L’art
de la guerre est reconnu comme étant un des classiques de la stratégie. Pourtant, son
œuvre est beaucoup moins étudiée que celle de Mao ou de Guibert, sans
parler de celle de Clausewitz.
Yann
Couderc est un des premiers à se livrer à une analyse minutieuse du traité de
Sun Tzu. Officier d’active, breveté de l'École de Guerre, il s'est pris
d'intérêt pour ce monument chinois et en réalise aujourd’hui une étude
rigoureuse. Déjà animateur du blog Sun
Tzu France (http://suntzufrance.fr) exclusivement consacré aux recherches et réflexions sur
cette œuvre, auteur de nombreux articles sur le sujet, il nous livre
aujourd’hui son premier ouvrage : Sun
Tzu en France.
Sun Tzu en France propose une étude inédite sur L’art de la guerre de Sun Tzu. L’ouvrage
retrace l’histoire de la réception du célèbre traité en France et analyse les
différentes traductions qui sont aujourd’hui proposées au public francophone.
Yann Couderc répond à une multitude de questions sur Sun Tzu : Quand l’a-t-on
découvert en France ? Quel accueil lui a-t-on alors réservé ? Combien
de traductions françaises existe-t-il aujourd’hui ? Pourquoi sont-elles si
différentes ? Napoléon s’est-il inspiré de Sun Tzu ?...
La
première partie de l’étude, intitulée « Réception de Sun Tzu en
France », montre que l’apparition de L’art
de la guerre en France remonte à 1772, grâce à la traduction d’un jésuite basé
en Chine, le père Amiot. Mais cette première introduction de Sun Tzu sombra
immédiatement dans l’oubli, notamment à cause de sa concomitance de parution
avec l’Essai général de tactique du
comte de Guibert. Si quelques petits soubresauts se manifestèrent ensuite, L’art de la guerre ne sortit jamais
réellement de sa léthargie durant les deux siècles qui suivirent. Le véritable
élément déclencheur fut l’arrivée en France, exactement 200 ans plus tard, de
la traduction du général américain Samuel Griffith. Probablement parce
qu’apparaissant à un moment propice de recherche stratégique, cette édition
connut un indéniable succès auprès des militaires. Elle resta toutefois relativement
cantonnée à ce milieu, jusqu’à ce que Valérie Niquet apporte en 1988 aux
éditions Economica sa propre traduction directement du chinois au français. Dès
lors, le nom de Sun Tzu se banalisa auprès du grand public, d’autant plus que
le monde de l’entreprise et du commerce s’empara du stratège chinois. La
popularisation se manifesta de façon flagrante à partir des années 2000, où
chaque année vit paraître une à deux nouvelles traductions en moyenne.
La
deuxième partie du mémoire, intitulée « Sun Tzu en français », met en
lumière toute l’élasticité que peut revêtir une version française de L’art de la guerre. L’auteur montre que
traduire Sun Tzu s’avère en effet bien plus compliqué que traduire Clausewitz
ou Mao Zedong (prise en compte de textes originaux différents, erreurs de
traductions, pertes dues à des traductions successives, choix devant être
réalisés face à la polysémie des caractères anciens, etc.). L’étude montre bien
que le lecteur français se trouve aujourd’hui devant une palette de textes dont
les différences sont par endroits réellement fondamentales. Au final, la simple
étude comparative des éditions françaises met en lumière combien le traité de
Sun Tzu est définitivement plus long et complexe à lire que les quelques
dizaines de pages qui le composent le laisseraient penser de prime abord.
Paru
aux éditions Nuvis, ce livre de 224 pages est agrémenté de très nombreuses
illustrations couleur. La démarche, autant historique que philologique, aboutit
à nous faire mieux appréhender ce classique de la stratégie qu’est L’art de la guerre. Le public visé est
le lecteur francophone non-sinologue. L’étude vient d’ailleurs d’être récompensée
du Prix scientifique de l’IHEDN. L’ouvrage a même retenu l’attention de Jean-Pierre
Raffarin (l’ancien Premier ministre est un grand connaisseur de la Chine), qui
en a assuré la préface.
Super blog !
RépondreSupprimerTony
http://www.urgence-depannage-plomberie-paris.fr