Réactualisation d'un article paru le 14/02/2012
Dernière modification le 13/02 à 21H00
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On peut se fixer comme objectif d'étude qu'une section d’infanterie française projetée à terre ait,
avec ses seuls moyens, à la fois une très forte probabilité de vaincre avec des pertes très réduites un ennemi irrégulier équipé d’armements légers ex-soviétiques
d’un volume équivalent ou de résister face à un ennemi trois à quatre fois
supérieur en nombre, au moins jusqu’à l’arrivée de renforts à terre et/ou de
moyens d’appuis. Le tout doit être obtenu avec un investissement financier
réduit, disons 1% de la Loi de programmation militaire (pour 80 % des pertes rappelons-le).
Obtenir
une telle augmentation de productivité tactique suppose de jouer sur les quatre
facteurs de toute organisation-équipements, méthodes, structures et sa culture
(façons de voir les choses)-en gardant à l’esprit que la modification d’un de
ces facteurs interagit avec les autres et pas toujours positivement.
Les
éléments qui suivent constituent une première ébauche et un appel à contributions
en vue d’une formalisation plus précise et aboutie. Elles sont le fruit des expérimentations
que j’ai pu mener dans quatre régiments différents et des réflexions de sous-officiers ainsi que d’élèves-officiers
de la 54e promotion de l’Ecole militaire interarmes.
1.
Au
niveau de la structure du groupe de combat, tous les retours d’expérience des
armées étrangères font consensus sur le groupe à terre de neuf hommes,
constitué d’un chef de groupe et de deux équipes de 4 (et à 2 binômes). En
deçà, le groupe est très pénalisé par les pertes, au-delà (le groupe de marines
est à 13), il a tendance à se scinder. Parmi les troupes qui combattent nous
avons le groupe le plus léger et le plus fragile. Deux hommes en plus à terre,
accroitrait pourtant l’efficacité globale non pas de 28 % (deux hommes de plus
par rapport à sept) mais de presque 40 %. Un investissement majeur consisterait
à ce qu’un des neuf hommes soit aussi un infirmier très qualifié.
La
densification de l’échelon de l’équipe milite pour son commandement par un
caporal-chef et même un sergent. Le commandement du groupe peut être exercé par
un sergent-chef. Un encadrement plus expérimenté serait un investissement à
très fort retour.
Au
niveau de la section, j’ai expérimenté de 1993 à 1999, une nouvelle
organisation de la section avec un groupe appui-feu, regroupant les armes
tirant à 600 m, et trois groupes d’assaut équipés simplement de Famas.
L’intérêt était de rentabiliser l’emploi des armes « 600 » en les
utilisant en 2e échelon de la section et non au contact immédiat de
l’ennemi où elles peu utiles, en obtenant ainsi un effet de masse mais aussi de
combinaison (tir précis des FRF2, tir de saturation des MInimi, tir indirect
des LGI).
Le
combat de cette nouvelle structure s’inspirait des méthodes allemandes de la
fin de 1918 et de la Seconde Guerre mondiale reposant sur la capacité de
neutralisation du groupe feu et de décèlement-fixation des groupes d’assaut, la
destruction ou refoulement pouvant être obtenu par l’un ou l’autre suivant les
cas. La supériorité d’une telle
structure sur la structure INF 202 a été mise en évidence dans pratiquement
tous les exercices où je les ai confronté.
En
respectant l’enveloppe règlementaire, il n’est possible de ne former que deux
groupes d’assaut à 9. Dans l’idéal, il en faudrait un troisième. L’augmentation
des effectifs pourrait être compensée par une réduction du groupe feu.
Dans
un tel système à priorité « anti-personnel », le groupe Eryx n’existe
plus. Les pièces sont reléguées à la section appui de la compagnie.
2.
Une
autre voie, très simple et là-aussi très largement expérimentée avec succès,
consiste à simplifier très largement la charge mentale de travail du chef de
groupe en remplaçant les douze check-lists différentes qu’il est censé
connaitre et appliquer à chaque cas (DPIF, FFH, MOICP, PMSPCP, HCODF, GDNOF,
ODF, IDDOF, PMS, SMEPP, etc.) par un seul.
Outre
que leur mémorisation occupe une large part de l’instruction au détriment
d’autres choses, ces ordres « récités à la lettre » ont le défaut majeur de
ralentir considérablement le groupe. Une expérience a montré que si on applique
strictement ces méthodes lors d’un accrochage avec l’ennemi, il faut en entre 1
min 30 et 2 min pour que le groupe au contact tire sa première cartouche. Bien
entendu en combat réel, voire en exercice un peu réaliste, toutes ces
procédures explosent. Dans le meilleur des cas, le sergent utilise des
procédures simplifiées de son invention, dans le pire des cas, on assiste à des
parodies d’ordres (autrement dit des hurlements variés).
Pour remédier à ce
défaut et en m’inspirant des méthodes utilisés dans les véhicules blindés, j’ai
expérimenté (pendant quinze ans) le remplacement de tous les cadres d’ordre par
un cadre d’ordre universel baptisé : OPAC, pour Objectif (à atteindre, à voir
ou à tirer), Position (si celle-ci n’est pas évidente et en employant surtout
le principe « cadre horaire + distance »), ACtion (que fait-on ou que fait
l’objectif ?).
Ce système vocal était
doublé par un système aux gestes (il était possible de faire des exercices
entier sans dire un mot) et sous-entendait aussi une redéfinition du rôle des
chefs d’équipe, autonomes dans le choix de leur manœuvre (ce qui soulageait
encore le chef de groupe). Un ordre OPAC ressemblait à cela :
- Chef
de groupe : « Alfa ! Bravo ! » (le chef de groupe appelle ses chefs d’équipe
par leur nom ou un indicatif) ;
- Chef
d’équipe 1 : « Alfa ! » (= « je suis prêt à prendre l’ordre ») ;
- Chef
de groupe : « ici (il montre la zone à occuper) (Objectif-Position) ; en appui
face à la rue (Action) (il montre la zone à surveiller) » ;
- Chef
d’équipe : « Alfa ! » (= j’ai compris, j’exécute la mission et je place chacun
de mes hommes avec un ordre OPAC) ;
- Chef
de groupe : « Bravo ! »
- Chef
d’équipe 2 : « Bravo ! »
- Chef
de groupe : « Le carrefour (O), midi, 100 (P), en avant ! (AC) »
- Chef
d’équipe 2 : « Bravo ! » (= j’ai compris, j’exécute la mission en choisissant
une formation (ligne ou colonne) et un mode de déplacement (marche-bond-appui
mutuel).
Ce système permettait de s’adapter rapidement à
toutes les situations, même les plus confuses, sans perdre de temps à essayer
de se souvenir du cadre d’ordre réglementaire, il offrait un gain de temps
appréciable pour la réflexion du chef de groupe, facilite les remplacements du
chef de groupe par un chef d’équipe et du chef d’équipe par un
grenadier-voltigeur parce que les procédures étaient les mêmes.
Dans les expérimentations effectuées, la
méthode OPAC donnait au groupe de combat une boucle OODA
(observation-orientation-décision-action) beaucoup plus rapide que celle d’un
groupe INF202. De fait, dans un combat de rencontre, il l’emportait presque
systématiquement (dans 80% des cas) sur le groupe INF 202. Au passage, il m’a
fallu deux heures, montre en main, pour apprendre l’ensemble de ces méthodes à
un groupe d’appelés mélanésiens, à peine sorti des classes, et à les
transformer en groupe de combat manœuvrant plus vite et mieux que tous les
groupes « anciens ».
