Situation générale
Hors siège de Marioupol, les opérations offensives terrestres russes
sont limitées à quelques avancées dans le secteur Nord (Chernihiv, Kiev Est) et Sud-Ouest près de Kherson. Les forces russes sont en revanche sur la défensive
sur l’axe Soumy-Kiev qu’elles sont obligées de renforcer contre le harcèlement
ukrainien. Les Russes cherchent à relancer une troisième phase d’opérations
offensives, sans doute plus séquentielle (un grand objectif après l’autre) par
l’arrivée de renforts extérieurs et la récupération de forces après la prise de
Marioupol et/ou la réduction de certaines poches de résistance.
Situations
particulières
Ouest :
mise en place de cinq GTIA biélorusses sur la frontière ouest avec l’Ukraine
pour lutter contre les « infiltrations ukrainiennes ». Fortes
réticences internes.
Kiev-Nord :
préparatifs russes pour faire tomber les poches de résistance ukrainiennes.
Combat très imbriqué et difficile entre deux armées russes (41e et 2e)
et une dizaine de brigades ukrainiennes régulière ou territoriales (entre 2000
et 3 000 hommes) pour la plupart dans la poche Chernihiv-Nizhyn.
Kiev-Ouest :
les 35e et les 36e Armées russes sont en pause opérationnelle,
avant de relancer des attaques dans les jours à venir, probablement toujours
dans la zone d’Irpin (Ouest) et Vassylkiv (Sud-Ouest). Contre-attaques ukrainiennes
locales.
Kiev-Est :
relance limitée russe (6e Régiment de chars ?) dans la zone
Skybin et route M01. Emploi pour la première fois de drones armés russes dans
la région de Kiev (un abattu).
La
route Soumy-Kiev est une vraie bataille spécifique.
Est :
combat imbriqué autour de Soumy et de plusieurs poches de résistance. Combats indécis dans la région de Kharkiv. Combats importants dans
la région d’Izium au Sud-Est de Kharkiv.
Sud :
effort russe important sur Marioupol, assaut et pression forte sur la
population. Combats limités dans la région de Kherson.
Notes
L’unité
de compte de l’armée de Terre ukrainienne est la brigade (entre 2000 et 3 000
hommes). Avant-guerre, on comptait 36 brigades de combat (d'infanterie ou
blindées) d’active ou de réserve plus 20 brigades (d’infanterie) territoriales
composées principalement de réservistes. Contrairement aux forces terrestres russes,
organisées en armées, les brigades ukrainiennes sont commandées par zones
opérationnelles.
Les
forces ukrainiennes ont fait un effort considérable ces dernières années sur la
décentralisation du commandement et la capacité d’initiative aux plus petits
échelons. C’est un des éléments clés du bon niveau tactique de leurs
bataillons.
Théorie opérationnelle :
cascade psychologique
On
risque individuellement plus facilement sa vie au combat lorsqu’on estime que
cela sert à quelque chose. La société accepte également plus les sacrifices lorsqu’ils
sont des étapes vers la victoire. Les choses deviennent beaucoup plus délicates
lorsqu’on anticipe que de tels efforts et de tels sacrifices seront vains. Pour
modifier les perceptions, il faut des résultats visibles qui sont autant d’indicateurs
de tendance. Lorsqu’on accumule les échecs et que l’on a le sentiment que la
balance de l’histoire pèse plutôt de l’autre côté, le moral général, qui est une somme d'anticipations individuelles, peut s'effondrer.
La
situation opérationnelle est actuellement en équilibre. Les Russes ont avancé
mais n’ont pas de victoires à afficher, hormis la prise de Kherson. Les pertes humaines
sont très élevées, au moins 5 000 tués et blessés par semaine, pour une
cause qui n’est pas claire et des succès limités. Un nombre indéterminé mais assez élevé de prisonniers et déserteurs russes sont les indices d’un moral
assez incertain. Les pertes ukrainiennes sont probablement du même ordre, mais avec un moral qui semble bien meilleur, ne serait-ce que parce qu’ils résistent bien,
ce qui est une victoire lorsqu’on combat plus fort que soi.
Dans la situation d’équilibre actuelle, le camp qui dans les deux semaines qui viennent pourra présenter plusieurs victoires offensives d’affilée, même limitées, prendra un avantage psychologique décisif.
Sans doute est-ce le moment d'engager nos hommes sur le terrains. Cela aura un coût, c'est certain, mais si cet effort est réel et collectif, cela aura l'effet d'une douche froide. Peu probable que l'escalade nucléaire qui justifie notre inaction soit au rendez-vous.
