Tuer n’est normalement jamais une fin en soi dans
une guerre, sauf s’il s’agit d’une lutte à mort, cas assez rare, ou parce qu’on ne sait pas quoi faire d’autres,
cas plus fréquent. De la tentative de « saigner à blanc » l’armée
française à Verdun à la stratégie de « tuer plus de Taliban que les madrasas
n’en fabriquent » (Donald Rumsfeld) en passant par le body count ou le programme Phoenix au Vietnam, les campagnes de tueries
de masse n’ont guère suffi à emporter la victoire, la vraie, pas le succès
tactique.
Les guerres sont essentiellement des campagnes
psychologiques utilisant des moyens violents pour imposer une volonté. Infliger
des pertes à l’adversaire est évidemment utile mais uniquement
lorsque cela contribue à en effrayer encore plus, à affaiblir, voire annihiler
les capacités d’action et induire l’idée de la défaite inéluctable. On peut
espérer alors une reddition ou au moins une négociation favorable. Dans les guerres
clausewitziennes, on ne cherche pas
à décapiter l’adversaire, sinon il n’y a plus personne avec qui faire la paix
et qui pourra imposer l’acceptation de la défaite à son propre peuple.
Si on cherche absolument à détruire l’ennemi, ce
qui est le cas notamment dans la culture stratégique américaine, on ne s’intéresse pas au
dialogue. La tête de l’ennemi, son haut-commandement, devient dès lors une cible comme
les autres. Elle est même une cible mieux que les autres puisqu’on peut espérer
obtenir un effondrement général de son élimination.
Le problème lorsqu’on coupe des têtes est qu’on
ne peut plus parler avec et dans ce cas-là il est toujours difficile d’obtenir
une soumission. Lorsque Saddam Hussein, que l’on a cherché à tuer plusieurs
fois, est obligé de s’enfuir en avril 2003 et son régime détruit, aucun traité
de paix n’est signé. C’est le discours de victoire du Président Bush "Mission accomplie" sur le porte-avions Abraham
Lincoln, le 1er mai 2003, qui office de traité de paix unilatéral. En réalité,
en l’absence de paix acceptée par une partie des Irakiens, c’est une nouvelle
guerre qui a alors déjà commencé et la capture de Saddam Hussein en décembre
2003 n’y change pas grande chose. Bien sûr, comme dans les cas d’Adolf Hitler
ou du colonel Kadhafi, lorsque le dictateur préfère mourir qu’accepter la paix,
il est difficile de faire autrement mais là aussi il est nécessaire d’anticiper
et de gérer le vide politique créé par leur fin. Dans le cas de l’Allemagne
ou du Japon en 1945, la capitulation officielle qui a précédé de peu la disparition des régimes et la puissance militaire écrasante des Alliés ont facilité la
transition ; dans celui de l’Afghanistan et surtout celui de l’Irak, la
faiblesse des moyens et surtout l’incohérence de la gestion par le département
d’Etat américain ont largement gâché les chances de succès. En Libye, cela n’a
même pas été essayé.
La recherche de l’élimination des leaders est
encore plus tentante lorsqu’il s’agit de combattre des organisations armées puisqu'on refuse généralement à celle-ci, au moins initialement, le statut d’interlocuteur. Ce refus classe donc
immédiatement les groupes dans l’autre statut possible, celui de criminel, et
avec les criminels on ne négocie pas, on les neutralise. Cela peut prendre des années mais normalement les moyens, éventuellement renforcés militairement, de police ou des services, si on agit à l’extérieur, suffisent à réduire ces petits groupes, sans ancrage populaire et centré autour d’un leader. L’élimination de Jonas Savimbi par l’armée angolaise en 2002 a engendré
la disparation de l’UNITA devenue pur groupe de prédation coupé de la population.
Il est probable qu’il en sera de même pour l’Armée de libération du Seigneur lorsque
Joseph Kony sera arrêté ou tué.
Les choses deviennent beaucoup plus compliquées dès
lors que les groupes que l’on affronte disposent d’une assise populaire et
donc d’une facilité de renouvellement. Le statut de guerre peut difficilement être évité mais encore faut-il l’admettre clairement, le légitimer et définir précisément la zone où s'applique le droit de la guerre.