Il
est à noter que toutes les propositions précédentes, qui, encore une fois, ont
prouvé leur capacité à développer les capacités de la section, n’ont aucun coût
financier. Elles peuvent même représenter une source d’économies dans la mesure
où les compétences associées nécessitent moins de temps d’acquisition que les
méthodes réglementaires.
3.
Le
groupe d’appui serait plus puissant et efficace si :
- les
FRF2 étaient remplacés par des fusils modernes type HK 417 avec lunette Schmidt
et Bender adaptée (et pas la lunette du FRF2 sur des fusils HK 417 comme cela a
été fait en Afghanistan).
-
Les
Minimi étaient en calibre 7,62 mm, munition plus puissante, robuste (elle ne
dévie pas aussi facilement sur un obstacle) et dissuasive que la 5,56 mm.
- Les
LGI, finalement peu efficaces (ne serait-ce que par les problèmes de
coordination qu’il occasionne avec les aéronefs) par des Lance-roquettes de 89
mm avec des munitions anti-personnel.
Dans
les groupes d’assaut, le système Félin a permis d’accroître très sensiblement
par ses aides à la visée (viseur Eotech, lunettes IL et IR), la portée et précision du tir au Famas, surtout de
nuit. Le nouveau canon du Famas permet de tirer tout type de cartouche avec autant de précision. La vision déportée est parfois utile en combat en localité mais il n'est pas forcément utile d'en équiper tout le monde. Le remplacement du Famas par un fusil d’assaut moderne compatible avec le
système Félin permet d’envisager encore un accroissement de puissance de feu.
Le
chargeur Famas, fragile et limité à 25 cartouches, aurait dû en réalité être
remplacé depuis longtemps par un chargeur d’au moins 30 cartouches. Ce chargeur
pourrait être remplacé avantageusement par un chargeur en plastique transparent
(beaucoup de soldats profitent des répits pour remplacer leur chargeur entamé
par un chargeur plein pour être sûr de ne pas être « sec » au
prochain tir ; la zone de combat est ainsi remplie de chargeurs à moitié
plein). On réduirait aussi la source de nombreux incidents de tir.
La
fonction lance-grenades sous l’arme permettrait beaucoup plus précisément
qu’avec une grenade à fusil, mais aussi de marquer pour les appuis aériens les
positions ennemis très rapidement.
En
double dotation, on pourrait avantageusement remplacer la baïonnette, peu utile, par une arme de poing (comme le FN Five seveN 5,7mm par exemple) permettant
de faire face aux incidents de tir et plus pratique en combat en localité, avec
des munitions qui permettent de faire des tirs d’arrêts sans risquer les dommages
collatéraux. Faire
en sorte également que le groupe de combat dispose de grenades à effet spéciaux (flash,
étourdissement, etc.).
Les liaisons à l'intérieur du groupe sont bien mieux assurées avec le réseau d'information du fantassin (RIF), avec casque ostéophonique, que le système PRI, peu discret et peu pratique. Il reste nécessaire que le chef de groupe soit doté aussi du système 328.
L'interface homme-machine (IHM), tablette de situation tactique, complexe à utiliser et très chronophage, si elle utile au chef de section, n'est de fait pas utilisée par les chefs de groupe. La numérisation au niveau du groupe s'avère une mauvaise (et coûteuse) idée. Seul les chefs de groupe et le chef de section ont vraiment besoin d'un GPS. Un laser infrarouge leur serait très utile pour désigner les objectifs ou guider les tirs.
Les liaisons à l'intérieur du groupe sont bien mieux assurées avec le réseau d'information du fantassin (RIF), avec casque ostéophonique, que le système PRI, peu discret et peu pratique. Il reste nécessaire que le chef de groupe soit doté aussi du système 328.
L'interface homme-machine (IHM), tablette de situation tactique, complexe à utiliser et très chronophage, si elle utile au chef de section, n'est de fait pas utilisée par les chefs de groupe. La numérisation au niveau du groupe s'avère une mauvaise (et coûteuse) idée. Seul les chefs de groupe et le chef de section ont vraiment besoin d'un GPS. Un laser infrarouge leur serait très utile pour désigner les objectifs ou guider les tirs.
En
termes de protection, le casque lourd de type félin est efficace et doit être
généralisée, avec une lampe IR de type Guardian et un support de fixation pour l’optique
de nuit mais aussi une lampe d’appoint (blanche, IR, rouge). Les gilets de protection sont en revanche très encombrants. Comme il est paraît inconcevable désormais de combattre sans gilet de protection, son allègement et son ergonomie doivent être la priorité. Il existe déjà des HPC (Hard Plate Carrier) avec des plaques de protection de dernière génération plus légères et permettant de porter huit chargeurs.
Il faut repenser également les sacs et les tenues (et leur processus d’acquisition). Remplacer les sacs F1/2/3
ou les musettes TTA par du matériel utile comme les sacs montagne à grande
capacité ou les musettes camelback BFM 500.
4.
Et puis, il y a l’environnement. Le meilleur
moyen d’augmenter sensiblement les savoir-faire tactiques collectifs est encore
de maintenir la stabilité des sections. A la fin des années 1970, le général
américain Don Starry assistait à une démonstration de tir d’une unité
israélienne (de réserve) de chars. Etonné par l’efficacité du tir d’un des
équipages, il leur demanda combien ils pouvaient tirer d’obus chaque année pour
être aussi bons. Les tankistes répondirent que six à huit suffisaient car ils
étaient ensemble dans le même char depuis quinze ans. Des hommes maintenus
ensemble dans des unités stables pendant des années finissent par créer des
obligations mutuelles et des compétences liées. Pour ma part, en onze ans de
vie en compagnie d’infanterie, j’ai eu le sentiment d’un éternel recommencement
du fait du sous-effectif chronique et de l’instabilité des sections. En trois
ans à la tête d’une section au 21e régiment d’infanterie de marine, j’ai
commandé soixante-trois hommes différents pour un effectif moyen sur les rangs
de trente. Cette mobilité est d'autant plus néfaste que les équipements individuels sont de plus en plus personnalisés et toujours fixes. Peut-être faut-il envisager des mutations avec équipements de combat.
Efforçons nous d’avoir des sections à effectifs
complets (en enlevant des comptes ceux qui sont en reconversion par exemple) ;
ralentissons le système de mutations des cadres, hérité de l’époque du service
national, pour maintenir les cadres et les soldats ensemble plus longtemps ;
arrêtons d’avoir une structure de section différente pour chaque mission et
nous verrons d’un seul coup augmenter les compétences de notre infanterie sans
grande dépense.
D’autres voies existent, à la fois culturelle
(développer une vraie culture de l’entraînement permanent jusqu’au plus bas
échelon, en tous temps et tous lieux) et organisationnelle, en desserrant l’étau
de la réglementation accumulée au fil du temps en matière de sécurité, en
supprimant certaines missions peu utiles, ou en faisant revenir les véhicules
tactiques dans les régiments (ce qui signifie avoir résolu le problème de leur
maintenance). D’une manière générale tout ce qui peut contribuer à la stabilité
des unités, à la facilitation de la vie courante et à la fidélisation,
contribue indirectement à l’élévation du niveau opérationnel.