RépondreSupprimerSinon quoi... nous interviendrons pour les pays baltes après avoir laissé l'Ukraine se faire écraser ? Les Ukrainiens ne nous le pardonneront jamais.
L'escalade n'est pas forcément immédiatement nucléaire, mais peut le devenir, c'est le principe d'une escalade. Les pays baltes sont dans l'OTAN, c'est très différent.
SupprimerOui et d'ailleurs je pense que nos chars devraient être à Kiev depuis longtemps...
SupprimerPeu probable que l'escalade nucléaire soit au rendez-vous ?
Supprimer1) On ne joue pas une guerre nucléaire (= fin du monde)sur un "peu probable". Je vous rappelle que l'invasion de l’Ukraine était peu probable elle aussi
2) L'escale nucléaire est quasi certaine si Poutine se trouve acculé. Le fait qu'il possède l'arme nucléaire nous oblige à lui laisser une porte de sortie. On ne peut pas écraser Poutine dans son bunker comme on l'a fait de Hitler ou Kadhafi, qui n'avaient pas l'arme nucléaire
3) engager nos hommes ? Lesquels ? Ceux qui sont au mali ? Une force internationale coordonnée qu'on va monter de façon complétement improvisée parce qu'on a rien prévu ?
Ces positions de va-t-en guerre complètement hors de propos sont pénible, à force... Retournez jouer à vos jeux vidéos si vous avez juste envie de vous défouler et si vous êtes incapable appréhender un minimum la situation en cours.
Dès que la présence de troupe Bielorusses sera indiscutablement prouvée sur le territoire Ukrainien, La bielorussie doit être exclue de Swift / Visa / Mastercard, et les transactions commerciales gelées avec ce pays sous 48h. Une autre voie dans ce conflit peut se concevoir en aidant et encourageant les opposants Bielorusses à se soulever et à reprendre leur indépendance de fait.
SupprimerUne première implication pourrait se dérouler contre les Wagner qui nous humilient en Afrique. Une intervention à Madagascar,loin de la Russie et proche de la Réunion couplée à un véritable plan d'aide au développement nous permettrait de reprendre pied en Afrique. Voilà qui serait aussi apprécié en Ukraine avec des risques minimums en terme d'escalade.
SupprimerQue ferons nous si Poutine utilise une charge tactique nucléaire pour vérifier sur un rayon d 10 km les hommes déployés par un membre de l OTAN
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerVitrifier et non verifier
RépondreSupprimerca devient clairement du delire ici.a priori celui que l on nomme le Colonnel, auteur de ce blog n'est pas impartial dans son analyse. participe t'il a l'effort general de denigrement de la Russie ? ou est il juste obsolete ? la victoire Russe sur l'ukraine est acté, d'autant plus que la Russie s'est auto limité dans l'usage de la force afin de limiter autant que possible les destructions civiles ET militaire concernant l'armee reguliere ukrainiene consideree comme frere. la mauvaise foi de ce blog est evidente.
RépondreSupprimerAh tiens de la propagande russe. Bonjour chez vous
SupprimerTriste commentaire d'un lecteur évidemment pro-russe mais surtout de mauvaise foi...
SupprimerActé vous dites ?
SupprimerQuelle est cette nouvelle théorie fumeuse de "l'auto limite" ? Celle là même qui tue des enfants. Votre commentaire est indécent. Poutine est dans une logique de destruction de l'Ukraine. C'est une très lâche invasion qui s'en prend aux civils.Le bilan humain à Marioupol sera catastrophique. Les pages Instagram de la Ville sont remplies de personnes disparues (femmes, enfants, jeunes). Défendre cette guerre est inhumain.
Supprimerle bombardement des enfants du dombass ,depuis 8 ans lui n'est pas indécent? je ne suis pas particulierement pro russe,encore moins adepte de la guerre, ce qui m insupporte c'est,a chaque crise cette meme doxa hysterique a laquelle il faut adherer sous peine d'etre clouer au pilori;oui je pense que poutine a été acculé a cette triste resolution que les hypocrytes qui appelent a la solidaritéé internationale sont les pompiers pyromanes;et egalement je pense que loperation militaire russe malgré les "experts" est une lecon pour les trou d"uc de salon
SupprimerPoutine n'a pas été acculé. Poutine s'est acculé, mais cela n'enlève rien des incapacités et responsabilités face à lui.
SupprimerIl y aurait beaucoup à dire sur les incapacités occidentales face à la frustration russe qui a nourri le nationalisme, le refus de répondre au rôle de ce qu'est devenu l'Otan. La frustration de l'armée irakienne a donné DAESH. La frustration des nationalistes serbes radicalisés a donné des pratiques relevant du génocide et des Accords de Dayton dont nous paierons le prix lorsque l'on s'intéresse à la fédération des républiques de Bosnie aujourd'hui. Le Kosovo a acté que l'Otan avait pris une autre dimension.
