Billet du 10/09/2013 réactualisé le 04/10/2014
Il est
singulier de constater que ceux qui réclamaient une riposte
immédiate et foudroyante en Syrie en 2013 et qui sont aujourd'hui sur le devant de la scène pour demander la destruction de Daesh sont les mêmes qui militaient vingt ans plus
tôt pour toucher les « dividendes de la paix ». Le personnel
politique français ne se renouvelant que très lentement, il peut arriver ainsi
que l’on en vienne à être rattrapé par les effets à long terme des causes que l’on a
défendu en son temps.
Le fait est que sans cet empressement à baisser la garde à la fin de la guerre froide et en considérant que l’on ait maintenu le même effort de défense qu’à l’époque, on aurait investi un ordre de grandeur de 200 milliards d’euros (de 2014) supplémentaires dans notre outil de défense, dont environ 80 milliards en investissements industriels et technologiques. Le budget s’élèverait aujourd’hui à environ 56 milliards d’euros au lieu de 31,4 et si les contribuables français faisaient le même effort que les contribuables américains ce budget avoisinerait même les 80 milliards d’euros. Nous serions déjà plus puissants militairement que la Russie. Notons qu'alors que le budget de la défense diminuait légèrement en valeur absolu, les autres dépenses de l'Etat s'accroissaient d'environ 80 %.
Cet effort maintenu aurait eu évidemment un impact économique. Une somme de 200 milliards d’euros représente environ 10 % du déficit public actuel. En fait, ces 200 milliards et surtout les 80 milliards d’achats industriels auraient occasionné aussi un accroissement de richesses, consolidé notre industrie et à l’instar des Etats-Unis largement stimulé une recherche-développement irriguant l’ensemble du tissu économique. Plus de 200 000 emplois dans les armées et l’industrie de défense (dont on rappellera qu’elle est peu délocalisable) auraient été maintenus. Ces emplois se seraient même sans doute accrus.
L’exemple américain est également là pour démonter qu’on exporte beaucoup plus facilement lorsque la puissance militaire permet de créer des alliances. Au bilan, les retombées fiscales directes de l’industrie de défense et indirectes partout ailleurs dans l’économie aurait largement réduit ce coût bien en dessous des 10 %. Il n'est pas impossible même que l'exercice ait été bénéficiaire pour le budget de l'Etat. Cela avait réussi à l'économie de l'Allemagne nazie (à nos dépens), au 3e New deal de Roosevelt (à notre profit indirect, surtout à partir de 1942), à l'économie américaine des années 1980 et sans doute aussi des années 2000 avant l'engagement en Irak, cela profite actuellement à l'industrie russe mais pas à nous.
En interne au ministère de la défense, on aurait aussi évité toutes ces mesures d’économie à court terme qui finissent par devenir coûteuses à long terme et provoquer une forme lente d’implosion : report et réduction de commandes qui aboutissent parfois au bout du compte à avoir moins d’équipements que prévu mais pour un total plus cher (frégate FREMM ou véhicule VBCI), maintien en condition d’équipements anciens maintenus plus longtemps que prévu, regroupement des véhicules terrestres en parcs aboutissant au désintérêt des utilisateurs occasionnels et donc à une casse et des accidents accrus, mise en place d’un soutien de type « Second Empire » avec les mêmes résultats qu’à l’époque, etc. Nous sommes, depuis plusieurs années déjà, dans une situation où les capacités se réduisent beaucoup plus vite que le budget.
Surtout, ce financement aurait permis d’absorber largement tous les grands programmes de recapitalisation des années 1980 en les adaptant évidemment au contexte actuel. Nous aurions peut-être déjà deux porte-avions et de nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque, l’avion Rafale équiperait presque complètement nos escadrons, nous aurions sans doute renouvelé notre flotte de ravitailleurs en vol et de transport, nos troupes au sol, enfin, ne pourraient plus être confondues avec celles de l’opération Daguet en 1991. Avec un système félin plus avancé et nos engins Scorpion, notre infanterie, pour ne citer qu’elle, serait la mieux équipée du monde. Nous aurions enfin eu suffisamment de moyens pour explorer les voies nouvelles comme les drones, la robotique ou le cyber et y être en pointe (avec encore les fois de nombreuses retombées industrielles) plutôt qu’à la traîne. Non seulement nos équipements seraient plus modernes mais ils seraient d’autant plus nombreux que la disponibilité technique serait sans doute plus élevée. Surtout, il n'aurait pas été nécessaire de réduire nos effectifs de 80 000 hommes et femmes en dix ans. On aurait peut-être même pu les accroître. Avec les emplois industriels déjà évoqués, c'est peut-être 400 000 postes de travail de plus qui existeraient aujourd'hui.
Le plus important est que politiquement nous disposerions d’un outil de projection de forces puissant, second seulement de celui des Etats-Unis et sans leurs contraintes institutionnelles. Nous ne serions pas obsédés par l’idée de « peser dans une coalition » puisque nous n’aurions pas besoin de coalition. Nous ne serions pas condamnés à mener des guerres minuscules. Nous serions capables de vaincre des adversaires bien supérieurs en volume et en puissance aux 3 000 combattants que nous avons affrontés au Mali, nous aurions pu (avec moins d'intrusion politique) mieux assurer notre mission en Kapisa-Surobi, nous serions intervenus seuls en Libye s’il avait fallu (et non simplement représenter 20 % des frappes), nous aurions pu porter nous-mêmes nos troupes au Mali, nous aurions été capables si nous l'avions voulu de lancer une campagne de frappes sur la Syrie sans avoir à attendre une décision américaine, nous aurions été capables d'envoyer les effectifs suffisant en Centrafrique pour y assurer une vraie mission de stabilisation, nous ne représenterions pas enfin 3 % des frappes contre l'Etat islamique après avoir tant occupé l'espace diplomatique. Bref, nous serions encore une puissance indépendante et respectée, la 3e au lieu de la 8e en termes de budget de défense, pour un effort finalement modeste voire même profitable économiquement.
Au lieu de cela, on préfère encore réduire les moyens de notre outil militaire, en réduisant ouvertement le budget de défense ou, plus discrètement, en mentant sur des recettes exceptionnelles qui ne viendront jamais. On sous-budgétise le coût anticipé des opérations extérieures et on prend ensuite une partie de la différence dans les investissements des armées. On aboutit ainsi à ce paradoxe que chaque opération, même réussie, réduit nos capacités et qu'à force de victoires, on tende à disparaître. Pour un coût équivalent à cette ponction, on préfère supprimer le jour de carence des fonctionnaires.
