lundi 6 août 2018

Comment réduire la cohésion nationale avec le SNU


Le 27 juin dernier ont été dévoilés enfin les grands principes projet de Service national universel (SNU), aboutissement d’un long processus de réflexion initié par une promesse de campagne aussi ambitieuse qu’hasardeuse. Ce SNU comprendra donc deux phases. 

La première, dans le prolongement du parcours citoyen déjà existant, consistera, selon la présentation officielle « en une occasion de vie collective permettant à chaque jeune de créer des liens nouveaux, d’apprendre une façon neuve de vivre en commun, et de développer sa culture d’engagement pour affermir sa place et son rôle au sein de la société ». En clair, il s'agit d'un internat (en traduisant comme tel « l’occasion de vie collective ») de deux semaines, vers l’âge de 16 ans, suivi quelques mois  plus tard d’un projet de groupe de deux semaines également. Dans une deuxième phase, chaque jeune sera encouragé à poursuivre volontairement une période d’engagement d’au moins trois mois, dans un service public ou un organisme d’intérêt public.

Revenons sur la première phase. La ministre des Armées la décrit comme « Une période, où les jeunes vivront ensemble, apprendront à se connaître, se comprendre, s’apprécier, quelles que soient leurs origines, leurs croyances ou leurs orientations. Ce sera utile pour notre jeunesse ». Cela ne vous rappelle rien ?

Les colonies de vacances ont été créées en France en 1880. La France de l’époque est un pays meurtri par la guerre et la défaite. C’est aussi une société tendue. Après le développement industriel du milieu du siècle, le pays est entré dans un long cycle de stagnation économique qui double celui de la stagnation démographique. Les tensions sociales se doublent de réactions identitaires tant dans les régions, qui réinventent leurs cultures que dans les classes populaires pénétrées par des vagues d’émigration européennes. La République est fragile, laïc et religieux s’affrontent. En 1886, La France juive d’Edouard Drumont est un best-seller. En 1892, les Anarchistes commencent à multiplier les attentats terroristes tandis que l’Allemagne reste menaçante. 

Il apparaît alors nécessaire à beaucoup de souder la nation afin de la rendre plus forte. On ne dit qu’il faut « faire France » car les gouvernants parlent alors un bon français mais l’idée est déjà bien là. On pourrait même dire que l’on veut faire « République française » en organisant avec les lois Ferry un système d’enseignement centralisé gratuit, laïque et obligatoire. Il s’agit bien d’éduquer mais aussi de former des citoyens français, parlant la même langue et partageant les mêmes valeurs dont l’amour de la Patrie. Au bout du processus, le service militaire obligatoire et universel qui se met en place à la même époque s’inscrit dans la même démarche de formation complète tout en constituant éventuellement la concrétisation ultime de l’acte citoyen : la mise en danger de sa vie pour protéger la France.

C’est dans ce cadre qu’apparaissent aussi en France les colonies de vacances, sous l’impulsion d’Edmond Cottinet. Dépassant les conceptions hygiénistes initiales (sortir les enfants des villes insalubres pour les amener au grand air chez de la campagne), Cottinet conçoit un centre collectif géré par un personnel spécialisé et destiné à l’autonomisation des enfants et surtout l’apprentissage du vivre-ensemble (ou parle alors de fraternité). Cette idée est très vite reprise par les communautés de la société civile. On voit donc fleurir des colonies catholiques, protestantes, juives, socialistes (les Faucons rouges), d’entreprises, etc. Le développement est exponentiel, touchant des millions d’enfants dans les années 1950. Sur un projet proche mais plus ambitieux et un spectre d’âge plus large, le scoutisme connait un développement similaire au cours du XXe siècle.

Ce grand projet de vie en groupe au grand air a ensuite décliné avec une accélération forte dans les années 1990, époque où le service national partait lui-même en lambeaux avant de mourir. Les raisons de cette désaffection sont complexes, l’effacement des grandes institutions à « projet de société », religieuses ou politiques, y est sans doute pour beaucoup. A moins que ce ne soit l’effacement de tout projet de société qui soit en cause, projet autre bien sûr que l’atomisation en une collection de consommateurs-électeurs isolés et régulés par le marché. On notera que statistiquement le reflux des « occasions de vie collective » a surtout touché la France populaire et périphérique décrite par Christophe Guilluy, la même qui subissait les effets négatifs dans les années noires de la première mondialisation à la fin du XIXe siècle.

