Mort du sergent-chef Sentenac à Hassi Rhambou Médaillé militaire à 20 ans |
Pour rendre hommage au général Bigeard, je voudrais évoquer comment, alors lieutenant-colonel de 41 ans commandant son quatrième corps de troupe au combat, il est parvenu à détruite une bande de rebelles dans le désert saharien. Ce choix n’est évidemment pas un hasard.
Le Sahara entre dans la guerre d’Algérie le 17 octobre 1957 avec le passage dans le camp du Front de libération nationale d’une compagnie complète de méharistes, après avoir tué leurs huit cadres français. Ces méharistes réapparaissent le 8 novembre en attaquant près de Timimoun le convoi d’une compagnie pétrolière, capturant sept ingénieurs civils et cinq légionnaires. L’évènement fait la une des journaux. Bigeard reçoit alors le commandement du secteur autonome de Timimoun avec une grande autonomie de décision et une priorité sur les moyens matériels.
Le Sahara entre dans la guerre d’Algérie le 17 octobre 1957 avec le passage dans le camp du Front de libération nationale d’une compagnie complète de méharistes, après avoir tué leurs huit cadres français. Ces méharistes réapparaissent le 8 novembre en attaquant près de Timimoun le convoi d’une compagnie pétrolière, capturant sept ingénieurs civils et cinq légionnaires. L’évènement fait la une des journaux. Bigeard reçoit alors le commandement du secteur autonome de Timimoun avec une grande autonomie de décision et une priorité sur les moyens matériels.
Dès le 15 novembre, une base aéroterrestre est en place à Timimoun. La composante terrestre est formée des six compagnies de combat du 3e Régiment de parachutistes coloniaux (RPC) et de la 4e Compagnie Saharienne Portée de Légion étrangère (CSPL). La composante aérienne se compose de trois Junkers 52, de trois N-2501, de deux patrouilles de T-6 avions d’appui à hélices, de trois Pipers légers pour le commandement volant et la reconnaissance ainsi que de six hélicoptères de transport H-34. L’ensemble représente environ 1 500 hommes répartis en trois éléments : les postes de protection de l’axe logistique Bechar, Beni Abbes, Kersaz, et Timimoun, la force de chasse avec trois compagnies parachutistes et, à Timimoun, l’élément réservé de deux compagnies dont une sur Land Rover prêtées par les pétroliers.
Après cinq jours de raids héliportés et de surveillance aérienne, les renseignements recueillis auprès de la population permettent de savoir qu’une bande se trouve au puits de Rhambou à 80 km au Nord Est de Timimoun. Une opération de bouclage est montée aussitôt. La 3e compagnie est héliportée le 21 novembre à 08h15 près du Hassi Rhambou. Elle accroche et fixe l’ennemi une heure plus tard. La compagnie sur Land rover, venue par la piste de Zaouïet, plus au Sud, et la 4e compagnie, aérolarguée, finissent alors de boucler la zone. Les combattants rebelles se dispersent et tentent de tenir jusqu’à la tombée de la nuit avant de tenter de se replier. Le combat se termine bien avant et 59 d’entre eux sont éliminés pour 8 soldats français tués. Les renseignements obtenus permettent encore de capturer plusieurs membres de l’organisation politique du FLN dans les jours qui suivent.
Le deuxième round a lieu deux semaines plus tard lorsque certains indices laissent penser que la deuxième moitié de l’ancienne compagnie méhariste se trouverait vers les puits de Hassi Belguela et Hassi Ali. Comme ces points sont à 150 km de Timimoun et ne sont pas directement accessibles par pistes, Bigeard décide d’installer une base avancée autour de la piste d’aviation de Hassi Boukrelala. Le 3 décembre, deux compagnies sautent sur la position et dès que la piste est sécurisée, Junkers, hélicoptères et Pipers viennent se poser tandis qu’un convoi routier venu du Nord depuis Colomb Béchar vient compléter la logistique. La zone, immense, est bouclée au Sud par la 4e CSPL à Beni Abbes et la compagnie d’appui à Kersaz. La force est étalée sur un rectangle de 150 km sur 100.