Mon colonel,
RépondreSupprimervos conclusions sont imparables. Cependant, il reste le problème de l'acceptation du coût humain d'une opération. Le ratio volume déployé - volume des opérations conduites - pertes au combat, même en Afghanistan, ne me semble pas à ce point intolérable, une fois l'émotion naturelle passée: j'ai compté 70 frères d'arme tombés au combat depuis août 2008, date du durcissement des opérations françaises, donc sur un peu moins de 4 ans. Environ 18 morts par an quand on fait la guerre est-il un taux élevé? Il faudrait rapporter de plus ce chiffre au nombre d'insurgés tués mais surtout aux avancées effectuées par rapport aux objectifs initiaux? Si on revient sur les abaques traditionnels, une unité est jugée encore opérationnelle quand son taux de perte ne dépasse pas 10%, on atteindrait alors presque les 400 morts aujourd'hui.....
Bilan, si la technique peut être d'un quelconque apport, si les règles d'organisation et d'emploi peuvent sans aucun doute améliorer la situation, je pense qu'il faudra d'abord combattre un état d'esprit général qui refuse l'idée de la mort, et donc du sacrifice.
Entièrement d'accord. Clausewitz le disait déjà fort bien. Celui qui refuse le prix du sang se place en position d'infériorité par rapport qui l'accepte. Ils pensaient aux armées professionnelles "en dentelles" où le soldat était "rare et cher"...et qui ont été balayées par l'élan révolutionnaire français.
SupprimerMessieurs,
SupprimerEst-ce que le concept de "guerre propre" qui a été lancé pendant la 1ère guerre du golfe n'est pas l'origine de ce problème ? Ou est-ce que cela remonterait à plus loin (la guerre du Vietnam) ? Et aussi le fait que les populations dans le confort urbain ne se sentent peu concernées par les guerres du fait de leur éloignement géographique ? Le changement des rapports entre les protagonistes en passant d'une guerre symétrique/disymétrique à asymétrique enlevant tout état, frontière, ligne de front, ne participe-t-il pas aussi à ce refus aux pertes par la non compréhension de la nature de la menace ?
Une petite vidéo humouristique qui illustre un peu mes propos sur la guerre propre : http://www.dailymotion.com/video/xc9wjh_les-guignols-de-l-info-vendre-la-gu_music
Un néophyte.
Cdlt.
V.A
D'accord avec votre conclusion
SupprimerComment quand même améliorer l’efficacité de cette section d’infanterie ?
RépondreSupprimerCertes des changements « cosmétiques » dans l’équipement peuvent avoir lieu, mais ils ne changeront pas fondamentalement la donne. Le passage vers une Minimi 7,62 pourra être un avantage, mais ce n’est pas cela qui révolutionnera le combat d’infanterie, tout comme l’adoption de LG de 40 mm ou de fusils de TP semi-auto.
Par contre on peut sans doute innover dans la formation et le recrutement de ces troupes :
- Même si les subdivisons d’Infanterie resteront une spécialité a entretenir (blindée, médiane, légère/aéroportée, légère/alpine), il aurait sans doute été judicieux pour l’AdT mettre en place une « Ecole de mélée » regroupant Infanterie et cavalerie, à l’instar de ce qui se fait outre-Atlantique. Et ainsi au lieu de muter l’EAI de Montpellier à Draguignan on aurait mieux fait de l’envoyer à Saumur.
- Assurer la stabilité des unités élémentaires. Le nouveau cycle opérationnel de l’AdT est maintenant sur 2 ans, faisons en sorte que sur les 16 mois essentiels, une compagnie ne compte que 10 à 15 % de changements max dans ses effectifs et une section 5 à 10 %. Cela nécessite sans doute une forte adaptation en amont (cycle de recrutement, type et périodicité des contrats, cycles des mutations, évolution de carrière, …), mais tout au bénéfice de l’efficacité opérationelle
- Appliquer le principe de la « Reichswehr » : un 1e classe doit être capable de comprendre le fonctionnement et de commander une équipe de 4 fantassins, un caporal de comprendre et de commander un groupe de 8 hommes, un sergent de comprende et de commander une demi-section à une section, …
Enfin, plus techniquement, osons le débat sur l’armure du 21e siècle. Il s’agit là sans doute de l’un des points les plus polémiques, mais nos troupes n’ont plus la souplesse de manœuvre et de combat du fait de l’énorme alourdissement presque exclusivement dû au surcroit de protection (tous les autres équipements ont connu des allègements de 30 à 50 %, comparez simplement les sacs de couchages ou les sacs à dos).
Là aussi le « zéro mort » a « encore frappé ». Et l’on oublie un principe que nos collègues cavaliers connaissent depuis longtemps, l’épée a toujours gagné face au bouclier. Nos soldats partent avec des protections pesant plus de 10 kg, mais un simple fusil d’assaut avec des balles perforantes anti-blindés, vous transperce ces protections à plus de 500 m. La même chose pour les IED. Les américains ont troqués leurs Hummers de 3 à 4t pour des tours eiffels sur roue de 12 à 18 tonnes qui ne passent plus dans la moitié des chemins, s’embourbent à la première pluie et demandent simplement d’enterrer 40 kg d’explosif au lieu de 15 pour avoir le même résultat. Les Palestiniens sont parvenus à faire se retourner des Merkava de 65 tonnes. La course à la protection sera vaine si l’on applique le simple principe de rajouter une couche « en plus ». Avoir une couche de base est sain, mais au-delà d’un certain empilement on atteint les limites de la solution.
Equipons nos soldats de GPB légers (comme ceux portés sous des vêtements civils) protégeant de la petite ferraille du champ de bataille (éclats, ricochets, …). Mais vouloir s’évertuer à arrêter des calibres capables de percer plusieurs mm d’acier à 500 m est une course perdue d’avance. On recréé une sorte demini ligne Maginot du fantassin, protégé mais immobile ou presque. Ce qui a sauvé sans doute le plus de soldats sont la médicalisation de l’avant, qui assure qu’un blessé soit sur une table d’opération en moins de 1h30, la multiplication des accessoires d’urgence médical sur le front (garrots individuels, …) et l’instruction aux premiers secours vitaux.
Tant qu’une profonde révolution technologique majeure n’aura pas lieu pour le combat d’infanterie (la mise en place de munitions de petit calibres guidées comme ici : http://www.thefirearmblog.com/blog/2012/01/31/the-first-self-guided-bullet/), il faudra encore et toujours utiliser le bon vieux drill et accepter un risque assez élevé pour le fantassin.
De l’organisation idéale des sections d’infanterie …
RépondreSupprimerIl semble bien que le groupe idéal d’infanterie compte au minimum 8 personnels, qu’une section compte au moins trois groupes de combat ainsi que des éléments de commandement et des équipes de véhicules (conducteur + tireur). Cela donne un effectif d’environ 40 personnels. Or on se retrouve avec une limitation technique imposée par les véhicules d’infanterie. Il n’est plus possible d’avoir un engin n’offrant pas au minimum une protection level 3 (balles de 7,62 perfo) et pouvant emmener un groupe de combat complet ( pour la cohérence, le groupe doit être emmené dans le même véhicule) et ses impedimentas. Cela impose donc un engin de minimum 13 à 15 tonnes et d’un assez important volume. Les VAB, étudiés alors que le biffin de base mesurait 1,70 m en 1970 sont devenus trop petits pour les 12 soldats emportés théoriquement et mesurant aujourd’hui plus de 1,80 m avec un équipement double. Le nouveau VAB MkII offre ainsi un volume supérieur et une protection améliorée, pour un poids de 4 à 5 tonnes de plus.