Il est temps de savoir si nous voulons toujours être une puissance. Si tel est le cas, il n'y a pas d'autre solution que de revenir sur la spirale de destruction des outils qui permettent de l'être. Dans le cas contraire, autant supprimer tout de suite notre armée avant que tout cela ne devienne définitivement ridicule.
Le fait est que sans cet empressement à baisser la garde à la fin de la guerre froide et en considérant que l’on ait maintenu le même effort de défense qu’à l’époque, on aurait investi un ordre de grandeur de 200 milliards d’euros (de 2014) supplémentaires dans notre outil de défense, dont environ 80 milliards en investissements industriels et technologiques. Le budget s’élèverait aujourd’hui à environ 56 milliards d’euros au lieu de 31,4 et si les contribuables français faisaient le même effort que les contribuables américains ce budget avoisinerait même les 80 milliards d’euros. Nous serions déjà plus puissants militairement que la Russie. Notons qu'alors que le budget de la défense diminuait légèrement en valeur absolu, les autres dépenses de l'Etat s'accroissaient d'environ 80 %.
Cet effort maintenu aurait eu évidemment un impact économique. Une somme de 200 milliards d’euros représente environ 10 % du déficit public actuel. En fait, ces 200 milliards et surtout les 80 milliards d’achats industriels auraient occasionné aussi un accroissement de richesses, consolidé notre industrie et à l’instar des Etats-Unis largement stimulé une recherche-développement irriguant l’ensemble du tissu économique. Plus de 200 000 emplois dans les armées et l’industrie de défense (dont on rappellera qu’elle est peu délocalisable) auraient été maintenus. Ces emplois se seraient même sans doute accrus.
L’exemple américain est également là pour démonter qu’on exporte beaucoup plus facilement lorsque la puissance militaire permet de créer des alliances. Au bilan, les retombées fiscales directes de l’industrie de défense et indirectes partout ailleurs dans l’économie aurait largement réduit ce coût bien en dessous des 10 %. Il n'est pas impossible même que l'exercice ait été bénéficiaire pour le budget de l'Etat. Cela avait réussi à l'économie de l'Allemagne nazie (à nos dépens), au 3e New deal de Roosevelt (à notre profit indirect, surtout à partir de 1942), à l'économie américaine des années 1980 et sans doute aussi des années 2000 avant l'engagement en Irak, cela profite actuellement à l'industrie russe mais pas à nous.
En interne au ministère de la défense, on aurait aussi évité toutes ces mesures d’économie à court terme qui finissent par devenir coûteuses à long terme et provoquer une forme lente d’implosion : report et réduction de commandes qui aboutissent parfois au bout du compte à avoir moins d’équipements que prévu mais pour un total plus cher (frégate FREMM ou véhicule VBCI), maintien en condition d’équipements anciens maintenus plus longtemps que prévu, regroupement des véhicules terrestres en parcs aboutissant au désintérêt des utilisateurs occasionnels et donc à une casse et des accidents accrus, mise en place d’un soutien de type « Second Empire » avec les mêmes résultats qu’à l’époque, etc. Nous sommes, depuis plusieurs années déjà, dans une situation où les capacités se réduisent beaucoup plus vite que le budget.
Surtout, ce financement aurait permis d’absorber largement tous les grands programmes de recapitalisation des années 1980 en les adaptant évidemment au contexte actuel. Nous aurions peut-être déjà deux porte-avions et de nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque, l’avion Rafale équiperait presque complètement nos escadrons, nous aurions sans doute renouvelé notre flotte de ravitailleurs en vol et de transport, nos troupes au sol, enfin, ne pourraient plus être confondues avec celles de l’opération Daguet en 1991. Avec un système félin plus avancé et nos engins Scorpion, notre infanterie, pour ne citer qu’elle, serait la mieux équipée du monde. Nous aurions enfin eu suffisamment de moyens pour explorer les voies nouvelles comme les drones, la robotique ou le cyber et y être en pointe (avec encore les fois de nombreuses retombées industrielles) plutôt qu’à la traîne. Non seulement nos équipements seraient plus modernes mais ils seraient d’autant plus nombreux que la disponibilité technique serait sans doute plus élevée. Surtout, il n'aurait pas été nécessaire de réduire nos effectifs de 80 000 hommes et femmes en dix ans. On aurait peut-être même pu les accroître. Avec les emplois industriels déjà évoqués, c'est peut-être 400 000 postes de travail de plus qui existeraient aujourd'hui.
Le plus important est que politiquement nous disposerions d’un outil de projection de forces puissant, second seulement de celui des Etats-Unis et sans leurs contraintes institutionnelles. Nous ne serions pas obsédés par l’idée de « peser dans une coalition » puisque nous n’aurions pas besoin de coalition. Nous ne serions pas condamnés à mener des guerres minuscules. Nous serions capables de vaincre des adversaires bien supérieurs en volume et en puissance aux 3 000 combattants que nous avons affrontés au Mali, nous aurions pu (avec moins d'intrusion politique) mieux assurer notre mission en Kapisa-Surobi, nous serions intervenus seuls en Libye s’il avait fallu (et non simplement représenter 20 % des frappes), nous aurions pu porter nous-mêmes nos troupes au Mali, nous aurions été capables si nous l'avions voulu de lancer une campagne de frappes sur la Syrie sans avoir à attendre une décision américaine, nous aurions été capables d'envoyer les effectifs suffisant en Centrafrique pour y assurer une vraie mission de stabilisation, nous ne représenterions pas enfin 3 % des frappes contre l'Etat islamique après avoir tant occupé l'espace diplomatique. Bref, nous serions encore une puissance indépendante et respectée, la 3e au lieu de la 8e en termes de budget de défense, pour un effort finalement modeste voire même profitable économiquement.
Au lieu de cela, on préfère encore réduire les moyens de notre outil militaire, en réduisant ouvertement le budget de défense ou, plus discrètement, en mentant sur des recettes exceptionnelles qui ne viendront jamais. On sous-budgétise le coût anticipé des opérations extérieures et on prend ensuite une partie de la différence dans les investissements des armées. On aboutit ainsi à ce paradoxe que chaque opération, même réussie, réduit nos capacités et qu'à force de victoires, on tende à disparaître. Pour un coût équivalent à cette ponction, on préfère supprimer le jour de carence des fonctionnaires.
