mardi 5 mars 2013

La victoire du Tigharghâr



Une bataille importante, peut-être décisive sur le théâtre d’opérations malien, est en train de se terminer dans le massif de Tigharghâr, partie ouest de l’Adrar des Ifoghas. Ces combats sont les plus violents que l’armée française ait eu à mener depuis 1978.

Ces opérations sont importantes car nous abordons là sans doute le centre de gravité du dispositif d’AQMI au Mali. Il n’y a rien là de très surprenant. La zone administrative de Kidal constitue la base opérationnelle d’AQMI et de son allié touareg Ansar Eddine, dont plus personne ne parle. Dans cet ensemble, le djebel Timetrine à l'Ouest est isolé et le Tamesna à l'Est est aride et peu propice au camouflage. La vallée du Timlési est un axe logistique essentiel entre le fleuve Niger et l’Algérie, mais elle peut difficilement être défendue face aux forces françaises. L'adrar des Ifhogas présente les caractéristiques inverses. Logiquement donc, sa partie Ouest et notamment la zone des massifs de Taghlit et de Tigharghâr, soit un rectangle d’environ 1 000 km2, combine la proximité des points d’eau et des pistes du Timlési, la protection du terrain et la possibilité enfin de se replier vers l’Est. C'est la position défensive la plus favorable de la région et le fait que les combattants djihadistes y acceptent le combat est bien la preuve de son importance, plus grande à leurs yeux que celles des villes du fleuve Niger. Il y a là une stratégie cohérente qu’AQMI a eu le temps de préparer pendant des mois.

La mission de l’opération Serval est, rappelons-le, prioritairement de restaurer la souveraineté de l’Etat malien sur l’ensemble de son territoire, secondairement de détruire les forces djihadistes au Mali et autant que faire se peut de contribuer à la libération de nos otages. Dans ce contexte, après une première phase, complexe logistiquement mais relativement aisée tactiquement du fait de l’absence de résistance, l’effort français s’est scindé en deux avec une opération de stabilisation le long du fleuve Niger et une opération de destruction dans le Nord.

L’opération de stabilisation, à laquelle la France consacre son Groupement tactique interarmes n°2 (GTIA 2) s’effectue en liaison avec la MISMA et l’armée malienne et a, pour l’instant, pour front principal la région du Gao. Face au MUJAO, qui mène une guérilla active depuis le 5 février combinant attaques suicide et infiltrations dans Gao, les forces alliées ont mené des opérations offensives aux alentours à Ménaka, Bourem, l’île de Kadji et surtout depuis le 2 mars à Imenas, où plus de cinquante rebelles ont été éliminés au prix de la vie d'un soldat français. La zone est encore loin d’être définitivement pacifiée.

L’opération de destruction réunit maintenant le plus gros des forces de Serval (ce qui va bien au-delà des quelques éléments des forces spéciales, systématiquement mises en avant par les médias) avec deux GTIA  (GTIA 3 et GTIA TAP) et un sous-groupement aéromobile basés à Kidal et surtout de Tessalit, à l’extrême nord, où se concentrent 1 200 soldats français. La force Serval est renforcée efficacement par les forces armées tchadiennes en intervention au Mali (FATIM) dont 800 hommes sont à Tessalit et, plus discrètement, des combattants Touaregs issus du MNLA, du MIA et même sans doute transfuges d’Ansar Eddine. Quelques « éléments » de l'armée malienne sont là pour l'habillage politique. La MISMA est absente. Cette force s’est mise en place en deux temps correspondant à la sécurisation des deux points d’appui de Kidal, occupé le 30 janvier, et Tessalit, pris le 8 février par un poser d’assaut du 1er RCP et un raid du 1er RIMa depuis Gao.

Les opérations Panthère de nettoyage des massifs de Taghlit et de Tigharghâr par les forces françaises et tchadiennes commencent le 18 février et consistent en une série de reconnaissances en force à partir de trois axes où les résistances rencontrées, souvent à partir de positions préparées,  sont fixées et réduites par le feu tandis que les caches et dépôts sont détruits.

Les combats sont d’emblée très violents car l’ennemi, ou au moins une forte partie de celui-ci (au moins le tiers des forces estimées d’AQMI soit entre 200 et 300 hommes), a décidé d’accepter le combat. Cette acceptation, qui détruit la théorie de la réduction des groupes djihadistes à de simples gangs de bandits, s’explique d'abord par l’espoir d’infliger de lourdes pertes aux « Croisés » à partir de positions favorables. Certains se contentent sans doute aussi de la possibilité d’une mort glorieuse au combat, à l’instar des rebelles retranchés dans Falloujah encerclés en 2004.

