Situation
générale : Inchangée. Forces russes dispersées et ralenties. Recherche de
déblocage par « effet domino » (la prise d’une ville permet de libérer des forces qui
permettent de prendre plus facilement une autre ville).
Ouest :
inchangée. Le sort de l’« armée bloquée » (35e Armée combinée) est toujours aussi mystérieux.
Kiev :
attaques russes dispersées de la périphérie de Kiev par paquets de 4 et 5 Groupements tactiques interarmes (GTIA) sur trois axes Ouest (Boucha-Irpin)-Sud-Ouest (Yasnohorodka) et Est (Brovary). Pas
de masse critique suffisante pour le bouclage complet de Kiev avant les prises
de Chernihiv et de Soumy. Effort donc sur la prise de ses villes qui résistent
depuis le début de la guerre.
Est :
inchangé. Kharkiv toujours assiégée sans assaut. Tentatives de progression de
et vers Louhansk sans grand succès.
Sud :
inchangé. Dispersion des forces sur trois zones de combat : Marioupol, Zaporijjia
et Mykolaev. Effort sur Marioupol pour libérer des forces qui permettront d’attaquer
à Zaporijjia et/ou Mykolaev.
Notes
Méthode
de la prise de ville par infiltration (cheval de Troie) (cf. Hué durant l’offensive
du Têt en 1968 prise de l’intérieur par des milliers de combattants introduits
dans la ville de 140 000 habitants).
« Saboteurs » (forces spéciales ministère
affaires étrangères ? FSB ?) introduits dans Kiev en 2021 par simples
locations d’appartements dans la ville. Pour faciliter la pénétration des
forces russes lors de l’assaut initial, renseigner, assassiner Zelensky ( ?),
prendre des points clés, entretenir confusion et paranoïa dans la ville. Masse
critique insuffisante par rapport à la taille de la ville pour avoir un vrai
effet opérationnel.
Développement
à prévoir de deux courants d’opinion antagonistes en France : le courant
interventionniste sensible au spectacle de la souffrance de la population, et le
courant du refus (« C’est pas ma guerre ») se superposant largement (ou se substituant) à celui des
sympathisants de la Russie de Vladimir Poutine.
Théorie :
conscrits et réserves
L’armée
russe est mixte. L’ambition depuis 2008 était de la professionnaliser entièrement,
mais le nombre insuffisant de volontaires à l’engagement a contraint à
maintenir environ 260 000 conscrits dans les armées, soit une fraction de
la population masculine appelable de 18 (mais parfois moins) à 27 ans. Les
conscrits sont partagés en deux tranches de six mois (donc la tranche appelée le
1er octobre doit être libérée dans 21 jours) et pas engageables dans
une zone de combat avant 4 mois de service, sauf loi martiale ou mobilisation
générale.
La
tranche appelée normalement le 1er avril, a été finalement appelée
en février 2022. Elle est susceptible d’être engagée en Ukraine en mai, ou plus
tôt si décision gouvernementale. Dans les deux cas, ce ne sera pas une
population de grande qualité et motivation.
Il
est possible d’étendre la part de la population appelée, et peut-être tout de
suite, là encore si une nouvelle loi le permet, mais les effets ne pourront se
faire sentir que dans quelques mois.
L’organisation
de la réserve est anarchique. Sur le papier, il est possible de former des
unités de réserve avec les stocks énormes de vieux matériels et une population mobilisable
de 2 millions d’anciens conscrits ou professionnels. Mais il n’y a quasiment
aucune structure de « maintien en condition » par des entraînements réguliers. La valeur combattante de ces
unités, mobilisée encore une fois par une loi pour la durée de la guerre,
serait très médiocre.
Il
y a eu une tentative de former des réserves proches de la manière occidentale
avec l’Armée de réserve de combat créée en 2021 et constituée de réservistes
individuels effectuant des périodes régulières de formation et de mission dans
les forces, mais leur nombre est très faible. Apparemment 3000 d’entre eux ont
été envoyés à Belgorod pour compléter des unités qui viennent se reconstituer à
l’arrière.
Conclusion :
les forces russes en Ukraine peuvent encore être renforcées à court terme de
quelques unités d’active et de quelques milliers de réservistes (+ mercenaires
et miliciens), mais le renforcement ultérieur à base de conscrits et de
mobilisés, s’il peut donner un peu plus de masse, risque de faire diminuer
encore la qualité militaire globale du corps expéditionnaire.