Il est temps de savoir si nous voulons toujours être une puissance. Si tel est le cas, il n'y a pas d'autre solution que de revenir sur la spirale de destruction des outils qui permettent de l'être. Dans le cas contraire, autant supprimer tout de suite notre armée avant que tout cela ne devienne définitivement ridicule.
"Nous aurions enfin eu suffisamment de moyens pour explorer les voies nouvelles comme les drones, la robotique ou le cyber et y être en pointe (avec encore les fois de nombreuses retombées industrielles) plutôt qu’à la traîne."
RépondreSupprimerOu bien la France aurait fait ses propres choix technologiques pour répondre à ses propres besoins. Comme elle l'a fait avec le Rafale plutôt qu'en construisant une copie du F-22 ou du F-35.
Pour le F35, les Américains sont parvenus à le vendre au grand désespoir de certains pays qui ont fait ce choix. Nous avons fiat le choix du Rafale mais avec un format qui s'est réduit année après année et un succès international inexistant......
SupprimerCes derniers jours, je vois tous les jours un navire omanais à quai, une très belle corvette de 2600 tonnes supérieurement armée que notre FREMM de 7000 tonnes.......... et qui a du couté moins chers. Nos navires ne disposent même pas de système de défense terminal de type phalanx ou goalkeeper, voire même un système RAM. Nous sommes un des rares pays européens à ne pas avoir ce genre de système d'arme à bord. faudrait il que nous nous prenions un missile anti navire pour comprendre que cette capacité nous manquait ? Les choix budgétaire que nous avons fait ont miné notre outil de défense.
Vous êtes un peu sévère, tout de même car il existe l'Aster 15 (version jeune couple sans appui-tête) ou l'Aster 30 (version familiale avec sièges rabattables).
SupprimerLa marine nationale en aligne royalement, comme il se doit, quatre systèmes, je crois (deux sur les Forbin, un sur la FREMM, un sur le CdG).
Avec ça, le monde peut trembler.
Dans la doctrine militaire française, les ennemis sont priés de ne pas tirer sur nos bateaux avec des missiles. C'est affreusement vulgaire et totalement déplacé. Surtout en cas de guerre.
Sinon, on prête au Crotale Marine et au Mistral des "capacités antimissile". En langage technique, cela signifie que ces systèmes en sont capables, mais qu'ils se retiennent.
C'est très "french touch": toute l'élégance est dans la retenue.
Ah oui, j'oubliais le canon de 100mm CADAM: très efficace contre un missile à condition qu'il ait le même profil de vol qu'un projectile lancé par une baliste romaine. Avec un peu de bol, il peut réaliser ce genre d'interception.
Non, clairement, la survie de nos navires en environnement de guerre dépend de leur équipement électronique et des leurres pyro-machin.
Si l'ennemi a le mauvais goût d'avoir des missiles de générations récentes, qui résistent au brouillage, voire se verrouillent dessus, on est mal car, comme vous le dites, en fait, y a pas de défense terminale: soit l'Aster fait son boulot, soit il ne le fait pas.
Il y a deux idées là dedans:
L'idée n°1, qui n'est pas idiote d'ailleurs, consiste à intercepter le missile le plus loin possible du navire. L'autre idée, la n°2, pas idiote non plus, consiste à accepter l'éventualité d'avoir à intercepter un missile très près, au cas où la n°1 marche pas.
Dans la doctrine militaire française, ces deux idées sont exclusives l'une de l'autre. On a choisi la n°1, mais du coup la n°2 est exclue. Notez que d'autres marines ont fait le choix inverse: elles appliquent la n°2, mais excluent la n°1. Comme quoi c'est pas qu'une question de nationalité.
C'est bizarre les militaires, je trouve. Mais je crois que ça s'explique pour des raisons de coût. Les militaires se sont dit "on va faire un arbitrage". En France, comme ils ne pouvaient pas se payer à la fois un système n°1 et un système n°2, ils ont sans doute dû se dire que le N°1 était mieux (interception au plus loin, donc). Ailleurs, ils se sont dit "non, non, le n°2, c'est mieux" (interception au plus près).
Ca dépend des cultures et des budgets, sans doute.
En ce qui concerne la Syrie et ses atterrages, sujet du moment, Israel a eu la gentillesse de faire le ménage et de nous débarrasser des Yakhont en juillet dernier (enfin on espère).
Il resterait des C 802. Normalement, cette menace se gère dans le cadre de N°1. Donc les C 802 sont priés de se laisser intercepter par l'Aster à l’intérieur de la zone des 20 nautiques.
S'ils passent le filtre, il reste le brouillage et le leurrage et s'ils passent ça aussi, ben c'est l'impact.
Même à ce moment là, faut pas désespérer parce qu'après l'impact, il se passe des choses intéressantes aussi. C'est la capacité du navire à encaisser les coups et y survivre. Mais ça c'est d'autres systèmes.
@Anonyme, le toulonnais à quai
SupprimerLongue de 99 mètres pour un déplacement de 1650 tonnes, l’Al Shamikh peut atteindre la vitesse de 25 nœuds et est armée par un équipage comprenant une centaine de marins. Dotées d’un système de combat Tacticos et d’un radar SMART-S fournis par Thales, elles sont conçues pour mettre en œuvre 8 missiles antinavire Exocet MM40 Block3 et 12 missiles surface-air à lancement vertical VL Mical, livrés par MBDA. Le reste de l’armement comprend une tourelle de 76mm (OTO-Melara) et deux canons télé-opérés de 30mm (MSI Defence Systems).
Les deux sisterships de ce bâtiment, l’Al Rahmani et l’Al Rasikh, ont été mis à flot par les chantiers britanniques en juillet 2010 et juillet 2011.
source Mer et Marine Jean-louis Venne
Je suis anonyme du 10 septembre à 11h40
SupprimerPour tschok, je suis marin, les capacités réelles de nos navires, je les connais très bien, mais je n'en dirai pas plus. Par contre je vous garanti que le premier navire français qui sera endommagé pour fait de guerre risque de provoquer un séisme politique et remettre les pendules à l'heure.
"Par contre je vous garanti que le premier navire français qui sera endommagé pour fait de guerre risque de provoquer un séisme politique et remettre les pendules à l'heure."