Les combattants d’AQMI ne disposent pas de l’arsenal sophistiqué parfois décrit. Ils possèdent certes des matériels lourds (quelques lance-roquettes, pièces d’artillerie et véhicules blindés BRDM), par ailleurs plutôt issus de l’armée malienne que de celle de Kadhafi. Ceux-ci, comme les missiles anti-aériens SA-7b et SA-14, sont rarement en état de fonctionner. L’ossature de l’équipement reste donc le pick-up, des mitrailleuses lourdes 12,7 et 14,5 mm et de l’armement léger soviétique dont par ailleurs ils se servent plutôt bien, faisant preuve, outre de courage, d’une compétence tactique certaine fruit en partie de la campagne irakienne d'AQMI. Pour beaucoup de vétérans français, ils constituent un adversaire plus redoutable que ceux rencontrés en Kapisa. Comme ces derniers, ils disposent de la capacité « attaque-suicide », le missile de croisière du pauvre, mais à l'inverse de ceux-ci, ils ont développé la fonction de tireurs d'élite. Ces deux dernières armes sont les plus efficaces. Elles sont largement responsables des pertes tchadiennes survenues lors des très violents combats du 22 février.

Le combat est évidemment asymétrique dans la mesure où les forces franco-tchadiennes bénéficient de puissants appuis-renseignement et feux (avec une mention particulière pour les hélicoptères Tigre, terriblement efficaces sur tout espace un peu ouvert) qui leur permettent de mener un combat de type « traque et frappe », là où nos adversaires sont condamnés à rechercher le combat très rapproché pour espérer infliger des pertes.  Cette supériorité des feux peut s’exercer beaucoup plus facilement qu’en Afghanistan du fait de la quasi-absence de la population. A cet égard, un combat dans Tombouctou aurait été plus délicat quant à l’emploi de la puissance de feu, mais n’aurait laissé aucune échappatoire aux rebelles. Ceux-ci ont donc préféré, soit de sauvegarder la population, soit, plus probablement, de conserver la possibilité de se replier.

Deux semaines après le début des combats, le principal bastion d’AQMI au Mali est sur le point d’avoir été complètement nettoyé.  De nombreuses caches et dépôts ont déjà être détruits. Les pertes ennemies sont estimées à environ 150 hommes, avec une marge d’erreur de plusieurs dizaines, avec très peu de prisonniers, ce qui témoigne de leur détermination. Il est très possible qu’Abou Zeid, le principal émir d’AQMI au Mali fasse partie des victimes. La mort de Belmokhtar, chef autonome et proche du MUJAO, revendiquée par le Tchad, paraît en revanche moins probable. Il n’y a aucune trace des otages qui, et c’est heureux, n’ont pas été utilisés comme bouclier dans ces combats, ni sacrifiés en représailles. Enjeu de grande valeur et très mobiles, il est probable qu’ils aient été transférés soit dans une autre zone des Ifhogas, soit à l’étranger plutôt que maintenus au plus près des forces françaises. Ce succès a été obtenu au prix de la vie de deux soldats français et de celle de 26 soldats tchadiens, de très loin nos alliés les plus combatifs.

Compte tenu des pertes déjà subies par AQMI avant le 18 février, par raids aériens essentiellement mais aussi par défections, ce succès ne suffit pas à proclamer la destruction d’AQMI au Mali mais il est certain que son potentiel de combat est très sérieusement entamé. Cette organisation a sans doute la possibilité de mener encore un combat de cet ampleur mais pas plus. Les opérations dans les Ifhogas ne sont pourtant pas terminées. Elles se déplaceront peut-être vers la frontière avec l’Algérie dans le triangle Abeibara-Boughessa-Tin Zaouatêne, avec un rôle accru des Touaregs. Elles risquent de se ralentir ensuite fortement avec la saison des pluies en juin. Il ne faut pas exclure également la possibilité d'un renforcement à partir des autres secteurs d'AQMI.

Le bastion d'AQMI réduit, l'effort français peut être maintenu dans le Nord ou revenir vers la région de Gao ou la lutte contre le MUJAO s'avère aussi délicate, sinon plus si ce mouvement peut s'appuyer sur une assise populaire locale même réduite. Dans tous les cas, on reste encore loin d’une victoire complète et ceux qui imaginent une relève rapide de Serval par une force ONU ne comprennent pas les réalités militaires. AQMI ou le MUJAO humilierait toute force de Casques bleus qui se présenterait à court terme.