Voici donc en 2018 qu’après avoir annoncé un service national obligatoire de plusieurs mois pour les jeunes adultes, on aboutit à des colonies de vacances pour adolescents organisés par l’Etat. Pourquoi pas, mais commençons par admettre qu’il ne peut s’agir là d’un service national car il n'y a pas de service rendu à la nation. Les différentes formes de service national, dont le service militaire, consistaient, après une formation initiale à un « retour sur investissement » de quelques mois, voire de plusieurs années dans le cadre des réserves, pour la nation. Que cela puisse constituer une « occasion de vivre ensemble » et contribuer à la formation de la citoyenneté n'était que la partie secondaire, un effet induit, de l'affaire. Ajoutons qu’à l’agonie du service national dans les années 1990, le quart seulement d’une classe d’âge effectuait le service militaire. Les filles, sauf de rares volontaires, étaient exemptées et les fils des milieux aisés disposaient de nombreux biais pour y surseoir ou effectuer un service dans des conditions confortables. Les bienfaits du « vivre ensemble » apparaissaient alors plutôt comme un impôt supplémentaire imposé aux garçons des milieux défavorisés.

Le projet tel qu’il est présenté n’apporte pas grand-chose à la nation dans sa phase obligatoire. La réunion « obligatoire et universelle » de mineurs à des fins d’apprentissage, que ce soit dans un collège ou en plein air, n’est pas un service mais un projet éducatif, ce qui relève donc du ministère de l’Education nationale.  A ce stade, on ne voit pas bien en effet pourquoi cela sortirait de ce ministère, à moins de sous-traiter une partie de la mission, comme pour les colonies de vacances, à la société civile. En tous cas, il n'y aucun raison particulière, sinon qu'ils disciplinés, pas syndiqués, et souvent bon éducateurs, de détourner des militaires pour en fournir l'encadrement. Sinon pourquoi pas des juges, des gardiens de prison, des préfets, des policiers, des chargés de missions de l'Elysée, etc. 

Au passage, on est curieux de savoir le contenu de l’apprentissage durant ces quinze jours de vie collective, hors les sempiternels « gestes qui sauvent» qui constituent, à ce jour, le seul élément concret évoqué. Le secourisme, c’est bien mais que faire d’autre qu’on ne puisse apprendre dans les murs d’un lycée (sachant que le secourisme peut s’y apprendre aussi). On voit bien qu’en réalité c’est l’internat qui constitue une fin en soi (sinon rappelons cette évidence que les classes d’école, collège ou lycée constituent déjà des « occasions de vie collective »). Voici donc enfin le cœur du projet de société après des mois de tergiversations : faire dormir ensemble et hors de chez eux des adolescents pendant quatorze jours. On est loin de la « levée en masse » de 1793 et faudra quand même expliquer, un minimum scientifiquement, par quel processus on ressoudera la nation avec ce qui est plutôt un « coucher en masse ». Ce qui soudait les appelés dans les régiments d’infanterie que j'ai connu, ce n’était pas tellement l’internat mais au minimum le fait de travailler ensemble sur des projets et surtout  les épreuves, les marches, les entraînements, le froid, bref des choses difficiles à faire ensemble, sans même parler des opérations pour certains volontaires.

Il y a peu de chances que l’on mette les futures classes de jeunes à l’épreuve. En dehors de quelques amourettes, je doute donc qu’il en sorte beaucoup de liens très forts ou en tout cas différents des cours de lycée. Passons sur la deuxième partie de la phase obligatoire, le projet collectif, dont on ne voit pas à ce stade ce qui peut les différencier des stages qui sont déjà organisés, hormis que cela se fera à plusieurs.

Après cette phase dite « du rassemblement », il y aura celle de l’engagement : « Un engagement de trois mois au moins, exclusivement volontaire, dans nos armées, nos forces de police, chez nos pompiers, nos gendarmes, dans des collectivités ou encore dans les associations. Cette période sera, pour ceux qui le souhaitent, la dernière étape de ce SNU : une étape pour se dépasser et servir la France ». Ce qui est fou c’est que je croyais que cela existait déjà. Je croyais en effet qu’il y avait déjà presque 200 000 pompiers volontaires, 80 000 réservistes aux ministères des Armées ou de l’Intérieur et surtout qu’il y avait déjà un service volontaire civique avec 123 000 contrats en 2017. En fait, on ne voit absolument pas ce qui différencie cette « phase d’engagement » du service civique hormis un champ d’application est plus large, incluant notamment la sécurité, et des contrats plus courts. On est alors effectivement dans le service mais la notion d’obligation a disparu.