Pour des véhicules encore plus protégés et puissants, avec tourelle, on tourne très vite dans la tranche de 25 à 35 tonnes (VBCI, CV90, Bradley, AMV Patria, …) avec le prix « qui va avec » (un VBCI coûte plus de 3x qu’un VAB MkII, en emportant environ le même effectif).
Le groupe sera sans doute limité à 8 pax, plus les 2 personnels d’équipage d’engin, plus l’emport ponctuel d’un élement de plus (SOA, infirmier, observateur, …). Donc des groupes de 9 à 10 hommes nécessiteraient des véhicules plus imposants, chers et lourds de près de 20 %.
Un changement important sera sans doute la nouvelle trame antichar décidée dernièrement par l’Infanterie, avec en particulier la fin de l’Eryx hérité de la guerre froide. On aura une première trame jusque 400 à 500 m avec des roquettes consommables (le RGW90 Matador de Dynamit Nobel /Rafael serait une excellente solution) et une deuxième trame de 500 à 2.500m avec le nouveau Missile Moyenne Portée de MBDA remplacant les MILAN. Cela libérerait le groupe AC actuel.
On pourrait donc avoir une double organisation selon les besoins :
1° En 3 groupes de combat à 8h + 1 groupe appui et commandement 8h + équipages d’engins 8h : 40 personnels.
Chaque groupe de combat articulé en une équipe 600m avec à sa tête le Sergent CDG, 1 TP, 1 tireur mitrailleuse Légère 7,62, 1 tireur LRAC « 500m » et une équipe 300 m avec un Caporal chef d’équipe et 3 GV avec Fusils d’assaut et LG 40 mm, à la rigueur aussi FM (un fusil d’assaut à canon lourd et chargeur plus important, comme les HK416 adoptés par les Marines).
Le groupe appui commandement, comprendrait le CDS, le SOA, un radio et un auxsan, plus une équipe appui avec un mortier léger de 60 mm à 2 servants et une mitrailleuse de 7,62 ou un LRAC 500m selon les besoins.
2° L’organisation par « demi-section » :
A l’avant 2 groupes de combat sur le format 300 m, c-a-d 2 x 2 équipes de 4 pax avec seulement FA, FM et LG40, à la rigueur LRAC légers 200m type AT4/RGW 60. Ces deux groupes étant dirigés par le SOA.
Un peu en arrière un groupe d’appui de 12 éléments reprenant en fait 3 équipes de 4 pax, 2 équipes avec Chef d’équipe, TP, LRAC 500m et mitrailleuse 7,62. Une équipe avec Chef d’équipe, mortier 60 mm commando et 1 TP. A ces 12 hommes se rajouterait le CDS, son radio et l’auxsan.
Autre réflexion : pourquoi ne pas intégrer quasiement immédiatement les autres éléments qui seront toujours intégrés dans 99 % des cas, à savoir un appui génie, et un appui observation/guidage. Certes les 2 autres Armes (Génie et Artillerie) verraient cela d’un assez mauvais œil, mais l’efficacité en serait grandement augmentée. Une solution intermédiaire, permettant de ménager les suceptibilités d’Arme, pourrait être mise en place par la création d’unités « abonnées », en clair par ex. la 1e section de la 2e compagnie du Xe Génie serait toujours « abonnée » à la 3e Compagnie du XXe Régiment d’Infanterie … On aurait synergie suffisante et échanges mutuels entre les cadres.
Dans la période de réduction des emprises militaires que l'armée connaît actuellement, pourquoi restreindre seulement le regroupement des écoles d'application au regroupement de l'EI avec l'EA ou l'EC? Autant regrouper toutes les écoles sur un seul site, Inf, BLD, Art et Gen car la chose qui a tout de même été mise en évidence depuis l'intensification des opérations en Afgha c'est que seul l'entrainement conjoint de tous les systèmes d'armes en oeuvre sur le terrain permet une connaissance réciproque et une amélioration de l'efficacité de chacun.
RépondreSupprimerEnsuite, concernant les abonnements évoqués, il me semble que c'est déjà le cas dans certaines brigades comme la 9 par exemple où les cies du 6 sont abonnés à un régiment comme les bies du 11...
Réponse qui revient également sur le 1er commentaire de Clairon : le regroupement de l'EAI et de l'EAABC a été étudié et abandonné pour les raisons suivantes :
Supprimer- Montpellier a du être abandonné car l'école ne pouvait pas se développer, et encore moins accueillir une emprise supplémentaire ;
- Saumur, mais surtout sa région et ses sols fragiles, ne pouvait supporter l'afflux de trafic qu'aurait provoqué l'arrivée de l'EAI (déplacement vers Fontevrault, exercices en terrain libre, ...) ;
- le regroupement dans les camps de Champagne a été envisagé : trop cher ... il fallait construire l'essentiel des infrastructures d'instruction, accueillir les familles .... et cette hypothèse n'emballait pas grand monde dans les Ecoles ;
Au final, et comme souvent, la solution la moins pire a été adoptée ....
Je crois beaucoup au développement des "cyborgs" et à la généralisation des PED (performances enhancing drugs).
RépondreSupprimerJe sais que cela peut paraître futuriste mais un croiseur aegis fait figure d'engin spatial aux côtés d'un destroyer d'escorte de la WW II quand une section d'infanterie n'a finalement pas beaucoup bougé depuis la dernière guerre.
Le seul moyen d'augmenter la productivité de l'infanterie dans des coûts raisonnables et en tenant compte des restrictions d'effectifs est d'aller bien au-delà du Felin.
Il faut regarder sérieusement du côté des armures de combat, des démultiplicateurs de force, du dopage génétique...
Bonsoir,
RépondreSupprimerD'abord merci à Michel GOYA pour son blog et la justesse de ses analyses. Je me régale à chaque fois. Quelques points en vrac:
- L'infanterie comme toutes les forces conventionnelles sont clairement confrontées en ce moment au défi de leur coût et de leur utilité. Quand on voit ce que font les F.S. et l'aviation, il devient de plus en plus compliqué de justifier des forces conventionnelles importantes. On sait que c'est plus complexe que cela en a l'air, mais il va falloir l'expliquer...
- Le groupe sera forcément construit à partir d'une base à quatre. C'est le thème central des Techniques d'Action Immédiate de Perotti. En dessous, s'il y a un blessé, on ne peut pas l'évacuer. Donc Au moins 2 X 4 combattants débarqués + le pilote et le servant de l'arme d'appui au minimum.
- Cela dit, on peut se demander si les structures actuelles du SGTIA (et même du GTIA)sont aussi pertinentes qu'elles en ont l'air. Pourquoi s'imposer la même structure en AFGHA, en IRAK ou demain dans une guerre sans doute différente, peut-être conventionnelle, peut-être encore différente ?
- Or il y a des contraintes (économiques, budgétaires,matérielles, humaines, etc)Et en même temps, il y a des fondamentaux à conserver à tout prix. (Identité des unités, liens entre les hommes, sélection des chefs, entraînement conjoint avant d'y aller, etc)
- Alors il y a peut-être une autre voie à explorer. Small is beautiful.