On s’étonnera pour conclure de la faible médiatisation, et ce qui est lié, de la faible compréhension par le public, de cette bataille. Cette sous-exposition et cette sous-explication qui prolongent en l’accentuant celles des opérations de reconquête de Tombouctou et Gao, ne sont peut-être étrangères à l’érosion du soutien de l’opinion publique (qui reste malgré tout très élevé) et à certain nombre de déclarations naïves ou incongrues. On notera aussi qu'elle se trouve en décalage avec celle de nos alliés tchadiens et peut constituer une source de friction. 

18 commentaires:

  1. " Dans tous les cas, on reste encore loin d’une victoire complète et ceux qui imaginent une relève rapide de Serval par une force ONU ne comprennent pas les réalités militaires."

    Billet très lucide (sans être pessimiste) et remarquablement au fait des réalités militaires et politique de la sous région.

    Merci et bravo pour votre blog!

    Christian Sidibé

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  2. Merci de jeter un peu de lumière sur ces opérations peu médiatisées et de souligner l'efficacité Tchadienne.
    #Routierjb

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  3. les Ifoghas sont une tribu, pas une montagne.
    La saison des pluies, si elle démarre, ne commencera qu'en juin-juillet.
    Ce n'est pas Ansar ed-Din, qui n'a d'ailleurs pas disparu, mais le MIA, une scission de sa frange modérée, qui collabore (un peu) avec la France.
    Le MNLA ne donne pas un "marquant" malien mais guide les forces étrangères dans cette montagne qui est, depuis 1963, la zone de repli et de protection de toutes les rébellions au nord (1963, 1990, 2006,...) bien avant Aqmi.
    La restauration du Mali dans son intégrité territoriale n'est pas un processus militaire mais un processus politique, si c'était l'objectif à atteindre on aurait procédé autrement.

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    1. Merci de m'aider à mieux préciser mon propos.

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    2. beaucoup de présupposés dans votre texte qui porte un regard "vu d'ici" sans tenir suffisamment compte des spécificités locales, or ce sont elles qui déterminent "au jour le jour" notre stratégie sur le terrain. Selon les attitudes des uns ou des autres, tant à Kidal qu'à Bko, les événements prennent telle ou telle tournure.

      AB

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    3. trop de points à aborder... juste une question : pourquoi, si le but de l'opé était de restaurer l'intégrité territoriale du Mali, ne pas avoir pris Kidal comme on a repris Gao et Tombouctou, d'abord par un pilonnage aérien massif puis par une occupation terrestre de l'armée malienne, le tout en moins de 4 jours ? Kidal n'a jamais été bombardée et aucun soldat malien n'y est actuellement, après 1 mois de présence française.

      AB

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    4. autre question : pourquoi avoir empêché le colonel Alhajji Gamou de remonter avec les Tchadiens à Kidal ? Pourquoi se priver, dans notre montée au nord, du seul haut-gradé malien d'origine touarègue ? Parce que les Kidaliens (MNLA, MIA...) ont interdit à la France de ramener l'armée malienne dans ses bagages (ou n'importe quelle autre armée Cédéao - le Tchad n'est pas Cédéao...) ; ils ont pesé un poids politique suffisant pour définir une nouvelle stratégie, au grand dam de Bko qui se voit privé d'une victoire politique et militaire.
      Il y a des dizaines de questions comme celles-là qui montrent que notre stratégie est étroitement dépendante des acteurs locaux.

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    5. J'ai déjà évoqué cette contradiction par ailleurs et ce n'est pas le propos de ce post essentiellement tactique.

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  4. La notion de possession d’un territoire n’existait pas dans la culture Tamashek. C’est l’administration coloniale qui a donné le nom d’Adrar des Ifoghas au massif pour éviter l’amalgame avec les massifs mauritaniens. C’est depuis cette époque qu’un territoire fut lié à une tribu.

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  5. @GV

    non plus :-) les confédérations touarègues ont toujours porté le nom de leur territoire : kel Ahaggar, kel Ajjer, kel Ayer, kel Adagh... à part les Iwlemmiden qui portent un nom non-connecté à un lieu.

    AB

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  6. Le Tchad n'a pas la memoire courte pour collaborer avec cette colonel Gamou toouaregue qui a combattu le Tchad avec les brigardes vertes de Gaddafi en 1980 avec leur slogan le desert appartient toujours aux arabes et non des noirs. Le Tchad sait qu'il y'avait nombreux touaregs et arabes du Mali d'ailleurs beuacoup des pays arabes. La victoire etait du cote du Tchad biensur avec l'aide de la france et des USA mais tout le monde savait la bravoure des tchadiens. Quoi qu'on nous disent pauvre peu democratique mais cette bravoure est dans le sang des tchadiens.