Au final, l’idée d’un service national universel pouvait être un vrai projet ambitieux et un vrai projet de société. En tant que tel, il aurait mérité un peu moins d’emballement personnel initial et un peu plus de consultations, au moins pour appréhender des enjeux qui dépassent largement ceux de la jeunesse. On rappellera au passage qu’il ne serait venu à personne l’idée de « consulter les jeunes » avant de mettre en place le service militaire obligatoire. Quand ces jeunes se sont retrouvés en position de choisir tout au long du XIXe siècle, c’est-à-dire lorsqu’ils tiraient un mauvais numéro, ils s’empressaient dans l’immense majorité des cas et s'ils le pouvaient de se payer un remplaçant ou une exemption. Le service véritablement universel et obligatoire, c’est-à-dire comprenant des sanctions en cas de refus, a duré moins d’un siècle en France. On notera qu’à l’exception évidente des militaires, la très grande majorité des personnalités qui parent actuellement le service obligatoire de grandes vertus, président de la République en tête, ont choisi de l’éviter d’une manière ou d’une autre lorsqu’ils étaient jeunes et qu'ils, ou elles sur volontariat, pouvaient encore le faire.

En réalité, il n’y avait sans doute que deux voies cohérentes.

La première était le retour à la une forme de service national élargi au service public. Les services publics sont en grande difficulté, en particulier les ministères régaliens, l’engagement d’un an de 800 000 jeunes auraient permis de les renforcer à bas coût (pour rappel, le but du service militaire était avant tout de disposer à budget constant de soldats en grand nombre). Cela supposait de surmonter l’interdiction juridique du travail forcé au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Cela supposait aussi des investissements de plusieurs milliards d’euros par an. Cela impliquait enfin un effort de tous les instants pour lutter contre les resquilleurs qui n’auraient pas manqué d’apparaître et maintenir le caractère obligatoire et universel (et donc juste) de l’affaire. L’effort était considérable, pas plus cependant que celui des débuts de la IIIe République, mais il y aurait eu un retour considérable sur investissement pour le bien de la nation.

La seconde consistait à s’appuyer sur l’existant. Il est question d’un budget de 1,6 milliards d’euros pour la phase obligatoire du SNU, c’est-à-dire pour héberger et encadrer pendant deux semaines une classe d’âge de 800 000 individus et ce chiffre ne comprend pas les dépenses d’infrastructure sans doute nécessaire (faut-il rappeler la difficulté qu’il y a eu à loger quelques milliers de soldats de l’opération Sentinelle). Comme tout investissement et alors que les deniers publics sont très comptés il faut imaginer aussi quel investissement on ne fait pas en faisant ce choix. Ce chiffre représente le quadruple de celui du Service civique, il est vrai en forte hausse. Chaque contrat, rémunéré, de Service civique de 6 à 12 mois coûte ainsi moins du double de ce que coûteront les quinze jours d’internat de chaque jeune « rassemblé ». Etrangement, quelque chose me dit que le premier investissement public est incomparablement plus utile et rentable  que le second. Ce budget représente aussi dix fois celui des 30 000 contrats de la réserve opérationnelle n°1 des armées. Autrement dit avec le budget de croisière du SNU on pourrait avoir des contrats de réservistes pour 40 % d’une classe d’âge. On notera aussi que le Service militaire adapté ou volontaire ainsi que les Etablissements publics d'insertion de la défense (EPIDe) disposent de 320 millions d’euros pour former, et pas seulement professionnellement, chaque année plus de 10 000 jeunes. Avec 32 000 euros par an par individu et un taux d’insertion de 70 % c’est une réussite d’autant plus remarquable qu’elle s’adresse souvent à des jeunes en grande difficulté. Autrement dit, avec ce budget prévu pour des colonies de vacances, on pouvait doubler toutes les possibilités d’engagement volontaire au service de la nation. Là encore, le bénéfice tant collectif qu’individuel aurait été très  important.

Au final, on ne pouvait pas s’appuyer sur l’existant car il fallait concrétiser à tout prix un engagement de campagne et on a reculé devant l’ampleur de l’œuvre qui aurait été nécessaire pour revenir à un Service national « à l’ancienne ». On a donc choisi d’accoucher d’une très coûteuse souris en inventant des colonies de vacances d’Etat.