Plusieurs problèmes se posent à la force
de contre-guérilla qui est alors essentiellement militaire. Les adversaires sont souvent imbriqués au milieu de la population, les
combats sont multiples et souvent de très petites ampleur. La lutte contre la
force prend l’aspect d’une campagne systémique, globale, sans grande victoire,
sans mouvement de ligne de front, sans drapeau. Les indicateurs de victoire
sont plus flous et souvent chiffrés. Il faut présenter des bilans, avec cet
inconvénient que ceux qui collectent les données sont aussi jugés sur ces mêmes
données, ce qui induit de nombreux effets pervers (focalisation sur les
indicateurs au dépend du reste, faux comptes rendus, etc.). Ces données de
pertes sont le résultat d’attaques mais aussi de traques, baptisées Kill or capture par les Américains. C’est
ingrat et plein d’embuches, entre erreurs tragiques, dégâts collatéraux et manipulations (la
dénonciation reste une bonne manière de se débarrasser d’un ennemi personnel) qui peuvent rendre la chose contre-productive. On peut arriver par maladresse à créer plus d'ennemis que l'on en élimine.
De temps en temps, on tombe sur une cible importante, de celles qui sont dans
les listes de recherche « morts ou vifs ». Présenter de belles têtes peut alors constituer un substitut à une
bataille victorieuse. Comme dans l’Illiade, à côté des masses de guerriers, ce
sont les « nobles » qui seuls ont un nom et comptent. Pour autant, ce
n’est pas forcément efficace.
Les Américains ont une vieille tradition de chasse
à l’homme depuis Geronimo en 1885 jusqu’à Ben Laden (le nom de code de
l’opération était d’ailleurs « Geronimo ») en passant par Pancho Villa ou le
général Aïded en Somalie. Cela n’a pas toujours été heureux. La mort d’Oussama
Ben Laden à Abbottabad, en mai 2011 a porté un coup sévère à Al-Qaïda. Le
processus de succession qui a suivi a été assez tendu et a contribué à l’absence d’Al-Qaïda dans le Printemps arabe. Le nouveau leader, Ayman
al-Zawahiri, ne possède incontestablement pas le même charisme que son
prédécesseur. Pour autant, même contestée et en perte de vitesse, même avoir
perdu peut-être la moitié de ses cadres supérieurs depuis 2001 (dont 10 fois
semble-t-il leur « numéro 3 ») l'organisation est toujours là. Avant cela,
en juin 2006, la mort d’Abou Moussab al-Zarkaoui, leader d’Al-Qaïda en Irak, avait
été présentée par le Président des Etats-Unis en personne comme une grande
victoire dans la « guerre contre le terrorisme » (sic). Quelques mois
plus tard, et alors que l’Etat islamique en Irak s’est constitué sans Zarkaoui,
les Etats-Unis étaient incapables de sécuriser Bagdad, leur plus grand échec
dans cette guerre, et envisageaient sérieusement un repli général piteux. Pire,
on peut même se demander si cette élimination (on est là dans le cadre d’une
guerre, il ne s’agit donc pas d’un assassinat) n’a pas été contre-productive, la
politique et l’intransigeance de Zarkaoui ayant fini par pousser les mouvements
nationalistes sunnites irakiens à préférer l’alliance américaine à celle de l’EII.
Il est parfois plus utile de maintenir un incompétent que de laisser la chance à un plus brillant stratège. Les Israéliens doivent avoir souvent regretté la mort de Sayed Abbas al-Moussaoui en 1992 et son remplacement par Hassan Nasrallah. L’expansion, et la violence, de Boko Haram ont également commencé après la mort de son premier leader, Mohamed Yusuf, tué par l’armée nigériane en 2009. Bien sûr, on peut avoir aussi l’effet inverse et une diminution des compétences. Dans tous les cas, plus l’organisation est centralisée et plus l’effet, positif ou non, sera sensible. Dans une organisation riche en hommes et plutôt décentralisée comme l’Etat islamique, l’élimination de cadres supérieurs de l’organisation comme Abou Mohammed al-Adnani et dix autres avant lui depuis le début de l’année, ne constitue pas un élément décisif puisque les éliminés sont remplacés assez rapidement.