SupprimerCe serait dommage d'attendre d'en arriver là pour se sortir les doigts, non ?
L'argument selon lequel si on avait mis plus d'argent dans l'industrie et les achats de défense nous aurait doté de plus de matériels et plus d'options stratégiques est inattaquable. Mais bon c'est léger comme raisonnement (si ma tante en avait...).
RépondreSupprimerPouvions nous continuer l'effort de la guerre froide ? peut être mais effectivement sur le moment le législateur et le peuple derrière lui ne voyait pas trop pourquoi, vu mon age je suppose que je ne voyais pas pourquoi non plus à l'époque... On peut prendre une décision parfaitement logique qui posera problème des décades plus tard.
Je remarque que cette décision de prendre les dividendes de la paix devait être puissante puisque l'ensemble de l'OTAN hors USA l'a prise... La Grande-Bretagne et l'Allemagne pays similaire au notre ne sont pas en meilleurs état du point de vue des budgets militaires. Je ne parle pas des Pays bas dont on se demande s'ils vont encore avoir une armée dans 10 ans.
Maintenant est ce que les sommes qui n'ont plus alimenté l'armée et son industrie ont été bien utilisée ? je suppose que non au vu de la situation de notre pays mais là encore nous ne sommes pas les seuls.
"On est pas les seuls"... Et alors? lorsque la France agit comme un mouton de Panurge, elle est perdante à tous les coups! "Tout le monde le dit" n'est pas un argument, c'est au contraire, ou çà devrait l'être, un repoussoir.
SupprimerC'est lorsque la France agit seule, développe des idées originales, qu'elle marque des points, prend de l'avance, devient un phare pour le Monde. Mais pour cela, il nous faudrait des politiques un peu couillus! Si vous voyez ce que je veux dire.
A moins que vous n'aillez aucune ambition pour la France!
En quoi le fait de ne pas avoir besoin de coalition est-il enviable ? Napoléon s'y est perdu.
RépondreSupprimerIL n'y avait pas que des troupes Française qui se battaient dans la grande armée!
SupprimerLe lien sous-jacent de cet article avec l'actualité Syrienne nous oblige à nous demander effectivement ce que nous aurions pu faire dans la situation actuelle si nous avions conservé notre appareil militaire. Cette question est tout à fait légitime mais est-elle suffisante ?
RépondreSupprimerNe devrions nous pas plutôt nous demander si, avec ou sans coalition, un engagement en Syrie est souhaitable ? Si le gain Stratégique, diversification des approvisionnements énergétiques de l’Europe, justifie une intervention militaire en Syrie ?
Je pense que les origines de cette révolution ne prennent pas seulement source dans un désir de démocratie du peuple Syrien mais viennent aussi d’une influence étrangères, Qatar, Royaume Uni et Usa. J’ai pu lire dans différent journaux étranger (ex : Financial Times The Guardian), que ce sont ces pays qui ont aidé à la déstabilisation.
De plus la tuerie orchestrée par Assad en réponse à cette rébellion était prévisible, si l’on tient compte que certains pays influencés les évènements. Mettre ce type d’homme dos au mur n’était peut être pas la meilleur solution, quand on pense au nombre de personnes qui sont mortes.
Je n’exprime aucune opinion tranchée sur ce qui doit être fait car j’hésite beaucoup et j’aimerai bien connaitre l’opinion d’autres personnes à ce sujet.
Doit-on soutenir une action en vue de réduire notre indépendance vis-à-vis du Gaz russe, et ce malgré les morts, ou bien doit-on arrêter les frais envoyer l’ONU avec ou sans déposition d’Assad ?. Ou encore laisser le temps à Assad de reprendre les choses en main?
C’est mon premier commentaire sur ce Blog et je tiens à féliciter son propriétaire les différents articles sont très instructifs.
Vous rêvez éveillé ! L'uchronie ne marche pas sur vingt ans ni sur des montants aussi colossaux.
RépondreSupprimerAvez-vous vingt ans de retard dans tous les domaines ?
Donc Bruxelles impose le cadre idéologique dans lequel doivent se prendre nos décisions économiques et c’est de fait le Congrès US, qui décidera si notre pays doit intervenir ou non en Syrie…
RépondreSupprimerTombée à un tel niveau de dépendance, la France a-t-elle encore besoin d’une armée ?
Oui, pour cirer les pompes des Américains !
SupprimerCe n'est pas la première fois que la France et l'armée française sont dépendantes politiquement d'un autre pays : c'était déjà le cas avec le Royaume-Uni pendant les années trente. Il est vrai que ça s'est mal terminé...
RépondreSupprimerC'est amusant de vous lire :
RépondreSupprimerUn instant, j'ai cru relire un Post de mon Ami "Patriote Inquiet " !
Il était même moins ambitieux que vous : il ne remontait le plus souvent qu'à l'occasion loupée d'avoir débuté la RGPP quelles années plus tôt quan il en avait exposer l'idée à Bruno Tertrais.
Néanmoins, tout comme vous , il démontrait qu'on aurait pu avoir plus de matériel et être une vraie grande puissance :
Une de ses obsessions était la rupture de Suez où faute de statut de puissance nucléaire, il avait fallu repartir penaud quand la mi-temps fut sifflée ...
Son autre obsession était de diminuer le trop plein dans les services civils et de soutiens . Mais par contre , il avait chiffré le coût pour l'état d'avoir une défense produite par une BITD efficiente :
Il démontrait que cela revenait à zéro .
En plein débat sur le LB , j'ai donc posté toute cette demi station sur Secret Défense et l'ai même envoyé à un membre éminent du GICAT :
Il m'a gentiment répondu que tous ces calculs étaient debà effectués à leur niveau ... Mais que BERCY devenait fou furieux quand on leur opposait cet argument ...
Rien d'utopique
RépondreSupprimerVous avez ma parfaite considération de le souligner Mon Colonel, c'est aussi ce que je préconise depuis 20 ans ! Maintenant j'en suis rendu à plaider un petit minimum de 2% du PIB NET sanctuarisé par la Constitution hors pensions soit deux fois moins que les Etats Unis !
Car il faut bien analyser le problème en termes d'acquisition d'équipements depuis que l'Europe a ouvert le marché nous devons payer la TVA ! Car les annonces faites sont évidement à considérer TTC. Soit sur l'exemple de 20Mrds€ au titre 5 de l'équipement de nos forces 20% de ce montant de TVA retourne dans les caisses de Bercy. Un manque pour notre Armée de 4Mrds€, ce n'est pas rien !