Des unités plus petites, mieux encadrées, d'une durée de vie sociale plus longue, à la forte identité, aux chefs bien identifiés mais aussi plus faciles "à s'imbriquer entre elles" pour créer le nombre (et l'intégration interarmes) quand il y en a besoin. En gros, une juste synthèse entre les modernes et les anciens. Facile à dire sans doute, mais il y a une voie à explorer sous peine de se retrouver avec des unités non déployables car trop chères, trop lourdes et finalement peu efficaces.
- Enfin, je reste circonspect face au FELIN. Lourd sur l'homme dites-vous. Mais quid du poids logistique, de la maintenance, du soutien en énergie, du temps pour se former, de l'interopérabilité avec les alliés, etc... On a sans doute du y penser.Je demande à voir et suis prèt à changer d'avis. Le Delta avec une unité non équipée est-il si important ? Je ne connais pas, mais je reste vraiment dubitatif.
Moins feignant, je plaiderai volontiers la cause du peloton blindé, de sa réactivité, de sa capacité à changer de posture, à délivrer des feux précis, le tout en assurant une protection de qualité aux équipages. Il ne s'agit certes pas de tenir le terrain, ce que seule la reine de batailles est en mesure de faire, mais de le quadriller, de le contrôler, de rendre visible une présence : n'est-ce pas ce que l'on demande le plus souvent à nos forces ?
RépondreSupprimerUne section capable de combattre une journée et de vivre pendant une semaine dans n’importe quel milieu... est-ce compatible avec un système Félin dont les batteries ont une autonomie de ~8h ?
RépondreSupprimerMon Colonel,
RépondreSupprimerEncore une fois, j'adore votre analyse. En revanche, j'ai failli pleurer en lisant le mot FELIN...
C'est l'inverse de la légèreté et de la mobilité. C'est dans la FORMATION des personnels qu'il faudrait investir 40 000 euros de plus. Tir, combat, vie en campagne... Je prêche pour ma paroisse, me direz-vous. Mais je fais ça parce que j'y crois. Des militaires viennent me voir sur leurs fonds propres pour se payer des formations de survie / vie en campagne plus poussées. Aucun n'y va de sa poche pour se payer de l'électronique embarquée...
CQFD ;)
Bien à vous,
David Manise
Je suis d'accord et je suis désolé de voir les économies de bouts de chandelles qui sont faites sur l'entraînement. Avec 1% du budget de la défense en plus consacré à l'entraînement, on pourrait faire beaucoup de choses. Pour autant, ce n'est simplement une question d'argent. Avec 1% de volonté et d'imagination en plus à tous les niveaux, on pourrait aussi faire beaucoup plus de choses.
SupprimerPour le Félin, que je ne connais pas bien, il est évident qu'il ne faut pas en rester là et investir tout de suite dans un système beaucoup plus autonome et léger. Quant au pot du gilet, un ancien CEMAT déclarait il y a quelques jours :"aucun ministre, aucun chef d'état-major ne voudra expliquer à des députés ou à des mères de soldats tués que l'on a volontairement fait le choix de ne pas leur donner ce qui se fait de mieux en matière de protection." La protection visible à court terme sera toujours privilégiée sur la protection invisible par la mobilité, l'adaptation au milieu humain et physique.
Bien à vous,
MG
Oui, on rejoint là d'ailleurs votre billet sur les coach de football et la difficulté à prendre des décisions qui ne seraient pas facilement justifiables en cas d'échec apparent/localisé.
Supprimer"Si ça ne se mesure pas FACILEMENT PAR UN JOURNALISTE PRESSE DE RENTRER CHEZ LUI, ça n'existe pas".
Malgré tout vos posts me donnent un brin d'espoir. Merci.
Bien à vous,
David Manise
Tout à fait d'accord avec Michel Goya , et avec Clairon ! Remarque détaillée et pertinante de Clairon , et Rodrigue ! En effet le système félin se confirme comme encombrent ! Sensible au températures ! Ajoutent du poid supplémentaire au soldat ! Et d'une autonomie énergétique limiter ! En effet si la quaternisation des compagnies est une bonne décision , il est impératif de procédé à une réorganisation tactique numéraire des groupes de combat ! Subdiviser en deux équipes de minimum 4 à 5 soldats ! Respectivement une équipe appui à 4ou 5 avec le sergent " chef de groupe " et une équipe manoeuvre à 4 ou 5 avec caporal . Et puis c'est dans une possibilité de pouvoir s' entrainer davantage au tir et au drill de combat que l'unité de combat gagnera davantage en efficacité au combat !
SupprimerSi le point de vue d'un technicien supérieur vous intéresse ^^
SupprimerJ'ai eu l'occasion d'avoir le FELIN en main. Sans conteste c'est une belle bête mais il ne faut pas le sortir de son contexte. Il faut le regarder sur deux plans : un immédiat et un futur proche.
Dans l’immédiat : c'est un équipement de combat débarqué, la durée des batteries d'~ 8h est suffisante pour regagner son VBCI/VBMR et recharger. La plus valu en terme d'observation, de feu (portée augmentée) et de communication est absolument non négligeable. La protection est augmenté et, sans parler de ma famille, en tant que combattant je préfère rentrer chez moi en vie. Le poids est un inconvénient majeur mais il est dans l'immédiat négligeable par rapport aux bénéfices. Pourquoi?
Dans un futur proche : parce que rien qu'entre la V1 et la V1.3 le système a perd plusieurs kilo et l'autonomie des batteries a augmentée. D'ici moins de 10 ans la V2 sera distribué et avec elle une certaine révolution (réalité augmenté, 1 mini drone par section/équipe, drone terrestre de transport). L'équipement se sera encore allégé et les batteries auront changés (aluminium/air qui se rechargent d'elle même). Le poids pourra être gérer par l'exo-squelette Heracles qui sera opérationnel d'ici moins de 2 ans.
Je vous conseil à ce sujet "Hoplite numérique" de l'IFRI qui montre bien que le poids portée par le fantassin n'a pas tant évoluer depuis l'antiquité. http://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/fs30chareyron.pdf
Pour moi le problème du FELIN ne se situe ni dans son poids physique ni dans son autonomie mais dans le poids cognitif qu'il va amener. Souvenez vous de cette citation d'un Gnl US "Le soldat du futur est un F22 sur pattes". C'est exactement ça. Avec une technologie plus importante et plus complexe les coûts s'envolent. Si bien qu'après un moment cela devient contre productif. Regardez le prix d'un F35/22, d'un Rafale et d'un Sptifire. Incontestablement les 3 premiers battent le dernier. Mais pourtant le Rafale a la supériorité sur le F35/22. Il y aura une asymptote, un maximum d'optimisation coût/rentabilité opérationnel à atteindre.
D'un autre coté, tout comme un pilote, le FELIN va obliger le fantassin à gérer tout à la fois. Imaginez le chef de section de demain qui doit se battre, gérer la situation tactique de sa section avec sa tablette, la fatigue de ses hommes qu'il peut observer grâce à leur constantes vitales, les communications avec le reste du GTIA et l'EM, coordonner les frappes de l'artillerie et de l'ALAT avec sa tablette et son GPS, sans compter son champs visuel saturé par l'ATH en RA. Ca devient très vite très complexe mais c'est possible à gérer. Les pilotes de chasse le font mais ils constituent une élite qui suit plusieurs années de formation et de sélections. Recruter des personnes sans diplômes risque de ne pas correspondre à la nouvelle complexité du métier, et il faudra les fidéliser sur un plus grand nombre d'année car le coût en formation va lui aussi augmenter.