Poutine a pris acte de tout cela, mais il joue, depuis au moins la période de la seconde guerre de Tchétchénie, la carte du nationalisme russe face à celui de chaque état réveillé après l'effondrement de l'Urss. C'est cette carte qu'il a jouée dans le Donbass et en Crimée, en "retournant" des populations qui avaient, de manière massive, voté l'indépendance de l'Ukraine en 1991. Le bombardement du Donbass n'est que l'incapacité militaire de l'Ukraine à récupérer la souveraineté sur son territoire, face à des insurrectionnels préparés, armés et épaulés par la Russie et son armée, et il est le pendant des bombardements russes, de la tentative de prise de Marioupol échouée par l'intervention des hommes du bataillon Azov, ce qui les a légitimé auprès d'une partie de l'opinion publique ukrainienne.
La position choisie par Poutine ne permet pas de le voir acculé : il se construit un rôle "historique" face à l'histoire Russe, et c'est cette posture qui l'accule...
Bizarrement, on trouve toujours dans le sillage de Poutine: du poison et des effluves d'armes chimiques. Quelle malchance ! Quelle coïncidence. En plus ce n'est jamais lui mais toujours les autres (qui s'empoisonnent eux-mêmes, qui se bombardent, qui utilisent l'arme chimique contre leur propre camp)...En fait ce pauvre Poutine est victime des bavures des autres. On croirait la défense de Nordhal Lelandais... Par contre, on le sait capable de s'acharner sur son propre peuple (attentats de 1999). C'est un dangereux psychopathe, un meurtrier, un criminel.
Supprimertu devrais aller faire un stage en Ukraine pour "pratiquer" cette "clairvoyance" des bombardements russes dont tu parles
SupprimerPeut-on imaginer un bombardement atomique sur une ville pour faire un exemple et pour faire capituler l'Ukraine ?
RépondreSupprimerOn peut et alors les russes feraient quoi. Ils sont agresseurs et demain ils seraient ceux qui ont nuclearisé par plaisir un pays ? Sérieux.
SupprimerA Anonyme. L'exemple d'une frappe nucléaire pour faire capituler l'ennemi existe : deux frappes en fait, sur les villes d'Hiroshima et Nagasaki en 1945 pour (1) faire capituler le Japon ; (2) maintenir l'URSS à distance. C'était une autre époque, mais il semble que Putin et les ultra-nationalistes qui forment son cercle de fidèles soient restés enfermés dans une capsule temporelle vieille de 77 ans.
SupprimerCet éventualité n'est pas complètement à écarter. Un bombardement atomique aurait pour effet de couper la Russie du reste du monde. L'effet sera dévastateur et pour l'Ukraine et pour la Russie. Poutine utilisera donc cette arme en dernière extrémité, si il est acculé. Si par exemple la guerre s'enlise, provoque des troubles intérieurs en Russie mettant en péril le régime, Poutine est tout à fait susceptible d'utiliser l'arme nucléaire.
SupprimerC'est pourquoi la seule sortie de guerre se fera pas la négociation, Et — nécessairement — il faudra une porte de sortie pour Poutine.
Voir l'analyse de Noam Chomsky
https://www.revue-ballast.fr/ukraine-le-regard-de-noam-chomsky/
Seulement deux points:
RépondreSupprimer1) évidemment, Michel Goya est un plus que bon analyste militaire, mais bien entendu fidèle à son pays et a l'OTAN. Vous lisez donc, chez lui, l'analyse que l'OTAN veut vous voir lire;
2) l'insistance sur les pertes russes (et aucun commentaire sur les sévères pertes ukrainiennes en combattants et en matériel)+ la longue tirade psy finale, non sourcee et largement supputer+ l'absence d'analyse sur l'incident de l'île aux serpents ou de la mosquée de Marioupol prouvent cette intention de soutenir, en fait, le travail de diplomatie publique de l'OTAN, visant à générer le maximum de 'proxies' ant-russes en Ukraine
Ayant un cousin en Russie qui vient d'être démobilisé du front, je confirme l'analyse psy de M. Goya. Cela a poussé aussi Poutine à faire appel à divers mercenaires.
SupprimerCommencez par relire les livres du colonel Goya vous comprendrez mieux ces propos. Lisez ses écrits sur l Irak... Et après ramené votre grain de sel
SupprimerBonjour mon inquiétude est que sur le front ukrainien il n'y a pas de bataillons russes aguerris et de matériels sophistiqués ou sont-ils? Et pourtant ils existent ?