Le 4 décembre, la 4e CSPL reconnait l’axe en direction de Hassi Merhimine et accroche un petit élément rebelle à Ouskir. Les légionnaires trouvent des stocks de vivres, abattent deux rebelles et font cinq prisonniers. Ils découvrent également le corps d’une des victimes de l’embuscade du 8 novembre.
L’ennemi disparaît alors laissant la base avancée de Bigeard, et notamment ses matériels volants, dans les conditions difficiles du désert. Le 7 décembre à 11h30, un Piper signale la présence d’un homme camouflé au sommet d’une dune au nord de Hassi Ali. L’opération de bouclage est lancée aussitôt. La compagnie d’appui part de Kersaz, tandis que deux autres unités, une aérolarguée, une autre héliportée, bouclent la zone. La prise de contact a lieu en début d’après-midi et trois heures plus tard, 38 rebelles ont été éliminés, dont Si Yacoub chef du FLN dans la région, alors que quatre Français ont été tués.
La rébellion est définitivement vaincue dans cette partie du Sahara. Plus de cent combattants ennemis ont été tués et l’implantation du FLN dans la population locale éradiquée. Il aura fallu trois semaines pour y parvenir à une force aéroterrestre française très professionnelle et très mobile, au prix de 12 soldats tués.
J’en appelle maintenant aux connaissances et à l’imagination des lecteurs pour essayer de concevoir à quoi ressemblerait une opération similaire à Timimoun mais avec, de part et d’autre, les moyens d’aujourd’hui.
Vous voulez dire, un peu plus au Sud ?
RépondreSupprimerPour la comparaison avec aujourd'hui, votre article commence mal.
RépondreSupprimerVous parlez d'un officier ayant déja commandé plusieurs corps au combat et avec une grande autonomie de décision dans un secteur autonome. Sans compter de la priorité dont il dispose sur des matériels rustiques et éprouvés, largement rentabilisés...C'est-à-dire des matériels achetés (ou récupérés) pour faire réellement la guerre, pas pour subventionner tel ou tel...
Après effectivement, on se dit qu'il y a des leçons à tirer d'une telle opération. Merci à vous de nous les apprendre ou ré-apprendre de manière aussi pertinente.
17 avions ou helicos des land rovers et 1500 hommes contre une centaines de rebelles quel heros ! ! ! on voit de qui les reponsables de l'operation du ponant on appris la guerre ! ! !
RépondreSupprimerC'est le protocole : une section pour un groupe, une compagnie pour une section. Le reste c'est Hollywood.
SupprimerA première vue, la zone aurait quelques similitudes avec la zone du nord Mali, là où se prépare l'action des soldats de la CEDEAO. Il sera intéressant, lorsque les combats débuteront d'étudier les procédés mis en oeuvre de part et d'autres (CEDEAO appuyés par xxx et AQMI+Touaregs). Je pense qu'il n'y aura pas de grandes innovations, la WWII, nos interventions comme celle-ci ou plus récemment au TCHAD (TACAUD) entendront ici leur echo.
RépondreSupprimerUn ancien de vert 3.
Nous sommes parfaitement capable de faire la même chose et avec moins d’homme et sur une bien plus grande surface, les armes sont plus précises de jour comme de nuit et la portée est plus longue, les moyens de reconnaissance sont bien plus puissant,sans parler de l'appui aérien.
RépondreSupprimerUn groupement tactique de 648 soldats organisé en 36 Squads de 18 hommes devrait suffire, tout le monde extrêmement mobiles (aéromotorisé), avec une autonomie adaptée capable de couvrir large et de rappliquer rapidement là où il y a le feu , avec une couverture renseignement permanente : satellites, drones, Breguet Atlantic, AWAC, Avions de Reconnaissance. Suivant les besoins les squads peuvent être regroupés en sous groupent ou escouade d’attaque, de défense, d’appui ou de combat-log
La notion d’essaim reste un bon exemple, dispersé en recherche, rapide pour partager l’information, avec une concentration massive sur l'objectif de l’attaque
Dans le désert plus difficile de se cacher au milieu de la population
Citoyen le désert peut vite devenir un bac sable.
Pourquoi 36
SupprimerPourquoi 18
"tout le monde extrêmement mobiles (aéromotorisé)"
SupprimerHeu aéro ?