Et dans un futur plus lointain ce sera pire : camouflage thermo-optique, fusée pour améliorer les sauts et la course, etc. Ce sont des projets très sérieux actuellement expérimentés.
Mon Colonel,
RépondreSupprimerQuestion d'un néophyte: qu'est donc un cadre d'ordre universel (méthode OPAC) ? Merci.
Antoine B.
Réponse dans le billet "Dans le crâne d'un sergent (3/3)".
SupprimerAutre réaction, qui va rejoindre celle de Mr Manise. "Doper" les sens de la section avec le félin au lieu de les entraîner me semble une belle abération. Injecter le coût de ce programme dans la formation et arrêter la valse des personnels au sein des sections me semblent bien plus important que d'alourdir des biffins de gadgets électronique. L'infanterie en Algérie était puissante par son état d'esprit et ses qualités manouvrières plus que par son matériel. Voila sûrement la solution à notre infanterie actuelle.
RépondreSupprimerMon Colonel
RépondreSupprimerJe me permet de commenter les commentaires d'une qualité remarquable comme vos posts.Inventer la section du futur en l'organisant et l'équipant de la manière la plus efficace possible, nous en sommes capables.Réorganiser la section actuelle avec ses effectifs de fantassins débarqués, son armement, ses 3 véhicules dont 1 ne peut embarquer que 5 personnels de façon plus efficace voilà bien le défi.Car même si l'on modifie nos structures et nos équipements dans un futur plus ou moins proche, des sections sous le format actuel combattent aujourd'hui et combattrons avant que ces changements n'aient lieu.D'autant que la situation budgétaire ne doit pas nous laisser trop rêveur.Le vrai problème urgent est bien comment faire différemment avec ce que j'ai.Je sais que les contraintes sont importantes,mais en fait c'est pour moi le véritable défi.Peut être vous ou d'autres intervenants ont des idées intéressantes pour le relever, en attendant l'arrivée du format INF 202 version 2024.
Mon Colonel, notre infanterie étant devenue peu nombreuse, pensez-vous qu'il soit nécessaire de passer par la numérisation afin d'accroître les capacités des GV, des groupes et des sections de combat ? Une infanterie peu nombreuse doit-elle s'intéresser de près aux tactiques des opérations distribuées ?
RépondreSupprimerCordialement.
Je suis un partisan des méthodes des "opérations distribuées" mais sans se limiter à du réglage d'appuis feux. Les cellules tactiques d'infanterie doivent être capables de vaincre n'importe quel adversaire de leur dimension avec leurs propres moyens.
SupprimerJusqu'à présent nous avons eu des combats de faible intensité opposants quelques centaines de soldats, les opposants submergé par le feu n'ont jamais opposé de combat frontal mais des combats d'esquives à partir de retex nous avons bien entendu adapté nos unités à ce genre de combat mais pour en revenir à ce qui ce passe dans l'Est on peut dire que nous avons de nouveaux des combats de très fortes intensités où les protagonistes utilisent tout leurs moyens en combat frontal pour submerger par le feu à fin de fixer l'adversaire pour l'encercler on peut imaginer sans moindre mal les dégâts et donc les morts que cela doit occasionner comment peut on prévoir un format si restreint en soldat d'infanterie en sachant cela ????
RépondreSupprimerBonjour mon Colonel,
RépondreSupprimerCette analyse est assez raccord avec la mienne (j'ai une expérience de chef de section puis commandant d'unité en compagnie de réserve après un service militaire en instruction TTA). Je me suis souvent gratté la tête en voyant que les cadres d'ordres "explosaient" dès le moindre incident, alors que nous étions simplement en entraînement dans un camp avec un niveau de stress faible. Ils sont de plus mal compris de l'encadrement de proximité qui a souvent du mal à les inculquer aux GV de base à l'instruction, alors de là à les utiliser sous le feu...
Bref j'aurais aimé lire ce post il y a quelques années et pouvoir tester le système OPAC qui me semble tout à fait intéressant et profitable.
En termes de stabilité des unités, j'ai passé quinze années dans la même compagnie de réserve, je peux vous garantir que les liens créés sont très forts et permettent un fonctionnement fluide et efficace. Cela malgré un turn over très fort des militaires du rang, la stabilité de l'encadrement permet une meilleure intégration des nouveaux et crée une cohésion précieuse. On est loin du système où les officiers changent tous les deux ans et ne font dans leur compagnie qu'un passage éclair sur le chemin de leur carrière...
Sur la thématique de l'armement, quelques remarques :
1) Oui au 7.62x51 sur les Minimi, et encore oui !
2) Remplaçons les FRF2 par un fusil semi automatique en 7.62x51 également avec chargeur de 20 cartouches comme le HK 417. Une arme à verrou, même en tir à longue distance et hors du feu ennemi, oblige à un dépointage à chaque tir. Difficile de doubler ou tripler sur une cible en mouvement à 600 m dans ces conditions... (je pratique le tir dans le civil, cela permet de tester la manipulation d'armes de différents types).
3) A la place du FAMAS, j'aurais tendance à voir une arme en 7.62x51 également. Certes les munitions sont deux fois plus lourdes que les 5.56x45. Cependant, on nous apprend en ISTC à doubler tous les tirs : j'ai tendance à croire qu'avec ce calibre, il n'y en aurait plus besoin (l'énergie cinétique d'une balle de 10 g à 880 m/s est très largement supérieure à celle d'une balle de 4,5 g à 950 m/s, et l'effet terminal du 7.62 est très certainement beaucoup plus "neutralisant" sur la cible) et que la doublette est une manière pas chère de compenser le manque de puissance d'arrêt du 5.56 - cf. le RETEX américain de Mogadiscio. On pourrait également en équiper une partie du personnel du groupe seulement (50 % ?) pour conserver une capacité d'emport en munitions importante et la capacité à fournir un tir d'appui assez nourri en cas de besoin.
4) Sur cette même thématique, on pourrait aussi envisager de passer au 7.62x39 (ou de manière plus réaliste culturellement à un calibre comme le 6.8 SPC qui a des caractéristiques similaires) pour avoir une munition qui ne pèse pas plus lourd que le 5.56 actuel, mais qui a une puissance d'arrêt plus importante avec une balle plus lourde et moins rapide.
5) Je suis un fervent défenseur de la baïonnette. C'est une arme de dernier recours, certes, et très peu utilisée (même pendant la première guerre mondiale, des statistiques médicales ont montré qu'elle ne représentait qu'une très faible part des blessures). En revanche, je suis persuadé qu'elle peut être utile, par exemple en milieu urbain où un ennemi peut se trouver très très près (trop pour avoir le temps de basculer entre FA et PA avant le contact). Encore faut-il que le soldat et les cadres aient l'instruction adéquate - qui aujourd'hui semble avoir disparu de nos armées... - pour penser à en équiper leurs fusils et avoir le réflexe de l'utiliser.