25 commentaires:

  1. "...commençons par admettre qu’il ne peut s’agir là d’un service national, ne serait ce que parce qu'il n'y a pas de service rendu à la nation.
    CQFD.

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  2. Merci mon Colonel pour cet article si plein de bon sens. Je constate que les politiques sont encore dans la même logique que celle qui a prévalu lors des attaques de 2015, la gesticulation. En parlant de service militaire, sauriez vous combien de filles effectuaient volontairement leur service et dans quelles branches en particulier ? Respectueusement.

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    1. Je ne sais plus. Quelques milliers, moins de 1 % de la classe d'âge féminine. Le féminisme n'allait jusqu'à réclamer l'égalité devant l'obligation de service.

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    2. Et puis surtout, je crois qu'elles n'avaient pas le statut d'appelé, mais celui d'engagé sous contrat (ce n'est pas du tout la même solde...)

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  3. Merci pour cet éclairage .
    Ça va être cher pour 2 semaines de soirées pyjamas !!! weekend compris

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  4. Ce que veut le Prince, Dieu le veut.

    Circulez !

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  5. Ca fait cher les batailles de polochon ou lits en porte feuille.

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  6. Le réchauffement climatique, ennemi des années à venir, ne constitue-t-il pas un défi autour duquel souder les jeunes ? Par exemple en les envoyant dans des champs (plus de main d'oeuvre, moins de CO2 émis). Ce qui aurait l'avantage de confronter les jeunes urbanisés aux rudesses du métier agricole. Pour les agriculteurs qui peinent à joindre les deux bouts, voilà de la main d'oeuvre bon marché.

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  7. Bonjour ,
    Je n'arrive pas à comprendre si votre intervention est à prendre au premier ou au second degré ?
    Si c'est du 1er degré , je tiens à vous signaler que l'agriculture Française a - fortement - évolué depuis la sécheresse de 1976 .
    Pour les fenaisons , les bottes de foin parallélépipédiques de 25 à 30 kgs que l'on demandait aux pioupious de hisser à bout de fourche sur la remorque ont fait place à des bottes cylindriques de 180 kgs à plus de 600 kgs que l'on manipule avec le tracteur .
    Conduire une moiss'batt' nécessite - beaucoup - plus de compétences qu'un permis PL nécessaire pour conduire il y a 40 ans un GMC ou un GBC !
    Quand à envoyer des paysans des cités dans une serre pour y sarcler une culture , je n'ose même pas y penser .
    Enfin nos grands parents encore détenteurs de droits à distiller la prune , la poire et la pomme sont tous décédés . C'est terminé les cuites qui finissaient par un " décrassage " dans l'abreuvoir ( du vécu lorsque j'étais minot ) De la même manière le jambon cru le matin avec le café moulu c'est fini , on ne peut plus tuer le cochon comme en 76 dans la Doulce France des normes Européennes .
    Daniel BESSON

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  8. Le général de Richoufftz me l'avait déjà confirmé il y a déjà 10 ans de cela à l'IHEDN : la suppression du SNU a eu un effet cliquet sur le budget de la défense, et hormis une réelle volonté politique (et un réel intérêt), revenir à un SNU est aujourd'hui infaisable financièrement.

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  9. les bobos qui nous dirigent ne peuvent pondre que des trucs au profit des bobos avec l'argent des non bobos

    les communicants qui conseillent les bobos qui nous dirigent ne peuvent faire que de la comm

    quand aux histoires de "main d'oeuvre pas chère" c'est grotesque on a déjà les "migrants" " les "réfugiés" , les "demandeurs d'asiles", les "déboutés du droit d'asile" non expulsés, les "clandestins" que l'on voit partout

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  10. Cette pantalonnade est le projet de deux, peut-être trois généraux à la retraite, qui se sont sentis une ambition politique de «conseillers du prince». Dans le projet initial ils voulaient y coller la gendarmerie et les armées! Tout cela finira en bouillie de chat.

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  11. Sagesse française.
    " Le chemin est long du projet à la chose ". Jean-Baptiste Poquelin dit Molière (1622-1673), dramaturge et comédien français.