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  7. Il y a de grandes chances pour que les affaires etrangeres ou la Dgse aient mis toutes leurs forces dans la balance pour que Gamou ne rencontre pas les trois generaux Tchadiens presents a Kidal dont mahamat Deby fils du president patron des fst,une balle perdue est vite arrivée et ca ferait desordre geopolitique,d'autre part un general
    zaghawa d'une armée en veine ne s'abaisse pas a la discussion avec un coloneld'origine touaregue,mais d'une armée defunte et vaincue cela c'est la fierte des chefs de tribus de la region de Fada

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  8. Le compte n'y est pas ?

    Admettons 300 terroristes hors de combat dont une centaine ces derniers huit jours dans le massif de Tigharghâr sur des positions préparées mais sur les 3000 cela ne fait que 10% de pertes «acceptables» !

    Considérant que ce soit l'arrière garde sacrifiée jusqu'à se faire sauter avec sa caisse de munition devant sa grotte où sont donc passé le restant ? Un repli vers l'est à la faveur des nuits est une explication fortement possible qu'il conviendrait mieux de résoudre avant la saison des pluies.

    Fort heureusement que les quelques SA-7 B et SA-14 ne sont plus réellement opérationnels, mais je suis toujours beaucoup plus réservé, je le disais par ailleurs : «  quant aux SA- 24 (Igla-S 20000 feet de portée, bi-bande donc très résistant aux leurres et CME) des photos prises de ce matériel près des zones de combats Benghazi, Syrte, Tripoli ne sont pas des «mirages». Des équipes du COS, des SAS, et SEALs ont bien été en Libye (Résolution 2040 du Conseil de.Sécurité Onu) pour « identifier, retrouver, confirmer la destruction et sécuriser environ 5000 Manpads et leurs composants » dixit le gouvernement britannique dans une réponse aux parlementaires de la Chambre des communes, publiée fin avril 2012. Je rappelle à nos jeunes camarades que dans le passé, nous avons déjà perdu plusieurs avions de combat (abattu par des sam7 libyens) au cours des opérations tchadiennes Tacaud et Manta.

    Les opérations aériennes de renseignements restent insuffisantes dans les massifs par l'impossibilité de voir dans les grottes et ils savent aussi se prémunir contre les détections infra-rouge en mouillant simplement des bâches sur les capots des pick-up. Le seul moyen est de se découvrir un instant pour localisé les tireurs. Chacun sait que les opérations de nettoyage par +50° sans ombre et 50kgs sur le dos sont longues, harassantes et hélas coûteuse en homme par les pièges à ...

    Toute planification, aussi soigneuse soit -elle, aucune ne survit au chaos de la guerre ; seuls les chefs efficaces sont ceux qui sont capables dans ce chaos de donner à la planification une dimension humaine sur le terrain, seule porte de sortie vers la victoire... Pour preuve, la conscience de nos compatriotes ne s'y trompent pas ; le dernier sondage Ipsos donne + de 66% favorable au maintient voir à l'augmentation du budget de la défense, ce que je préconisait précédemment sur votre blog. Que nous soyons entendu par le chef des Armées...

    http://www.asafrance.fr/actualites/2415--sondage-ipsos-deux-francais-sur-trois-pensent-que-le-budget-de-la-defense-doit-etre-maintenu

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    1. Deux Français sur trois, ça fait pas une stratégie.

      Et un troisième pour relayer le message des instituts de sondage, ça fait une triplette de c...

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  9. Les découvertes l'ont montré, le matériel stocké par AQMI provenait essentiellement de l'armée malienne et très résiduellement de Libye.
    La manne libyenne a semble-t-il principalement profité aux Touaregs du MLNA qui ont été mis très rapidement hors jeu par les autres concurrents. Ce qui semble indiquer que le plus libyen n'était pas suffisant pour leur donner l'avantage sur les Islamistes et dés lors s'installe le doute...
    Quant aux déclarations devant le parlement britannique, on a tellement déclaré devant ce pauvre parlement concernant les armes de destructions massives Irakiennes qu'il n'en est plus à une faribole près.
    Juste une précision, 10 à 20% de tués au combat ce sont des pertes considérables à mon sens..

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    1. Si 10% à depuis la fin de la guerre d'Algérie était considéré comme acceptable ne l'est plus pour les médias et les politiques aujourd'hui après la théorie du «revolution in military affairs» bien qu'une machette tue davantage. Quant aux fariboles londoniennes vous m'avez bien compris !

