gueuler qu'il n'y a plus de pognon en France, on met des grands coup-de-latte dans la confiance envers la nation, aussi bien par les citoyens français que par les investisseurs étrangers. Pour finir je dirais que la France fait beaucoup de pognon, mais on construit un système sans redistribution, à sens unique, et dont la classe moyenne autant que l'armée, font les frais. Trésors publique, caisse des dépôts, banque de France, etc, allez leur demander des comptes, Mr Didier Migaud se fera un plaisir de vous révéler les vrais comptes publiques de la France...
RépondreSupprimer* "aussi bien pour les citoyens français que pour les investisseurs étrangers."
SupprimerMon colonel,
RépondreSupprimerExcellent article exhaustif et fort objectif, il a entre autre le mérite de replacer tous nos problèmes humains et d'équipement en matière de défense dans la moyenne durée : à savoir les trente dernières années. Ce qui me frappe à sa lecture c'est l'écart quasi abyssal entre les objectifs proclamés par nos divers gouvernements, et les pratiques réelles toujours à court terme inspirées par Bercy.
Ah si notre Président "Jupiter" qui ne soucient de nos militaires, que quand ils peuvent être utilisés pour valoriser son image et immense égo, il daignait s'abaisser à lire votre article ou par un de ses proches collaborateurs. Mais cela relève de la pure utopie, il est bien connu que les Enarques ne prêtent attention qu'aux écrits de leurs ex collègues, et prioritairement à ceux sévissant à Bercy que le monde entier est censé nous envier !
L'humiliation subit par notre CEMA ce n'est hélas qu'un simple anecdote, cela au regard du poids démesuré pris depuis des années par Bercy dans toutes les décisions politiques majeures. Cela ne peut que se renforcer, il suffit de voir tous les postes clés détenus actuellement tant à la Présidence qu'au Gouvernement par cette caste. Son arrogance n'a d'égale que sa vision court termiste, et hélas pas qu'en matière de Défense.
J'ai quitté l'armée à l'annonce de la fin de la conscription et donc du lien armée-nation. La citoyenneté étant l'affaire de toutes et de tous, pour autant chacun y va de sa diversité, de sa méconnaissance des lois, de ces petites lâchetés quotidiennes qui font reculer les valeurs communes. La citoyenneté n'est aujourd'hui portée par personne, et c'est bien là le drame: Famille, Education nationale, Armée... un peu des trois, mais encore faudrait-il définir les rôles. Vaste sujet qui mérite débat au plus au niveau.
RépondreSupprimerIl faut arrêter de dire que la déflation des effectifs a été interrompue à la suite des attentats. Certes, la force opérationnelle terrestre permet une remontée en effectifs des armes de mêlée de l'armée de Terre, mais tous les soutiens (dont les SIC !) restent sur la trajectoire de déflation antérieure. La "remontée" des effectifs est donc construite sur du sable et ça se voit déjà sur le terrain.
RépondreSupprimerSalut très respectueux Monsieur De Villiers,par nos temps si gris, grace a vous l'honneur est sauf ,votre attitude est celle d'un vrai soldat et montre la vacuité de ce speudo président élu par seulement 13,6% des français ,donc totalement illégitime,mais il est vrai que les poubelles de l'histoire sont remplies d'avortons
RépondreSupprimerVous ne mentionnez pas un gros probleme, le PIB de la France est en trompe l'oeil!
RépondreSupprimerExtrait de Wikipedia:
"
Le produit intérieur brut recense à la fois la production marchande et la production non marchande, composée exclusivement de services. En France, le PIB non marchand est presque exclusivement le fait des administrations publiques (sécurité, justice, santé, enseignement).
La part de la valeur ajoutée non marchande en France s'établit à 22,8 % en 2013 plaçant le pays en deuxième position derrière le Danemark et plus de 5 points plus haut que les autres grands pays européens Italie, Espagne, Allemagne avec respectivement 17,7 %, 17,6 % et 17,5 %3.