Le problème est que nos politiques pour leur réélections sont prêts à toutes les âneries . Depuis la chute du mur de Berlin, comme si ce symbole était la référence absolue en matière de budget de la défense ! Tant et si bien que la très mauvaise habitude de taper dans son budget comme variable d'ajustement budgétaire des gouvernements incapables de les équilibrer est devenu la «normalité». La réalité est que notre mille feuille administratif et politique nous coûte 100milliards€ de plus que l'Allemagne qui est mieux gérée que la France ; c'est donc 100Mlrds€ que nos politiques devront structurellement supprimés ! Mais sont-ils prêts à supprimer leurs postes ? La réponse est connue ! Vous ferez le job avec 34000 hommes de moins...
Nous en arrivons à un point tel qu'il est impossible de renouveler nos matériels et nos armes dont les coûts de développement sont devenus excessifs (matières premières, reports des programmes, commandes aux compte gouttes, MCO exorbitant des anciens matériels obsolètes, etc...) font justement que l'augmenter. La loi de fabrication des grandes séries permettant d'abaisser les coûts de revient et d'être compétitif sur le marché export n'existe plus !
Alors-que nos ventes d'armements à l'export n'ont fait que chuter depuis, elles représentent encore un solde positif de 5,12Mrds€ mais je peux vous
annoncer : «hélas plus pour très longtemps».
Pour vous donner une idée sur un programme d'un missilier français : 200 millionns€ sur 350 ont été financé par le budget de la défense notamment pour la recherche et le
développement. Ce montant a généré 605 millions dont 331m€ à l'export. De les produire sur notre sol est encore mieux en termes d'emplois de fiscalités et de charges sociales ; et d'autant mieux quand l'on est l'actionnaire principal. J'affirme que: «De toutes ces capacités industrielles militaires de très haute criticité que pour un Euro investit dans cette industrie de notre assurance vie conventionnelle vous récupérerez 1,6€. Il est donc grand temps de faire le PAN II (le Brésil et l'Inde sont intéressés) ! CQFD. J'avais par ailleurs donné mon avis et quelques pistes pour construire un PANII en juillet 2012 dans un budget contraint. Certes l'indépendance de la France, de notre politique extérieure en a pris un sérieux coup. Une Armée française équipée à l'exemple de l'USMC aurait toute ma gratitude.
Sans retomber dans l'hégémonie de la super puissance, il y a un juste milieu à trouver. D'ailleurs le président, Dwight Eisenhover l'exprimait dans son discours de fin de mandat le 17 janvier 1961 en mettant le peuple américain en garde contre ce qu’il qualifiait de « complexe militaro-industriel : toutes ces entreprises d’armements ayant des intérêts dans le déploiement militaire exagéré, et faisant un lobbying intense auprès des membres du Congrès pour que les budgets de défenses et de dépenses militaires soient largement augmentés. La montée de ce complexe militaro-industriel pétrolier pouvait constituer une menace pour la démocratie». Le Peuple américain est devenu sensible à cet état de fait, crise oblige, qu'ils ne veulent plus être les gendarmes du monde.
l'Otan déficitaire de 10Mrds€, (donc dégraissée) devra se prendre en main.sans l'oncle Sam...
Bonjour.
RépondreSupprimerSi le Rafale avait été en service en 1996 comme initialement prévu, il aurait participé à plusieurs campagnes: l'exportation en aurait été facilité.
Retard sans doute dû à des reports financier de la part de l'état et qui a dû nous coûter beaucoup de pénalités.
Le lobbying français est moins efficace que nos " amis américains " .....
Cdt
LULU
Bonjour
RépondreSupprimerpour la corvette Al Shamick, le site mer et marine a commis une erreur. Le déplacement de cette corvette est bien de 2660 tonnes au lieu de 1650.
Excusez moi ,mais j'ai un gros doute sur votre raisonnement,et l'exemple us est plutôt mal choisi ,car ce pays joue hors catégorie depuis la fin de la deuxième guerre mondial (on réclamait déjà leur aide en Indochine il me semble ,entre autre pour du transport !!).De plus , eux aussi on réduit la part du pib consacré a leur défense a la fin de la guerre froide ,mais ils se sont enrichi un peu plus que nous , et pas juste grâce a la technologie mais aussi à un mode de vie et de fonctionnement de la société que nous n'avons pas vraiment et que nous savons critiquer de tout bord en fier gaulois que nous sommes .Je ne pense décidément pas ,que nous ayons plus de moyen que dans les années 80 ,nous étions déjà sous notre parapluie nucléaire .Il y a quand même eu de grossière erreur de planification ,comment pouvions nous imaginer produire 1400 chars Leclerc alors que l'on avait même pas 900 amx 30 face au pacte de Varsovie ( et dans des DB qui était critiquées a leur époque par la faiblesse de leur appui ),comment aurions nous pu avoir des rafales en 1996 alors que l'on a eu de la peine a acheter nos mirage 2000 ? Notre marine aurait elle pu reprendre les malouines en 82 ,logistiquement j'en doute .Seul notre armement nucléaire est a niveau et c'est vrai qu'on lui doit un peu arianne ,de plus quoiqu'on en dise il est un marqueur fort de notre poids mondial .Une fois de plus on a refusé des choix , et on se retrouve avec cette impression d'armée bancale , une des seules qui peut se déployer a peu prés partout dans le monde ( parfois avec l'aide des autres ,et alors ,de tout temps les guerres c'est des alliances),une des seules a pouvoir monter des opérations complexe ( je suis consterné lorsque je vois des commentaires narquois sur harmattan et serval et qui à coté de ça glorifie la soviet army ),enfin une armée que je pense globalement plus forte qu'il y a 30 ans ; mais une armée d'un pays du pib de la France et quand je vois le Royaume uni avec un effort bien supérieur au notre depuis dix ans dans le conventionnel ( avec un budget supérieur et en profitant un peu du parapluie us nucléaire et spatial )et qui s'oriente vers un modèle de force similaire au notre (quoique bien mieux modernisé)je me dis que la question principal n'est pas de savoir de combien il faudrait augmenter ce budget pour avoir plus d'unités sur le papier , mais d'avoir un budget stable sur au moins 5 ans et de faire avec ,qu'on ne me dise pas qu'avec 30MM on peut pas avoir un outil efficace surtout lorsque l'on voit certains gaspillages ; mais faut faire des choix et que tout le monde se serre les coudes , encore d'active , je sais que là c'est pas gagné. C 'est dommage car je vois pas mal de jeune dans notre armée qui n ' ont rien a envié aux anciennes générations et qui mérite de pouvoir ce consacré a leur métier sans ce demander de quoi sera fait le lendemain .