      Le Mnla laïc avec à leur tête le colonel Hassan Mehdi dont une de ses mission, vu pour la dernière fois en juin dernier était d'intercepter les armes transitant par la la route Goa -Niamey en provenance de Libye et à destination d'Aqmi) Son chef du bureau le colonel Mohamed Ag Nejim, un ex libyen de Kadhafi qui tenait le sud (liens Touaregs, Toubous et Zaouïas) et à sa mort est rentré dans son pays avec ses 1000 hommes, ses armes et ses blindés en traversant fin novembre 2011 le désert algérien sans se faire repérer. Le Mnla souhaitait un Azawad libre sous gouvernorat local démocratique. Gao en était la capitale autoproclamée en avril dernier, leurs ambitions s'arrêtaient là. Le Mnla ayant fourni le principal de ses forces contre l'armée malienne était à bout de souffle.

      Lorsque Gao est tombée, Aqmi avait habilement maneouvré pour s'installer à Goa. Ce qui n'était pas du goût du Mnla.
      Le Mnla s'est aussi heurté par divergence fondamentale religieuse à Jum'a Ansar al-din al salafiya (groupe des défenseurs salafistes de la religion) dirigé par Iyag Ag Ghali qui a participé à toutes les rebellions depuis 1990 et l'assassinat de 70 soldats maliens d 'Aguelok. Mais il est devenu islamiste en acceptant un poste de conseiller de Amadou Touami Touré au consulat de Djedda en Arabie Saoudite. Et le 28 juin dernier Ansar Dine à attaqué le Mnla faisant 20 tués à Gao où la ville est tombée aux islamistes. Iyad Ag Ghali se sentant en position de force a réuni l’ensemble des factions islamistes: Ansar Dine, le Mujao  et Aqmi à Tombouctou et a obtenu un accord qui stipule qu’il ne peut pas y avoir de concurrence entre islamistes, et que l’unité est nécessaire. Ils se sont entendus sur une charte signée de la nécessité d’un Etat islamique avec la prise de Bamako et l’application de la charia.

      Le rôle de l'USArmy est plus présente au Niger (drones) pour tenter de contenir Boko Haram au nord. Et au Burkina Fasso, Ouganda, Kenya (Pilatus PC-12 des contractors Creek Sand et Tusker Sand au profit des bérets verts SFG en détachement). Bien d'exactions graves sont commises par l'armée malienne au nord. De l'aveu du général Carter Ham, chef de l'Africom à Stuttgart : «les instructeurs américains se sont concentré presque exclusivement sur la tactique et les questions techniques au détriment de l’éthique. On a oublié d’enseigner aux militaires maliens qu'ils ne devraient pas tuer des civils coupables du délit de sales gueules». Amnesty International, signale que l’armée malienne (constituée surtout d’ethnies du sud du pays) exécute sommairement des civils touaregs ou arabes considérés comme pro-rebelles dans les villes du Nord reconquises par les Français. Tout le monde aux traits non négroïdes sans carte d'identité étant tenu pour agents infiltrés.

      Sur l'aspect géostratégique et politique,
      Le nord Mali recoupe des enjeux régionaux et internationaux sur le plan de l'extraction des minerais de fer, d'or, d'uranium mais surtout de pétrole déjà sondé où il ne manque plus que le forage et l'exploitation. A part la guerre pour un objectif de stabilisation, il existe aussi un objectif d'exploitation économique corollaire. Les Touarègs laïcs auront peut-être un rôle futur à jouer au nord Mali à la condition que Bamako attende sagement la fin des hostilités pour des élections présidentielles et législatives sans céder à la pression des USA qui ont conditionné leur aide matérielle justement à ces élections prévue le 31 juillet ! Simplement pour évincé Paris pour une probable exploitation future et éliminé ainsi le Mnla...Il est fort probable qu'une opération similaire se fasse en Libye

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  10. Cette aventure de secours au profit du Mali,me remémore immediatement la lecture de Un officier de France d'André Sevin,ou est racontée la vie du Lieutenant Aurelien de Seze dans ce qui n'etait pas encore le Mali mais le Soudan Francais,ce dernier avec ses off ,s/off coloniaux et tabors méharistes protégaient les caravanes de sel de plus de 3000
    dromadaires entre Taoudenni et Tombouctou, de plus il avait été chargé de capturer le caid de Taoudenni un nommé EL moktar,il fut mortellement blessé et passa de nombreux jours de souffrance sur une civière jusqu'a Arrouane ou un Potez est venu le chercher,c'etait déja les rezzou des Ifhogas et nous étions en 1927

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