"
Le budget de l'Armee malheureusement met en evidence que le PIB reel de la France est beaucoup proche de l'Italie, une fois enlevee toutes les depenses "sociales" de la France.
Ric Baraer
François Hollande a démissionné le général de la gendarmerie qui avait osé présenter et énoncer les problémes de l' institution qu' il dirigeait . Emmanuel Macron reprend tous les mauvais exemples de son prédécesseur , il démissionne le Cema qui ose préseter et enoncer les problémes de l'armée . Le nouveau est aussi nul que le précédent , il conduit la France a la défaite en la désarment . Salut et respect mon général . Honte a je suis votre (petit) chef .
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RépondreSupprimerNe pourrais t on pas supprimer les FAS de larmee de l'air? Qui comprennent en outre le groupe de ravitaillement en vol 02.091 Bretagne opérant sur C 135 FR basé à Istres et à partir de 2018, (les Mirage 2000N seront retirés du service) deux escadrons équipés de Rafale regroupé à Saint-Dizier.
Il me semble que garder les snle plus les FANu de la marine serait suffisant.
Cela permettrait de libérer une quarantaine de Rafale plus des ravitailleur pour des missions conventionnelle et de faire des économies sur le coût de la dissuasion dans le budget sans pour autant la sacrifier.
Bonjour ,supprimer les FAS ne ferait économiser que le prix de développement du remplaçant de l' ASMP ,depuis déjà de longues années ,les avions de chasse des FAS font aussi du conventionnel et c'est encore plus vrai avec le rafale.Quand au ravitailleur ,c'est pareil vous ne feriez pas un grosse économie ,en sachant qu'ils sont en nombre insuffisant depuis que toute notre chasse est ravitaillable ,l 'arrivée du nouvel avion va amélioré les choses au vu de ses capacités très supérieures ,mais le nombre peut rester un problemme si on multiplie trop les zones de déploiement,les USA nous fournissent d'ailleurs un gros coup de main et quelques autres membres de l' Otan également.
Supprimer1 - article remarquable
RépondreSupprimer2 - la gabegie financière de l'écotaxe a couté plus de 1 milliards d'€ et sauf erreur de ma part, personne n'a été viré ou même simplement engueulé. En revanche quand de manière légitime un chef se plaint des baisses de budgets et des promesses non tenues, il est humilié publiquement!
3 - dans l'armée comme dans le monde l'entreprise, celui qui commence par dire que c'est lui le chef a soit un problème de légitimité soit un problème d'orgueil (le plus souvent les deux à la fois)
Remarquable résumé, très instructif. Je partage.
RépondreSupprimerLes moyens budgétaires sont nécessaires pour les armées. Mais ce débat sur la question budgétaire est totalement absurde pour deux raisons. En bref :
RépondreSupprimer1/ D'abord, la doxa dit qu'il faut réduire l'endettement. Or, cette obligation peut avoir des effets néfastes (déclin). La France est un pays solvable, qui possède une certaine crédibilité (poids diplomatique et militaire) et des actifs importants. Par conséquent, les milliards nécessaires aux forces armées sont disponibles potentiellement.
2/ La réduction des couts de fixes des armées est aussi une nécessité. C'est certain, que les armées ont fait beaucoup de sacrifices pour réduire ces couts fixes au détriment parfois de la condition militaire. Il semble très peu probable qu'il existe encore des gisements d'économies à faire dans le back office des armées.
Alors, pourquoi priver les armées de plus d'avions, de chars, ou encore de porte avions ? C'est un mystère, une véritable énigme.