SupprimerJe pense que vous pourriez éviter de faire insulte à Michel Goya en pensant qu'il ne donne pas son avis en toute objectivité. Nous sommes forcément baisés par nos idées, nos valeurs mais, par pitié, évitez de penser qu'il déforme volontairement la vérité pour être fidèle à la France et à l'OTAN. Je vous rappelle d'ailleurs qu'il estimat, comme d'autres, que l'armée russe écraserait rapidement une armée ukrainienne qui semblait bien plus faible, moins bien équipée et entraînée. L'échec de l'opération éclair des Russes, leur enlisement ont été des surprises pour beaucoup. Désormais on peut se dire que l'Ukraine a ses chances de tenir jusqu'à ce que la Russie s'épuise et cesse le conflit d'une manière ou d'une autre (diplomatie probablement pour ne pas perdre la face voire un très hypothétique renversement de Poutine). Il reste tout à fait possible également que la puissance militaire russe finisse par conquérir et ça il ne l'a jamais exclu dans aucune de ses analyses (mais là encore, une guerre de partisans est très probable au vu de la détermination qu'affichent les Ukrainiens).
SupprimerLes pertes russes sont peut-être surévaluées, mais l'usage de la force par les Russes est loin d'être limité: les infrastructures essentielles sont méthodiquement détruites, des villes entières sont en passe d'être rasées, des civils sont mitraillés, des populations urbaines délibérément affamées. On sent au contraire, comme le répètent les analystes (sauf peut-être le très russophile, pour ne pas dire plus, Benoist Bihan) que l'armée russe est en panne de stratégie. De plus, comme en témoignent les bombardements à l'aveugle contre les civils, y compris dans les régions russophones (ce qui ne veut pas dire russophiles) les Ukrainiens sont loin d'être considérés comme des frères (et la réciproque est vraie vis-à-vis des Russes!)
RépondreSupprimerTout cela conduit la Russie, sous la férule d'un dictateur pris au piège de ses propres absurdités, à mener une opération à la syrienne d'extermination impitoyable de la résistance militaire et civile par les destructions matérielles, la famine et la terreur.
L'attrition étant ce qu'elle est, le territoire conquis devra être tenu par des troupes irrégulières, notamment étrangères, ce qui nous promet de nombreuses exactions supplémentaires contre les civils, en temps "de paix" cette fois.
Soit dit en passant, à l'attention des chantres d'une supposée "objectivité": nul n'a le devoir d'être objectif avec Hitler, Staline ou leur fils adultérin, Poutine.
Réponse d'un Christophe M. à un autre Christophe M.
SupprimerAttention à ne pas tomber dans le travers d'une information partielle ou à se laisser emporter par la passion. La lente progression des Russes s'expliquent notamment par le fait que les destructions ne sont pas systématiques (la destruction ou le siège de villes dans lesquelles les troupes ukrainiennes sont retranchées n'a rien de surprenant). Les infrastructures essentielles ne sont pas méthodiquement détruites mais capturées comme l'ont démontré la saisie d'infrastructures énergétiques ces deux dernières semaines. Tout cela entre dans l'escarcelle du poids à négocier pour parler froidement.
Je pense par ailleurs, à contrario de vous, que le commandement russe n'est pas ignare au point de laisser commettre des exactions contre la population civile, tout comme les soldats russes ne sont pas des soudards alcoolisés ou fanatisés. D'autant plus que ce type d'exactions conduirait à devoir accroître le volume de troupes engagées dans la sécurisation du pays conquis. Curieusement, la plupart des couloirs humanitaires négociés par les deux parties ont abouti à l'évacuation de civils... Sauf à Marioupol, ville stratégique pour les deux belligérants.
CM
Désolé pour les quelques fautes de conjugaison résultant d'une écriture rapide et sur le tard :
Supprimer- La lente progression des Russes s'explique*
- l'a* démontré la saisie...
Bonne journée.
CM
Merci mon COL pour ce point régulier sur votre blog vu que je ne me sers pas de twitter .
RépondreSupprimerEst ce que l OTAN, sans bien entendu envisager une confrontation, ne pourrait masser quelques troupes en Pologne, a la frontière Biélorusse pour fixer les brigades que cette dernière envisage d engager en Ukraine ?
RépondreSupprimerNon. Si les troupes que vous massez provoquent la fixation de brigades Bielorusses, c'est bien qu'une confrontation est envisageable. Sinon les troupes bielorusses n'ont aucune raison de rester sur place.
RépondreSupprimerEt si une confrontation est envisageable, une guerre nucléaire aussi. pour éviter tout risque de guerre nucléaire il faut éviter tout malentendu, et toute menace. Il faut être clair.