RépondreSupprimerLa guerre climatique n’aura pas lieu. Elle a déjà lieu
RépondreSupprimerhttp://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-guerre-climatique-n-aura-pas-105176
Interesting paper here from the US military that a friend passed to me. It's about the role of energy in war, and how to do it without oil. It's a year old, but I haven't seen it referenced anywhere else on the site. It starts with an explanation of Peak Oil, but I've not had chance to read any further yet...
War Without Oil : A Catalyst For True Transformation
by Michael J. Hornitschek, Lt Col, USAF
17 February 2006
http://www.au.af.mil/au/awc/awcgate/cst/csat56.pdf
http://www.powerswitch.org.uk/forum/viewtopic.php?t=3797&sid=b1610b80550c5359d56e98ed813dde19
http://igsd.org/conferences/Paris2008/2e%20Nolan.pdf
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http://www.e2.org/ext/doc/Dan%20Nolan%27s%20Slides%20PDF.pdf
http://trumanproject.org/in-the-news/dan-nolan-can-biofuels-really-make-a-nation-safer/
http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%89trange_D%C3%A9faite
Renewables, Efficiency and The Military
RépondreSupprimerhttp://blog.rmi.org/blog_renewables_efficiency_and_military
The United States military is one of the largest consumers of energy in the country.
Over the past three decades, Rocky Mountain Institute has helped the military, through research and analysis, take advantage of energy efficiency opportunities and leverage alternatives to fossil fuels.
“The U.S. military—all of the services—are investing in energy efficiency and renewable energy technologies because it’s good for their bottom line,” said Vice Admiral Dennis V. McGinn (Ret). “And their bottom line is mission effectiveness.”
http://thinkprogress.org/climate/2013/0404/1749741/why-the-us-military-is-pursuing-energy-efficiency-renewables-and-net-zero-energy-initiatives/?mobile=nc
The military has begun a transition to efficient and renewable energy. The Army is proceeding with its “Net Zero Energy” initiative, which means that they will aim to produce as much energy (and water, and waste) as they use. Cost and reliability are the primary reasons, but cutting carbon pollution is one of the outcomes.
http://www.agrion.org/sessions/agrion-ny-Energy_Security_Military_Deployment_of_Renewable_Energy_Technologies.htm
http://peakoil.com/forums/why-u-s-military-is-pursuing-energy-efficiency-renewables-t68073.html
The military has begun a transition to efficient and renewable energy. The Army is proceeding with its “Net Zero Energy” initiative, which means that they will aim to produce as much energy (and water, and waste) as they use. Cost and reliability are the primary reasons, but cutting carbon pollution is one of the outcomes.
http://www.acore.org/initiatives/national-defense-security
Defining the opportunities for the expanded use of renewable energy in support of national defense
The Department of Defense (DoD) is the biggest single energy user in the U.S. , and is expected to spend $150 billion on fuel and electricity over the next decade. This is a 43% increase from the approximately $107 billion the Pentagon spent on energy while fighting two major wars between 2000 and 2009. This will occur as our nation faces significant fiscal challenges and choices that will affect its future security and prosperity. As part of its energy plan, the DoD is employing a host of strategies to harness the power of renewable energy, conserve energy resources and efficiently manage energy demand. Renewable energy and efficiency improvements can increase warfighter capability, increase the energy security of its installations, and cut operational and military base energy costs. The use of renewable energy in combat operations can reduce the need for hazardous fuel convoys, which were associated with 12% of Army casualties in Iraq and 35% of Army casualties in Afghanistan in 2007.
Ce n'est pas la première fois que ce genre d'énorme coup d'accordéon survient dans l'histoire de France. Le plus important est de sauver tout ce qui peut l'être, de tenir bon, de contribuer à susciter des décideurs politiques capables de comprendre pourquoi le régalien compte - et de ne jamais, jamais, désespérer.
RépondreSupprimerLe pire c'est que je parie qu'on va bientôt devoir faire comme les Allemands en 45 : une partie d'équipements de pointe novateurs mais en quantité "échantillonaire" et du bricolage avec du vieux matériel pour combler les trous...
RépondreSupprimerCeci dit, l'industrie de défense a aussi sa responsabilité dans l'affaire : ce n'est pas très crédible de vendre du navire de guerre à je ne sais combien de centaines de millions d'euros alors que la courbe des budgets fait un plongeon, de passer 20 ans à forger un matériel militaire alors que les conflits se multiplient et mutent... La responsabilité du désastre à venir est aussi à chercher chez eux.
Votre introduction basée sur les ''dividendes de la paix'' est pleine d’acuité...Mais pourquoi voulez vous que la France ait une politique extérieure qui puisse l'amener à affronter des ennemis supérieurs à 3000 turbans et des caravanes motorisées et armées?... Surtout que pour une démocratie, le parlement français ne décide pas l'engagement des forces armées.
RépondreSupprimerAlors que le tandem ''Jospin Chirac'' avait fait le minimum ''syndical otanien'' (F..S & avions), le PdR suivant a engagé des unités complètes du côté de Kapisa-Surobi, alors que cette éternité en guerre que représente l'Afghanistan n'était pas dans notre sphère d'influence et...dans notre histoire! On connaît le résultat: Plus de 80 soldats tués, sans compté des traumatisés à vie. Pour les autres opex, il est bon, qu'on ne soit pas tout seul, ce qui permet de ne pas afficher une certaine continuité dans les ''affres antérieures de la Francafrique ''...
« Lorsqu’un gouvernement est dépendant des banquiers pour l’argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. [...] L’argent n’a pas de patrie ; les financiers n’ont pas de patriotisme et n’ont pas de décence ; leur unique objectif est le gain. »
RépondreSupprimerBonaparte
Que rajouter d’autre ? Que nous allons devoir choisir entre le destin des grecs, c'est-à-dire le servage, ou bien celui des Islandais et de leur refus d’assumer une dette qui est celle des banquiers et non celle du peuple.