Analyse peut-être brillante mais forcément partisane, qui s'inscrit dans un paradigme de pensée fondé sur la croissance et donc la prédation des ressources (ou "sécurisation") et l'ingérence dans les politiques extérieures, et, in fine, la collusion entre militaires et industriels. Dans votre texte, vous ne questionnez en aucun cas la raison réelle qui nous contraint à cette course mortifère aux armements. L'effondrement du Moyen-Orient est éminemment lié à une suite d'actions agressives de la part des US et l'OTAN. Le désordre et la misère qui règnent en Afrique sont la conséquence de nos prédations. Vous convenez vous même que la misérable épopée des frères Kouachi (qui, dans leur logique a eux était une réponse légitime aux outrages commis par l'Occident contre le monde arabe), a contribué à la relance du financement des armées... ainsi qu'à l'accroissement des OPEX. Qui sème la haine récolte la tempête (même si c'est dans un verre d'eau : combien de morts chez nous, combien ailleurs ?)
RépondreSupprimerVous occultez toute une mécanique aussi bien huilée qu'évidente et vous avez beau jeu de pleurnicher sur un prétendu manque de moyen alors que la course à l'armement n'a jamais cessé. A ce petit jeu pervers, la France est loin d'être en queue de peloton. Nous sommes et nous restons une nation impérialiste.
L'équation est simple. Pour pouvoir nous payer vos joujoux de mort derniers cris et soi-disant protéger la survie de nos systèmes démocratiques et notre prétendue souveraineté, nous devons les vendre à des pays aussi démocratiques que l'Egypte ou l'Arabie Saoudite et manipuler des pouvoirs fantoches au Niger. Ce faisant, nous entretenons les braises de la haine quand nous ne semons pas des graines de discorde.
Quelqu'un a dit, "Celui qui vit par l'épée mourra par l'épée". Fourvoyé dans votre logique guerrière, vous semblez avoir oublié la pertinence de cette maxime, pourtant trop souvent vérifiée à travers l'Histoire.
Si vous voulez la Paix, ce n'est pas avec des armes sophistiquées que vous l'obtiendrez. L’asymétrie des conflits actuels n'est pas tant matérielle que morale : en apparence, de vertueuses démocraties contre des terroristes déshumanisés. En dessous, des nations avachies et corrompues par leur petit confort matériel contre des peuples exaspérés par des impérialismes hypocrites qui ne savent plus à quel bon Dieu se vouer. Tous vos armements ne serviront jamais à rien contre un homme enragé qui a perdu tout espoir en ce bas monde. Voyez ce qui s'est passé à Nice.
Si vous voulez gagner la Paix, ce n'est ni à Thucydide ou à Clausewitz qu'il vous faut vous référer mais plutôt à la Psychologie, l'Histoire, l'Anthropologie, la Philosophie, la Sociobiologie, le Comportementalisme et toutes ces sciences qui permettent de construire et de mieux comprendre nos Humanités.
Les vrais combats d'aujourd'hui sont le dérèglement climatique, l'injustice sociale, l'érosion de la biodiversité, la gestion des mouvements migratoires et peut-être, finalement, la survie de l'espèce humaine sous une forme décente et enviable.
Avec tous mes respects.
Signé Capitaine Nemo, arrière petit-fils de trois officiers morts pour la Patrie et d'un fabricant de canon, petits-fils de deux orphelins de guerre, fils d'enfants mal-aimés.
"Moi mon colon, celle que j'préfère..."