L'OTAN répondra à une attaque des pays membres, éventuellement avec l'arme nucléaire mais n'interviendra pas directement dans tout autre cas de figure : il faut absolument éviter toute gesticulation qui viendrait jeter le trouble sur ce message à destination des Russes.
Encore une fois, toute tentation va-t-en guerre doit être proscrite. Nous sommes peut-être les plus fort, mais poutine peut provoquer l'annihilation de nous et de lui à tout moment. Alors gardons nous d'utiliser notre force, et cherchons un compromis acceptable pour les Ukrainiens et pour Poutine.
Bien entendu il ne serait pas question d'engager des troupes, mais de créer de l incertitude de nature a freiner les ardeurs biélorusse. Il faut savoir prendre la main et ne passe contenter de réagir ( liberté d'action)
SupprimerLes incertitudes sont bien trop importantes justement, et dangereuses en matière nucléaire. C'est d'ailleurs pour lever ces incertitudes que les chef d'état major français et russes communiquent toujours régulièrement
Supprimerhttps://www.bfmtv.com/international/ukraine-le-chef-d-etat-major-des-armees-francaises-s-est-entretenu-avec-son-homologue-russe_AV-202203050058.html
Il faut aussi lever toute incertitude sur ce que serait la réaction de la France vis à vis d'une attaque. C'est ce que fait tout candidat sérieux au poste de président, ici Mélenchon :
"La France se défendra toute seule. Elle a une armée complète. Gare à qui s’en prendrait à nous, si c’est moi qui dirige ce pays, a prévenu le candidat à la présidentielle. La réplique sera foudroyante et cruelle. Si on attaque les frontières de la France, oui, la réplique sera militaire et terrible. Elle sera ce qu’elle doit être."
https://rmc.bfmtv.com/actualites/politique/jean-luc-melenchon-promet-une-replique-foudroyante-et-cruelle-si-la-france-est-attaquee_AV-202203100299.html
bonjour, pensez vous que le facteur climatique, l'arrivée du printemps puis de l'été puisse impacter le déroulement des opérations et favoriser l'un ou l'autre camp ?
RépondreSupprimerOn demande vraiment tout à Monsieur Goya qui avoue d'ailleurs humblement s'être trompé dans ses analyses. Maintenant il faudrait que Monsieur Goya soit un spécialiste de la météo des pays d'Europe centrale.
SupprimerDemain sur BFM on va lui demander si la qualité des rations de combat de l'armée ukrainienne pourrait avoir une incidence sur la suite du conflit. Par pitié, arrêtez d'être des mômes !
@Anonyme: Sauf que la question est extrêmement relevante, et l'a toujours été dans toutes les guerres depuis des milliers d’années, particulierement dans les régions affectées par la fameuse "rasputitsa".
Supprimer@lmartin974: Bien que la Russie/Poutine semble avoir sous estimé les Forces Ukrainiennes, il est quasi certain que l'offensive a été lancée en considérant la fin de l’hiver comme un moment opportun. Cela étant dit, depuis le début du conflit, de très nombreuses images de tanks abandonnés parce qu'embourbés ont été partagées...
Un grand merci pour la clarté de vos analyses.
RépondreSupprimerUne question me taraude, et je n'y ai pas trouvé réponse : W. Poutine a programmé cette invasion depuis des années. Tout comme le contrôle de la Crimée, très orchestrée (au millimètre près) assurément avec une planification réévaluée au fil des années. La déstabilisation du Donbass apparaissait, elle, plus relever d'un "coup à jouer" alors que l'État ukrainien était en difficultés en 2014.
Pourquoi "maintenant" ? Qu'est-ce qui a poussé W. Poutine à passer à l'action à ce moment-là (préparation vraisemblablement à l'automne, mise en œuvre en fin d'hiver) ? En 2014, une invasion russe après Maidan aurait trouvé un autre écho dans les populations ukrainiennes, et un État Ukrainien bien incapable de répliquer. Le prix - militaire, économique - est colossal, l'enlisement et la porte de sortie inexistant, est-ce que, selon vous, Poutine s'y prend "trop tard" dans la réalisation de son plan de contrôle des marges de la Russie ?
Le retrait piteux des US d Afgha est peut être un début de réponse. La passivité de la France vis a vis de l emprise du coupé Wagner en Afrique en est peut être un autre. En un mot la passivité du monde occidental a pu laissé croire a V Poutine, que le moment de mettre en œuvre son projet d'extension ( ou de restauration) de l'empire russe, profondément ancré dans sa conception de l histoire, était venu.
SupprimerEn effet, c'est aussi une question que je me pose également.