Avec la flotte d'hélicos que l'on a ?
De plus, les appareils de guet ne sont pas vraiment utiles puisque non aptes à voir vers le sol.
Le groupe de combat doit être à 6 hommes, 2 P4 PatSAS /VPS ou 1 VLRA , alléger le groupe de combat oui si il y a une structure intermédiaire à la section, le Squad de 18 hommes avec 2 groupes de combats et un groupe de comlog.
SupprimerEn véhicule comptons pour un squad : 4 VPS et 3 VLRA pour le Gr comLog
Donc un GTIA avec un potentiel de 144 VPS ou équivalent et 108 VLRA ou équivalent assure une très bonne couverture de surface. (Aujourd’hui 51 VPS – 3 sherpa et les 30 Rover commandos marine ne font pas le compte il faut acheter des Nissan ou des Sherpa voir des Peugeot)
36 Squads forment 1 GTIA de 648 hommes, bien sûr il pourra y avoir des Squads spécialisés. ( Squad avitaillement Hélico)
Un centre C3 assure la direction des opérations du GTIA et des 36 squads NEB
Aéro-motorisés, justement nous manquons d’hélico ils ne seront là que pour
Le ravitaillement des Gr comlog ou déplacer des Squads d’un carré à un autre.
La France a déployé 460 000 hommes en Algérie, et 1500 hommes (soit 0,3% de l'ensemble) ont été détachés à Timimoun.
RépondreSupprimerAujurd'hui, le contrat ops prévoit 30 000 hommes pour une opération majeure. Toutes choses égales par ailleurs, il faudrait donc refaire Timimoun avec 90 hommes. Comme la ZA fait un peu moins de 400 km*500 km, celà fait a peu près 1 homme pour 2000 km2.
J'espère que nous avons beaucoup de drones (qui, au passage, nécéssitent des opérateurs et des maintenanciers).
Je ne parlais pas d'une guerre civil, mais d'un safari ! voir un Paris Gao via Tombouctou l'Europe peut former des équipes et fournir des mobylettes ! et des Touaregs comme serre-files :-)
SupprimerPeut-être devrait on prendre en compte la nouvelle donne politique: 12 morts, à l'époque on l'acceptait, mais quand on voit Uzbeen... la "nouvelle manoeuvre" devrait intégrer ce besoin du zéro mort...
RépondreSupprimerElle devrait aussi intégrer la radicalisation des rebelles. Pourrait-on réellement compter sur du rens population? Quand la population est punie par la mort, elle est moins disante.
Bref, si le terrain était très favorable (il l'est toujours, offrant peu de possibilités de dissimulation), la nouvelle manoeuvre s'appuierait sans doute beaucoup plus sur une composante dont ne disposait pas Bigeard:un appui aérien. C'est d'ailleurs une des raisons du modèle de task force au Mali: des forces légères, très mobiles, cahargées de collecter, et de nombreux JTAC capables de guider le feu du ciel. Et là-bas, peu de risque de dégat collatéral
Détrompez-vous les appuis aériens-à base de T-6 et d'hélicoptères Pirate-étaient très conséquents pour l'époque mais la manoeuvre n'est pas du type : "le sol décèle-l'air détruit" mais "le sol décèle-l'air neutralise-le sol détruit".
SupprimerPour les pertes, elles sont effectivement relativement lourdes en termes actuels : 12 morts pour détruire une force ennemie d'un peu plus d'une centaine d'hommes. Avec les progrès de la médecine militaire, elles seraient sans doute déjà de moins de 10 hommes. La priorité, je l'ai déjà évoqué, doit être d'obtenir, comme à l'époque, la même mobilité au sol que nos adversaires mais avec des moyens de protection modernes.
Je ne suis pas sûr que Sentenac ait eu la légion d'honneur même à titre posthume.
RépondreSupprimerDes avions et un puissant arsenal de guerre contre de simples bédouins qui défendaient leur pays.
RépondreSupprimerles français combattaient pour une terre qui ne leur appartient pas mais les bédouins, dépourvus de tout ,combattaient pour leur terre et avaient la foi qu'ils vont en finalité gagné.
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