Le problème est que la petite taille de la population islandaise fait quasiment de ce pays une démocratie directe. Avec l’équivalent de la population de Limoges, si vous avez un problème avec un exécutif qui ment et qui s’obstine à servir d’autres intérêts que ceux du peuple, et bien… vous savez où trouver ces gens pour vous faire entendre. Chez nous la taille de notre population fait que nous ne pouvons pas sortir du cadre de la démocratie représentative. Nous pouvons certes manifester dans la rue, exprimer librement nos opinions, voter aux différentes élections, mais nous ne pouvons plus modifier une politique économique et financière qui lèse manifestement les intérêts vitaux de la nation au profit d’intérêts privés.
Comme le disent MM Hollande et Valls, il n’y a plus qu’une seule politique possible.
Tout cela risque de fort mal se terminer !
Etre la troisième puissance militaire mondiale : certes, mais pourquoi et en avons-nous vraiment les moyens, particulièrement dans l'avenir ? Même si la défense européenne a fait beaucoup fantasmer et a donné de si piètres résultats, doit-on jeter pour autant le bébé avec l'eau du bain? Les choses ne sont-elles pas en train de changer en Europe, même si c'est de manière assez souterraine ? Je ne crois guère à une subite conversion des politiques et des citoyens à la nécessité de traiter autrement que par le slogan les problèmes de défense et de devenir vertueux dans le domaine, mais tout de même. Il fut une époque où il était de bon ton de proclamer la nécessité de profiter des dividendes de la paix, de manifester son neutralo-pacifisme, particulièrement dans les pays d'Europe du nord. Seulement, les faits ont la tête dure, comme disait si bien Lénine. L'attitude de la Russie poutinienne inquiète ces pays qui en sont les voisins : opinion publique et politiques ne peuvent plus nier les manques avérés de leurs systèmes de défense. La protection américaine n'est plus aussi assurée avec les hésitations de leur président et la volonté affichée de se redéployer en Asie. Les soubresauts politiques du Moyen Orient, de l'Afrique et des flux de réfugiés qu'ils engendraient ne concernaient principalement que les pays d'Europe du sud. La France qui intervenait pour toute une série de raisons se trouvait bien seule la plupart du temps. Or voilà que ces mêmes réfugiés arrivent maintenant dans ces pays du nord au grand dam des opinions publiques confrontées à la mise en œuvre de leurs proclamations humanitaires. Et que voit-on dans ces pays réputés si tolérants ? Les succès politiques de partis de droite dure ou extrême qui font leur beurre de cette immigration présentée comme une invasion. L'Europe ne peut plus se voiler hypocritement la face comme elle l'a fait si longtemps, se désintéressant des problèmes du monde et se contentant d'une réponse humanitaire, comme les "bonnes dames" du XIXè allant rendre visite à leurs pauvres. On continue à désarmer en Europe, mais cette fois, on le fait en catimini, de manière un peu honteuse. Le moment est peut-être revenu de reparler sérieusement et avec réalisme d'une DEFENSE EUROPENNE qui seule permettra les moyens financiers d'une défense du 21è siècle.
RépondreSupprimerIl ne s'agit pas de défense européenne mais de défense dans chacun des pays européens.
SupprimerQue l'Allemagne, par exemple, fasse son travail en terme d'investissements militaire (0,8% de PIB en moins que la France) ou de démographie (1,4 enfants par femme, pour le seul budget éducation 1,5% de PIB en moins, sans parler de l'impact sur les infrastructures, immobilier...).
Mais parler de défense européenne n'a aucun sens. Une armée, c'est l'instrument d'une nation et d'un gouvernement, et il n'y a ni nation ni gouvernement européen.
L'état -nation est-il un horizon indépassable ? Force est de constater qu'il est plutôt remis en question au 21 è siècle. Mais au-delà de ce genre de considération, il faut bien reconnaître que si la France avait les meilleurs scientifiques et ingénieurs du monde, aurait-elle les moyens financiers de concurrencer les USA et bientôt la Chine ? Un peu de réalisme !
SupprimerMerci M Goya pour cet exposé clair. Vous etes le seul à donner de la voix et à défendre avec courage l'Armée francaise.
RépondreSupprimerEspérons que face aux périls que nous devrons affronter un jour on se souviendra qu'un officier courageux a alerter sur les dangers de cette décomposition inexorable de l'armée francaise.
Bonjour ,je ne comprends pas trop la comparaison avec les états unis ,car vous oublier de dire que lorsque nous dépensions dans les 3 à 4% de budget ,les USA en dépensait déjà le double,et nous comptions déjà sur eux pour le "conventionnel"en Europe et aussi en Afrique .De plus ,au niveau économique et même si elles ont leurs importance ,les exportations d'armes ne sont qu'une partie du commerce mondiale ,est ce vraiment dans ce domaine que nous avons le plus rater le coche ?Cela n’enlève en rien au fait que notre modèle d'armée ne correspond pas à nos ambitions plus ou moins déclarées ,mais là ,a t on vraiment su un jour ce que nous voulions ?
RépondreSupprimerVox clamans in deserto
RépondreSupprimerG. Bialot
Le problème est politique nous le savons tous mais personnes n'osent aborder les sujets qui fâchent .
RépondreSupprimer- l'investissement financier dans l'outil militaire d'un pays sert à garantir son indépendance et défendre ses intérêts.
Mais cet investissement à un coup financier et donc doit être accordé par le peuple à fin qu'il accepte de sacrifier une parti du fruit de son travail pour son armée.
- ce qui implique aux politiques et élites d'expliquer la stratégie de puissance sur la durée du pays au peuple ainsi que de faire des choix impopulaires sur le budget du pays.
-en tout état de cause cela implique nécessairement indépendance et souveraineté du pays.
Nous avons abandonné la souveraineté et l'indépendance du pays aux profits d'un conglomérat de puissances occidentales sous la direction des USA en vendant au peuple la mutualisation de notre effort de défense avec pour conséquence la diminution du budget de la défense au profit d'autres secteurs du budget de la nation bien plus attractif en terme électoralistes.
De ce fait nos politiques ont abandonné toute idée de puissance dans le temps et l'espace au profit d'une rente politique favorable qui fait que depuis 40 ans ils se maintiennent aux affaires .....
La messe est dite.....
J'en étais arrivé à la même conclusion de mon côté : à un moment donné, il faudra choisir entre avoir une armée qui puisse remplir ses missions ou ne pas en avoir du tout. Etre un pays qui compte et qui est en mesure de se défendre a un prix, ne l'oublions pas.