6) La double dotation de tous les personnels avec un PA serait profitable, y compris dans le cadre de missions type Vigipirate pour utiliser une munition moins dangereuse en termes de dommages collatéraux que celle d'un FA. Sous réserve de la formation adéquate des personnels.
(4096 caractères c'est peu, j'ai découpé mon commentaire en deux parties...)
RépondreSupprimerEnfin, en ce qui concerne le groupe d'infanterie :
1) L'actuel à 7 personnels me semble bien fragile, du fait de l’effectif comme de celui de la spécialisation de chaque personnel.
2) L'ancien système TTA à 10 personnels (ou 9 si l'on suit votre idée de regrouper les tireurs de précisions au niveau de la section) ne fonctionnait pas mal. Avec la dotation de tout le monde en armes automatiques, on n'a effectivement plus besoin de la distinction équipe feu / équipe choc. L'organisation que vous proposez me semble donc tout à fait rationnelle : trois groupes à 0/1/9 ou 0/3/6 (nous y reviendrons) plus un groupe d'appui feu. J'aurais tendance à ajouter un tireur de précision par groupe directement aux ordres du chef de groupe, sous réserve que celui-ci dispose d'une arme automatique et non à verrou pour pouvoir travailler au contact.
3) Formons les soldats à l'échelon supérieur, comme le faisaient les Allemands en 1939. Cela leur donnera plus d'autonomie, améliorera la résilience du groupe et de la section, et le niveau de performance. Pourquoi pas employer une SCH en chef de groupe et des SGT ou CCH comme chefs d'équipe ainsi que vous le proposez : cela améliorera le niveau de performance sans aucun doute.
4) Je reste persuadé que l'articulation actuelle est le fruit d'une économie budgétaire plus que d'une recherche d'efficacité. Il est indispensable de revenir aux fondamentaux, et d'avoir des groupes de combat qui puissent assumer leurs rôle au contact. Les tireurs LGI et ERYX me semblent peu adaptés à courte distance, je trouve l'idée de les regrouper dans un groupe d'appui très pertinente.
Pour terminer, je suis persuadé que la numérisation ne remplace ni les hommes ni l'entraînement. Il faudra toujours des GV de base dont la fonction est de se déplacer, se poster, utiliser son arme. Il faut qu'ils sachent le faire bien, de manière rustique. En cas de conflit de haute intensité durable, dans quel état seront nos systèmes FELIN au bout d'une semaine ? Seront-ils encore utilisables ? Aurons-nous la capacité de remplacer les éléments perdus ou détériorés ? Bref, plutôt que des cyber-soldats bourrés d'électronique, formons avant tout des soldats. Cela fait, il sera toujours temps de les équiper de matériels améliorant leur efficacité. Revenons aux fondamentaux du soldat et de la guerre, appliquons-les, et nous aurons une armée prête à nous défendre en toutes circonstances et contre tout type d'ennemi.
Cordialement,
Nous sommes en 2015, on réfléchit encore sur un management d'un groupe de 10 combattants, cela part d'un bon sentiment et ''d'un amour de son prochain''... Mais comme disait un certain Lucien Osty (*): "A la guerre, il y a ce qu'on a vu pas grand chose; ce qu'on fait, le combat généralement très rapide, quelques minutes et , enfin,ce que l'on raconte après...Là , on a tout vu, tout fait..." .
RépondreSupprimerEn partant de cette sentence , nous devons penser et trouver les solutions d'utiliser des robots guerriers (''drones pour le combat au sol") qui existent . Les différentes intelligences qu'il y a dans chaque GV et autres trouveront leur finalité et le soldat ''humble biffin'' sera valorisé.
On éviterai les cérémonies mortuaires sur les tristes pavés de la cour des Invalides.
(*) Jean Lartèguy
Cela part d'un noble sentiment et on y arrivera, tout comme on arrivera à des flottes entières de drones. Mais de deux choses l'une :
Supprimer- Premièrement les drones de combat terrestre sont encore très expérimental, les USA travaillent dessus depuis quelques années seulement (voir Cheeta) et il reste beaucoup à faire dans le domaine avant d'avoir un robot opérationnel. De là à lui mettre de l'armement.
- Deuxièmement le travail de soldat n'est pas que guerrier. Comment aurez-vous un contact humain avec les populations locales, clef de voûte d'une guérilla, en utilisant des machines?
Le drone terrestre, de combat ou de transport, ne sera jamais qu'un appui des troupes humaines.
Une petite question qui peut paraître bête, mais Minimi 7.62 ou MAG/M240 ?
RépondreSupprimerPar ce que il me semblait que la minimi 7.62 était un peu plus fragile que la MAG, qui elle est toutefois légèrement plus lourde...
Mes respects mon colonel,
RépondreSupprimerJe partage totalement votre analyse sur :
- La fragilité des groupes de combat due à leur faiblesse numérique.
- Le manque de puissance de feu du au remplacement des "vraies" mitrailleuses légères en 7.62 par des fusils mitrailleurs "ultra légers" en 5.56.
- La necessité de recentrer le combat d'infanterie sur l'anti-personnel (AP) et non plus l'anti-char (AC).
Ces défauts ont pour raison à mon avis:
1) Une vision tactique entièrement adaptée à une politique de restriction budgétaire et non d'efficacité opérationnelle.
2) Mais aussi une vision opérationnelle erronée post guerre froide, basée sur les interventions humanitaires ou de maintien de la paix, qui a mené à un allègement de l'infanterie dans ses moyens agressifs, et à un alourdissement de ses moyens défensifs, par l'oubli de la réalité du combat d'infanterie : celui qui arrive à placer le premier des feux puissants et précis remporte le combat.
En conséquence on ne peut qu'appeler à une réforme rapide et profonde de la section d'infanterie afin de revenir aux "basiques", qui ne permettent peut-etre pas de franchir un point de rupture, mais qui assurent l'essentiel. Dans ce cadre, différenciez réellement les pions manoeuvre et appui (comme lors de votre expérience en 93), échanger les moyens AC contre des moyens AP, et densifier les groupes apparait comme la meilleure des solutions, au point de vue organisationnel.
Il faut également tenir compte comme mentionné précedement des caractéristiques techniques des véhicules. En comptant le niveau de protection nécessaire et les impératifs en terme de poids, le véhicule blindé de transport d'infanterie pourra au maximum transporter un groupe de 9 (ca serait l'idéal), plus son pilote et son chef de char tireur.
-- 1 Groupe de commandement : 1 CDS, 1 SOA, 1 Radio, 1 TP (fusils à verrou 7.62). Total 4h.
-- 1 Groupe appui : 1 CDG, 2 équipes de mitrailleurs (FN Mag 7.62) composée chacune d'un tireur et d'un servant/porteur. Total : 5 h.
Ces 9h embarquent dans un seul et même véhicule (dangereux mais avec avec des groupes de combat à 9 et des véhicules à maximum 9 places, pas vraiment le choix...)
-- 3 groupes de combat : 1 CDG (FA 5.56) et deux équipes de 4 (1 CDE avec FA et lance-grenade type M203/M320 / 1 Grenadier avec FA + arme antichar/anti structure AP courte portée type AT4 modernisé avec portée et précision plus grande / 1 Mitrailleur léger avec Minimi 5.56 / 1 Marksman avec FA de précision en 5.56). Total 9h.
