Ce qui était plus étonnant, pour un
observateur français du moins, fut la manière dont Nicolas Delesalle est
lui-même intervenu en « premier secours psychologiques » devant des gens
sidérés par le choc non pas en essayant de les rassurer, avec des mots gentils
et l’appel au calme, mais au contraire en les « activant » cérébralement
et physiquement sur des petits problèmes concrets à résoudre. Il les faisait
sortir ainsi d’un stade de saturation émotionnelle -propice au développement
futur de souffrances profondes et durables, les troubles du stress
post-traumatique (TSPT)- pour activer le néocortex. Cela ne garantit pas l’impossibilité
de développer un TSPT mais cela en réduit considérablement la probabilité. C’est
d’autant plus utile que comme un garrot on peut appliquer la méthode à
soi-même.
Il a alors appliqué la méthode dite des
6C mise en œuvre largement en Israël depuis dix ans par tout ceux qui peuvent
être amenés à pénétrer dans les bulles de violence, à en être victimes soi-même
avec une certaine probabilité et en être spectateurs à coup sûr. Cela concerne
bien sûr prioritairement les militaires, policiers, soignants, secouristes, pompiers,
journalistes, etc. dont c’est le métier mais de fait potentiellement tout le
monde.
C’est une méthode, ou plus précisément
protocole de premier secours psychologique, qui, outre l’avantage évidemment d’être
particulièrement efficace (et après une dizaine d’années de large pratique, il
n’y a plus aucun doute à ce sujet) mais également d’être simple. Chacun peut l’apprendre
pratiquement en aussi peu de temps que les gestes de premiers secours physiques.
C’est peut-être paradoxalement son principal défaut, car il démocratise ainsi
des choses qui pourraient apparaître comme un monopole de professionnels souvent
attachés par ailleurs à des dogmes antérieurs aux dernières découvertes des
neurosciences.
Si vous pensez que les gestes de
premiers secours purement physiques sauvent des vies, dites vous que les gestes
de premiers secours psychologiques sauvent des âmes et cette méthode du 6C est sans
doute ce qui se fait de mieux pour cela. Je n’ai aucun intérêt là-dedans mais simplement
le regret de ne pas avoir connu cela dans ma formation de soldat, cela aurait sans
doute évité beaucoup de souffrances par la suite.
Pour en savoir plus voir ici ou ici ou encore video. Contact : Emmanuelle Halioua.
Très intéressant, merci.
RépondreSupprimerMerci pour votre travail monsieur GOYA.
RépondreSupprimerTres interessant. Au vu de ce à quoi nous sommes confrontés ces dernieres années, en tant que soignants. Attentats de Paris ou dans mon cas de Bruxelles, et cette foutue premiere vague Covid. Ce genre de formation serait bienvenue.
RépondreSupprimerTrès intéressant et crucial, car les victimes de guerre ne doivent pas souffrir toute leur vie de l'agression dont elles ne sont nullement responsables.
RépondreSupprimerUne adaptation de ce protocole en France existe et a été proposée par le ssa. La diffusion prend du temps semble t il...
RépondreSupprimertrès joli de savoir qu'il existe un " protocole" (le mot à la mode) mais bien sûr il serait plus simple de l'exposer ,mais non ça reste du domaine du secret,les liens sont du même niveau blabla bla ,rien de concret ,j'en reste à la moraline et tant pis si c'est démodé.cordialement
RépondreSupprimerJ'ai eu la même difficulté à trouver quelque chose de concret. Des consultants, des pubs... Mais voici un lien vers vidéo bien faite sur une méthode similaire au sein de l'armée de terre des Etats Unis (en anglais). https://youtu.be/t84_QvbnIT0
SupprimerDescription précise d'une méthode de réponse immédiate au traumatisme psychologique.
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/les-pompiers-charentais-decouvrent-le-secourisme-psychologique-1643970771
SupprimerEt la jolie fille sur la photo explique la méthode ici https://www.youtube.com/watch?v=V-KmIa9Dk1Q
La méthode semble assez simple mais je suppose que, pour être capable de l'appliquer, les formations mettent les apprenants en situation. "Voir c'est voir, faire c'est savoir"
Merci du partage de "bonnes pratiques"
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerMerci de nous donner ces précisions nous permettant d'appliquer les 6C
Tout nouvel arrivant je cherche un commentateur objectif de ce qui se passe en Ukraine
Objectif ,ça veut dire en gros sans parti pris ,les faits rien que les faits et ceux uniquement dont on est sûr;dès lors même en ayant évacué le parti pris cela devient très compliqué.Une chose est sûre c'est que les Russes ne cherchent pas à prendre les villes,trop coûteuses en hommes et matériel ,ils se souviennent de Stalingrad,alors qu'il suffit d'attendre qu'elles tombent seules comme des fruits mûrs par ailleurs cela n'est pas leur ojectif mais là intervient le parti pris donc je n'irais pas plus loin.Espèrons seulement que les combats finissent faute de munitions qui sont envoyées par les Us et ne changerons en rien la donne en final sauf à faire tuer inutilement les Ukrainiens
SupprimerDonc au fond, "objectivement" vous dites que les Ukrainiens auraient dû laisser passer les chars russes sans réagir, en restant en quelque sorte prostrés lors de l'agression traumatisante, que leur avenir est ineluctable et qu'il est inutile d'agir. Tout l'inverse du 6C, non ?
SupprimerJ'ignore quand monsieur Goya a pris sa retraite mais cette méthode 6C existe depuis fort longtemps. Je suis étonné qu'il semble découvrir ce protocole. Les ONG, secouristes et humanitaires l'utilisent depuis 10 ou 15 ans lors de catastrophes naturelles, industrielles ou attentats.
RépondreSupprimerPar ailleurs, même si l'armée française n'a plus l'expérience d'engagements à haute intensité depuis la guerre d'Indochine, elle est à même de développer ses propres protocoles de prise en charge des PTSD en coopération avec le ministère de l'intérieur, la sécurité civile et les humanitaires.
L'important dans cette affaire n'est pas que la méthode soit ancienne ou pas, qu'elle soit largement utilisée, par qui et pour quoi, l'important est que nous soyons informés sur son existence, son efficacité, sa définition et son emploi dans l'exemple précis de l'Ukraine. Et là, je remercie M. Goya de nous l'avoir signalé et à anonyme sous Janus de nous avoir indiqué une vidéo qui les précise. Je crois savoir que l'armée française n'est pas en reste quand au traitement psychologique des traumatisés par faits de guerre, elle a même été, comme première concernée, un précurseur.
SupprimerJe te rejoins totalement quand au regret de ne pas avoir connu cette méthode lorsque "nous y étions". Bravo à ce journaliste et à la grandeur d'âme dont il fait preuve.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerDes nouvelles analyses sur la situation en Ukraine, mon Colonel?
RépondreSupprimerMeilleures salutations.
Il y a la Méthode TRE pour se remettre d'un stress extrême, c'est pas loin de Noguchi, Itsuo Tsuda et animal humain qui prend tout de revers. Vaste question. https://www.youtube.com/watch?v=J6sQR22eV2U
RépondreSupprimerSinon il existe la version américaine diffusé en france ici par une association www.icover.fr cela a l'air pragmatique et j'ai échangé avec leur équipe qui est constitué que de corps d'état opérationnel, intéressant
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