RépondreSupprimerLes chiffres sont percutants (3% des frappes en Syrie, et 20% de l'effort en Lybie). Sont-ils vrais ?? en tout les cas ils semblent plausibles.
RépondreSupprimerCe serait bien que vous documentiez les chiffres avancés.
Le débat est trop important pour laisser la place au doute.
Hélas il ni a guère de doute concernant les chiffres cités par le colonel Goya, entre autre pour la Syrie et Lybie. Ceux-ci sont disponibles sur X sites officiels et médiatiques.
SupprimerOui vous avez raison. C'était plutôt un coup de gueule mais les chiffres sont évidemment vrais. Je vais sourcer. Ce billet date un peu, nous devons être montés à environ 5% des frappes contre l'EI.
SupprimerMerci Trekker et M Goya pour vos réactions et votre souci de a vérité. Ces chiffres sont importants, ils remettent en question le discours officiel accusateur à l'égard des partenaires européens. Finalement, la France ne ferait donc pas tellement mieux, sinon moins bien que les Pays Bas, la Belgique, la Grande-Bretagne ?
SupprimerMoins bien non, on fait même plutôt mieux. Dans la combinaison moyens x volonté de s'engager nous sommes nettement au dessus de la mêlée européenne, avec les Britanniques. En valeur absolue cependant, nous ne sommes plus capables de vaincre, seuls, grand monde (mon prochain billet).
SupprimerDésolé de décevoir vos illusions louables, mais dans l'esprit des politiques, l'action militaire ne se concoit que dans le cadre d'une coalition. Les hommes politiques francais ne veulent pas que l'armée soit capable de"vaincre seule" car cela traduirait un isolement diplomatique insupportable. Par conséquent, cette coalition peut etre hétéroclite, improbable ou inopérante cela n'a aucune importance. L'idée d'un patriotisme exacerbé du type de celui du gal de Gaulle a disparu des écrans radars. L'armée francaise doit donc poursuivre uniquement des buts politiques et donc travailler en coalition.
SupprimerDe mon humble point de vue, ce raisonnement a deux conséquences funestes :
1) il conduit nécessairement à une Logique de réduction des moyens militaires de la France.
2) Surtout, il confine l'armée francaise a rester l'arme au pied face aux périls, dés lors qu'aucune coalition ne peut etre mise sur pied.
Si seulement ce que vous dites se limitait à l'armée !! Mais c'est pareil pour presque tout. L'éducation par exemple.
RépondreSupprimerC'est simple. Nos dirigeants ont fait le choix d'en finir avec la France.
Ne vous inquiétez pas, l'armée sera sûrement démantelée, mais on conservera une façade pour ne pas trop eveiller les soupçons des veaux !
@ Lopez
RépondreSupprimer"..Les hommes politiques francais ne veulent pas que l'armée soit capable de"vaincre seule" car cela traduirait un isolement diplomatique insupportable..."
Non ce n'est pas pour éviter un isolement diplomatique insupportable que nos politiques on fait ce choix, mais sciemment pour n'être que des membres au sein d'une pseudo future armée européenne qui n'existera pas avant des lustres. Sachant très bien cela ils ont de fait mais sans le dire, réduit notre défense à n'être qu'un supplétif au sein de l'OTAN et cela avant même notre réintégration : cette dernière n'était que l'aboutissement logique du processus décrit par le colonel Goya.
Qui dit OTAN, dit USA décidant des opérations à conduire sous leur égide ou à minima coalition ayant leur "feu vert". Outre son aspect militaire l'OTAN est une formidable mécanique, certes discrète, d'influence économique des USA au travers de ses standards et normes : tant le domaine militaire que civil, car normes de technologies sont duales.
Pourquoi notre Ministre de la défense a renouvelé récemment, et fort discrètement le contrat de Microsoft avec l'armée, alors que des solutions alternatives et bien plus fiables au niveau sécurité existaient ?
Très interessant. Votre analyse interroge d'autant plus qu'effectivement les forces de sécurité qui sont situés en dehors du champ de la défense nationale ont adoptés des logiciels libres / maison.
SupprimerExcellente analyse ! Toutefois, je crains que ce ne soit beaucoup plus simple que cela ! On ne peut consacrer des sommes aussi importantes à un budget militaire tout en dilapidant l'argent du contribuable pour des causes absolument sans rapport avec celui des armées, voire immigration sauvage et rémunération des politiques avec des indemnités NON IMPOSABLES et ce depuis des lustres ainsi l'affaire Cahusac sans compter tout ce que l'on ne sait pas......Pardonnez moi d'être aussi bassement terre à terre !
RépondreSupprimerEN FAIT LA VRAIE QUESTION N'EST PAS CELLE DU BUDGET DE LA DÉFENSE ,C'EST METTRE LA CHARRUE DEVANT LES BOEUFS,CE FAMEUX BUDGET DÉPEND DE CHOIX POLITIQUES EN PREMIER LIEU,NOUS AVONS CHOISI L'ASSERVISSEMENT A L'OTAN ET LA PERTE DE SOUVERAINETÉ NATIONALE,EN TANT QU'ILOTTES NOUS N'AVONS PAS BESOIN DE DÉFENSE, CELLE-CI CROYONS NOUS( À TORT) ÉTANT ASSURÉE PAR LES uS EN DERNIER RESSORT , C'EST UN CHOIX ,CE N'ÉTAIT PAS CELUI DE DE GAULLE,UN PAYS A DES ALLIÉS MAIS JAMAIS D'AMIS.A VOUS LIRE AVEC INTÉRET FAUT IL COMPRENDRE QUE VOUS RERGETTEZ CETTE POLITIQUE ? .BIEN CORDIALEMENT
RépondreSupprimerbonjour,
RépondreSupprimerpeut etre qu'une vraie gestion du budget de la défense permettrait de faire fonctionner notre outil de défense. Mais au lieu de cela, des projets qui n'aboutissent jamais, des marchés avec des entreprises qui augmentent de 4/100 par ans , du materiel achetés sur étagères sans pieces de rechanges , des officiers generaux qui se prennent pour des roitelets, et pour finir des effectifs a l'exemple de l'armée mexicaine (15000 officiers pour 47000 sous-officiers ). Quand tout cela s'ajoute , ca en fait du fric qui se volatilise ......