Effectif section débarquée : 36 hommes. Trois pions manoeuvre homogènes (ne devant plus se scinder en 1 élément manoeuvre et 1 élément appui : choc/feu), 1 pion Appui AP et 1 groupe de commandement (avec 1 TP pour les tirs de neutralisation longue portée et surtout le renseignement pour le CDS).
Effectif section embarquée : 44 hommes.
Désolé d'arriver si tardivement dans la discussion. Votre proposition est intéressante. J'y apporterai néanmoins trois critiques :
Supprimer- Pour le TP au niveau section, une arme semi-autome paraît plus appropriée
- pour les tireur FM des équipe de voltige, je trouve que la Minimi est lourde pour de la voltige et pour ne tirer "que" du 5.56
- dans votre configuration à 44 hommes, il n' y a pas de place pour un infirmier opérationnel, ce qui est regrettable.
Cordialement
On pourrait ajouter en matière d'équipements du groupe d'infanterie, la dotation d'armes à létalité réduites tels que les disperseurs lacrymogènes, le Flash ball ou le taser dans le cadre de mission type Vigipirate, en contrôle de foule ou plus généralement dans le cadre de missions dites de stabilisation.
RépondreSupprimerDans ce genre de mission, le seuil de létalité est aujourd'hui encore trop bas et par voie de conséquence c'est la liberté d'action des chefs qui se trouve entamée (gradation de la violence).
L'on pourrait très bien imaginer par groupe la dotation de 3 disperseurs (1 au chef de groupe, deux aux chefs d'équipe), 1 Flash ball (1 au chef de groupe) et éventuellement 1 taser.
Voilà! C'était l'aparté stabilisation!
Mon Colonel toujours très stimulant de vous lire.
RépondreSupprimerLa section d’infanterie comme priorité ?
En fait la priorité stratégique est surtout dans l’articulation de nos moyens et de l’efficacité qui en résultent en force ! L’Unité de base doit être la même pour toute les forces de combats terrestres (pour un soutien LOG standardisé de masse), la différence est dans la spécialité et nous avons besoin de variété : des forces de mêlées lourde, des forces légères (type Ranger) des forces spéciales.
1 Je supprime la section, le peloton, la compagnie et l’escadron ! Oui il faut absolument développer le combat interarmes de mêlé au plus bas niveau :
Nous devons avoir un groupe de combat plus puissant et un élément intermédiaire entre l’ancien groupe de combat et la compagnie.
L’EQUIPE (EQ) de combat à 6 hommes :
LE SQUAD sera de 3 équipes soit 18 hommes + 1 binôme de commandement :
- 1e EQ Combat : 1 SCH -1 Mitrailleuse légère – 2 Binômes FA.
- 2e EQ Combat : idem le SCH peut avoir un HK 417.
- 3e EQ Engin : 2 VBCI avec 6 hommes d’équipages ou 2 VBMR et 1 VBMAppui
- 1 binôme PC : élément de commandement 1 Lieutenant et un SOA
Le Squad 20 hommes (SQ) est un tous les véhicules de combat sont les siens ils vivent et combattent ensembles.
L’Escouade 60 hommes (ES) devient l’unité de base fusionnel avec :
- 1e SQ portée : 20 hommes 2 VBCI 1 VBL (les 6 places libres sont réservées à des spécialistes suivant les missions : sapeurs, paramédic, Guidage, drone, TP)
- 2e SQ portée : 20 hommes 2 VBCI 1 VBL ou CRAB
- 3e SQ Appui : 1EQ mitrailleurs 2 ML – 1EQ AC/AP 2 Dragon – 1EQ engin 2 VBCI. 1 VBL
Le sous groupement interarmes SGTIA de mêlé 200 hommes 180+20 hors spécialistes :
- 1e ES mêlé 60 hommes – 6 VBCI – 3 VBL
- 2e ES mêlé 60 hommes – 6 VBCI – 3 VBL
- 3E ES Appui :
. Un SQ AP appui : 2 VBCI avec tourelle et mortier de 120 et véhicules de soutien
. Un SQ AC support : 2 EQ de 1 char Leclerc 1 VBL 1 EQ Soutien
Ou 2 EQ de 2 EBR ou 1 EQ AC portée.
. Un SQ LOG – 1EQ santé – 1 EQ Soutien du matériel - 1EQ Soutien Personnel
Utilisation de VBS spécialisé pour une logistique de combat des nourrices agressives multiservices.
- Squad de commandement du SGTIA
..EQ PC – 1 VBPC – VBSPC
..EQ Obs. – 1 VBPD porte drone – 1 VBSD
..EQ Rec. – 3 VBLR ou CRAB
…Binôme de commandement du STGIA
Le GTIA 600 hommes (qui prendra le nom d’un régiment par tradition)
- 1e SGTIA de mêlé
- 2e SGTIA de mêlé
- 3 SGTIA d’appui (1 ES PC – 1ES Artillerie - 1 ES Génie)
Le Battle-group 1800 h (demi/brigade) – 3 GTIA dont un de commandement et soutien
La brigade 3600 h - 6 GTIA dont 4 de mêlé – 1 d’appuis – 1 de commandement et log
Doctrine : Dispersion en profondeur - combat décentralisé – regroupement massif en essaim -une escouade et son char – une logistique en pointillé et de combat - des unités élémentaires autonomes, une organisation des hommes standardisée et articulable en briques de LEGO
Merci mon colonel pour votre analyse et diagnostic qui semblent plus que pertinents pour l'Armée de Terre. En effet, il suffit d'avoir la volonté politique nécessaire pour équiper nos soldats comme il se doit. J'espère seulement que vous serez écouté par ceux qui sont à sa tête et qui peuvent prendre les décisions nécessaires.
RépondreSupprimerUn sous-lieutenant anonyme
Merci mon colonel pour cette analyse et désolé de ne répondre que si tardivement à ce billet sur lequel je refléchie depuis des semaines. Je tiens également à préciser que je suis un amateur et non un professionnel. Un problème occulaire a brisé net la carrière que j'envisageais dans l'armée...Je parle donc ici avec toute l'humilité de celui qui n'a pas d'expérience de terrain. Votre analyse suscite toutefois quelques intérrogations dont je vous fais part.
RépondreSupprimerJ'ai trouvé très intéressante votre proposition d'une articulation en 2 demi-sections (appui et voltige). Toutefois n'y a t il pas un risque de perte d'autonomie des groupes (appui ou voltige) en terrain très compartimenté (urbain notamment) avec cette organisation ?
Pour les groupes de voltige, le format à 9 hommes est intéressant mais compte tenu des contraintes d'embarquement de la section (base de 4 véhicules pour un total de 44 places avec le VBCI ou le futur Griffon), seuls deux pions tactiques (18 hommes au total) sont possibles pour la voltige. Que pensez-vous d'une répartition de ces 18 hommes en 3 éléments de voltige à 6 hommes chacun ? Certes, ces groupes seraient encore plus fragiles en terme d'effectifs que le groupe actuel à 7 hommes mais la totalité des hommes seraient affectés à la voltige alors que le groupe actuel doit assurer lui-même son appui (et consomme ainsi la moitié de son effectif).
Dans l'hypothèse d'un groupe à 8 hommes où le chef de groupe est intégré à une équipe (modèle britannique), l'hypothèse de cette double responsabilité (équipe et groupe) vous paraît elle contreproductive ?
Encore merci pour votre remarquable travail de réflexion.