FIN
Mon Colonel, le service militaire est donc de 6 mois max en Russie, 4 mois de formation et puis 2 mois ou il peut être mis en opération ? Y-a-t-il moyen de faire un soldat "potable" en 4 mois, quand on voit que les formations initiales en France durent facilement plus de 6 à 8 mois ?
RépondreSupprimerIl semblerait que V. Poutine aie publiquement annoncé tout dernièrement que les conscrits n'étaient pas envoyé en Ukraine, la constitution interdisant de les utiliser en dehors du territoire, et qu'il allait traduire devant le parquet militaire, les responsables de l'armée qui auraient ainsi envoyé des conscrits au front
https://www.ouest-france.fr/monde/guerre-en-ukraine/guerre-en-ukraine-conscrits-et-familles-de-soldats-pourraient-etre-le-talon-d-achille-de-poutine-69a70d0e-9ef1-11ec-b9f4-6c0b3abcf9d2
j'ai lu (mais à vérifier) qu'un certains nombre de conscrit avaient été fortement motivé à signer des contrats d'engagements. La menace de sanction auprès du parquet militaire me semble plus relever d'un message interne qu'autre chose. la peur du retour des cercueils....
Supprimera deja commis une erreur mais continu a creuser !ressaisissez vous colonel!
RépondreSupprimerEt comment imagine t-on la relève de tout ce qui est engagé? Faut pas croire que dans 6 mois les russes peuvent rentrer à la maison, qu'il n'y aura pas besoin d'occuper le terrain, qu'il n'y aura pas de résistances au point que des agents de la voirie suffira.
RépondreSupprimerLes russes sont vraiment mal engagé dans ce conflit pour lequel je me convainc de plus en plus qu'ils n'étaient pas prêts et qu'ils se sont convaincus de refaire une capture comme en Crimée ou encore une scission populaire comme dans Donetsk et Loughansk.
ils ont attaqué dans l urgence avant que l ukraine le fasse au donbass , c'est pour cela le manque de preparations
SupprimerMon colonel,
RépondreSupprimerJe n'ai pas votre expérience et risque de me voir accusé d'être prorusse dans ce débat hystérisé mais je persiste actuellement sur mon appréciation de situation exprimée dans votre précédent article :
- objectifs Sud et Est ;
- grande diversion médiatique de Kiev qui ne fera l'objet d'une attaque que si la situation politique intérieure russe se dégrade, privant l'état-major du temps nécessaire pour conquérir le littoral ukrainien de la mer Noire.
Au regard du volume de forces déployées, des gains réels sur le terrain et de la nécessité de manoeuvres logistiques opératives (recomplètement, rééchelonnement, régénération de la réserve) durant le "quatrième temps", je continue de suivre avec attention le déroulé des attaques russes.
Je ne crois pas en une opération de conquête totale, qui serait inexplicable pour l'opinion publique russe. Je présume davantage que l'effet recherché est une neutralisation de l'Ukraine par :
H1 : l'obtention d'un statut de neutralité internationalement reconnu (accompagné d'une reconnaissance officielle du rattachement de la Crimée et d'un règlement de la question des russophones) ;
H2 : faute d'accord, par la privation de l'intégralité de son littoral et d'une part de ses terres orientales (impactant ses opportunités géographiques et économiques).
Les deux hypothèses incluent la nécessaire prise de Marioupol (compliquée par la présence de civils), la destruction de la brigade Azov étant un objectif nécessaire pour justifier la "dénazification".
Respectueusement,
CM
Quel est le sens de "Théorie" dans ce point de situation ?
RépondreSupprimerSVP
Mon Colonel,
RépondreSupprimerQuelles sont les capacités de mobilisation de citoyens ukrainiens pro-russe ? Ces derniers en plus des combattants des "Républiques" du Donbass pourraient représenter des forces supplémentaires puisées directement sur le pays.
Bonjour
RépondreSupprimerLes sites pro Russes disent que à l'est les forces du sud et du nord se sont rejointes. Les forces Ukrainieenes sont donc encerclés dans un chaudron, environ 65000 hommes sont encerclés. A force de tapé à droite, a gauche, les Russes ont disloqués les Ukrainiens qui se battent au niveau de la brigade puis plus tard au niveau régimentaire, puis de la compagnie, puis en petit groupe isolé. Les renforts ne vont plus arrivés les dépots sont détruits, les centres de commandements aussi.