Il est parfois plus utile de maintenir un incompétent que de laisser la chance à un plus brillant stratège. Les Israéliens doivent avoir souvent regretté la mort de Sayed Abbas al-Moussaoui en 1992 et son remplacement par Hassan Nasrallah. L’expansion, et la violence, de Boko Haram ont également commencé après la mort de son premier leader, Mohamed Yusuf, tué par l’armée nigériane en 2009. Bien sûr, on peut avoir aussi l’effet inverse et une diminution des compétences. Dans tous les cas, plus l’organisation est centralisée et plus l’effet, positif ou non, sera sensible. Dans une organisation riche en hommes et plutôt décentralisée comme l’Etat islamique, l’élimination de cadres supérieurs de l’organisation comme Abou Mohammed al-Adnani et dix autres avant lui depuis le début de l’année, ne constitue pas un élément décisif puisque les éliminés sont remplacés assez rapidement.
Ces campagnes de traques et de frappes, par n’importe
quel moyen (il faut rappeler au passage que cela ne se limite pas aux drones,
quasi-fétichés), peuvent être efficaces mais pas seules. Comme la campagne de
bombardement stratégique de la Seconde Guerre mondiale, cela produit des effets
puissants (pression et entrave au commandement, suspicion, déstabilisation momentanée,
nécessité de disposer d’un réservoir de cadres compétents de remplacement,
etc.) qui ont surtout pour effet de faciliter l’action d’autres modes
opératoires. En 2007, le général Petraeus a multiplié les traques mais il a
fait cela en conjonction avec une occupation des rues de Bagdad avec les forces
irakiennes, une alliance avec les anciens ennemis sunnites, une politique des
prisons, le soutien à l’armée irakienne, etc. La dernière bataille américaine
en Irak a eu lieu de mars à mai 2008 autour du quartier chiite de Sadr-City. C’était
la troisième guerre contre l’armée du Mahdi depuis 2004 et elle s’est terminée,
comme les précédentes, par une négociation avec son leader, Moqtada al-Sadr,
que les Américains n’ont jamais réussi à éliminer et c’est peut-être tant mieux
pour eux.
Il ne faut pas oublier enfin que si les hommes tués
sont vite remplacés, c’est qu’il y a des volontaires pour prendre des risques
énormes et donc aussi de bonnes raisons de le faire. On s’aperçoit alors qu’il
est finalement beaucoup plus complexe d’empêcher des hommes de se porter
volontaire que de les tuer sur le front. La stratégie de frappe et de traque,
que nous, Français, pratiquons au Sahel, où nous tuons et
capturons un homme tous les deux jours, est finalement une stratégie « facile ».
Elle donne quelques résultats à court terme, elle dispense aussi de se doter de
moyens plus importants et plus décisifs mais forcément plus coûteux. Elle constitue
un appauvrissement de la réflexion stratégique. Quand dans l’atelier,
il n’y a plus que des marteaux, on ne s’occupe plus que des clous, avec cette
particularité que les clous réapparaissent. En l’absence de stratégie
(et de moyens, mais cela va ensemble) nous sommes condamnés à frapper
éternellement.
Vous l'évoquez, l'une des conséquences est cette culture du chiffre qui envahie l'institution militaire comme elle a envahie d'autre institution (la sécurité publique notamment) : On aligne les chiffres de frappes. 60 frappes cet été nous dis-t-on. Sur quoi ? des toyotas ? des bâtiments ? pourquoi faire ? S'il y a plus d'attentats, on frappe plus pour faire croire qu'on fait plus. ça fait de jolie courbe de progression pour les powerpoints de briefing. C'est le syndrome shadok de la guerre moderne...
RépondreSupprimerMon colonel,
RépondreSupprimerj'ai bien peur de ne pas être d'accord avec vous en ce qui concerne la paix avec l'Allemagne nazie. Sauf erreur de ma part, la disparition du chancelier Hitler n'a pas empêché la conclusion d'un accord entre les Alliés et le Gouvernement allemand légitime, dirigé - selon le droit allemand alors en vigueur - par l'amiral Karl Doenitz. Ses représentants ont accepté la capitulation sans condition des forces allemandes le 7 mai 1945 à Reims puis de nouveau le 8 mai 1945 à Berlin. L'Etat allemand a ensuite disparu en tant que puissance souveraine ce qui régla la question d'un traité de paix.
Mes respects,
S.M. (R) J. LEMAIRE
L'Allemagne disparaît en tant que puissance souveraine, c'est bien de cela dont il s'agit. Je précise mon propos.
SupprimerFaire des analyses avec des constats, certes c'est intéressant, mais au final quelle(s) solution(s) proposez-vous ?