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  12. Au risque de me faire l'avocat du diable !
    Comment l' Etat Français peut-il en 2018 obliger un jeune à quitter sa vie quotidienne , de couple ou solitaire , son travail , ses études ou même sa vie de bohéme pour aller cohabiter pendant 15 jours avec d'autres jeunes avec qui il ne se sent souvent aucune affinité intellectuelle , communautaire ou sociale ?
    Il y a une trentaine d'années on trouvait " normal " , la quasi-totalité des appelés y compris , d'être soumis par la force à cette coercition sociétale .
    On acceptait ainsi qu'un état soumette ses jeunes mâles agés de 18 à 24 ans à l'action d'un gaz de combat utilisé en 1914 , le bromure de benzyle , lors des tests des équipements NBC .
    La " réalité " du SN c'était donc cet état qui vient prendre un jeune , l'arrache à sa famille , son travail et ses études pendant une année pour le mettre , plus ou moins protégé , dans une salle avec un gaz de combat .
    Aujourd'hui nous vivons dans une société ou le mariage homosexuel est légalisé , bientôt la PMA et la GPA et aussi l' euthanasie .
    Cette société qui autorisera sous peu une personne à choisir sa mort , peut elle l'obliger à vivre avec des personnes avec qui elle ne possède aucune affinité , je ne parle pas de la mettre au contact d'un gaz de combat .
    Daniel BESSON

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  13. La première voie que vous suggérez est de fait impossible juridiquement, nous serions alors condamné par la cour de justice européenne pour travail forcé. Nos dirigeants le savent fort bien, et se sont rabattus sur ce SNU dont on ne sait si il sera concrétisé. Il aura le "mérite" d'un effet d'annonce, utile en pleine affaire Benalla !

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  14. Macron va créer une usine à gaz digne de l’ancien monde qu’il critique tant. Beaucoup de questions restent sans réponses, quels seront les moyens coercitifs pour les réfractaires ? La police ira-t-elle chercher dans les zones de non droit les jeunes sauvageons récalcitrants ? Qui pourra imposer et surtout comment, un semblant d’ordre et de discipline face à des jeunes ne supportant aucune forme d’autorité ou de respect des institutions. Je ne m’étendrai pas non plus sur la gestions des problèmes religieux (pluriel obligatoire), ou alimentaires…Mais quel beau projet, tout ces fils et filles de ministres, hauts fonctionnaires mêlés aux jeunes trublions des cités et unis au sein du SNU, j’en ai les larmes aux yeux !

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  15. Basiquement, il s’agit d’un stage en entreprise dans la « start’up nation » où les jeunes seront censés intégrer les valeurs du « nouveau monde » qui feront d’eux des « premiers de cordée ».

    Outre le fait que tout cela va couter un « pognon de dingue » et se révéler totalement inefficace - voire carrément contreproductif si cela est perçu comme une tentative cynique de domestication -, cela relève surtout d’un esprit totalement hors-sol pour qui les mots patrie, nation ou république ne sont que des « éléments de langage », des mots creux devant la toute-puissance de l’argent.

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  16. On est bien d'accord. On fait comment avec les voilées ? Et avec les recruteurs de tous poils (je me souviens d'un convocation dans mon régiment de DOT où un militant communiste avait réussi en deux jours à semer la zizanie) ? Nous avons besoin de former à l'ancienne en quatre mois 200000 soldats par an pour au moins garantir un équilibre des forces en cas de guerre sur le territoire national. Tirage au sort, rémunération correcte, avantage d'un an pour la retraite, et surtout sélection, vous voyez ce que je veux dire : pas de caillera.

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    1. Il faudra probablement une défaite militaire de grande ampleur comme en 1870 ou 1940 pour qu'on en revienne à cela. Dans un pays comme le nôtre où les règles de base du civisme sont en voie de disparition accélérée, je vois mal comment un gouvernement quelconque (celui de Macron ou un autre) pourrait imposer un service national universel de quoi que ce soit.

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  17. En réalité, ce n'est pas vraiment des colonies de vacances: Ces dernières permettaient au moins de choisir selon un centre d'intérêt, voir on y retrouvait des connaissances (souvent organisées par des mairies, CE d'entreprise...).

    Ici, on va avoir un caractère forcé mêlant de parfaits inconnus sans élément fédérateur: Tout pour un coûteux plantage qui va en fait achever de faire penser aux jeunes qu'en réalité moins l'état se préoccupe de leurs affaires, mieux ils se portent!
    Car, il faut bien le dire, tout ce qui est fait "pour eux" par l'état vire désormais à l'accident industriel (voir également parcoursup qui succède, en pire, à APB).