SupprimerPour ce qui est du prix à payer, il ne sera évalué qu'à l'aune des gains effectivement retirés de cette action. Si après quelques conquêtes significatives en Ukraine, Poutine obtient la reconnaissance de l'annexion de la Crimée et l'autonomie des DPR/LPR sur les lignes de cessez le feu, le coût risque d'en valoir largement la chandelle puisqu'il sait que la Russie c'est trop gros pour qu'on l'ignore très longtemps et qu'elle reprendra sa place comme marché de 150M de consommateurs et gros vendeur d'hydrocarbures et autres matières premières. Mais la vraie question c'est pourquoi avoir choisi ce moment là précisément ? Pourquoi maintenant ?
Les remaniements au sein du FSB font penser que Poutine a été très mal conseillé. On lui avait promis le coup de Prague de 1948, il a droit à l'Afghanistan des années 70. Les russes repartiront après avoir tout détruit. Poutine sera renversé après quelques années de coupure totale avec l'occident. Toute cette partie du monde va subir un retour en arrière de 40 ans. Le seul espoir pour qu'on ne verse pas dans le pire, c'est de ménager une porte de sortie à Poutine qui ne le conduise pas à envisager la confrontation générale.
SupprimerExellente question, essentielle, ne serait ce que pour sortir cette guerre et à laquelle inexplicablement personne ne semble s'intéresser. Et d'autant plus que l'intervention russe intervient en pleine présidentielle française avec 3 candidats peu ou prou favorable au dialogue avec Moscou et qui peu ou prou pèsent entre 40 % de l'electorat et désormais dans "l'embarras". Remarquons qu'en Allemagne les manifestations de soutien à l'UKN ont rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes et ....15 000 à Paris . s'agissant des bombardements "massifs" décrits du matin au soir par les médias , un petit tour sur internet permet très vite de voir ce que donnent des bombardements "massifs" : Le Havre ,Caen en 1944 , Dresde (40 000 morts en une nuit) , et plus près de nous Raqa en Syrie rasée de la cave au grenier ... Un officier francais qui participait à l'opération contre Raqa s'était même posé la question de la méthode dans une "tribune libre" avant d'etre sanctionné par Mme Parly .
RépondreSupprimerMerci pour cette analyse argumentée des forces en présence et de la situation sur le terrain. À mon avis, une des raisons qui font qu'un pays lance une guerre d'agression est paradoxalement parce qu'il se sent menacé et affaibli.Si on revient sur le terrible vingtième siècle...L'Allemagne de 1939 était faible économiquement, avec un complexe militaro-industriel hypertrophié mais une agriculture déficiente. L'espace vital nazi participait d'une volonté de colonisation et de prédation. En plus d'une idéologie antisémite insensée. La fuite en avant après les premiers revers devant Moscou, qui mettaient en avant les faiblesses structurelles de l'armée allemande est aussi une caractéristiques des dictateurs. Quid de la comparaison avec la kleptocratie russe.. La faiblesse économique, l'hypertrophie militaire, la prédation, la fuite en avant..Le mépris pour les ukrainiens.. La peur des suprémacistes russes devant le déclin démographique.. Tout y est. La seule différence c'est que nous savons ce qui s'est passé il y a 80 ans.
RépondreSupprimerPoutine a un cliquet dans le cerveau qui n'a pas de couronne de réversibilité. Il est psychologiquement incapable de reculer. Au mieux, il châtiera ses généraux qui traînent des chenilles dans la boue d'Ukraine, mais ce sera pour monter une marche supplémentaire dans l'escalade en augmentant les destructions résidentielles (comme partout où il a déjà sévi), puis vers l'atome s'il est insulté par l'Ouest.
RépondreSupprimerIl ne ressent rien aux images de souffrances insupportables des populations civiles, à voir la manière dont il traite encore Marioupol.
Poutine est seul dans son film, avec sa coterie peu nombreuse de tchékistes qu'il intimide en permanence. Ce type sans aveu a un melon bien trop grand pour lui. Nos "prédictions" seront toutes déjouées et le pire est presque sûr.
Toute action militaire de l'O.t.a.n étant exclue face à un fou de guerre que les occidentaux semblent découvrir malgré les nombreux faits d'armes sur lesquels il a construit son système, la seule option semble être la négociation et pour l'y amener il faudrait que les Européens et les Allemands en particulier, acceptent de couper ses ressources, à savoir les importations d'hydrocarbures et de gaz.