RépondreSupprimerMon colonel,
RépondreSupprimerpeut-on lier votre article à l'idée de la "bataille décisive" contre une Guérilla.
Celle qui est censée saigner l'adversaire et éliminer ses cadres, lors d'un affontrement, qui doit se rapprocher le plus possible de la guerre classique interétatique?
Le résultat espéré étant un affaiblissement de l'organisation que l'on a en face, pour lui montrer qu'elle n'à aucune chance de l'emporter militairement et donc doit négocier ou se débander.
Je pense au batailles de Falloujah à l'automne 2004 ou du Massif des Ifoghas en Mars 2013.
Dans le cadre de cette dernière, l'alliance Jihadiste (Ansar Din, Mujao, Aqmi) a perdu sa capacité à "tenir le terrain" et donc de contrôler réellement un bout du territoire Malien.
Cette idée de "bataille décisive" s'avérant au finale être une chimère.
Jdc
Meilleures salutations et Merci pour votre exposé.
La bataille décisive en terme de contre guerrila est une chimère car il faut "convertir" les populations locales aux idées défendu par les militaire
Supprimerqu'aurait du faire les États-Unis après le 11 septembre 2001? ces attentats ont provoqué 3000 décès. n'auraient-ils pas dû répliquer comme nous le faisons maintenant? quelle est la bonne réponse contre le terrorisme puisque tuer un leader provoque son remplacement et galvanise les troupes et la population.
RépondreSupprimerSans en faire l’alpha et l’oméga de la politique extérieure d’états possédant de solides BITD, il est évident que les industriels s’accommoderont finalement assez bien de devoir fournir armes et systèmes pour frapper éternellement. Tuer c’est également vendre.
RépondreSupprimerLa chose pourrait paraitre anecdotique si le pouvoir politique était totalement indépendant du pouvoir économique. Pour prendre l’exemple des seuls États-Unis, première puissance militaire mondiale, les allers-retours entre l’administration et l’industrie (et pas seulement celle de l’armement), sont monnaie courante et portent le nom le revolving door. Dans la même optique de lobbying, on songera aux nombreux officiers généraux qui sont recrutés à prix d’or après leur carrière militaire, par les industriels.
Des lobbys qui ont leurs propres objectifs, et qui s’ils ne dirigent pas l’action des gouvernements, sont tout de même en mesure par leur puissance de l’influencer. Assez évidente à voir dans les programmes d’achat où les armées peuvent se faire imposer des matériels moins performants mais produits localement, cette influence est beaucoup plus délicate à évaluer en ce qui concerne les conflits extérieurs. Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’existe pas, et des deux côtés de l’atlantique. Un facteur à prendre en compte dans toute analyse me semble-t-il.
Marteau et clous.
RépondreSupprimerVieux jeu de société d'origine Allemande dans lequel le gagnant sera celui qui parviendra en premier à enfoncer totalement un long clou dans un billot de bois, et ce sans le tordre, bien évidemment, ce qui impose de savoir doser la force et la précision.
Le perdant paie une tournée générale.
Plus on gagne, plus on boit gratis, plus le moral du "vainqueur" remonte.
En revanche, à ma connaissance, nul n'est jamais parvenu à fendre un billot de bois par ce procédé.
Qui plus est, les gagnants ont pratiquement toujours mal à la tête le lendemain.
Ce n'est qu'une image. Mais elle reste assez bonne.
Nous réalisons de beaux bilans, nous gagnons souvent tactiquement, mais l'effet stratégique majeur (fendre DAESH / ISIS etc... en deux) n'est pas atteint. Et à chaque réveil le lendemain, ça fait mal.
Deux grands gagnants connus (entre autres)à ce jeu:
- Les marchands de clous (GBU 12, GBU 15, GBU 28...) et de marteaux.
- Le gérant du bar (dit aussi "le maître-tailleur").
Ajoutons qu'il viendra le jour où il y aura tant de clous dans le billot qu'il faudra prendre des tenailles et passer un temps infini à les retirer. Ce qui se nomme de la "dépollution"; même si elle est sous-traitée à des sociétés civiles spécialisées.
Et pendant ce temps les arbres poussent... pour fournir de nouveaux billots de bois.
Ce n'est, bien entendu, qu'une image.
Toute ressemblance avec des campagnes aériennes de bombardement outre-mer en réponse à des actes terroristes en métropole serait purement fortuite.