Bonjour ,votre raisonnement se tient dans la mesure ou il ne prend pas en compte la nature humaine dans sa réelle dimension,vous me pardonnerez , mais votre propos est bien naïf,la règle sur cette planète ,pour l'instant n'est pas la doxa que vous préconisez et sur laquelle je ne porterais pas de commentaires ,ce n'est pas le propos.La démonstration bisounours que vous faites est brillante et bien connue,manque de pôt la règle sur cette planète , c'est la survie et la loi du plus du fort que cela vous plaise ou non c'est ainsi;,que le traité de wesphalie (ancètre et base du droit international) ait essayé "d'humaniser"cette brutalité ne change rien au fond de l'affaire,d'ailleurs il est de plus en plus foulé au pied par une des grandes puissances exerçant sa domination sur une partie du monde.Alors à moins de partager la suavité mortifère suicidaire en vogue du politiquement correct en battant une coulpe quasi éternelle pour les actions de nos ancètres sans justification autre qu'une morale que personne ne respecte et surtout pas ceux qui s'en prévalent "si vis pacem parabellum" Pour finir il n'ya pas de "dérèglement climatique" ou avez vous une règle dans le déroulement du temps cosmique de l'univers et de ses avatars ?,l'homme prétentieux microbe n'est pour rien dans les divers aléas des différents climats passés et à venir incapable de prévoir la météo a huit jours, ou demain dans le fin fond de la creuse !!En quoi la survie de l'espèce humaine changerait elle le cours inéluctable du monde ? Vous voudrez bien excuser cette partie hors sujet.Bien cordialement
RépondreSupprimerPourriez-vous aussi faire un article sur les PRIX du matériel militaire et ceux qui en décident. L effort ne devrait-il pas être AUSSI celui des fabricants d armes qui ne subissent pas au niveau des prix là pression habituelle de tout deal. Or les militaires, de par leur formation, n'ont pas les capacités et connaissances de faire de l'achat. Ça fait 25 ans qu on parle de mettre des spécialistes et ce sont pourtant tjrs des colonels ou généraux sans vraiment de connaissances financières qui gèrent ceci. Pareil dans les discussions avec bercy. Comment notamment un "lettreux" peut il gagner face à un énarque ou hec ou x de bercy dans un arbitrage ?
RépondreSupprimerles armées sont les clients finaux, mais c'est la DGA qui négocie avec les industriels directement. L'avis des militaires, la DGA n'en tient pas compte par moment..........
SupprimerPour ce qui concerne les prix du matériel militaire, il faut noter que lorsqu'on retarde un programme, l'industriel doit d'une part maintenir active une équipe de programme (qui coûte cher), et d'autre part, effectuer des modifications qu'impose l'évolution de la technique et des règles de l'art. Ces modifications se renouvellent au fur et à mesure que le programme prend du retard. Pour prendre un exemple, combien de fois a-t-on dû changer l'électronique du NH90 (Nouvel Hélicoptères des années 90) , défini dans les années 80 et dit le premier exemplaire de série est sorti en 2010 ?
RépondreSupprimerBonjour, merci pour cette analyse passionnante.
RépondreSupprimerCependant, est-il realiste de supposer que la France puisse financer de grands programmes d'armement alors que sa puissance financiere diminue sans cesse ?
Ne faudrait-il pas egalement parler des programmes europeens, et pourquoi nous n'arrivons pas a produire ensembles ?
Est-ce que les hauts responsables militaires n'ont pas egalement leur responsabilite dans ce melange de bureaucratie et technocratie ?
Salutations respectueuses d'un civil a tous ces militaires sacrifies apres avoir fait leur devoir
Le politique en l'occurrence estampillé "français" ne relie pas dans sa pensée complexe les moyens avec ses ambitions:
RépondreSupprimerhttps://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/enquete-pourquoi-la-france-ne-serait-pas-capable-de-faire-face-a-une-guerre_5389480.html
Du hors-sol...
https://www.rtl.fr/actu/international/l-armee-francaise-pourrait-elle-se-defendre-en-cas-de-guerre-7900178886
Et guerre en Ukraine ou pas, cela continue dans les mêmes errements...
Supprimerhttp://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/12/07/ne-pas-penser-la-defense-a-l-aune-de-la-guerre-en-ukraine-23519.html
L'armée rouge et ses tanks innombrables, vague qui ne pourrait être endiguée que 48 heures avant l'apocalypse nucléaire finale...
RépondreSupprimerhttps://twitter.com/Inafr_officiel/status/1601494428509609985