    Quitte à refaire des colos, il aurait simplement fallu créer les conditions pour qu'elles réapparaissent. Car si elles ont décliné, c'est plus du fait de conditions d'encadrement régulièrement durcies (ayant fait sérieusement monter les tarifs tout en posant des pb de recrutement) que faute de parents ayant la volonté d'y envoyer leurs enfants: Le complément de vacances (voir vacances tout court) populaire pour les enfants est en effet devenu un luxe.

    Au final, LREM qui ne se présente même pas comme un parti politique (mais un "mouvement", terme qui pour moi à connotation sectaire), son réformé P4 "tête de cordée" et sa 1ère Cougar de France (qui devrait pourtant connaître le mode d'emploi, vu son métier, l'ayant fait côtoyer et même détourner? du p'tit jeune) pouvaient-il tout simplement accoucher d'autre chose?

    Quitte à vouloir faire ce qu'il dit, Macron aurait pu choisir un autre sujet: Ces 80km/h qu'il avait dit qu'il ne ferait pas... mais rapportent un "pognon de dingue" avec un doublement de rentabilité des gagneuses de bord de route d'une pute état qui en réalité emmerde tout le monde et pas seulement les jeunes. De quoi financer le remplacement des panneaux et même de ce sévisse national pitoyable?

    A continuer ainsi, pas la peine de s'emmerder à tenir ses promesses de campagne (choisies): Il est parti pour être le 3ème président de suite si con-vaincant qu'il ne sera même pas en mesure de faire un 2nd mandat!

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  18. Anthony Lapeyre13 août 2018 à 20:40

    On pourrait évoquer aussi les Chantiers de jeunesse de Vichy, dont, soit dit passant une grande partie de l'armée de la libération est issue. Le principe de la colonie de vacance pourquoi pas, le vie en collectivité c'était l'un des aspects importants de l'ancien service. On y perdait de mauvaises habitudes. Pour ce qui du rapport cout efficacité, je ne m'inquiète pas gageons que l'état trouvera très vite à rentabiliser cette initiative...

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  19. Mon colonel,

    Merci pour cet article. Mais s’il s’agIssait pourtant d’un bon début? Dès son origine, le projet de snu a été critiqué, attaqué, détricoté. Les consultations qui ont été menées sur le sujet n’ont rencontré que des obstacles, tout débat d’idée se heurtant à la question du financement. Des lors, dans ces conditions, je me dis que même deux semaines à rassembler des jeunes dehors ensemble, ça ne peut pas faire de mal et cela peut créer les conditions futures pour quelque chose de plus long et de plus efficace. De plus, peut-être faudrait-il arrêter de lire ce snu par rapport à la matrice de la conscription: cela n’a rien à voir et il y a bien là quelque chose de nouveau où tout est à construire.
    Respectueusement,
    CNE BLANDENET

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  20. Je suppose que vous anticipez déjà l'enrichissement culturel que subiront vos enfants au contact étroit, peut-être trop étroit d'ailleurs, des racailles des cités et autres zyvas
    Philippe Dubois

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    1. Bah j'ai fait mon service avec avec quelques racailles et autres zyvas. Il y en avait déjà dans les années 90, mais aussi avec de futurs ingénieurs, physiciens ou pilotes de ligne, encadrés par quelques engagés de mon age bien sympa. Très bonne expérience à tous les égards... sur le coup on ne se rend pas compte, c'est après qu'on prend conscience de l'acquis...

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  21. Je ne suis pas certain qu'il y ait eu beaucoup d'unités où se côtoyaient dans des proportions vaguement comparables racailles et ingénieurs ou pilotes de ligne... Agriculteurs et jeunes de banlieues (qui découvraient avec sidération ces jeunes de leur âge considérant le lever à 6h comme tardif!)effectivement, pour le reste les sc-potards ou autres ne tombaient qu'en effectifs échantillon aires dans ces corps. Ces rares exceptions découvraient alors effectivement un monde inconnu, de là à parler de "vivre ensemble" à l'échelle d'une classe d'âge je crois que l'histoire présente a tranché. Il faut aussi dire que les possibilités "coercitives" offertes à l'encadrement étaient sans commune mesure avec ce qui serait toléré de nos jours, sans même parler de la culture communautariste et revendicative alors inconnue qui réserve de belles soirées à nos futurs encadrants...

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