La minute du bédéphile par Marc (Prénom) Pierre (Nom)
RépondreSupprimerTorpedo ou Torpedo 36 est une série espagnole de bande dessinée créée en 1982. Enrique Sanchez Abuli en a écrit les scénarii, tandis que se sont succédé au dessin Alex Toth pour le tome 1 et Jordi Bernet pour les tomes 2 à 15. Les planches de cette série noire, originellement en noir et blanc, puis colorisées, illustrent des histoires courtes. La mise en couleurs a été assurée par Evelyne Tran-Lê pour les tomes 4 à 10, puis Marta Cardona pour les tomes 11 à 13. La série met en scène le mafioso Lucas Torelli, alias Torpedo, et son acolyte Rascal, dans les bas-fonds new yorkais des années 1930. Notre homme loue sa gâchette à qui veut éliminer un rival, une femme gênante ou un voisin trop curieux. Il ignore la pitié. Seul l'argent peut adoucir ses mœurs, quand il coule à flots. Cet immigré sicilien inspire le respect, car son maniement du revolver est aussi aisé que son sens de la répartie. Les femmes l'adorent et ses rivaux le craignent. Tueur, violeur, raciste, contrebandier ... Torpedo est l'archétype du parfait salaud. Avec son complice Rascal, ils sont en quelque sorte Don Quichotte et Sancho Pança ayant basculé du côté obscur de la force au début du XXe siècle. L'humour résolument noir de la série apporte paradoxalement une touche de légèreté pour en faciliter la lecture. Les femmes, parfois dénudées, sont divinement croquées sous la patte de Jordi Bernet. Les contrats se succèdent à vive allure, entrecoupés à l'occasion par des souvenirs de jeunesse cruels. Né innocent, Lucas ne pouvait-il devenir quelqu'un d'autre que celui qu'il est devenu ? Rascal, son faire-valoir, vient pour égayer son existence et passer ses nerfs.
Tuer c'est vivre est le Tome 1 de la bande dessinée Torpedo paru en janvier 1983. Son pitch est le suivant : Torpedo, règle toujours ses comptes, par principe. Il rembourse ses dettes à coups de Colt 45 ou de batte de base-ball. Hommes, femmes et enfants font partie de la liste de ses victimes. Torpedo y acquiert d'emblée la stature d'un Scarface de la BD.
La série Torpedo, dont l'intégrale de 640 pages a été publiée en 2007 en noir et blanc dans la collection Turbulences aux éditions Vents d'Ouest, nous plonge dans l'univers haut en couleur du crime organisé des années 1930 aux Etats-Unis. Elle a notamment reçu l'Alfred du meilleur album étranger traduit en français au Festival d'Angoulême en 1986.
Bonne semaine à tous
Mon colonel,
RépondreSupprimerLes deux faces de la doctrine américaine que vous décrivez, destruction de l'ennemi et inversement la chasse à l'homme (assassinat théoriquement ciblé), ne serait elle pas en cours de devenir progressivement la doctrine de l'armée française ? Plus précisément sa composante chasse à l'homme du fait de nos moyens militaires contraint, mais je me demande si notre réintégration au sein de l'OTAN - au sein duquel les doctrines US priment - ne ne conduit pas à nous aligner sur ces dernières ?
Nos opérations contre les islamistes au Mali et dans la bande sahélienne, sont de fait ainsi que vous le mentionner bien souvent des chasses à l'homme. On gagne certes ainsi des petite "batailles" successives, mais quand à arriver une victoire globale sur l'ennemi - au sens ou l'entendait Clausewitz - c'est loin d'être gagner ! Certes nous sommes dans une "petite guerre" et de plus dite asymétrique, mais par absence de réflexion stratégique et surtout d'analyse politique des spécificités politiques de cette région : serions nous pas en train de refaire peu ou prou certaines erreurs de la guerre d'Algérie ?
Article intéressant et documenté, comme toujours. "Les guerres sont essentiellement des campagnes psychologiques utilisant des moyens violents pour imposer une volonté" Pas forcément. Vous semblez ne considérer la guerre que dans une perspective clausewitzienne, qui laisse de côté le fait qu'on peut tout-à-fait faire la guerre dans le but pur et simple d'exterminer l'ennemi, et que ce but n'est pas moins "légitime" qu'un autre. Si vous ne le connaissez pas déjà, je me permets de porter à votre attention le livre d'Éric Werner "De l'extermination", très éclairant sur le sujet.
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