RépondreSupprimerCe type est un psychopathe à qui on a donné la bombe atomique
RépondreSupprimerLe blog de Monsieur Goya devient du grand n'importe quoi et c'est dommage ! Entre les va-t-en-guerre stratèges qui connaissaient les plans de Poutine depuis 2014, les experts et psy de circonstance qui sont tous dans la tête de Poutine et les joueurs invétérés de Call of Duty qui préparent leur paquetage (pour partir en weekend en Normandie), il ne reste que peu de place pour les analyses sérieuses tant historiques qu'économiques ou militaires.
RépondreSupprimerDevoir commenter un conflit en direct pour BFM est un exercice impossible, tous les commentateurs de ce blog devraient s'en rendre compte et faire preuve d'un peu de retenue et de modestie.
Monsieur Goya est tout à fait partial et atlantiste dans ses analyses mais reste certainement un honnête homme. Il a d'ailleurs l'air tellement gêné dans son nouveau costume de consultant BFM.
oui
SupprimerLes buts de guerre affichés semblent assez clairs pourtant, pourquoi penser uniquement le conflit dans une logique d'occupation territoriale (totale) de l'Ukraine ?
RépondreSupprimerMon Colonel, vous avez évoqué de "fortes réticences internes" à propos de la création de GTIA biélorusses, avez-vous davantage de précisions ? S'agit-il d'informations ouvertes ?
RépondreSupprimerBonsoir et merci pour ce blog rès instructif que je viens de découvrir.
RépondreSupprimerPensez-vous que l'échec/divulgation du transfert des Mig-29 présente un grand manque pour les Ukrainiens ?
Cordialement
Il est un peu triste de voir l'analyse froide et méthodique faire place a l'influence et le narratif.
RépondreSupprimerPersonne ici ne conteste le courage des Ukrainiens et leur tenacité, ni ne se réjouit de l'agression Russe contre un pays souverain mais l'orientation éditoriale des récents articles de ce blogue laisse perplexe et permet de s'interroger.
Soit la France a vocation a rester non alignée et analyser sans états d'ame la situation soit elle se range sous le pavillon Atlantiste et colporte le discours anti-Russe.
Ici, le choix me semble malheureusement fait. L'Histoire, et, je l'espere, le beau destin de la France, trancheront.
Parfaitement exact !
SupprimerLes analyses partisanes de nos "experts" appuyant le manichéisme débridé de nos médias (et réciproquement) masquent les réalités d'aujourd'hui et sont le creuset des désordres de demain.
L'analyse froide et méthodique nous dit que les ukrainiens ne veulent pas être russes.
SupprimerElle dit aussi que les russes sont les agresseurs.
Après on peut se tortiller dans tous les sens pour faire passer la pilule mais ça devient de plus en plus dur. Surtout quand on voit la masse de matériel russe perdue et les pertes au combat.
Avec des civils ukrainiens au milieu.
Être non aligné ne veut pas dire qu'on est en permanence dans l'acceptation des pratiques russes juste pour prétendre ne pas être sur la même ligne que les américains.
SupprimerDésolé mais on a montré en 2003 que nous n'étions pas alignés aux américains sur l'Irak, on montre aujourd'hui que nous ne sommes pas alignés sur les russes en Ukraine et ceux qui font comme si cette position est un alignement sur les américains ne font cela que pour défendre la Russie.
Oui on peut être non aligné en partageant les mêmes intérêts. Être non aligné ne veut pas dire être toujours sur la voie opposé aux américains.
Bonjour à tous, humble civil que je suis, je tenais tout d'abord à vous remercier pour la qualité de vos articles. C'est la première fois que je poste sur votre blog malgré mes nombreux passages. Grand partisan d'un axe Paris, Berlin, Moscou qui nous permettrait de faire jeu égal avec les anglo-saxons mais qui vient de perdre à minima une centaine d'année avant de voir le jour; je désespère du comportement de poutine mais je n'approuve pas de ce que je lis dans certains commentaires, aucun pays ne devrait se voir imposer un choix extérieur dans ses alliances et rien ne saurait justifier l'attaque contre l'Ukraine. A mon sens, nous sommes exactement dans la même situation qu'en 1939 avec la Pologne. Dire que nous ne pouvons pas nous engager en Ukraine car la Russie à la bombe pose la question de pourquoi il y aurait une différence dans le cadre d'une attaque sur les pays baltes ou la Pologne après (hormis le fait qu'ils sont dans l'Otan, poutine aura toujours sa bombe), ne verra-t-on pas ce genre d'argument nous être ressorti? La phrase de Churchill doit avoir été oublié par certains, je me permets donc de la rappeler ici: "Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre."
RépondreSupprimerFrenchysacha :
SupprimerA l'époque de la guerre froide, les choses était claire. Chaque grande puissance avait sa zone d'influence, ou l'autre n'avait pas à intervenir sous peine de guerre nucléaire. Depuis la fin de l'URSS, tout est flou. l'OTAN qui n'avait plus de raison d'être a poussé son pion sans que les nouvelles règles du jeu soient définies.