Donc d'après ces sites la guerre est terminé dans 1 ou 2 semaines.
Je sais c'est propagande contre propagande. La notre est stupide abjecte. C'est faire un grand bond en arrière d'un siècle. On a rien appris rien compris sur la manipulation des masses.
Rendez vous dans 15 jours pour votre mea culpa
SupprimerVous n'avez toujours rien appris de la propagande russe!
Relisez le post, je le dis c'est propagande contre propagande.
SupprimerMoi je lis les deux, plus le brouillard de la guerre font que je ne m'avancerais pas sur le déroulé des opérations.
La propagande Russe est une contre propagande occidentale disent ils. Les Russes comme les Chinois calquent leur propagande sur celle des US.
14 jours...
SupprimerFaudra pas me dire que c'est la faute des américains.
La propagande russe vous la prenez beaucoup trop à coeur pour la considérer comme une simple contre propagande occidentale.
Elle n'est pas "calquée" sur celle des américains, la propagande soviétique est la propagande de référence de la Russie actuelle.
Cette propagande fonctionne toujours dans cette volonté d'inculquer une supériorité de la Russie, une puissance que tout le monde craint, une Russie qui se trouve dominante ou égal au reste du monde et à ses "ennemis" occidentaux. Il ne faut pas que le citoyen russe doute des choix de son gouvernement, qu'il doute sur l'avenir de son pays, il ne faut pas que l'autocratie (système Poutine) paraisse faible.
La propagande russe n'est pas une deuxième vision du conflit car elle utilisera les mensonges les plus ridicules pour justifier ce que j'indiquais avant.
Plus ce conflit va durer plus vous allez le comprendre, au même titre que toutes ces personnes qui depuis des années se sont convaincus, notamment à l'aide de la propagande russe qu'ils faisaient passer pour des médias traditionnels mais avec un "autre regard" vendant toujours l'image d'une armée en "avance" avec ses superbes armes à l'état 3D, de prototypes ou d'échantillons, aujourd'hui on voit en Ukraine une armée russe qui ressemble globalement à l'armée soviétique et tout le petit monde qui prédisait que l'Ukraine tomberait en 48h devant la puissante armée russe se font discrets.
Car oui, l'armée russe est loin de ce qu'elle véhiculait dans les esprits et ceci sans doute jusque dans l'esprit de Poutine. Les russes ont finis par croire à leur propre propagande, à croire en cette puissance militaire écrasante, croire en leurs rêves. Les russes imaginant débarquer en Ukraine pour combattre des nazis, pensant se faire accueillir à bras ouvert par la population qui les attends.
En ce moment au Kremlin, ça va chercher les têtes pensantes du FSB et bientôt c'est tout le système qui va se prendre un sacré coup. Mais la propagande continuera à dire que tout se passe comme sur des roulettes et des gens comme vous continueront à la prendre au sérieux.
En dehors de l'effet de surprise, l'invasion de l'Ukraine se passe très mal pour la Russie et croire qu'ils vont encercler 65 000 soldats ukrainiens avec quelques GTIA, c'est juste vouloir faire revivre le culte du "chaudron" de Debaltseve dans l'idéologie des pro-russes, leur donner cette idée que l'Histoire va se répéter.
Mais c'est oublier que cette bataille de Debaltseve est très largement amplifiée du côté pro-russe, on a l'impression d'avoir été en face d'une annihilation de l'armée ukrainienne, alors que c'était très restreint, tant dans le volume des forces que dans l'espace géographique. On est loin d'arriver à un tel résultat avec le volume de force que les russes ont. C'est encore une fois une belle "idée" positive pour se rassurer dans le déroulement d'un conflit qui s'enlise et ou les russes se retrouvent en incapacité à prendre sérieusement des villes défendues.
Mais il faudra du temps, je l'avoue, pour que certains finissent par le comprendre, difficile d'effacer des années d'idéalisation de la puissance russe en 15 jours. Je sais que ça va continuer à faire croire que les russes ont encore pleins de "réserves", qu'ils font exprès de ne pas utiliser plus leur aviation etc...