Si la Pologne est attaquée, y aurait-il une réaction ? De qui , laquelle ? Les USA iraient ils jusqu'à déclencher la guerre nucléaire pour la Pologne ? Rien n'est sûr, donc la menace plane. Il faut tout repréciser désormais, on a trop tardé à le faire.
Il reste des limites qui n'ont pas changé, il est bon de le repréciser, des fois que certains pays l'aient oublié c'est ce que fait Mélenchon.
Mélenchon :
"La France se défendra toute seule. Elle a une armée complète. Gare à qui s’en prendrait à nous, si c’est moi qui dirige ce pays, a prévenu le candidat à la présidentielle. La réplique sera foudroyante et cruelle. Si on attaque les frontières de la France, oui, la réplique sera militaire et terrible. Elle sera ce qu’elle doit être."
https://rmc.bfmtv.com/actualites/politique/jean-luc-melenchon-promet-une-replique-foudroyante-et-cruelle-si-la-france-est-attaquee_AV-202203100299.html
Bonjour :
RépondreSupprimerje suis pas sur que les bilans des affrontements aient au final beaucoup d'importance ( a moins de parler de "berezina", mais il me semble qu'on en est pas la).
Ce qui parait le plus important pour les negociations, ce sont les objectifs strategiques atteint, et en ce qui concerne l'energies, ca semble plutot bien progresse (central atomique charbon gaz), et puis ils sont en passe de prendre le sud donc les infrastructures portuaires ( et meme si elle resiste , ces sites sont ou seront bientot inutilisables).
Rien que la question energetique est un sacre levier de negociation.
je suis pas aussi au fait que vous de strategie, mais peut-on imaginer que les russes cherchent dans un premier temps a fixer les forces ukrainiennes pour les contourner/encercler, et les asphyxier?
J'ai l'impression que strategiquement la mobilite a l'air d'etre plutot du cote russes, les ukrainiens ont l'air de chercher a se fortifier pour ralentir l'ennemi, mais semble a beaucoup d'endroits avoir perdu la liberte de circuler ce qui peut etre problematique, si les chances d'aides ou de ravitaillement diminuent ( on a beau avoir le meilleur moral,les stocks ca s'epuise).
Eh oui. Vous n'etes pas "au fait de la stratégie" mais vous posez de tres bonnes questions.
SupprimerL'Ukraine n'est pas en position de reconquete. Les options deviennent plus limitées (guérilla, pourrissement?). Territorialement, la Russie a une emprise stratégique importante sur ce qui l'intéresse en Ukraine (territoires russophones, lieux de productions, acces a la mer, ports) et non, la Russie ne détruit pas systématiquement les infrastructures et ne rasent pas les villes, la encore, une analyse sans parti pris et objective nous permet de nous demander pourquoi.
Nous souhaitons tous que ce conflit au coeur de l'Europe s'arrete. Ce n'est pas en étant pro-Atlantiste (ou pro-Russe!) que nous y parviendront.
Une France souveraine me parait plus apte a concilier les parties qu'une France alignée.
La propagande prete a penser made in US est un déshonneur pour tous les gens qui meurent sur le terrain et n'aide en rien l'Ukraine.
Bonjour, vous vous trompez de cible cher Monsieur. Le meilleur propagandiste de l'OTAN n'est pas le colonel Goya mais Monsieur Poutine qui vient nous démontrer par sa guerre toute l'utilité de cette organisation. Merci à lui de l'avoir sortie de sa "mort cérébrale".
SupprimerAu risque de me faire troller encore pour ma question à la c.., j’aimerais avoir votre avis sur la réflexion suivante :
RépondreSupprimerJ’ai lu que l’armée américaine avait besoin, lors de son déploiement en Irak de 3 personnels affectés à la logistique pour un soldat au front. Ce ratio est sans doute assez similaire dans toutes les armées « modernes ».
N’est-ce pas là le talon d’Achille de l’opération menée par l’armée russe ? Si les opérations devaient s’étirer dans le temps, la Russie a-t-elle les moyens de soutenir cette opération ?
Et la question bonus, le recours à des supplétifs, des milices ou les mercenaires de Wagner est-elle une façon pour la Russie d’alléger le cout de l’opération ?
Bonjour Mr Goya.
RépondreSupprimerJ'aurais souhaité savoir si, quand vous écrivez : Les forces ukrainiennes ont repoussé avec de fortes pertes un régiment blindé russe au sud d’Yzioum ; ces pertes sont ukrainiennes ou russes ?